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[RP] Pas besoin d'un guide, lorsque l'on a un Moulin !

Mahelya
L'eau, clair, pure fraiche fut salvatrice dans le gosier de la Demoiselle. Un doux remède à ses palpitations. Voilà que c'était la première fois qu'elle explorait vraiment les tourments de l'amour et à vrai dire elle n'était pas vraiment pressée de renouveler l'expérience. Bon il est vrai qu'elle commençait aussi à fatiguer la jeune fille. Les prunelles vertes se levèrent sur le visage d'Ilia, elle lui sourit tendrement. Presque remise de son émoi, l’Étincelle prit alors la parole.

- Me reposer dites-vous ? Oui, j'y songerai probablement un jour. Pour le moment j'ai pris des engagement et je compte bien tous les tenir, même si je doit finir alitée, je continuerai d'écrire, d'envoyer mes idées au conseil. Il est hors de question que je n’honore pas l'engagement que j'ai pris en acceptant de siéger au Conseil. Je ne deviendrais jamais une "coureuse de titres et de couronnes". J'estime que les Limousins et Marchois méritent mieux que cela et c'est ce que j'aime chez la Comtesse Seleina. Elle va me manquait. Savez-vous qu'elle fait une pause politique ?

Au moins l'avait-il sorti de sa léthargie par une simple phrase. Les joues rougissantes, elle baissa doucement le regard. La Flammèche était ainsi, c'était une passionnée. Le jeune Soldat quant à lui se mouva de façon à se trouver derrière elle, et commença à lui masser les épaules. Embarrassée, la Rouquine reprit.

- Pardonnez-moi, j'ai tendance à m'enflammer rapidement lorsque je parle de choses qui me tiennent à cœur... Vous avez du le constater, n'est-il pas ? Parce qu'il en va de même lorsqu'il s'agit de nous...

Petite pause dans son monologue, ses joues n'étaient plus roses mais bien pourpre. Posant sa main blanche parée du lien unissant leurs cœurs, sur celle d'Ilia qui s'affairait toujours à détendre ses chairs et muscles, elle continua d'un ton plus posé mais ...

- Vous avez raison. Mon Bel Ilia. Nous concernant, rien ni personne ne nous séparera. Et si battons dans les roues l'on nous met, alors je prendrai les décisions qui s'imposent à ce moment là.

... Sans appel. L’Étincelle faisait preuve d'une détermination sans pareil. Elle savait déjà quelles options s'offraient à elle, elle espérait juste ne pas en arriver là. Mais son choix serait le beau Soldat. Une passion pareille dévore l’âme et le cœur quand elle est contrarié. Enfin, elle réfléchirait à tout ceci si le cas se présentait, pour le moment ne devait-elle pas passer une bonne journée avec un beau Soldat ? Tsss elle avait quand même le don de dramatiser toujours la situation. Là, sous les bons soins d'Ilia, elle retrouvait sa gaité et sa force habituelle. La Flammèche était prête à soulever des montagnes. Doucement elle pivota son visage aux tâches de rousseurs, faisant virevolter ses boucles rousses.


- Ilia, je ne sais ce que vous pratiquez sur mes épaules mais cela me fait le plus grand bien. Puis d'un air faussement suspicieux, la Rouquine ajouta Êtes-vous Sorcier ou Magicien ? N'usez point trop de votre art sur d'autre, je risquerai d'être fortement jalouse. Pour la dernière partie de la phrase par contre, il était évident qu'elle ne plaisantait pas la petite Flamme. Je resterai bien ainsi sous vos mains expertes pendant des heures, mais, n'avons-nous pas une chemise à tisser ?
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Ilia
Ilia fut amusé par la, possible, jalousie de Mahelya. A la réflexion, lui aussi serait, probablement jaloux dans pareil cas.
La jeune fille pouvait se rassurer, il n'était ni sorcier ni mage, et encore moins volage.
Le jeune homme préféra ne pas relever. Après tout, se justifier n'était-il pas un semi-aveu de culpabilité ... Enfin bref.


- En effet, il me semble que le but premier de notre venue était une chemise.

Ilia sourit alors. La jeune fille s'afférait, reprenant sa tâche.
Elle était inarrêtable.
La détermination de Mahelya impressionnait Ilia.
La jeune rouquine ne payait pas de mine. Frêle et pâle, on avait surtout envie de la couver.
Pourtant, elle imposait le respect.

