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[RP] Pas besoin d'un guide, lorsque l'on a un Moulin !

Mahelya
- Ne vous en faites pas pour mon emploi du temps, en vérité je ne dors pas, jamais. Je profite de la journée et travaille le soir tombé.

Elle avait dit cela avec un sourire taquin, mais finalement à bien y regarder de plus près c'était presque la vérité. Combien de nuits avait-elle passé à écrire une par une les lettres de recrutement pour la COLM ? Elle n'avait même plus le courage de compter.
Imperturbable, elle continuait sa douce caresse, comme si c'était normal, comme si c'était évident, sans même se poser la question. Tout était très naturel.


- Quant à votre soutien ... En vérité, j'espère bien oui. Mais j'espère aussi que vous ne faites pas cela uniquement pour me faire plaisir. Nous avons proposé de réelles idées et j'espère qu'elles vous correspondent parce qu'il ne faut pas aller contre ses convictions, enfin c'est ainsi que je conçois la politique.

Et de faire apparaitre encore une fois, sur ses lèvre purpurines le plus des sourires dont elle était capable. Imperceptiblement, le corps frêle de la jeune fille s'était rapproché de celui du soldat. Bien qu'elle gardait en apparence un discours cohérent, dans sa tête la petite voix vicieuse ne cessait de la "torturer" : "Embrasse-le" ... "pose donc ta tête sur son épaule"... Gniagniagnia. Comment se faisait-il que la sauvageonne réclamait autant des contacts ? L'effet que le jeune Soldat avait sur elle sans doute. Car oui il était évident pour elle qu'il fasse désormais parti de sa vie.
Allez Étincelle retrouve donc tes Esprits.


- Vous savez, si les idées de mon parti, vous conviennent, je peux sans doute, vous présenter aux autres membres et vous faire visiter nos locaux. Enfin si cela vous intéresse bien sur ? Je ne désire pas vous forcer.

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Ilia
L'idée était intéressante. Un visite au parti ça ne pouvait se refuser. Sans jeu de mots, hein, dis-donc...
Ilia savourait les caresse de Mahelya. Tant de douceur, il savait, en son for intérieur, qu'elle serait une bonne épouse et une bonne mère.
La rouquine avait soulevé un point intéressant. En effet, Ilia devait la soutenir par conviction et non par amour.
Etant peu au fait de ce qui se passait dans le Comté, le jeune homme préférait se fier à son intuition.
Si Mahelya s'était engagée auprès d'un parti politique, quel qu'il soit, ce ne pouvait être une assemblée de tueurs sanguinaires
.

- Je suis tout à fait certain que vous proposez de bonnes choses. Vous savez, je reviens tout juste après six ans d'absence. Mes convictions politiques pour le Comté sont encore nulles.
Mais je crois en vous et cela me suffit.
Quant à une visite en vos locaux, ça sera avec joie. Je ne veux, toutefois, pas vous déranger en cette période de scrutin. Surtout qu'après les votes, il y a aura encore beaucoup d'agitation.
Quand le calme sera revenu, et que ma présence ne risquera pas de déranger, je vous accompagnerais volontier.


Les corps se resserant imperceptiblement, Ilia passa égalment sa main sur la joue de Mahelya.
Les yeux dans ses yeux, des chabadabadas (c'est nouveau, ça vient de sortir) dans la tête, Ilia ne sentait plus le temps passer.
Ce moment de béatitude amoureuse aurait pu, et dû aussi, durer une éternité.

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Mahelya
Intérieurement la jeune fille se promis qu'elle ferait lire à Ilia, les idées de REVE, s'il devait rejoindre le parti se serait par conviction et cela elle y tenait. Mais cette pensée fut vite balayée par la main du Jeune Soldat qui se posait sur sa joue. Les émeraudes juvéniles disparurent alors quelques instants derrières leur écrin de chair. Jouir de chaque instant passé ensemble voilà ce qui était important. Et fermer les yeux pour en gouter pleinement la saveur faisait parti du processus.
Comme elle aimerait que leurs lèvres se frôlent à nouveau pour finir par se sceller dans un chaste baiser. Mais une jeune fille ne quémande pas, elle obtient. Elle n'avança donc pas plus avant son visage.


