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[RP]Inquiétudes au domaine d'Ath

Mathis
Pas de soucis


Sans doute que Mathis n'avait pas fait attention à la façon dont il avait conté cette histoire bien lugubre, mais mettre le ton et l'accent, tout en commentant de façon à être le plus réaliste possible, permettait à l'homme de garder toujours une assurance certaine. Repenser à cet événement était terrible, et bien qu'il n'était point présent à ce moment là, ses poils se dressaient à chaque fois qu'il narrait cette folie. Krystel semblait bien effrayée, enfin, comment le garde pouvait-il le savoir, le visage doux de la jeune femme ne laissait point paraître, en tout cas, à ses yeux. Tait toi conscience.. Elle se mit à lui adresser un flot de paroles sur "la surveillance et la méfiance" envers les autres, enfin, c'était comme cela que le Dunkerquois avait compris. Mais l'intendante raisonnait avec intelligence, personne ne pouvait prétendre être en parfaite sécurité. N'importe où, n'importe quand, le danger rode dans les méandres de la vie. Au bout de quelques secondes, les remparts se dressaient sous leurs regards, la destination finale se mouvait à l'horizon.

Quand ils arrivèrent sur la grand-place, ils descendirent tout deux. Mathis remercia la jeune femme de l'avoir déposé, et surtout, d'avoir accepté sa présence, ô combien blablateuse. Il adorait parler, mais bon, il était naît comme cela. Un hochement de la teste vers Gus, une révérence devant l'intendante, et le garde s'en alla vaquer à ses occupations : lui aussi avait une mission en ces lieux, celle-ci ayant été confiée par son Capitaine.

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Krystel_van_hoedezee
[L'après-midi, appartement poupoulien]

La jeune intendante relisait une dernière fois le pli qu'elle adressait au Chancelier de France. Restait-elle suffisamment à sa place ? La jeune fille ne sut le dire. Et elle était à peu près certaine de passer pour une imbécile. Mais elle préférait cela à rester dans l'incertitude.

Citation:
Monseigneur,

je suis Krystel van Hoedezee, intendante de la baronnie d'Ath, terres de son Altesse la Princesse Armoria de Mortain. C'est en cette qualité que je sollicite un entretien avec vous, pensant que vous seriez la seule personne à pouvoir me renseigner sur un sujet assez délicat. Pour tout vous avouer, j'attends un pli de son Altesse de la plus haute importance, pli qui tarde à venir. Je pense que vous êtes à ce jour le seul à pouvoir m'aider à résoudre cette énigme,

Respectueusement,

demoiselle Krystel van Hoedezee.


Elle hocha la tête, replia le parchemin et appela un domestique.

Apportez immédiatement ce pli à l'hostel d'Harlegnan, pour le Chancelier de France.

Le domestique prit le pli et se dirigea d'un pas leste vers l'hôtel d'Harlegnan. Pendant ce temps, la jeune fille s'autorisa à se mettre à l'aise : elle ôta d'un geste sûr son gilet de cuir, puis sa robe de voyage. Elle se lava la figure, passa la robe de deuil qu'elle avait retiré de son baluchon en arrivant dans l'appartement de sa mère. Puis, elle se peigna et coiffa ses cheveux en une longue natte.

Elle soupira et regarda par la fenêtre. Sans doute n'aurait-elle pas à déranger cet homme très longtemps, car elle avait préféré écrire carrément les choses.

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Krystel_van_hoedezee
[Le lendemain]

La jeune fille s'était levée de bonne heure. Elle avait reçu la réponse du Grand Chancelier, qui l'attendait. Elle n'avait cependant pas encore eu l'occasion de se rendre à son hôtel ni de lui envoyer un messsage lui annonçant sa venue. L'intendance de l'appartement de sa mère était en effet une autre paire de manches que celle d'Ath ! Et alors qu'elle pensait ne plus rien avoir à régler, voilà que lui tombaient dessus une pile de parchemins à lire.

