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[RP] Relais Courrier

--Nizam.

    ____________________

    [14 mars 1462 - Campagne Champenoise]

    Dans une charrette, entre tonnelets, vivres, et peaux tannées, les fortes effluves de cuir bruni piquaient le blair tailladé du mercenaire vautré là tel un chat repu après sa chasse, sa carcasse étendue et calée contre un sac de maïs. Les épis avaient un confort préférable à celui des planches de bois bosselées du chariot. Le Blondin grattait à la pointe confuse du fusain un papier. Le parchemin, noirci par l'écriture et par la poussière grasse du charbon, fut lu à plusieurs reprises, assez pour que les doigts masculins y laissent malgré eux leur trace, la destinatrice saura peut-être que cette mauvaise tenue n'était pas signe de mépris, mais d'un Balafré indolent souhaitant écrire au milieu de la brousse. Hélas, encre et plume n'ont jamais su pousser d'une motte de terre.

    Citation:
      A la noble Rousselotte,

      Avec le temps, tu devrais savoir que j'ai l'âme salie, mais chevillée au corps, ma carne ne croupira pas si aisément au creux d'une fosse, et puis le port des armes oblige souvent à voyager au bon vouloir du fer et de l'or. Ainsi je traîne dans le royaume, et hier je quittais l'Artois. Y as-tu déjà été ? Notre venue fut fructueuse, en commerce, bien sûr, et a su secouer le lard fat et engourdi de certains villageois. Nous avons eu droit à la Comtesse en personne dans les bouges péronnais, et à la plupart de nos noms sur des affiches du Comté. On me traîne sans preuve dans un semblant de procès, moi, l'honnête Balafré. Encore aujourd'hui, j'ignore comment la douane fait pour savoir autant sans sorcellerie. Quoiqu'il en soit, si tu désires gonfler tes bronches d'un air qui n'est pas empuanti d'idioties, évite ces terres-là.

      Le grelot plait à ta fille, tu m'en vois ravi. La confier à une nourrice pour le lait ne fait pas de toi une mauvaise mère, on lit entre tes mots l'amour que tu lui portes, c'est preuve que l'héritière de ta rousseur n'est pas à plaindre avec ses parents.

      Je connais Arthaud, ça ne m'étonne guère si ta guérison fut rapide entre ses mains. Je ne sais pas si cette femme se souvient de moi, elle a sauvé l'une de mes connaissances à Guéret, et grâce à elle, je n'ai pas cumulé balafres et boiterie. Elle avait un baume qui faisait des miracles... As-tu l'occasion de la voir ? Sinon je lui écrirai. J'aimerais lui en acheter. Vois-tu, la promenade artésienne fut amusante, mais l'on n'empêche pas une ou deux entailles de peau, ni la chair de rougir.

      Concernant les houppelandes, prends ton temps. Je foulerai certainement le sol limousin dans les mois à venir, mais je ne peux te le dire avec précision. J'ai tes tarifs, je te préviendrai de ma venue si l'envie de tissus se confirment chez les italiennes. J'ai partagé des verres avec leur frère, Gabriele, et sa trogne attire moins mon poing. Nous sommes souvent cernés par les donzelles du clan, alors entre mâles, faut-il bien apaiser les querelles et se soutenir.

      J'aimerais rencontrer ce Comte intelligent que tu décris, surtout si tu lui accordes ton amitié, une raison de plus pour que mes bottes fassent un détour par ta chère Limoges. Rien de nouveau en son sein ? Tu pourrais me raconter les dernières rumeurs que les blasonnés se bavent à l'oreille ?

      Que l'on veille sur toi, et ta graine de rousse.
      N.


      PS : J'ai vu, et que de lettres ! C'est là ton blason et ta devise ? Par mon reste de latin, si je la comprends, je crois qu'elle te va bien. Nul ne dicte les actes d'une flamme.
Gailen_d_arduilet
Citation:
De nous : Gaïlen d'Arduilet comte de Meymac et Hazebrouck, vicomte de Roubaix, baron d'Albussac, Wattrelos et Courtrai.
A vous, Marie-Amélya d'Elicahre-Kierkegaard Vicomtesse de Montmaur dame de Saint Firmin
et de Linards

Vicomtesse,

je vous écris pour vous faire part d'une idée un peu folle. J'entends pleins de choses sur le prochain comte. Les choses les plus folles, mais surtout des choses qui me font peur. Nous allons encore en changer. Encore un inconnu ? J'ose croire que non. Je rêve donc d'une tête connue, d'une tête aussi compétente qu'il se doit pour tel poste. Oui je rêve de vous. En tout bien tout honneur rassurez vous, mais de vous en comtesse. De vous sur ce trône, coiffée de cette couronne.
Certes, cet écrit est rédigé en taverne. Certes, il m'a été suggéré par la blondeur. Mais je vous jure ne pas être ivre sauf d'espoir pour notre comté. Et je vous promet donc sincèrement mon soutien total si vous vous présentez.



P.S. : J'aurai quand-même quelques points a vous soumettre si vous gagnez.

Votre dévoué,





_________________

Ceci est un jeu. MP si je vous oublie.
Mahelya
Deux petites missives rédigées avec application, qui partirait dans la foulée, retrouver leurs destinataires respectifs.

Citation:

    A Gailen d'Arduilet comte de Meymac et Hazebrouck, vicomte de Roubaix, baron d'Albussac, Wattrelos et Courtrai,
    De Marie-Amélya d'Elicahre-Kierkegaard Vicomtesse de Montmaur dame de Saint Firmin et de Linards

    Votre Grandeur,

    J'ai bien été destinataire de votre pli, et je dois avouer que plus que surprise par vos mots, j'en fus profondément émue. Je ne pensais pas que vous rêviez de moi. C'est absolument flatteur. Trêve de plaisanterie, même si l'envie me prenait de monter une liste pour les Comtales, je doute sincèrement de trouver dix collistiers, en sus de nous si j'ai bien compris la teneur de votre plis. Voyez, vous fusses le seul à m'écrire pour me demander de me présenter et j'ai ouïs dire que Jean avait déjà complété sa liste entière. Ce que l'on vous dis de lui est peut-être vrai, peut-être pas, en tout cas à la Procure, je n'ai rien à lui reprocher j'ai pu reprendre le poste en ayant connaissance de tous les dossiers.

