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[RP] Relais Courrier

Ac.dc
Citation:
    A Monsieur mon Oncle
    De sa très jeune Mademoiselle sa Nièce,



    Y a t'il quelqu'un de l'autre côté de ce porteur? il m'a coûté un bras, soit-dit en passant.

    Je viens aux , ne voyant plus mon vaillant ... panacheux ... iridescent vassal.

    On croirait que le Limousin vous a mangé ou gélifié, tant on ne vous voit plus tenter de défoncer les portes de Monclar.

    Contez quelques faits nouveaux, sang bleu, et je vous en donnerai d'autres.
    Sinon, vous devrez vous faire cuire un œuf.


Vera.
    A défaut de trouver des gens pour boire autre chose que de la tisane, me voila à passer des soirées à échanger des propositions douteuses, parsemées de menaces et autres. Tout cela pourquoi ? Juste pour occuper le temps. Alors avant de finir écuyère d'une Nonne factice, ou maquerelle ou pire fille de joy (joie) , je décide de lancer un pavé dans la mare de l'origine du mal.

    Si Elle se fait chier c'est certainement pas ma faute, mais celle de la Spiritu Sanguis.
    Moi qui cherchais à l'occuper , elle m'a trouvé une occupation.
    Grattage de ligne, puisque pour l'heure je n'ai pas l'esprit assez tordu pour me mettre à faire son dessin.


Citation:
    Oyez de la Spiritu Sanguis, Nizam!

    Salut,

    M'enfin où que c'est que vous êtes passé tous?
    Je crois que vous avez oublié un colis à Limoges. Il vient de sortir de sa boîte. Y'ressemble à une nonne austère.... De très loin on dirait monseigneur Eloin.


    *suspens*


    Vous avez oublié votre belle-mère Nizam! Quel abominable gendre vous faites.

    Pour information j'ai malencontreusement repris la picole et la consommation de pavot il y a quelques mois. Mon sevrage était bien parti, mais cette rechute m'a causée quelques soucis de santé mortels.

    J'suis déphasée à ma sortie de coma, Victoire n'était plus comtesse et moi j'ai honteusement déserté mon siège de conseillère comtale et vous tous vous vous êtes barrés.

    Afin de reprendre le fil de la vie, je reprends mes habitues, je joue au pilier de comptoir. C'est donc ainsi que je suis tombée sur la Ritale , qui comme à son habitude n'était pas du tout loquace. Même qu'elle faisait la tronche , en même temps elle ne boit que de la tisane, y'a de quoi être grincheuse! Puisque nous étions pas nombreuses en taverne ( notez donc la précision au féminin, les hommes ne sortent plus mouhahaha), j'ai voulu faire la conversation à Enjoy. En la qualifiant gentiment de "pieuse " par ce qu'elle a préféré la retraite spirituelle que de vous suivre, la voyant aussi silencieuse, je lui ai donc proposé un job. Qu'elle postule au poste d'évêque du diocèse de Limoges là. Elle a refusé gentiment, ensuite je lui ai proposé de s'en aller en guerre en Anjou, elle a aussi refusé. Elle m'a remercié de m'inquiéter de son emploi du temps, de mes tentatives de lui trouver une occupation et m'a dit qu'elle avait déjà quelque chose à faire. Puisque nous étions pas beaucoup dans l'auberge, j'ai joué la carte de la curiosité pour y tirer les vers du nez, que ça blablate. Par ce que quand je sors en taverne, ça me fait chier de me contenter de zieuter les gens dans l'blanc des yeux sans rien dire puis de les voir boire que de la tisane ça m'irrite beaucoup. Je lui ai donc demandé ce qu'elle avait à faire? L'a répondu qu'elle était payée pour me divertir, pour m'occuper.

    J'ai pris ça au sérieux. Du coup j'ai demandé de la diversion , la distraction. Je lui ai donc demandé de me raconter sa vie pour faire passer le temps. Elle a refusé. L'a juste riposté que si la guerre a éclaté en Anjou ce n'est pas pour les motifs expliqués par le Roy et les autres, c'est uniquement par ce qu'il y a eu une banderole qu'a défilé en Anjou qui disait que la France elle allait envoyer Véra (donc moi) en pension chez les angevins. Sur ce les angevins ont attaqué le Maine et l'Alençon .... J'y ai presque cru à son histoire.

    Ensuite elle m'a demandé de lui faire un dessin là aussi pour passer le temps. La pauvre croit que je suis une artiste. Elle a dit qu'elle veut devenir mécène , je ne sais pas comment ça a dévié, de mécène à maquerelle, on s'est échangé des propositions tour à tour, qu'elle soit ma mécène que je devienne une artiste reconnue, en échange je deviens aussi sa maquerelle ... Nous n'arriverons pas à trouver de terrain d'entente sur ce sujet.

    Là aussi elle a encore dévié. Elle m'a proposé /ordonné de devenir son écuyère. J'y ai expliqué hein, que je suis pas née pour être écuyère, si c'est le poste de gens là qui décrottent les sabots des chevaux, que ma seule connaissance aux écuries c'est l'emprunt de monture sans l'accord des propriétaires depuis ma plus tendre enfance ( le seul truc que je sache voler sans flipper d'ailleurs). Puis un écuyer ça doit astiquer les armes, que ça à foutre de devenir la femme de ménage de votre belle maman.


    Conclusion de cette longue diatribe:


    Vous avez pigé qu'on se fait littéralement chier à Limoges. Que bientôt votre belle mère va me demander des aiguilles pour tricoter des mitaines et des bas pour s'occuper et m'occuper.


    J'espère néanmoins que votre excursion se passe bien et que votre bambin et le reste de la smala sont en forme.

    Pensez donc à venir occuper *récupérer* l'Enjoy.

    A bientôt,

    Véra.

    PS : auquel cas où vous vous posez la question sur mon mariage et la production de l'équipe de soule, c'est toujours au point mort. Le défi semble trop ambitieux pour être réalisable. Allez donc savoir pourquoi j'ai repris la picole SNIF.

_________________
Nizam.

    ___________________

    Le mercenaire flanqua son papier d'un sceau gras, songeant que la fille de la Quille lui ferait reproche de ne pas user suffisamment de ses talents sigillographiques. Il confia le courrier, avec une bouteille ronde de Savagnin et un pli pour une autre destinataire, à un coursier de confiance qui faisait halte à Limoges.

Citation:
    A sa Grâce Beuveresse,

    Vous avez le gosier le plus pentu du Royaume, je ne vous plains pas. Cette rechute n'est qu'un retour à vos bonnes habitudes, et je vous encourage à marcher sur le chemin trouble de la gnôle. Votre sevrage vous a permis d'engraisser votre pécule de quelques rentes, ceci en dépit de vos dettes, alors vivez à présent.

    Nous avons quitté Limoges depuis un mois, vous avez toujours été longue à cuver votre vin.

    Concernant ma tendre belle-mère, sachez que je ne l'ai pas oubliée, c'est acte volontaire que de vous la laisser. Vous vous confrontez à une vilaine femme qui possède, malgré son âge, les lèvres de la Madone et une langue finement aiguisée. Je doute qu'elle puisse être de meilleure compagnie qu'un de vos picrates, mais votre loquacité indéniable lui a certainement plu. Je suis heureux d'apprendre que vous vous accordez. Au lieu de la récupérer, je vous la confie. Vous avez compris que la bête pouvait s'apprivoiser avec des godets, et il est bien dit que le vinaigre, lui aussi, s'adoucit en vieillissant.
    Les aiguilles sont une mauvaise idée, j'imagine que l'italienne sait tout en faire, sauf du tricot.

    Nous nous portons bien et sommes entre les Vosges et le Jura. Mon fils gagne en vigueur, à défaut de produire vos propres joueurs de soule, je vous en garantis un vaillant. J'ignore quand nous nous reverrons, du commerce m'attend à Genève. La troupe continuera peut-être sans moi le temps que mes affaires se terminent.

    Je ne pense pas qu'il est utile de vous le rappeler, mais si des nouvelles de Mahelya se portaient à vous, j'apprécierais que vous me les annonciez.

