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Ah, qu'il est difficile de se faire entendre...

Le_g.
Ah, qu'il est difficile de se faire entendre quand on est un gueux... Bon, il avait fait un tour dans la salle du plaid et une Dame Père... arf ! Chiabrenna ! Il a oublié de lui demander comment une femme peut être papa... Mais bon, il avait assez usé le temps de la dame en question...

Il s'amène donc le gueux, et regarde le panneau. Quoi ? Faut faire la queue dans la bonne file ? Et comment qu'il peut savoir c'est laquelle la bonne de file ! P'té sont compliqués les nobliaux ! Il cherche des yeux un manant comme lui quoi, genre un laquais ou un serviteur avec qui il pourrait causer pour savoir où et à qui s'adresser.


Hep toi ! Tu saurais m'dire où qu'il faut que j'aille pour causer d'poutrages abusifs et d'listage intempestif par des sorciers qu'ont trop bu d'vin à bulles ? Dis-moi pas qu'faut aller à Rome té ! J'ai fait ma pastorale, mais j'suis pas encore baptisé. C'viendra en son temps.
Le_g.
Il n'était qu'un gueux, donc forcément, pas intéressant... Mais bon, il avait l'habitude, pas si grave. N'être qu'un gueux, ça n'a pas que des inconvénients. Il écrit donc, faisant danser la plume de sa main gauche. Finalement, c'est avec véhémence qu'il tente d'attirer l'attention, et prenant la parole haut et fort, entre deux jongleries.


Permettez à un troubadour
de vous donner le bon jour,
Gaucher, Troubadour et jongleur,
Je me présente ambassadeur,
pour vous parler de notre troupe
et vous demander votre écoute
moyennant une représentation
donnant libre cours à l'imagination.


A vous, les nobles qui nous guidez
je ne suis qu'un humble troubadour
un homme sans terres, pas bien né
mais vouant à sa famille son amour


Il fait une mine triste, comme pour attirer la pitié, même s'il sait qu'ils en ont un peu rien à foutre...



Humble troubadour, je voyage
parfois pour le simple plaisir
parfois en n'étant pas très sage
Souvent provoquant les sourires

Nobles Dames, Messires, je vous le demande
humblement d'entendre ma supplique
roturier faisant parfois contrebande
je n'en reste pas moins civique


Il mime de jouer au marchand, et joue avec de la fausse monnaie, bon, c'est pas terrible, mais il lui reste que trois écus en poche, et la campagne commence à peine en Bourgogne.

Puis il prend un air sévère, se redressant, doigt en l'air tel un méchant vieux curé près à lancer une malédiction.


La Champagne par des moyens
qui ne sont pas très aristotéliciens
liste et poutre tous les bohémiens
blanches ou noires soient leurs mains

sans distinction d'aucune sorte
considérant de tuer la cohorte
gueux devaient, traités de la sorte
aux armés royales porter escorte


Il soupire très très très, mais alors très profondément, haussant les épaules, un air contrit sur le visage, paumes des mains vers le haut, l'air de dire : j'y peux rien.


La champagne par ses listages intempestifs
sorciers et poutreurs pour le moins abusifs
par vengeance mesquine et actes nocifs
Sa Majesté de bras forts et non ceux d'oisifs

Plus de cinq personnes que ces sorciers
par des manipulations dignes du Sans-Nom
ont jugé et condamné sans avoir rien prouvé
pas l'ombre de la connaissance de noms


Il s'incline, faisant des moulinets avec son chapeau.

Je vous remercie, nobles dames et sires, d'avoir bien voulu écouter un humble troubadour.
Ingeburge
Si le solliciteur chanta pour faire entendre sa doléance, tout cet art fut perdu pour une Ingeburge qui ne se trouvait pas sur place au moment où la ritournelle avait été lancée. En revanche, la chansonnette fut pleinement entendue par la domesticité des lieux et un valet, quelque peu perturbé par cette démonstration lyrique était parti à la pêche au Grand Officier de la Couronne de France tant pour contenir les élans artistiques du demandeur que pour prévenir qui de droit. Malheur ou bonheur, il tomba donc sur la duchesse d'Auxerre. Celle-ci, dûment informée, se rendit au bureau public des Grands Offices de la Couronne.

C'est ainsi que, enveloppée en ses voiles noirs, elle parut et indiqua :

— Le bonjour, Montjoie, Roi d'Armes de France et membre de la Curia Regis.