    Si vous avez des noms de personnes présentes et motivées à me soumettre, pourquoi pas. Sinon, j'ai bien peur que mes relations soient trop peu nombreuses, mais sait-on jamais si d'autre comme vous se manifestaient. En tout sachez, et je me répète j'en ai bien conscience, que votre plis m'a profondément touché.

    PS : Je veux bien que vous m'exposiez vos idées. Des points de vue différents aident à faire avancer les choses.

    Salutations respectueuses,



Citation:

    A la Chère Eulalie de Varenne
    De Marie-Amélya d'Elicahre-Kierkegaard,

    Salutations,

    Comme je te l'avais promis, je t'écris, je sais que tu n'es pas encore partie, mais je regrette sincèrement de ne pas avoir eu plus de temps pour te dire au revoir tout à l'heure. Tu ne l'as peut-être pas remarquée mais j'étais vraiment émue de devoir te voir partir si vite. J'espère que tu as trouvé, ou que tu trouveras cet atelier de couturière qui t'apprendra à faire de jolies robes comme cela était ton désir. Je te souhaite le meilleur et tout plein de bonheur. Sache que je n'oublierai jamais la jeune fille timide mais adorable rencontrée à Limoges, et afin que toi non plus tu ne m'oublie pas, j'ai joins à ce plis, un petit mouchoir brodé de mes mains. Un "E" Magnifique pour une Magnifique Eulalie. J'espère que tu me donneras de tes nouvelles de temps en temps.

    Un bisous sur le front. Prends soin de toi, de ta maman et de ton frère.



Et alors que Marie s'apprêtait à rédiger une réponse à Nizam, Heliana se mit à pleurer à chaudes larmes. Priorité à son Trésor, l’Étincelle écrira plus longuement au Balafré plus tard.
_________________
Un_vendeur
[Le Vendeur = Jean Voiplusvitekemonombre - Postier / Propriétaire du Relais.]

Le cher postier prenait de l'embonpoint à mesure que les années s'écoulaient. Il faut dire que son petit office avait rencontré un franc succès. Des rumeurs disait même que certains avaient repris son idée à Toulouse ou encore en Touraine. Bientôt son concept dominerait le monde. Oui Jean devenait mégalo ! Mais donc pouvait lui en vouloir. D'un simple paysan ayant une passion pour les pigeons, il était devenu bourgeois non seulement propriétaire de son office mais aussi de sa Maison. Indépendant financièrement, il ne comptait sur personne pour remplir son tranchoir chaque jour.

L'avarice aurait alors pu devenir l'un de ses péchés mais l'homme bien que mégalo restait toujours généreux et de bonne compagnie. Voilà pourquoi ses prix n'ont jamais augmenté. Et la petit pancarte à coté de l'entrée était là pour le prouver.


Citation:
Lettre simple = 5 deniers
Lettre simple mais rapide avec pigeon nourri au maïs = 8 deniers
Lettre doubles feuilles = 8 deniers
Lettre double mais rapide avec pigeon nourri au maïs = 10 deniers
Pour toute page supplémentaire dix deniers supplémentaires seront demandés.

Petit colis tenant dans la bourse en cuir d'un pigeon = 35 deniers
Petit colis précieux tenant dans la bourse d'un pigeon = 50 deniers + assurance contre la perte de 5 écus.
Nouveau : Des bourses de cuir sont maintenant vendues ici.
Bourse cuir noir = 30 écus
Bourse cuir marron = 25 écus
Bourse cuir alezan = 20 écus

Articles non soldés.

Envoi de courriers massifs :
100 lettres = 4,50 écus
200 lettres = 8,50 écus
300 lettres = 12 écus
au-delà de 400 lettres forfait à 20 écus avec avis de réception.

Parchemin quelque soit le type de peau utilisée
Mouton
Veaux,
Porc,
Chèvre
Agneaux = 1 écu l'unité
Vélin (plus fin) = 2 écus l'unité
Papyrus venus d’Égypte (rare - arrivage le 3 du mois) = 3 écus l'unité
Plume standard = 50 deniers l'unité
Plume de Cygne noir = 1 écu l'unité
Plume de Cygne blanc = 75 deniers l'unité
Plume de Paon = 2 écus l'unité
Encre noire = 3 écus l'unité
Encre bleue = 1,50 écus l'unité
Encre personnalisée = 4 écus l'unité
Encre sympathique (qui devient invisible) = 10 écus l'unité
Nécessaire d'affutage de plume simple = 10 écus
Nécessaire d'affutage dans une trousse en cuir = 25 écus

Les plumes vendues ici sont déjà affutées. Pour l'achat de dix plumes de Paon, un nécessaire d'affutage simple offert.
La Maison ne fait pas crédit. La Maison ne prend pas en charge les moyens et gros colis. La Maison accepte le règlement en sac de Maïs.
Eloise_prudence_d_e
La lettre n'était pas partie du Limousin, mais du Maine. Ne sachant guère comment procéder autrement, la jeune fille avait décidé de faire "comme d'habitude", de passer par le relais-courrier qu'elle utilisait avec sa mère pendant leurs périodes d'éloignement. Cet éloignement, bientôt, ne serait plus. En attendant, elle écrivait, et espérait que le message arriverait bientôt à sa destinataire.

Citation:
A Marie-Amélya d'Elicahre-Kierkegaard, vicomtesse de Montmaur, dame de Linards et de Saint Firmin,
D'Eloïse-Prudence d'Elicahre, vicomtesse des Cars, dame de Viam,

Affectueuses salutations.
    Ma cousine,

    Je prends ce jour la plume pour vous faire part d'une nouvelle que je crois bonne, et de moult questions qui en résultent. Suite à la donation de ma mère, je vais venir m'installer en Limousin. Voilà pour la nouvelle... J'entends y continuer l'action de ma mère, peut-être pas de la même manière, mais de sorte à servir la terre dont je suis désormais vassale, et j'aurais d'ailleurs besoin de vos lumières en ce qui concerne les formes que cette implication peut prendre. Pouvez-vous également m'indiquer si des formalités particulières doivent être remplies pour pouvoir déménager en Limousin ? D'ailleurs, connaissant la localisation des Cars, prendre une résidence à Limoges vous semble-t-il intéressant ?