- Vous savez, si c'est moi qui vous fait visiter, je pense que l'on ne gênera personne. De plus il se pourrait que l'on croise mon futur parrain et qu'il vous rencontre à REVE serait sans doute un bon point. Ma tante s'y trouve également, je pourrai même peut-être vous la présenter. Enfin mon cher Ilia c'est vous qui décidez.


Un légère brise fit virevolter la chevelure de flamme, là sous le soleil digne d'un mois d'été, la fraicheur soudaine fut très agréable. Et soudain une question importante et pourtant point encore évoquée par les tourtereaux, traversa brutalement l'Esprit de la Rouquine, qu'elle en eut le souffle coupé.

- Ilia ? Comment allons-nous faire après cette journée ? Pour nous voir je veux dire...

Les pierres précieuses se figèrent alors dans la contemplation de l'étendue d'herbe.

- Vous habitez Bourganeuf et moi Limoges...

La fin de la phrase était restée en suspend, et face à cette terrible réalité, Mahelya abandonna pour la première fois tout bienséance. Elle se blottit contre le jeune Soldat, posant sa tête sur son épaule dissimulant d'un rideau de boucles rousses, ses prunelles qui se noyaient à l'eau salée de ses larmes. A peine s'étaient-ils trouvé, qu'ils se séparaient. Certes d'une journée de marche mais tout de même.
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Ilia
Mahelya s'était blottie contre lui ou, plutôt, jetée dans ses bras. Ilia eut un moment de surprise puis, délicatement, il l'enlaça.
Le jeune homme enfouit alors son visage dans la chevelure bouclée de la rouquine.
Chaque problème suggérait une solution. Ce n'était pas la distance qui l'effrayait. Il en fallait plus pour décourager le jeune soldat.


- Hé bien, nous dirons que, demain, vous me ferez visiter le siège du REVE. Nous verrons ensuite ce que nous ferons mais nous trouverons, chaque jour, une activité qui nous réunira.
Qu'en dites-vous?


Ilia embrassa la chevelure de sa belle.
Il était inconcevable pour lui et, apparemment, pour Mahelya de se retrouver séparés. A chaque jour suffit sa peine. Leur amour valait donc bien la peine de se creuser les méninges, afin de se voir, chaque jour.
Ilia passa sa main dans les cheveux de Mahelya. Il la serra un peu plus fort contre lui. Son visage toujours enfoui dans les cheveux de feu, il humait son odeur afin de la marquée, à jamais, dans sa mémoire.


- Jamais d'adieu, à peine des au-revoir et toujours là quoi qu'il arrive ... Tiens c'est pas mal comme expression, faudra que je la note. Si j'ai l'occasion de pouvoir choisir un dicton personnel, je choisirais celui-là.

Ilia plaisantait à contre-coeur. Dans le fond de son esprit, il garderait cette phrase comme leitmotiv.
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Mahelya
Doucement un bras de la jeune fille glissa sur la taille du soldat, tandis que l'autre se posait délicatement sur le torse masculin. Ainsi l'étreinte était complète, ne manquait plus qu'elle se transpose par anachronisme en Éternité et la Flammèche aurait pu retenir les larmes qui roulaient à présent nonchalamment sur le galbe de ses joues. Elle gardait le visage dissimulé la petite Étincelle mais son souffle était irrégulier.
Elle resta là en silence, nichée au creux des bras qu'il avait ramené autour de sa silhouette, sentant son souffle dans ses cheveux. Après qu'il eut parler, difficilement, elle articula.


- J'en dis que c'est une excellente idée, la meilleure solution, la seule que je trouve acceptable. Parce que maintenant que je vous connais, me séparer de vous me semble impossible... Pas alors que c'est tout récent. Qui aurait cru que cela me prendrait si vite un tel attachement.

Car oui la Rouquine était amoureuse. Elle venait de le réaliser, bien qu'elle ne savait pas vraiment encore ce que cela voulait dire. Tout cela était tellement nouveau pour elle. La seule chose dont l’Étincelle était éclairée c'est qu'une séparation même temporaire d'avec Ilia lui était complètement inconcevable.

Et la jeune fille de se redresser afin de plonger ses grands yeux verts au cils roux auréolés de petites perles d'eau salée, dans les azurs du jeune soldat.