    Buvez ce vin jurassien à ma santé.
    N.


Citation:
    A l'Affreuse Belle-Mère,

    La picole te tire hors de ta piaule.
    Le Clan se porte bien, malgré des ambitions insatisfaites.
    Nous serons à Genève dans le mois.

    Vas-tu rester à Limoges ou bien disparaître comme tu t'en viens ?
    J'ai appris que Véra te distrayait. Elle a reçu une bouteille du Jura, un bon cru. La lui siffler en douce est une bonne idée pour te refaire la main. Si tu n'y tiens pas, tu peux occuper tes doigts en tricotant chaussons et gilet pour ton petit-fils. La Von Bretzel a les aiguilles.

    Ton gendre.
Enjoy
    *

    Auprès d'une lune nimbée de nuages opaques, elle contemple la noirceur de son être et prend conscience de toute la portée de sa disgrâce. D'une étincelle synaptique a jailli un désir, une vision de grandeur. Celle caractérisant la famiglia ou du moins selon la conception de la Corleone. Naître en se battant de toutes ses forces, vivre et survivre pour l'art du combat et périr au champ d'honneur. Ne jamais faiblir. Qu'on écrive son nom enluminé de lettres d'or aux illustrations riches et détaillées. Qu'on se souvienne d'elle bien des années après son passage au sein de cette terre viciée. Et si elle a pu atteindre son but, tutoyer les sommets et s'en repaître. Mieux que quiconque son expérience lui a apprise que le temps est un implacable créancier. Il marchande, investit et récupère toujours sa mise en l'ayant doublé par l'arrière goût acre de la fugacité et celui, bien plus amer, de l'injustice. Tout donner pour mieux reprendre. Et voici l'état déplorable dans lequel se retrouvent les pensées de l'ex-meneuse.

    Tenaillée entre son ego, son besoin presque viscéral d'élaborer des projets, de mener des gueules cassées vers des horizons sanglantes et le fait d'avoir le sentiment de n'être plus qu'une relique. Ses cogitations nocturnes accouplées à des discussions semblants être extraites de vieux livres poussiéreux, tellement elles empestent la nostalgie, ne font guère bon ménage. En somme elle est devenue cette chose tant redoutée. Hier prédatrice impitoyable rendue à incarner le rôle d'animale à l'agonie. Esseulée, sans le sou, et vide de sens.

    Pourtant, à l'instar d'un réflexe, la rémige gratte le dos d'une affiche de propagande. La Sicilienne n'ayant plus les moyens de se munir de vélins, ni même d'une lame.

Citation:

    A mon Increvable Gendre,

    J'ai espoir que Arsène et votre môme se portent bien. Nous manquons souvent de nous écrire, le silence est, pour une fois, éloquence même et nous permet de converser via le fil de paroles taiseuses. Un regard, une pensée. D'ailleurs cela me surprend que tu le fasses.

    Visiblement la sénilité n'égratigne point que ma personne. Puisque tu sembles omettre que je ne bois presque jamais, histoire de conserver ma lucidité en toutes circonstances. D'une professionnelle à un autre, les temps sont durs. Ces fieffés couards écervelés ont dû se réunir afin de pondre la seule idée qu'ils n'ont jamais eue de toute leur existence; se passer de mes services. Peut être que ma modestie et mon affabilité légendaire ont eu raison de leur manque d'intellect. Me voici cherchant contrat comme on cherche une coureuse de remparts au sein d'un cloître. Alors je puis comprendre aisément que vous n'avez pu déflorer vos ambitions malgré toutes vos bonnes intentions, aussi sanguinaires soient-elles. En attendant le dernier denier trônant au fond de ma bourse a aussi froid qu'un poux sur un crane échevelé.

    Picole me divertit plus que de raison. Bien qu'elle passe son temps à réclamer son grand brûlé. J'ai failli dénicher une qualité ou deux chez le Comte actuel, dicte la Mouche, avant de me raviser. Les autres personnes croisées sont égales autant qu'elles me sont égales. Mon teint se porte comme un charme grâce au scintillement permanent assurait par leurs têtes couronnées. On me propose un été en cette fin d'hiver. Cela me rappelle certains de mes affidés qui m'éblouissaient tant et plus, non pas à cause de leurs esprits éveillés, mais bien par leurs râteliers jaunâtres.

    Entre temps, j'ai invité Picole à devenir mon écuyère. Prétexte facile pour l'emmener rapiner. Elle a refusé. A la réflexion j'aurais été capable de l'entraîner bien loin, dans des contrées où elle n'a pas pieds, afin de la ligoter et de la rançonner. Et, dans l'optique où je ne trouverai point d'acquéreur, elle serait allée finir ses jours à la lueur des lumignons rouge d'un bordel. Picole, la Mouche, l'Autoproclamé, le Tonneau et l'Abusé, avec un peu de temps et de patience, je pourrai former une troupe pour aller délester de leurs biens les voisins berrichons. Après tout je leur ai déjà attribué des sobriquets. Parfois je me demande avec émotion lequel me surnommera "vieille grognasse" le premier. Mais toujours avec cette déférence et cet usage du vouvoiement qui les caractérise tant.

    En quelques mots comme en cent : je crève d'ennui mais la compagnie n'est pas si déplaisante.

    Ta Belle-Mère adorée.

    P.S : *la pointe du "s" trahit son hésitation comme si la plume avait été contrainte de retenir sa salive avant de poursuivre sa diatribe*
    Fais gaffe à toi.

_________________
Nizam.

    ___________________

    Midi sonnait. Le cabaretier, un homme pansu, large de ventre et d'épaules, servit du vin et deux assiettes creuses à la table du mercenaire. La première était une gaude de maïs mêlée à des légumes sans goût, poussés dans de la mauvaise terre, mais leur chaleur satisfaisait toutes les bouches affamées, la seconde avait des parts de quelque géline malchanceuse, si cuite dans son jus que la chair quittait les os. L'homme à la figure couturée buvait, mangeait, et donnait les mauvais morceaux au chien fidèle qui lui restait entre les jambes. Un messager était planté à côté du mercenaire comme une grue sur un pal, à distance raisonnable de crainte que le braque qui rongeait si avidement la volaille ne lui rongeât de la même façon le mollet jusqu'au cuissot. Le jeunet savait que la balafre du soudrille dissimulait un air chafouin et qu'il était plus avisé de prendre son mal en patience. Bien lui en prit, il quitta l'auberge les bras lourds, porteur d'un pli, d'argent et de becquetances grasses.

    Citation:

      Tendre Belle-Mère,

      Une lettre de Véra titilla ma curiosité, voilà la raison de mes courriers.
      Je sais que tu es grande fille, je ne redoute nuls maux pour toi, sinon ceux qui agitent ta cervelle jusqu'à l'en bouillir. Travaille à bras-le-corps ton ennui, à te lire tu es comme un braque sans gibier, qui garde son vieux museau bas dans la bauge au lieu de guetter le brocard. Assez de ventres dans ce Royaume ont faim de fer pour te permettre de vivre par ta lame brandie. Seule, tu peux aisément te joindre à une compagnie s'en allant en guerre, ou bien veiller sur les miches d'un nanti. D'ailleurs, j'imagine que tes envies de grandeur fument comme un brandon mal éteint, mais si tu souhaites quelques écus sonnants dans ta bourse, ton orgueil n'est pas un bon compagnon.

      Ne méprise pas ta Picole, ses brèves de comptoir sont les plus cocasses du Limousin, et elle n'est pas du panier des nobles sots ou compassés. Sache que son promis est dit Tartine. Tu comprendras à la vue de son profil gratiné. Sans écrire de menteries, la Von Bretzel fut, lors de ses premiers temps à Limoges, intéressée par la maraude. Persévère, elle acceptera peut-être. Tes petits noms à leur égard me font songer à une troupe de pitres et de bateleurs, mets quelque hargne dans le choix de tes mots, et tu auras ton escorte pour peler du berrichon.

