Gorborenne
Prélude - d'Encre et de Mots
Tout avait commencé par un nom, d'aléatoire, glissé dans une conversation, et qui pourtant à l'Aveugle, avait été illumination... Carmin, une fois de plus, avait touché raison. Mais savait-il à quel point? Géant non plus finalement n'en savait rien. Et pourtant, cette intuition tout en latence... La Vie, oui, rarement laisse de coïncidence... Et le Temps, l'instant s'était trouvé... par un premier échange de missives, les choses s'était ébranlées...
À Vous, Maîtresse,
Après de longues pérégrinations jusqu'au pays des Gaels, nous voici enfin de retour en Terre de France. "Au chemins de la guerre ne pousse pas de blé", Mais qu'importe l'endroit, il est de plus en plus rare de trouver parmi les Hommes d'autre poésie que celle germant de nos propres rêves...
Combien d'années depuis que je n'ai passé les portes de notre Confrérie? Il m'arrive d'en demander des nouvelles, mais j'ignore si mes chemins m'offriront un jour l'occasion d'y retourner. Alors j'égraine mes vers sur les chemins, à vent poussiéreux ou salin...
Par la présente, j'aimerais vous demander la grâce d'une audience privée. Il est dans mon existence un poème dont l'écriture me préoccupe, et dont j'aimerais vous entretenir quand vous en aurez le loisir.
Affectueusement,
Gorobrenne,
Proseur de rimes,
Tout à sa manière d'ouvrir la curiosité, Géant se jouait d'énigmes à entretisser. Une Poésie, oui, celle qui fait jaillir les harmoniques mélodisant les rêves, une Poésie, oui, dans l'instant d'un union, l'éternité d'une trêve...
Cher vous, amant des mots
Que l'on vous lise ce qui suit avec passion.
Le plaisir sera grand de vous entretenir au sujet de ce poème qui tient apparemment une place toute particulière dans votre destinée. Qu'il me tarde de vous l'entendre déclamer.
Lors, dès que vous le jugerez utile, indiquez moi le lieu, l'instant où cela pourra être.
Vous manquez à nos murs, mais vous le savez bien.
Fraternellement,
Seleina.
Réponse qui ne laissait de place au doute, et Géant par soleil d'après-midi, s'était mis en route. La Confrérie, combien d'années? Pour ce retour, ce rendez-vous, n'avait même encore osé y entrer. Avait préféré les promenades du parc, et leur intimité. Étrange comme ici tous les mots s'enfilent de sérénité... Lui qui s'était déjà bâti des demeures en tant d'endroit... Rare qu'il retrouve comme ici une odeur de "chez-soi"... Prince, Comtesse, questions de pragmatisme à éclairer, mais qu'importe les titres au détours troubadours des allées? Juste Maîtresse et Vagabond, longtemps étaient restés à parler, moins pour la négoce que pour le courtois plaisir de disserter...
Une Poésie, oui... dont les premiers vers venaient de se tracer... mais bien d'autres encore, à l'attente de rimer.
Pas à pas, suivre le chemin, ne pas s'impatienter aujourd'hui, d'être déjà demain...
Mais "Deux chemins toujours se recroisent" comme dit l'adage
Et Aujourd'hui sonne comme un retour, après un long voyage.
Au matin, quand il avait retrouvé son Élue,
Au lèvres il affichait sorte de sourire à l'énigme en coin de nue,
Et l'avait embarqué vers destination de lui-seul connue,
Ne laissant qu'une réponse contre l'Avenir et ses routes incertaines:
"Viens, suis-moi, je vais te présenter à ta peut-être future Suzeraine"...
À l'assaut des couplets de certitudes, encore pourtant nombre d'hypothèses en refrain.
Ne pas s'impatienter aujourd'hui non, mais oui, garder l'espoir en demain...
Ouverture - de Pierre et de Lierre
Castel Troubadour, au pas de leurs montures, deux amants remontent l'allée
Au pied à terre, déjà s'en enquièrent de diligents palefreniers.
Les laissant là, face à Grande Porte, qui semble les toiser,
Toujours ouverte à l'invite du Rêve, à l'envie d'y entrer...
Quelque chose aux voutes de pierre, cet odeur de vie et d'antique
Taillés au long des années de rimes, de prose et de rhétorique
Couloirs de verve, alcôves césurées, donjons sémantiques
Quelque chose ici, oui, où seul le pouvoir des Mots s'applique
Géant qui entraine sa Muse à grimper escaliers de ballades
Se guide au souvenir, à gauche après les sérénades,
Portes se succédant en strophes jusqu'à terrasse d'arcades,
Sourire qui s'esquisse, d'une main reconnaissant la balustrade.
Sourire oui, sa mémoire ne lui avait joué de tour,
Il avait retrouvé l'endroit, sans faire trop de détours,
Le jardin des toits, caché entre parapets et tours,
Sérénité d'émeraude sauvage baignant l'alentour.
Quelques dalles, traversant les parterres,
Ondulant sur la gazon entre fontaines d'eau claire,
Adossé contre la muraille, d'une blancheur laiteuse de calcaire
L'assise intemporelle d'un vieux banc de pierre...
Attendons ici, Sang de mon Sang,
Cet endroit conviendra à discuter tranquillement.
Maîtresse Seleina doit être prévenue à présent,
Elle nous rejoindra, dans quelques instants.