Ilia savait qu'il ne pourrait jamais se mettre entre elle et ses devoirs. Il le comprenait tout à fait.
D'ailleurs, n'était-il pas aussi déterminer lui-même?
Probablement moins que Mahelya mais il avait des projets également.

Leur avenir promettait d'être mouvementé.
A eux deux, ils allaient certainement accumuler moultes occupations.
Cela ne les empêcheraient pas de se voire, certe non.
Comme l'avait assuré Mahelya, ils sauraient, tout le deux, prendre les décisions qui s'imposeraient à eux.

Ilia repensa soudain à la réflexion de la jeune fille à propos de la Comtesse.


- La Comtesse va faire une pause politique? Tiens donc, qu'entendez-vous par là?
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Mahelya
Le ruban mesureur était déplié, la pair de ciseaux glissait joyeusement sur l'étoffe, le fil et l'aiguille déposés sur la table de métier. La petite Flammèche s'activait là dans son atelier. Passant, enfilant, défaisant, recousant l'étoffe sur la silhouette du beau Soldat. Nous ne dirons pas que parfois, elle s'accordait l'honneur de laisser courir ses doigts fins sur les lignes musculeuses d'Ilia. Non nous ne le dirons pas, c'était pour son travail. Rien de plus. Évidement... Mais malgré ses quelques instants de distraction la petite Rousse n'en restait pas moins une sacrée professionnelle.
En temps normal elle prenait un patron et réalisait une taille standard, mais pour les baux yeux azurés elle ferait du sur mesure. L’Étincelle avait opté pour une étoffe légère, rouge brique, parfaite pour l'été. Et quand l'hiver reviendrait, elle aurait toujours la possibilité de la doubler avec du cuir, le plus fin et de la meilleure qualité qu'il soit. Le Blond serait assurément magnifique !
Appliquée, elle était en train de coudre la manche quand Ilia l'interrogea sur une autre passion : La Comtesse.


- Vous savez, mon beau Soldat, voilà six moins que la Comtesse Seleina se donne sans compter au Limousin et à la Marche. Présente nuit et jour, et de ce que j'en ai vu, elle n'est pas tout le temps aidée. Ne trouvez-vous pas qu'elle semble fatiguée ? Oh pardon suis-je bête ... Vous ne devez pas la voir autant que moi. Je la trouve épuisée, j'essaie de faire de mon mieux pour la déchargée...
Toujours est-il qu'elle ne s'est pas présenté cette fois-ci, et vu le peu de temps qu'il reste avant les élections je doute qu'elle le fasse.


Et de reprendre un peu sa respiration avant de poursuivre, un peu plus émue qu'à l'ordinaire.

- Elle va me manquer, peu de gens sont à même de lui succéder. J'ai bien peur que son départ n'entraine dans son sillage, une guerre de Couronne...

Alors qu'elle parlait encore, la Rouquine monta sur le tabouret afin de faire essayer à Ilia la première réalisation, cousue grossièrement pour le moment évidement, juste savoir si elle ne s'était pas trompée dans les mesures.

- Essayez de ne pas bouger, je ne voudrai pas vous piquer avec mon aiguille... Un sourire dans la voix. - Bon dites-vous bien que ce n'est pas finit, c'est juste pour vérifier que je sais prendre des mesures. Je finirai de la coudre ce soir et demain matin, vous la ferez porter par un apprenti.

Les mesures étaient parfaites, La Flammèche descendit alors de son petit tabouret se recula un peu afin d'avoir une vision d'ensemble. Penchant la tête à gauche, puis à droite, remuant le bout de son nez, signe qu'elle était en pleine réflexion, soudain elle tapa dans ses mains et s'écria.

- Parfait ! Cela vous va très bien ! et la Couleur ... une merveille. Mais ! et Soyez honnête !!! J'y tiens !! Comment vous sentez-vous dedans ?

Les prunelles scrutatrices se posèrent alors sur le visage d'Ilia. Attention ne me mentez pas !
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Ilia
Ilia se mit à rouler des épaules. Il balança ses bras à droite puis à gauche, fit maints gestes et mouvements d'articulation.
Le tissu ne lui collait pas à la peau, ni ne semblait trop lâche.
Le jeune soldat se sentait à son aise dans la chemise en travaux. Rien ne semblait entraver le moindre de ses gestes.

Ilia afficha un large sourire et hocha la tête en signe de satisfaction.
Il toucha le tissu. Il lui apparut doux et agréable.