      Arsène se porte bien, mais Vittorio l'a fatiguée ces derniers mois. Bon sang ne saurait mentir, Déos lui a tant donné de sa mère que cela en devient flagrant, il s'auréole de roux et porte à présent du vert autour des prunelles. S'il écope de sa verve, prends garde, j'aurai plaisir à te rappeler que Mère-Grand doit également s'occuper du garçon.

      Ton Gendre idéal.

      PS: Le coursier t'aura confié trois douzaines d'écus, une livre de brési épicé, une saucisse fumée, une livre de vachelin sec, et une bouteille de Maquevin. Dans le cas contraire, garrotte son gosier. Ne te méprends pas, rien n'est de ma poche. Arsène a lu ton courrier, et l'entraide corléonienne a fait la suite. J'ai insisté pour l'alcool. Cesse la tisane, tu ne livres pas bataille demain, rends-toi service et déride-toi la raie.

Enjoy

    *

    A chaque pas la poussière s'évade à travers les interstices du plancher et s'immiscent sur les tables au rez-de-chaussée. Veillant sur ses ouailles comme l'homme de foi sur ses fidèles, l'aubergiste, au visage érodé par la vieillesse, lustre des timbales oxydées en y crachant dessus. Une large planche de sapin s'improvise comptoir des infortunés et est lacérée en divers endroits. La responsabilité en échoit aux claquements ravageurs des ivrognes de ce bouge. Nous sommes ici loin des beaux quartiers de la ville. A mille lieues des espaces dédiées aux pourpoints neufs, aux fragrances enivrantes, aux tintements des pièces de cuivre s'entrechoquant, des divertissements assurés par les pantomimes et les saltimbanques hypnotisant une cour de privilégiés.

    L'auge des racontars engraissent les esgourdes flanquées de cérumen et de poils, porte-étendard de l'hygiène des plus miséreux. A travers leurs dentures ajourées les langues gorgées d'une haleine fétide s'adonnent à colporter des rumeurs déformées par l'incompréhension des uns ou l'exagération des autres. La seule fiabilité à attribuer à une source est celle qui brûle leurs gosiers d'un breuvage âpre à en faire trembler les dernières molaires restantes. D'accoutumée ils se complaisent à médire d'autrui, principalement ceux du voisinage. Parfois, lors de période de disette, les colporteurs deviennent eux-mêmes les victimes des quolibets. Ainsi tourne le monde, l'Homme a ce besoin vital de dénigrer afin de se rassurer ou de combler des manques. Semblables aux seigneurs, ils jugent. Personne ne leur ôtera ce pouvoir aussi infime soit-il.

    Actuellement leur sujet de conversation favori tourné autour de fantasmes à l'adresse d'une certaine résidente. Autant ils aimeraient bien la déposséder à leurs manières de sa muraille de flegme, autant ils redoutaient sa réputation. Quand bien même celle-ci commençait à s'effilocher telle une pelote de laine. De son côté la cible toute désignée se méfiait des regards prolongés issues de leurs gueules avinées et des remarques salaces lors de ses allées et venues. Mais tout ceci allait cesser puisque l'italienne venait de rendre la clé de sa chambrée. Malgré la vétusté du lieu, c'était encore une strate de confort qui allait sauter à l'instar d'une écorce rongée par un couteau. Si la vieille son estomac avait pu se repaître des présents envoyés par ceux qui, encore, se souciaient de son état, désormais il criait famine. Toutes ses économies étaient passées dans l'acquisition d'une jument, et d'un bouclier à défaut d'une lame. Celle-ci restant encore bien trop onéreuse.

    Une énième fois Corleone songeait à ce qu'elle était devenue. Un reflet terni d'une épopée qui n'était plus guère la sienne. En somme une relique comme bien d'autres le furent avant son passage. Sa plus grossière erreur eut été de ne pas périr. On avait pu la faire croupir dans des prisons plus sordides les unes que les autres ou encore lui faire subir d’innommables tortures auprès de geôliers zélés, à ses yeux, la pire sentence resterait pour toujours l'oubli. Terrible revers de la médaille pour une égocentrique, une mégalomane, une adoratrice des miroirs car ils ne parlent que d'elle. D'elle et de son nombril. Il n'y avait bien que Arsène pour la surpasser car la jeune lionne entretenait une relation cordiale avec la modestie. Maintenant ses anciens affidés, ses partenaires d'exactions, ses commanditaires et adorateurs, même certains des siens ne s'en préoccupaient plus. Des années durant elle avait, tout comme ce tavernier, fait reluire son intérêt à l'autel d'un héritage surpassé depuis des lustres. Alors qu'eux-mêmes appliquaient une réciproque stricte et cruelle. Une poignée de sable sans valeur peut représenter de l'or, les ignorants s'agglutineront autour de son porteur. Mais lorsque ce dernier relaxera ses phalanges blanchis, ils se rendront compte de la supercherie et que toute cette richesse n'était que du vent.


Citation:

    A toi, Nizam présomptueux gendre,


    Même la hargne ne pourrait empourprer les teints proprets ni même ensanglanter les gouttières neuves de leurs épées. La neutralité limousine n'a rien à envier à biens des légendes. Au moment d'embrasser la mort ils seraient bien incapables de choisir entre le gibet ou le billot ne désirant point contrarier le bourreau. Toutefois je ne saurais les réprimander puisque nous jouissons de leurs faveurs. A ce propos malgré des demandes répétées auprès de gens divers, je n'ai pu recueillir au goulot de leurs bouches aucune nouvelle concernant celle que je surnommais jadis La Mécène, Marie Amélya. Cette rouquine avait une part d'ombre derrière les grands rideaux de son affabilité.

    Concernant la besogne le Calysson a répondu à ma requête. Elle doit te survivre afin de récupérer les mains que tu lui as promises et je dois y veiller. L'éventualité de rejoindre leurs armées ne m'enchante guère du fait que les angevins abhorrent tout de ma personne. Peut être seront-ils plus enclins à me supporter en brandissant les armes à leurs côtés. Il y a aussi que les querelles de nobliots rameutent tous les acoquinés de l'obole à l'arrière goût de fer et de sang. Gredins, millards, malingreux, soudards et autres coupe-jarrets y traînent souvent leurs guêtres. De quoi m'assurer de nouveaux contacts ou revoir d'anciennes connaissances qui seront peut être profitables à mes affaires mais aussi à celles du Clan. Puis je n'ai jamais eu l'âme d'une sédentaire, l'ennui me coûte et m'encroûte. Alors après cette éventuelle escapade je louerai mes services aux plus offrants.

    Remercie Arsène pour la ripaille, je la rembourserai. Dès que j'en aurai les moyens et si par un fâcheux hasard je devais être occise qu'elle étouffe ma dette en dépouillant mon cadavre. Je n'apprécie guère de laisser courir des emprunts.

    E.C.

    P.S : Mon orgueil est avec les autres. Mort. Même si quelques résurgences s'expriment parfois.


    « Et toi, plus que quiconque, le sait. Combien de cités avons-nous soumis ensemble ? Combien de mes frasques et lubies as-tu été le témoin privilégié ? Toi, tu as presque toujours été là. Pratiquement du premier chapitre et certainement jusqu'au dernier.

    Oui, toi plus que quiconque. »

    La pointe de sa régime rompt en écrivant ses derniers mots. Le pli est confié à un jeunot dont la Sicilienne s'était assurée de son illettrisme. Le destinataire s'étonnera peut être de constater que le papier usité n'était rien d'autre qu'une vieille affiche vantant les mérites d'un baume obscur pouvant guérir des verrues. Et ceci l'amusait fortement, imaginant la tête du balafré au moment de la lecture.

_________________
Gueldnard
Toussant à en perdre le souffle, finit de rédiger une missive avant de l'envoyer.

Foutu * KOF KOFFFFF* bain de * KOF KOFFFF* pied à la *KOf KOF KOFFFF* con !