Ainsi, depuis le matin, elle empilait les annonces royales. Etrange, se disait-elle, de voir le messager fleurdelisé lui apporter des missives si facilement, quand d'autres ne savaient pas où la trouver elle...

Elle fronçait les sourcils en lisant. Bigre ! Près d'un mois de retard ! Tout de même, il était grand temps de trouver quelqu'un... Une annonce de la Prévôté... Encore un enlèv....


Par Aristote !

Se levant d'un bond, elle lut et relut la missive. La Princesse ! La Princesse ! Dans tous ses états, la jeune fille mit sa robe de deuil, enfila son gilet de cuir sans même s'en rendre compte, ouvrit les portes de son bureau à toute volée et brailla :

Gus ! Prépare la charrette !

Elle descendit dans la cour, attrapant au passage son bâton de voyage, attendit un instant la charrette, puis, n'en pouvant plus, décida d'aller à pied, sans chaperon, à l'Hôtel d'Harlegnan. Le Chancelier de France aurait sans doute quelques détails supplémentaires sur cet enlèvement.

Elle se présenta donc à la porte de l'Hôtel. On vint lui ouvrir et on fronça le nez devant son accoutrement. Elle se présenta, avec dans la voix un soupçon d'agacement :

Je suis Krystel van Hoedezee, intendante de la baronnie d'Ath, terres de Son Altesse la Princesse Armoria de Mortain. Votre maître, le Chancelier de France Louis-Hubert d'Harlegnan, attendait sans doute un pli annonçant ma venue. Mais... je suis assez... Assez quoi ? Pressée ? Excitée, oui ! ... anxieuse.

Quelle magnifique excuse ! Que croyait-elle ? Qu'on allait la laisser entrer parce qu'elle était anxieuse ?

Apparemment, oui. Elle laissa son bâton devant la porte, supposant de nul n'irait voler une antiquité pareille, et se laissa guider dans les couloirs. Puis, on s'arrêta devant une porte, frappa et annonça la visite de l'intendante de Bath...

D'Ath !

Pardon Monseigneur, de la demoiselle van Hoedezee, intendante d'Ath.

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Louishubert
Grhmmm?

Et pourtant, il ne tenait pas à prendre un bain, ni encore moins à manger des dattes. Lecteur, ne te laisse pas distraire par la piètre qualité des jeux de mot ici, mais il t'est permis de maudire le ciel pour l'heure tardive à laquelle l'auteur se permet d'écrire. Et qu'ainsi, assis dans sa confortable chaise du bureau de l'Hostel d'Harlegnan, il se fit annoncer la présente d'une jeune van Hoedezee. Qu'elle entre, la fille du vieux bougre pouvait bien le déranger après tout. Il replaça quelques parchemins, rangea sa plume et la vit entrer. Il se leva et vint à sa rencontre. S'inclinant légèrement, il prit la main de la jeune fille et y déposa un chaste baiser.

Mademoiselle Krystel van Hoedezee, un plaisir de vous voir. Tout de même, je reste perplexe. Je ne pensais pas que vous vous intéressiez aux décadents vicomtes mariés?

Sourire amusé et petit rire discret.
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Louis-Hubert d'Harlegnan, dit le Cerf,
Vicomte de Lannoy, de la Motte-au-Bois & de Poperinge,
Chancelier de France.
Krystel_van_hoedezee
La porte s'ouvrit, Krystel entra. Un homme se leva d'une chaise, s'approcha d'elle et lui baisa la main. Bigre.

Mademoiselle Krystel van Hoedezee, un plaisir de vous voir. Tout de même, je reste perplexe. Je ne pensais pas que vous vous intéressiez aux décadents vicomtes mariés?

Était-ce la course à travers les ruelles ou les propos du Chancelier de France ? Krystel vira du rose au rouge coquelicot. Elle prit une profonde inspiration, sourit, ravala sa salive et dit d'une voix tremblotante :


Monseigneur, je suis ravie de pouvoir vous rencontrer si vite. Je... Hem, une réponse à sa question, vite, vite ! J'avoue que ma présence icelieu n'a rien à voir à votre état d'homme.

