Morelius
[Suite du rp en gargote du Comminges, suite du rp... etc...]
Deux nuits et un jour durant, par des chemins dembûches, les monts suivant les vaux, Theolenn et Morelius ont gravi les collines du Comminges et descendu les escarpes du Béarn, longé des ravins baillant sur dobscures profondeurs, traversé des forêts inhospitalières, si rudes quil fallut tirer le cheval exténué, plongé vers des combes si pentues quil fallut cette fois le retenir. Cieux débène et dorage, éclats de foudre et trombes de grêle, vols daigles et de gerfauts qui montent dans le vent froid, échos qui se lamentent au cri surnaturel de quelques meutes chagrines, lacs immobiles et sombres où viennent boire les bêtes fauves et les noirs sangliers. Vague après vague, la montagne Pyrénée à leur senestre toujours semblait se prolonger dans léternel murmure de ses gorges de granit et les grands cris de ses massifs glacés.
Deux nuits et un jour durant, les reins transis et perclus de fatigue, dormant dans des bivouacs de fortune, ils se sont avancés de laube vers le couchant, vite sales et crottés de poussière et de boue, mangeant leurs rations de voyage ou le gibier chassé.
(Pyrénées depuis la plaine de Tarbes - François Lataste - XIXe)
Juin maussade et triste. Un vrai juin de guerre. La chaleur les étouffe sous un soleil de plomb, et chaque averse les détrempe à s'en sentir plus lourd. Pourtant, malgré ces désagréments, cette longue chevauchée leur a semblé plus fastidieuse que difficile. Mille périls menaçaient, aucun ne sétait manifesté, mais lattente du danger est plus oppressante que le danger lui-même.
Les deux cavaliers, partageant tour à tour l'unique cheval, cheminaient maintenant ensemble montés, doucement, le long d'un sentier qui suivait le cours calme d'un ruisseau. A main destre, il débouchait sur une vaste plaine soigneusement cultivée. Sur une colline le castellum de Tarbes dont les solides fortifications témoignaient de l'insécurité des temps. Maîtres et bête rivalisaient de saleté.
- Alors... il te "Tarbes" toujours d'y estre ?
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Deux nuits et un jour durant, par des chemins dembûches, les monts suivant les vaux, Theolenn et Morelius ont gravi les collines du Comminges et descendu les escarpes du Béarn, longé des ravins baillant sur dobscures profondeurs, traversé des forêts inhospitalières, si rudes quil fallut tirer le cheval exténué, plongé vers des combes si pentues quil fallut cette fois le retenir. Cieux débène et dorage, éclats de foudre et trombes de grêle, vols daigles et de gerfauts qui montent dans le vent froid, échos qui se lamentent au cri surnaturel de quelques meutes chagrines, lacs immobiles et sombres où viennent boire les bêtes fauves et les noirs sangliers. Vague après vague, la montagne Pyrénée à leur senestre toujours semblait se prolonger dans léternel murmure de ses gorges de granit et les grands cris de ses massifs glacés.
Deux nuits et un jour durant, les reins transis et perclus de fatigue, dormant dans des bivouacs de fortune, ils se sont avancés de laube vers le couchant, vite sales et crottés de poussière et de boue, mangeant leurs rations de voyage ou le gibier chassé.
(Pyrénées depuis la plaine de Tarbes - François Lataste - XIXe)
Juin maussade et triste. Un vrai juin de guerre. La chaleur les étouffe sous un soleil de plomb, et chaque averse les détrempe à s'en sentir plus lourd. Pourtant, malgré ces désagréments, cette longue chevauchée leur a semblé plus fastidieuse que difficile. Mille périls menaçaient, aucun ne sétait manifesté, mais lattente du danger est plus oppressante que le danger lui-même.
Les deux cavaliers, partageant tour à tour l'unique cheval, cheminaient maintenant ensemble montés, doucement, le long d'un sentier qui suivait le cours calme d'un ruisseau. A main destre, il débouchait sur une vaste plaine soigneusement cultivée. Sur une colline le castellum de Tarbes dont les solides fortifications témoignaient de l'insécurité des temps. Maîtres et bête rivalisaient de saleté.
- Alors... il te "Tarbes" toujours d'y estre ?
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