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[RP] Pas besoin d'un guide, lorsque l'on a un Moulin !

Mahelya
Les prunelles scintillantes suivirent la silhouette masculine jusqu'au lac un peu plus loin. Nerveuse ? Pour sûr que la jeune fille l'était. Ce matin elle avait quitté le domaine en ayant pour mission de rester bien tranquillement dans le bureau public de la COLM afin d'essayer de recruter des soldat, de renseigner les curieux. Et voilà que ce soir elle allait rentrer auprès de Sindanarie pour lui dire : " Vicomtesse, Ma tante, Il se pourrait que j’eus fait la rencontre d'un prétendant fortement intéressé et qui m’intéresse beaucoup également ! " Mais bien sur ... A n'en pas douter allait s'en suivre une longue discussion sur comment se faisait-il qu'elle soit partie seule en forêt avec un inconnu, pour ensuite enchainer sur le couplet du " Jeune fille, il va falloir parlementer !"
Et ne rien dire de cette après-midi était inconcevable et inenvisageable, mieux valait qu'elle informe de suite de ses choix.

Un léger soupire s'échappa des lèvres purpurines de la jeune fille tandis qu'Ilia revenait vers elle. Docile, elle souleva son jupon, juste ce qu'il fallait pour laisser apparaître sa fine, très fine cheville d'un blanc perle et laissa le jeune homme œuvrer. Elle posa alors ses émeraudes dans le regard du jeune soldat.


- Un peu d'eau fraîche fera du bien, mais voyez, ce n'est rien de grave. J'ai du faire un mauvais mouvement en chutant un peu plus tôt.

Bah voyons Rouquine ! Montres lui tes chevilles ! Ne parlait-on pas de protocole un peu plus tôt...

- Dites... Mystérieux jeune soldat, allez-vous enfin me parlez de vous ? Vous pouvez bien entendu me parler tout en mangeant, je me doute que vous devez avoir faim à présent.


La phrase avait été prononcée dans un sourire mi-charmeur, mi-taquin. L’Étincelle chassait aussi loin que possible la perspective des épreuves qu'ils auraient tout deux bientôt à surmonter très bientôt. Pour l'heure il y avait, le soleil, la clairière, un lac, un pique-nique et eux. Toutes les autres considérations étaient oubliées. Il ne restait à présent sur Terre, qu'eux et leur petit coin de paradis.
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Ilia
La jeune fille avait raison. Passée l'attirance et les envies de mariage, il fallait bien qu'elle le connaisse un peu mieux. L'idée frappait Ilia comme un coup d'estoc. Ils ne savaient, pour ainsi dire, rien l'un de l'autre.
La magie du moment, les sentiments arrivés sans crier gare, rien de tout cela n'était vraiment censé. Le principal n'était-il pas que cela soit sincère?

Ilia s'assit donc près de Mahelya. Son ventre gargouilla à nouveau. C'était la deuxième fois en peu de temps. Il était temps de passer à table, au sens propre comme au figuré.
Laissant Mahelya s'occuper de la répartition des mets, après tout, cette nourriture lui appartenait, Ilia entrepris de raconter un peu de sa vie.


