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[RP] Pas besoin d'un guide, lorsque l'on a un Moulin !

Ilia
Ilia et Mahelya grimpait la colline lorsqu'elle lui demanda si ses ancêtres gardaient les dents de dragon en trophée et si lui-même en possédait une.

- A vrai dire, je craint qu'il ne s'agisse là que de mon imagination. J'ai bien vu, dans mon enfance, une dent de ragondin mais de là à dire qu'il s'agissait d'un trophée.

Ilia se mit à rire.

- Je me rappelle m'être inventé cette histoire de chasseur de dragon à ce moment-là. J'en ai traqué des dragons imaginaires, je peux vous l'assurer.

Elle le regardait, les joues rougissantes. Ilia lui sourit alors. Il serra légèrement plus sa main en signe de réconfort.

- Je vous défendrais au péril de ma vie. N'est-ce pas le rôle d'un homme que de défendre autrui?

Mahelya confirma à Ilia la fin de sa blague râté. Ilia hocha la tête en signe d'approbation. Elle lui posa, ensuite, une question à laquelle il ne s'attendait pas. Combien de temps pourrait-il se passer d'une de ses mains? Pour elle?

- En effet, la main, que vous tenez dans la votre, vous appartient. Quand à sa présence dans votre main ... Elle ne s'en ira que lorsque vous la lâcherez.

Ilia adressa un nouveau sourire à l'attention de Mahelya.

- Celà vous sied-t-il? Ou souhaitez-vous quelle reste même sans votre étreinte?
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Mahelya
Et clac... La jeune fille perdit l'équilibre manquant de chuter lamentablement sur le tapis d'herbes verdoyantes. Heureusement la main d'Ilia dans la sienne lui fut salutaire et lui évita un superbe plat, parce qu'elle s'y accrocha comme à la dernière lueur d'espoir.
Hein ? Quoi ? Comment ? Sa main jusqu'à temps qu'elle ne la lâcha, ou bien même après et elle lui appartenait sans indication de durée...
Savait-il ce que cela signifiait pour la jeune fille ? Savait-il qu'elle ne pouvait s'empêcher de se faire des idées ?
Et le rouge de pigmenter plus encore les joues de la Rouquine. A continuer ainsi à rougit à la moindre émotions que les gestes et paroles d'Ilia lui procurait, la jeune fille resterait aussi rouge qu'une tapisserie du Louvre et cela à vie.

Elle était donc à genou, dans sa semi chute, elle n'avait lâché ni le panier, ni la main. Mais elle se retrouvait à présent à mi-hauteur, les prunelles vertes écarquillées. Tant de pensées se bousculaient dans l'esprit de la jeune fille, tant de sentiments se confrontaient dans ses entrailles. Un instant qui sembla durer une éternité, le silence retomba. Puis réalisant la position dans laquelle elle se trouvait, l'Incandescente éclata de rire et tenta de se relever.


- Oh ... Aie... Hum ... je crois que je me suis fait mal à la cheville. Oh ...
Pouvons- nous arrêter quelques minutes ? Il faudrait que je regarde.


Le rire s'était effacé, mais pas sa bonne humeur. Elle avait mal oui mais ce n'était pas grand chose. Sans doute, juste un faux mouvement. En tout cas elle n'arrivait pas à se lever seule.
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Ilia
Ilia avait presque lâché son panier. Mahelya avait trébuché mais n'était pas tombée. Le coeur d'Ilia avait, tout de même, fait un soubresaut. Il était comme ça Ilia, toujours à s'inquiéter pour les autres.
L'idée que la jeune fille se fasse mal lui apparut, soudainement, comme insupportable.

Ilia acquiessa lorsque Mahelya lui demanda de faire une petite pause durant leur ballade.
Ilia s'accroupit afin d'avoir son visage à la hauteur de celui de la jeune blessée. Il pouvait sentir l'odeur des ses cheveux, balayés par un léger vent. Ilia ferma instinctivement les yeux et huma ce parfum.
Le jeune soldat toussota. Gêné, il sentit, pour la première fois depuis des lustres, une douce chaleur monter à ses joues.