Et à bonne distance, elle prit place sur le rebord d'un fauteuil, mains baguées posées en son giron. Dans son dos, la garde lombarde tout de noir vêtue, bien sûr.
_________________
Le_g.
Alors là, on la lui copiera... Déjà en salle du plaid, une femme "père" de France et maintenant une femme qui dit qu'elle est "roy"... décidemment, il comprend pas tout. Mais bon, heu, vu les gens autour de la dame en question, c'est certainement quelqu'un de très important hein. Le gueux s'incline donc et met même carrément un genou à terre. Il sait bien qu'il est pas trop à sa place dans ce décor et donc bah, il fait profil bas quoi.

Bonjòrn, noble... roy. Je suis Louis Track. J'sais pas trop à qui faut qu'j'dise c'que j'ai à dire m'dame.


Il se relève et retire sa toque, la triturant entre ses doigts. Nerveux le Gaucher ? nan juste un peu.

Voilà, j'devais avec mes amis aller aider les armées du roy de France... Heu.. bah les votres, Votre Majesté.

Mouais, il croyait que Vonafred était un homme, raté a priori, c't'une femme.


J'suis licérois, d'Armagnac, Votre heu.. altesse. Et pis j'avais un contrat en champagne mais après on d'vait travailler pour l'roy. Sauf qu'les buveurs d'vin à bulles, ils tirent l'épée cont'mes amis.

Il soupire, et fait faire des tours et des tours à sa toque, qui tourne et tourne entre ses mains. Finalement, il arrête de la faire tourner cette toque, il va finir par l'abîmer, et l'a pas trop les moyens d's'en payer une autre.

J'sais pas à qui faut qu'j'demande que les champenois arrêtent de tuer tout c'qui bouge. La dame Père à la salle du plaid, elle m'a dit de d'mander ici.
Ingeburge
Montjoie.
Hors les mots courants, ce devait être celui qu'elle prononçait le plus souvent puisqu'elle se présentait invariablement en faisant savoir que son petit nom à elle, c'était « Montjoie » – ce qui ne lui allait pas vraiment vu que l'allégresse, ce n'était définitivement pas son truc – et qu'invariablement, on l'affublait de tout un tas d'appellations et donc pas celle qui était la seule consacrée.

Faisant un effort d'explication, elle répéta de sa voix atone :

Montjoie.
Puis compléta :
— C'est ainsi que l'on me désigne. Je ne suis pas reine de France – que le Très-Haut m'en préserve –, je suis roi d'Armes de France, dirigeante de la Hérauderie de France. Montjoie, donc, suffit et est tout à fait approprié.

Ses yeux pâles fixaient l'homme qui se tenait debout devant elle, en proie, si elle jugeait par le traitement qu'il infligeait à son couvre-chef, à un peu d'anxiété. L'observant encore quelques secondes, accordant autant d'importance à ce qu'elle voyait et à ce qu'elle entendait, elle finit par indiquer :
— Ainsi donc, vous êtes donc marchand ambulant, maître...?
Si elle, s'était présentée, l'homme n'en avait rien fait et elle n'avait pas souvenance de ce que le domestique venu la quérir lui eût révélé l'identité du solliciteur. Reprenant le fil de la synthèse qu'elle avait entamée, elle dit :
— Vous vous êtes rendu en groupe en Champagne afin d'honorer un contrat commercial. Puis-je savoir où et avec quelle personne avez-vous traité? Avez-vous pu effectuer la transaction ou la rencontre avec des forces armées champenoises a-t-elle eu lieu avant? Par où êtes-vous arrivé? Où a eu lieu l'accrochage? Et quand? Enfin, qu'entendez par le fait que vous deviez travailler pour Sa Majesté?

Ordre et méthode.
_________________
Le_g.
Montjoie ? Bah ça a pas l'air d'être le cas pour la dame en face de lui, elle respire pas vraiment la joie quoi.

Hum, Je m'appelle Louis Track, Dame Montjoie. J'suis pas maître, juste un gueux, d'Saint-Liziers, en Armagnac, et j'aime bien aussi l'Languedoc, l'Frère Arthur, c'mon confesseur. Mais ça a rien à voir avec c'pourquoi j'suis là....

Hum, on est plus disons des troubadours, qu'on embauche pour faire des fêtes ou pour d'autres travaux moins... 'fin plus salissant. Avec mes amis, on est allé en Artois, pour r'joindre notre commanditaire. Lui, l'est Vicomte, l'aurait pu dire plus. Nous on fait c'pourquoi on nous appelle quoi.