- Bien, voyons voir, par où commencer ... Donc, vous connaissez, déjà, un peu ma famille. En ce qui me concerne, j'ai quitté le giron familial, il ya de cela six longues années.
Un jour, un chevalier ... Dont j'ai décidément du mal à me rappeler le nom, était arrivé dans la demeur familiale. Un connaissance de mon père je crois. Il cherchait un escuyer. Moi, comme tout garçon de mon âge, je rêvais de devenir chevalier.
Après avoir longuement parlementé avec mes parents, ils acceptèrent que je prenne la route avec le fameux chevalier.
Nous avons parcouru le Royaume, de tournoi en tournoi. La vie était plutôt belle.
Un jour, lors d'un tournoi durant lequel mon mentor surpassait tous ses adversaires, j'ai eu un petit accident ... Enfin, façon de parler ...
Un de ses adversaire, prétendant au titre, subit une défaite assez humiliante. J'étais hilare. Je crois qu'il ne l'a pas supporter.
Alors que je me balladait un peu à l'écart du site du tournoi. Le faquin a lancé sur moi son destrier. J'ai perdu connaissance. On m'a cru mort.
Mon mentor a continué sa route seul me laissant, presque sans vie, à l'infirmerie du tournoi. Je me rappelle mal de certains détails mais c'est, en gros, ce qu'il s'est passé.
A mon réveil, je me suis enfuit, pris de peur et partiellement amnésique.
Il m'est, ensuite, arrivé bien d'autres choses avant mon retour à Bourganeuf. Je me dirigait par automatisme, je crois. Et, c'est en revoyant ma soeur et sur comparaison d'un pendentif que tout est revenu ... ou presque.
Me voici donc, aujourd'hui, à vos côtés, à réapprendre une vie que j'ai presque oubliée ... A ne plus vraiment savoir où est ma place.


Ilia partit alors dans un grand éclat de rire.

- Je crois que je fais un sacré moulin aussi quand je me lance.
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Mahelya
Et la flammèche éclata de rire en écoutant la conclusion du monologue.

-En effet, vous feriez un parfait petit moulin, mais je suis au regret de vous dire que la place est prise, n'oubliez pas je suis unique.

Un clin d’œil avait ponctué la phrase et un sourire amusée s'était alors esquissé sur le visage aux tâches de rousseurs. La Rouquine avait essayé de détendre l'atmosphère, car cela ne devait pas être facile de ne plus avoir tout sa mémoire. Et il ne devait pas être aisé de raconter cela à un personne que l'on connaissait à peine. Les assiettes étaient à présent garnie, celle d'Ilia deux fois plus que celle de Mahe.
Le silence s'installa, et à n'en pas douter, c'était à l'Incandescente de lever le voile sur sa courte vie. Croquant avec gourmandise dans une miche de pain doré, elle s'accorda le temps de la mastication afin de mettre de l'ordre dans ses idées, souvenirs.


- Pour ma part, je suis née en Anjou, dans une grande famille. Ma mère étant morte en couche, mon père m'envoya étudier dès mon plus jeune age, chez les moines et les sœurs.
J'ai passé ma jeune enfance ballotée de couvents en monastères, de monastères en couvents. Jusqu'au jour où j'en eu assez. Aidée des trois gens qui avaient pour rôle de veiller sur moi, Harchi mon vieux soldat, Bertille la cuisinière et ... Nanou, feue ma nourrice ...


La voix 'était faite plus douce à l'évocation de Nanou dont la dépouille dormait du sommeil de l'éternel en retrait du sentier menant du Bourbonnais-auvergne jusqu'en Berry. Cela faisait si longtemps que la vieille femme avait fermé les yeux à tout jamais, et c'était la première fois que la jeune fille en parlait ouvertement depuis lors. Malgré tout se temps, le petit cœur se serra

- Ils m'ont donc aidé à fuir tout cela, nous avons prit la route pour rentrer à la maison. Puis quand nous sommes arrivés ici, je suis littéralement tombée amoureuse de Limoges. Et je n'ai plus jamais quitté le Limousin. Mon père m'avait presque oublié dans les bras d'une intrigante, il a succombé à une drôle de maladie il y a quelques mois...

Et de sourire doucement avant de servir les verres de cidre. Avant que la voix cristalline ne raisonna à nouveau dans la clairière.

- Vous savez Ilia, je vous comprends lorsque vous dites chercher votre place. Il en fut de même pour moi. Comprenez quand je suis arrivée ici. Pour la plupart je n'étais que la fille des ... où encore l'angevine. Celle qui les trahirait parce que c'est ce que font les Ponantais. Mais avec de la patience vous verrez, cela s'arrangera, j'ai bien été adopté ici et j'ai donc changé de nom et de vie. Et puis vous avez votre sœur, elle doit être ravie de vous avoir retrouvé.
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Ilia
Ilia acquiessa. Il prit son verre et le leva.

