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[RP] Relais Courrier

Eloin
Citation:

    A Marie-Amélya d'Elicahre-Kierkegaard et Kylian Deschenaux-Carsenac.

    Salut & Paix.

    Dès que vous aurez arrêté vostre choix pour le parrain de vostre enfant, nous pourrons fixer une date. Il me faudra pouvoir consulter une preuve du baptesme des futurs guides spirituels avant la cérémonie. Si ce sont des fidèles issus du Limousin, leur nom suffira, je devrais pouvoir les retrouver dans les registres.

    Je suppose que vous souhaiteriez voir ce sacrement administré au seing de la chapelle qui vit vos deux cœurs s'unir en aristotélicien mariage ?

    Je vous remercie par avance de vos bons mots, mesme si ni moy ni le diocèse n'avons besoin de quoi que ce soit en ce moment. J'aurais simplement souhaité avoir des nouvelles de dame Aldraien, voilà bien longtemps qu'il me fut donné de la croiser à Ussac.

    Pieusement,

    Eloin Bellecour


_________________

Illustrations Religieuses
Mahelya
Jean, l'admirable et très aimable tenancier du Relais Courrier avait fait savoir à la Rousse Vicomtesse que deux courriers à son attention l'attendaient à l'office. Il avait ajouté qu'un des vélins étant scellé de cire rouge, il avait préféré ne pas le lui amener chez elle dès fois qu'il remette le plis au Mari alors qu'il n'aurait pas fallu.
Appréciant cette discrétion avant de se rendre dans la boutique la Petite Étincelle profita d'une marche salutaire dans les rues de la ville pour flâner d'étales en étales. Les prunelles s'arrêtaient sur les nouveau tissus venus de loin, les gourmandises importé des autres régions du Royaume. Une fois n'étais pas coutume, mais sa fringale d'achat n'était pas pour elle en ce jour. Non ! Elle avait bien l'intention de donner des étrennes
au fidèle postier. Pourquoi pas un panier garni ? une bonne bouteille de vin accompagné de succulent pâtés. En voilà une idée ! Quelques minutes plus tard et voilà qu'elle se retrouvait bien embarrassée dans les bras de Jean qui ému n'avait pu résister à la prendre dans ses bras pour un gros câlin d'amitié. Sauf que la Flamme étouffait à moitié.


- Ca va Jean ! je vois que ça te fais plaisir ! c'est bien ! Tu m'excuses hein ?! Mais on ne peut pas rester comme indéfiniment ! Je dois écrire des lettres et toi tu dois t'occuper de tes piafs.
- Oh Monseigneur ! J'vous r'mercie ! C't'un cadeau magnifique ! J'compte bien compter fleurette à Bertille 'vec ça!
- Bertille ma Bertille ?
- Bah oui qui d'aut'e ?
- Euh ... je ne sais pas ... mais ... euh ... enfin ... elle est amoureuse du Comte.
- Oh ... ah ... j'vois ... j'n'ai aucun chance hein ?
- Euh ... Mais si voyons Jean ... tente !


Il la lâcha enfin et lui remis les courriers. Le premier était d'Eloin, la Flamme ne pouvait apporter de réponse pour le moment, il fallait qu'elle le présente à son Époux. Elle rangea donc le vélin délicatement dans sa besace. Puis elle ouvrit le second et un fin sourire sur les carminées se traça.

Helene.blackney a écrit:
A Dame Mahelya d'Elicahre-Kierkegaard,

Salutations.

Il vous a donc été amené nos deux lévriers, Blanquette et Caramel.


Citation:

Blanquette
Blanquette a une robe blanche immaculée, elle est rapide (2) et revêt une certaine stupidité (9).


Citation:

Caramel
Caramel est une sucrerie par sa robe, il est courageux (1) et assez bizarre (10).


J'ai hâte de vous lire pour savoir si le cadeau a plu à vostre époux et si les chiens sont bien et bels amoureux.

En totalité, il vous coûtera 305 écus. Mais la plus grande récompense est de les savoir heureux et choyés dans un foyer.

Avec mes amitiés sincères

Hélène Blackney Guérande.
















Et réponse fut apportée immédiatement.

Citation:

    A Hélène Blackney Guérande.
    De Marie-Amélya d'Elicahre-Kierkegaard.

    Salutations Chaleureuses.

    J'ai la joie de vous informer que les chiens ont bien été apporté selon ce que nous avions défini. Ils ont passé quelques jours en ma Seigneurie de Linards, j'allais les voir tous les jours accompagnées de ma fille. Nous avons en effet du les cacher à la vue de mon Époux mais ils ont été chouchoutés. Et ma Fille a les même gouts que moi, elle réclamait toujours Blanquette.

    Depuis, j'ai offert Caramel à mon Époux et il fut si enthousiaste qu'il ne nous fallu pas plus de quelques instants après la surprise pour les faire courir tous les deux. Il est enchanté de son cadeau et trouve que j'ai particulièrement bien choisi son chien. Il me parle déjà de leur faire aménager une pièce rien que pour eux. Et s'est inquiété auprès de notre Cuisinière afin qu'il aient le meilleur régime alimentaire possible, selon vos instructions. Quand je vous disais qu'il serait gaga.

    Oh j'allais oublier, cette missive est accompagnée de la somme demandé pour les deux chiens.

    Nous vous les mènerons bientôt au Cynodrome afin que vous constatiez par vous même qu'ils vont bien.
    Au plaisir de vous revoir très bientôt

    Avec mes amitiés sincères.
    Marie.


Puis un second courrier, partirait ce jour.

Citation:

    A Joska, Heaven et la Petite Kalianna,
    De Marie,

    Salutations chaleureuses et amicales à vous trois.

    Je suis navrée de me faire plus discrète ces derniers temps mais il semblerait que la maladie ne m'ait pas épargnée. Et comme cela semble être très contagieux, je ne saurais prendre le risque de vous contaminée. De plus, Kylian ayant eu une forte poussée de fièvre, nous avons pris la route pour trouver un cabinet médical.
    Mais ce n'est pas une fièvre ni une petite glairette qui m'empêcheront de prendre des nouvelles de mes amis. J'espère que vous allez bien et que vous au moins passez entre les mailles de l'Epidémie.

