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[RP] Pas besoin d'un guide, lorsque l'on a un Moulin !

Ilia
Le petit accès de colère de Mahelya amusa Ilia. Il avait remarqué que la jeune fille était à fleur de peau. Belle fleur et belle peau d'ailleurs, c'était-il dit.
Mahelya était, de son avis, un receptacle débordant d'émotion. Il se doutait donc qu'elle pouvait rire et pleurer rapidement, ce mettre en colère aussi.
A bien y regarder, ce que certains pouvaient voir comme un défaut était, pour lui, la principale qualité de Mahelya.

Le jeune soldat effleura la joue de Mahelya de sa main. D'un sourire, il souhaitait lui faire comprendre que tout allait bien.


- Partons donc en quête de cette fameuse matière première. Je vous l'offre volontier. Comme vous l'avez souligné, entre époux, on ne se fait pas payer.

Ilia déposa un baiser sur le front de Mahelya.

- Sachez, en outre, que votre ... Impulsivité, fait partie de vous. Je vous aime vous, entière, votre impulsivité et tout ce qui vous fait.
Ne souyez pas désolée. Et puis, j'ai mes petits défauts aussi.


Ilia se mit alors à rire. Pourquoi lui en aurait-il voulu?
Le jeune homme, bien qu'innocent dans beaucoup de domaines, savait se montrer fin psychologue.
Pour sceller ses propos et montrer à Mahelya son attachement indéfectible, Ilia déposa un autre baiser sur ses lèvres douces.

Ilia tira sur un fil qui dépassait de sa chemise. Il le déroula sur quelques centimètres et le cassa d'un geste sec.
En prenant un air un peu plus sérieux, il saisit délicatement la main gauche de Mahelya.
Le jeune homme fit alors le tour du poignet grâcile de la jeune rousse et y noua le bout de fil.


- Veuillez accepter ceci en gage de mon amour pour vous. Cela ne vaut pas une bague, certe, mais ce lien repésente mon coeur que je lie au vôtre.
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Mahelya
Et la douceur d'un Soldat de faire fondre le cœur d'une jeune fille esseulée. Comment pouvait-il se montrer aussi compréhensif et tolérant quand elle ne lui laissait rien passer ? Qu'un simple mot compris de travers par la Rouquine mettait le feu aux poudres et la faisait pleurer. Là il lui offrait un gage d'amour dont la simplicité n'égalait que sa signification. Mirant, la gorge nouée, son fin poignet à présent lier à jamais à Ilia par un simple fil blanc. Leurs familles pourraient bien s'opposer à leur union physique, mais jamais n'arriverait à briser se lien invisible qui maintenant était matérialisé au poignet de la Rouquine par un morceau du Blond. Et les larmes qu'elle avait si difficilement retenu entre ces longs cils roux, rebelles, s'échappaient à présent, perlant le long de ses joues. Que dire à un homme qui se déclare à vous, alors même que vous venez de le rabrouer ? Rien. Dans cette situation les mots ne suffisaient pas et leur sens serait bien superflue et désuet. Alors, poussée par un élan incontrôlable, La petite Étincelle au regard bien humide, se projeta en avant et s'invita dans les bras de son Soldat, nichant sa petite tête dans le creux en dessous de son épaule. Libre cours à ses sanglots trop longtemps retenus. Durant sa courte vie, elle n'avait vraiment pleuré qu'une dizaine de fois. Le petit corps s'agitait de soubresaut. Qu'importe cet état de faiblesse en public, aujourd'hui elle était elle !

Se hissant sur la pointe des pied, ce moment n'appartenait qu'à eux. Les lèvres purpurines s'approchaient doucement de l'oreille du Soldat. Serait-elle capable de dire ce qu'elle avait si longtemps ignoré ? Ces mots paraitraient-ils naturelle dans sa bouche de jeune fille. L’Étincelle se grandissait encore un peu. Son cœur battait à tout rompre. Devait-elle ? Ne devait-elle pas ? Et si elle en devenait ridicule ?
Le temps s'immobilisa sur la place du marché de Limoges. La cohue et le Brouhaha de la petite place n’existaient plus. Étrange que même entourée par une foule dense, elle ait la capacité de se sentir seule au monde avec lui. La lippe féminine frôlait le lobe de l'oreille masculine.