- Travail de maistre mon adorée. Je me sens comme habillé de plume. Pour peu je m'envolerais.

Ilia fit quelques pas et quelques autres mouvements. Tout se passait à merveille.
Un soldat, avec des habits qui ne le dérangent en rien, est bien plus à l'aise pour crapahuter.
Sûr, il ferait des envieux à la caserne.

Le jeune blond se tourna alors vers sa promise.

- Prenez votre temps mon aimée. La Comtesse est, peut-être, fatiguée mais vous ne me semblez pas être dans meilleure disposition.

Ilia se repositionna devant le tabouret et leva les bras afin que Mahelya puisse lui ôter sa chemise.
Il ne l'aurait pas fait de lui-même, de peur de l'abîmer.


- Et si nous allions prendre quelque rafraîchissement en taverne? ... ou ailleurs, peu m'importe le lieu à vrai dire.

Ilia pensait qu'un peu de relâche ferait du bien à la jeune rouquinne. Il n'aspirait qu'à lui changer les idées et à la faire se détendre un peu.
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Mahelya
Les prunelles émeraudes se tournèrent vers Ilia. L'amour avait bien des conséquences que la jeune fille n'avait pas prévues, notamment de faire naître dans ses entrailles un petit démon qui grognait lorsque son aimé émettait l'hypothèse de "s'envoler". Car qui disait s'envoler, disait nouvelles rencontres, et qui disait nouvelles rencontres disait femmes. Et ça c'était tout bonnement pas envisageable pour la Flammèche. Angoisse et apprentissage de l'Amour, ses certitudes et ses doutes... Perfide et vicieuse Jalousie, ce désir de posséder exclusivement et d'avoir peur d'être trahie. Et le petit démon grognait doucement, longuement, interminablement.
Le regard de la jeune fille se voulait neutre, mais l'était-il vraiment ? Elle même était incapable de l'affirmer. Pourtant elle ne pu rester muette plus longtemps. Et c'est en prenant un air faussement détaché, et en évitant soigneusement le regard azuré de son Soldat, qu'elle parvint, la gorge serrée, à murmurer.


- Ne vous envolez pas trop loin de moi quand même.
Et d'agrémenter la phrase d'un sourire tendre, même si les prunelles lançaient malgré l’Étincelle un avertissement au bel Ilia. Attention à ce que tu fais jeune Soldat, pendant tes campagnes en Limousin et Marche.

Mais le volcan qui couvait sous la surface policée de la Jeune fille, redevint ce petit mont inoffensif lorsque Ilia s'inquiéta de son état de fatigue. C'était ça aussi l'amour une sorte de grande courbe avec des sommets et des gouffres. Il devenait de plus en plus aisé de passer des larmes aux rire, sur un simple mot, geste, silence de son Aimé. La petite Flammèche redevenue Étincelle pour sourire franchement à son beau Blond.


- Rassurez-vous ! je me porte comme un charme. Enfin il est vrai que tout à l'heure j'ai eu un instant de faiblesse, mais je vais beaucoup mieux pour l'instant. Et puis je sais que je peux compter sur vous pour me rattraper si je tombe.

Montant sur le tabouret à nouveau, la Rouquine retira avec grand soin l'étoffe que formait la future chemise d'Ilia. C'est vrai qu'il était somptueux dedans, mais il faut bien l'avouer sans aussi, il était agréable à regarder, finement musclé pas encore à outrance et pourtant à n'en pas douter ses séances d'entrainement à la COLM dessineraient à merveille chaque courbes musculeuses. Instantanément les joues de la jeune fille se pigmentèrent de rose à la simple formulation de cette idée dans son Esprit. Pensée, bien peu aristotélicienne dans la cervelle d'une jeune fille de bonne famille. Pour qu'Ilia ne remarqua rien de son émoi elle baissa le yeux, fixant ses émeraude sur le sol, et balbutiant comme une enfant pris en fla-grand délit de bêtise.

- Je euh ... vous rhabiller ... hum ... oui ... rafraichir ... bonne idée ...


Voilà Ilia, Il y a les mots, débrouilles toi pour remettre les idées en place.

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Ilia
Elle bafouillait. Ce n'était pas vraiment dans ses habitudes.
Bien sûr, elle rougissait souvent. Le rouge devait être une de ses couleurs préférées.
Ilia sourit à cette idée.
Ils étaient complémentaires, lui qui préférait les couleurs froides.