Le jeune homme pausa son panier à terre et tendit sa main droite, maintenant libre à la rouquine. Il lui adressa un sourire confiant en fixant son regard sur celui de Mahelya.

- Mon autre main est également à votre disposition, si je puis vous aider.

Ilia trouva que les évènements prenaient une tournure quelque peu inédite. Allait-elle accepter? Que ferait-elle, dorénavant, de ces deux mains?
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Mahelya
Assise dans l'herbe, Mahelya souleva un petit peu son jupon. Pour les prude rassurez-vous, juste ce qu'il faut pour qu'elle puisse examiner sa cheville en détaille. C'était légèrement gonflé mais un œil novice n'aurait rien remarqué tellement sa silhouette était frêle de base. Un petit tour à droite, un petit tour à gauche, l'articulation fonctionnait convenablement, elle allait pouvoir se relever. Levant ses prunelles vertes, elle croisa le regard du jeune Soldat. Et hop un nouveau loupé pour son petit cœur qui était pour la première fois si éprouvé.

- De l'aide euh ... oui ... je veux bien ... votre autre main.

Et de tendre la sienne, si fine, si blanche, dans la main d'Ilia. Profitant de l'impulsion qui lui donna, elle se redressa. Mais la cheville cabotine, encore fragile eut une légère faiblesse passagère, et la jeune fille glissa dans les bras du soldat, le nez plaqué contre l'épaule masculine. Outch ! oh ! hum. Le choc brutal, Réaliser où elle était tombé surprenant et le contact avait été agréable.
Mais doucement la Flammèche se recula, plongeant ses deux pierres précieuses dans celles d'Ilia.


- Pardon ... je ... j'ai ... euh ... trébuché ...

Elle n'était plus perturbée la jeune fille, elle était complètement déboussolée. Immobile, elle ne savait plus quoi faire. Prendre la fuite ? Se reculer ? Rester ?
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Ilia
Mahelya était tombée, pour ainsi dire, dans ses bras. Un chute malencontreuse mais agréable pour Ilia. Le contact fut, malgré tout, bref.
Pourtant il avait laissé un grand trouble dans le jeune homme.
Ne sachant quoi dire, surtout au risque de balbutier quelques mots incompréhensibles, Ilia préféra sourire.

Après un cours instant d'hésitation, et devant la réaction de Mahelya, Ilia ramassa le panier qu'il avait déposé à terre.
Il lui avait lâché la man droite à contrecoeur.
Pourtant, il le fallait bien, les serpents n'ont pas de pattes, les paniers non plus. Quel dommage!


- Et si on la continuait cette ballade? Vous m'avez promis un festin et un lac. On ne va pas s'arrêter en si bon chemin. Accrochez-vous à mon bras si ça peut vous aidez.
Une fois sur place, la fraîcheur de l'eau sur votre cheville devrait calmer la douleur.


Ilia aurait put la porter sur son dos si elle l'avait voulu. Bien qu'encore jeune, la volonté ne lui manquait pas.
Et qu'est-ce que le poids d'une jeune demoiselle et de deux paniers?

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Mahelya
Si elle avait perdu le Nord, Ilia a n'en pas douté avait gardé la tête sur les épaules. Et sa gorge délicate se noua. Contrariée la jeune fille ? peut-être. Mais comment pouvait-elle savoir que le jeune homme n'était pas totalement indifférent. Elle ne pouvait pas... Et c'était bien cela qui était dommage, car l’Étincelle faiblissait imperceptiblement. Elle se recula, lissa sa roche parsemée de brins d'herbe. Heureusement cette dernière était sèche, sinon il aurait fallu qu'elle nettoie avant de rentrer les taches de verdure sur sa jolie robe miel, ou alors tenter d'expliquer à sa Tante ce qui lui était arrivée... Euh non... Heureusement aucun incident. D'un geste nonchalant, elle secoua sa longue chevelure de feu, replaçant correctement chaque boucles.
Une fois qu'elle se fut refaite une contenance, elle adressa un sourire à Ilia, légèrement moins éclatant qu'auparavant. Elle avait l'esprit emplie de doutes la Rouquine. Mais quoi qu'il arriverait, elle passerait une bonne journée en compagnie du jeune Soldat.