- Je vous aime Ilia.

Quatre petits mots pour changer toute la vision de la vie d'une jeune fille. Ils s'étaient envolé de sa gorge avec aisance. Purs. Sincères. Limpides. Aucune hésitation, juste une voix plus douce, plus posée, plus susurrée, pour que seul le Soldat n’entendent ses mots qui lui étaient destinés, et uniquement à lui. Doucement la Flammèche descend de son piédestal, pour retrouver la place si rassurante de sa joue contre son cœur à travers le tissus de sa chemise. Les émeraudes disparaissaient doucement derrière leur volet de chair tandis que l’Étincelle se laissait bercer par la beauté du moment...


- Huileuh d'oliveuh ! Peu chère !

Moui enfin ça c'était sans compter sur les marchands qui continuaient à commercer s’inquiétant nullement de savoir s'ils dérangeaient un couple d'amoureux. Tssss....
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Ilia
La déclaration de Mahelya avait ému Ilia.
Avec ces quelques mots, elle avait donner la vie dans le coeur chancelant du soldat.
Le souffle léger avait pénétrer l'oreille du jeune homme. Qu'il était doux de sentir la brise des paroles de la rouquine !
Un léger frisson parcouru le cou d'Ilia, de son oreille jusqu'à la base de sa gorge.

Lorsque Mahelya reposa ses talons sur le sol, Ilia se baissa alors.
Il amena son visage près du fin cou de la demoiselle. Il n'y déposa pas un baiser. Il se contenta de l'effleurer du bout des lèvres.
Il laissa une légère empreinte de son âme sur le corps délicat de la jeune fille.
Il lui glissa alors à l'oreille, plus une respiration que des mots.


- Je vous aime Mahelya

Ilia se redressa lentement. Il ne pouvait défaire son regard de celui de la rouquine. Presque triste d'amour, Ilia souriat. Il était heureux.
Difficile notion que l'heureuse tristesse ou, plus simplement, ou pas, d'un bonheur mélancolique.
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Mahelya
Le frêle petit corps s’abandonnait dans l'étreinte à la saveur de son acronyme : L'éternité. Ses lèvres parcourant son cou dans un frôlement léger dont de coutume seul le vent était capable d'assener, déclencha un frisson de la part de l’Étincelle. Les mots qu'il avait prononcé avait été, bien plus qu'entendus, marqués au fer rouge dans son Esprit. Laissant une marque indélébile et pourtant invisible. Sien. Il était sien. Naissait alors en ses entrailles ce sentiment de possessivité qu'elle n'aurait jamais penser pouvoir éprouver. Lui ! Nul autre pour partager sa vie. Lui ou personne. Dans cette bulle hors du temps et de l'espace qu'ils s'étaient crée, elle l'aimait, entière et sans réserve. Le silence s'imposait à eux. Puis leurs yeux, avides de se retrouver, s'approchaient lentement, s'accrochaient doucement, s'apprivoisaient savamment pour finalement s'épouser dans un regard où s'enlaçait la joie et la mélancolie. L'amour n'était-il pas inquiet par essence ? Elle avait mal d'aimer ! Aimer quelqu'un s'était inconsciemment se mettre en danger. Une acceptation de la douleur si par malheur ou choix l'aimé nous quittait. La Tristesse de commencer une vie avec Ilia. Commencer quelque chose signifiait indubitablement que cette chose avait une fin. La simple évocation de ce mot provoquait en elle un mal insupportable.

Les bras de la Flammèche enlacèrent doucement la Taille marqué du soldat. Un sourire s'esquissa sur les traits fins du visage aux tâches de rousseurs. L'amour naissant créait dans son sillage, la crainte. Elle avait peur. Mais la peur n'évitait pas le danger. Aussi tant que la Flammèche brillerait en compagnie d'Ilia, tairait-elle ses craintes perfides.


- Huileuh d'oliveuh ! qui veut deuh mon huileuh ?