Elle avait les joues en feu, maintenant. Elle les tapota en cherchant une cheminée et un feu qui auraient été responsables de son coup de chaleur. Par Aristote ! La chaste jeune fille aurait-elle des vapeurs ? Pourtant, elle n'était pas là pour badiner. D'ailleurs, elle ne savait pas badiner. Bizarre, cette gorge sèche. La même sensation qu'elle avait eue lors d'une certaine rencontre autour de génépi ? Non, pas vraiment. Elle dit précipitamment :

J'ai reçu ce matin une déclaration du Grand Prévôt de France, datée du 21 avril dernier... annonçant l'enlèvement de Son Altesse la Princesse Armoria de Mortain. Et moi qui attendais une missive de sa part, qui m'étonnais de ne rien recevoir... Bien sûr que je ne pouvais rien recevoir ! Je fais une parfaite idiote !

Pourquoi tant de précipitation dans ses propos ? Elle bafouillait presque. L'émotion, la peur, le doute, sortaient. Elle craignait le pire pour un messager inconnu, et c'était La Grande Dame qui était en danger. Mais qu'y pouvait-elle ?

Je vous demande pardon, je manque de sang froid. Je sais que cette déclaration est pure vérité, et que j'aurais beau hurler, bafouiller, ou pleurer, je ne pourrais rien changer. Mais... avez-vous des précisions ? Savez-vous ce qu'il s'est passé ?

La voilà qui tremblait maintenant. Mais qui avait pondu une telle machine à tremblements ! Pourquoi n'arrivait-elle pas à rester maîtresse d'elle-même ? Elle manquait sans doute d'entraînement. Elle était probablement encore bien jeune, ou n'avait pas reçu l'éducation qu'il convenait en pareilles circonstances.
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Louishubert
C'était donc pour ça... Il soupira longuement et l'invita a s'asseoir avant de prendre lui-même place derriere son bureau. Il n'avait jamais vraiment été doué pour annoncer les bonnes nouvelles, mais tant pis! Elle l'avait cherché la p'tite.

Et bien, pour être franc, nous sommes un peu dans le flou. Les dernières informations donnent état de sa présence en Anjou, avec le Pair Erik de Josselière et la Duchesse Fitzounette. Pour l'instant, tout porte a croire qu'elle est en santé, bien que des rumeurs comme quoi elle a décidé de cesser de s'alimenter planent toujours.

Et défection, il venait de dire qu'ils ne foutaient rien en somme. Réalisant sa bévue, il se reprit aussitot.

Mais damoiselle, ne craignez pas pour Son Altesse. Les troupes royales sont a sa recherche et il semblerait que sa localisation effectuée. Ensuite, nous ne pouvons intervenir tout de suite manu militari, au risque de sa vie, et de celle d'un autre Pair de France.
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Louis-Hubert d'Harlegnan, dit le Cerf,
Vicomte de Lannoy, de la Motte-au-Bois & de Poperinge,
Chancelier de France.
Krystel_van_hoedezee
Elle tremblait comme une feuille, la jeunette ! Quand le Cerf la fit asseoir, ses pauvres genoux l'en remercièrent presque.

Krystel écouta les dernières nouvelles et pâlit au fur et à mesure du récit du Chancelier. Ainsi, Son Altesse était enlevée Aristote-sait-où, peut-être même était-elle mourrante.

L'intendante fit la moue. Les informations n'étaient guère réjouissantes, mais, à bien y réfléchir, la plupart d'entre elles n'étaient que rumeurs.

"Mais damoiselle, ne craignez pas pour Son Altesse. Les troupes royales sont a sa recherche et il semblerait que sa localisation effectuée. Ensuite, nous ne pouvons intervenir tout de suite manu militari, au risque de sa vie, et de celle d'un autre Pair de France."