- Jamais d'adieu, à peine des au-revoir et toujours là quoi qu'il arrive ... Promis ?
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Ilia
La tension amoureuse était palpable. Pouvait-on seulement parler de tension? Il s'agissait plus de relâchement.
On en était rendu à un point où la félicité elle même était jalouse de l'amour des deux jeunes gens.
Enlacés, leurs ombres ne faisaient plus qu'un sous les fins rayons d'un pâle soleil. Leurs coeurs battaient à l'unisson.
Dans ce Paradis isolé de tout, rien n'aurait pu troublé ce bonheur parfait.

L'émeraude et l'azur entremêlés dans un seul et même regard, Ilia sourit à Mahelya. Un petit hocehment de tête, un sourire emplit de tendresse et le jeune homme acquiesça.


- Promis.

Naturellement, sans se poser de question, Ilia ferma les yeux et s'approcha lentement. Il appuya, délicatement, ses lèvres contre celles de la rouquine.
Les lèvres unies échangèrent un long baiser. Pas un de ses baiser passionnés qui vous agressent le corps. Non. Un simple baiser. Rien de plus, rien de moins.
De ceux qui nous renversent la tête et le coeur. Un baiser de l'âme.

Ilia s'envolait loin de là. Loin des soucis, loin du protocole qu'il faudrait suivre vaille que vaille. Loin des familles qu'il faudrait convaincre.
Le jeune homme redoutait l'épreuve de la justification. Il était certain que peu comprendraient. Et lui, l'homme, prendrait le coups.
Parce que c'était son rôle. Parceque c'était à lui subir et non à elle.
Parce qu'il l'aimait.

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Mahelya
Alerte générale ! Panne générale ! Elle l'avait tant esperé, l'avait si ardemment désiré et pourtant quand les lèvres masculines se scellèrent aux siennes, la réaction fut la même qu'un peu plus tôt. Black out (*). Ni le cerveau, ni le coeur, ni les poumons de la Rouquine ne fonctionnaient à présent. Et les yeux légèrement écarquillés par la surprise du contact pourtant si doux, se fermèrent doucement, l'Etincelle se laissait bercée par la félicité du moment. C'était chaud, c'était doux, c'était agréable, encore plus que la première fois. Doucement, la jeune fille recommença à vivre normalement, à respirer, à réfléchir.

La main qui était posée sur le torse remonta doucement, en une longue caresse vers la nuque, ou les doigts se glissèrent dans les cheveux d'Ilia. Serrant un peu plus son étreinte, la jeune fille montrait un coté audacieux. Avec lui, là, elle se sentait prête à relever tout les défis, à surmonter tous les obstacles. S'il le fallait elle l'imposerait à sa famille, sinon ils la perdraient. N'avait-on jamais vu un homme enlever et s'enfuir avec celle qu'il aimait ?
Elle garda l'idée dans un coin de sa tête, se serait leur porte de sortie en cas de refus catégorique bien qu'elle doutait que le jeune homme qui venait à peine d'arriver accepte de s'enfuir avec elle.


- Ilia ? Si l'on reste ici trop longtemps j'ai bien peur de ne plus avoir la force de quitter cet endroit on est si bien là ...
Je crois que je m'acommoderai aisément de rester à l'écart du monde tant que vous, vous êtes à mes cotés.
Souhaitez-vous que l'on reste encore un peu ici à profiter du soleil et du fait que nous soyons seuls au monde ? Ou bien souhaitez vous que l'on aille se promener ?
Personnellement j'ai assez mangé, et je n'ai plus faim, mais je souhaite rester avec vous jusqu'à la tombée de la nuit au moins.

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Ilia
Ilia comprenait la jeune fille. Lui non plus ne souhaitait pas quitter cet endroit idyllique.
La présence de Mahelya suffisait amplement à son bonheur. Pourquoi rejoindre la foule?
Loin de se lasser de cette solitude à deux, Ilia voulait prolonger la magie du moment.


- Je resterais volontier ici avec vous, aussi longtemps que vous le désirez. Nous aurons bien le temps de retourner à la civilisation.

Ilia pensa que Mahelya pouvait ne pas interprêter ses propos de manière juste. Peut-être penserait-elle à un double sens. Les femmes sont comme ça parfois.
Il préféra préciser le fond de sa pensée.