- A notre avenir, puisse-t-il nous réserver de meilleures surprises que notre passé.

Ilia but une gorgée de cidre et reposa le verre. Il regarda Mahelya, son visage pâle et sa chevelure de feu. Un léger sourire s'installa sur son visage. Il se sentait bien avec la rouquine.
Le jeune homme songea que, effectivement, Mahelya ferait une compagne idéale. Elle était douce, attentionnée, expressive.
Ilia arracha un morceau de pain qu'il porta à sa bouche. Après en avoir avalé ce morceau, pas avalé d'un coup hein, il a mastiqué quand même un peu avant, Ilia continua.


- J'ai ma soeur oui, ainsi que les jumeaux. Ils sont adorables. Mais j'ai peur de ne plus être le Ilia qu'ils ont connus, qu'ils espèrent.
J'essaie de donner le change autant que je peux ... Mais c'est parfois frustrant de ne pas pouvoir partager leur joie, sur certains souvenirs.
Heureusement, je me remet assez vite. Bourganeuf et le Limousin me font du bien. Le retour aux sources comme on dit
.

Ilia se sentait un peu gêné. Il avait l'impression d'être un borgne qui se plaint à un aveugle de mal voir. La vie de Mahelya avait, sûrement, été plus éprouvante que la sienne.
Bien que ne donnant pas de précisions, certaines des attitudes de la jeune fille semblait trahir une peine profonde.
Ilia voulut alors détendre l'atmosphère. Après tout, ils s'étaient connus dans les rires. Elle lui parlerait plus profondément de sa vie quand elle sentirait le moment venu.
Ilia fit une boulette avec un peu de mie de pain et la jeta, doucement, au visage de Mahelya. Il se mit, alors, à sifflotter en prenant l'air le plus innocent possible.

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Mahelya
Le bras se tendit portant haut la main tenant le verre de Cidre afin de trinquer comme il se doit avec Ilia.

- C'est bien cela ! à Notre Avenir puisse-t-il être plus ensoleillé que nos Passés. Et que notre Santé jamais ne décline.

Et de lui sourire simplement, avant de tremper les lèvres purpurines sur les bord du verre au nectar sucré afin d'un gouter le délice. Elle écouta, ce que le jeune soldat partageait avec elle, avec attention. Il fallait toujours prêter une oreille attentive aux confidences, car ainsi l'on pouvait conseiller, aider, épauler, ou juste se taire et compatir. L’Étincelle comprenait parfaitement ce qu'il voulait dire. Elle même, adoptée de Malemort - Carsenac était dans une famille avec laquelle elle n'avait pas de passif commun, et les soirées à évoquer les souvenirs au pied de la cheminée était parfois une épreuve pour la Flammèche qui restait alors silencieuse à écouter souriante les récits de la famille qui l'avait accueillie.

Perdue dans ses pensées, c'est un morceau de pain percutant doucement sa joue qui la sortie de sa rêverie. Une fraction de seconde, elle eu un instant de flottement. Qu'est-ce qui lui avait touché la joue. Mais de voir Ilia, siffloter l'air de rien, elle compris aussitôt qu'il lui avait fait une farce. Le rire cristallin de la jeune fille raisonna une nouvelle fois dans la clairière.


- Han vous avez triché, je n'étais pas prête !

Et la jeune fille de se saisir d'une boule de pain et de la balancer en direction d'Ilia avant de se lever et de se mettre à trottiner, en lançant d'une voix chantante et enjouée entre deux éclats de rire.

- Vous ne m'attraperez pas.
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Ilia
Ilia se mit à rire en voyant Mahelya s'enfuir. Il se leva d'un bond et se lança à sa poursuite.
Agile comme un marin au lendemain d'une beuverie, le jeune homme glissa dans l'herbe.
Un bruit sourd fit s'enfuir les rares oiseaux qui ne l'avaient pas déjà fait devant le tintamarre des deux jeunes gens.
Ilia, riant au éclat, restait allongé dans l'herbe, les bras en croix.
Dans un sursaut de vaillance, il se releva. Le sursaut n'était en fait qu'un hoquet et le jeune homme eut plus de mal à se relever qu'il ne l'aurait bien voulu.
Il s'épousseta et tapa des mains sur ses braies afin d'y enlever les quelques brins d'herbes qui y étaient restés collés.