Citation:
De nous, Gueldnard, Comte de Saint Junien et Seigneur de Saint Viance,
A vous, Eldearde Kierkegaard, Seule non Rouqmoutte de la famille, Dame de je ne sais pas quoi,

Salutations,

Nous tenons à vous remercier de vos félicitations. Nous attendions que votre message soit crié par tous les crieurs de la ville. Nous avons hâte de voir votre museau au Conseil des Maires et vous constaterez vous même que nous travaillons déjà avec nos camarades des autres villages.

Sachez qu'un tournoi d'archerie va bientôt se produire à Limoges. Vous pourrez ramener votre séant et 1 carquois vous sera offert. Si vous avez du mal à viser, nous vous suggérons de mettre un visage qui vous est particulier hostile pour cible. Vous pourrez ensuite essayer autant que vous le souhaitez afin d'effectuer le meilleur score dans la limite de payer les carquois supplémentaires.

En vous priant de laisser mes esgourdes tranquille par ce froid,

Gueldnard

(Scellé comme il faut et tout le blabla)

_________________
Enjoy
    *

    Posée sur sa jument d'albâtre son esprit vagabonde bercé par le bruit des sabots. Doucement les lieues sont avalées la rapprochant fatalement de sa destinée. A cette aube exempte de toutes promesses l'empyrée, pour une fois chagrin, ravale ses larmes dissimulant les astres sous un long drap tout en reniflant après une énième nuit enfuie. L'être humain faillible, friable, même craquelé d'émotions pernicieuses ne conçoit aucunement qu'un ballet éternel se joue au dessus de sa piètre condition. La lune et le soleil se cherchent sans jamais réussir à s'accorder sur les mesures à prendre au sujet de leur relation, pas une once d'abnégation. Le fil ne tient qu'aux aurores et aux crépuscules où les deux amants ne font que se croiser du coin d’un œil humide affligé de regrets. Corleone entretient le même genre d'histoire dissolue que ce soit avec ses plus proches ou bien sa nature profonde. Personne ne choisit réellement sa condition. Certains naissent avec une cuillère en argent dans la bouche et s'étouffent parfois avec, d'autres se vautrent dans la soue car ils n'ont pas d'autres alternatives. Naître avec ce nom s'apparente à être marqué au fer rouge. La seule voie envisageable est celle-ci, rien d'autre. C'est bien la raison pour laquelle elle reprend le chemin de la grand-route entretenant l'espoir non avoué d'en finir une bonne fois pour toute.

    Mais avant cela, il fallait remplir la gamelle et les deniers n'engrossent pas aisément sa bourse, la lionne devrait redoubler d'effort et peut être même donner de son sang pour y arriver. Depuis peu, elle avait retrouvé l'une des siens; Ina. A elles deux, une idée avait germé au cœur du terreau putride de ses cogitations mais pour se faire, il fallait réveiller d'anciennes connaissances. Seulement celles excellant dans leurs domaines. Qu'ils soient d'attirer le chaland avec une faconde défiante toute concurrence ou bien en assénant tant de questions à leurs vis-à-vis qu'elles en deviennent nuée vrombissante offrant pour tout présent vicié qu'une bonne migraine.

    Cruel exercice de puiser à la source des souvenances, d'y mirer un reflet hâve emprisonnant avec lui des secondes éteintes, des minutes défuntes, des heures maculées d'une journée aujourd'hui totalement éthérée. Derrière sa chevelure peignée par les humeurs de Zéphir apparaissent des yeux rieurs, un sourire tantôt chafouin, tantôt empli d'une sincérité des plus précieuses. Goupil ambré tel était le sobriquet qui lui revenait. Parce qu'il possédait cette intelligence caméléon permettant à son possesseur d'être perçu parfois comme un benêt, parfois comme un être inoffensif. Or ceux l'ayant côtoyé vraiment savent pertinemment qu'il ne représente ni l'un, l'autre. Dans ce milieu sclérosé par le mensonge, l'hypocrisie, l'intérêt et l'ego. Son premier destinataire n'avait rien d'une personne protée, même en écumant les chemins auprès d'autres, sa loyauté était restée la même.


Citation:
    A Tynop,

    Après tout ce temps, tu t'étonneras sûrement d'avoir de mes nouvelles. Je n'ai pas changé, je reste la même toujours prompte à réclamer d'autrui ce que je ne puis lui céder. A part la fameuse étincelle sur laquelle nous devisions jadis durant des heures, strictement rien a changé ou si peu. Je ne mène plus ce Clan que j'ai tenu longuement, prête à tuer pour assurer sa survie et celle des miens. D'ailleurs c'est bien ce qui s'est passé. J'ai écarté doucettement ceux qui, selon moi, n'y avaient pas leurs places. Et d'autres m'ont facilité la tâche. Je suis bien lasse blondin mais ceci n'a pas lieu de tenir de sujet.

    J'ai besoin de toi. Ma fortune a subi une diète forcée, il m'est vital de me refaire. Bien évidemment je pourrai m'agenouiller auprès d'un sang bleu que je méprise ou rejoindre Arsène afin de retourner à mon premier amour. Le seul, l'unique. Mais je n'ai toujours été qu'une prédatrice solitaire comprenant qu'à plusieurs les proies ploient plus facilement. Je désire mener un rapt. Ce n'est ni par vanité, ni pour de prétendues glorioles mais bien pour l'appât du gain et à ton adresse, pour te consoler, un peu de nostalgie. Je vise des nobliots de très haut lignage de préférence. Je jetterai bien mon dévolu sur une Princesse, les châteaux doivent être lieux de débauche pour se multiplier de la sorte. A vrai dire, j'ai deux cibles potentielles une Pair de France et un tendron issu des écuries Malemort.

    Par cette présente, je fais appel à tes services. Mon plan est d'enlever les donzelles en échange d'une forte rançon. Mais nous aurons besoin d'aide, c'est pourquoi il te faudra aller recruter des gredins aux Miracles ou ailleurs. Avec toi c'est une affaire qui sera menée avec brio. Une fois que nous aurons empoché le butin nous nous débarrasserons de nos associés, nos parts n'en seront que plus importantes. Ensuite nous nous séparerons afin de brouiller un maximum les pistes. Et si l'un d'eux a pour dessein de se venger, nous aurons chacun de quoi nous payer une garde rapprochée. Comme tu le sais, rappelles-toi Sarlat, aucun plan n'est infaillible mais pour le moment c'est le seul qui me vient, et j'aurai tout le loisir de le peaufiner.

    E.C.


    Nul besoin d'ajouter un paragraphe sur une éventuelle trahison de son ancien acolyte. Celui-ci ne l'a jamais fait alors pourquoi s'y mettrait-il maintenant. Étrangement un frisson lui parcourut soudainement l'échine... Une nouvelle résurgence à l'évocation de la deuxième paire d'yeux à river sur un vélin. Une exotique aux quinquets étirés en amande, une crinière brune et un air attisant antipathie et son contraire. Complice de toujours d'une cousine disparue, commanditaire d'une vendetta, et fouinarde à la persévérance inénarrable. Dangereuse mais indispensable pour ce genre d'acte.


Citation:
    Maryah,

    Les cadavres ont coulé sous les ponts depuis la loi du talion en Franche-Comté. La Sanie est crevée, ma sobriété en a pris un coup dans l'aile ce soir-là. J'ai tellement éclusé qu'on aurait pu croire que cette date serait synonyme de festivités. Mais cela reviendrait à lui donner bien trop d'importance. Je ne sais pas ce que tu deviens, la réciproque s'applique. Je ne suis pas du genre à m'enquérir du devenir des autres et ils me le rendent plutôt bien.

    Je viens à toi pour un boulot. J'envisage de ravir à leurs familles deux nobliotes : Une Pair de France et une Princesse. En outre d'une difficulté à la hauteur de notre talent voici la promesse de moult richesses. Seulement ta verve devra d'abord baigner dans la salive afin de recruter quelques traîne-savates aux Miracles ou à un endroit de ta préférence. Ils ne seront là que pour nous fournir un appui certain, une fois notre forfait accompli, il sera sage de se séparer afin d'éviter les représailles de la maréchaussée.