- Je suis prête, allons-y. J'accepte votre invitation à m'accrocher à votre bras. Je n'ai pas très mal mais, enfin vous l'avez bien remarqué je ne suis pas à l'abri d'une rechute.
Et il est vrai que je commence à avoir faim. J'espère que ce que nous a préparé Bertille ne sera pas trop froid, sinon il ne vous restera plus qu'à faire un feu. Mais vu le temps je ne suis pas sur que ce soit une bonne idée.


C'est ça petite Étincelle, Parles, Parles donc pour cacher ton malaise. Elle avait accompagné sa phrase d'un sourire et d'une œillade qui se voulait taquine. Y était-elle seulement arrivée. Mahe s'accrocha au bras du soldat, juste assez pour se retenir en cas de chute, mais pas assez pour que cela soit une gêne pour Ilia. Elle se tut le reste du chemin qui ne dura pas plus de dix minutes. au détour d'un bosquet, apparaissait enfin la petite forêt, et non loin la clairière promise.


- Nous sommes presque arrivés, il ne nous reste plus qu'à franchir la forêt, et bientôt nous pourrons manger.
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Ilia
Ilia sentit comme un malaise pendant le trajet. D'abord, le sourire de Mahelya, un peu effacé, puis se silence qui ne paraissait pas être dans ses habitudes.
Ce temps mort avait permis à Ilia de réfléchir un peu, si tant est qu'un homme sache le faire. Il sentait son coeur chavirer mais comment le faire comprendre sans être maladroit.
Le jeune homme avait pris le parti de se serrer un peu plus contre la jeune fille. Juste ce qu'il fallait pour qu'elle suppose qu'il ne s'agissait que d'un peu d'aide pour la soutenir.
Il lui fallait trouver quelque chose, un prétexte. N'importe quoi, pourvu qu'il en sache un peu plus sur ce que Mahelya ressentait.


- Quel est ce petit brin de mélancolie que je crois déceler dans votre regard? En suis-je la cause?

Ilia se sentait maladroit. Il portait très mal les habits de séducteur. Du plus loin qu'il s'en souvenait, il n'avait jamais faire la cour à qui que ce soit. Mahelya l'intimidait.
Elle semblait si fragile et si forte à la fois. Ilia avait peur qu'elle se méprenne sur lui. Lui qui retrouvait à peine ses marques en Limousin, qui ne savait plus très bien où était sa place.
Le regardait-elle seulement comme lui la regardait?

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Mahelya
Ilia 1 : Mahelya 0 ! Pour la comédie la jeune fille repassera... Elle qui avait tenté de dissimuler au mieux son émoi et son trouble quant aux réactions du jeune garçon, s'était apparemment fourvoyée, et faite grillée en beauté. Que lui répondre ? Ce qu'il dessellait dans son regard n'était point de la mélancolie, juste de la tristesse et de la réflexion. Car depuis qu'ils avaient reprit l’ascension, les rouages de l'esprit de la jeune fille s'étaient mis en marche. Laborieusement, lentement, toutes les hypothèses, spéculations, observations se formulaient dans son cerveau. Intense réflexion qui, si elle n'y prenait pas garde lui causerait une migraine à n'en pas douter. La trouvait-il trop jeune ? Trop fillette ? Trop naïve ? Trop mature ? Trop moche ? Trop trop trop, Ou alors pas assez grande ? Pas assez belle ? pas assez intelligente ? ... Où bien se trompait-elle complètement ? Le corps du Soldat ne s'était-il pas rapproché d'elle juste ce qu'il fallait ?
Arrrrg ! Mal de crane.