En y réfléchissant un peu plus, on s'apercevait, qu'en effet, les deux amoureux étaient complémentaires.
Elle flamboyante, à fleur de peau, étincelante et lui, plus réservé parfois silencieux.
Le froid et la chaleur s'attirait donc autant que l'azur et l'émeraude. Et vice versa.

Ilia tenta de remettre les paroles de Mahelya dans le bon ordre.


- Alors donc ... Je ... Me rhabille ... Et nous allons nous rafraîchir ... C'est une bonne idée
Ma traduction est-elle la bonne mon adorée?


Ilia s'amusait. Il s'amusait mais ne se moquait pas. Le genre de tendre amusement qu'un amoureux peut ressentir.
Après tout, l'amour rend aveugle mais pas que ça. Ca rend sourd aussi ... A moins que ce ne soit autre chose ... Enfin bref, ça fait entendre ce que l'on veut.
Et surtout, tout devient, subitement cro meugnon.

Ilia en était à ce point. Il trouvait tout ce que faisait Mahelya issu d'un génie inspiré par le Très-Haut.
Et toutes les maladresses de la jeune rouquine ... et bah, elles étaient toutes cro meugnonnes.

Ilia se rhabilla donc, les yeux rivés sur la beauté fatale de sa douce.

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Mahelya
Et de rougir plus encore à la remarque de son cher Ilia. Le jeune homme avait parfaitement reformulé les idées qui s'étaient emmêlée dans son esprit. Esprit qui rappelons-le avait été envahis juste auparavant par l'image du Soldat blond torse nu ce qui ne devait pas être coutume dans l'esprit pur et chaste d'une jeune fille de bonne famille. Dédramatiser la situation, voilà ce que devait faire la Petite Étincelle pour ne pas bafouiller plus encore et se rendre ainsi totalement ridicule... ou pas. Le regard vif et vert se releva doucement, pour finalement se sceller à celui d'azur. Un sourire amusé pour se donner un semblant de contenance avant d'ajouter de sa voix cristalline.

- C'est exactement ce que je voulais dire ! Vraiment avec vous je n'ai presque plus besoin de parler... Mais rassurez-vous je ne cesserais pourtant jamais d'être un petit Moulin.

Le gloussement de la jeune fille, qui s'en suivit, fut des plus charmants. Au moins avait-elle essayer de rebondir sur les sobriquets qu'il lui avait donné précédemment et de ne pas se noyer dans ses balbutiements.
Ca c'était fait !
Délicatement, elle rangea le rouleau de tissus, tout son petit matériel rejoint la trousse de cuir dans lequel il était conservé. En moins de temps qu'il ne le faut pour l'écrire, l'atelier avait retrouvé son ordre et son organisation. Seul restait la chemise sur la table de métier, dès ce soir elle la finirait. Pour l'heure cependant, les deux jeunes gens avaient envie de profiter de la présence de chacun, rares moments volés où ils pouvaient se connaître, se reconnaître, s'apprivoiser et se rapprocher. La flammèche devant la porte conduisant à l'extérieur se retourna vers son Ilia.


- Alors pour la taverne je peux vous proposer l'Astaroth III, c'est .... Ah non non non !!!! Pas celle-là ! c'est la taverne de ma Mère et de ma Tante, cette dernière risquerait de nous voir et je ne suis pas sûre qu'elle apprécie vraiment. On pourrait peut-être aller à la taverne municipale ? La Porcelaine d'Aristote est son nom. Je pense que nous y serons bien, elle est peu fréquentée à cette heure... Mais avant que nous sortions...

Les mots restèrent en suspend, là dans le silence de l'échoppe. Émeraudes versus Saphir. La jeune fille s'approcha d'un pas de son Soldat, lentement, et se hissant sur la pointe des pieds, les lèvres purpurines vinrent déposer un doux baiser à la commissure des lèvres d'Ilia.

- Je devait faire ça ... Ce sera peut-être le dernier de la journée.

Un murmure, un souffle, juste une caresse échappée des lèvres de la Rouquine. Doucement, elle se recula et son visage fin aux tâches de rousseurs s'illumina d'un magnifique sourire.

- Prêt ?
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Ilia
Un douce brise se déposa sur le bord des lèvres d'Ilia.
Il ne put retenir un sourire. Que ce baiser était savoureux !
Si cela avait été lui, il aurait probablement pris Mahelya à bras-le-corp pour lui adresser un baiser plus fougueux.
Retenue était de rigueur, retenue, toujours retenue. Lassant mais essentiel.