    Sachez que si Kalianna était malade, Dame Arthaud officiant à Guéret, est une médicastre de talent, très douce avec les enfants, je ne saurais que trop vous la conseiller. C'est là que nous avons atterris. Nous avons consulté, nous n'attendons plus que les remèdes et enfin nous rentrerons. Je connaissais Guéret calme et silencieuse, force est de constater que tout cela à changer. Nous logeons dans une taverne et il ne se passe pas un soir sans que nous n'entendions rire et parler, les gens au rez-de-chaussée.

    Enfin assez parler des malheurs de ma famille. Je me languis de vous et j'ai hête de pouvoir rencontrer votre petit trésor. J'avais bien dis que je la gâterai ?! cette missive est accompagnée d'un petit paquet, il contient un hochet de bois. Ilan en a offert un à Heliana, et elle adore ça, ça fait du bruit, ça l'amuse beaucoup. Je me suis dis que Kalianna aimera peut-être aussi voilà pourquoi je lui en ai fait fabriquer un, sur le manche sont gravée un "J" et un "H", je crois ne pas avoir besoin de vous expliquer ce qu'ils signifient.

    Je vous embrasse tous très forts, donnez-moi de vos nouvelles. J'ai tellement hâte de vous lire.

    Affectueusement
    Marie.

_________________
Aldraien
    Non. Elle n'est pas morte. Elle pourrait, mais une Carsenac ne crève pas si facilement.
    Elle avait été, en personne, porter les courriers portant son scel, à cet aimable Jean qui l'avait regardé avec des yeux ronds comme des soucoupes. Oui, elle a vieilli. Mais elle peut toujours botter des fondements si on le lui fait un peu trop remarquer.


    - Bonjour à vous. J'ai deux plis à envoyer. L'un pour l'Evêque de Limoges, Eloin Bellecour, l'autre pour le Comte du Limousin & Marche. C'est très important.
    Ah. Une bonne année à vous.


    De glisser à l'homme l'argent pour sa peine, tout en y ajoutant quelques écus supplémentaires, ajoutant à voix basse.

    - Je crois savoir que Marie-Amelya a ses habitudes chez vous. La prochaine fois que vous la verrez, dites lui que sa belle-mère l'aime & pense à elle & à sa magnifique famille chaque jour.


Citation:
De nous, Aldraien Sybell de Malemort-Carsenac, Baronne de Ussac, Dame de Chamaret, Saint-Jean-de-Rives, & Cobrieux,
A vous, Eloin Bellecour, Evêque de Limoges, Chapelaine de Sainte-Hildegarde, sise à Ussac,
Salut & Paix.

    Monseigneur,

    Vous me voyez navrée de ne vous écrire qu'aujourd'hui afin de prendre de vos nouvelles, & vous donner quelques unes des miennes. Le temps passe bien trop vite à mon goût, j'en viens à en perdre la notion.
    J'envisage de faire baptiser les jumeaux, tout comme je l'avais fait pour Alisa-Nebisa. Pensez vous que cela serait possible ?

    Encore une chose, & bien moins joyeuse celle-ci...Hannibal a disparu depuis bien des mois à présent, & je doute. Je sais que c'est mal, mais je doute de son retour. Je crains qu'il ne soit mort, quelque part, & ce doute étreint mon cœur, ainsi que mon esprit, chaque jour que le Très-Haut me permet de vivre sur cette terre.
    La très sainte Eglise peut-elle me donner une réponse ? M'orienter sur le chemin en m'indiquant si je dois me considérer veuve ou non ?

    J'avoue, je me sens comme en plein brouillard. Je n'arrive plus vraiment à avancer dans la vie, ne sachant pas si mon époux est oui ou non encore en vie. C'est une sensation terrible...
    Je crois que même mes enfants doivent me trouver lointaine, & Dieu sait que je les aime plus que la vie elle-même, mais je n'ai tout simplement envie de rien ces derniers mois. J'espère que vous pourrez m'éclairer sur la voie à suivre, Monseigneur.

Que le Très-Haut vous garde.





Citation:
De nous, Aldraien Sybell de Malemort-Carsenac, Baronne de Ussac, Dame de Chamaret, Saint-Jean-de-Rives, & Cobrieux,
A vous, Gade de Veynel, Comte élu du Limousin & de la Marche,
Salut & Paix.

    Votre Grandeur,

    Je me permets de vous écrire directement car j'ai eu vent de votre refus concernant l'installation de Guilhem de Champlecy, en la Capitale de notre Province. Sachez que je suis la première surprise de ce refus, ce jeune homme, bien que son nom ne soit guère élogieux, est loin d'être un Berrichon sans honneur comme il est possible d'en trouver lorsque l'on passe la frontière.
    Ce petit, je l'ai élevé durant des années, aux côtés de celle qui se considérait presque comme sa sœur & que vous connaissez sans doute, puisqu'il s'agit de ma belle-fille, Marie-Amelya d'Elicahre-Kierkegaard, mariée Deschenaux, dicte Mahelya.

    Guilhem est mon filleul devant le Très-Haut, c'est donc à moi de le guider. Douteriez vous de mon enseignement, pour croire celui-ci capable d'un quelconque tort contre son Comté d'adoption ?
    Je vous demande de reconsidérer votre position à son sujet. Que les autres berrichons restent en dehors de la Province, je le comprends, & l'approuve même. Mais Guilhem est Limousin, & veut rentrer chez lui.
    Je me porte évidemment garante pour lui & son comportement à l'intérieur de nos terres, & si l'on se connaît peu vous & moi, je suis certaine que vous avez dans vos contacts des dizaines de personnes pouvant prouver que je suis une personne de confiance.

    Je vous souhaite, votre Grandeur, une excellente journée, que j'espère propice à la reflexion.




_________________
--E.k
La courte missive arrivée ce dimanche au Relais courrier de la région limousine n'était en rien l'un de ces messages infinis porteurs de maintes épanchements. Les courbes hésitantes de ces lettres menues ne trahissaient qu'un profond désarroi mêlé au désir d'en dire beaucoup, sans en avoir pour autant la possibilité ou même le courage. C'était, avant tout, un pli de ralliement, une tentative de renouer avec l'Eden à jamais perdu, répondant au doux nom de "Limoges".