La frêle silhouette commençait doucement à déambuler parmi les arbres de l'épaisse forêt. Pas un son ne filtrait de ses pas. Comme si la Rouquine ne faisait que glisser sur l'herbe haute et sombre, se mouvant habilement et gracieusement entre les troncs des chênes, hêtres et autres marronniers. La Flammèche n'avait pas lâché le soldat, au contraire, elle s'était accroché plus encore, la végétation dense étant le parfait prétexte pour se coller à lui. Mais elle ne lui avait pas encore répondu non plus. Et si elle tardait trop, certainement le prendrait-il pour confirmation. Et cela, elle ne le voulait pas, même si au fond c'était un peu le cas. Bah oui enfin, c'est Lui qui la trouble. Elle inspira profondément, leva les yeux au ciel, sur la voûte de feuilles bien vertes légèrement balayées par le vent, façon à elle de chercher ses mots, parce qu'elle allait essayer de lui dire la vérité, s'il y avait bien une chose dont l'Incandescente était incapable, c'était bien de mentir.

Léger toussotement afin de refluer au plus profond le nœud qui enserrait sa gorge.


- Ilia ?! Pardonnez-moi d'être restée si longtemps silencieuse, je ... j'étais perdue dans mes pensées. Je ... ce n'est pas de la mélancolie non, c'est juste toute une armée de questions qui a prit en otage mon esprit.


Et de lui sourire gentiment, sincèrement et chaleureusement, avant d'arrêter une nouvelle fois la procession jusqu'à la clairière. Fois de Limousin et Marchois, c'est bien la première fois que l'on mit autant de temps à gravir cette colline. Elle se planta devant lui, sa main toujours accroché au bras d'Ilia. Et les prunelles vertes, scrutatrices se plantèrent dans leurs miroirs.

- Quant à savoir si vous en êtes la cause ? Et bien ... euh ... je crois oui ! j'en suis même sure. Enfin ... Je crois que ... hum ... Vous me troublez ...

C'est d'une clarté limpide non ? Et la crainte, telle un lion affamé, rugissait dans les entrailles de l’Étincelle. Allait-il partir en courant ?
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Ilia
- Vous me troublez ..

Ilia eut du mal à cacher une énorme sourire de satisfaction. Il la troublait. Pas de précipitations Ilia, pas de précipitations.
Une femme peut se troubler pour différentes raisons. Lui plaissait-il ou , bien au contraire, la dérangeait-il?
A croire que les questions que se posaient la jeune fille s'étaient transférées à lui. Aurait-il été, malenconreusement trop pressant? Sans s'en rendre compte, aurait-il dit ou fait quelque chose d'inapproprié?
Le trouvait-elle trop vieux? Il y avait six, peut-être sept ans d'écart. Etait-ce si important?


La satisfaction avait fait place au doute le plus profond. Ilia cherchait ses mots.
Mahelya avait planté un regard scrutateur dans le sien. Elle devait attendre une réaction de sa part. Ce ne pouvait donc pas être si négatif que cela. Attendait-elle des excuses? un baiser?
Ilia avait un choix important à faire. De sa prochaine action dépendait certainement la suite de la journée.
Le jeune homme tenta de rassembler tout son courage. Il tenta de trouver une phrase toute faite, quelque chose de neutre. Mais pas trop, il ne faudra pas que la rouquine se méprenne.
Une phrase assez claire pour qu'elle comprenne mais pas un aveu direct
.

- Vous ... Me troublez également ... Un trouble agréable ma foi ... Un trouble qui me rend ... Heureux.

Bon bin ça, c'était fait. Un peu trop, pas assez? Le coeur d'Ilia battait à une vitesse folle.
Le jeune homme pouvait sentir ses battements cogner contre sa poitrine avec une telle force qu'ils résonnaient dans son crâne et dans sa gorge.