La poursuite repris de plus belle. Ilia courait derrière la rouquine, les bras ouverts.
Il ne cherchait pas réellement à l'attraper mais comptait bien sur un faux pas de la belle pour qu'elle finisse dans ses filets.
D'éclats de rire en fausses attitudes guerrières, le jeu des deux jeunes suivait son cours. Une pirouette à droite, une glissade à gauche.
Ilia riait de cette course qu'il n'aurait su remporter.

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Mahelya
Elle riait elle aussi, essayant de se cacher derrière un arbre lorsque le jeune Soldat était tombé. Mais ses gloussement incessant et sa longue chevelure rousse, ne l'aidait pas vraiment dans l'art de se camoufler. Voilà pourquoi, réserviste lui allait comme gant. Alors elle s'était remise à courir pour le distancer. Le pas léger, elle semblait flotter. Juste le tissus de sa robe bruissait sur le sol, trahissant ainsi qu'elle était en mouvement.
Une vrille par-ci, un changement de trajectoire par-là, elle évitait de courir en ligne droite afin de ne pas faciliter la tâche de son poursuivant.


- Vous ne m'attraperez pas Ilia ! foi de Petit Guide Moulin, je glisse, je vole, je virevolte.

Et de continuer à rire de cet amusement comme une simple enfant. Mais jeune Étincelle aurais-tu oublié que ta cheville a déjà par deux fois déclarer forfait. Et ne dit-on pas jamais deux sans trois ?
A l'instant même où elle sentit sa cheville chauffer, la Flammèche du arrêter brutalement sa cavalcade. Elle ne savait si Ilia était proche ou non d'elle, dans le doute elle se laissa tomber sur le tapis de verdure afin de ne pas subir un choc trop violent si le jeune soldat n'avait pas remarqué la faiblesse de son pied.

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Ilia
Mahelya était tombée. Ilia s'arrêta net, ou presque. Dans une énième glissade, le jeune homme se retrouva une jambe en l'air, une main sur le sol.
Plus de peur que de mal, en tout cas pour lui.
Fort heureusement, il avait laissé assez de distance entre eux pour terminer sa chute à plus d'un mètre de la demoiselle.
Ilia se remit debout prestement et accouru auprès de la rouquine.


- Comment vous sentez-vous princesse? Votre cheville vous fait-elle encore défaut? Il faut croire qu'il y a plus de dégâts que vous ne le pensiez.
Peut-être serait-il plus prudent de rentrer.


L'idée déplaisait fortement à Ilia mais, parfois, il faut raison garder. Leur petite ballade avait été fort agréable et pleine de surprises.
Cependant, l'état de la cheville de Mahelya inquiétait le jeune homme. Il aurait renoncé à ce moment privilégié à deux avec beaucoup de difficulté.
Il se rassurait en se disant que la journée n'était pas terminée et qu'ils pouvaient encore passer du temps ensemble, même ailleurs.

- Si vous le souhaitez, je vais ranger les provisions. Je peux vous porter sur mon dos et garder les deux paniers dans chacune de mes mains.

Ilia savait que la frêle Mahelya ne pèserait pas plus lourd qu'un sac de maïs. Les deux paniers étaient plus problématiques. Ils lui poseraient surtout des soucis en cas de perte d'équilibre.
Le chemin n'était pas si long que cela. En prenant ses précautions, le trajet devrait se faire sans dommage.
Restait à savoir ce que Mahelya comptait faire. Sa volonté était le seul point de vue qui avait une quelconque valeur aux yeux d'Ilia.