Citation:
Marie-Amelya,

Pour avoir trahi mon sang, que je ne sois jamais pardonnée.
Lorsque les cloches triomphantes entérinèrent l'union que j'avais béni de mes vœux, la nef joyeuse n'abritait aucune trace des fiers Kierkergaard. Cette présence discrète, je te l'avais promise dans la ferveur de l'un de mes premiers plis : serment avorté. Alors que s'extrayait de ton sein, dans le supplice d'un ventre qui s'ouvre, une vie toute aussi neuve que sacrée, nulle cousine dévouée pour orner ton front d'un linge frais et ta paume moite d'une caresse prévenante. Le déshonneur m'étouffe et la honte me crève.
Je ne saurais quémander une amnistie dont je reste irrémédiablement indigne : ce mince billet ne vise aucunement à quérir ton indulgence. Ce sont mes vœux que je tiens à te transmettre alors que l'année nouvelle signe ses premiers jours d'un frimas malvenu. Puisse le Très-Haut semer la paix en ton âme et en celles, aimées, qui composent ton foyer.



_________
Mahelya
Petit rituel des longs après-midi d'hiver, l’Étincelle se rend à son quartier général, enfin presque : l'Office postier tenu par l'aimable Jean Voisplusvitekemonombre. Un fin sourire au lèvre, la Rouquine salue le Maître des lieux comme s'il s'agissait de son ami.

- Ah le Bonjour Jean ! Comment vas-tu ?
- Fort bien fort bien, si j'n'avais pas c'te fichue Glairette.
- M'en parle pas ! c'est affreux, heureusement tous les jours ne sont pas les mêmes.
- Bah dites heureus'ment hein ? Sinon c'est qu'on s'rait mal à se vider d'partout tous les jours.


La Rouquine se contente d'une grimace d'approbation.

- Bon et dis-moi, j'ai du courrier ?
- Oui M'dame et même qu'j'ai un message pour vous ! D'vot'e Belle-mère ! Elle m'a dit d'vous-y dire qu'elle vous aime et qu'elle pense à vous et vot'e famille chaque jour !
- Oh La Baronne Aldraien ? Je devais lui écrire justement. Tu pourras lui remettre la lettre ?
- Bien sur qu'oui ! Et voilà l'courrier.


Les iris s'écarquillent lorsque l'écriture du pli est reconnue. L’Autre Kierkegaard, celle qui sans un mot, sans crier gare est parti un jour. Le palpitant s'emballe et s'anime, qu'a-t-elle donc à lui dire après tout ce silence ?! Oscillant entre colère et curiosité, la Frêle hésite un instant à ouvrir le précieux papier. Lentement elle s'éloigne de Jean, en silence, portant son dévolu sur une table de travail. Les prunelles ne peuvent se défaire des lettres menues qui recouvre le billet. Une inspiration plus tard, le courage lui étant enfin revenu, le cachet saute et l’Étincelle s'abreuve d'un peu de son sang ...
Quelques minutes s'égrainent encore avant que la Rouquine n'ait le courage de se saisir d'une plume. Que dire ? Elle oscille toujours la Flammèche, mais voilà bien le panache d'une Flamme : danser au gré des vents ...


Citation:

    A mon Autre Kierkegaard,
    Eldearde,

    Cette missive, je ne l'attendais plus. Je l'avais espérée fut un temps, mais je m'étais finalement fait une raison. La vie ici ne te plaisait pas ? Tu aurais du me le dire, plutôt que de fuir. Jamais, je crois, je ne t'es gardé captive. Tu étais libre, tu l'es encore, je demandais juste un peu plus d'attention à mon égard. Quelle ne fut pas ma surprise lorsque l'on m'annonça que tu étais partie sans un mot à mon égard, sans même me dire pourquoi, sans même donner ta démission au conseil que je dirigeais alors. Quelle ne fut pas ma surprise quand une fois rentrée à Limoges, je trouvais ta chambre vide. J'aurai pensé que nous étions plus, plus que quelques gouttes de sang que nous partageons, j'ai sans doute du me fourvoyer. Et après tout, tu ne me dois rien, le sang n'impose aucunement les sentiments.

    Ma plume est acerbe et acide, ma salive l'est tout autant. J'avais retrouvé une cousine, et j'ai perdu tout mon sang. Je pensais partager de bons moments en ta compagnie, c'est seule finalement que je les ai vécu. Pas de cousine pour me rassurer et me couver du regard lorsque la nef j'ai remonté le jour de mon mariage. Pas de cousine non plus pour l'avant, le pendant et l'après accouchement. Sache que c'est une fille, elle est magnifique et se nomme Heliana.

    Et toi alors ? As-tu trouvé ce que tu cherchais en partant si loin ? Le pardon, je ne sais si je pourrai te l'accorder. Je sais que c'est nécessaire selon les préceptes de la Religion qui est mienne, mais je ne suis qu'un être humain, et mon cœur est tombé en miette lors de ton départ. Il faudra du temps, sans doute et beaucoup d'entrevue avec Monseigneur Eloin, pour que s'apaise la colère et la tristesse, sentiments qui me viennent lorsque je pense à toi.

    Reçois déjà, mes meilleurs vœux pour cette année 1462. Sache que j'ai entrepris les démarches pour faire enregistrer notre famille auprès de l'Hérauderie de France. Dans quelques jours, je devrais recevoir une réponse, celle-ci contiendra surement le blason familiale qui te revient. Je te l'enverrai parce que tu seras toujours une Kierkegaard, libre à toi de le porter ou non.
    Ce nom est notre seul héritage, j'espère qu'il te tient autant à cœur qu'à moi.

    Je t'écrirai bientôt.
    Que le Très-Haut veille sur toi.
    Marie.


La plume est posée, l'émoi contenu. La colère n'a pas explosé, la tristesse ne s'est pas étalée. La Flamme a tenté de rester flegmatique. La porte n'est pas close, simplement entre-ouverte pour que le temps laisser couler et efface ce qui avait été fait des deux côtés. Quelques instant plus tard la lettre rejoint celle déjà préparée au seize rue de la justice, sur laquelle on pouvait lire.

Citation:

    A Aldraien, ma Joulie Maman, Joulie Grand Maman d'Heliana et Maman Joulie de Kylian,
    De nous, tous, enfin presque évidemment Heliana ne sait pas écrire.