    J'ai fort hâte de vous revoir, ainsi que votre fille, et de rencontrer votre époux. D'ailleurs, j'ai eu le plaisir de faire la connaissance de votre mère à des joutes organisées en Limousin, et ai assisté de loin à votre passage en lice. Toutes mes félicitations pour la pratique de ce noble loisir. Un jour, il faudra que nous y participions ensemble, si cela vous agrée ! Même si je dois avouer n'avoir aucune expérience en la matière.

    Que Dieu vous garde ! J'espère vous revoir bientôt.

Rédigé à Laval, le 4 avril 1462.

E.P.E.
--Nizam.

    ____________________

    [Avril 1462 - Dans un rade]

    Il était là, la tignasse emmêlée de sueur, trogne et barbe rougeâtres par endroit, dans cette allure de bête au museau noirci, jamais le bleu des iris n'eut paru si luisant. Tordu et vautré à une tablée en retrait, sa cape était si terreuse que l'on ne distinguait plus les peaux bouillies et cousues qui l'avaient formée. L'une de ses jambes tendue roide sous la table n'avait pas bougé depuis qu'il s'était calé sur le bois grinçant de la chaise. Il retint au fond de sa gorge un grognement mauvais. Sa carne crevait. Mais par le Déos, les vers ne boufferont pas de l'angevin cette nuit. Il se remettra, il reviendra, comme l'occasion d'enfoncer du fer dans la tripaille de ces fils à putains. Le souffle lent, le Balafré avait réclamé de quoi écrire au tenancier. L'écriture irrégulière entachait parfois le vélin de plus d'encre qu'il n'eut fallu, mais la missive était néanmoins lisible. Papelard rendu au tenancier avec une bourse d'écus conséquente et un ordre précis, l'argent en sera certainement blanchi, ce qui, à la réflexion, valait mieux que de la garder dans sa besace.

    Citation:
    M.

    J'ai besoin de toi, je te demande beaucoup ces derniers temps, je sais.
    Certains doivent être soignés, cela prendra du temps, et là où nous sommes, nous ne pouvons nous fier à grand monde. Pas de médecin.
    De ma vie, je n'ai jamais vu de baume soignant si bien et rapidement que celui du dispensaire d'Arthaud. Je ne sais pas où elle est, devais lui écrire.
    Le coursier a une bourse de cinquante écus, il achètera l'équivalent en baume si tu lui dis où est Arthaud. Car tu le sais, n'est-ce pas ? Sinon il prendra ce que tu lui proposes de mieux.

    Il saura me trouver.

    N.
Mahelya
[Limoges au Relais Courrier ... mais pas que]

Une Rousse passablement inquiète était ce matin de bon heure au relais. Il falalit qu'elle gère d'abord les affaires courantes, urgentes, trop longtemps oubliées. D'abord sa Cousine donc.

Citation:

    A Eloïse-Prudence d'Elicahre,
    De Marie-Amélya Deschenaux-Kierkegaard,

    Affectueuses salutations,

    Ma cousine,
    Si comme me l'apprend votre lettre, vous désirez venir vous installer en Limousin et Marche, sachez que vous y serez la bienvenue. Pour y habiter, il vous suffira de demander l'agrément du Comte quant à votre aménagement. Les Cars étant près de Guéret, votre Mère, Ma cousine, Sindanarie avait choisi de s'y installer afin de pouvoir se rendre en son domaine aussi souvent que possible.

    Bien que plus calme que la Capitale, Guéret ne manque pas de charme. C'est d'ailleurs pour cela que nos fourbes voisins les Berrichons tentent de nous la subtiliser très souvent. Et d'ailleurs pas plus tard qu'il y a trois ou quatre semaines. Une alliance avec FATUM ... Enfin, je vous expliquerai tout ceci plus en détails, lorsque vous viendrez me visiter.

    Car oui, jeune cousine, dès votre arrivée en Limousin et Marche, il faudra me prévenir de votre présence afin que je fasse préparer une chambre. Il est absolument hors de question que ma Cousine loge dans une auberge, le temps de se trouver un toit. Hors de question entendez-vous ?

    Pour ce qui est de votre implication au sein de notre Province, celle-ci peut prendre plusieurs formes, nous aurons le temps de détailler tout ceci autour d'un bon godet de vin de Paille. Une spécialité de chez nous, qui je l'espère vous ravira les papilles.

    Prenez soin de vous chère Cousine,
    Le temps est bien long et j'ai hâte de vous revoir.

    Rédigée à Limoges le septième jour du mois d'avril 1462.
    Marie.


Mais une fois le pli cacheté, dument envoyé, après avoir saluer le cher Jean, c'est à petits pas pressé que l'Incandescente s'engouffra dans des quartiers moins bien famés que le quartier Bourgeois. Les faubourgs ! Là où elle avait demandé ce matin au premières lueurs du Jour à Harchi de la rejoindre, là aussi ou elle avait donné rendez-vous au coursier du Blond bien loin. Et bientôt tout ce petit monde serait réunis.

    Ce matin là, La Roussoyante avait longtemps hésité. Malgré quelques améliorations, les Corleone n'avaient toujours pas bonne presse en Limousin et Marche et si la Flammèche devait acheter du baume en quantité à Arthaud nul doute qu'on lui poserait des questions. Et les questions ... mieux valait les éviter. Voyons un peu : "tout ça de baume c'est pour un régiment ?" ... "euh non juste quelques amis... hum" ... "Ah ? et comment se sont-ils fait cela ? Ou sont-ils je pourrait peut-être les aider ? Dites moi où ils sont j'irai les visiter !" ... " Euh Nizam ne m'a rien dit" ... "Nizam ? l'autre balafré toujours dans le sillage des Corleone ?" ... "Euh ... Hum." ... Ouais non, fallait éviter. Et pour parvenir à les éviter, mieux valait rester discret. Direction Ussac donc, la Baronnie de Joulie-Maman, calme, charmante, coquette, mais surtout pourvue de l'atelier d'Hannibal qui n'avait pas son pareil pour manier les plantes. La Rousse savait qu'elle trouverait là son bonheur, en plus on lui avait dit qu'Hannibal perdait un peu la tête ces temps-ci avec un peu de chance, il ne constaterait pas la disparition de deux baumes et l'apparition soudaine, inexpliquée et surtout pas logique de 50 écus à coté de ses fioles.
    Au retour, la demande d'un détour par son propre atelier avait été faite au coche qui la trimbalait depuis les premiers rayons du soleil. Ses préparations n'étaient pas aussi performantes que celles de son Beau papa, mais nul doute qu'elles serviraient tout de même.