    J'ai su répondre à ton appel, tu as également pansé mes blessures et ceci je ne l'oublierai pas.
    Tu toucheras une part conséquente.

    E.C.

_________________
Vera.
    Encore une. Encore une de perle qui me glisse entre les doigts. Qu'est-ce que cette étrange pensée ? Si j'avais su. Je l'aurais retenu. Sauf que j'avais perdu de ma superbe. De puissance à impuissance, de conscience à inconscience me voila à jouer le rôle d'une Femme , condamnée à rester clouer sur le seul siège qui me garde en vie. La Porcelaine d'Aristote. Bien du monde a tenté de m'engrainer , on m'a bien tendu des perches, invitation à l'escapade, évasion nécessaire d'après quelques langues. Je m'encroûte à Limoges? Jamais. J'attends. Je ne sais pas ce que j'attends, mais je l'attends vivement.
    En attendant, je vois les gens venir et partir, passer et trépasser.

    J'ai loupé le coche. J'ai raté le départ de celle qui voulait à tout prix un rencard avec la Mort. J'avais beau dire que l'ange de la Mort n'était pas terrible, qu'on devait être patient. Attendre que quelque chose de plus excitant passe dans le coin, pour céder à l'envie de disparaître. J'avais préféré la douceur, la paix, la routine et pourquoi pas la vieillesse ? Elle, l'avait opté pour la route et le hasard. Crever dans un champ de bataille ou dans un coin de ruelle, d'un quartier mal famé.

    Nous avions une chose en commun : la lassitude. L'ennui. L'impression d'avoir fait le tour de tout. La "blasée " attitude. Merde était-ce de l'aigreur? Pourtant en attendant , j'ai appris à faire avec ce colis rital, la Corléone était de ces gens qui alimentent l'imagination, de ces gens qu'ont cette répartie palpitante , les gens à qui on ou je veux donner la migraine.

    Reprise de l'écriture.
    Citation:

    De moi, Véra Von Bretzel, Comtesse de Comborn et Reine de la Boulasse ou de la Sainte Patrick en France, *bourrée*
    A vous, Enjoy la Ritale qui donne du plaisir, Gertrude!

    Salutations & Paix pis Amour, Gloire et beauté lalalalalalala et Mocheté si vous êtes en Anjou,

    Comment vais-je ? Comment voulez vous que j'aille? Je me le demande, ON SE LE DEMANDE. Vous vous êtes barrée comme une voleuse. A confondre si vous êtes ritale ou manouche ma chère Gertrude.

    Vous auriez pu avoir l'audace de venir me brailler ou murmurer , ou écrire comme vous le faites ce jour, pour me dire que vous mettiez les voiles. Quoi? quoi? quoi? Madame Enjoy ma future Chevalier a la trouille d'un vieux pasteur borgne ? Je rectifie, je lui tenais le crachoir, j'aime bien écouter ses vielles histoires à Maleus, accessoirement j'adore lui refilé la migraine en lui racontant ma vie de merde un peu comme je fais avec vous 'Joy, JOIE JOIE. Mais vous n'êtes plus là!

    Je n'oserai jamais lui faire une séance épilation, la pudeur doit rester de rigueur. Même pas que je veux voir ses guiboles. Cela serait comme voir les votres en plein hiver, les ritales sont-elles comme les ibériques ? Poilues comme Georges le Berrichon!

    Le ton de ma missive est guilleret, par ce que je suis joyeuse de vous lire et ça pour de vrai.* est totalement ivre ouais* Que faire pour que vous abandonnez l'idée d'aller clamser loin du Limousin et de la Marche? Je pourrai vous offrir une jolie fin moi vous savez? Finir tricoteuse et commère de Limoges, je trouve ça pas mal.Si vous étiez là, peut-être que vous vous seriez battue avec moi pour le titre de Grande Buveuse du monde à la Saint Patrick?

    A défaut de savoir nager, je sais me noyer dans l'ivresse et Gertrude, on y danse avec la Mort à ce moment là. C'est un plaisir certains. La fin n'est pas violente il paraît. En revanche le réveil est douloureux. *Gueule de bois*.

    Revenez en vie. C'est pas un ordre * tiens encore à sa vie* Entière si possible. Merci pour votre petit mot, j'sais combien ça vous coûte de dépenser un vélin et de vous "soucier" de votre future ex écuyère.

    Que le Très Haut vous veille Enjoy.

    Véra Von Bretzel.

    PS1: pouvez pas enlever Calyce en chemin? Cela éviterait à Gueldnard de se radiner en Anjou. Gueldnard est généreux il vous paierait cher si vous y arrivez.
    PS2 : si vous trouvez un trèfle en chemin gardez le pour moi. On m'en a promis un mais j'ai eu que dalle. *Pigeonne*

_________________
Vera.von.bretzel
    Une mouette d'Arundel débarque et chie des parchemins par millier en Limousin & la Marche.

    Citation:
    De moi, Véra Von Bretzel,
    à vous, Aaron Ier ,

    Salutations,

    Je prends ma plume ce jour, pour vous prévenir que durant quelques temps, je serai absente de Limoges.

    La fête de la Saint Patrick, ne m'a pas laissée saine. J'ai gagné un trèfle à quatre feuilles. J'étais ivre et je l'ai consommé (ne me demandez pas comment, mangé, fumé, je ne sais plus hm).

    Ce trèfle est un don du Sans Nom, Aaron, on dit qu'il porte chance, à moi, hélas il m'a porté malheur. Je ne sais pas par quelle magie, je me suis retrouvée en République de Florence, autour de ritals, puis en Pologne , quelque part en Roumanie, puis en empire Ottoman, en Espagne ou Portugal puis chez les teutons...

    J'ai fini ma course miraculeuse et cauchemardesque à Arundel, comté de Sussex au Royaume d'Angleterre.

    Dieu me met à l'épreuve Aaron, je vie mes pires angoisses, j'ai la peur (panique oui) de tout ce qui touche à la flotte, la mer, les bateaux et je suis entourée que de ça. Je ne suis pas un aigle , ni une colombe je ne peux pas m'envoler pour rentrer à Limoges. Je suis perdue dans ce pays où on cause l'angloys. Je tente d'échanger avec le peu de gens qui passent, on finit par se comprendre avec les gestes ( surtout les pleures, je ne cesse de chialer). Tout le monde est au petit soins pour le moment et cherche une solution pour m'expédier dans ma maison (In maïe Ome , in my Home quelque chose comme ça).

    Finalement être la reine de la biture du Royaume de France, ce n'est pas si classieux que cela, Gueldnard m'a dit que j'étais honorée par le Saint Patrick qui me rapproche de ses terres irlandaises , je ne suis pas bien loin. Arundel, est la ville des grands joueurs de ramponneau. Je me console avec ça, c'est le docteur Zeinar qui aurait été content de ce voyage.

    J'ai contacté moult gens pour organiser une expédition (croisière s'amuse ou pas), pour venir à mon sauvetage. Cela risque d'être très long.

    Résultat : je serai loin de vous pour vous conseiller, vous aider.

    N'hésitez pas à m'écrire Aaron, retenez ma leçon ou conseil, jouez, amusez vous, prenez donc du plaisir. Ne soyez pas la proie, soyez celui qui mène la danse, c'est d'autant plus amusant.

    Faites passer le temps, peut-être que de ce jeu il en sortira une belle Histoire qui sait?
    Soyez Chat et pas souris.

    Prenez soins de vous,

    Respectueusement,

    V.

    Citation:

    De moi, Véra Von Bretzel,
    à vous, Cylouan Soldat Impulsif, Mécène de la Reine de la Biture d'la France,

    Salut & Sobriété,

    J'espère que vous allez bien Cyl. Que vous ne faites aucune folie.
    Pour ma part, en me réveillant ce matin, j'ai réalisé que ce qui m'était arrivé hier n'était pas le fruit de mon imagination, encore moins un délire éthylique.

