[ RP ] Pèlerinage Rivetain - Il fait si doux dans le Poitou

[6h: lever du soleil - Arrivé des moinillons]


Le charriot branlant était arrivé au abords de Saintes sans bousculade sur la route. Il fallait bien dire que le cortège à moitié cistercien s'était pour une fois déplacé dans le silence. Kronembourg, grand barbu bourru arrivé en haillons malgré sa toute neuve couronne de duc, commençait à s'inquiéter.

Euh .... Ca va, les gars ?
...

Ca va, mesdames ?

....

Ca va, ma soeur ?
Avancez-donc, gros bêta ...

Il plaça immédiatement la carriole à l'arrêt sur le bord de la route.


Bon, alors je vous explique. Nous sommes ici chez ces traîtres de Poitevins. Il v...
Frère Kro, vous aviez promis de ne plus faire de politique. Pensez que Sainte Illinda vous regarde !

Ah oui, c'est vrai ... Bon, nous sommes ici chez les gentils Poitevins. Il va falloir nous répartir les tâches afin que ce pèlerinage soit profitable à tous.
D'abord, premier impératif, retirons tous nos chausses. L'image que nous devons donner aux Poitevins doit être IM-PEC-CABLE.
Ensuite, soyons propres ! Montrons-leur qu'en Guyenne nous sommes civilisés : Nous nous lavons le Mercredi.
Soeur Ellya, je compte sur vous pour lire au plus vite les livres Saints disponibles dans le Poitou. Les autres ... Les autres ?

Au fond de la carriole le reste du groupe dormait encore.

Bon eh bien ma soeur, vous savez ce qui vous reste à faire. Vos lectures devront être rapides et efficaces, c'est que j'ai vite envie de rentrer. En attendant, je vais tâcher de rendre visite à la Vicomtesse Allydou, qui est une femme prodigieuse et que j'ai ...
Mais je croyais que les Poitevins étaient tous des traîtres ?

Long soupir de la part du barbu.

S'il vous plaît ma soeur : Allez lire vos livres, et qu'on en parle plus.
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Outrée, elle commença à tourner les talons, la nonnette. C'était pas de sa faute, à elle, si elle ne comprenait rien aux guerres ou aux inimitiés politiques. Personne ne voulait jamais lui expliquer de toute façon. Puis elle pardonnait si facilement, elle... N'habitait-elle pas en Guienna, pays ennemi de la Gasconha, sa patrie?

Pieds nus, une cape légère sur les épaules pour ne pas attraper la malemort, elle prit la route de la Sénéchaussée. Excitée de lire Platon des heures durant! C'est vrai qu'il n'avait pas le grec le plus accessible mais elle était assez érudite pour n'en pas tenir compte. Elle ressortirait de ces heures de béatitudes savantes et croyantes. Plus encore qu'elle ne l'était déjà! C'était pour dire.

Pas de file d'attente devant l'université, c'était tant mieux. Elle s'agenouilla à l'entrée, se signa du cercle brisé de la croix avant d'hululer un "Sainte sainte Illinda! Protège, protège-moi de moi!"

La journée promettait d'être excellente...


Ah mais n'avaient-ils pas oublié quelqu'un en chemin?!
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[J.4 ou 5... Voire 6 - "Vous avez beau tout essayer, vous ne comprenez rien"]


Mon frère! Belle journée, n'est-ce pas? Bon, me faut bien vous l'avouer, le livre que vous m'avez conseillé est un véritable charabia et... non. Non. Il l'a bien lu, lui.
Pourtant je pensais connaître mon latin sur le bout des doigts! Certes, j'ai abandonné à partir de la sixième leçon, mais jamais on ne m'a dit que c'était utile d'aller au-delà!
Ne peut-on pas tout lire avec le grec?
Apparemment non. Mais c'est truffé de gérondifs aussi... Et puis cette patte d'oie?! Ils ont dû écrire en mettant la plume entre leurs dents, ce n'est pas possible autrement... Sauf s'il était droitier puis a fini manchot. Moui. Cela ne résout pas mon problème.

