Eliane_
Cellule close.
La lumière pénètre doucement au rythme de laube, éclairant malgré elle, un corps qui senlise dans la pénombre. Lesprit est vide, encore embrumé et accroché aux songes. Il est parfois si bon de vivre de ses rêveries. Elle pense encore à Elle, éternelle Folie à la chevelure blonde. La réalité est cruelle alors que la main se pose sur la couche pour ny trouver que le vide et la solitude. Le temps où sa couche était partagée nest plus, il est lointain et douloureux.
Elle fût lovée dans les bras de feue sa tante, délicieuse amante et aimée. Sambre, sa première femme et sa première rencontre avec la mort. Visage angélique et boucles dorées, peau hâlée et folie sucrée, malicieuse à souhait. Ce temps revient délicat et brutal, entre baisers légers et envieux et maladie mortelle.
La blonde avait aimé une condamnée, savouré chaque étincelle de folie et de douceur, chaque caresse et étreinte. La maladie était un lot quotidien, ralentie par les prières et les herbes apaisantes, mais à jamais incontrôlable.
Les souvenirs sont son lot quotidien, parfois tortueux parfois délicieux mais toujours enchainés à ses tempes. Elle avait tenté de les effacer, de les voir senvoler au rythme de ses inhalations dopium, de ses gorgées dalcool, mais rien ne pouvait balayer le poids des années et toutes ses images.
Il suffisait parfois dun rien pour sentir quun souvenir était rappelé à lordre, comme tiré par une puissance autre, à la fois perfide et mesquine. En loccurrence, un coup avait été donné dans cette chaîne de souvenir sous les traits dune lettre envoyée par une connaissance mannoise, Lubin. Les mots qui furent lu sont ceux qui la poussèrent à revenir là où son Mal avait commencé, chez les moines.
Il avait suffi dun nom et dun état, Dante en vie. Non que cette nouvelle fut capable de la rendre dépressive, bien au contraire, mais elle fut celle qui malgré tout choqua son être et remua ses tripes et ces lambeaux de passé. Tout alors, navait été que mensonges, sa mort, sa dernière lettre, ses sentiments Tant de maux pour si peu de franchise et de sincérité. Il fut le premier homme à la toucher, à lembrasser, à plonger avec elle dans le monde du trouble, de lintensité et du chaos. Elle avait vécu avec lui, une partie de ce quelle avait pu éprouver avec Sambre et pourtant Eliane était loin du compte
Alors, au fond à quoi bon
Cela faisait des mois quelle avait tenté de se reconstruire, de relever la tête avec sa fierté naturelle, avec succès certes mais, la tentation avait toujours été là. Rejoindre Sambre était devenu plus quun souhait, quun désir, plus le temps passait et plus elle voulait concrétiser ce dessein.
Sa chute fut brutale, incertaine mais toutefois électrisante. LEglise de Craon fut souillée par les Flammes et le blasphème, le prêtre Scopolie fut marqué de sa propre main, les amantes avaient été savourées, les tortures délivrées envers Naelys et les prisonniers, un ami avait été découvert, une traque menée et pourtant
La saveur est acre, insatisfaisante. Ce quelle avait vécu était inégalable, une passion ardente et saphique, un amour destructeur et masculinisé, une débauche sans limite et endiablée.
Sexe, violence, souffrance, alcool, drogue, inceste, bordel, rixe, torture Cétait sa vie, son histoire Cétait Elle, simplement.
Les yeux alors souvrent doucement, affrontant cette lumière qui la lasse. Elle rêve encore de ces moments anciens qui furent les siens, de cette amante unique et sans égal, de ces peines qui la rendirent si forte et solitaire. Nul besoin des autres sinon de son propre esprit, misanthrope en devenir, âme lassée de tant dhypocrisie et de couardise.
La blonde ne compte plus ces nymphomanes, ces garces aux airs supérieurs et angéliques, ces paroles vides et creuses lancées à qui veulent bien les écouter, ces hommes pervers qui naspirent quà briser son hymen à coup de reins bien dosés.
Ce monde est vide sans cette Folie, sans cette fougue, sans cette étincelle de perversion qui la fait vivre.
Eliane en est alors là, le corps lové dans les draps, sombrant peu à peu dans cet essoufflement. Aucune arme à portée de main, aucune goutte ne sera versée, son sang a déjà trop de fois coulé sur les pavés religieux. Ses rêves futurs ne sont plus les mêmes, elle qui rêvait dêtre Mère, aspire désormais à nêtre quune Femme, quune mortelle amante.
Dans le creux de sa main, le bracelet de sa défunte, à sa cheville la trace de sa naïveté envers les hommes, le passé la ronge sans cesse comme la pire des lèpres. Elle ne perd cependant aucun lambeau de chair et désire perdre ceux de son esprit
Et si finalement, la Fin était cette ultime folie perverse, cet ultime rempart vers les Ténèbres ?
Un pas de plus ?