- Je vous accompagnerais jusqu'au bout du monde connu et au-delà sur un simple mot de votre part.

Là, c'était plus clair. Les deux jeunes savaient pertinemment que le plus dur était à venir. Ils partageaient les mêmes angoisses, les mêmes espoirs.
Leurs regards ne pouvaient pas les trahir. Les rires partagés, les mots prononcés au même instant, les frôlements hasardeux, tout les unissaient dans une seule et même respiration.


- Etre seul au monde, seul avec vous est une bénédiction. Gardons ce jour pour nous et restons ensemble jusqu'à ce que la lumière s'efface.

Le lieu paradisiaque et le romantisme du tête à tête rendaient Ilia volubile. Il n'avait jamais été dans ses habitudes de parler avec cette ferveur amoureuse.
Mahelya le changeait et il amait ce changement. Il se sentait vivant, libre à ses côtés.
Malgré tout ...

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Mahelya
Blottie entre les bras du Soldat, la petite Étincelle ne vrillait pas d'un pouce. Calme, posée, à mille lieu des angoisses et contraintes du quotidien.
Le temps s’égrenait lentement et pendant quelques minutes, ils restèrent là tout deux en silence à contempler la nature verdoyante, a toucher du bout des doigts leur rêve d'avenir commun. La vie était belle, l'avenir une belle promesse, L'existence serait douce à ses côtés.
La Flammèche avait calmé ses tourments, les perles d'eau salées avait séché, elle était bien là contre lui. Tellement bien qu'elle en retourna à des pensées un peu plus frivoles.
En effet si le mariage était consenti de part et d'autre, il faudrait alors que la jeune fille investisse dans une robe de Mariée. L'achèterait-elle ? Ou bien la petite tisserande qu'elle était se la fabriquerait-elle, elle-même ? Si elle se retrouvait au Conseil à n'en pas douté elle n'aurait pas le temps de s’atteler à des tâches fastidieuses et délicates de tissage et de couture. Peut-être, détournerait-elle ses économies si durement amassées et conservées pour se faire un beau plaisir, une robe sans pareille. Mais se faisant, ne faudrait-il pas qu'elle commande la tenue d'Ilia au même atelier ? afin que les couleurs et les tissus soient parfaitement accordé.

Une autre question, devait-elle lui en parler ? Ou bien lui faire la surprise ? Et s'il se retrouvait avec deux tenues pour ce jour si particulier ? Et comment ferait-elle pour donner les mesures du jeune homme au Tisserand qu'elle aurait choisi. Le jeune Soldat était bien bâti, certainement du au fait qu'il fut l’Écuyer d'un chevalier. Tiens à ce propose qu'était-ce donc que ces tournois et joutes dont il parlait ? De mémoire, la jeune fille n'en avait jamais vu. Les prunelles émeraudes toujours dissimulée derrière un voile de boucle rousse, détaillaient discrètement la silhouette masculine. C'est très mal jeune fille de faire cela !
L’incandescente n'y avait pas prêté attention plus tôt, mais Ilia n'était certainement pas ce que l'on pourrait qualifier de chétif. Et a n'en pas douter, la COLM finirait de sculpter parfaitement le corps qui - et elle en avait décidé ainsi - serait sien pour les siècles à venir.
Voilà un moment qu'aucune voix n'avait brisé le silence apaisant. Pourtant la jeune fille s'y risqua.


- Ilia ?! Mon beau Soldat. Racontez -moi votre vie d’Écuyer. Était-ce dur ? Dans quelle contrés lointaines avez-vous été ? Avez-vous pu voir la Mer ?

Ah la Mer ... De toute les pérégrinations de la jeune fille s'il y avait bien une chose qu'elle regrettait c'était bien de ne jamais avoir vu la mer. Racontes-lui dont Ilia, tes voyages. Transportes la jusque dans tes bribes de souvenirs.
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Ilia
Encore une bonne question de Mahelya. Ilia appréciait que la rouquine s'intéresse autant à lui, à son passé.
Malgré ses souvenirs encore confus, le jeune homme se rappelait, désormais, de la majorité de sa courte vie.
La vie d'un Ecuyer est, parfois, trépidente. En tout cas, ce fut le cas pour celle d'Ilia.
Difficile de trouver un commencement.