Le dernier de la journée? Argh, cruelle désillusion !
Il était, pourtant, nécessaire qu'ils se montrent mésurés en publique.
Leur amour, s'il n'était pas un secret d'état, n'était pas fait pour être divulgué. Par pour le moment.

Ilia hocha la tête, souriant.


- Prêt.

Il se demandait où Mahelya le mènerait. Elle lui avait parlé de diverses taverne dont une à éviter.
D'après la jeune femme, ils se rendraient à "La Porcelaine d'Aristote". Nom peu commun pour le jeune soldat mais qui éveilla son intérêt.
Limoges était, certe, un haut lieu, si ce n'était LE lieu, de la porcelaine. Il voyait cependant mal ce qu'Aristote venait y faire.
Probablement était-ce un don fait à la ville par sa Grâce Divine.

Il restait, malgré tout, une question.


- Pourquoi "porcelaine" lorsqu'il s'agit d'une taverne? Pourquoi pas la "barrique" ou le "tonneau"? Certe moins romantique mais plus adéquat non?
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Mahelya
La symphonie des éclats de rire de la jeune fille raisonna dans l'atelier alors que la porte de ce dernier s'ouvrait sur l'extérieur. Adieu moments d'intimité, complicité partagée, jalousie maladive, regards intenses, larmes et autres rires. Leur cocon disparaissait à la lumière du Soleil. Dur retour à la réalité. Au moins restaient-ils ensemble encore un peu cette après midi.

- Je ne sais pas du tout pourquoi elle s'appelle "Porcelaine" et non "Tonneau ou Barrique" C'est la taverne municipal, si nous y rencontrons le Maire, Messire Erabal nous pourrons toujours nous renseigner auprès de lui.

Doucement la porte se referma derrière les jeunes "aimants", abritant leur lieu de rendez-vous secret, des regards indiscrets, des curieux et des passants. Leur alcôve d'intimité préservée par une lourde porte en chêne ouvragée. Doucement la Rouquine virevolta et se mit en marche accompagnée du Beau Soldat. Bien évidement aucun geste tendre n'était échangé dans les rue de Limoges, mais l’Étincelle ne pouvait s'empêcher de lancer de temps à autres des œillades appuyées sur la silhouette d'Ilia. Le premier homme qu'elle avait vu torse nu. Le premier homme qui la prenait dans ses bras, torse nu. Le premier homme qu'elle aimerait voir torse nu toute sa vie ... Hum ... Bref ... Dois-ton préciser que les joues de la Rousselotte ont précisément rougi à cette pensée ? Non...
L'air de rien dans l'atmosphère renfermée d'une échoppe de tisserand, il s'en était passé des choses entre les deux amoureux. Heureusement que personne ne les avait surpris. A n'en pas douter ça aurait fait scandale. C'est au chant de ces douces pensées, qu'avançait la petite Flammèche. Aujourd'hui encore elle avait découvert son jeune Soldat, aujourd'hui encore elle savait que c'était avec lui qu'elle désirait faire sa vie.

Les rayons de lumière faisaient scintiller la chevelure de flamme de l'Incandescente, lui conférant alors un éventail de reflets rouge, or et cuivré. De la lave en fusion. En tout cas il faisait aussi chaud que prés d'un Volcan. L'air était étouffant et dans sa robe viride la jeune fille commençait sérieusement à avoir chaud. Au moins l'atmosphère feutrée d'une taverne leur apporterait un peu de fraicheur. Heureusement l'auberge municipale était en vue.


- Et bien je ne peux nier qu'un verre bien frais me fera le plus grand bien. Il commence à faire très chaud. Oh !!!.... Nous pourrions profiter de la taverne pour nous sustenter, qu'en pensez-vous ? Ils doivent bien proposer un plat du jour, et leur pain est toujours très bon !

Elle s'arrêta donc brusquement, pivota doucement et plongea ses sinoples dans les azures.

- Acceptez-vous de partager un repas en ma compagnie ? ... Encore je veux dire !
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Ilia
Un repas en sa compagnie? Quelle question? Comment pouvait-il refuser cela?
Ilia rêvait d'un repas en tête-à-tête avec sa belle.
Depuis leur collation près du lac, le jeune soldat ne pouvait manger sans penser à Mahelya. D'ailleurs, il n'avait pas manger.

