Andrea_
* Citation de Jules Renard.
J'aurai voulu t'offrir le meilleur de tout mon être
Au lieu de partir, entre nous tout faire renaître
Plutôt que de mentir,
Aborder nos différences
T'aimer autrement qu'à contre sens **
Perdue dans ses pensées, la Colombe ne sait plus quoi penser. Donc elle ne pense à rien. Mais on dit aussi que penser ne suffit pas, qu'il faut penser à quelque chose. Donc elle pense qu'elle ne pense à rien. Ou a tellement de chose qu'elle n'arrive pas à isoler un élément.
Bref, elle pense. Elle a passé la nuit ici, dans une clairière au milieu de nulle part. Il n'y a eu ni heurts, ni cris, ni supplications, ni rien de semblable.
Est-ce qu'elle aurait préféré ? Elle n'en a aucune idée.
Elle n'a pas dormi, n'a croisé délibérément le chemin de personne, s'isolant du monde pour revêtir la côte de maille triple renfort croisés comme dirait le Blond. Long moment de solitude, certaines la fuient, d'autres la cherchent, la Colombe la cherchait, et la subit, comme une chape de plomb sur ses frêles épaules. Assise en tailleur, le plat de ses mains effleurent les bruns d'herbe encore humides. La rosée du matin a figé les toiles d'araignées entre les herbes les plus hautes, emprisonnant dans leurs fils de soie quelques gouttelettes aux reflets multiples.
Ambly ma Jolie... où es-tu berdol...
Loin, elle est loin. trop loin. Perdue de vue en même temps que le reste. Tout s'était volatilisé. Vite, trop vite pour laisser une plaie propre, trop vite pour que tout guérisse. Il ne suffit pas de réussir une relation, il faut savoir la terminer correctement.
S'allongeant dans le froid de la brume qui ne l'atteint pas, dans la même tenue que la veille, chemise débraillée et bottes, ses pensées quittent la toile pour s'envoler vers une Carnivore, dans une esquisse de sourire sincère. La Belle se promet de la remercier pour ce petit vent du Nord, cette même petite bise qui l'avait conforté dans ses pensées : l'embrasser pour savoir... Mais parfois un peu d'ignorance ne fait pas de mal...
Passer du coq à l'âne prend tout son sens quand les pensées virevoltent de la Danoise au Blond - oups!-.
Le Blond. Pour la première fois la Chiasse aurait besoin de lui, parce qu'après l'avoir vu dans cet état hier, elle ne va plus pouvoir lui cacher cette part d'humanité qu'elle déguisait en trop plein de prétention. Elle mentirait si elle disait qu'elle n'y avait pas pensé, qu'elle avait rien ressenti, qu'à ses silences elle n'a pas souri, qu'à ses regards elle ne s'est pas embrasé. Et Ouam' aurait compris...
Elle mentirait, comme à elle même elle s'est menti, de se croire tellement à l'abris, d'avoir cru y échapper...
Les yeux aciers se ferment pour laisser s'échapper une perle salée. Des larmes, et des sanglots, puisqu'il n'y a personne, et que sa fierté est bien loin. Elle donnerait tout.
Pour guérir, pour l'oublier. Pour effacer le passé. En cet instant précis, elle le veut. Elle ne se fait pas d'illusions quant à la tournure des choses. Elle connait son Lou'. Homme de paroles quite à se mettre dans des situations impossibles. Quite à être malheureux lui même, et la Colombe en savait quelque chose.
Elle sait aussi que leur fils est toute sa vie, et qu'il donnerait tout ce qu'il a pour sauver l'enfant qu'il va avoir. Elle sait qu'elle ne fait pas le poids. Plus l'éspérance est grande, plus la déception est violente... Alors disons qu'elle se prépare.
Les yeux se ferment à nouveau pour chasser son image et le corps se replie en position foetale.
Berdol... Si au moins quelqu'un v'nait la gaver, elle retrouverait peut être une certaine prestance. Ou pas.