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Mahelya
Badaboum badaboum badaboum ! c'était le chant du palpitant de la Rouquine qui attendait muette et immobile un geste, un signe, une parole de la part d'Ilia, lui avait-elle fait peur ? Trouvait-il l'idée saugrenue ? Certes elle était plus jeune, bien plus jeune mais, à notre époque n'était-il pas coutume de voir des jeune fille à peine femme prendre pour époux des hommes plus vieux parfois même des grands pères ? Il suffisait que l'un ou l'autre soit bon parti et la dote alléchante pour qu'une union soit conclue.
Certes, Ne nous emballons pas, les deux jeunes gens n'en étaient pas aux épousailles, d'autant plus que pour la jeune fille il lui faudrait l'approbation de tout un tas de personnes. Trois en particulier. Un vague sourire s'esquissa sur les lèvres de la Flammèche à l'idée d'annoncer maintenant à sa Mère Aldraien et à ses Tantes Elisa et Sindanarie qu'elle se mariait. A n'en pas douter les trois femmes se seraient de concert évanouies avant sans doute de décider à l’unanimité de l'enfermer à double tour dans sa chambre. Ah ces femmes qui ne veulent vieillir...

Cependant Mahelya chassa bien vite cette idée, bien avant d'entendre dans sa tête les orgues de la cathédrale entonner la marche nuptiale. La Rouquine avait une vraie passion pour les mariages et pour l'heure elle ne pouvait se laisser aller à pareilles divagations. A moins qu'elle ne veuille qu'il ne la prenne pour folle et que cette fois il parte vraiment en courant.
Muette inlassablement, elle se contenta donc d'élargir son sourire afin qu'il se décide à parler, même si cela comprenait le risque qu'il lui serve une phrase type : "Elle est mignonne!"
Et enfin la délivrance du petit cœur fut prononcer par le jeune soldat. Enfin presque... Une semi-délivrance... Un quart de délivrance ? Enfin il n'était pas parti quoi... C'est qu'un homme se troublait assez facilement. C'était peut-être tout simplement une histoire de cheveux, les rousses ça courraient pas les rues, encore qu'en Limousin ...
Tssss... Non la jeune fille était trop ravie, et compris dans la phrase d'Ilia, ce qu'elle avait envie de comprendre.


- Il s'agit également d'un trouble qui me rend heureuse, bien que je ne sache pas vraiment ce que vous pensez de moi. Ilia. Je n'avais jamais été troublée à ce point par quelqu'un auparavant. J'aime votre compagnie et votre main dans la mienne.

Et la petite main fine caressa l'avant bras du soldat jusqu'à se glisser dans la main masculine. La dernière partie de la phrase était-elle à double sens ? peut-être !
Et d'une légère impulsion l’Étincelle reprit la direction de la lumière. La clairière était en vue, plus qu'une rangée d'arbres à franchir, et le paradis lumineux leur tendait les bras.


- Nous y sommes, ne trouvez-vous pas que c'est magnifique ?

Les émeraudes balayaient le paysage, les deux jeunes gens se trouvaient dans une clairière presque parfaitement circulaire, sur la droite une petite source prenait vie et formait un petit lac d'eau clair et tiède, sans arrêt chauffée par le soleil qui baignait par sa lumière le moindre carré d'herbe verte.
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Ilia
Ils étaient donc dans le même état de trouble tout les deux. Chacun semblait séduit par l'autre. Ilia savait, qu'en tant qu'homme, ce serait à lui de faire le premier pas. Bien sûr, Mahelya l'avait bien aidé dans ce sens.
Il ne restait plus au jeune homme qu'à trouver les mots. Il ne voulait pas faire de déclaration brutale. Ce n'était pas son genre, pas dans son caractère.
Non pas qu'il soit pleutre mais il n'était pas un adorateur des effusions, quelque qu'elles soient.
Leurs mains enlacées étaient un bon prétexte. Ne s'étant pas séparées depuis un temps immémorable, ces mains jointes pouvaient certainement servir à joindre, également, leurs coeurs.


- J'aime également votre compagnie et votre main dans la mienne. Vous possédez ma main, peut-être, un jour, m'accorderez-vous la vôtre.

La demande était faite, ou plutôt, fortement sous-entendue, très fortement même. Ilia avait ouvert une porte qui, il l'espérait, ne se refermerait pas.
Il n'avait pas utiliser le ton de la question. Il ne voulait pas se faire sentir pressant. Ce n'était pas le cas. Juste une invitation à la réflexion.
Au moins, désormais, le sujet était-il entamé.

