Asceline
[Rp fermé]
Les Neiges sont éternelles...
La brune n'avait pas réussi à fermer l'oeil de la nuit. Les traits tirés par la fatigue, elle déambulait sans but dans les ruelles de la capitale comme si le fait de marcher aller la porter loin des idées sombres qui depuis quelques jours ternissaient son humeur. Comme si, la poussière soulevée par ses bottes allaient emporter avec elle ce désir contrariant au gré du vent. Peut-être ses pensées, finiraient-elles par l'atteindre lui d'une certaine façon. S'inquiétait-il de ce qu'elle était devenue ? Songeait-il a elle ?
Asceline, avait tout fait pour oublier. Mais peut-on tirer un trait sur son histoire, sur son passé et vivre sa vie comme si on était né hier ? Elle avait essayé. Tout était à sa porté pour vivre ce qu'elle avait toujours rêvé : la liberté de choisir. Depuis la mort de Marion, elle avait vécu comme elle l'entendait, sans rendre de comptes à personne, choisissant elle même ses amis. N'y était-elle pas parvenue de la plus belle des manières ? Regardant ses bottes, souriant sans même s'en rendre compte, elle pensait à Mini, à Locke, à Victoria qui l'avaient accueillie sans question d'aucune sorte. Ils avaient entrepris même, dans un instant de folie, de faire d'elle quelqu'un de bien. Quelqu'un de sociable et quelqu'un de propre... Car même ces plaisirs là, elle les avait effacés.
Sa botte avait percuté un objet non identifié qui avait roulé jusqu'au tronc d'un arbre. Elle avait levé les yeux. Un fruit, elle était au verger.
Le verger... Xenor... Et lui encore. Lui. Toujours lui. Si la nuit avait été si difficile, s'était sans doutes à cause de la prise de conscience. Ils se ressemblaient tant. Pas physiquement bien sûr, mais du reste. Qu'aurait-elle fait sans lui ? Par tous les Saints du Livre des Vertus, elle l'aimait, il lui manquait malgré tout. Aimer. Comment peut-on aimer le mépris et la froideur incarnée ? Le physique mis à part, ils étaient les mêmes. Copie conforme l'un de l'autre. Pas étonnant qu'elle en ai été troublée au point de s'attacher. Le cerisier offrait d'assez belles branches pour qu'elle s'installe dessus, ce qu'elle avait fini par faire. Assise à l'abri des regards Asceline avait laissé éclater les sanglots qui entravaient sa gorge depuis quelques heures. Dieu qu'il lui manquait. Essuyant ses joues trempés du revers de sa manche elle avait plongé sa main dans sa besace pour en sortir une lettre. Il allait sans doutes, la tuer. Le coeur serré elle l'avait lue pour la vingtième fois.
Citation:
Chambéry, le dix-septième jour du mois de Juin de l'an mil quatre-cent soixante.
Père,
Je prends la plume en ce jour pour vous faire part d'une bien triste nouvelle, Marion est morte. Elle a succombé à une longue maladie. Après des mois d'une lutte acharnée contre la mort elle a finit par s'éteindre en ma compagnie. Bien sûr, j'aurais dû vous donner de mes nouvelles plus tôt. Je vous suppose fou dinquiétude. Sachez que je me porte bien et que j'ai été accueillie par la Dame d'Albens qui prend soin de moi aussi bien que vous l'auriez fait vous même.
Père, puissiez vous me pardonner ce long silence.
Votre fille dévouée et aimante
Asceline.
Chambéry, le dix-septième jour du mois de Juin de l'an mil quatre-cent soixante.
Père,
Je prends la plume en ce jour pour vous faire part d'une bien triste nouvelle, Marion est morte. Elle a succombé à une longue maladie. Après des mois d'une lutte acharnée contre la mort elle a finit par s'éteindre en ma compagnie. Bien sûr, j'aurais dû vous donner de mes nouvelles plus tôt. Je vous suppose fou dinquiétude. Sachez que je me porte bien et que j'ai été accueillie par la Dame d'Albens qui prend soin de moi aussi bien que vous l'auriez fait vous même.
Père, puissiez vous me pardonner ce long silence.
Votre fille dévouée et aimante
Asceline.
Qu'y avait-il à ajouter ? Sans doutes des phrases, des paragraphes entiers d'excuses pour qu'il montre un semblant dindulgence à son égard. Quittant la lettre des yeux un instant, elle regarda au loin les cimes des montagnes aux neiges éternelles s'imaginant sa réaction. Puis non, valait mieux pas. Elle avait roulé le mot et quitté son perchoir décidée à envoyer le mot dés ce soir.