Encore une fois, leur instant d'intimité était brisé par un commerçant insistant. A contre cœur, l’Étincelle détourna le regard de son Soldat, et posa ses sinoples hurlantes de colère sur la pauvre femme aux jarres en terre cuite. Nul besoin de parler semble-t-il les prunelles avaient été expressives. La provençal recula d'un pas avalant difficilement sa salive, avant de s'engouffrer et disparaitre dans la foule danse qui déambulait parmi les étals du Marché. Elle était comme ça l'Incandescente, un petit volcan capable de vous glacer le sang d'un regard. La magie du moment avait été brisée, mais les mots échangés tatoués dans son être. La fine main blanche, délicatement, sécha les larmes trainantes qui s'étaient attardée sur la peau au teint de perle de Mahelya. Lentement elle défit son étreinte. puis glissant ses petits doigts dans la main d'Ilia, elle prononça d'une voix douce, tranchant totalement avec le regard qu'elle avait eu il y avait à peine quelques instants.

- Mon beau Soldat ! Allons d'abord dans mon atelier je vous présenterai les tissus que j'ai moi-même tissés, l'on dit d'eux qu'ils sont de très grande qualité. S'ils ne vous conviennent pas alors nous reviendrons ici acheter la laine la plus douce qu'il soit. Quant à mon travail, vous ne savez si je suis douée ou pas. Regardait donc ma tenue de ce jours. Ce sont bien mes petites mains qui l'ont confectionnées.
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Ilia
Pauvre vendeuse d'huileuh !
La rouquine savait se faire entendre sans dire un mot, ça c'était sûr. Ilia eut un sourire amusé.

Ilia serra la main que Mahelya avait déposé dans la sienne. Elle voulait lui montrer son atelier. Ilia hocha la tête en signe d'accord.
Il allait en découvrir un peu plus sur celle qu'il aimait.
Il ne savait trop comment imaginer l'échoppe de Mahelya.
Ilia hésitait entre un atelier bien ranger où tout y avait une place bien défini. Il se disait, également, qu'avec un tempéremment comme le sien, l'inverse était possible.


- Je vous suis. A en juger par votre tenue, je vois que votre travail est des plus fin. Vous me ferez, sans nul doute, les plus beaux des habits.

Ilia avait une confiance aveugle dans Mahelya. Il se doutait bien de ses grandes qualités.
Un caractère bien trempé, une frimousse adorable, de la tendresse à en revendre, enfin juste pour lui la tendresse hein, Mahelya avait tout d'une artiste.
C'est donc serein qu'Ilia, accroché à sa dulcinée, marchait vers l'atelier de celle-ci.

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Mahelya
Durant tout le trajet vers son atelier, la jeune fille n'avait cessé de parler, expliquant l'histoire de chaque bâtiment croisé, révélant les noms des familles qui y logeaient. Leur péripétie les conduisit même à marcher le long de la superbe Cathédrale de Limoges. Doucement la main de la Flammèche raffermit sa prise sur celle d'Ilia. Déjà en temps normal cet édifice l'émerveillait mais maintenant qu'il pouvait avoir une autre définition, pour Mahelya, la fascination de la Maison du Très Haut n'en était que plus grande. Imperceptiblement le palpitant de l’Étincelle, battit plus fort. Lentement elle tourna la tête en direction de son promis, plongeant ses prunelles vertes dans les azures du Soldat.

- Peut-être nous marierons-nous ici ? Ce serait merveilleux ! Vous ne pensez pas ? A moins que vous ne préfériez que l'on se marie dans l'Eglise de Bourganeuf. Mais il ne faut pas oublier, de quelles familles nous venons et à n'en pas douter un mariage dans un édifice tel que la Cathédrale de Limoges serait parfait pour nous. Bien entendu c'est si et seulement si vous êtes d'accord, je n'imposerai rien.

Et la jeune fille baissa les yeux, voilà qu'elle se comportait exactement comme lors de leur première rencontre. Le rose vint pigmenter les joues délicates avant que quelques mots ne soient murmurer.

- Pardonnez-moi voilà que je recommence à trop parler. Pas un seul instant je ne suis restée en silence depuis que nous avons quitté la place du Marché.

