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[RP] De la folie d'une famille à celle d'un homme.

Zelgius

Champlecy. En Berry, ce nom rejoignait le mot folie. Prudence de la Rose Noire Champlecy, elle avait fini folle, poursuivi par des ombres et son frère empruntait le même chemin. Il avait commencé par parler aux objets inanimés comme sa soeur. Puis aux animaux. Et il était maintenant suivi en tout temps par une femme que lui seul voyait. Oh elle n'était pas moche cette brune là, bien au contraire. Mais elle en savait trop. Sur lui, sa vie, son passé. Il s'attendait même parfois à l'entendre prononcer des mots qu'il s'apprêtait à sortir quelques secondes plus tard. Mais non, cela n'était pas encore arrivé et le Champlecy tentait de vivre avec ce fardeau. Il prenait un soin méticuleux à ne plus sortir de chez lui lorsqu'il se sentait en proie à une dispute avec cette femme. Il n'en connaissait toujours pas le nom d'ailleurs... La seule réponse était : "Ouvres la boîte." Mais jamais il ne l'ouvrirait cette boîte. Il avait mit trop de temps à s'en débarrasser, se débarrasser de la clef. Plusieurs fois il avait hésité entre ouvrir la boite et la jeter au fond d'un puits... Jamais il ne l'avait fait.

Et cette nuit-là, il la finirait sur le toit du castel. La nuit du 24 au 25 Juin 1460. Il avait failli tuer l'un des blond qu'il avait un jour considéré comme récupérable... Mais cette fois, la colère avait prit le dessus. Douce cette colère lorsqu'elle est présente. Dévastatrice lorsqu'elle s'en va. La folie de Zelgius avait fait un nouveau pas en avant. Elle le faisait douter de sa place auprès de ceux qu'il... Un sourire se dessina sur le visage du brun à cette pensée. Comment pouvait-elle le faire douter de l'amour qu'il porte aux gens et que ceux-là même lui rende alors qu'il se prétendait incapable d'aimer ? Cette nuit avait vraiment été pire que toutes les autres... Il finissait seul avec elle, perchait au-dessus de "son" vide, il fermait les yeux cette fois. Et elle chantait... Oh cette chanson, pourquoi la connaissait-il ?
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Zelgius

Le jour suivant, une autre crise se fit présente. Il en avait tué un cette fois de blond. Et pour elle, il l'avait ramené à la vie. Pour sa fillote. Oh c'est certain que si elle n'avait pas été là, il aurait laissé ce blond crever comme un chien ! Mais ce n'était pas ça qui avait déclenché sa crise. Non, c'était... Autre chose. Pendant plusieurs heures il avait tenté de la faire taire. La brune de sa tête. Celle que lui seul voyait. La seule solution qu'il avait trouvé ? Boire. Et elle s'était tut, elle était même partie pendant un moment. Mais il le savait maintenant... Il devait ouvrir la boîte pour s'en débarrasser...

Ainsi le Champlecy avait prit la direction de la taverne de Taf, son fillot, gardien de la boîte pour lui demander d'aller voir Kateline, porteuse de la clef. Il en trouvait des surnoms... Porteuse de la clef et gardien de la boîte ? Et quoi encore Zelgius, le fou du Berry ? Non non, il fallait arrêter... Et elle revint. En plein milieu d'une discussion il lui a dit de se taire. Qu'il travaillait à l'ouverture de la boîte. Mais il n'en dirait pas plus ce soir là. Et il ne ferait rien non plus pour que la boîte et la clef soient réunies. Au lieu de cela, une bonne intention se transforma en malheur. Il avait voulu la faire partir lui aussi, la faire taire. L'excuse était que l'inquiétude pour son parrain le poussait à faire des choses étranges... La digitaline fit son effet...