    Quand j'ouvre la fenêtre de ma chambre, je peux voir un littoral , j'entends les vagues venir et partir et le son des mouettes qui crient ou chantent "alouette". Au loin il y a une forêt qui me fait penser à Limoges et à mon passe temps préféré ( non pas la picole, non pas la Porcelaine d'Aristote ) mais le bûcheronnage. Je m'ennuie déjà de vous tous, vous me manquez vraiment.

    J'ai pu échanger quelques mots ( avec beaucoup de barbarismes anglais/français ) les gens finissent pas comprendre que je suis larguée et que je veux rentrer chez moi. Le maire est plutôt compréhensif et attentionné , le reste des gens également. On m'a même tendu des mouchoirs et on m'a dit qu'on s'occupait de moi.

    Il paraît qu'un navire marchand va passer à Arundel ( c'est le bled où que je suis paumée) , ce week-end ( fin de semaine en anglais hinhin). On va me rapatrier avec un peu de chance. Pas dit que je serai là dans les temps, la croisière risque de durer vachement longtemps ( j'en vomis d'avance).

    Je dépressionne un peu beaucoup, mais quand je pense à vous tous, je m'encourage à ne pas craquer. J'évite de me balader au port du coin coin, sachant que j'ai la trouille de la noyade et que je veux pas tomber sur du poissons poisseux.

    Gueldnard m'a expliqué que je suis honorée par le Saint Patrick, qu'il m'a rapproché de son pays l'Irlande, je sais bien que c'est du bluff pour me consoler. Dans le coin on m'a fait comprendre que l'Angleterre et l'Irlande c'est un peu comme l'Anjou et le Royaume de France en gros ce n'est pas l'amour mais la guerre.

    Si cela peut vous rassurer, sur la tête de papy Maurice que je ne bois pas une goutte d'alcool, que j'ai quand même la Boulasse ( la faute au trèfle maudit) . Je jure également que je ne suis pas encore totalement suicidaire , que toutes mes pensées voguent dans l'océan là du nord , la Manche il paraît et survole Limoges et le comté du Limousin et de la Marche.

    Ne me faites pas chier à retourner à vos occupations de jadis , que je ne vous surprenne pas à roder dans la cambrousse française en train de faire les fouilles à de la berrichonne cochonne. Restez à Limoges, sagement, je promets que je vais revenir, sans doute mentalement plus atteinte que je ne le suis déjà. Moralement plus instable que je ne le suis déjà , par contre je risque de causer angloys avec vous tous, par ce que je sais pas pourquoi mais ça fait staïle (styler) de causer avec du "ok" à tout bout de phrase sans que personne n'hurle "on est pas chez les anglais ici!"

    Que le très Haut vous veille Cylouan, ne déprimez pas trop.

    Amicalement,

    Véra.

    Citation:

    De moi, Véra Von Bretzel ,
    à Toi, Ma Mie,

    Salut et Sobriété,

    Je n'ai pas eu le temps de te dire au revoir. J'ignore si Gueldnard t'a fait un dessin, un résumé qui explique le pourquoi du comment j'ai consommé mon trèfle à quatre feuille. La raison de mon absence de Limoges.

    J'ai joué au concours des grands buveurs, j'ai gagné un sacré lot. Un lot qui souligne combien je suis chanceuse. C'est ironique ma belle.
    Le trèfle c'est tout sauf un porte bonheur ma Mie.

    Pour information, je ne suis plus à Limoges. Il semblerait que le Saint Patrick m'a balancé de la poudre aux yeux avec son foutu trèfle et m'a envoyé une armada de leprechauns ( des petits nains roux pétés de tunes , qui sentent mauvais et qui existent pour de vrai, ce n'est pas du tout une légende). Ils m'ont fait de l'oeil à coup d'envoie de bourse de 50 écus. J'ai cru que j'allais devenir richissime grâce à ce trèfle. Inconsciemment j'ai aimé consommé ce trèfle ( au passage c'est plus fort que l'opium , ça fait planer au sens propre).

    J'ai passé la soirée d'hier à voyager de manière extraordinaire, je me suis retrouvée dans la république florentine , dans l'empire Germanique , en Pologne, chez les portugais ou espagnols aussi, chez les roumains, ou grecs, puis chez les turcs. A chaque fois que je prenais une bouffée de trèfle, je m'éloignais de Limoges jusqu'à ne plus avoir de trèfle magique.

    Tu dois te demander où que je suis hein?
    Je suis très très très loin. De par là-bas , au-delà de la Manche , je suis au Royaume d'Angleterre, dans le comté de Sussex (au passage c'est un nom de débauchés entre nous Suce sex beurk), dans un petit ou grand village Arundel. Je suis perdue ma mie. Loin de tout, loin de vous. J'ai demandé à tout plein de gens de me pincer pour voir si je rêvais, si j'étais décédée tout ça.
    Mon pire cauchemar est réalisé. Me voila très très très loin de Limoges, loin de vous tous, pour couronner le tout, pour revenir à la maison, j'dois faire une croisière, je n'ai pas d'autres choix.

    J'ai longuement hésité ce matin, entre le couteau pour me taillader les veines comme l'a fait ma Délicieuse défunte amie Shigella, après j'ai pensé à Jeanne la Bretonne, qui a fait ça dans l'auberge de Victoire, je me suis dit que c'est sale pour les tenanciers de l'auberge que je squatte. Puis je ne suis pas assez couillue pour me faire du mal ( le sang tout ça beurk aussi), la pendaison, ou la noyade , j'y médite encore un peu.

    Pour l'heure j'évite de boire, je carbure qu'à l'eau et j'évite de zieuter les alentours, mon angoisse prenant de la taille à chaque fois que je réalise que je suis sur une île.

    Tu connais un peu mes phobies, tu sais ce que je ressens quand on cause croisière. J'ai le mal de mer tout ça.

    Prends bien soins de toi ma mie, si tu peux refiler la migraine à Ton Borgne à ma place , qu'il ne s'imagine pas que mon esprit tordu soit déjà aux côtés des prophètes et du Très Haut.

    Tu comprendras que je ne saurai faire route pour Toulouse, j'avais la flemme de voyager, mais Dieu ou le Destin me joue des tours, il ne m'a pas demandé mon avis. Il trouvait que je lui volais la vedette à la Porcelaine d'Aristote, que j'allais finir avec une auréole et qu'on ne dira plus la Sainte Boulasse pour les gens bourrés mais la Sainte Véra Von bretzel d'Apéro (pour ne pas confondre avec Véra Fouesnant). D'après Saint Junien/Viance Trublion, j'suis l’Élue de Saint Patrick. J'ai plus l'impression que mes aventures éthyliques dépendent du Sans Nom, ça n'a rien de divin de faire vivre toutes mes frayeurs, toutes mes angoisses.

    Promis, juré , craché, plus jamais je ne boirai.

    Prends soins de toi Ma mie et de ma joueuse de soule.

    Si jamais je disparais , retiens une chose, et fais passer le message à ton voisin : le trèfle porte la poisse, si jamais on t'en offre un, refile le cadeau à ton pire ennemi. Il disparaîtra sur le champ, comme je me suis envolée moi, sans préavis.

    Que Dieu te garde.

    Mes amitiés,

    Ta Colombe envolée.


    Citation:

    De moi, The Queen of Biture d'la France,
    A you, Dhéa la Courtisée de Nohman , Epouse aimée & aimante du Capitaine de la Limousie (comme vous dites),

    Salut et Sobriété,

    Je profite de mon bad luck ( malchance) causé par mon clover ( le trèfle en angloys). Dhéa, hier et avant hier nous étions biturées et nous avons bien rigolé. Le délire éthylique était excitant voir marrant. Jusqu'à ce que je commence à bouffer mon trèfle. Avouez que je peux trahir difficilement mes origines limousines, comme une vachette quand j'ai vu ce trèfle à quatre feuilles , je me suis sentie dans l'obligation de l'engloutir.

