Clemence.de.lepine
Hein ? Aimbaud ? A qui parlait-elle, au juste ? Car bon sang, comment pourrait-elle bien savoir où ce trouvait le Josselinière ? Elle n'était pas sa mère, après tout, même si sa qualité d'épouse la prédisposait peut-être à être informée des allers et venues du jeune marquis. Mais non. Elle n'en savait rien, et qu'est-ce que ça pouvait bien lui faire. Aimbaud ? Témoin ? Oui bien sûr c'était d'une logique sans pareille ! Depuis quand celui là possédait-il le sens des responsabilités ? Elle avait cru, naïve et sotte qu'elle était, que le temps qu'elle avait passé à marcher vers Rome et à en revenir aurait profité à son mari et que, tout marquis et duc qu'il était désormais, il aurait mûri d'au moins trente année en seulement neuf mois. Ah mais non, absolument pas. Il n'avait pas changé, et il avait beau approcher peu à peu de ses dix-sept ans, il n'en paraissait toujours pas plus de douze.
Je n'en ai aucune idée.
Elle lui aurait bien rétorqué de ne s'en prendre qu'à elle-même, que choisir Aimbaud en tant que second témoin relevait quasiment du sabotage... Mais c'était peut-être ça d'ailleurs. Isaure avait certainement choisi Aimbaud comme témoin pour, comptant sur sa non fiabilité évidente, trouver une excuse à l'avortement pur et simple du mariage. Sauf que, un seul témoin suffit, et Clémence, elle, était d'une fiabilité sans faille.
Dommage.
Essaie encore.
Je crois en Dieu, le Très-Haut tout puissant,
Créateur du Ciel et de la Terre,
Des Enfers et du...
Ce mariage était vraiment l'idiotie la plus atroce à laquelle elle ait jamais participé. Elle jeta un bref coup d'oeil en direction du marié. Il était si vieux. Avait-elle besoin d'un homme aussi vieux ? Il paraissait en bonne santé, en plus, ce qui signifiait qu'il avait certainement encore de belles années à vivre. Elle réprima un soupir. Pourquoi avait-elle accepté cette union, déjà ? Parce qu'elle ne voulait pas que sa cousine suive ses traces et se marie trop tard ? Parce qu'il lui fallait un homme pour la tempérer ? Parce qu'Aimbaud lui avait finalement mâché le travail et qu'elle n'avait eu besoin d'éplucher le nobiliaire pour lui trouver un parti acceptable ? Elle avait reproché à son époux de vouloir se débarrasser d'Isaure. N'était-ce pas ce qu'elle était en train de faire également, en la jetant en pâture à un prédateur qu'elle ne connaissait même pas ? Elle secoua la tête et ne fut plus si certaine de vouloir témoigner pour cette farce dont elle n'avait eu son mot à dire qu'au moment de signer le contrat.
Aimbaud n'étant pas là, elle avait le champ libre. Si elle le souhaitait, elle pouvait dire non. Elle pouvait sauver Isaure ! Mais il s'agirait de toute façon, un jour ou l'autre, de la remettre aux griffes d'un autre, de lui imposer le joug d'un autre parce que non, jamais, elle n'épouserait Cassian de Blanc-Combaz.
Plutôt mourir, avait-elle dit.
Plutôt mourir que de la voir au bras de cet avorton qui ne manquerait sûrement pas de lui cracher sa victoire au visage dans un énorme éclat de rire moqueur.
Elle finit son Credo.
Et elle se dit que de toute façon, ce Judas avait beau paraître en parfaite santé, il n'en restait pas moins vieux. Il mourrait bien avant son épouse. Et il laisserait une jeune et jolie veuve qui aurait certes déjà servie mais qui aurait de quoi contenter, toujours, un grand seigneur dont Clémence prendrait cette fois le soin d'évaluer le potentiel et la valeur avant d'annoncer la noce.
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Je n'en ai aucune idée.
Elle lui aurait bien rétorqué de ne s'en prendre qu'à elle-même, que choisir Aimbaud en tant que second témoin relevait quasiment du sabotage... Mais c'était peut-être ça d'ailleurs. Isaure avait certainement choisi Aimbaud comme témoin pour, comptant sur sa non fiabilité évidente, trouver une excuse à l'avortement pur et simple du mariage. Sauf que, un seul témoin suffit, et Clémence, elle, était d'une fiabilité sans faille.
Dommage.
Essaie encore.
Je crois en Dieu, le Très-Haut tout puissant,
Créateur du Ciel et de la Terre,
Des Enfers et du...
Ce mariage était vraiment l'idiotie la plus atroce à laquelle elle ait jamais participé. Elle jeta un bref coup d'oeil en direction du marié. Il était si vieux. Avait-elle besoin d'un homme aussi vieux ? Il paraissait en bonne santé, en plus, ce qui signifiait qu'il avait certainement encore de belles années à vivre. Elle réprima un soupir. Pourquoi avait-elle accepté cette union, déjà ? Parce qu'elle ne voulait pas que sa cousine suive ses traces et se marie trop tard ? Parce qu'il lui fallait un homme pour la tempérer ? Parce qu'Aimbaud lui avait finalement mâché le travail et qu'elle n'avait eu besoin d'éplucher le nobiliaire pour lui trouver un parti acceptable ? Elle avait reproché à son époux de vouloir se débarrasser d'Isaure. N'était-ce pas ce qu'elle était en train de faire également, en la jetant en pâture à un prédateur qu'elle ne connaissait même pas ? Elle secoua la tête et ne fut plus si certaine de vouloir témoigner pour cette farce dont elle n'avait eu son mot à dire qu'au moment de signer le contrat.
Aimbaud n'étant pas là, elle avait le champ libre. Si elle le souhaitait, elle pouvait dire non. Elle pouvait sauver Isaure ! Mais il s'agirait de toute façon, un jour ou l'autre, de la remettre aux griffes d'un autre, de lui imposer le joug d'un autre parce que non, jamais, elle n'épouserait Cassian de Blanc-Combaz.
Plutôt mourir, avait-elle dit.
Plutôt mourir que de la voir au bras de cet avorton qui ne manquerait sûrement pas de lui cracher sa victoire au visage dans un énorme éclat de rire moqueur.
Elle finit son Credo.
Et elle se dit que de toute façon, ce Judas avait beau paraître en parfaite santé, il n'en restait pas moins vieux. Il mourrait bien avant son épouse. Et il laisserait une jeune et jolie veuve qui aurait certes déjà servie mais qui aurait de quoi contenter, toujours, un grand seigneur dont Clémence prendrait cette fois le soin d'évaluer le potentiel et la valeur avant d'annoncer la noce.
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