Avant de reprendre la route, elle avait tout disposé dans un panier. Avait pris grand soin de se couvrir le minois, d'attacher ses longues boucles afin qu'aucune d'entre elles ne dépassent de sa capuche. Le bouge était en vue. Harchi était arrivé. Bien cela allait commencer donc.


- Harchi ?! tu vas devoir t'absenter quelques jours.
- Une mission.
- Oui mais elle ne va pas te plaire. Autant te dire tout de suite que tu n'as pas le choix.
- C'est rare de vous entendre me parler comme ça.
- Cela n'arrive que lorsque nous évoquons ensemble un seul et même sujet.


A ce stade de la conversation, le vieux valet à compris de qui il s'agissait. Et autant dire que cela ne le réjouissait pas. Mais il emboita le pas de la Rousselote lorsqu'elle pénétra dans le taudis qui faisait office d'auberge. Toujours dissimulée sous sa capuche, elle avisa le coursier et lui dit d'un ton sans réplique.

- Voici ce qu'on vous a demandé de rapporter. Il y a en plus que ce que la somme laissée permettait d'acheter. Apportez-lui. Mais vous ne voyagerez pas seul. Le Soldat vous accompagne. Transmettez-lui ceci quand il râlera. Ce qui ne devrait pas prendre beaucoup de temps, il râle toujours de toute façon.


Et de tendre le billet manuscrit.

Citation:
N.

Tu sais que tu peux compter sur moi. Berdol N ! Pourquoi avoir attendu d'être au plus mal ?!
Mais à partir du moment où tu m'as faites entrée dans ton jeu, j'en change les règles Balafré, c'est comme ça, tu le sais. L'Ombre accompagne ton coursier, ne discute pas, ne râle pas, c'est non négociable, et ce n'est pas la faute du coursier, tes cours de lames ont enfin servi. Je suis plutôt douée au lancé de couteau. Peut-être ai-je surpassé le Maître. Quoiqu'il en soit, il est là et se fait appeler le Soldat. Les baumes viennent de chez l'Ussac, mon beau-père ... Tu ne voudrais pas savoir comment je les ai obtenus, mais j'espère que tu te souviens qu'ils faisaient des miracles. Il y a aussi quelques préparations m'appartenant. Je doute d'avoir le talent du mâle mort, mais je gage qu'elles te seront utiles à toi et tes compagnons. Berdol N !! Dans quoi t'es-tu fourré ?

Donne de tes nouvelles, sinon le Soldat a pour ordre de te mener la vie dure jusqu'à ce que tu craques et que j'obtienne un signe de vie.

Prends soin de toi.
M.


Les prunelles vertes dans l'ombre de la capuche observait le coursier. Pouvait-elle lui faire confiance. Elle ponctua donc par un avertissement.

- Cela me prendra le temps qu'il faudra mais s'il n'obtient pas ce paquet alors je vous retrouverai et vous ferez regretter d'être né et je prendrai mon temps pour cela. Même si je gage que Soldat sera ravi de me devancer.
Ouais le bluff ... Première leçon du Balafré des fois ça marche, des fois pas du tout, mais là il y avait l'ombre comme argument, et bien que le vieux frisait davantage avec la cinquantaine que la quarantaine, sa carrure n'en restait pas moins impressionnante. Puis ce tournant vers Harchi.
- Soldat ! Si vous deviez être arrêté lors de votre périple, tu sais ce qu'il convient de faire ?

L'homme à la chevelure d'argent, hocha simplement la tête. Et le groupe se sépara. les deux hommes vers de nouvelles aventures, Marie vers le centre de la ville, ou elle se débarrassa aisément de son déguisement pour retrouver ses allures de coquettes écervelée.
_________________
Arnaut_de_malemort
Citation:


    Mon bon Zeinar,

    J'ai vendu cette nuit la pelle que vous convoitiez tant. Peut-être serait-il temps de vous trouver une épouse ? Vous ne pouvez plus décemment faire votre vie avec des outils de jardin ; je ne peux plus cautionner ces actes, et refuses désormais de vous fournir.

    D'autre part, nous n'avons pas eu la chance de vous croiser hier soir en taverne. Victoire est une adversaire de ramponneau redoutable, mais lorsque vous êtes là, vos défaites sont un tremplin à ma réussite. Je suis las de voir fondre mon argent. Peut-être serait-il temps de me pardonner toutes ces raclées que je vous ai mis, et d'unir nos forces pour pousser notre maire à la défaite ?

    Enfin, vous ne m'avez jamais répondu concernant le mantel. Pensez-vous avoir le temps de m'en coudre un ? Et si oui, à quel prix ? Pourriez-vous rajouter une petite étiquette avec mes initiales derrières ? Feu ma Reyne Mère le faisait pour mon sac à goûter quand j'étais au collège Saint Louis de France*.

    D'avance merci.

    Arnaut


* Et c'était d'une grande classe 8)
_________________
Eloise_prudence_d_e
Elle était sur les chemins, enfin, et elle approchait du Limousin. Mais, dans son paquetage, la jeune fille avait une lettre de sa cousine encore sans réponse. Alors, un soir, alors qu'elle faisait étape dans une auberge, masquant délibérément son identité pour éviter d'attirer l'attention de voleurs et autres gibiers de potence, se présentant à peine comme une petite orpheline cherchant à rallier un lointain parent avec les moyens du bord, elle décida qu'il était grand temps d'y répondre. Eloïse-Prudence marchait moins vite qu'autrefois sa mère, et montait moins bien (d'ailleurs, elle n'avait pas de monture encore). Du coup, son voyage s'en était trouvé allongé, à son grand dam. A défaut d'arriver, elle pouvait au moins écrire...

Citation:
A Marie-Amélya Deschenaux-Kierkegaard,
D'Eloïse-Prudence d'Elicahre,

Affectueuses salutations.
    Chère cousine,

    Votre offre de m'héberger en votre demeure en attendant que j'aie trouvé la mienne me va droit au coeur, et je vous remercie de vous montrer si ouverte à mon égard. J'ai fort hâte que vous m'expliquiez ce que je dois savoir du Limousin et de la Marche, et boue littéralement de l'envie de reprendre l'action de Mère. Quant au vin de paille, j'avoue en avoir entendu parler sans pour autant l'avoir déjà goûté... Un oubli que nous réparerons de bon coeur !