La procession continua donc en silence, enfin presque. Puisque l’Étincelle n'arrivait pas à fermer son clapet. Bientôt ils arrivèrent devant la fierté de la jeune fille son atelier de tisserande. De sa poche, elle sortit une petite cléf et après l'avoir insérer dans la serrure, un petit tour et hop la caverne aux milles tissus s'ouvrait enfin. Tout était parfaitement ranger, hormis la table de travail ou un rouleau d'un bleu profond était déplié à coté d'un patron de chemise d'homme. Une commande qu'elle avait à honorer. Contre les murs, un arc-en-ciel de couleur égayait la pièce. Chaque étoffe rangée dans l'ordre de couleur. L’Incandescente adorait regarder ses stocks de tissus ainsi ranger, c'était d'ailleurs le brave Firmin rencontré plus tôt qui lui avait conseiller de les disposer ainsi. "Tes yeux seront plus à même d'harmoniser les teintes si devant toi elles sont toutes exposées" avait-il dit à la Rousselotte lorsque celle-ci l’avait informé de l'achat de son atelier.

Non vraiment l'endroit était parfait, et semblait être la propriété d'un professionnel exerçant ce métier depuis des années. La seule folie de la Rouquine était qu'elle avait entièrement tapissé les murs de la pièce d'un tissus de Rose anglaises, où rose ancien et vert pâle se côtoyaient parfaitement, mais pour le coup montraient bien que c'était une jeune fille qui officiait ici.

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Ilia
La cathédrale de Limoges se dressait, impérieuse, devant eux.
Magnifique et solennelle, la demoiselle de pierre imposait le respect à tous. La dame de foi, allongée de toute sa magnificience, semblait comme endormie, n'attendant qu'un simple prétexte pour réveiller son aardeur aristotélicienne.
Ilia resta bouche-bée. Il n'avait jamais vu édifice plus imprétionnant si ce n'était la Cathédrale de Chartres mais là, c'était une autre histoire.
Le jeune amoureux ne put s'empêcher de regarder sa promise en souriant.


- Ce serait le plus grand des honneur que de nous unir en cette cathédrale, ma douce promise.

Le jeune couple, puisque l'on pouvait les appeler ainsi, continua son chemin sous le regard protecteur de la gardienne de leur union.
Ils arrivèrent, donc, à l'atelier de Mahelya. Ilia ne fut pas déçu.

L'échoppe de la jeune demoiselle ressemblait bien à ce qu'il attendait. Tout y était ordonné, rangé, étiqueté, mis en place afin d'en assurer la plus grande fonctionnalité.
Ilia regardait Mahelya et put lire sur son visage de la fierté, en lui présentant l'antre de son art.
Un artisan se reconnait à son lieu de travail, un artiste à ses outil, pensa-t-il.
Ce n'était qu'un avis personnel, chacun sa façon de voir les choses.
La tapisserie, rose et vert, fit sourir Ilia.


- Je vous reconnaît dans ce lieu. De la fantaisie et de l'ordre, votre atelier vous ressemble. On se sent bien ici ... Tout comme je me sens à mon aise avec vous.

Pas de raison de ne pas complimenter sa belle. Toutes les occasions étaient bonnes pour cela.
Parfois surfaits ou ringards, Ilia aimait, tout de même, adresser des comppliments à celle qu'il aimait. Peu lui importait que cela semble ridicule aux oreilles non autorisées.
Quand on aime, c'est ainsi et Ilia aimait Mahelya.

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Mahelya
La Petite Rousse, au sourire éclatant referma la porte lorsqu'Ilia fut rentré. Nul besoin que les passants ne regardent et se montrent trop curieux. Là à l'abri des regards indiscrets, la jeune fille se hissa sur la pointe des pieds, glissa une de ses petites mains dans l'une de celle du jeune Blond, et à la commissure de ses lèvres, un baiser vint déposer. Notez que c'est toujours à la commissure des lèvres, la jeune Étincelle de bonne famille, ne pouvait se résoudre à embrasser son prétendant goulument avant leur union. Pudique, prude, chaste, Elle voulait rester pure pour le grand soir. Une fois la marque d'affection déposée sur le visage d'Ilia, la jeune fille se saisit de quelques bougies qu'elle alluma, on avait beau être en pleine journée, l'atelier disposaient de petites fenêtres, et bien qu'il soit éclairé, quelques lumières en plus n'étaient pas du luxe. Ses prunelles regardaient le travail qu'elle devait achever et qui attendait sur sa table à tisser, une petite grimace vint brouiller ses traits fins. Cette commande devrait attendre, le Soldat aurait la priorité. Ce dernier d'ailleurs découdrait son antre avec beaucoup d'enthousiasme semblait-il. Un fin sourire se dessina sur les lèvres purpurines de la Rouquine.