- Bien, vaste sujet que voilà, il faut savoir qu'un Ecuyer a, pour charge, le devoir de s'occuper du cheval de son maître, ainsi que de ses armes et de tout ses équipements.
Il faut, également, suivre une éducation assez sévère. Il m'a fallut apprendre les nobles règles, monter à cheval, lutter, chasser. En temps normal, un Ecuyer apprend les arts également.
Ce ne fut pas mon cas, mon maître n'en avait que faire. J'ai, cependant, rencontré un autre Ecuyer très habile. Je crois que mes mains ne sont pas faites pour ça.


Ilia partit dans un éclat de rire avant de reprendre.

- Nous avons beaucoup voyagé. Les tournois sont, en grande majorité, organisés l'hiver. C'est vous dire que la route était, souvent, pénible.
Mais le spectacle était toujours présent. Je parle du spectacle de la Nature. Les montagnes et les champs enneigés ... Et la mer oui.
Si bleue et calme par beau temps et si sauvage et destructrice parfois. Je n'oublierais jamais ces merveilles
.

Le regard d'Ilia se perdit au loin. Il semblait voyager par delà les forêts et les monts du Royaume. Ses yeux revoyaient la douceur d'un brise légère balayant une prairie d'herbes hautes au printemps, la neige et le vent glaciale d'un hiver au pied des montagnes.
Tant de chose que le jeune homme avait cru oubliées et qui refaisaient surface maintenant.
Sur un simple appel de Mahelya, ses souvenirs s'insuflèrent à nouveau en lui. Ilia sourit.


- La vie était dure certes mais elle m'a tellement apportée, tellement appris.

Les yeux d'Ilia se portèrent alors sur la jeune demoiselle.

- Et elle m'apporte, encore aujourd'hui, le plus grand des bonheur. Si vous le souhaitez, un jour, nous irons voir la mer, ensemble.
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Mahelya
Tandis qu'il racontait ses péripéties, la jeune fille avait fait disparaitre ses deux émeraude. Il était plus agréable d'écouter une histoire les yeux fermés. Avec un peu de chance on arrivait à voir exactement ce que le conteur voyait. La Flammèche imaginait donc des paysages enneigés, de longues routes désertiques. Si elle se concentrait suffisamment, elle arrivait presque à entendre le bruit des sabot du cheval étouffés par la poudreuse. Un effort supplémentaire, et elle avait l'impression de sentir le vent glacial caresser sa joue au teint de perle. Imaginer un paysage immaculé, lui était aisé, elle avait passé tant de temps dans un monastère presque oublié, niché au creux des Pyrénées.

Et puis Ilia évoqua la mer. Dans l'imagination de l’Étincelle, la mer ressemblait à un grand lac duquel on ne distinguait pas les bord. L'eau y était sans doute sombre et toujours très calme. Elle fut donc surprise d'entendre que parfois ce n'était pas le cas. "sauvage et destructrice" étaient bien les termes qu'il avait employé, elle qui aurait surtout pensé à bleu et paisible. Le jeune soldat du sentir cet étonnement, puisqu'il lui proposa d’ambler d'aller la voir à deux. Cette invitation eut le don de rougir les joues de la Flammèche. Elle n'avait pas l'habitude de montrer son ignorance ainsi. En même temps, il lui arrivait que très rarement d'avoir des lacunes sur un sujet. Normal avec l'éducation qu'on lui avait prodiguée. Passer huit ans cloîtrer jour et nuit et n'avoir pour seule compagnie que des bibliothèques bien remplis, l'hésitation avait été de courte durée, et l’étincelle dans la lecture s'était plongée.
A défaut de pouvoir elle-même parcourir le monde, elle le faisait parcourir à son Esprit.


- Je serai ravie que nous allions voir la Mer. Je ne l'ai jamais vu en vrai. Vous avez dis sauvage et destructrice ? Qu'entendiez-vous par là exactement ? J'avais toujours pensé qu'elle était calme au contraire.