C'peut être juste pour chanter, rimer, j'suis troubadour... j'jongle avec l'feu aussi... heu, z'avez d'jà vu un numéro d'bolas ? ou d'bâton enflammé ? J'pourrais vous montrer s'vous voulez ? C'pour animer les fêtes, distraire les gens quoi... S'non, on prête nos bras et nos armes en travaillant pour des nobles.


Il esquisse un sourire, parler semble le détendre, et reprend avec plaisir son improvisation.


Si joie et peine, Montjoie, noble dame
semblent pour vous voiles, tristesse
viennent la paix, l'amitié, brodées d'or
Reviennent les plaisirs sans les larmes
Cent fois mille et mille aurores encore. (1)


Il s'incline, après ce bref aperçu, pas très très inspiré sans doute, il reprend à faire danser sa pauvre toque entre ses mains.


J'sais que c'est pas un métier qu'les gens aiment qu'on fait... mais voilà... On travaillait pour Alban Von Frayner. Maint'nant, mon épée est au service d'Sa Majesté, dans une armée d'côté d'la Bourgogne... J'pense pas qu'faille dire où, mais j'pense qu'les généraux savent où sont mes amis.

Certains d'entre eux sont bloqués à Menehould, d'autres, ils ont pas d'Laisser-Passer, alors restent en Artois quoi.

J'vais pas vous mentir, j'pense que l'vicomte, il nous avait pas engagé pour faire qu'du bien quoi. Mais d'là à poutrer tous mes amis, parc'qu'ils sont mes amis, c't'un peu léger quoi... Vrai. j'ai fait l'con, j'l'ai r'connu, j'payé ma dette. Mais j'ai quand même droit d'avoir des amis non ? Ils vont poutrer tous ceux qu'j'connais ? Sont pas responsables d'ce qu'j'ai fait moi quoi. Siouplé, Montjoie... Faut pas laisser faire ça...

Z'avaient qu'à m'tuer moi, plutôt qu's'en prendre à tous les personnes qu'j'apprécie...


De nouveau, il se met à genou, suppliant pour qu'on laisse ses amis tranquilles.

Z'ont pas à payer pour une conn'rie qu'j'ai faite, siouplé....


Humble, ayant connu le fouet des nobles, son dos en portant encore les marques pour peu qu'on le voit torse nu jongler avec ses bolas ou son bâton de feu...

Paroles Si Mort à Mors - Tri Yann
Ingeburge
Ah oui, il chantait. L'information donnée par le valet et quelque peu ignorée sur le moment tant elle s'était focalisée sur le fait qu'il fallait un Grand Officier au bureau de la Curia lui revint en mémoire et elle y revint au bon moment : voilà qu'il parlait du Languedoc – était-il dit que cette province allait la poursuivre partout? Elle fronça alors les sourcils, non pas parce qu'elle se mettait à songer au Languedoc ou parce que le visiteur poussait la chansonnette, non, parce que ce dernier, trop occupé à faire démonstration de ses talents, éludait.

Donc :

— Vous éludez.

Un soupir éloquent ponctua ce constat et elle dit ensuite :
— Ainsi, si tout m'est bien parvenu, vous vous trouviez en Artois à la demande d'un commanditaire dont vous pensez qu'il ne voulait pas vous embaucher pour des tâches honorables. Vous pensez et rien de plus?
Là, ce fut son sourcil gauche qui se fit parlant : il la prenait un peu pour une buse, le demandeur. Mais elle passa outre, pour conserver le fil de sa synthèse :
— Enfin, vous deviez rejoindre la Bourgogne et pour cela, il vous était nécessaire de traverser la Champagne. Qui vous a formellement embauché pour rejoindre les forces royales? Cette personne s'était-elle assurée de votre passage? Et il me faut plus de précisions. Vous dites que certains de vos compagnons n'ont eu d'autre choix que de rester en Artois et que d'autres ont obtenu un laissez-passer et sont à Sainte-Ménéhould, ces derniers ont été attaqués. Confirmez-vous? Et se trouvaient-ils avec vous ou voyageaient-ils à part? Avez-vous été attaqué?

Avisant que Louis était encore au sol, elle intima :
— Relevez-vous, je vous prie, il n'est pas nécessaire de vous agenouiller. Voyez, je vous écoute, je me renseigne; la seule chose attendue de vous est de répondre. Clairement. Il n'y a qu'ainsi que je pourrai démêler cette affaire et en faire présentation précise à la Curia Regis et à Sa Majesté.