Les deux jeunes arrivèrent alors dans la clairière. Lieu paradisiaque au possible. Ilia n'aurait pas pu rêver mieux. Après sa demi déclaration, les voici donc dans un petit bout de Paradis.
Le romantisme de la situation rendit Ilia un peu plus audacieux.
Le léger clapoti de la source, l'air frais du bois et le reflet du soleil dans l'eau du lac, Ilia se sentait libre.


- C'est un lieu enchanteur en effet ... Mais c'est à votre présence qu'il le doit.
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Mahelya
La fine main blanche resserra d'avantage l'étreinte de son homologue. Et les prunelles ne se détournaient pas de leurs miroirs. Ainsi étaient-ils tout deux atteints du même mal. Elle court... elle court... la maladie d'amour ... (*)
Et de murmurer d'une voix douce, à peine un souffle.


- Ma main ?! Elle est votre déjà ! Je vous la confie volontiers...
Mais ... En temps voulu, il vous faudra en faire la demande auprès de ma famille. Jeune fille de bonne famille ne peut s’offrir seule. Il faudra ensuite que votre famille et la mienne s'installe pour parlementer de dote et de contrat. Ce n'est pas aussi romantique n'est-ce pas ? C'en est même un peu déroutant. Mais... C'est ainsi que l'on procède dans nos familles et c'est le seul moyen pour qu'à jamais nos mains soient liées. Bien entendu si accord était conclu, durant le temps des fiançailles nous serions surveiller pire que des prisonniers accusés de haute trahison, afin que j'arrive pure et chaste à l'autel...
Pardon... je parle trop...


Le regard vert se baissa quelque peu : Convaincre Sindanarie, devrait être facile. Elisa sans doute aussi. Aldraien, certainement plus compliqué. Son Altesse Cerberos ... Aie ... Il allait falloir argumenter.
Elle lui adressa un faible sourire, parfois, aujourd'hui, là par exemple, elle aurait aimé être une fille de ferme, seul l'amour comptait pour un mariage entre fermiers.


- Mais tout ne va pas si mal n'est-ce pas ? Vous savez déjà que si j'étais seule à décider, l'échange des mains aurait été accepté.

Elle avait dit cela d'une toute petite voix, car au fond elle craignait que l'épreuve de la famille ne soit trop lourde à supporter pour le jeune soldat.
La flammèche s'avança un peu plus dans la clairière, laissant les rayons du soleil enflammé sa chevelure rousse, les lèvres serrées, en silence, lui laissant tout loisirs de méditer la situation et de reprendre sa demande à peine voilée s'il n'était plus d'accord avec les termes du protocole.


(*) parole de chanson de Michel Sardou.
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Ilia
Ilia savait fort bien ce qu'était le protocole dans les hautes sphères de la société. Ne faisait-il pas partie, lui-même, de cette sphère? Peut-être un peu, sûrement pas assez.
Il savait que cela ressemblerait fort à un combat. Lui-même devait en faire part à se soeur.
Tout avait l'air de se compliquer. Il faudrait tenir, tenir contre vents et marées. C'était là leur seule chance.

Maintenant que leurs sentiments étaient éclaircis, Ilia ne voulait pas voir les épais nuages noirs qui s'ammoncelaient dans leur avenir commun.

Ilia fit quelques pas afin de se positionner aux côtés de Mahelya. Le regard perdu dans l'horizon, il lui dit d'une voix confiante.


- Tout va bien.

Le jeune homme tourna son regard vers la rouquine. En la voyant à ses côtés, il éprouvait comme un regain de forme. Une force, qui lui était alors inconnue, s'empara de son coeur, de son être.
Il lui sourit tendrement avant d'ajouter :


- Je suivrais le protocole. Je me plierais à toutes les épreuves que la vie nous réservera ... Pour vous.

Ilia tendit à Mahelya la main dont elle s'était séparée.
Les prochains jours, les prochaines semaines seraient, probablement, difficiles. Il s'attendait à beaucoup d'incompréhension, de réticence de la part des deux familles.
A leur place, il réagirait probablement mal.
Il y a des choses que l'on ne peut contrôler, que ce soit vis-à-vis des autres ou de ses propres sentiments.
Ilia avait déjà le trac. Il se voyait déjà devant la famille de Mahelya et il sentit ses jambes flancher.
Ne souhaitant rien laisser paraître à la jeune fille, Ilia bougea légèrement les pieds, comme pour y evacuer un engourdissement.