Son sang, qui jusque là était glacé, ne fit qu'un tour. Une sourde colère, issue des nouvelles, de la situation de la Princesse, l'envahit soudain. Retenant un tremblement de voix, elle dit :


Si je comprends bien, nul homme ne peut, à cette heure, aider Son Altesse.

La toute jeune adulte comprenait en cet instant que ses aînés et les puissants étaient tout aussi impuissants qu'elle.

Puisse-t-on trouver une solution qui ne mette pas en péril la vie des otages... pour ce que je comprends, il semble qu'il sera difficile de débrouiller une pareille situation tout en évitant de verser le sang. Je n'envie pas les gens qui auront la responsabilité d'un massacre ou d'une libération éventuels.

Elle poussa un très léger soupir.
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--Takkuma
Pendant ce temps, à Ath, des choses terribles se préparent... non ? ah ben non...



Son cheval avait crevé depuis bien longtemps. Nul, parmi les hommes qu'il avait croisé sur la route, n'était venu à son secours ni l'avait aidé. Aristotéliciens pour la plupart, comme le montrait leur médaille autour du cou, ils n'en étaient pas moins prêts à laisser mourir leurs frères sans même leur jeter un regard. Regarder quelqu'un ne signifiait-il pas qu'on lui accordait un semblant d'existence ?

Takkuma n'existait sans doute plus depuis bien longtemps, ni pour son maître, ni pour sa famille, ni pour lui-même. Il avait erré sans but, remontant vers ses Flandres natales, espérant retrouver les siens ou ce qu'il en restait. Il savait sa mère morte, sa sœur disparue. Mais son père ? Qu'était devenu cet Amiral dont la voix l'intimidait quand il n'était qu'un enfançon ?

Il avait marché des mois et des mois, à travers les vertes campagnes. Il avait traversé des torrents, affronté des loups, connu des guerres. Il était arrivé en Flandres, en marchant vers le Nord.

Ses pas l'avaient amené, déguenillé et l'air hagard, sur les terres de la baronnie d'Ath. Etait-ce le hasard, ou une force bien plus puissante que lui, qui l'avait mené là ?

Un homme l'avait vu, jaugé. D'une voix rauque, il s'était présenté, et l'homme s'était éclipsé, les sourcils froncés. Une vieille femme à l'air brave était venue, et le dévisageait. Elle le prenait pour un colporteur. Il grimaça :


Femme, je suis un fils des Flandres. Mon père fut Comte, il y a bien longtemps. Est-ce ainsi qu'on s'adresse à un homme de qualité sur ces terres ?


Un homme de qualité ? Si la vieille le jugeait d'après sa dégaine, "l'homme de qualité" qu'il était risquait fort de partir vite fait du Donjon à coups de pieds dans le fondement. Il eut l'idée de se présenter à nouveau, cette fois-ci à cette domestique :

Je m'appelle Takkuma van Hoedezee, fils aîné de "l'Amiral" Kristof van Hoedezee. Je ne demande pas à être reçu dans cette demeure par votre maître, je demande juste le gîte et le couvert pour la nuit.

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Takkuma van Hoedezee
Krystel_van_hoedezee
Bureau du Chancelier de France

Krystel gardait le silence. Elle pensait à la situation de la Princesse. Allait-elle s'en sortir ? Et si tel était le cas, comment allait-elle s'en sortir ? La jeunette sentait une boule d'angoisse lui serrer la gorge. Elle leva les yeux.

Monseigneur, je vous remercie pour ces informations, même si elles ne sont inquiétantes en ce qui concerne l'état de santé de son Altesse.