    Avant que j'oublie... Je vous transmets les salutations de Constance d'Orsenac, que j'ai croisée récemment, avant mon départ du Maine en fait, en la chapelle des Hérauts d'Armes de France. Je m'y suis rendue pour faire établir quelques corrections, et resterai en contact avec eux afin d'y faire porter tout ce qu'il faut. Quel dédale, cependant ! Partout des alcôves qui bruissent de monde et d'activités des plus diverses. Il y a de quoi s'y perdre, et pourtant je crois avoir saisi pourquoi Mère a été si attachée à l'endroit. Malgré la brièveté du temps où elle fut Héraut...

    Irons-nous la retrouver, vous et moi ? Votre présence, l'autre jour, lui a fait du bien... Même si elle ne l'a guère manifesté (vous avez vu comme elle est...), je crois qu'elle vous a entendu et a tout apprécié.

    Prenez soin de vous également, et d'Heliana, ainsi que de votre époux.

    Que Dieu vous garde !

Rédigé sur un chemin mainois, le onzième jour d'avril mille quatre cent soixante-deux.

Eloïse-Prudence

PS : Serait-il inopportun de vous demander des nouvelles des joutes qui ont eu lieu en Limousin dernièrement ? J'étais venue y assister, mais ai malheureusement manqué vos passages en lice...
Eloise_prudence_d_e
Ca, c'est une nouvelle qu'elle est bien bonne ! Eloïse-Prudence d'Elicahre en avait esquissé une danse de la victoire. Ah ça, elle était fière de la cousine, et pas qu'un peu ! Aussi résolut-elle de transcrire ce sentiment dans un pli qu'elle espérait aussi joyeux qu'elle-même. Et même si le pigeon met presque autant de temps qu'elle à arriver, qu'importe !

Citation:
A Marie-Amélya Deschenaux-Kierkegaard,
D'Eloïse-Prudence d'Elicahre,

Affectueuses salutations et respect.

Ma cousine, jusqu'en ces chemins berrichons la nouvelle est venue à moi ! Ainsi, vous voici de nouveau à la tête du Limousin et de la Marche ! Si vous saviez comme cela me rend heureuse, et fière ! J'imagine qu'Elric en a déjà fait part à Mère, et je sais qu'elle le sera au moins autant que moi. Elle m'a dit toute sa confiance en vous, et tous ses espoirs. Elle savait que vous seriez une merveilleuse Comteses, et je crois qu'elle avait été secrètement déçue que vous n'ayez pas continué votre oeuvre après votre premier mandat. Maintenant, elle n'aura plus aucun regret !

Je serai en Limousin sous deux jours, pour autant que Dieu me garde des brigands dont vous me disiez le Berry infesté. Mais au jour de votre victoire électorale, je ne doute de rien ! J'espère que vous aurez encore un peu de temps à vous quand j'arriverai, il me serait fort agréable de passer du temps en votre compagnie.

Oh ! J'y pense. Pendant la cérémonie d'allégeances (que j'ai hâte !), me ferez-vous l'honneur de me confier ma jeune cousine ? Cela vous éviterait d'avoir à faire appel à une nourrice.

Vraiment, Marie, félicitations, et à très bientôt.

Que Dieu vous garde !

Sur les chemins du Berry, entre Châteauroux et Guéret, le 17 avril 1462.

Eloïse-Prudence
Mahelya
Un seul être vous manque et tout vous semble dépeuplé. Et pour sur que Kylian lui manquait terriblement. L'apparente joyeuseté de l’Étincelle n'était qu'un leurre, car ses pensées vagabondes, toujours s'envolaient pour le retrouver où qu'il soit, quoiqu'il fasse. Voilà pourquoi depuis quelques jours, la Rousse était victime d'absences passagères, d'incohérences temporelles. Pensant parfois qu'une seule journée s'était écoulée, alors qu'en réalité cela faisait trois jours plein qui venaient de lui passer sous le nez. Il fallait qu'elle se reprenne la Belle, malgré cette peur entêtante qui ne cessait de lui murmurer au creux de son esprit, qu'un jour quelqu'un viendrait lui annoncer le décès de son Mari. Il fallait qu'elle se relève. La Flamme, en l'absence de leur Homme, devait se faire Louve et protéger son territoire des autres prédateurs en attendant, patiemment et sereine, si possible, le retour de l'Alpha chéri.

Même si la volonté, de relever fièrement le minois voyait jour dans son cerveau, l'appliquer n'en restait pas moins compliqué. Marie était seule sans Kyl, Nue sans lui, perdue, démunie. Il la comprenait mieux que quiconque, savait l'apaiser, la guider, il s'accommodait naturellement des Bizarrerie de son Épouse, en évitant de les provoquer, ou en l'extirpant avec douceur de ce monde si particulier qu'elle s'était fabriqué. Et pour elle, l’Étrange Petite, parfois qualifiée d’Excentrique, au balancement impromptu, à l'intelligence perspicace et au sourire enfantin, perturber le train-train quotidien, devenait nos pas une épreuve à surmonter, mais bien une montagne à déplacer. Et Marie avait le vertige. Évidemment. Sinon cela ne serait pas marrant ...

Pourtant elle faisait de son mieux, elle faisait des efforts, pour ne pas sombrer dans la léthargie. Et ce matin, cela avait été décidé ainsi, la Rousse répondrait et écrirait à tout ceux qu'elle avait involontairement délaissé ces derniers temps.

En premier, une jeune cousine, presque inconnue, mais chéri d'ores et déjà. Un sang qu'elle avait promis coute que coute, de veiller, de couver, de protéger.


Citation:

    A Eloïse-Prudence d'Elicahre,
    De Marie-Amélya Deschenaux-Kierkegaard,

    Affectueuses salutations Roses,

    Lorsque vous arriverez à Limoges, gifflez-moi c'est un ordre ! En prenant la plume ce matin, j'ai eu l'horreur de constaté que je n'avais porté réponse à votre précédent Vélin. C'est impardonnable, et cela ne se peut. Vous avez donc mon plein consentement et ma pleine coopération pour une giffle en guise de punition.