-Merci Ilia, je suis ravie que cet atelier vous plaise. De la Fantaisie dites-vous ? Je ne vois absolument pas de quoi vous voulez parler.

La finesse du sourire avait laissé place à une expression vraiment taquine tandis qu'elle finissait sa phrase. Bien entendu, que la petite Flammèche savait exactement de quoi parlait son promis. Il était rare de voir un atelier de tisserand tapissé, qui plus est par des motifs que l'on réservait d'ordinaire à une chambre ou une antichambre. Mais c'était sans compter sur la devise de Mahelya : "Quitte à travailler autant le faire dans un environnement où l'on se sent bien et qui nous donne l'envie d'y aller."
Limite, on aurait pu s'attendre à trouver des chaussons de laine dans un coin. Allez savoir, peut-être que la Petite Rousse les avait cachés dans un tiroir. Peut-être même avait-elle de quoi servir une infusion ou autre boisson à ses clients potentiels. Toujours est-il que derrière un paravent se trouvait deux fauteuils confortable et une petite desserte en chêne. L'accueil Client. Décider d'une tenue prenait du temps, parfois une éternité et il était toujours mieux d'être assis pour parlementer.

Pourtant, L’Étincelle ne proposa pas au jeune Ilia de s'assoir car déjà les émeraudes évaluaient les différents rouleaux de tissus apposés contre le mur. Après un rapide coup d’œil, elle avait jeté son dévolu sur des teintes rouges foncées. Le jeune homme avait le teint clair et les cheveux blond comme les blé, il fallait donc une couleur insolente pour le mettre en beauté. Concentration, mémorisation, action ! Rapidement elle se saisit d'un grand rouleau grenat, le déroula un petit peu et vint poser le tissus devant Ilia.


- Qu'en pensez-vous mon bel ami ? Ne trouvez vous pas cette couleur magnifique ? ne vous sied-t-elle pas parfaitement au teint ?...
Oh mais dites voir ! Avant tout chose il faut que je prenne vos mesures. Veuillez vous déshabiller s'il vous plait.


A peine la phrase achevée, que le pourpre vint colorer les joues aux tâches de rousseurs. Gênée la Flammèche balbutia.

- Euh, hum ... je voulais dire ... euh ... enlevez votre chemise ... hum.
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Ilia
Ilia déboutonna sa chemise. Il allait dévoiler son plus lourd secret.
Il n'avait pas peur, non, on ne pouvait pas dire ça.
Elle serait la seule ... La seule à savoir.
Etait-ce par amour? Bien sûr, comment cela pouvait-il être autrement?

Ilia défit, un à un, les lacets de sa chemise. Lentement il dévoila son torse. Prude, honteux.
Le jeune hommme avait une histoire, certe, il l'avait raconté et la raconterait à nouveau, oui très bien ... Mais personne n'avait encore vu les cicatrices.
Personne ne savait, encore, ce que sa mémoire cachait.

Tous, quelque part, nous avons dess marques de notre passé.
Tous, plus ou moins, nous sommes témoins de l'histoire et de la cruauté humaine.
Ilia en était le souffre-douleur.
Il en était l'étendard.
Le porte-flambeau.

La chemise toucha le sol, sans un bruit, pareille à une plume effleurant la rosée du matin avant de s'envoler, à nouveau, sous le coup d'un zéphir bref.
La peau du jeune soldat était comme marquée au fer rouge.
De son pauvre dos, à peine adulte, on ne voyait que meurtrissure.
Certe, ses absences de mémoire n'étaient pas dûes à un choc à la tête. Aristote et le Tout-Puissant réunis n'auraient pu résorber les cicatrices de son dos.