Elle lui adressa un tendre sourire avant de reposer délicatement sa tête sur son épaule, tandis que ses doigts fins caressaient ses cheveux.
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Ilia
La jeune fille avait l'air de se passionner pour la mer. Se passionnait-elle autant, à chaque fois, pour l'inconnu?
Cela pourrait expliquer son attachement si soudain à Ilia. Un inconnu dans sa vie, cela chamboulait beaucoup de choses, et parfois le coeur.
Peut-être la rouquine avait-elle eut le même effet sur Ilia.
Quant bien même? Ce n'était pas l'important.

Reprenant le cours de la conversation, Ilia entreprit d'expliquer à Mahelya ce qu'était la mer. Il rassenbla, à nouveau, ses souvenirs et tenta de les organisés.

- Je crois que le mer et l'océan sont deux choses à part. La mer est plus calme, plus douce. Elle ressemble à une femme aimante.
La mer berce les corps de son doux va-et-vient-. La mer est, si je puis me permettre, une mère qui prend soin de ses enfants.
L'océan, quant à lui, en un guerrier fourbe. D'un calme plat, sans le moindre mouvement, il peut passer, en quelques minutes au plus furibond des adversaire.
L'océan gronde autant que l'orage. Il balaye les navires affaiblis pour les faire sombrer et emporte avec lui les équipages inconscients.
Lorsque sa colère se déchaîne, le promeneur aventureux se fait happer par le monstre et nul ne le revoit plus.


Ilia fit une courte pause, le regard perdu vers l'horizon.

- Voilà, en quelques mots, ce que je sais de la mer et de son mari.
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Mahelya
Qu'il semblait loin d'elle tout à coup. Il avait le regard bien loin d'elle, de la clairière de cette journée. Avait-elle fait ou dit quelque chose qui l'aurait contrarié ? S'était-elle montrée impolie à être aussi curieuse ? On le lui avait toujours dis, dès son plus jeune age, la Rouquine voulait tous savoir. Les moines et les sœurs ne cessaient de lui répéter que la Curiosité était un vilain défaut. Elle se redressa et lui caressa la joue afin qu'il revienne auprès d'elle. La Flammèche ne montrait rien mais son palpitant cognait fort contre sa poitrine. Elle avait si peur d'avoir fait une bêtise. Pffff La prochaine fois, promis, elle les écouterait ses maudits homme de foi.
Les doigts fin et blanc glissèrent sur la peau d'Ilia, du lobe de l'oreille jusqu'à sa mâchoire. Simple effleurement, à peine une caresse du vent sur la peau du jeune soldat.


- Ilia ? Mon beau Soldat ! Comme vous semblez loin à présent. Aurai-je dis quelque chose qui vous aurait déplu ? Me suis-je montrée trop curieuse ?

Les émeraudes couvaient de tendresse le jeune garçon. Et inévitablement la culpabilité venait à nouveau chauffer les entrailles de la jeune fille. Comment avait-elle pu insister ainsi ? N'avait-elle donc rien retenue de sa si stricte éducation ? Voilà qu'elle s'en voulait de l'avoir mis dans l'embarras. Délicatement elle déposa un chaste baiser à la commissure des lèvres masculines. Geste qui pour elle, était tout à fait normal, une preuve qu'elle était là pour le réconforté, qu'elle resterait à ses côtés et ce même si sur l'instant il lui en voulait. - Enfin ça c'était ce qu'elle pensait.
Peut-être que finalement ce n'était pas de la rancœur qu'il éprouvait. Et s'il avait perdu plus de souvenirs qu'il ne le laissait entendre ?
Le regard toujours rivé sur ses traits, d'une voix douce la jeune fille ajouta.


- Si vous avez perdu des souvenirs de ce monde que vous aviez parcouru lors de votre vie d’Écuyer. Nous vous créerons de nouveau souvenirs plus beau encore que les passés... Nous redécouvrirons toutes ses terres ... Ensemble. Nous apprendrons le monde à deux !
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Ilia
Ilia ferma les yeux sous l'effleurement des doigts fins de Mahelya. Il pencha la tête sur le côté, comme pour appuyer un peu plus le geste de sa belle.
Ses souvenirs remontaient à loin. A présent, il se demandait si ce n'était pas lui, plutôt que les sabots d'un cheval, qui les avait enfoui si profondément.