    Les fringales des gens bourrés , une vraie plaie. Je suis toujours à Arundel ( good luck : j'ai plus de trèfle pour aller plus loin yes). J'expérimente le barbarisme, et je tente de speaker comme je peux avec les autochtones. J'ai apprécié votre compagnie à la Porcelaine d'Aristote l'amie, very much ( vachement beaucoup en anglais).
    J'ai contacté le monde , avec un mélange français, anglais très approximatif, à commencer par le Mayor Axton ( mayor ça y veut dire maire en angloys). L'a été sympa, il était content de me rencontrer, j'suis une vedette internationale Dhéa ça peut me consoler un poil. On m'a même dit que je n'ai pas peur de l'aventure et du ridicule ( les inconscients, ils ne savent pas que je suis en pleine dépression et crise d'angoisse , sont fous ces grands bretons).

    J'ai calmé Cylouan à coup de message transmis par mouette, y'a pas besoin de s'alarmer beaucoup. Je pense que ma galère n'est pas infernale , que je vais trouver une solution (pas éthylique ce coup ci) pour rentrer à la maison.

    En attendant je compte sur vous et bien d'autres pour rester actifs en Limousin et la Marche, et pour faire passer le mot aux gens vivants ( les morts aussi sait-on jamais), le trèfle n'est pas une plante porte bonheur, c'est une arme hautement destructrice. Elle a le pouvoir de vous détruire les projets de vie ( même quand vous n'en avez aucun hein).
    Vous forcer à vous sociabiliser avec des gens dont vous ne comprenez pas du tout la langue ( et c'est là que je me dis bordel de cul, j'aurai du être plus attentive à l'école de langue, j'ai toujours pensé que l'usage de la langue étrangère était limite sale, ça a quelque chose de lubrique non? Enfin mon esprit tordu ça humpf).
    Au lieu de jouer à la corde à sauter et au concours de levée de coude j'aurai du être attentive aux expressions anglaises , et autres.

    Vicomtesse, remerciez donc le ciel de ne pas avoir touché du trèfle, profitez de chaque instant présent , bourrez vous avec modération ( oui j'aurai été tenté de vous dire de cesser la picole, mais c'est assez radicale).

    Je suis loin du Limousin et de la Marche, mes phobies ont pris le dessus, néanmoins mes lubies restent encore intactes, aussi, je continuerai à tenter de caser votre belle fille Alda Arégonde.

    La noblesse angloyse l'est plus protocolaire que celle du Louvre , je vais passer mon chemin là. Pis y'a la barrière de la langue, ceci dit, un jeune homme m'a demandé avec un parfait français, si mon ivresse et ma folie me permet de me lâcher totalement en retirant mes braies et ma robe ? Hu hu. Punaise , les libidineux ça existe partout.

    Je me suis carapatée.

    Prenez soins de vous et saluez pour moi Raspoutine, si vous pouvez enjoliver mon aventure, modérer mes angoisses , faire comprendre que ce n'est pas ma faute si j'ai tant la poisse.

    Que dieu vous veille, et puis BOULASSE.

    Mes amitiés,

    V.






Maleus
Si le départ tout proche du borgne pour Toulouse était lié à la tenue du second synode réformé, ça n'en était tout de même pas l'unique raison. Aussi, peu de temps avant de prendre la route, il rédigea une missive à l'intention de sa fille ainée, unique survivante des enfants nés de l'union courte mais heureuse avec sa très regrettée femme.

Citation:


    A vous, Morrigan Aanor d'Assay,
    De la part de votre cyclope de père.

    Si je vous écris ce jour, mon enfant, ce n'est point simplement pour échanger des nouvelles et autres banalités mais aussi pour vous annoncer mon arrivée prochaine à Toulouse. Comme vous devez vous en douter, la raison de ma venue est liée au tout proche Synode Aristotélicien Réformé mais pas seulement. Je compte en effet, une fois cet évènement terminé, vous ramener avec moi en Limousin.

    L'idée de vous laisser continuer à vivre et étudier en toulousain alors que le gros de la famille partait déposer ses malles en Limousin partait d'un bon sentiment, j'espère que vous l'avez compris. Vous commencez à être grande ma chère enfant et vous avez sûrement remarqué à quel point votre absentéiste de père ne peut s'empêcher de courir les chemins pour des affaires diverses. Etant donné que vous et votre frère aviez passé une grande partie de votre enfance dans cette province et que c'est aussi là-bas que votre défunte mère a été mise en terre, je m'étais dit qu'il n'aurait été aucunement bon de vous déraciner. Les choses étant ce qu'elles sont, la mort ayant emporté votre jumeau il y a quelques temps déjà, il est sans doute venu le temps que nous soyons de nouveau réunis.

    Ceci étant dit, j'espère que vous vous portez bien et j'ai hâte de retrouver ma "grande" fille. Avez-vous encore cette lueur de malice que je percevais dans votre regard lorsque vous étiez haute comme trois pommes ? Peut-être que cela s'est estompé avec le temps. Je m’attends quoi qu'il arrive, parce que vous n'êtes pas n'importe qui, à être empli de fierté quand mon unique œil se posera de nouveau sur vous.

    Morrigan, tenez-vous prête donc.
    Prête à participer à cet évènement qu'est le synode comme prête à prendre vos affaires pour découvrir une autre contrée. Astana m'accompagnera, cela fait longtemps qu'elle ne vous a pas vu non plus mais je suis sûr que votre cousine, notre cousine, sera contente à sa manière de vous revoir.

    Puisse Deos vous bénir ma fille,
    A très bientôt.


    Maleus E. d'Assay.



    Ps : Votre père étant faillible comme tous les Hommes, j’aurais à vous parler de quelque chose. Cela n’a rien d’urgent mais il faudra bien que cela soit fait.




_________________

Adieu Fab'
Vera.von.bretzel
* D'une mouette qui lâche une missive au bureau de l'Autoproclamé Saint des Saints.

La calligraphie est tordue, on peut voir que l'auteure tangue.

Pour une fois ce n'est pas à cause de l'ivresse, mais plutôt de son bureau improvisé en pleine mer.*



    Citation:
    "A ving-six ans j´ai quitté ma province
    Bien décidée à empoigner la vie
    Le cœur léger et le bagage mince
    J´étais certaine de conquérir Paris

    Chez le tailleur le plus chic j´ai fait faire
    Cette jolie houppelande bleue qu´était du dernier cri
    Les peintures les chansons et les orchestrations
    Ont eu raison de mes économies

    Je m´voyais déjà en haut de l´affiche
    En dix fois plus gros que n´importe qui mon nom s´étalait
    Je m´voyais déjà adulée et mariée
    Signant mes peintures aux admirateurs qui se bousculaient

    J´étais la plus grande des fantaisistes connue,
    Faisant un succès si fort que les gens m´acclamaient
    Je m´voyais déjà cherchant dans ma liste de fûts,
    Celui qui le soir pourrait par faveur être percé et bu


    Tu me voyais déjà en haut de l’affiche
    En dix fois plus gros que n’importe qui mon nom s’étalait
    Tu me voyais déjà biturée & canonisée
    Louant Saint Patrick & son cadeau empoisonné


    Rien que sous mes pieds de sentir la mer
    De voir devant moi le public debout, j’ai le cœur battant
    On m’a aidé, on m’a refilé un seau
    Mais au fond de moi, je sais que je ne vais pas vomir dedans"



    Trublion, Saint des Saints, double nibars ou double saints,
    Mon principal Mécène, celui qui a cru en moi * J’espère que tu n’es pas trop déçu du résultat de ton investissement*.

    Comme tu peux le constater, je suis encore en vie. Du moins à l’heure où je t’écris ces lignes.

    Je tiens à te rassurer, j’ai terminé ma course folle à Arundel dans le comté de Sussex au Royaume d’Angleterre. Je suis arrivée la veille des élections municipales, j’ai juste eu le temps d’écrire au maire sortant pour lui expliquer « mon cas particulier ». Lord Axton a été très attentif et compréhensif, il m’a tout de suite rassurée et fait le nécessaire pour rameuter la cavalerie marine du patelin.