Adossée au chariot, le vent froid lui hérissant le poil à travers la chemise fine, la Prieure ruminait. Deux jours qu'elle essayait en vain de comprendre ce bouquin poussiéreux! Deux jours qu'elle en sortait avec une migraine pas possible, les yeux larmoyants de fatigue.
Quand Zigouilli, le valeureux cochon de secours, s'approcha d'elle pour lui renifler les pieds, elle se laissa faire. Était-ce vraiment sa méconnaissance du supin et de l'impératif passif qui l'empêchait de comprendre Platon ou bien l'absence de son époux? Elle ne pouvait pas dire qu'il lui manquait. D'ailleurs, elle n'arrivait même plus à le regarder sans avoir cette étincelle de mépris au fond des yeux. Pourtant, la tristesse s'emparait d'elle dès lors qu'elle pensait au vieil orfèvre. Était-elle destinée à échouer?

Ah! Mon frère!

D'un geste elle se débarrassa du cochon rachitique pour aller se diriger vers le Veilleur.

Je vous attendais. Que faîtes-vous avec Tâche?

D'un œil étonné, elle observait cheval qui était le seul animal susceptible de finir le pèlerinage vivant.

Je voulais vous parler de Platon. De son traité de Parménide. Je ne suis pas sûre d'avoir tout à fait compris le phénomène de l'arboréité. Bien que ses propos soient ... Vous écoutez? Bon, bref. Je vais plutôt me pencher sur la République, aujourd'hui. Où allez-vous? Et où sont Kateyll et Diia?
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Kate rentrait au campement. Elle visitait Saintes et commençait à connaître les dedales de la ville par coeur. Elle aperçut la soeur Ellya, l'air un peu déconfit et les yeux rougis par la lecture. Elle s'approcha d'eux le sourire aux lévres, ravie de voir enfin un peu de monde.
Elle commençait à se faire à l'idée d'être constamment dans sa tenue des humbles mais qu'est ce que ces bottes lui manquaient, elle aurait donner beaucoup pour remettre quelque chose à ses pieds.

Ca va tout le monde, la lecture c'est passionnant ?



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Et si on essayait d'être heureux, ne serait-ce que pour montrer l'exemple (J.Prévert)

La nonnette se retourna au son de la voix féminine.

Passionnant? Plutôt incompréhensible.

Un rire cristallin s'échappa de sa gorge malgré son dépit. Si elle ne comprenait pas ce jour, elle comprendrait le lendemain. Ainsi allait le monde des connaissances. Tellement plus facile à apprivoiser que celui des relations.

Qu'avez-vous prévu pour cette journée, Kateyll?
Je vous tiens compagnie, si vous le voulez!
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[ Quelques jours plus tard ]


La rumeur était venue jusqu'à lui : La soeur Ellya était bête comme ses pieds.
Tout le village de Saintes riait de savoir que les Cisterciens de Guyenne, pourtant proches voisins, avaient l'intelligence d'une huitre et se promenaient en haillons.
Les pères de famille menaçaient de porter plainte, les enfants ne sortaient plus dans les rues. Tout juste revenu de Blaye, le Veilleur du Prieuré Ste Illinda du Rivet partit à la recherche de sa supérieure.


Alors, ma soeur, et Platon ? Je n'ai pas pu vous répondre, la dernière fois.

Forcément, puisque la dernière fois il avait fui devant ses questions.

C'est que tout le monde vous attend, vous savez. Et nous sommes devenus la risée de Saintes. Même Kate qui a pourtant connu la guerre, commence à se demander pourquoi nous patientons si longtemps bêtement aux frontières.
Avez-vous une solution à nous proposer ?

Oui d'accord, il avait beau jeu de lui reprocher de ne pas lire assez vite. Mais personne n'a dit non plus que le Kro n'était pas égoïste, buté, sacrément pénible à vivre, stupide, ...
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... Prier. Il nous faudra prier, mon frère! Les livres du Poitou sont rongés par les souris et un mot sur deux est illisible! Mais nous savons combien ces ouvrages coutent cher à reproduire. Nous ne pouvons que leur pardonner, n'est-ce pas?