Puis, afin d'éviter toute autre chute volontaire par terre ou même du jonglage avec des objets enflammés – fou comme certains détails revenaient inopinément –, elle désigna une chaise, non loin :
— Asseyez-vous donc.
_________________
Le_g.
Là, arrêt sur image. Il reste écouter la dame, limite la bouche ouverte tel un poisson hors de l'eau. Va finir par manquer d'air s'il respire pas là. Pas pour dire mais la dame, elle le met pas à l'aise, mais pas du tout même.

Le cinglant "
Vous éludez", lui fait l'effet d'un coup d'fouet claquant sur son dos. Il bronche plus, et baisse les yeux. Son passé lui revient en pleine tronche. La noblesse, les airs suffisants, il serre les dents. Ca va passer. Il suffit d'attendre, et le déluge va passer. Il s'attend déjà à être enferré, fouetté, mais relève la tête, puisque rien ne vient d'autre que des mots.

Il arrive pas à tout suivre le reste, faut pas trop lui en demander faut croire. Soit, il est vraiment aussi bouffon qu'il en a l'air, soit il est pas à l'aise, au choix. Heureusement qu'il est pas trop près de la dame quand même, parce que son dernier bain date que de la semaine dernière, mais là, il a chaud, mais chaud ! Vous pouvez même pas comprendre combien. Bon, vu qu'il est troubadour, il a l'habitude de se laver quand même hein. Il aime bien même, l'eau des rivières, ça lui fait son affaire, mais trêve de digression narrative, revenons en au brave homme, à genoux pour l'heure devant la "Roy d'armes"...


Beh Dame Mon Joie, j'vous l'ai dit té, j'suis pas trop des gens qu'on fréquente quoi. J'vis pas dans une maison, j'pas d'chez moi, 'fin, pas vraiment.

Il soupire et grimace.

Mouais, j'payé ma dette pour l'champagne. L'vicomte, il nous avait d'mandé d'faire du bruit, c'qu'on a fait... J'a pas t'jours fait qu'des choses bien... rar'ment même. J'suis... 'fin... j'vivrais d'larcins quoi.

Il maugréé, parce qu'il est pas à confesse, mais l'a vraiment l'impression d'y être là.

Vous posez beaucoup d'questions... Mon employeur actuel s'perdu dans la campagne bourguignonne. J'sais pô où l'est lui. J'va essayer d'voir l'commandant c'soir pour voir c'qu'on fait avec mes amis.

Pour ceusskissont en Champagne, z'ont été poutré après que j'ai fait c'que prévoyait l'contrat avec l'vicomte Von Frayner.



Il hausse les épaules.

Bah nous, on n'a pas d'laisser-passer... Faut connaître du monde avec des couronnes... j'en connais mais j'veux pas leur d'mander. Savaient pas qu'étais embauché pour ça, mais j'me plains pas pour les LP hein ! C'pô grave ça, ni les procès, on a l'habitude... C'pour les coups d'épées quoi...

P'té, c'est payer cher pour m'avoir aidé à faire du bruit, et même pas qu'tous ils z'y étaient. Certains, sont listés juste parce que j'les connais. C'con non ? Y voyageaient pas avec moi, s'non, j'pense que j's'rai pas là non plus m'dame.

Les champenois, y utilisent des moyens pis qu'le Sans-Nom pour arriver à leurs fins...


Il se relève, et avise la chaise, mais ose à peine, regardant le laquais qui la lui montre.

T'sûr qu'cé pour moué ? j'va tout salir avec mes loques.

Toujours aussi mal à l'aise, son vocabulaire semble être parti aux oubliettes. Pourtant certains diraient à la dame qu'il sait parler mieux que cela quand il veut le gaucher, faut croire qu'il est limite bègue quand il est tendu. Et là, plus tendu que lui en ce moment, ce serait plutôt difficile.

Il déglutit en regardant la dame, posant sa toque sur sa cuisse pour masquer le trou dans ses braies, et s'assoit sur le bord de la chaise pour pas en abîmer le velours, après avoir passé une main sur son fondement pour en retirer la poussière. limite que ça vole dans la salle, mais bon hein... l'a pas pensé aux tapisseries, ni aux narines des présents qui risquent d'éternuer, juste au velours de la chaise et à la poussière du chemin où il s'est assis dernièrement.

De nouveau, il baisse les yeux, et dit un ton plus bas.


On n'est pas des tueurs. Nous ne sommes que des gueux, mais nous avons de l'honneur. J'avais pas tuer depuis des années... C'était la première fois que je blessais intentionnellement, dans l'armée de Sa Majesté, depuis ... mon père.