    Maintenant que le châtiment est décidé, revenons à des sujets plus légers. Ah ! Comme je suis heureuse de vous savoir sur la route, prête à me rejoindre prochainement. Mais quelle Misère de vous savoir en Berry ! Ne croyez absolument rien des ce que les Berrichons vous dirons. Ce sont des menteurs nés et Pitié ma Cousine évitez autant que vous le pouvez les de Niraco. Cette famille et de la pire engeance, du moins pour les membres qui la compose et que j'ai rencontré. Ne tardez pas sur cette terre hostile, voyagez tout le jour et la nuit s'il le faut mais réduisez autant que possible votre voyage, et ne préciser à personne que vous vous rendez en Limousin et Marche. Certain, là-bas ont été tués pour moins que ça !

    Ne prenez pas auberges, installez-vous dans les Églises, Angelo de Montemayor, est Primat de France, et ancien Limougeaud, il sait veiller sur les bons aristotéliciens. Arrivez vite à Guéret, et n'oubliez pas sur le chemin d'embrasser Elric et Sindanarie pour moi. Il faut que je retourne la visiter prochainement, je risque d'avoir une nouvelle à lui annoncer. Votre Mère, telle que je la connaissais, me manque, savez-vous, mais j'éviterais de me plaindre devant vous qui n'avez pas eu le loisirs de la connaître autant que vous l'auriez voulu, autant qu'il le fallait. Je vous raconterais Ses histoires avec plaisir. Quand on est orpheline, rien n'est plus important que la famille.

    Il me tarde Éloïse de vous revoir. Quant à vos félicitations, je les accueille avec plaisir, mais je me dois de vous le dire, le Comte ou la Comtesse n'a pas encore été désigné. Quoiqu'il en soit, soyez assurée, que pour vous j'aurai tout le temps qu'il faudra. Et bien évidemment que je vous confirai Heliana, avec grand plaisir, même si elle est grognon depuis le départ de son Père.

    Vivement que vous arriviez.
    Que Dieu vous protège sur la Route,
    Je vous embrasse,

    Marie.


La seconde serait pour une amie, partie et dont elle n'avait pas pensé à prendre des nouvelles. Quand on disait que la Rousse était perturbée ces derniers temps, on était peut-être, finalement loin de la vérité.

Citation:

    A Heaven,
    De Marie,

    Chaleureuses salutations Roses.

    Un peu de couleurs dans nos vies ne fera pas de mal, n'est-ce pas ? Je te pris de m'excuser, je ne t'ai pas écris, avant. Kylian a été mobilisé, il est parti se battre et chaque jour depuis, je lutte pour me lever chaque matin. Je me sens perdue sans lui, et je prie pour qu'il me revienne en pleine santé. Et comme je suis perdue, tu me croieras si tu veux, mais je me suis lancée à nouveau à la tête d'une liste comtale et tiens-toi bien ma liste est arrivée en tête.

    Et toi, Jolie Brune, quelles sont les nouvelles de toi ? Est-ce vrai ce que dit la rumeur ? Tu vas vraiment quitter Limoges définitivement ? Je n'ose te le demander, mais nous garderons contacte toi et moi n'est-ce pas ? Quelques soit l'endroit où tu t'installera ? Hein ? Saches que tu seras toujours la bienvenue à Limoges, Linards ou Bridiers, que je viens de recevoir comme fief de retraite. La porte te seras toujours ouverte à toi et quiconque t'accompagnera. Et comment va ta fille ? Es-tu heureuse Heaven ?

    J'espère que tu répondras à ce courrier qui aurait pu s'appeler désiré.
    Amicalement,
    Marie.

_________________
--Heaveen..
Dans ce coin perdu de Guyenne où elle avait trouvé refuge afin de satisfaire les requêtes de son frère jumeau, elle avait fini par quitter le lit où la tignasse rousse demeurait profondément endormi. Elle avait perdu l'habitude de partager certaines choses et son lit en était une. Pourtant, c'est le sourire aux lèvres qu'elle s'installa au secrétaire de ses appartements à l'auberge de La Ronde des Tonneaux. Quelques heures avant la tombée de la nuit, on lui avait apporté une missive d'une amie en Limousin. Quel plaisir de lire les quelques mots de cette femme. Très peu lui manquait de Limoges mais deux seules femmes ressortaient du lot. Une blonde et une rousse. Et la rousse n'avait pas oublier sa promesse lors de son dernier passage. Elle prit donc la peine de lui répondre.

Citation:
A Douce Rouquine
De l’ébène tempêteuse

Chaleureuses salutations à vous également ma rose mystique.

Vous savez bien ma chère amie que ma palette des couleurs est restreinte. Pourtant, depuis quelques temps, il semblerait que parfois… je dis bien parfois, certaine couleur m’interpelle dans les tons de pastel ! Ne riez pas, je dois me faire plus docile et fragile depuis que je suis mère. Mais pas à ce point, le rose ne m’attire toujours pas !! Mais je puis comprendre votre état d’esprit plus sombre. Il n’est pas facile de voir celui qu’on aime nous délaisser peu importe que la raison soit louable ou pas. Je suis certaine cependant que votre époux prend le temps chaque jour ou presque de vous rassurez sur son état et son amour pour vous Marie. Prenez soin de ce jardin où de magnifiques roses pousseront encore, je n’en doute aucunement.

De nouveau en tête de liste ?! Hey bien mon amie, je vois que vous avez trouvé occupation afin de ne pas vous ennuyer pendant l’absence de votre époux. Et dire qu’il me semble, il n’y a pas si longtemps, je vous conseillais et vous suppliait de ne pas écouter les mauvaises langues, vous soutenant dans votre premier mandat de maire. Quel cheminement vous avez fait depuis tout ce temps. Soyez fière Marie de la magnifique femme accomplie que vous êtes devenue. Moi, je n’éprouve que du respect et une profonde affection envers la femme que j’ai appris à connaitre au fur du temps. A croire que Joska m’aura laissé deux choses magnifiques pour compenser les heures plus sombres. Kalianna et vous.