La religieuse, dans toute sa candeur, entrelaça ses mains avant de psalmodier une prière qu'ils connaissaient tous deux par cœur.

Hiiii Hiiii Hooo Ameeneuuuh x2
Oh Ameneuh Oh Amenheuh Oh Ameneuh
Dans l'Royaume, terribl' Royaumeuh, l'Sans Nom est mort ce soir!
Tous les hommes tranquilles s'endorment, l'Sans Nom est mort ce soir!

Hiiii Hiiii Hooo Ameeneuuuh x2
Tout est sage dans le village l'Sans Nom est mort ce soir
Plus de rage, plus de carnage, l'Sans Nom est mort ce soir

Hiiii Hiiii Hooo Ameeneuuuh x2
L'indomptable, le redoutable, l'Sans Nom est mort ce soir
Viens ma belle, viens ma fidèle, L'Sans Nom est mort ce soir
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S'il était un fait dans la vie de Kro qui demeurait incontestablement incontestable, c'était celui que la soeur Ellya avait toujours raison.
Si si.
Même quand le barbu tentait de se faire finaud, de lui mentir, de l'humilier, de lui poser des obstacles pour la faire trébucher, la Sainte Nitouche parvenait toujours à lui ouvrir l'esprit et le guider sur le chemin de la raison.
En l'occurrence, si la soeur Ellya affirmait que les livres du Poitou se trouvaient grignotés par des souris, Kro ne songeait pas un seul instant à remettre sa parole en question.
ILS ETAIENT RONGES, point.
En dépit de cause, il récita avec elle la prière du Sans-Nom mort. Prier très fort avait souvent aidé Kro dans les situations difficiles. Dieu sait combien les pèlerins de l'abbaye Ste Illinda du Rivet allaient en avoir besoin.
Une fois la prière marmonnée, il leva le nez.


Ma soeur, je crois avoir la solution. Si vous lisez jour et nuit un mot sur deux dans ces livres rongés, nous irons quatre fois plus vite. Ainsi, nous pourrons aller de Saintes à Angers en deux jours, si mes calculs sont bons.
Par contre, une chose m'inquiète : Je n'ai toujours pas aperçu nos époux. Ni Kate, ni donà Miama. Pensez-vous qu'il soit possible que les souris les aient attaqués eux aussi ?
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Levée de bon matin comme chaque jour , la tchote se dirigeait vers la ville.

Elle s'arrêta , adossée au mur d'une bâtisse , regardant et écoutant les personnes arrivées.

Elle fixa l'homme en particulier, elle avait entendu ses propos, ce qu il avait dit sur les poitevins et -bien que qu artésienne de part sa naissance- elle n en était pas moins poitevine et son sang bouillait.

Son regard si clair se fit noir et elle continua a le dévisager, oh elle savait bien que s'était pas poli, mais crénom de bon sang de bois de quel droit un étranger- du moins supposa t elle qu ils fussent étrangers -se permettait il de parler de la sorte.

Du haut de ses 15 ans , elle croisa les bras, attendant de voir ce que ces étrangers venaient faire en Poitou.
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[Longtemps, très looooongtemps après. Genre 6 jours plus tard]


Que la jeune bordelaise parte à cause "d'ampoules aux pieds" (sic), la nonnette pouvait le comprendre. Il n'était pas donné à tout le monde de se balader sur les chemins caillouteux, le vent en pleine face, à moitié à poil et pieds nus. Ceux qui avaient la Foy pour se réchauffer (ou ceux qui trichaient) pouvaient faire front à ces détails. Pas les autres.
Ellya avait donc accueilli la nouvelle avec un hochement de tête navré et une prière pour la voyageuse.