Des fers de plusieurs centimètres de large et d'une main de haut parcourait le dos du pauvre hère. Balafrant, creusant, labourant, la peau encore juvénile.
En avait-il seulement conscience?
Probablement pas, probablement pas assez ...

Et, c'est en toute innocence que le jeune soldat présenta sa peau meurtrie à Mahelya.


- Allez-y mon amour, prenez toutes les mesures que vous souhaitez. Mon corps est comme mon âme ... Entièrement à votre disponibilité.
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Mahelya
Le rouge sur les joues de la jeune fille laissa vite place à un teint blême et une expression effrayée. Effrayée ?! Oui mais pas par ce qu'elle voyait lentement se dévoiler devant ses yeux, mais par l'imagination des souffrances qu'il avait du subir. Un instant, La Petite Étincelle resta interdite, immobile, les prunelles émeraudes fixées sur les cicatrices d'Ilia. Le temps se suspendit dans l'atelier, vide temporel où nul ne bougea pas même un cil. Puis délicatement la petite main blanche se saisit du ruban à mesure qui était posé sur la table de travail. Toujours sans un bruit, la Flammèche s'approcha du beau soldat et prit les mesures de sa silhouette, le torse d'abord. Tous les chiffres ainsi collectés étaient ensuite répertoriés au fusain dans un petit carnet dissimulé jusque là à la ceinture de la demoiselle. Elle commença par le torse puis finit par le dos. Un tabouret était utilisé pour les mesures du haut. Aucun mot ne fut échangé. Un bout de quelques instants, la tâche était accomplie, pourtant Mahelya resta dans le dos d'Ilia.

Son frêle corps s'approcha doucement de celui du soldat jusqu'à le frôler. Les doigts fins se posèrent alors sur la première courbe plus pâle et d'un bout à l'autre la parcoururent dans une caresse à peine plus prononcée que celle d'une plume. Une fois fait elle vint déposer ses lèvres purpurines sur la peau abîmée, y déposant un baiser.


- Ilia ?! Est-ce que cela vous fait-il mal encore ?

A peine d'un murmure la Rouquine avait osée briser le silence quasi- religieux qui régnait à présent dans son échoppe. Juste un souffle glissant sur le cou d'Ilia. Partage donc tes souffrances avec Elle, Ilia ! Une autre cicatrice et le rituel de la jeune fille recommença. Ainsi de suite jusqu'à ce que toutes les marques soient soignées virtuellement par l'amour qu'elle lui portait. Des larmes discrètes s'étaient échappées des cils roux, roulant silencieusement sur les joues de l’Étincelle. Tant de souffrances devant ses yeux encore innocents, étalées par l'homme qu'elle aimait. Une fois de plus, le silence était tombé. Toujours installée dans son dos, la jeune fille s'approcha encore, glissant ses petits bras autour de la taille du soldat et nichant son visage contre ses omoplates. Peut-être sentait-il l'humidité de son visage contre sa peau dénudée, mais qu'importe. Elle voulait simplement qu'il comprenne qu'elle était là, pour lui, avec lui, tout contre lui.
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Ilia
Ilia sentait Mahelya contre son dos. Elle l'avait enlacé de ses bras fin.
Qu'il était doux, pour le jeune homme, de sentir son aimée contre ses blessures.
Elle avait embrassé sa douleur. Existait-il plus belle preuve d'amour?
Ilia était ému par les démonstrations de la jeune rouquine.

Elle était là, près de lui, le visage appuyé contre les marques de son passé.
Ces blessures qui l'avait tellement embarrassé, elles n'étaient plus rien aujourd'hui.
Avec de simples caresses et baisers, Mahelya avait su guérir les atroces douleurs d'antan.
Elle s'inquiétait pour lui. Ilia eut une larme qui s'accrocha au bord d'un de ses yeux.


- Non, pas physiquement tout du moins ... Pour le peu qu'il restait de douleurs en ma tête, vous les avez chassées en les embrassant.

Ilia se tourna lentement afin de ne pas empêcher Mahelya de le garder dans ses bras. Il plongea son azur dans ses émeraudes.
Le jeune soldat caressa la chevelure coiffée de Mahelya.
Il fit un sourire à sa promise.