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Mahelya
Sans réfléchir plus encore, elle se saisit de la main tendue. Elle se serait bien laisser tombée dans ses bras, mais cela ne se faisait pas. L'espoir dont il faisait preuve la rassurait mais elle se devait tout de même de le mettre en garde, de lui donner des astuces pour faire bonne impression, pour que cela fonctionne. Pour qu'il n'y ait surtout aucun mort après les "négociations". Elle lui sourit doucement. Il n'empêche qu'en un petite trajet vers un morceau de Paradis la vie de la jeune fille, venait de prendre un sacré tournant.

- Ilia, je dois vous dire, Ma mère est surnommée l'Edenteuse, regardez-la toujours dans les yeux mais sans la défier, ne sous-entendez jamais qu'elle est vieille, servez-lui du "Altesse" mais uniquement quand mon Parrain Son Altesse Cerberos n'est pas dans les parages. Avec lui ne parlez pas s'il ne vous y invite pas, il est très à cheval sur le protocole. Veiller toujours à vous incliner plus bas que lui quand il est dans une pièce... Enfin... Pardonnez-moi j'ai le temps de vous apprendre tout ceci ... Profitons plutôt de notre après-midi... Parce qu'au départ il ne s'agissait que d'une promenade pour vous faire découvrir Limoges.

Et de sourire tendrement avant de sortir une nappe de l'un des paniers et de commencer la répartition des mets sur la table de fortune. Par crainte elle évitait de regarder le visage d'Ilia. Les récentes révélations devaient avoir quelques peu changés ses envie, du moins c'est ce que craignait la Rouquine. Elle s'affairait donc en gardant les yeux au sol. De ce qu'elle en savait Sofja était très gentille.

- Je commence à avoir faim, pas vous ? Nous avons de la chance tout est encore chaud, enfin tiède...
Oh et puis il faut que je regarde ma cheville. J'espère qu'elle n'est pas enflée.

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Ilia
Mahelya s'affairait à mettre en place la collation qu'avait préparé sa cuisinière. Ilia la regardait en souriant. Elle semblait si nerveuse.
Ilia avait perçu son inquiétude. Il suffisait d'entendre les mises en garde de la jeune demoiselle pour se rendre compte de la tension qui l'habitait.
Ilia avait tout enregistré. Même sans les avertissements de Mahelya, il se serait conduit comme elle le lui dictait.
Peu au fait de toutes les subtilités du protocole, Ilia avait, tout de même, reçu une bonne éducation. Il ne doutait pas qu'avec l'aide Mahelya et, il l'espérait, celui de sa soeur, il saurait surmonter cette épreuve délicate.
Ilia pausa sa main sur celle de Mahelya, interrompant le geste qu'elle entreprenait. Il lui adressa un tendre sourire.


- Je serais prêt lorsqu'il le faudra, n'ayez crainte.

Ilia se saisit alors d'un morceau de tissu, aux armoiries de sa famille, qu'il gardait dans une petite escarcelle depuis son départ, il y a de cela six longues années.
Il se leva et se rendit au lac, à quelques pas. Plongeant le tissu dans l'eau, Ilia l'étreignit afin qu'il emmagasine la froideur du liquide.
Revenant près de Mahelya, il l'approcha doucement de la cheville de celle-ci.


- Je sais, par expérience, que le froid est un bon remède contre la douleur et les enflements. Ceci devrait améliorer votre confort.

Ilia goûtait ce moment à deux. Les considérations de protocole était loin. Seul ce moment d'intimité partagée comptait à ses yeux. Il pouvait s'occuper d'elle.
Malgré la toute fraîcheur de leur relation ou, tout du moins, du partage de leurs sentiments réciproques, Ilia n'aurait voulu interrompre ce moment pour rien au monde.

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