Mais là... Là... Ça frôlait le théâtre! Là... Là, ça sentait la magouille à plein nez! Tout avait dû être planifié, fut-ce par l'Éternel lui-même. Alors pourquoi se sentait-elle flouée, si c'était Sa décision à Lui?
La veille au matin, elle avait reçu visite d'un pigeon ébouriffé, tenant dans ses pattes lettre de départ de sa chère, chère filleule.

Fichu Frère. Je savais que ce bougre d'idiot n'était pas fait pour elle!

Évidemment, qu'elle le savait. Mais ce monde-là tournait quand même bien depuis des années alors... Alors elle avait planifié toute la journée les mille sévices qu'elle ferait subir au barbu, une fois de retour au Prieuré. Il crierait grâce, elle l'espérait. Alors peut-être qu'elle lui accorderait le pardon.
Du bout de la plume, elle avait gratté quelques mots pour sa filleule. Elle s'apprêtait à les lui envoyer quand elle reçut lettre de l'idiot en personne.



Ah non!

Ni une, ni deux, la jolie Duranxie se releva et courut vers le chariot, priant pour y trouver Zigouilli.

Nooooooooon. Il va me le payer cher! Très cher!

Furieuse, elle proféra quelques malédictions, entrecoupées de quelques prières. Pourquoi tout éclatait ainsi? Et que faire pour arrêter là le carnage du pèlerinage?
La cerise sur le désastre, c'était bien Georges. Pâle comme un linge, il donnait l'impression d'être passé de quinquagénaire à septuagénaire. Il n'avait pas expliqué son état à son épouse, évidemment. Elle était habituée à ne pas savoir, aussi n'avait-elle pas insisté.

Mais ce matin, elle aurait aimé qu'il la console, elle. Alors, le pas blasé, elle se dirigea vers l'auberge où il séjournait depuis son arrivée à Saintes.
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Mia arriva au campement. elle était heureuse comme d'habitude et dégagée de la bonne humeur. Le sourire au lèvre, elle alla dans la charrette prendre le reste de sa miche de pain tout sèche. Elle ressortie avec cette miche et alla la partager entre les deux mules qui les accompagnés et qui ne les faisaient pas passer inconnu.

Ensuite, elle entendit un cri à sa grande surprise elle pensait que tout le monde avait déserté le camp pour aller lire, prier, boire, manger, discuter, embêter ou encore ronchonner. La brunette se dirigea vers l'endroit ou le cri avait été produit. Elle avait reconnu une superbe voix de chanteuse, enfin du moins, la voix de sa marraine, Ellya...

Que se passe-t-il ? Elle lui sourit amusée. Tu as encore envie de chanter ! Mais tu as mal à la gorge, et donc tu peux pas. Mais tu viens de crier, d'accord le cri était pas très accordé mais tu l'as quand même fait, donc tu as pas mal à la gorge... La nonnette réfléchit. Kro t'a préparer se repas dégoutant de la dernière fois ? Ha ! George à oublié d'arriver ? Ou alors, quelqu'un t'a tenu tête ?! Elle sourit fière de toute ses questions. Mais pour elle s'était pas un problème puisque, pour le repas de Kro, elle a caché du jambon dans la charrette, le retard de George pas un problème, au moins un truc ou il ne se ventera pas. Et pour la petite dernière, ci on a tenu tête à Ellya c'est qu'il pleuvra tout ce mois ci et donc on pourra remettre quelques habits.

Une fois fini, la grand lectrice soit, sa marraine, lui expliqua la situation. Kro était parti avec sa compagne Diia et, le plus important, avec le cochon Zigouilli. Mia réconforta sa marraine avec quelques petites phrases.

Le principale c'est que nous on est encore là ! Il reste tout les meilleurs, Syl, toi, moi et la dame Fleure que tu connais pas enfin je crois mais qui à l'air sympathique. Et en plus faut voir le bon côté des choses, fini les lessives mal faite, fini les repas affreux, fini les oublies de personne sur les route, fini les ronflement de la nuit, fini de ne pas avoir de la place pour dormir, fini, enfin voilà il y en a pleins ! Bon, pour sa femme je suis désolée. Elle sourit légèrement. Ne crois-tu pas ?