Pour ma part, je me porte au mieux. Après le départ de Joska sans laisser de nouvelles, Kalianna si jeune, je n’ai pas su comment remonter la pente. Je me sentais si abandonnée, si esseulée. J’ai tenté de retrouver réconfort auprès d’un homme en qui j’avais toujours éprouvé des sentiments et que je pensais réciproque. Mais les apparences sont si trompeuses parfois et certains jouent un rôle si éphémère dans une vie. C’était même mieux ainsi, cela m’a permis de renouer avec une partie de ma famille en Languedoc. Le temps passé là-bas m’a rapproché de gens magnifique et d’une famille qui m’ont pris comme vassale. J’ai donc été anoblie il y a peu et devenue Dame de Fraissé de Corbières. Je peux donc désormais me débrouiller sans rien attendre d’un homme, d’un nom ou autre. Il n’y a que ma fille et moi. Comme Limoges demeure une ville où de nombreux souvenirs me sont douloureux, je compte effectivement déménager. La rumeur est donc vraie. Mais sachez mon amie que les pages bien que douloureuses à tourner sont parfois profitables et permettre de découvrir tout autre chose, maintenant prête à cela. J’ai pris conscience de l’existence réellement d’un de mes amis. Ce dernier, ne l’ayant jamais vu plus que cela… et aujourd’hui…. Xavier me rend heureuse. Alors oui Marie, je le suis.

Kalianna a tellement grandit. Elle est un magnifique bébé. Elle a les yeux de son père, ce regard si prenant parfois et tout aussi sombre. Son sourire me rappelle toujours à lui mais bien que je devrais être nostalgique de ce fait, ce n'est pas le cas. Il aura laissé dans ma vie la seule chose qui me permettrait de garder espoir que je ne suis pas totalement vouée à l'échec. Elle ne manque de rien. Elle est si adorable que Xavier et mon frère Hélie la gâte beaucoup trop. Je sais que Joska aurait aimé Marie que tu sois la marraine de Kalianna et si tu acceptes toujours, j’aimerais également que ce soit le cas. Ainsi, cela scellera ce pacte en ce jour que nous puissions faire, des nouvelles nous échangerons chaque fois que cela nous sera possible.

Je serais sous peu à Limoges, quelques affaires à régler. Je ne pense malheureusement pas m’éterniser, je ne puis. Et ensuite, je compte aller rejoindre Euzen pour une visite en Champagne. J’espère pouvoir te voir toi et ta fille lors de mon passage.

Amicalement et chaleureusement ma rouquine,
Heaven.


Une fois le vélin cacheté, elle pianota en réfléchissant justement aux mots qu'elle avait couché. Son coeur s'ouvrait étonnamment plus facilement depuis la naissance de sa fille. A ne pas s'y méprendre, elle demeurait toujours autant la garce ébène qu'elle était. D'ailleurs, elle ne s'était étrangement fait aucun ami en Guyenne... fidèle à elle-même. Ça c'était l'ébène pour les inconnus. Mais pour ceux qu'elle appréciait.... il en était tout autrement.

Un murmure se fit entendre, une tête en bataille la réclamant du fait qu'elle avait abandonné les draps et laisser le froid s'installer. Elle lui sourit, étonnée également que l'homme qu'elle avait si longtemps rejeter puisse aujourd'hui la combler de ce bonheur dont elle ne croyait plus ...
Eloise_prudence
Elle y était presque... Si près du but ! Euphorique, juchée sur une barrière, nécessaire d'écriture en équilibre plus ou moins instable, la jeunette écrivait. Bientôt, elle pourrait reprendre la route, jusqu'à sa destination. Les Cars, puis Limoges. Et là, elle trouverait une résidence digne de sa mère et d'elle. Au moins ! L'heure était à la gaieté.

Citation:
A Marie-Amélya Deschenaux-Kierkegaard,
D'Eloïse-Prudence d'Elicahre,

Affectueuses salutations.
    Ma cousine, vos conseils ont été précieux. Non seulement me voici en Limousin (et déjà bien avancée, car c'est Bourganeuf qui m'accueille pour quelques heures encore), mais en un seul morceau encore ! Avant même votre lettre et les indications si bien trouvées qu'elle contenait, j'avais pris le pli de ne guère me faire voir dans des lieux publics, même en des terres que Mère dépeint comme hospitalières. Mais en Berry, terre qu'elle hait, je crois, et qu'elle juge fort dangereuse en tout cas, vous m'avez sans doute sauvé la vie. Le soir, je me séparais des muletiers qui m'accompagnent, et je leur enjoignais de se séparer également. Le matin, nous nous retrouvions avant le point du jour, et nous partions dès que les villes ouvraient leurs portes. Croyez-moi, ce n'était pas chose aisée que de ne pas attirer l'attention avec autant de bagages...

    Mon choix est d'ailleurs fait, chère cousine : c'est à Limoges que je prendrai une résidence. Il me semble que je devrai vous envoyer une lettre officielle quant à cela ? Si je vous la fais parvenir en salle d'audience du conseil comtal, cela vous conviendrait-il ? Je rendrai visite à Mère avant même de venir vous voir, si vous me pardonnez cette hâte. Elle ne m'a pas écrit depuis longtemps, et je m'inquiète pour elle. Mais soyez sûre que j'arriverai aussitôt que je serai rassurée à son endroit !

    Vous m'avez l'air fort bien entourée, quoi qu'il en soit, au sein de votre conseil. Vous aurez tout le soutien que je pourrai vous apporter, sachez-le. Je reprends cependant la route. Que Dieu vous garde !

    A bientôt,

A Bourganeuf, le 22 avril 1462.

Eloïse-Prudence

_________________
--Nizam.

    ____________________

    [Limoges, Avril 1462]

    Un homme battait lourdement les pavés de la capitale limousine, voilà que depuis la Tierce la silhouette noueuse filochait une nourrice et la fillette sur laquelle la brave veillait. La matinée s'éternisait, comme la patience du messager qui avait accepté une besogne bien particulière : attendre qu'elles soient seules afin de remettre à la môme une missive ficelée à un paquet de tissu guère soigné, mais remplissant à merveille son rôle. Si tôt que l'occasion se présenta à lui, le coursier se libéra du fardeau et, comme il fut prévu, soudoya la femme gardant l'enfant afin d'obtenir son silence et les heures libres de sa soirée. Tandis que le luron au cœur battant dans les braies racolait la donzelle, la nobliotte pouvait lire sagement son courrier et dénicher au creux du tissu une toupie de bois dur attachée à une ficelle.