    Joulie Maman,
    Nous n'avons pu vous trouver, pour vous prévenir de notre départ à Guéret, Kylian était fort malade, et moi-même commençait à me sentir fiévreuse, ayant peur pour la santé de notre merveille, nous avons pris la route sans prévenir personne au triple galop afin de nous faire soigner rapidement certes mais surtout s'assurer qu'Heliana n'avait rien.

    J'espère que nous serons de retour prochainement en la capitale. Mais il ne manque les remèdes. Et j'espère que cette fois-ci, vous ne partirez pas en ballade et que vous nous attendrez. Vous n'avez même pas encore pris votre petite fille dans vos bras. Je vous en prie, ne faites pas les mêmes erreurs qu'avec nous. Elle est trop jeune, et elle a besoin de sa mamie. Qui lui apprendra à faire des bêtises sans ça ?

    Des nouvelles de Guéret à Présent. Joulie Maman, vous devriez sans doute écrire à Sindanarie. Notre aimée Vicomtesse est au plus mal. C'était déjà notable lors des dernières allégeances sous Sindanarie. Je m'inquiète beaucoup et elle laisse entendre qu'elle ne passera pas l'hiver. Écrivez-lui je vous en prie.

    Monseigneur Eloin demande également de vos nouvelles. Je crois Joulie Maman que vous vous faites bien trop discrète ces derniers temps. Il serait temps de palier à cela n'est-ce pas ? Si vous manquez même à ceux qui ne vous côtoient pas de si près, je vous laisse imaginer à quel point vous manquez à vos enfants.

    Je vous embrasse Rousse Grand Modèle.
    Marie.

_________________
Aldraien
    Lorsque ce bon Jean avait remis à la Malemort ce pli venu de Guéret, la Volcanique avait pris les décisions s'imposant. Elle annulerait donc le voyage en Périgord prévu, pour rester dans son Comté, auprès des siens.
    Réponse écrite, elle vint l'apporter au coursier, accompagné de sincères remerciements pour avoir fait passer son message.
    La prochaine lettre serait certainement également à destination de Guéret, mais pour une autre personne, quoi que de son sang également.


Citation:
A ma très belle Fille, mon magnifique Fils & ma petite Merveille,
D'une Joulie Maman, Maman Joulie & Joulie Grand Maman.

    Mes Amours,

    Je suis navrée des nouvelles que vous m'envoyez là. J'ose espérer qu'à présent cette sale maladie vous aura laisser tranquille. Figurez vous que je n'y ai pas échappé moi non plus, j'ai été malade comme un chien pendant presque deux semaines, avec des bouffées de chaleur dans tout mon corps pendant quelques jours, puis une violente douleur, la fièvre, et tout ce qui va avec.
    Gardez bien votre petite Heliana loin de tout cela. Je suis moi-même restée très loin des jumeaux durant le temps de mon alitement, ils n'ont rien eu, Die­u merci.

    Je vous rassure, je resterai avec vous à Limoges cette fois, et je prendrai soin de ma petite fille et de mes beaux enfants. Oui, je l'ai souvent dit, sans le faire, devant suivre l'un ou l'autre de mes devoirs. Mon devoir à présent, c'est vous tous. Vous savez ce que cela signifie, je pense, vous savez l'importance que je porte à cela.
    Je suis désolée de m'être tenue loin de vous tout ce temps. Vous m'avez atrocement manqué. Je n'avais plus envie de rien, c'est bien malheureux, surtout lorsqu'on a une famille aussi belle que la mienne.

    Je vais écrire à Sindanarie. Nous ne sommes plus aussi proches qu'autrefois, je ne sais pas expliquer pourquoi, sans doute la vie qui aura fait cela. Dans tous les cas, son état me préoccupe en effet, qu'elle dise ne pas passer l'hiver...Une Carsenac ne doit pas tenir de telles paroles.
    Quant à Eloin, je lui ai écris il y a quelques jours pour demander de ses nouvelles, & donner des miennes. Je lui ai dis vouloir baptiser les jumeaux, & je lui ai demandé conseil concernant Hannibal, disparu depuis trop longtemps pour que j'ai encore l'espoir de le voir revenir.

    Revenez moi vite, et prenez soin de vous surtout.



_________________
Eloin
Citation:

    A dauna Aldraien Sybell de Malemort-Carsenac, Baronne de Ussac, Dame de Chamaret, Saint-Jean-de-Rives, & Cobrieux,

    Salut & Paix.

    Je suys fort heureuse d'avoir de vos nouvelles, moy qui en mandais justement à dauna Marie-Amelya, dans une récente missive.

    Il sera tout à fait possible de baptiser vos derniers-nés, il suffira de me donner le nom des futurs parrains et marraines. Si ce sont des fidèles du diocèse de Limoges, point besoin de fournir de certificat de baptesme, je retrouvais trace de leur entrée dans la communauté des fidèles au seing des registres diocésains.

    Vous me voyez sincèrement navrée d'apprendre la disparition de vostre époux, je sais, pour avoir naguère été femme & mère, combien il est douloureux de dire adieu à l'estre aimé.
    Ce me semble que la Hérauderie de France déclare une personne disparue lorsqu'elle n'est point réapparue au monde au bout de six moys. Pour ce qui est de l'Eglise, je crains fort qu'il ne faille une attestation de décès, ou, du moins, une certitude que la personne ne risque point de revenir un jour.*
    Si une telle preuve pouvait estre établie, je pense que nous pourrions entamer une procédure de reconnaissance de l'extinction du sacrement du mariage, avec pour cause la disparition de l'époux.
    Si pareille preuve ne pouvait en revanche estre établie, nous pourrions entamer une autre procédure, qui serait celle d'une dissolution du mariage, puisque l'absence d'un des époux depuys plus de trois mois est un motif valable pour une dissolution.
    Je puys me renseigner plus avant, si tel est vostre souhait.

    Je comprends vostre désarroi pour l'avoir vécu, et je puys simplement vous conseiller de vous accrocher à ceux qui sont vivants, et qui ont besoin de vous : vos descendants. Je gage que vos enfants seraient heureux de pouvoir vous trouver à leurs côtés, et vous auriez la joie de voir grandir la nouvelle génération qui vient de voir le jour !

    Puysse la morale de Sainct-Barnabé vous guider.

