Sorianne
Du temps avait passé. La petite brune s'était... Assagie? Du moins, avait-elle fait taire la haine ressentie et se laissait manipuler et manier comme la poupée qu'il valait mieux être. Les jours s'étaient écoulés ainsi, elle qui les voulait calmes et qui donc ne prenait plus la peine de protester pour un rien. Et il avait fallu une nouvelle pour tout changer...
So s'occupait à ranger les affaires qu'elle avait, à préparer celles de sa fille et laissant l'Angloys s'occuper des siennes. Des courriers avaient été envoyés afin de demander à franchir des frontières closes et protégées par des armées... Chassée... La bouche close et la mine sombre, la noiraude ne savait qu'en penser. Perdue... Elle était déjà perdue alors même qu'elle n'était pas encore partie... Il avait su occuper son quotidien à un point tel qu'elle ne savait pas ce qu'il fallait qu'elle fasse... Que faire de cette soudaine liberté retrouvée? Où aller, qui rejoindre? Elle n'avait plus personne... Que ce prêtre qu'elle pensait détester et qui pourtant avait rythmé sa vie durant les derniers mois...
Partir... Elle le ferait, et rapidement... Assise sur la paillasse qu'elle avait occupée durant tout ce temps qu'ils étaient là, la jeune femme fixait le néant... Toujours maudite... Toujours condamnée, et sa fille aussi. Tant à subir pour rien au final... Et maintenant des regrets. Il aurait suffit qu'elle n'en fasse pas qu'à sa tête. Et maintenant? Sans doutes allait-elle retrouver Colhomban. Non pour aller se faire pardonner, mais pour lui présenter la petite fille qu'était devenue Nominoée et pour s'assurer qu'il se portait bien, avant de s'effacer pour de bon. Retrouver son frère?
Elle revint à elle et du regard, parcourut la pièce. Une période de sa vie s'achevait, celle qui avait vu mourir ses sourires, sa naïveté et bien d'autres choses. Celle qui lui avait appris l'humilité... Celle qui lui avait appris la méfiance et la crainte. Celle qui lui avait appris son rang... Elle fourra doucement les rubans tenus, dans le sac de cuir et le referma, bouclant là ses affaires.
Arrivée à la porte, elle se retourna, hésitante. Il lui fallait maintenant affronter la vie, ce qu'il lui restait de temps. Une vie pleine de vide et dénuée de sens et dintérêts... L'idée d'une dernière vengeance ne l'effleura même pas. A quoi bon? La porte se referma... La main tremblante eut du mal à lâcher la clenche. Jusqu'au bout il aura été cruel. Il aura fallu qu'elle se résigne pour qu'il la chasse, qu'elle remette sa vie entre ses serres pour qu'il s'en débarrasse. La poignée fut lâchée doucement. La bonne putain du curé avait recouvré sa liberté... Et c'est la peur qui l'envahissait.
Au revoir Père Scopolie. Nous nous recroiserons que ce soit sur les routes ou au pied de l'arbre aux pendus...
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♥♥♥ Crokiiiiie
So s'occupait à ranger les affaires qu'elle avait, à préparer celles de sa fille et laissant l'Angloys s'occuper des siennes. Des courriers avaient été envoyés afin de demander à franchir des frontières closes et protégées par des armées... Chassée... La bouche close et la mine sombre, la noiraude ne savait qu'en penser. Perdue... Elle était déjà perdue alors même qu'elle n'était pas encore partie... Il avait su occuper son quotidien à un point tel qu'elle ne savait pas ce qu'il fallait qu'elle fasse... Que faire de cette soudaine liberté retrouvée? Où aller, qui rejoindre? Elle n'avait plus personne... Que ce prêtre qu'elle pensait détester et qui pourtant avait rythmé sa vie durant les derniers mois...
Partir... Elle le ferait, et rapidement... Assise sur la paillasse qu'elle avait occupée durant tout ce temps qu'ils étaient là, la jeune femme fixait le néant... Toujours maudite... Toujours condamnée, et sa fille aussi. Tant à subir pour rien au final... Et maintenant des regrets. Il aurait suffit qu'elle n'en fasse pas qu'à sa tête. Et maintenant? Sans doutes allait-elle retrouver Colhomban. Non pour aller se faire pardonner, mais pour lui présenter la petite fille qu'était devenue Nominoée et pour s'assurer qu'il se portait bien, avant de s'effacer pour de bon. Retrouver son frère?
Elle revint à elle et du regard, parcourut la pièce. Une période de sa vie s'achevait, celle qui avait vu mourir ses sourires, sa naïveté et bien d'autres choses. Celle qui lui avait appris l'humilité... Celle qui lui avait appris la méfiance et la crainte. Celle qui lui avait appris son rang... Elle fourra doucement les rubans tenus, dans le sac de cuir et le referma, bouclant là ses affaires.
Arrivée à la porte, elle se retourna, hésitante. Il lui fallait maintenant affronter la vie, ce qu'il lui restait de temps. Une vie pleine de vide et dénuée de sens et dintérêts... L'idée d'une dernière vengeance ne l'effleura même pas. A quoi bon? La porte se referma... La main tremblante eut du mal à lâcher la clenche. Jusqu'au bout il aura été cruel. Il aura fallu qu'elle se résigne pour qu'il la chasse, qu'elle remette sa vie entre ses serres pour qu'il s'en débarrasse. La poignée fut lâchée doucement. La bonne putain du curé avait recouvré sa liberté... Et c'est la peur qui l'envahissait.
Au revoir Père Scopolie. Nous nous recroiserons que ce soit sur les routes ou au pied de l'arbre aux pendus...
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