Mia ne laissa pas le temps à Ellya de répondre, elle se tourna l'air de rien et remis une grosse mèche de cheveux devant son œil droit qui était, malgret elle, tout bleu. Enfin moins bleu que le jours ou elle se l'était fait. Voyant que sa mèche ne cachait pas grand chose, Mia se décala petit à petit vers la gauche pour rejoindre la charrette ou elle aurait pu s'isoler pour trouver une solution qui cacherait cet œil au "beurre noir".

Si Ellya avait été du genre calinou & bisou, elle aurait probablement enlacé sa chère filleule pour ces quelques minutes d'insouciance, de bonheur, et d'optimisme. Elle se contenta donc d'un léger sourire, acceptant de mettre de côté ces malheurs là pour se concentrer sur la suite du pèlerinage. Plus tard, elle remettrait tous ces événements au premier plan. Plus tard.

Je crois que ce jour, je t'écouterai.

Elle s'approcha à son tour du chariot et y déposa sa crosse et les quelques provisions achetées plus tôt.

Je vais voir où en est Georges. Occupe-toi de Sylphaël et de... notre nouvelle compagnonne de route!
Et tu devrais couper tes cheveux. Tu ne verras plus rien à force!

Et la Duranxie de s'éloigner, n'ayant pas vu l'œil amoché de la Marmandaise. Elle évita les rues annexes pour s'engouffrer dans la principale, certaine ainsi d'arriver à destination sans mille et un détours. A l'aubergiste, elle donna de quoi payer les trois nuits et les repas de son époux, avant de rejoindre ce dernier. Son cœur s'affola légèrement quand elle franchit la porte et posa les yeux sur le vieil homme. Elle songea à se confier. Revint sur cette décision. Pensa s'enquérir de sa santé. Imagina la réponse sarcastique et ferma la bouche. Voulut se jeter à ses pieds pour lui quémander de l'amour. Finit par repenser à ses mots dans les geôles. Se contenta d'un œil froid et d'un visage de marbre.

Êtes-vous prêt?

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Georges Léonard Watelse était pris dans ses pensées. Le pelerinage forcé par sa femme le projetait d'avantage dans ses réflexions et ses problèmes là où il aurait plutôt souhaité de l'action et oublier. Sa femme... parlons-en! Soucieuse d'éviter le regard de son mari, paroles sèches comme à leur première rencontre... Watelse avait réussi à se faire totalement détester par celle qu'il admirait et aimait. Au moins en le haïssant, n'essayerait-elle pas de savoir les problèmes que rencontrait son époux : les problèmes financiers et sa fille nouvellement apparue dont Ellya ignorait encore l'existence. Ce point-ci, il était prêt à l'aborder. Abruptement :

Oui, Femelle Watelse, je suis prêt. Je suis prêt à vous faire une annonce qui ne vous touchera pas plus que ça, puisque plus rien qui se rapporte à Ma Personne ne vous touche apparemment.

La parole était assez dure pour être repoussante. Il souhaitait avant tout protéger Ellya en la faisant frémir de rage. Peu lui importait son mépris si cela la préservait un peu de la tristesse.

Nous passerons par la Bourgogne dans un mois. Ce pélerinage sera l'occasion de faire mon chemin de croix. La croix s'appelle Isandre et elle est ma rejetone. Une bougresse à peine passable pour être une Watelse, mais Blanche, la chienne, ne pouvait pas engendrait une perfection.

Une perfection. Il pensait alors à l'enfant qu'Ellya lui avait donné. Une pure merveille : Juste Parfait Watelse. Le quasi-sexagénaire s'extasiait devant chaque murmure, chaque petit poing serré, chaque sourire qu'il lui décrochait. Pour cela, toujours, il vouerait sa vie à Ellya. Il ne put s'empêcher de lui faire partager sa joie :

Pas comme notre bel enfant, un petit bijou issu d'un écrin de perfection... Bref, nous irons en Bourgogne. cela peut-il se faire?
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