    Eloin Bellecour


* voir mp

_________________

Illustrations Religieuses
Mahelya
Une fois de plus un pigeon s'envole vers des contrées inconnues. Le Piaf a pour mission de lier deux membres du même sang. Un rouge de glace venu du froid et qui pourtant brûle de chaleur et de passion. Une lettre pour une cousine, une goute d'espoir distillée aux quatre vents. L’Étincelle a tenté de s'appliquer à masquer la rancœur qui enserre encore sa gorge et teinte ses mots d'une mélancolie caustique. Les pensées toujours tournées vers une Brindille d'ébène, une Autre, un Miroir, un Reflet; laisse souvent un gout amer sur la langue et une pointe acre à ces mots tracé sur le vélin coupable et pourtant si triste. La Petite, la Cousine, l'Autre à protéger de tout et de la vie, a fuit le nid et les souhaits de la Flamme d'avoir une famille unie où l'amour est souverain, envolée avec cette Kierkegaard trop loin. Mais l'Incandescente n'est pas moins coupable que la Glacée mignonne. Les passions de l'une effaçant peu à peu la présence de l'Autre et vis versa. Alors Marie c'était appliquée cette fois, appliquée à contenir l’acidité de ses lettres, de ses phrases. Un ton plus neutre, pour une meilleur digestion.

Citation:

    A mon Autre Kierkegaard,
    Eldearde, ma Cousine

    Comme je t'en faisais mention dans mon précédent vélin, j'avais pris toutes les dispositions afin que notre famille soit enregistrée au sein de l'Hérauderie de France. Voilà deux ou trois jours maintenant, Phylogène, Héraut en charge de notre famille, m'a informé que c'était chose faite. A cet effet, elle m'a remit pour toi, le blason familiale que tu peux porter. En voici un tissage réalisé par mes soin, libre à toi de le porter ou non. Je te demanderai simplement de ne jamais oublier d'où tu viens et quel nom tu portes.

    Prends soin de toi, où que tu sois, et que le Très-Haut veille tes pas.
    Marie, l'autre Kierkegaard.

    * Sur le parchemin finement tanné, cousu de quelques points se déplie et s'affiche le blason d'Eldearde. *



_________________
Seleina
Un pli au cachet reconnaissable entre tous.

Montjoie ?
Tiens...


Citation:

    À Actarius d'Euphor, duc impérial de Namur, etc.,
    À Seleina Romans, comtesse de Saint-Mathieu,
    À Charles de la Croix-Bramafan, comte de l'Isle-Jourdain, etc.,
    À Alix du Vivier, vicomtesse de Biron, etc.,
    À Baile de de Kestel, dame de Lascaux, etc.
    À Elisabeth Stilton, dame de Lusigny,
    À Ricco, seigneur de Fénelon, etc.,

      De par Montjoie, Pair et roi d'Armes de France, etc.


    Mes dames, messires,

    Par la présente, nous vous faisons savoir que Sa Majesté Nicolas, roi de France, vous ayant particulièrement distingué, a fait part de sa volonté de vous rencontrer officiellement au plus tôt.

    Qu'il soit donc su que vous êtes officiellement attendu pour ce faire en l'Hôtel Saint-Paul, à Paris.
    Qu'il soit en outre su que rendez-vous officiel vous est fixé ce vendredi 31 janvier, après l'office de none.
    Qu'il soit enfin de ce fait su que votre absence sera considérée comme un refus de rencontrer par Sa Majesté et que nulle entrevue ne sera organisée ultérieurement.


    Recevez, mes dames, messires, nos salutations.



    Donné à Paris, le vingt-neuvième jour de janvier l'an de grâce MCDLXII.






De lire la missive, intriguée, pour finir par aller se coucher, il était temps.
Demain elle ferait route seule, bien qu'elle eût aimé être accompagnée, pour l'Hôtel St-Paul _où l'attendrait sans conteste une surprise_ la tête emplie de questions.

_________________
Maître à La CoNfRéRiE.
Seleina
Citation:
Atalante,

Ma fille, mon rien, mon tout...

Vers quel vent te portent tes bottes légères dis moi ?

Quand ton rire sonnera-t-il à nouveau dans le matin clair sur St Mathieu?
Quand lirai-je tes mots à nouveau ?

Jamais n'ai été déçue par ces derniers... Ils ont toujours eu cette faculté de se placer au fil de ma pensée pile à l'endroit où je les aime. celui du coeur.

Ma fille, mon éternité,
Tu me manques.


S.





Une autre lettre à un autre qui l'avait apprivoisée au fil des jours, elle, l'insaisissable.



Citation:
Magnifique toi

Comme le temps pèse, triste et sans entrain,
loin de ton souffle.
Comme le gris prend cet aspect anthracite et sombre,
dès lors que ta voix manque à mes sens...
Comme ma fièvre est grande,
Comme ma tristesse se meut en joie à l'instant où mes pas me mènent à toi.

Infiniment oui, je ...

S.

_________________
Maître à La CoNfRéRiE.
Mahelya
Et hop ... Un Piou Piou qui s'envole vers Linards. Il était temps de prendre des nouvelles de l'avancée des travaux et savoir aussi si la population survivait à l'Hiver.

Citation:

    A Toi Harchi, mon Ombre.

    Salut !

    Je t'apporte quelques nouvelles de la Capitale. Le Roy est mort, semble-t-il. Dommage, il fut le seul Roy auquel j'ai prêté allégeance, lorsque j'étais à la tête du Limousin et de la Marche et je doute de ployer genoux à nouveau. Pas pour l'instant, du moins. Trois jours de deuil pour pleurer sa mémoire, mais le temps que l'information ne parvienne, le deuil était déjà passé. Peu importe.

    Je profite de la présente, car je n'en doute pas, tu m'en demanderas, pour t'informer qu'Heliana se porte comme un charme. Ne te tracasse pas Angelus, nous viendrons te voir dès que nous aurons un petit moment d’accalmie. Vois-tu je me suis proposée de relayer la paroles des candidats aux Royales, au peuple du Limousin et de la Marche. Pour l'heure les Badauds se font discrets mais qui sait, peut-être que certains s'exprimeront.

    Parles-moi de Linards. Comment se porte ma terre ? Les Linardais survivent-ils à l'hiver ? Demandes-moi n'importe que, tout ce dont ils ont besoin et je ferai en sorte de leur fournir. Et toi vieil Homme ? Comment vas-tu ? Ne te sens-tu pas trop seul, là-bas ?