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Mahelya
- Oh non ! Oh non ! je vous en prie ne partons pas ! Pas maintenant. Je vais bien, c'est juste que je suis un peu inconsciente, au lieu de reposer mon pied meurtri je cours et m’appuie dessus. Normal qu'à un moment il proteste, vous ne pensez pas ?

Les premiers mots de protestation avaient raisonnés avec force dans le silence du Paradis. Elle ne voulait absolument pas partir. Ici ils étaient bien, ils étaient seuls, ils étaient libres de tout protocole, de toute étiquette. La Flammèche voulait encore pouvoir rayonner en tout liberté. Il ne fallait pas qu'ils partent, pas maintenant. La voix forte s'était pourtant calmer pour redevenir la chanson douce qu'elle était habituellement. Elle prit une grande inspiration, plantant ses émeraudes dans les yeux d'Ilia.

- Je vous assure Jeune Soldat ! Je me porte comme un charme, je ne désire pas rentrer maintenant. Nous sommes si bien ici, loin de tout. Vous ne trouvez pas ?
Aidez-moi plutôt à me relever, Voulez-vous ? Et pourriez-vous me soutenir pendant le court trajet jusqu'au point de notre collation ?


Et de lui tendre ses fines mains. Allait-il accepté la décision que la jeune fille avait prise à savoir profiter encore de cette belle journée de juin ?
Prolonger leur petit instant de paradis, leur moment de pleine félicité.

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Ilia
La réponse de Mahelya le rassura. Elle aussi souhaitait rester. Elle l'avait, d'ailleurs, exprimé avec force. Cela surpris un peu Ilia mais ça lui faisait encore plus plaisir.
Peut-être se sentait-il flatté même. Il sourit à Mahelya et l'aida à se relever.
Soudain, sans lui demander son avis, il la souleva de terre et la pris dans ses bras
.

- Veuillez excuser ce comportement quelque peu cavalier, gente dame, mais je ne puis vous laisser marcher. La simple idée qu'une infime douleur vous étreigne me fait saigner le coeur.

Ilia ajouta un clin d'oeil à ses propos. Il avança lentement jusqu'à leur emplacement de pique-nique. La jeunette ne pesait rien. A y penser, même un sac de maïs pesait plus lourd qu'elle.
Il faisait beau, ou presque. L'orage le plus démentiel aurait pu éclater, à ce moment-là, qu'Ilia ne s'en serait pas rendu compte.
Il portait la jeune demoiselle comme il aurait rêver la porter, au soir de leurs épousailles, à la porte de leur demeure.
Ilia plongea ses yeux azur dans les émeraudes de la rouquine, un léger sourire sur le visage, avec l'envie irrésistible de déposer un baiser sur ses lèvres.

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Mahelya
A peine était-elle debout qu'elle se retrouvait à flotter dans les airs. Le soldat l'avait soulevé aussi facilement que si, elle n'avait été qu'une simple plume soufflée par le vent. Mince ! Elle qui se croyait imposante, il faudrait qu'elle fasse un peu plus d'exercice. Elle se laissa donc manipuler comme une petite poupée de chiffon, posant juste sa tête contre l'épaule d'Ilia.

- Ilia, vous êtes touchant, mais je dois vous avouer que je suis très maladroite, la douleur physique fait donc partie de ma vie, de mon quotidien, à y réfléchir je crois ne pas avoir passé une journée, sans qu'elle ne m'ait rendu une petite visite. Pensez-vous que vous arriverez à supporter l'idée ?

La fin de la phrase fut ponctuée d'une sourire taquin, tandis que la main fine et blanche de la jouvencelle se glissait sur la nuque du Soldat. Pour mieux se tenir, bien entendu ... Bien sur ...
Maladroite pour sûr, elle l'était mais, touchons du bois, pour le moment elle ne s'était jamais rien cassé et avait échappée miraculeusement à plusieurs chutes mortelles, notamment à cheval.


- Pour preuve, ne voyez-vous pas la fine cicatrice qui fend ma lèvre supérieure ? Elle est très fine mais regardez bien elle est là.