On dirait qu'il semble redevenir lui-même, et qu'il cesse de faire le pitre, à moins que son masque, il ne l'ait fait tomber sciemment, ou qu'il n'ait même pas cherché à faire exprès en arrivant tel un vulgaire gueux, tellement le lieu l'impressionne vraiment. Le Gaucher relève la tête, songeant à ce qu'il répète toujours aux siens. Ne pas avoir honte de ce qu'ils sont. Ils sont voleurs, brigands, mercenaires, mais ils ne sont pas des tueurs, et ils ont de l'honneur. Leur parole est sacrée, quoi qu'il leur en coûte. Il joue machinalement avec sa chevalière d'argent, et respire un peu mieux. Son discours a peut-être une chance d'être moins décousu si la femme qui lui fait face a d'autres questions.

Montjoie,
Pardonnez, je vous prie, mon... mes manières. Je ne suis qu'un gueux, et le décor m'impressionne, je vous l'avoue.


Il déglutit, et maintenant qu'il a retrouvé l'usage de la parole, il incline la tête pour s'excuser.

Je suis venu pour signaler que les champenois poutrent à vue, sans sommation, pour de simples LP non présentés. Quand on les demande, ils les refusent. J'ai fait le con oui, je l'ai reconnu, lors d'un procès, alors qu'ils n'avaient aucune preuves contre moi, hormis une présomption de culpabilité. J'ai pris sur moi. Mes amis n'avaient fait que suivre, et encore pas tous ceux qui ont été poutrés n'étaient présents. Ca devient n'importe quoi. Tuer pour du bruit sous des remparts. J'ai donné le nom de mon commanditaire. Quand je donne ma parole de ne faire que passer, je m'y tiens. Ils ont pu en avoir la preuve lorsque nous sommes montés en Artois.

Le gaucher la regarde et serre les dents. Pas pour dire, mais il n'est toujours pas à son aise et les coups d’œil furtifs qu'il lance vers la garde lombarde montrent bien qu'il est sur la défensive et sur la réserve, mais qu'il fait des efforts pur être courtois, ayant les mains posées à plats sur les genoux. Son regard n'est pas fuyant pour autant, il ne cherche pas à mentir, juste qu'il n'a visiblement pas l'habitude des lieux. En même temps, quel est le gueux qui peut prétendre, voleur et mercenaire de surcroît, avoir l'habitude des salons ? A part les nobles dévoyés, il n'y a pas de gueux qui puisse s'en targuer sans doute, et là, le Gaucher, il est à peu près autant dans son élément que s'il invitait la dame d'en face dans leur repaire. Les deux mondes sont diamétralement opposés. Mais là, il veut parler de justice et savoir si une révolte non aboutie devant une mairie, alors que les champenois étaient en alerte depuis des semaines, justifient un poutrage en règle.

En fait, peu importe pour qui on bosse actuellement. Est-ce que du bruit sous les remparts qui n'a effrayé que les chats du quartier et éventuellement les enfants qui ne savent pas encore marcher, justifie un poutrage ? et en particulier, le poutrage de personnes qui n'étaient même pas sous les remparts ? Bah oui, les champenois ont pas compté qui était sous les remparts ou pas, par contre, ils tirent l'épée contre tous mes amis de façon... méthodique, sans aucune preuve. S'ils avaient un soupçon de preuves, ils auraient fait des procès, non ? Et là encore, pourquoi ? Pour du bruit ? Qu'ils osent prétendre qu'ils ne savaient pas ce qui se préparaient s'ils ne sont pas des couards à se cacher derrière des pseudos ordres de la prévôté royale.
Le_g.
Il patiente et regarde la dame qui lui fait face, restant assis sur le bord de sa chaise. Pas vraiment à son aise, il n'arrive pas vraiment à se fondre dans le décor. Pour Le Gaucher, pas de dentelle, une veste ouverte sur un torse qui laisse deviner ses cicatrices, et des braies qui ne sont plus de prime jeunesse. La vesture de la dame en face par contre, c'est autre chose hein... Sombre, certes, mais on y devine la richesse. Il l'observe et n'ose plus trop prendre la parole.

Après un bon moment à l'observer ainsi en chien de faïence, il déglutit et reprend la parole.