Ilia acquiesça d'un signe de tête et d'un sourire.
Bien sûr, une taverne pouvait être moins romantique qu'un lac isolé au coucher de soleil. Quoi que. Allez savoir, peut-être que la taverne municipale offrait un cadre agréable.
Devant la foule amassée autour d'eux, Ilia se pencha à l'oreil de Mahelya.


- Un repas en votre compagnie, une vie également, tout ce qui peut se faire en votre compagnie me serait agréable ... Sans doute la torture aurait-elle un léger goût sucré si elle était causé par vous.

Ilia eut un sourire de contentement. Il ne doutait pas que sa petite réplique aurait un effet sur Mahelya.
L'amour, ha, l'amour. Comment voulez-vous y résister? Stupide hérésie que l'envie de repousser un sentiment si intense.
Cet amour là était passion, était brûlure. Marqué au fer rouge du nom de Mahelya, Ilia sentait son esprit l'abandonner.
Toute résistance aurait été futile et dérisoire.


- Laisse toi abandonner jeune homme. Tu ne peux plus rien y faire. Mahelya te possède et il n'y aucune échappatoire possible, criait sa conscience à Ilia.
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Mahelya
- Alors ce que vous venez de dire tombe parfaitement bien ! Voyez-vous j'avais l'intention de devenir Tortureuse professionnelle. Et je cherchais bien évidement un cobaye mais puisque vous vous portez volontaire c'est parfait.

La jeune Rouquine avait gardé son sérieux tout le temps de sa tirade, mais lorsque les émeraudes s'aventurèrent sur la silhouette du Jeune Soldat, elle ne put réprimer plus encore son hilarité. C'est donc un éclat de rire cristallin qui l'accompagna lorsqu'elle ouvrit la porte de la taverne. Il n'y avait personne, normal à cette heure. Les tavernes de la villes s’animaient surtout le soir tombé, lorsque Mineurs et Paysans quittaient mines et champs et venaient partager un verre bien frais pour parler de leur journée, du prix du pain, ou de la dernière de Bérengère, la fille aux miches légères. Heureusement, l’Étincelle ne comprenait rien de ce dernier sujet de conversation. Ses oreilles chastes auraient été mises à rude épreuve.
Dans le fond de la Porcelaine d'Aristote, se trouvait une table, un peu en retrait, mais qui permettait de garder un œil sur toute la salle. C'est donc naturellement là qu'elle se dirigea afin de prendre place, saluant au passage, le tavernier qui astiquait ses godets. Tout était calme, et comme elle le pensait, la fraicheur de la taverne était un salut pour elle engoncée dans sa robe viride.
La tête de la jeune fille se tourna quelque peu, faisait virevolter ses longues boucles rousses.


- Tavernier ?! Pouvons-nous avoir deux verres bien frais et deux plats du jour ?

Puis se penchant vers Ilia elle ajouta plus bas.

- J'espère juste que ce n'est pas le jour des tripes en plat du jour. Je n'aime pas trop cela. Enfin, prenons place. Le petit coin isolé vous sied-t-il ? Il fait bon ici, vous ne trouvez pas ?
J'espère que vous ne m'avez point cru lorsque je disais que j'aimais la torture. Loin de moi l'idée de vous faire le moindre mal.


Timides, les émeraudes se firent fuyantes, et n'osaient plus regarder le visage du Jeune Ilia. La Flammèche était complétement envoûtée par son Soldat. Et depuis qu'elle l'avait vu torse nu, il faut bien l'avouer ses images commençaient sérieusement à hanter son Esprit. Le rouge lui monta instantanément aux joues. Pas facile d'être rousse à la peau blanche, moi je vous le dit. Et de recommencer à balbutier.

- Je ... euh .. ravie ... de déjeuner ... avec ... vous.

Comment Ilia pouvait-il se douter des tourments qui agitaient l'Esprit de la Rousselotte. En tout cas, une fois encore, il avait les mots, à lui de reformuler l'idée derrière.
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Ilia
Ilia était entré dans la taverne à la suite de Mahelya. L'endroit était frais et légèrement humide.
Les deux jeunes s'étaient installés à une table à l'écart.
Mahelya semblait d'humeur taquine. Elle avait émis l'idée de devenir tortionnaire ou "tortureuse" comme elle disait.
L'idée avait fait rire Ilia. Pas que cela lui aurait déplu, après tout il fallait sûrement être un peu maso pour fricotter avec la filleule du Comte, mais il imaginait assez mal la rouquine un fouet à la main. Il osait, encore moins, imaginer des mots grossiers sortant de la jolie bouche de Mahelya.
Ilia secoua la tête. Les images qui lui venaient à l'esprit le firent rougir.