Elle laissa planer un instant de silence, avant d’entamer un duel émeraude contre saphir, quatre pierres précieuses se scellant dans un regard intense. Il était temps qu'il en apprenne un peu plus sur elle.

- Ne vous inquiétez pas, cette petite cicatrice n'est point du à une chute, mais plutôt à une mauvaise rencontre. Savez-vous que parfois ma couleur de cheveux peut rendre fou un homme ?... Je vous assure, souvent dite comme Créature du sans nom, le Roux effraie autant qu'il fascine. Et lui, Il était complètement obsédé par cela. Heureusement... Enfin, il ne m’ennuiera plus.

Impossible pour l’Étincelle d'en dire plus maintenant, l'agression était trop présente encore et les conséquences de celles-ci encore bien vivaces. Nul déshonneur pour la Flammèche, elle était resté pure in extremis sauvée par un petit garçon téméraire. Juste que cela avait créé un peu plus de douleur moral autour d'elle. Une pointe de tristesse devait à présent assombrir son regard vert, mais elle ne détourna pas les yeux, et se contenta de sourire.

- L'avenir sera meilleur n'est-ce pas ?
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Ilia
Les yeux toujours plongés dans ceux de la jeune fille, Ilia avait écouté en silence ce qu'elle lui avait dit.
Son regard s'assombrit , à peu près, en même temps que celui de Mahelya.
Il avait peur d'avoir compris et, quand bien même, il aurait été à côté du sujet, il avait saisit que l'homme dont elle parlait lui avait fait du mal.
Ilia avait compris que le rouquine ne voulait pas aller plus en avant dans le sujet, il se retint donc de toute remarque.


- L'avenir sera meilleur n'est-ce pas ?

- Je vous en fait le serment.

Ilia ne pouvait pas concevoir que Mahelya puisse être malheureuse, pas à cause de lui en tout cas.
Il se fit la promesse intérieure de toujours la protéger et de veiller, quoi qu'il arrive, au bonheur de la demoiselle.
Le contact de la main fragile sur sa nuque lui provoqua un frisson. Il aimait les quelques contacts arrachés à leur tête-à-tête.
Ilia aurait voulu ajouter quelque chose, une parole, un geste, quelque chose qui ferait que Mahelya comprendrait qu'elle pouvait compter sur lui
.

- Mahelya ... un jour, un sage m'a dit : aimer c'est mourir en soit pour revivre en autrui ... Je crois que j'étais comme ... mort avant de vous rencontrer ... Vous m'avez rendu la vie.

Les deux jeunes arrivaient à leur "table de fortune". Ils allaient pouvoir reprendre leur collation.
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Mahelya
Et le petit corps s'abandonna complétement contre celui du Soldat. L’Étincelle vacillait là, elle qui brillait toujours un peu plus chaque jour, qui tentait de se montrer forte et indépendante, autonome et auto-suffisante, laissait enfin tomber le masque. La lumière déclinait doucement, la jeune fille était fatiguée et pour une fois, elle laissait libre court à cette fatigue là dans les bras d'Ilia. Elle n'en avait pas conscience mais il était bon parfois de se reposer sur l'épaule de quelqu'un.

Les petits doigts au teint de perle se glissèrent doucement dans la chevelure masculine. Elle n'y avait même pas pensé, ce n'était pas un geste réfléchit, juste naturel, instinctif et simple. Un court instant, elle ferma même les yeux, incapable pour l'instant de parler. La confidence était salvatrice, la confidence était la fatigue du cœur. Car la confidence appelait le souvenir et "Se souvenir, c'est s'écorcher" (*).

Leur table de fortune était de nouveau en vue, juste à coté d'eux.


- Ilia, c'est très touchant ce que vous me dites, mais je doute d'avoir un tel pouvoir.

Et de lui sourire timidement, le visage juvénile était plus tiré et plus pâle. Les souvenirs qu'elle avait à demi mot évoquait s'imposaient à sa mémoire et une nausée lui vrilla les entrailles. Elle s'accrocha alors au Soldat.