Tout avait commencé par un nom, d'aléatoire, glissé dans une conversation, et qui pourtant à l'Aveugle, avait été illumination... Carmin, une fois de plus, avait touché raison. Mais savait-il à quel point? Géant non plus finalement n'en savait rien. Et pourtant, cette intuition tout en latence... La Vie, oui, rarement laisse de coïncidence... Et le Temps, l'instant s'était trouvé... par un premier échange de missives, les choses s'était ébranlées...
À Vous, Maîtresse,
Après de longues pérégrinations jusqu'au pays des Gaels, nous voici enfin de retour en Terre de France. "Au chemins de la guerre ne pousse pas de blé", Mais qu'importe l'endroit, il est de plus en plus rare de trouver parmi les Hommes d'autre poésie que celle germant de nos propres rêves...
Combien d'années depuis que je n'ai passé les portes de notre Confrérie? Il m'arrive d'en demander des nouvelles, mais j'ignore si mes chemins m'offriront un jour l'occasion d'y retourner. Alors j'égraine mes vers sur les chemins, à vent poussiéreux ou salin...
Par la présente, j'aimerais vous demander la grâce d'une audience privée. Il est dans mon existence un poème dont l'écriture me préoccupe, et dont j'aimerais vous entretenir quand vous en aurez le loisir.
Affectueusement,
Gorobrenne,
Proseur de rimes,
Tout à sa manière d'ouvrir la curiosité, Géant se jouait d'énigmes à entretisser. Une Poésie, oui, celle qui fait jaillir les harmoniques mélodisant les rêves, une Poésie, oui, dans l'instant d'un union, l'éternité d'une trêve...
Cher vous, amant des mots
Que l'on vous lise ce qui suit avec passion.
Le plaisir sera grand de vous entretenir au sujet de ce poème qui tient apparemment une place toute particulière dans votre destinée. Qu'il me tarde de vous l'entendre déclamer.
Lors, dès que vous le jugerez utile, indiquez moi le lieu, l'instant où cela pourra être.
Vous manquez à nos murs, mais vous le savez bien.
Fraternellement,
Seleina.
Réponse qui ne laissait de place au doute, et Géant par soleil d'après-midi, s'était mis en route. La Confrérie, combien d'années? Pour ce retour, ce rendez-vous, n'avait même encore osé y entrer. Avait préféré les promenades du parc, et leur intimité. Étrange comme ici tous les mots s'enfilent de sérénité... Lui qui s'était déjà bâti des demeures en tant d'endroit... Rare qu'il retrouve comme ici une odeur de "chez-soi"... Prince, Comtesse, questions de pragmatisme à éclairer, mais qu'importe les titres au détours troubadours des allées? Juste Maîtresse et Vagabond, longtemps étaient restés à parler, moins pour la négoce que pour le courtois plaisir de disserter...
Une Poésie, oui... dont les premiers vers venaient de se tracer... mais bien d'autres encore, à l'attente de rimer.
Pas à pas, suivre le chemin, ne pas s'impatienter aujourd'hui, d'être déjà demain...
Mais "Deux chemins toujours se recroisent" comme dit l'adage
Et Aujourd'hui sonne comme un retour, après un long voyage.
Au matin, quand il avait retrouvé son Élue,
Au lèvres il affichait sorte de sourire à l'énigme en coin de nue,
Et l'avait embarqué vers destination de lui-seul connue,
Ne laissant qu'une réponse contre l'Avenir et ses routes incertaines:
"Viens, suis-moi, je vais te présenter à ta peut-être future Suzeraine"...
À l'assaut des couplets de certitudes, encore pourtant nombre d'hypothèses en refrain.
Ne pas s'impatienter aujourd'hui non, mais oui, garder l'espoir en demain...
Ouverture - de Pierre et de Lierre
Castel Troubadour, au pas de leurs montures, deux amants remontent l'allée
Au pied à terre, déjà s'en enquièrent de diligents palefreniers.
Les laissant là, face à Grande Porte, qui semble les toiser,
Toujours ouverte à l'invite du Rêve, à l'envie d'y entrer...
Quelque chose aux voutes de pierre, cet odeur de vie et d'antique
Taillés au long des années de rimes, de prose et de rhétorique
Couloirs de verve, alcôves césurées, donjons sémantiques
Quelque chose ici, oui, où seul le pouvoir des Mots s'applique
Géant qui entraine sa Muse à grimper escaliers de ballades
Se guide au souvenir, à gauche après les sérénades,
Portes se succédant en strophes jusqu'à terrasse d'arcades,
Sourire qui s'esquisse, d'une main reconnaissant la balustrade.
Sourire oui, sa mémoire ne lui avait joué de tour,
Il avait retrouvé l'endroit, sans faire trop de détours,
Le jardin des toits, caché entre parapets et tours,
Sérénité d'émeraude sauvage baignant l'alentour.
Quelques dalles, traversant les parterres,
Ondulant sur la gazon entre fontaines d'eau claire,
Adossé contre la muraille, d'une blancheur laiteuse de calcaire
L'assise intemporelle d'un vieux banc de pierre...
Attendons ici, Sang de mon Sang,
Cet endroit conviendra à discuter tranquillement.
Maîtresse Seleina doit être prévenue à présent,
Elle nous rejoindra, dans quelques instants.