Mahelya avait passé commande au tavernier. Elle s'était mise à rougir également. Avait-elle eut les mêmes idées que lui.
Non, bien sûr que non, elle était espiègle mais aussi tordue que lui. Enfin, il l'espérait.


- Vous êtes donc ravie de déjeuner avec moi si je ne m'abuse.

Un large sourire éclairait le visage d'Ilia. Le jeu du moment était de reconstituer les phrases de Mahelya.
Il apparaissait que la jeune femme avait du mal à formuler des idées claires par moment.


- Je le suis également. Et, je n'ai jamais osé croire que vous puissiez me faire du mal.

Quoi que, il l'avait, tout de même, imaginé l'espace d'un instant. Mais à quoi bon y revenir?

- Savez-vous que j'envisage d'ouvrir une forge à Limoges?

Trahison d'un désir secret de fer chauffé à blanc en lieu et place du fouet? Ilia se mordit légèrement les lèvres.
Lui qui voulait ôter toute image graveleuse de sa belle en reformulait, indirectement, la possiblité.


- Hum ... Rien à voir avec la torture de tout à l'heure hein ... Enfin, je disais ça comme ça ... Hum ... Il fait un peu chaud vous ne trouvez pas?

Bin tiens, sors-toi de cette panade comme tu peux Ilia ...
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Mahelya
Était-ce une impression, ou leur conversation anodine prenait un sens quelque peu ambiguë ? N'étant pas au fait de toutes ces choses là, l’Étincelle ne remarqua rien, se contentant de rougir parce qu'une fois de plus elle avait bafouiller en parlant avec Ilia et qu'une fois de plus la silhouette musculeuse du Soldat apparaissait devant ses yeux. Mais qu'était-ce donc tout cela ? Pouvait-on ainsi penser à une chose que pourtant on s'efforçait d'oublier avec force ? Ses images pouvaient-elles s'imposer comme ça ? La jeune fille n'en avait pas les mots à cause de son éducation stricte et chaste mais elle ressentait les premiers appels du désir. Signe qu'elle grandissait, se faisait femme. Depuis qu'elle avait vu Ilia presque dévêtue - Juste le haut hein ! - Son seul souhait inavoué et inconscient était de se blottir contre lui. Mais la pauvre n'en savait rien, et c'est son cerveau qui lui rappelait à ce bon souvenir on lui envoyant sans cesse la mémoire visuelle, tactile et olfactive d'Ilia.
Bref, elle subissait les émois de l'amour.

Les émeraudes étaient orientées vers le sol, il fallait qu'elle retrouve un peu contenance avant d'oser affronter les azure d'Ilia. Mords toi la langue ! Respires, Inspires, expires et penses donc au euh aux oiseaux tiens ! Aux petits lapins.
Doucement la frimousse de la Flammèche se releva pour poser son regard viride sur le visage d'Ilia.


- Farpaitement ... Raclement de gorge. Je veux dire Parfaitement ! je suis ravie de partager ce repas avec vous.

Bon, pas trop mal, bien rattrapé, on parlait de quoi après ? Ah oui de la forge.

- Sinon oui une forge, c'est une excellente idée, pratique pour forger. Vous seriez donc forgeron. Il paraît que ça développe les épaules. Vous aurez une belle carrure. Idéal si vous souhaitez devenir bourreau... Enfin euh je crois ! j'en sais rien en fait...
Chaud dites- vous ? oui extrêmement. Enfin il fera plus chaud à la forge avec le fer chauffé à blanc, Tout ça tout ça ... Hum dites c'est moi ou euh la conversation s'engage sur un terrain glissant ?


Et le rouge de colorer les joues de la jeune fille qui s'était perdue dans son monologue. Rames jeune fille, rames. Heureusement les plats arrivaient et enfin ils pourraient manger au lieu de raconter n'importe quoi.