    Citation:
    A Eulalie de Cosnac, fille de Varenne.

    J'ose espérer que vous vous souvenez de moi - et que votre mère prend soin à ce que vous exerciez votre lecture.

    Je pensais à votre famille il y a peu, votre mère rechigne à m'écrire, je n'ai aucune nouvelle si ce n'est la rumeur de votre présence à Limoges.

    Puisque la Varenne se distrait avec les limougeaux, vous êtes mon dernier espoir pour satisfaire ma curiosité.
    Racontez-moi vos aventures au Limousin, vous avez dû rencontrer nombre de bourgeois fats et petits nobles dans la capitale. J'ai songé que cela devait manquer d'amusement, dépliez la futaine, vous trouverez de quoi y remédier. Quand j'avais votre âge, je me chamaillais souvent avec mon frère pour savoir lequel de nous deux la faisait tourner le plus longtemps. Cette toupie vient d'un marché franc-comtois, et qui sait, avec de l'entraînement, elle vous aidera à passer le temps. Si l'on vous demande qui vous l'a donnée, répondez qu'un marchand vous trouva si jolie qu'il vous l'offrit.

    Rendez cette missive au coursier et dites-lui si vous souhaitez m'écrire ou non. Selon votre réponse, il restera peut-être en ville. Vous avez l'âge où la débrouillardise s'apprend, vous saurez lui rendre votre réponse sans que votre mère s'en aperçoit.

    Voyez cela comme notre secret.

    Nizam


    -- Evitez de montrer de suite la toupie à votre frère.
Mahelya
Quand on est Comtesse, on réalise très vite que les journées ne sont pas assez pourvues d'heures pour réaliser tout ce qu'il y a faire. Et le retard s'accumule, s'accumule jusqu'au jour où on décide de ne pas dormir une nuit entière afin d'amenuiser ce vilain retard. Et c'est bien ce qu'il était en train de se produire dans ce petit bureau du 16 rue de la Justice, à une heure indécente de la nuit.

Citation:

    A Eloïse-Prudence d'Elicahre
    De Marie-Amélya Deschenaux-Kierkegaard,

    Chaleureuses salutations,

    Allons bon ma Cousine, vous souhaitez réellement me faire une demande d'autorisation d'emménager en Limousin et Marche alors que vous êtes noble fieffé de notre comté ? Ce n'est pas sérieux voyons. L'autorisation vous l'avez d'ores et déjà et mes mots, ce jour, couchés sur ce présent vélin le confirment. Nul besoin de vous déplacer en salle d'audience. Et au point final de cette lettre, j'informerai les autorités compétentes de votre prochaine installation sur les Terres de notre si chère Province. Je préfère vous savoir au chevet de Sindanarie, qu'à courir nos administrations. Prenez soin de votre Mère pour moi, et embrassez-là de ma part.

    Je gage que je pourrais vous embrasser personnellement dans peu de temps. A ce propos, je suis ravie des nouvelles que vous m'apportez et bien contente que rien de fâcheux ne vous soit arrivé, surtout en Berry. Sindanarie vous a parfaitement renseigné, ce voisin est hostile et ses routes sont bien plus que dangeureuses. Dites, à Bourganeuf, avez-vous rencontré Sofja Jagellon de Port Kar, Vicomtesse de Bellegarde et Dame des Billanges ? Cette femme admirable est une très bonne amie de votre Mère., et était Maire de Bourganeuf, il y a quelques jours encore.

    Quoiqu'il en soit, il me tarde de vous revoir. Oh mais j'y pense, je me dois de vous prévenir, le 16 rue de la Justice, ma maison à Limoges, en sus de Bertille, la cuisinière, Heliana, ma fille et moi-même, héberge aussi Joska, mon meilleur ami, et futur parrain d'Heliana, un peu désemparé ces derniers temps. J'espère que cela ne vous dérange pas ? Chacun aura son espace, je le promets et me dit en même temps qu'avec Kylian nous avons vraiment bien fait d'agrandir la demeure l'été dernier.

    Je vous embrasse chère cousine, à très bientôt.
    Affectueusement,
    Rédigée et scellée à Limoges le 29 avril de l'an de Grâce 1462,



Un autre billet.

Citation:

    A l'Ebène Tempétueuse,
    De la Douce Rousse,

    Chaleureuses salutations Roses,

    Dame de Fraissé de Corbières ?! En voilà une excellente nouvelle, je ne peux que te féliciter. La Couronne doit mettre en valeur ta chevelure noire de jais. Il va falloir que je t'emmène dans les plus ateliers de tisserands. Si tu as besoin de quelques conseils pour rendre ta terre prospère, n'hésite surtout pas à me demander. J'ai à Linards, un Maître paysans, plus que doué, capable de rendre un désert rentable et confortable. Bien évidemment, il faudra quelques investissement au départ, notamment du bois rare et robuste pour le matériel de culture. Mais cessons parler affaires, pour l'instant. Sache juste que je suis à ta disposition si tu as quelques interrogations.

    Heaven, je ne sais où tu es en ce moment, mais j'aimerai te voir. D'une pour accepter ta demande, de devenir la Marraine de Kalianna. C'est un honneur pour moi et j'ai bondit littéralement dans toute la maison quand tu me l'as proposé. Vraiment ! Et si tu dis que Xavier et ton frère la gâte, je crois alors que tu n'as rien vu. Car je compte bien aussi la couvrir de cadeaux.

    De deux, parce que cela fait trop longtemps à mon gout que nous ne nous sommes pas vus. Je lis que tu es heureuse, que tu retrouves peu à peu gout à la vie, ne m'en veux pas si je souhaite le voir pas moi-même. S'il te plait, s'il te plait, s'il te plait ! Dis-oui ! Tu me parleras de ce Xavier, je crois l'avoir croisé une ou deux fois, mais n'en suis pas certaine. Je prendrais Heliana avec moi, cela te donnera l'occasion de voir comme elle a grandit. Sais-tu qu'elle a désormais un peu plus de dix mois et qu'elle prononce son premier mot ? "Mbamba" ! Je ne sais pas trop encore ce que cela veut dire, mais cela l'amuse beaucoup de dire cela à tout va.

    J'attends ta réponse, et une positive m'emplirait de joie tu t'en doutes.
    Amicalement et chaleureusement ma Chère Ebène,

    Marie.

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