Pardonnez-moi, mais ne pensez-vous pas que de la part de certaines personnes, c'est abuser de leur position et de leur statut social ? J'sais bien que nous ne sommes pas du même monde, et je connais ma place, Montjoie. Mais le poutrage, via des listes noires obtenues par sorcellerie, ne pensez-vous pas que l'inquisition ou la prévôté royale pourrait intervenir ? Je me doute que les généraux royaux, ou... je ne sais quels noms ou quels titres ils portent, ont d'autres choses à faire que de s'occuper de gueux...

Discrètement il soupire, se disant qu'il aurait mieux fait de pas venir, mais que là, l'injustice et la bêtise des champenois est trop flagrante.

Sincèrement, en quoi un passage de personnes, sous surveillance s'ils veulent, peut-il poser problème ? Nous autres, gueux, n'avons rien à nous, que notre parole d'honneur. Quand on la donne, on s'y tient. 'fin pas tous, mais j'ai prouvé que je tiens la mienne et mes amis aussi le font, sinon, ils vont voir ailleurs.
Ingeburge
Les yeux dans le vague, Ingeburge était en train de s'imaginer jongler avec le feu. Depuis que Louis Track avait indiqué qu'il s'adonnait à cette activité rafraîchissante par son audace mais certainement pas par sa température, elle se voyait faire de même, ou plutôt, en train d'essayer de. Evidemment, elle n'avait pas l'air d'écouter, surtout que le demandeur parlait d'abondance et qu'il y avait de quoi être rapidement assommé, comme si en jonglant, on se manquait et qu'un des objets lancé en l'air vous retombait sur la tête. Mais il n'y avait que ses yeux qui étaient dans le vague – ce qui était en fait le cas tout le temps – ses oreilles, elles, étaient bel et bien ouvertes et elle ne perdait pas une miette de ce qui lui était servi. Mais le feu... le feu l'avait toujours fascinée, d'aussi loin qu'elle s'en souvînt, elle subissait une étrange attraction, elle se remémorait ainsi avoir été grondée pour s'être trop approchée de la cheminée monumentale de la grande salle du château de son père, elle se rappelait de ce jour en forêt où avec d'autres, elle avait essayé d'enflammer des brindilles. Alors, jongler avec des torches enflammées, comme ceux qu'elle avait pu voir lors des foires, comme celle du Lendit, ou comme l'homme qui se tenait un peu mal à l'aise devant elle, c'était quelque chose sur laquelle s'arrêter, au moins deux secondes, au point d'en oublier de répondre et de se voir, légitimement, relancée.

Ses yeux clignèrent trois ou quatre fois, manifestation de son retour au présent, et dardant ses prunelles froides sur le gueux, elle dit :

— Il ne me revient pas de déclarer ce qui est correct et incorrect mais de rassembler les éléments susceptibles de permettre à la Curia Regis de former un avis. Pour l'Inquisition, c'est à Rome qu'il faut voir, ou avec votre évêque, la Curia Regis n'a ni les compétences, ni l'autorité pour décider si une personne ou un groupe d' personnes s'acoquine avec la créature sans nom.

Un hochement de tête vigoureux ponctua ces précisions et ella indiqua :
— Bon, reprenons.
Une partie de vos compagnons, sans laissez-passer, est restée en Champagne. L'autre, également sans laissez-passer, est arrivée en Champagne depuis l'Artois, ils ont donc emprunté la route allant de Péronne à Compiègne; là, ce groupe s'est fait attaquer par une armée battant pavillon champenois.
Vous soupçonnez les autorités champenoises d'avoir délibérément placer au moins une de ces personnes dans leur liste de personnes à attaquer sans sommation, au prétexte qu'elle serait une de vos connaissances. Vous déclarez que ces mêmes autorités refusent d'accorder des laissez-passer – serait-ce à dire que vos compagnons d'infortune avaient fait une demande? Et vous indiquez que cette attaque a lieu après que vous ayez réalisé une mission pour ce vicomte impérial que vous m'avez cité.
Cette mission aurait été « faire du bruit sous les remparts », en Champagne si je comprends bien... Et vous avez été poursuivi par la justice champenoise.


Elle s'interrompit, songeuse. C'était un brin irréel comme synthèse, mais pourquoi pas. Elle dit encore :
— Date de votre mission, date de votre procès, date et lieu de l'attaque, noms des attaqués, je vous prie. Et validation de mon résumé ou alors correction si je fais erreur. Et n'éludez pas et allez droit au but.
_________________
Le_g.
Pas pour dire, mais la dame Roy, elle a rien compris... Dialogue de sourds ? Peut-être pas quand même. Bon, elle a au moins saisi le début, ou du moins le problème principal... reste les détails. Le Gaucher, patient, comme d'habitude, vu qu'il a appris à tenir sa place, à savoir celle d'un homme de sa classe quoi... celle d'un gueux, et que forcément, tout ce qui porte une couronne, il le porte pas vraiment dans son coeur, mais faut bien faire avec, vu qu'ils ont en gros, tous les droits, les pouvoirs, et le reste d'ailleurs. Son dos s'en souvient encore, ce qui le fait se tenir tranquille quoi.