- Vous êtes le baume de mon corps et de mon âme.
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Mahelya
Les fines perles d'eau salées s'échappaient, rebelles, des cils de la Rouquine tandis qu'Ilia se mouvait de façon à se retrouver en face d'elle. C'était cruel, c'était terrible de voir ainsi son dos mutilé mais la scène avait tout de même quelque chose de sensuel, là, dans l'intimité de l'Atelier d'une Étincelle. Heureusement qu'ils étaient seuls, qu'aurait dit la Mère de la Flammèche en la voyant ainsi lové dans les bras d'un soldat, plus âgé qu'elle qu'elle n'avait finalement rencontré que quelques jours auparavant ? Elle n'aurait pas apprécié et pour sur, elle n'aimera pas du tout lorsque Ilia viendra lui demander la main de la Rousselotte. Un soupire s’échappa doucement de la gorge féminine tandis que le jeune Blond glissait ses doigts dans sa chevelure de Flamme. Subitement apaisée, elle ferma les yeux un court instant, pour profiter pleinement de ce moment de tendresse.

- Je ne suis pas un Baume Ilia. C'est juste que .. Savoir que vous avez enduré tout cela, et que vous étiez seul à ce moment. Enfin ... ça me brise le cœur... Et j'essaie comme je le peux d'apaiser votre douleur...
Mais, je ne suis pas un baume... Plutôt une source d'ennuis pour vous. Oh mon beau Soldat pensez-vous que nous y arriverons ?


* Oui penses-tu qu'on arrivera à s'imposer au monde ? Un imposer nos sentiments à nos familles respectives. Rassures-moi Ilia, je si suis fragile, là dans tes bras. *
Tout était si nouveau, tout était si bouleversant, tout était si compliqué... L’Incandescente l'avait bien dit qu'elle ne voulait pas grandir, que les histoires d'adultes étaient compliquées, qu'elle préférait rester enfant ! Malheureusement la vie cabotine ne laisse pas le choix, et c'est ainsi que lorsqu'elle ne s'y attendait pas un jeune soldat se retrouva sur sa route. Effondrant son univers et déstabilisant ses certitudes mais lui ouvrant un monde de nouvelles découvertes. Doucement, mentalement, la Petite Étincelle essayait tant bien que mal de se reconstruire un petit équilibre pour cesser ainsi de vaciller.

L'amour était sans doute la plus belle découverte du voyage dans lequel Ilia l'avait emporté. Mais l'Amour avait un coté sombre aussi. Une sorte d'antithèse qui l'accompagnait partout. Un frère jumeau maléfique qui se manifestait toujours quant tout était parfait. Et qui d'un coup vous faisait passer du rire aux larmes sans vraiment que vous ne compreniez pourquoi. Car aimer c'était aussi craindre de perdre l'être aimé. Et tout ceci étaient bien des choses auxquelles n'avait jamais été confrontée la jeune Flamme. Ne sachant pas comment réagir lorsqu'elle était ainsi en proie aux doutes, elle fit ce qu'elle savait faire : Travailler.

La gorge nouée, elle se défit doucement de la douce étreinte de son soldat, balayant par la même occasion d'un revers de la main, les larmes qui s'étaient que trop attardées sur ses joues pâles. Elle tenta un sourire qui ne devait en fait tromper personne. Et comme le vent change de direction aussi facilement que l'indique la girouette sur les toits de chaume, Mahelya changea de conversation.


- Que pensez-vous du Rouge foncé ? sinon, le Rouge fraise vous irait également, par contre si j'étais vous j'éviterai les pourpre et frambroise, bien trop bleutés comme couleur.
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Ilia
Ilia regarda Mahely s'affairer au choix du tissu. Elle testait, analysait, comparait les couleurs et les étoffes.
Ilia la laissa faire. Il avait bien senti que la jeune rousse avait besoin d'un peu de solitude.
Il voyait qu'elle avait besoin de s'occuper l'esprit ailleur.


- Faites vos choix Mahelya. J'ai confiance en vos goûts et vos qualités de tisserande.

Ilia se dirigea vers une fenêtre. C'était son truc à lui. Quand il devait réfléchir, il regardait le ciel.
Il comprenait les doutes de Mahelya. Il ne l'aurait jamais avouer mais, lui aussi, redoutait les épreuves du futur.
Pourtant, Ilia savait qu'ils s'en sortiraient.