- Vous n'avez rien fait, très cher amour, qui me vexa. Au contraire, chaque minute, chaque seconde passées à vos côtés me ramènent un peu plus à la vie.
Pardonnez ma distance sur certains propos, ce ne sont que les conséquences du retour de sensations oubliées qui me reviennent en mémoire.


Ilia goûta avec délice le faible parfum que les lèvres de Mahelya avait laissé aux commisures des siennes.
Le visage du jeune homme reprit un peu de contenance. Le voyage vers ses souvenirs avait été long et éprouvant.
Bien que se sentant légèrement épuisé par tant d'émotions, le jeune soldat ne voulait rien laisser paraître.
Il se contenta de sourire.


- Je vous fait l'autre serment de, par honnêteté envers notre amour, toujours vous dire quand quelque chose me dérangera.
Dans le cas où je ne vous ferais aucune remarque, alors, soyez sans crainte. Il est juste possible que mes souvenirs m'égarent encore quelques fois.


Ilia rendit sa douce caresse à Mahelya. Du bout des doigts, il effleura sa peau diaphane. Elle avait la peau douce de l'innocence.
Ilia espérait qu'elle comprendrait, savait qu'elle comprendrait, son attitude.
Ils avaient beaucoup de choses à apprendre l'un de l'autre. Ilia en avait aussi à apprendre de lui-même.

Ils devaient encore s'appivoiser. Apprivoiser les démons de chacun d'eux.
Leurs âmes et leurs corps, martyrisés par la vie, devaient encore oublier la solitude qu'ils avaient toujours connu.
C'était, peut-être là, le plus grand défi qui leur était proposé.
Oublier et reconstruire.

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Mahelya
- Je comprends Ilia. Je pense que tout deux nous avons des blessures à panser, les votre se manifestent maintenant, les miennes peut-être plus tard. Quoi qu'il en soit sachez que je suis là pour vous écouter. Que je reste à vos cotés.

Tout en disant cela, l’Étincelle pensait déjà à la blessure qui pourrait elle aussi l'égarer si par malheur le jeune reproduisait ces mêmes gestes qui l'avaient tant faite souffrir, s'il se montrait trop possessif et pressant, voir même violent. Et comme à chaque fois qu'elle pensait à cette terrible fin d'après midi perdue dans le rue de Limoges, la jeune fille effleura distraitement la fine cicatrice qui fendait à présent sa lèvre supérieure. Seul vestige de son agression, seul Trophée aussi parce qu'elle n'avait pas cédé. La Flammèche avait sans doute failli mourir mais elle n'avait pas baissé les bras. L’Étincelle ne connaissait pas les hommes - Normal me direz-vous - Mais la seule fois ou elle avait été confronté à une situation de semi-intimité... Aïe... Une nausée lui vrilla l'estomac et elle eut un haut-le-cœur.
Pourvu qu'Ilia se montre doux et attentionné quand le grand soir serait arrivé. Mais loin de penser à l’abandon des deux corps dans le plaisir de la chair - Ils n'en étaient pas là - Il y avait beaucoup de détails à régler avant.

Le jeune homme avait sans doute senti le soubresaut du frêle corps de Mahelya. Ses grandes prunelles vertes était à présent posées sur le jeune Soldat. La jeune fille se voulait rassurant sans tout dévoiler mais sans mentir également. S'il y avait bien une chose qui insupportait la rouquine c'était bien le mensonge. Elle sourit donc avec chaleur à l'homme qui, elle l'espérait, allait partager sa vie.


- Voyez ! par exemple, Là c'était moi qui était perdue dans mes pensées. Mais, dorénavant, je vais faire attention et ne plus vous quitter, même par la penser, je préfère rester là bien encrée avec vous, plutôt que de déterrer de sales souvenirs.


Évidemment le mot "sale" employé n'était pas anodin. Bien entendu, c'est comme cela qu'elle se qualifiait elle-même après cette mauvaise rencontre. Par conséquent, elle avait laisser filtrer plus d'informations qu'elle ne l'avait désiré au départ. Pourvu qu'Ilia ne nota rien et que l'adjectif passe inaperçu. Qu'allait-il penser d'elle s'il apprenait la vérité maintenant ? Peut-être que "sale" serait à lui aussi le premier mot qui lui apparaîtrait.
Pourvu qu'il n'ait pas entendu.
Et de poser la tête contre l'épaule du jeune soldat.

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