** Même si.
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J'aurai voulu t'offrir le meilleur de tout mon être
Au lieu de partir, entre nous tout faire renaître
Plutôt que de mentir,
Aborder nos différences
T'aimer autrement qu'à contre sens **
Perdue dans ses pensées, la Colombe ne sait plus quoi penser. Donc elle ne pense à rien. Mais on dit aussi que penser ne suffit pas, qu'il faut penser à quelque chose. Donc elle pense qu'elle ne pense à rien. Ou a tellement de chose qu'elle n'arrive pas à isoler un élément.
Bref, elle pense. Elle a passé la nuit ici, dans une clairière au milieu de nulle part. Il n'y a eu ni heurts, ni cris, ni supplications, ni rien de semblable.
Est-ce qu'elle aurait préféré ? Elle n'en a aucune idée.
Elle n'a pas dormi, n'a croisé délibérément le chemin de personne, s'isolant du monde pour revêtir la côte de maille triple renfort croisés comme dirait le Blond. Long moment de solitude, certaines la fuient, d'autres la cherchent, la Colombe la cherchait, et la subit, comme une chape de plomb sur ses frêles épaules. Assise en tailleur, le plat de ses mains effleurent les bruns d'herbe encore humides. La rosée du matin a figé les toiles d'araignées entre les herbes les plus hautes, emprisonnant dans leurs fils de soie quelques gouttelettes aux reflets multiples.
Ambly ma Jolie... où es-tu berdol...
Loin, elle est loin. trop loin. Perdue de vue en même temps que le reste. Tout s'était volatilisé. Vite, trop vite pour laisser une plaie propre, trop vite pour que tout guérisse. Il ne suffit pas de réussir une relation, il faut savoir la terminer correctement.
S'allongeant dans le froid de la brume qui ne l'atteint pas, dans la même tenue que la veille, chemise débraillée et bottes, ses pensées quittent la toile pour s'envoler vers une Carnivore, dans une esquisse de sourire sincère. La Belle se promet de la remercier pour ce petit vent du Nord, cette même petite bise qui l'avait conforté dans ses pensées : l'embrasser pour savoir... Mais parfois un peu d'ignorance ne fait pas de mal...
Passer du coq à l'âne prend tout son sens quand les pensées virevoltent de la Danoise au Blond - oups!-.
Le Blond. Pour la première fois la Chiasse aurait besoin de lui, parce qu'après l'avoir vu dans cet état hier, elle ne va plus pouvoir lui cacher cette part d'humanité qu'elle déguisait en trop plein de prétention. Elle mentirait si elle disait qu'elle n'y avait pas pensé, qu'elle avait rien ressenti, qu'à ses silences elle n'a pas souri, qu'à ses regards elle ne s'est pas embrasé. Et Ouam' aurait compris...
Elle mentirait, comme à elle même elle s'est menti, de se croire tellement à l'abris, d'avoir cru y échapper...
Les yeux aciers se ferment pour laisser s'échapper une perle salée. Des larmes, et des sanglots, puisqu'il n'y a personne, et que sa fierté est bien loin. Elle donnerait tout.
Pour guérir, pour l'oublier. Pour effacer le passé. En cet instant précis, elle le veut. Elle ne se fait pas d'illusions quant à la tournure des choses. Elle connait son Lou'. Homme de paroles quite à se mettre dans des situations impossibles. Quite à être malheureux lui même, et la Colombe en savait quelque chose.
Elle sait aussi que leur fils est toute sa vie, et qu'il donnerait tout ce qu'il a pour sauver l'enfant qu'il va avoir. Elle sait qu'elle ne fait pas le poids. Plus l'éspérance est grande, plus la déception est violente... Alors disons qu'elle se prépare.
Les yeux se ferment à nouveau pour chasser son image et le corps se replie en position foetale.
Berdol... Si au moins quelqu'un v'nait la gaver, elle retrouverait peut être une certaine prestance. Ou pas.
** Même si.
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