- Ah voilà le tavernier ! Nous allons pouvoir manger ! Un sourire et un remerciement au serveur avant de rapporter son attention sur le contenu du plat. - Oh ! Du porc au miel et aux épices avec une bonne purée de carotte ! N'est-ce pas merveilleux ? Bon appétit Ilia ! Puis de se pencher vers son Soldat et de murmurer. Je pense que pour un temps nous devrions cesser de parler de torture, je ne sais pas pourquoi mais cela me semble inconvenant.
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Ilia
L'état de santé physique de Mahelya devait jouer sur son mental. Depuis sa faiblesse dans son échoppe, Ilia la trouvait changée.
Elle avait tendance à bafouiller plus qu'à son habitude. Elle envisageait Ilia en bourreu. Elle trouvait la purée de carotte merveilleuse.
Non, non, tout cela était anormal.


- Vous êtes sûre de vous sentir bien Mahelya? Je vous trouve un peu ... Comment dire ... Etrange. Votre affaiblissement se fait-il encore sentir?

Le temps que la jeune rouquinne s'emmêle et s'entre-mêle les pensées, qu'elle bégaye, cherche et trouve ses mots, tourne et virvelote dans le brouillard de pensées qu'Ilia voulait trouble, le jeune soldat arracha un petit morceau de porc de l'assiette de sa tendre aimée.
En riant, il avala la viande au miel.


- Votre porc est bien meilleur que le mien gente Damoiselle. Dommage qu'il ne soit pas accompagné de potimarron ou de châtaigne, votre assiette aurait fini dans la mienne.

Ilia fit un clin d'oeil à Mahelya. Il aimait lui jouer ce genre de tour.
Connaissant le goût prononcé de la jeune demoiselle à se poser tout un tas de questions sur l'existence même du pourquoi et du comment d'un sourcil relevé, le jeune homme savait qu'un simple question, bien tournée, aurait attiré son attention bien assez loin pour lui laisser le champ libre.

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Mahelya
Se sentir bien ? bien sur qu'elle se sentait bien l'Etincelle ! Pourquoi lui posait-il cette question ? Est-ce qu'elle avait une sâle tête ? Etait-elle pâle ? Et prendre le petit miroir qui l'accompagnait tout le temps dans sa besace aurait paru suspect. Comment pouvait-elle faire ? Si lui posait la question, à n'en pas douter il avait surement une bonne raison. Oui, elle allait bien mieux depuis sa faiblesse dans l'atelier. Les sourcils fins se froncèrent, alors que l'esprit de la flammèche était trop occupé à refléchir sur le pourquoi du comment ! Il était évident que le jeune soldat, commençait à la connaître parfaitement. Il avait certainement constaté que la plus simple des question pouvait déclancher chez la jeune fille, la plus sérieuse et intense reflection. Aussi profita-t-il de cet instant de concentration de Mahelya pour lui piquer directement de la viande dans son assiette alors qu'elle essayait de se justifier.

- Mais ... Euh ... oui ... je vais bien ... enfin ... je crois ... Pourquoi ? ... Vous trouvez que je ne ... vais pas bien ? ...Mais hey !! c'est mon assiette ça ! Han vil coquin ! Vous en avez profité ! Sachez que vous me le paierai ! Ajouta-t-elle dans un grand éclat de rire. Heureuse qu'elle était de constater que tout deux restaient parfaitement les-mêmes en présence de l'un et l'autre. Ilia avait toujours était taquin et Mahelya toujours spontannée.

Cette constatation rassura la Rouquine, il fallait absolument rester naturel en présence de l'être aimé. Car si l'on se parait d'un masque, alors la relation serait basée sur des faux-semblant. Et dans ces cas là, il y avait peu de chance pour que cela créé un couple stable et serein. Le rire cristallin raisonnait toujours dans la taverne, lorsqu'un peu plus calme elle rapporta ses prunelles sur Ilia.

- M'enfin que racontez-vous ?! Je suis certaine que votre porc est aussi bon que le mien.


A peine les mots avaient frichis les lèvres purpurines que la jeune fille, à son tour piochait dans l'assiette de son aimé. Pas de raison. Oeil pour oeil, dent pour dent. Doucement la viande fut goutée. Bien évidement, c'était exactement la même que la sienne, mais puisque le Soldat avait décidé de jouer, Mahe en fit tout autant. Fronçant le nez en une grimace de dégout, elle murmura alors.

- Hum vous avez bien raison ma viande est meilleure ! Peut-être qu'on ne sert bien que les demoiselles, ici. Voilà qu'il va falloir vous travestir si vous voulez manger convenablement ! Voulez-vous que je vous prête l'une de mes robes ?

Pour une fois, elle avait réussi à garder son sérieux alors qu'intérieurement elle explosait littéralement de rire à l'idée d'imaginer Ilia vêtue en fille.
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