    Je penses à toi ! Je t'Embrasse Soldat.
    Marie, Filia Solis.


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Angelus = Ange.
Filia Solis = fille du soleil.

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Harchi
Le sourire étire les pli du visage buriné, lorsque les opales reconnaissent l'écriture appliquée de sa fille. Finalement, elle ne l'a pas oublié. San savoir qui il est, elle continue de s'inquiéter pour son sort. Le vieil, la démarche raide, ses articulations ne répondant plus bien à l'effort, s'installe sur un tabouret à l'heure ou chante le coq, et s'emploie, à la lueur d'un bout de chandelle de répondre à la Rouquine avant de débuter sa journée.

Citation:

A Vous Filia Solis !

Salutations !

Vous me dites que le roy est mort, savez-vous que la nouvelle est parvenue jusqu'à Linards ? Un nombre incalculable de rumeurs circulent sur sont trépas. Certains affirment qu'ils se serait noyé, lors de son bain quotidien. D'autre répande qu'il s'est fait toucher par un éclair. D'autre encore affirment qu'il périt dans un incendie. Enfin, certains même disent qu'il est mort pendant qu'il honorait sa femme. J'avais grand peine à croire à sa disparition tant il y a de chose qui circule à son sujet, mais j'imagine que si vous me prévenez c'est que vous avez obtenu l'information et que celle-ci est de source sûre. Avez-vous appris comment il était mort ? Je doute que ce fut lors d'un combat. Ma foi, je suis assez curieux et avoue honteusement savoir les causes de son trépas. Passons.

Ah ! Filia, vous ne pouvez combler d'avantage mon vieux coeur, que lorsque vous me donnez des nouvelles de votre fille. Trois mois ce jour ! Elle doit avoir encore grandi. J'ai grand hâte de vous revoir tous en famille ici.

A ce propos, Filia, j'ai d'excellentes nouvelles. Les ouvriers de votre époux on merveilleusement travaillé. Les Linardais ont tous désormais un toit et un foyer décent, à charge pour eux maintenant de l'entretenir. Vous avez fait votre office en ce domaine en donnant à chacun le droit d'être loger convenablement. Maintenant si l'un d'entre eux n'entretient plus sa bâtisse et la laisse dépérir aux quatre vents, cela n'aura plus rien avoir avec vous ! Tenez-le vous pour dit, je refuserai catégoriquement de refaire ce genre de dépenses avant au moins dix ans. Les lieux communs - le four, le lavoir, la grange, le moulin, l'étable - sont tous complètement réhabilités. Nous avions même commencé les travaux de votre château, mais le givre arrivant, nous fumes contraints de suspendre ceux-ci.

Enfin, nous avons également commencer à regarder de plus près l'agriculture comme nous l'avait fait si justement remarqué Maurecourt. Ce brave a de très bonnes idées, cependant, je me dois de vous avertir, cette années risque de ne pas vous rapporter beaucoup. Au contraire même, il faut que nous investissions dans de nouveau matériaux, je gage néanmoins que d'ici l'année prochaine vous commencerez à faire quelques bénéfices, et dans quatre années vos frais seront totalement amortis.

Voyez Filia, Linards ne se porte pas si mal ! J'en prends soin vous savez ? J'aime beaucoup cet endroit. Je m'y plait bien ! Mais je le répète, j'ai tout de même hâte de vous voir !

Prenez soin de vous et de votre famille.
A très bientôt.
Harchi.



Oh oui, pour sur le vieux avait hâte de revoir sa fille et de jouer avec sa petite fille ...
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Aldraien
    Noirs ailes, noires nouvelles, dit-on. Parfois, même quand les ailes ne sont pas noires, cela n'augure rien de bon. Ainsi deux volatiles s'envoleraient ce jour, portés par le désir de l'expéditrice de recevoir des réponses le plus rapidement possible, l'anxiété pouvant se lire sur ses traits.


Citation:
A toi, Sindanarie Carsenac, Vicomtesse des Cars, etc.,
De moi, Aldraien de Malemort-Carsenac, Baronne de Ussac, etc.,
Salut & Paix.

    Ma cousine,

    Il y a des rumeurs qui courent, & même si j'ai un temps fermé les yeux dessus, ne souhaitant pas y croire, je ne peux plus faire cela lorsque c'est Marie-Amelya qui m'en informe, elle a si souvent raison lorsqu'elle affirme quelque chose, que je ne peux laisser passer cette nouvelle-là.
    Il paraîtrait, ma cousine, que tu es au plus mal, & que tu affirmerais ne pas passer l'hiver. C'est inconcevable, & pourtant cela semble véridique.
    Sinda, dois-je te rappeler qu'une Carsenac ne baisse jamais les bras ? Tu n'as pas le droit de te laisser dépérir, ne serait-ce que pour les tiens !

    Je sais que nous ne sommes plus aussi proches qu'auparavant, la faute certainement à la vie qui nous aura fait prendre des chemins différents. Cependant, tu es de mon sang, & je t'aime aussi sûrement que j'aime mes enfants. Je suis désolée que nous nous soyons tant éloignées, mais il n'est jamais trop tard pour rattraper le temps perdu.
    Alors je t'en prie, bats-toi ! Bats-toi, comme nous nous sommes battus contre nos ennemis pour préserver les plus faibles. Bats-toi comme tu l'as fait sur le trône du Comté, pour maintenir celui-ci dans une ligne de conduite digne de lui. N'abandonne pas maintenant, c'est moi l'aînée, c'est moi qui doit partir en première. C'est ainsi que va la vie, les vieux puis les jeunes. Ne laisse personne changer cela.

    Pense aux tiens, pense à tous ceux qui t'aiment. Elric, ta fille, Marie, moi. Je t'en prie, reviens nous, Sinda.







Citation:
A ma sœur, ma bien-aimée Cerise, mon Tout, Elisa Baccard de Malemort,
De celle à qui tu manques, Aldraien S. de Malemort-Carsenac,

    Ma sœur,

    Qu'il m'est douloureux d'avoir à t'écrire après avoir lu, par hasard, l'annonce placardée en ce moment en gargote. Comme j'aurais préféré t'écrire pour te demander de tes joyeuses nouvelles tout en t'abreuvant de celles toutes aussi agréables de notre Comté. Malheureusement, il y a des jours noirs, il y a des soleils noirs, & celui-ci est un de ceux-là.