...Encore.
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La lumière pénètre doucement au rythme de laube, éclairant malgré elle, un corps qui senlise dans la pénombre. Lesprit est vide, encore embrumé et accroché aux songes. Il est parfois si bon de vivre de ses rêveries. Elle pense encore à Elle, éternelle Folie à la chevelure blonde. La réalité est cruelle alors que la main se pose sur la couche pour ny trouver que le vide et la solitude. Le temps où sa couche était partagée nest plus, il est lointain et douloureux.
Elle fût lovée dans les bras de feue sa tante, délicieuse amante et aimée. Sambre, sa première femme et sa première rencontre avec la mort. Visage angélique et boucles dorées, peau hâlée et folie sucrée, malicieuse à souhait. Ce temps revient délicat et brutal, entre baisers légers et envieux et maladie mortelle.
La blonde avait aimé une condamnée, savouré chaque étincelle de folie et de douceur, chaque caresse et étreinte. La maladie était un lot quotidien, ralentie par les prières et les herbes apaisantes, mais à jamais incontrôlable.
Les souvenirs sont son lot quotidien, parfois tortueux parfois délicieux mais toujours enchainés à ses tempes. Elle avait tenté de les effacer, de les voir senvoler au rythme de ses inhalations dopium, de ses gorgées dalcool, mais rien ne pouvait balayer le poids des années et toutes ses images.
Il suffisait parfois dun rien pour sentir quun souvenir était rappelé à lordre, comme tiré par une puissance autre, à la fois perfide et mesquine. En loccurrence, un coup avait été donné dans cette chaîne de souvenir sous les traits dune lettre envoyée par une connaissance mannoise, Lubin. Les mots qui furent lu sont ceux qui la poussèrent à revenir là où son Mal avait commencé, chez les moines.
Il avait suffi dun nom et dun état, Dante en vie. Non que cette nouvelle fut capable de la rendre dépressive, bien au contraire, mais elle fut celle qui malgré tout choqua son être et remua ses tripes et ces lambeaux de passé. Tout alors, navait été que mensonges, sa mort, sa dernière lettre, ses sentiments Tant de maux pour si peu de franchise et de sincérité. Il fut le premier homme à la toucher, à lembrasser, à plonger avec elle dans le monde du trouble, de lintensité et du chaos. Elle avait vécu avec lui, une partie de ce quelle avait pu éprouver avec Sambre et pourtant Eliane était loin du compte
Alors, au fond à quoi bon
Cela faisait des mois quelle avait tenté de se reconstruire, de relever la tête avec sa fierté naturelle, avec succès certes mais, la tentation avait toujours été là. Rejoindre Sambre était devenu plus quun souhait, quun désir, plus le temps passait et plus elle voulait concrétiser ce dessein.
Sa chute fut brutale, incertaine mais toutefois électrisante. LEglise de Craon fut souillée par les Flammes et le blasphème, le prêtre Scopolie fut marqué de sa propre main, les amantes avaient été savourées, les tortures délivrées envers Naelys et les prisonniers, un ami avait été découvert, une traque menée et pourtant
La saveur est acre, insatisfaisante. Ce quelle avait vécu était inégalable, une passion ardente et saphique, un amour destructeur et masculinisé, une débauche sans limite et endiablée.
Sexe, violence, souffrance, alcool, drogue, inceste, bordel, rixe, torture Cétait sa vie, son histoire Cétait Elle, simplement.
Les yeux alors souvrent doucement, affrontant cette lumière qui la lasse. Elle rêve encore de ces moments anciens qui furent les siens, de cette amante unique et sans égal, de ces peines qui la rendirent si forte et solitaire. Nul besoin des autres sinon de son propre esprit, misanthrope en devenir, âme lassée de tant dhypocrisie et de couardise.
La blonde ne compte plus ces nymphomanes, ces garces aux airs supérieurs et angéliques, ces paroles vides et creuses lancées à qui veulent bien les écouter, ces hommes pervers qui naspirent quà briser son hymen à coup de reins bien dosés.
Ce monde est vide sans cette Folie, sans cette fougue, sans cette étincelle de perversion qui la fait vivre.
Eliane en est alors là, le corps lové dans les draps, sombrant peu à peu dans cet essoufflement. Aucune arme à portée de main, aucune goutte ne sera versée, son sang a déjà trop de fois coulé sur les pavés religieux. Ses rêves futurs ne sont plus les mêmes, elle qui rêvait dêtre Mère, aspire désormais à nêtre quune Femme, quune mortelle amante.
Dans le creux de sa main, le bracelet de sa défunte, à sa cheville la trace de sa naïveté envers les hommes, le passé la ronge sans cesse comme la pire des lèpres. Elle ne perd cependant aucun lambeau de chair et désire perdre ceux de son esprit
Et si finalement, la Fin était cette ultime folie perverse, cet ultime rempart vers les Ténèbres ?
Un pas de plus ?
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