Il l'observe et fait un résumé, pour valider, confirmer, préciser comme elle dit. Il a l'impression de se retrouver avec le Vicomte à organiser les choses.

Date de la mission : mars 1460.
Date de mon procès : heu... par là aussi, fin du mois me semble, ou avril ? Je ne sais plus trop, désolé.
Mes amis n'étaient pas tous dans la même lance. Ils ont été poutrés un par un... pas ensemble. Leurs noms, bah, les champenois les ont hein... Le Nain, l'Ombre, Chevalier, l'Etincelle, Nath... J'imagine que vous voulez aussi les noms sur les papiers plutôt que les noms de scène ? Alors dans le désordre, ça donne : Djazia, ma nièce, son compagnon Herulf, Nathaniell, Flash28, Boulba_tarass....

Les dates des attaques, bah quand ils seront sur pieds et que je pourrais les voir, je les demanderai hein... J'sais juste qu'ils sont convalescents quoi. Sauf ma nièce, elle va mieux, elle a pu rejoindre son amoureux. J'ai hâte de les revoir... Je peux vous dire entre mars et avril 1460 déjà, mais je doute que ce soit suffisant. En attendant, certains d'entre eux sont... se laissent aller, ils sont... affaiblis, comme vieux avant l'heure voyez ? J'espère juste qu'ils vont pas cesser de lutter pour vivre...


Le jeune homme se sent toujours aussi peu à son aise.

C'sont juste des amis, et des gens de ma famille quoi. Z'ont rien fait d'mal, eux. Certains partaient de Menehould, d'autres voulaient juste me rejoindre pour qu'on aille ensemble rejoindre l'armée royale en Bourgogne. Alors oui, j'ai fait le con, j'ai payé ma dette. Pourquoi la champagne les a-t-elle poutrés ? juste pour défaut de LP ? Ou bel et bien parce que ce sont des gens qui me sont proches ? Avouez quand même que c'est cher payé pour un p'té d'parchemin qui manque quoi. Et oui, ils avaient fait une demande pour certains, les autres, ils faisaient que vouloir obéir aux demandes comme quoi fallait partir de Champagne.

Il grommelle, donner des noms, il aime pas, mais bon, ses amis ont été poutrés, alors les noms, ils sont déjà connus des champenois hein. Sinon, ils se seraient pas fait poutrés en quelques semaines.

Montjoie... La famille, les amis, c'est important non ? Et si les champenois nous l'avaient demandé, on aurait pu faire un spectacle de troubadours quoi, des chants, de la jonglerie, des prestations anodines. Il suffisait de demander. Là, ils peuvent toujours courir. Après ce qu'ils ont fait, j'ai pas l'intention d'y aller, sauf si l'armée royale va donner un coup de balai, là, je serai volontaire, et plutôt deux fois qu'une !

Pour ce qui est de l'inquisition, je suis pas encore baptisé, j'ai fini ma pastorale, mais je dois encore rejoindre celui qui me l'a enseignée pour qu'il me mouille la tête si j'ai bien compris, alors j'ai comme un doute sur le fait qu'ils écoutent un homme de ma condition qu'est pas baptisé. Seraient capables d'me foutre aux fers pour pas être baptisé...


Il a toujours non pas craint, mais bon, un peu quand même, ces fameux inquisiteurs, et est plutôt du genre à les fuir qu'à les chercher quoi. Le jeune homme se souvient de comment en Guyenne, il s'était retrouvé face à un inquisiteur, en pleine guerre de religion, alors qu'il savait rien ni de l'une ni de l'autre. Malin sans doute de parler avec des réformés et des aristotéliciens, forcément, il avait du être remarqué. Avec sa belle, qui ne l'était pas encore à l'époque, ils étaient sortis rapidement, pour éviter de se faire enfermés.
Ingeburge
— Ah? On avait donc demandé à vos amis de quitter le territoire champenois? Hum.