- Dites est-ce que cela vous ennuie, si je vous demande de bien vouloir me garder ainsi contre vous encore quelques minutes ? S'il vous plait.

Le ton était implorant. Accordez lui encore quelques secondes de salut ou elle pouvait se reposer sur quelqu'un d'autre.
Une fois la mélancolie et les souvenirs passés, elle retrouverait sa bonne humeur et son sourire. Mais pour l'heure elle voulait juste s'abandonner quelques instants.


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(*) Se souvenir, c'est s'écorcher.
citation de de Françoise Giroud, Extrait du Gais-z-et-contents

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Ilia
Comment aurait-il put ne pas accéder à une telle demande. Bien sûr que ça ne l'ennuyait pas. Le seul ennui était la sensation que quelque chose n'allait pas.
Ilia serra délicatement Mahelya contre lui, un peu comme quand on veut protéger un oiseau blessé. Mahelya lui paraissait presque chêtive dans ses bras.
Il aurait tant voulu être capable d'ôter ce poids qui avait l'air de peser sur la jeune rouquine.


- Je vous garde contre moi aussi longtemps que vous le désirez.

Ilia supposa que la réponse n'étonna pas Mahelya. Accèder à ses désirs était la première préoccupation du jeune homme. C'était son rôle, son devoir de courtisan.
Peut-être, plus tard, cela sera-t-il son devoir de fiancé puis d'époux. Etre là, quoi qu'il arrive, sans poser de question indélicate.
Alors Ilia ne parla pas. Il garda le silence tout le temps que Mahelya le garda également. Quelques secondes, quelques minutes, peu lui importait.

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Mahelya
A qu'il était bon de s'oublier un petit peu et de se reposer sur une personne comme Ilia. Il avait toutes les qualités qui plaisaient à la jeune fille. Le soldat était présent pour elle, mais pas curieux, il la taquinait mais jamais dans l'excès, il était attentionné, mais n'envahissait pas son espace. Car oui la Petite Étincelle était une "sauvageonne" peu habituée aux contacts physique avec qui que ce soit, bien qu'en la matière, depuis qu'elle avait été adopté, elle faisait des progrès et s'adonner plus souvent aux câlins, bisous et autres joyeusetés. C'était aussi et surtout parce qu'elle était devenue malgré elle l'aînée d'une fratrie très gourmande en démonstration d'affection.

Elle resta là, les yeux fermés encore quelques instants, repoussant avec toute la force de sa volonté, les souvenirs noirs qui peuplaient son passé. La flammèche avait décidé que cette journée ensoleillée serait une journée parfaite, et il était hors de question que cela se fasse autrement.
Après encore quelques instants, les prunelles émeraudes réapparurent enfin et c'est un visage souriant qui fit fasse au Soldat. Le même visage que lors de leur rencontre au Bureau public de la COLM. Un visage radieux, épanoui et frais. Un petit rayon de soleil que l’Incandescente se plaisait à partager.


- Merci à Vous Ilia, je vais bien mieux maintenant ! Vous êtes un... amour. Dites, pouvez-vous garder mon instant de faiblesse passagère pour vous et n'en parler à personne ? Je n'ai pas le droit de me laisser aller ainsi, aussi préfèrerai-je que cela reste entre nous.


La supplique n'était plus dans le regard de Mahelya, elle affichait à présent un visage serein et détendu. Elle espérait simplement que le jeune soldat accède à sa requête. La petite Rouquine avait retrouver toute la maîtrise de son être. Voilà ce dont on était capable après avoir passer dans mois, des années, cloitrée dans le silence.
Et de sourire affectueusement scellant ses yeux aux azurs qui lui faisaient face.


- Sinon je pense que vous pouvez me reposer maintenant Un sourire très taquin fleurit sur le visage aux tâches de rousseurs. - A moins que vous n'ayez tellement fin et que vous préfériez me garder ainsi afin de pouvoir engloutir toute notre collation ?

Le point Final de la phrase était un clin d’œil. La jeune fille fraiche et de bonne humeur était de retour.
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