Elle sentait ses yeux la picoter. Allait-elle se mettre à pleurer devant le Cerf ? Non, elle respira un bon coup et serra la mâchoire. Il lui restait quelque chose à faire, et elle le ferait, quoi qu'il advînt.
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--La.crapule
[Quelque part dans la campagne non loin du domaine d'Ath]



Faucheur de pioche, piocheur de poches ! me v'la dans une campagne où j'ai jamais mis les pieds ! p't'être que je vais trouver une paire de bottes à faucher... pensa la crapule. Il se nommait ainsi, où plutôt ses victimes le nommaient ainsi et l'homme s'en contentait. Allure qui n'inspirait pas la confiance. Chausses trouées d'avoir trop marché. Il n'aimait pas les chevaux et ceux-ci lui rendaient bien. La crapule se frotta les fesses par réflexe, il en avait eut des coups de sabots mal placés. Le reste de sa dégaine ne valait guère mieux. Vieille cape rapiécée à la couleur passée, impossible de dire si elle a été noire, brune grise ... On s'en moque après tout. Sous la cape, une chemise qui a été blanche un jour ça c'est certain, à présent elle est jaune sous les aisselles, grise, rouge presque marron par endroits... Elle planque tout ça sous sa cape la crapule. Du bas de la cape, juste au dessus des chausses, ce qui un jour ont été des braies.

A la main, son éternel et solide bâton dont il ne se séparait jamais. A la ceinture une seule et unique lame. Elle a l'apparence d'un pauvre vagabond la crapule mais chez elle plus que chez les autres il faut se méfier des apparences.

Son regard, caché sous une frange d'une longueur à en faire palir un barbier, est celui d'un fou qui a trop regardé le soleil briller. Ses yeux bleus clair ... d'un clair presque transparents donnent des frayeurs aux enfants. Ses cheveux crasseux d'un blond sale tombent sur sa nuque de manière désordonnée.

C'est cet homme qui trainait sur les chemins entre la tour carrée d'Ath et les champs cultivés de la campagne du domaine. La crapule était à la recherche d'un riche voyageur à déplumer ...
--La_mere_denis


[Toujours à Ath]

Femme, je suis un fils des Flandres. Mon père fut Comte, il y a bien longtemps. Est-ce ainsi qu'on s'adresse à un homme de qualité sur ces terres ?

Le sang de la mère Denis fit un tour, et elle s'apprêtait à souffleter le petit impertinent (enfin, pas si petit, car il avait une bonne tête et demie de plus qu'elle) quand il se présenta. Van Hoedezee, van Hoedezee... ce nom lui rappelait vaguement quelque chose... Et ce nom, Kristof van Hoedezee, cela lui rappelait quelque chose d'encore plus familier...


Aristote ! Tu n'es quand même pas de la famille de notre intendante ?

Elle dévisagea le jeune homme crasseux qui se tenait devant elle. La même morgue, le même regard quand la colère l'emportait sur le bon sens...

Mais oui, c'est ben vrai ! Tu es... Z'êtes le frère prodigue ! Allez viens gamin, que j'te prépare de quoi te laver la figure... étrange comme ta mine me rappelle l'arrivée de ta soeur, il y a déjà quelques temps...

Elle le tutoyait, sans bien savoir pourquoi. Sans doute parce qu'il lui faisait pitié, dans ses guenilles, à ressembler à un vaurien des rues. Peut-être qu'il en était un, d'ailleurs...

Elle l'attrapa et l'emmena sans ménagement aux communs, demanda à faire chauffer de l'eau pour la toilette du "petit", et lui prépara quelques restes à grignoter.


Assois-toi à cette table, et picore un peu, jeune homme.
--Takkuma


[Ath, terre d'asile]


Le jeune homme regarda la vieille femme d'un air de profond mépris. N'allait-elle pas finir de radoter, cette vieille femelle ! Sa sœurette intendante... allons ! Et pourquoi pas une de ces personnes qui alignent des barriques pour le comité des fêtes, pendant qu'on y est ?! Les barriques, c'était bon pour sa mère, cette pauvre femme qui n'avait vraiment rien dans la cervelle, à part son eau-de-maïs.

La vieille le dévisageait toujours. Takkuma commençait à s'impatienter.