Les yeux d'Ingeburge se plissèrent et elle se pencha légèrement en avant, et dit, détachant bien chaque mot :
— Je ne dis pas qu'il y a relation de cause à effet, je ne vais plus parler pour la Champagne que je ne le fais pour Rome mais votre relation est décousue, vous n'allez pas droit au but, vous oubliez des éléments. Comment voulez-vous que je comprenne? Et comment voulez-vous que je saisisse s'il vous est apparemment trop difficile de m'indiquer si je fais erreur ou non?

Elle se redressa et un instant son regard mort quitta la face de Louis Track pour se poser sur ses propres mains, jointes sur ses genoux. Les flammes vacillantes jouaient avec les chatons des bagues ornant chacun de ses doigts et les pierres, ainsi caressées, prenaient un éclat particulier. Contemplant les bijoux, elle s'abîma durant quelques secondes dans des réflexions qui n'avaient rien à voir avec la Champagne, ses armées, ses attaques; elle était loin, bien loin, du Domaine Royal.

La pause observée lui ayant permis de rassembler les données disparates, elle reprit la parole et énonça, d'une voix atone :

— Vous avez rempli une mission pour le vicomte Alban von Frayner à la fin mars.
Peu de temps après, vous avez été mis en procès par la Champagne.
Une partie de vos compagnons, sans laissez-passer, est restée en Artois.
L'autre, également sans laissez-passer, est arrivée en Champagne.
Des sommations pour sortir ont été adressées.
Certains se sont fait attaquer par une armée champenoise.
Vous soupçonnez les autorités champenoises d'avoir délibérément placé ces personnes dans leur liste de personnes à attaquer sans sommation, au prétexte qu'elle serait de vos connaissances.
Vous déclarez que ces mêmes autorités refusent d'accorder des laissez-passer.


Dépliant ses doigts au fur et à mesure de ses interrogations, elle dit :
— C'est simple. Oui ou non. Oui ou non. Oui ou non. Oui ou non. Oui ou non. Oui ou non. Oui ou non. Oui ou non. Et si c'est non, vous précisez sans partir dans des envolées dont je n'ai que faire.
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Le_g.
Il la regarde et fait une moue dubitative. Si elle croit que c'est si simple elle ! Pffff les femmes !

Il répond alors :


Oui.
Oui.
Oui.
En fait une partie était déjà avec moi, d'autres venaient me rejoindre.
Oui.
Oui.
Oui.


Il la regarde de nouveau.

C'est pourtant pas si compliqué ! Les Champenois ont poutré des innocents. Ils les ont placés sur des listes peu recommandables pour le simple fait de me connaître. C'est complètement injuste. Ensuite, ils prétendent que c'est la prévôté royale qui leur a donné ces listes. La p'tite damoiselle couronnée est même venue en salle du plaid pour le dire, et c'est une Dame "Père" qui est intervenu avant qu'elle aille trop loin.
Ingeburge
Eh voilà, à nouveau de nouvelles informations. Elle l'aurait giflé elle-même si elle ne répugnait pas tant à toucher les autres. Ses doigts commencèrent à pianoter sur son genou, signe de son impatience et elle finit par lâcher :
— Pas si compliqué mais vous avez l'art et la manière de ne pas aller directement au fond des choses. Ce n'est pas une estrade ici, je ne suis pas une spectatrice, vous auriez pu m'éviter une représentation digne d'un troubadour.

Ostensiblement, elle soupira et conclut :
— Bien.

Ce qu'elle avait envie d'en finir... Mais elle était loin du terme, elle devrait faire son rapport auprès de ses acolytes de la Curia Regis. Et puis, rien n'était achevé car elle avait une ultime question à communiquer :
— Avez-vous quelque chose à ajouter?

A tous les coups, il allait se mettre à chanter. Ou à jongler. Bast, elle avait subi pire, elle avait été mariée.
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Le_g.
Il grommelle, pas content de voir comment se déroule l'entrevue, mais bon... A quoi il pouvait s'attendre hein... Un gueux comme lui. Il soupire et hausse les épaules.

Je suis troubadour. Et si vous pensez que ça me fait plaisir d'être ici, détrompez-vous hein ! c'est autant la corvée pour vous que pour moi, je tente juste de rendre la chose la moins désagréable possible.

Vrai quoi ! C'qui cette pisse vinaigre ! La trop mangé d'citron ou quoi ? Il secoue la tête négativement quand elle demande s'il a autre chose à rajouter. Non non, il va plas lui dire que les abricots, c'est meilleur que le citron, même s'il le pense très très fort.

J'aurais une question, avec votre permission...

Et là, forcément il attend le bon vouloir de la dame...
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