    Rotule...comment cela a-t-il donc pu arriver ? Vous étiez si heureux, & lui en pleine forme la dernière fois que je l'ai vu. Comme j'aimerais pouvoir être à tes côtés, ne serait-ce que pour pouvoir te prendre dans mes bras & te laisser épancher ton chagrin, comme tu l'as toujours fait, toi, lorsque j'étais au plus mal.

    Ma douce, je n'ai pas assez de mots pour exprimer toute la peine que j'ai ressenti en lisant cette tragique annonce. Je ne pourrais malheureusement pas être présente lors de cette messe commémorative, & j'en suis la première désolée, j'ai retrouvé mes galons de Capitaine, il m'est donc impossible de quitter le Comté durant le temps de mon mandat.
    Sois sûre que toutes mes pensées seront à tes côtés & à ceux de mes neveux durant cette journée du vingt-trois février, comme tous les jours que le Très-Haut m'accorde de vivre.

    Que dirais-tu de venir un peu en Limousin pour te reposer & te ressourcer ensuite ? Avec tes enfants. Ne reste pas seule, je t'en prie. Viens à Ussac, tu y seras toujours la bienvenue. Alisa ne cesse de te réclamer, & j'en fais autant. Puisque je ne peux pas venir à toi, viens à moi s'il te plaît. Nous avons été trop longtemps séparées. Tu me manques atrocement, si tu savais.

    Je suis avec toi, en toute heure, en tout lieu, en pensées à défaut de pouvoir l'être physiquement. Je t'aime, ma sœur.




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--Nizam.

    ____________________

    [Derniers jours de février 1462 - Auberge Champenoise]

    D'une pogne sûre, La matrice de bronze s'abattit à la pliure des parchemins. Le métal froid embrassait avec indifférence le coulis rouge et gras qui s'agglutinait sur le papier. La finesse des ciselures fut révélée dans la cire brillante, et un souffle à l'haleine vineuse s'écrasa sur le sceau encore chaud. Nizam lorgna, satisfait, l'empreinte écarlate et flanqua son courrier tintant curieusement dans le barda de sa besace, évasée par la lourdeur supportée. Il s'éclaircit la gorge du mieux qu'il put, raclement rocailleux lui permettant d'héler le taulier sans que sa voix ne s'étouffât au milieu d'un mot. Si la toux délaissait peu à peu le gosier brûlant de l'animal, l'aigreur qu'elle avait fait naître dans les chairs s'attardait. Comme la bête à la patte libérée d'un piège à dent, la délivrance voyait un mal succédé à un autre, il était alors temps de panser les plaies, et ce fut ce que à quoi songea l'homme d'armes en agrippant par l'anse un godet de bière généreusement rempli. Boire le soulageait là où tant de fois respirer lui avait donné l'impression d'avaler du sable.

    Citation:
      A l'Etincelle limougeaude, mon amie.

      J'ai d'étranges façons de traiter notre amitié en me taisant ainsi ces deux derniers mois, c'est ce que tu dois penser.

      Connais-tu ce mal que l'on nomme la grippe alexandrine ? Il se faufile dans le royaume depuis peu de temps, et a su prendre racine dans mes bronches à la première lune de janvier. J'ai consulté un médecin, mais le prix de ses fioles miraculeuses criait au vol. Tu te doutes que je n'en ai pris aucune, et ait poursuivi ma route, songeant que le mal s'en irait de lui-même ronger une carne plus fraîche. J'ai eu tort.

      Quoiqu'il en soit, je me porte mieux aujourd'hui. Je suis resté avec le clan Corleone, et mon épouse eut la patience de me veiller chaque fois que cette maudite grippe s'accrochait à ma blondeur. Je te vois déjà sourire. Oui, épouse, mais par les burn.. bures d'Aristote, cesse de sautiller en m'entourant déjà de marmailles. Je te l'ai dit, ce simulacre d'épousailles n'était qu'un accord afin que nous ayons l'un l'autre l'assurance de ne jamais être traîné devant l'autel. Accord raté, je le conçois, et l'idée de renouveler ce mariage de manière plus.. Officielle a été abordée. Je ne fuis pas - cette fois - mais mon rêve de liberté est toujours là, j'ai l'espoir qu'il puisse se faire à deux.

      Assez de niaiseries, le papelard est vite moite quand ça dégouline de mignardises.

      Le faire-part de ta fille est encore dans ma besace, et je dois avouer que le rose du papier dénote grandement dans toute la pagaille que je transporte. Comment se porte Heliana ? Et sa mère ? Point trop de cernes sous tes yeux de prasine ? Tu as dû la confier à une nourrice, sage décision. Si je le pouvais, c'est un bataillon entier de nourrices que j'embaucherai pour les mioches des italiens. Je t'avais écrit à propos d'une Corleone couvant un autre lardon, le môme est né avant la nouvelle année. Tout s'est bien passé, mais ne me demande pas son nom, je me souviens qu'il en a plusieurs et que tous se terminent par un "o" - je crois - ce qui incarne à merveille l'originalité italienne, s'pas ?

      Causant moutard, tu trouveras avec ce papier un ruban rose - par le Déos, si tu avais vu la tronche tirée par ce camelot quand je le lui ai réclamé - tenant un grelot. Et ce n'est pas n'importe quel grelot ! C'est LE grelot. C'est une longue histoire, il me vient d'une duchesse d'Anjou, j'ai songé qu'il serait plus utile entre les menottes d'une môme qu'entre mes pognes. Ça fait du bruit, ça brille, crois-moi, à cet âge-là ils s'amusent d'un rien, comme il suffit au cuitard de souffler dans sa bouteille pour se bidonner.

      J'ignore quand exactement mes bottes écraseront de nouveau la terre limousine, j'ai su que tu avais appuyé la requête de la Spiritu Sanguis pour que nous gardions une relation.. bonne serait un grand mot, mais dénuée d'hostilités envers le comté. Si cela est vrai, je t'en suis reconnaissant. Je n'peux que t'offrir mes services si un jour tu en as le besoin, ça t'évitera peut-être d'errer au marché noir.