Mais oui, c'est ben vrai ! Tu es... Z'êtes le frère prodigue ! Allez viens gamin, que j'te prépare de quoi te laver la figure... étrange comme ta mine me rappelle l'arrivée de ta soeur, il y a déjà quelques temps...

Et la voilà qui recommençait avec sa sœur ! Mais c'était une manie chez cette vieille folle, parole de van Hoedezee !


Hé bien, vieille femme, je te suis.

Il eut grand mal à dissimuler son agacement. La vieille commençait par le mettre en rogne, et il ne serait pas long à faire un malheur si elle continuait à lui échauffer les oreilles. Palsambleu ! Il crevait la dalle. Les histoires de mine de la cadette de la famille pouvait bien attendre un peu.

La vieille le précéda et l'emmena dans les communs. Il se lava la figure, planta les dents dans les restes qu'on lui présentait. Après ce repas, il émit un rot discret, puis s'étira.


Alors, quelle est cette histoire d'intendante ?

Il sut, sans trop savoir pourquoi, qu'il venait de commettre une énorme boulette...
Krystel_van_hoedezee
[Sur la route d'Ath]

Krystel s'en revenait de la cérémonie d'allégeance, mais aussi, avec des nouvelles bien plus rassurantes. Son Altesse avait été retrouvée saine et sauve, et ordre avait été donné de renforcer la sécurité sur le domaine d'Ath. Pour ce faire, la jeune intendante avait envoyé une missive à Blaise, pour la faire lire aux gens de la maisonnée.

Ramenée par un Gus toujours aussi marron à carreaux*, la jeune fille était perdue dans la contemplation de ses chausses. Elle avait hâte de retrouver la mère Denis, et les habitudes qu'elle avait attrapées au domaine.

La charrette s'arrêta brusquement. Krystel leva la tête.


"Que se passe-t-il, Gus ?

- J'avions cru voir un homme, là-bas !

- Et après ?"


Gus haussa les épaules et se tut, ce qui, dans son état, était préférable. D'un claquement de langue, l'équipage avança à nouveau.

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--Takkuma


La mère Denis déballait, racontait sa vie. Qu'elle était rasoir, cette vieille bonne femme ! Elle parlait, Takkuma ne l'écoutait guère. Soudain lassé par ses commérages, il leva la main pour faire taire la vieille, et lui dit :

Vous me cassez les oreilles, femelle ! Je m'en vais.

Et, sans attendre la moindre réponse, il se leva, sortit des communs. En sortant de la cour, il croisa une charrette, avec à son bord une jeune fille en deuil, au teint pâle et aux traits tirés, et un homme moustachu et passablement rougeaud. Il les salua, puis s'éloigna vers d'autres cieux.

Il savait que sa soeur était intendante d'Ath. Elle était en vie et la menait gentiment. Et après ? Elle n'avait pas beaucoup besoin de lui. Et le peu qu'il savait d'elle lui suffisait amplement.

Il se dirigea vers Dunkerque, en quête de son père.
Krystel_van_hoedezee
Alors qu'ils entraient dans la cour, Krystel vit un jeune homme. Elle le salua, en réponse à ses salutations.

La charrette s'arrêta, elle en descendit d'un bond. la mère Denis déboula soudain dans la cour et dévisagea un instant la jeune intendante.


C'est ben vrai ? Il est parti le jeune garçon ?

Léger froncement de sourcils.

Nous avons croisé quelqu'un, en entrant dans la cour. Il s'en allait. Qui était-ce ? Ma parole, mère Denis, mais vous me semblez agitée ! Que vous arrive-t-il ?

C'était vot'... vot'... vot'...

La vieille se mit à trembler, puis s'écroula soudain. Krystel se précipita vers la pauvre femme... trop tard. L'âme fort secouée de la mère Denis venait de s'envoler vers le Paradis Solaire.

Krystel ne sut pourquoi, mais elle se sentit soudain envahie d'une grande tristesse.


Fin de ce RP. Merci aux quelques participants qui ont bien voulu venir.

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