- Je n'ai aucun doute.

Ilia se retourna vers Mahelya, dans ses yeux pouvait se lire une détermination farouche.

- Nous avaons surmonté, l'un et l'autre, bien des difficultés. Ensemble, rien ne peut nous arrêter.

Le jeune soldat s'approcha alors de Mahelya. Il l'enserra dans ses bras, l'empêchant de s'affairer plus à son travail.
Il se pencha et glissa à son oreille.


- Je vous aime. Personne ne pourra changer cela.
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Mahelya
Rien de tel que de s'occuper l'Esprit pour ne pas penser ! Elle examinait, mesurait, réfléchissait, comparait... L’Étincelle avait déjà sorti quatre à cinq rouleau de tissu et de rouge différents, essayant de pousser au loin et avec force les idées qui l'avaient subrepticement submergées un peu plus tôt. Oh elle avait bien senti qu'Ilia s'était déplacé, mais encore à fleur de peau, elle n'avait pu se résoudre à poser les yeux sur lui. Concentration ! Réflexion ! Rien d'autre, pas de distraction sinon, elle allait fondre en larmes.
Cependant malgré toute la volonté de la Flammèche les mot du jeune Soldat transpercèrent son Esprit et s'y logèrent aussi confortablement que dans un écrin. Quant il vint la rejoindre pour la prendre dans ses bras et lui murmurer tout bas qu'il l'aimait, l'émotion fut beaucoup trop intense pour la jeune fille, qui rappelons-le ne dormait quasiment jamais. La tête lui vrilla et elle sentit ses petites jambes se dérober.
Ce ne fut pas un malaise, juste une faiblesse, une vrille, un vacillement de la Flammèche... Pourtant elle s'abandonna dans les bras de son beau Blond, le cœur palpitant comme jamais déjà quelques goutte de sueur faisaient briller son front pâle. Crise d'angoisse.


- Ilia ... pouvez-vous m'assoir s'il vous plait ... je ... je ne ... me sens pas ... très bien ...


Voilà ce qui arrive quand un être non préparé à cela, ressent subitement une passion démesurée pour quelqu'un. La Rouquine n'était pas préparer à cette passion dévorante qu'elle ressentait pour Ilia. Ni à toutes les conséquences qu'elle impliquerait d'ailleurs. Etait-il possible d'être déjà si fatiguée alors qu'elle était si jeune. * Pauvre Chérie et dire que ta vie ne fait que commencer. Tu connaîtra bien d'autres tourments, tu sais. *
L’Incandescente avait fermé les yeux et essayait de retrouver son souffle, essayait de respirer, essayait de mettre en place ses idées. Doucement alors, les émeraudes se plongèrent dans les azures du Soldat.


- Puis-je ... verre d'eau ... Oui ce n'est pas facile de se livrer. - Ilia, s'ils refusent, enfuyons-nous... Partons... Loin... Voyez vous-même dans quel état je suis rien qu'à l'idée de vous perdre...

Elle aussi montrait preuve d'une détermination farouche.

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Ilia
Ilia aida la jeune rouquine à s'asseoir.
L'état de fatigue de sa bien-aimée l'inquiétait mais il préférait s'occuper d'elle sans rien dire.
Il remplit un verre avec l'eau d'une cruche posée non loin.
Ilia revint vers Mahelya. Le jeune homme ne souriait plus.
Il tendit le verre à la jeune fille.


- Votre état m'inquiète mon adorée. Vous devriez vous reposer un peu.
En ce qui nous concerne, soyez sûre que je vous suivrais où que vous décidiez d'aller.


Ilia posa ses mains sur les épaules de Mahelya.
Il entreprit un massage, appuyé sans être forcé. Il avait appris ce genre de gestes lors des joutes.
Il avait vu un page s'occuper de son maître ainsi et lui avait demandé de lui enseigner.
Il n'y avait rien de tel pour détendre une personne
.

- Rien ni personne ne nous séparera.

Le jeune soldat continuait, lentement, à pétrir les épaules de Mahelya.
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