      J'ai moi-même une demande à te faire, d'ordre plus personnelle. Tu es tisserande, si j'ai bons souvenirs, et tu connais les marchands de Limoges ... J'aurais une commande de deux robes. Pas pour ma fiole, ça va de soit, mais Arsène se plaint de n'être suffisamment gâtée, une robe saurait sans doute la faire taire quelques temps. Sa soeur Ina en souhaiterait également une, mais sa bourse paiera. Combien de temps la confection prendrait-elle ? Quel prix ? Et à qui s'adresser dans la capitale limousine ?

      Prends soin de toi petite Flamme,
      N.
Mahelya
[En début de soirée à Limoges]

Le plis cacheté était arrivé un peu plus tôt et la Jeune Mère s'était empressée de donner à son Trésor le grelot qui accompagnait l'écriture du Balafré. Heliana n'avait pas attendu bien longtemps pour comprendre l'utilité d'un joué pareil. Cela faisait du bruit, et c'était beau si l'on en croyait le regard émerveillé qu'elle arborait lorsque Marie secouait le grelot devant son petit nez. Le tintement aiguë la faisait rire. Et bien qu'à quatre mois, elle ne disposait pas encore de la force nécessaire pour tenir l'objet, elle savait se faire comprendre - notamment avec des grosses colère teintées de larmes de crocodile - pour qu'on agite le jouer au dessus de son berceau. Ainsi dont la Mère avait passé l'après-midi a amuser sa Précieuse. Moment de complicité offert par l’ingéniosité d'un Blondinet. Mais le jour déclinait et il avait bien fallut allonger la Princesse pour qu'elle chasse les dragons au pays des rêves. Alors l’Étincelle en avait profité pour prendre encre, plume et vélin afin d'apporter réponse à son ami.

Citation:

    Au Balafré parcourant les chemins.

    Dites donc Jeune Homme ! Deux mois de silence ! Deux mois ! c'est énorme ! Tu n'as pas honte ? Bon j'avoue j'y avais été un peu fort en moqueries, mais tu me connais, elles ne sont pas méchantes. Et puis j'ai eu deux mois pour m'inquiéter de ton sort. Il s'en fallut de peu pour que je te pense trépassé. Tu ne devrais pas éprouver autant notre amitié. C'est maaaaaaaal ! Quoiqu'il en soit je suis bien heureuse de te lire aujourd'hui et sache que ton grelot a fait une heureuse. Grâce à toi, j'ai passée l'après-midi entière auprès de ma fille pour lui agiter le grelot devant le nez. Elle riait aux éclats. Tu aurais du la voir. Rhaaaaaa voilà que je m'émerveille encore devant ma merveille. Pardonnes-moi, mais je suis tellement fière d'elle, d'être sa mère. Tout les parents disent la même chose, mais Elle est la plus belle à mes yeux.

    Passons, car sur Heliana, je pourrai aisément t'écrire un roman. Revenons aux termes de ton courrier. Comme tu l'auras compris ma Fille se porte à merveille et moi également. La voir en pleine santé suffit à me ravir. Et oui, nous avons été contraints de faire appel à une nourrice car voilà, je ne peux m'acquitter de mon rôle de Mère pleinement. Cela me ronge, cela me bouffe, car elle ne doit me considérer comme à moitié sa Mère, incapable de la nourrir. Quand elle sera plus grande, je m'accorderai le temps de lui expliquer ... Enfin, passons là aussi sur les angoisses d'une femme, mère pour la première fois.

    Tu me parles de Grippe Alexandrine, je te répondrai que je connais, Kylian et moi l'avons attrapé, nous avons été à Guéret pour nous faire soigner par Arthaud, tu la connais, je crois ? Elle a fait des merveilles, et je ne peux que te recommander de la consulter. Cette maladie est vicieuse, elle se manifeste puis se fait oublier jusqu'à la prochaine crise. Figures-toi que j'ai également contracté la glairette en même temps. J'étais épuisée, Arthaud m'a sauvé. Une fois encore je ne peux que te conseiller de la consulter, beaucoup de maladie trainent dans le royaumes ces temps-ci.

    Mais revenons à des sujets plus agréables. Ainsi donc c'est Arsène ton épouse. Ais-je le droit de rire en imaginant que toi est Gabriele êtes beaux-frères désormais ? J'imagine ton visage en lisant ces lignes. Tu devrais apprendre à le connaitre, il n'est pas aussi terrible que tu le crois.. Mais je comprends désormais ta réaction lors de l'incident arrivé à Limoges. Tu voulais protéger et défendre ton épouse. C'est normale et une preuve supplémentaire que plus que ton doigt c'est ton cœur qu'elle a ravit. Je vous félicite tout deux et je me ferai une joie de réaliser les houppelandes pour Arsène et Ina. Concernant les tarifs ceux que j'applique sont de 11,50 écus par pelote de laine et 20 écus pour la main d’œuvre lors d'une commande. Sachant qu'il faut 18 pelotes de laine pour une Houppelande, cela reviendrait à 227 écus pour le produit finit. Bien sur, il s'agit de toi et de ton épouse alors je pourrai revoir le prix à la baisse. Quoiqu'il en soit il me faudra presque trois jours pour réaliser les deux commandes, laisse-moi le temps de réorganiser mon atelier, je fut boulangère pendant quelques mois pour aider Limoges, mais je compte bien retourner à mes premiers amours, la couture. Mais dis-moi, dans un précédent vélin Ina m'a prévenu qu'elle ne pourrait se rendre en Limousin et Marche, me trompe-je ?

    Quant à la relation entre la Spiritus Sangui et le Limousin et Marche. Tu me connais, je n'ai aucune grief contre votre clan, et le Limousin et Marche ne devraient pas en avoir. Vous vous êtes toujours bien tenus chez nous et il était anormal que l'on vous interdissent de fouler notre sol. J'ai eu de long échanges avec Ina, et elle en a eu avec Gade, un comte intelligent, je ne sais si tu le connais. C'est un ami. Nous avons discuté certes, mais il a pris sa décision seul. Mon rôle fut alors très limité. Quoiqu'il en soit, je suis heureuse de revoir certains membres de cette famille et d'apprendre à en connaître d'autres.

    Prends soin de toi Balafré, j'espère que nous aurons le temps de nous croiser si tu passes par Limoges. Je te présenterai ma fille en chair et en os.
    Amicalement.



    P.S. : Tu as vu ? J'ai reçu mes matrices de sceaux. Ils sont beaux hein ?

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