L'empoisonné finit la soirée dans une ruelle de la capitale, crachant son sang, il n'avait pas voulu qu'on le voit dans cet état. Mais elle, elle le voyait. Et elle chantait à nouveau... Le couvant comme une mère couverait un fils malade. Le délire faisait un nouveau pas en avant. Mais la question était maintenant : "Était-ce là un délire dû à l'esprit déjà torturé de Zelgius ou un simple symptôme de la digitaline ?"
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Zelgius

Il n'aura fallu qu'une journée pour que le Champlecy succombe aux effets les plus dévastateurs du poison... Nausées, vomissements, coeur défaillant, hallucinations... Et il en avait déjà des hallucinations ! Elles ne faisaient maintenant qu'empirer. Et qu'y avait-il de pire qu'un fou devenant encore plus fou à cause d'un poison ? Ce serait comme de donner une nouvelle victime à un assassin en puissance, ça ne sert à rien sauf à faire mal ! Et quel mal... Le brun avait en tête que tout ce qui arrivait de mal à sa fillote était de sa faute... Il faillait dire en même temps que c'était pas forcément faux, mais quand il s'agit d'une hallucination qui vous le susurre à l'oreille, la donne change forcément. Ce fut d'ailleurs pour cette raison de souffrance qu'il décida d'arrêter de boire le traitement prescrit pour soigner l'empoisonnement, remplaçant la chose par quantité de son alcool frelaté assez importante pour tuer homme normal...

Le toit du castel... Pourquoi finissait-il aussi souvent ici ? Pourquoi était-ce toujours là qu'il n'y arrivait plus ? Il lui aurait suffit d'un pas à cet endroit précis pour que tout finisse. Mais il ne pouvait se résoudre à la laisser toute seule ici. Même si il lui faisait du mal ! Il était d'un tel égoïsme... C'est bien ça qu'il lui avait dit ? Oui. Et sa brune le confirmait ça aussi...
Un Champlecy face à sa peur... Celle de la solitude.

Je ne peux pas ! Je ne veux pas la laisser toute seule.
Tu sais parfaitement ce que cela implique... Tu la feras souffrir, encore et toujours plus. Regarde tout ce que tu as déjà fait Zelgius. Regarde et conclut du mal que tu abrites !
Ce n'est pas entièrement de mon fait, ils ont fait des choix ! Vous ne pouvez pas...

Jamais la phrase ne trouverait de conclusion audible, une quinte de toux prenant la gorge de l'homme. A partir de cet instant, il comprit... Il ne pouvait rester ainsi. La boîte ne suffirait pas, les deux seules personnes ayant connaissance de la chose étaient trop occupé pour l'ouvrir. Il trouverait un autre moyen... Il chercherait ce qu'il avait toujours fuit et craint. Ce qu'il ne possédait plus depuis qu'elle avait fait son apparition. La solitude...
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Zelgius

Combien de temps un homme pouvait-il rester éveiller sans succomber à quelques effets secondaires ? Et si ces mêmes effets n'étaient en réalité que la continuité d'un poison déjà presque entièrement hors du corps de l'empoisonné ? L'auto-persuasion chez un fou se faisait bien souvent plus accentué lorsque celui-ci manquait de sommeil... Et ce fut cette chose si longtemps refoulé que le Champlecy avait reçu en réponse de sa fillote. Car oui, il lui avait dit ce que jamais il ne dirait à quiconque... Ou du moins ne le dirait-il jamais sans avoir une idée derrière la tête. Mais dans un état tel que celui-là, aucune idée, parole ou acte ne se fait réellement réfléchi, il s'agirait plutôt d'un amalgame de sentiments, de craintes et de pulsions refoulés qui se présenterait à la porte du monde extérieur dont le gardien serait porté disparu. Et il s'endormit... Sachant qu'il n'était pas seul avec elle, le poing fermé autour de cette médaille qu'il portait autour du cou... Sa médaille à elle, son point d'attache à lui.

Et comme à chaque fois qu'il dormait, son rêve -le seul qu'il avait toujours fait d'ailleurs- le réveilla haletant de sueur et impossible de bouger pendant un trop long moment... Et à chaque fois la même question... "À qui appartient ce corps pendu au bout d'une corde ?" Il n'avait encore jamais eu la réponse, ou alors il l'avait refoulé si loin en lui qu'il ne s'en souvenait plus. Sa soirée se déroula, pour une fois depuis longtemps, calmement. Sauf ses deux fois où elle avait tenté d'entrer dans la taverne... Mais il l'avait repoussé à chaque fois. Il prenait le dessus, du moins le pensait-il... Mais ce fut le "après la soirée" que sa vraie nuit débuta. À l'instant même où il posa pied dehors. La course, celle pour traverser cet espace sans porte, débuta. Elle était là, à côté de lui, il ne l'écoutait pas... Du moins au début...
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