    Le lendemain son successeur, Lord Andreas Sharpe a assuré la suite du sauvetage de la Reine de la Biture d’la France. J’ai puisé dans le peu d’ivresse qu’il me restait pour entamer des discussions anglaises /françaises. Nous nous sommes compris. J’ai appris à dire trèfle en anglais « clover » puis malchance aussi « bad luck ». On m’a rapidement fait remarquer que ce n’était pas tout à fait une malchance, puisque j’avais la chance (paradoxale oui) de me retrouver dans la meilleure ville de Sussex. Les gens que j’ai croisé sont plutôt accueillants et sympathiques, même attachants. Ils ont dit que j’étais envoyée de dieu, la ville avait besoin de quelqu’un qui s’y connaît en charpenterie pour l’agrandissement de leur port. Je me suis donc retrouvée à bosser pour eux. Note, que j’ai réussi à dépasser ma phobie de la flotte… Du moins de loin.

    J’ai passé donc quelques jours à me reposer de ma terrible cuite, à médire et maudire la Saint Patrick, à m’auto flageller par ce que y’a que moi pour consommer un trèfle à quatre feuilles. Il n’y a que moi pour me retrouver éjectée de Limoges de cette manière. En gros tu as compris, rien ne change, je me lamente toujours, donc je vais bien.

    On m’a proposé du whisky j’ai refusé poliment. J’ai enfin trouvé une issue de secours Saint Junien.

    J’ai appris à mes dépens que tu as écrit au maire d’Arundel. Comme ça on tente de me vendre à 15 000 £ ? Vantant ma Fleur et que je suis à marier, c’est gentil de ta part d’essayer de me refourguer aux angloys. Il y a une barrière de taille la langue. On m’a balancé des questions, est-ce que j’étais assez ivre pour bouger mes braies et ma chemise ? Les pervers y’en a aussi par-delà la Manche.
    Ce genre de question m’a donnée du courage et me voilà donc en mode croisière.

    "C'est pas moi qui prends la mer
    C'est la mer qui me prend
    Moi la mer elle m'a pris
    Au dépourvu, tant pis...
    Dès que le vent soufflera je repartirai
    Dès que le vent tournera je m’en irai!



    Je me souviens, d’avoir eu le mal de mer à ta place en te sachant en pleine mer , quand tu partais à Alexandrie, je me souviens avoir vue la Mort , du moins ça y ressemblait pas mal. Je suis écœurée, j’ai du mal à manger …. En plus ils ont cette manie de me proposer du poisson à toutes les sauces. (Je hais ces bestiaux, leur odeur, leurs mirettes qui me font peur, si je me noie ils me mangeront , comment-puis-je manger ces monstres bouffeurs d’homme ?)

    J’embarque dans un rafiot, avec un couple qui s’en va à Rome. Le capitaine du navire fera escale à Dieppe pour me larguer … En espérant que je sache ressortir de cette galère.


    J’ai peur qu’on me demande de ramer.

    J’espère que tu vas bien , que Dieu te remercie de ta générosité envers moi double Saint. Moi je te remercie mais tu peux comprendre mon désarrois .... De simple malade, je suis passée à hystérique. J'en ai carrément oublié ma peine d'avoir perdu mon Chat, je suis complètement ravagée par mon dépaysement total. Je suis moi même perdue là.

    Prends soins de toi et de cette cité que j’adule : Limoges, vous me manquez tous vachement.

    Je suis tentée de te balancer une poulaine dans la Manche, pour te montrer mon affection. Sauf que je ne veux pas rentrer à cloche pied non plus ( niveau économie ça risque d'être un peu la foire la suite du voyage, je sens que je vais devoir faire les fouilles des passants en chemin). Pis la poulaine tu ne l’auras jamais, c’est là que je suis triste de ne pas avoir de mer à Limoges (Hinhin).

    A très bientôt & encore merci pour ces litres de prune et bière, ma dernière biture sera celle-ci.

    Amitiés et tout ça.

    Véra.

    PS : Fais passer ce message à tout le monde : « le trèfle à quatre feuilles est un porte poisse, on devrait être moins superstitieux dans la vie et surtout moins niais. Vivre l’instant présent et joyeux comme si c’était le dernier à vivre avec ses proches. Nul ne sait de quoi est fait le lendemain. »



* Aznavour :" Je me voyais déjà"
* Renaud :" Dès que le vent soufflera"
Gueldnard
Afféré dans son bureau de maire, il continue de gérer la ville. La fin de mandat approche, les comptes sont prêt à être fait. Après avoir distillé des conseils à droite et à gauche, l'heure sera au verdict où ses conseillers et la population pourront le juger sur son travail accomplit.
Pour l'heure, assis près du feu, veillant à la lueur d'une bougie, un verre de prune à la main, il prend en main un courrier lui étant adressé. Le pli déplié, il reconnaît l'écriture de son amie bien que celle-ci soit beaucoup moins tranchante qu'à l'accoutumée. La Saint Patrick étant passé par là, ça n'a rien d'étonnant. Souriant voir se marrant franchement en lisant certains passages, il entreprit de répondre à sa missive.

Citation:

Vera, froussarde, marieuse à temps complet, auteur de double sens pervers malgré elle, Reyne de la picole du Royaume,

Coucou,

Très belle écriture que tu m'offres par cette missive où l'odeur de l'embrun de la mer se sent encore. Ta mie sait que tu écris des poèmes du genre ? Un talent caché de notre Vera qui regorge encore de surprise malgré les années que l'on a passé à se côtoyer. Sache que je ne suis nullement déçu par mon investissement. Tu es Reyne de la picole au sein du Royaume de France, tu as inscris ton nom dans l'histoire et le surnom qu'Enjoy t'a offert ne peut être que confirmé. Picole te va à ravir. Je suis également heureux d'avoir de tes nouvelles et je ne doutais pas que tu sois encore en vie un seul instant.

Contrairement à l'idée que tu t'en fais, ce n'est pas un malheur mais au contraire, une chance ô combien importante, une épopée glorieuse qui méritera d'être conté et qui viendra s'ajouter à la légende Vera Von Bretzel. Fier de son ouaille, Saint Patrick en personne appel Vera auprès de lui afin de lui insuffler sa chance. Il t'a bardé de sa reconnaissance, il t'a fait l'immense honneur de te reconnaître parmi les siens en t'envoyant de l'autre côté de la Manche. Toi, joueuse de ramponneau, tu as pu voir qu'il possédait une autre carte dans sa manche. Surprise totale pour toi mais ce voyage te permet d'affronter tes plus grandes angoisses et de faire de toi sa plus grande disciple.

Alors oui, j'ai écris au maire d'Arundel suite à un courrier de sa part. Il m'a indiqué que tu étais en sécurité au sein de sa ville. En bon ami que je suis, m'inquiétant pour toi et ta phobie de l'eau et des bateaux, je me suis empressé de te trouver une sortie de secours. Je me suis demandé «  Et si elle ne parvenait pas à surmonter sa peur et restait coincé en Angleterre ? ». Je me suis donc efforcé de monter un stratagème afin que tu puisses couler des jours paisibles là bas. L'argent dépensé pour t'avoir n'était qu'un subterfuge pour que ton futur mari soit en mesure de te combler et puisse satisfaire tes envies d'alcool et de poulaine. Par ailleurs, l'argent récolté nous aurais permis de monter une expédition pour te faire rentrer de force à Limoges car nous n'aurions définitivement pas pu t'abandonner. Sache qu'étant en parti responsable de ton escapade involontaire hors de Limoges, j'ai pris la responsabilité d'aller à ta rencontre une fois mon mandat terminé. Tu vois, j'assume jusqu'au bout ma part de responsabilité puisque c'est moi qui ai financé ta cuite.
Au final, tu n'es pas vendue, tu as trouvé un bateau et ta peur d'être mère l'a emporté sur la mer bien que le maire aurait été heureux de te prendre pour mère de ses futurs enfants mais il est déjà marié.

Les conseils que je peux te donner pour ta traversée. Les premiers jours sont les plus durs niveau mal de mer. Tu risques de dégobiller tout ton estomac les premiers jours. Il vaut mieux, autant qu'il t'es possible, de rester sur le pont. Attache toi avec une corde si la houle est importante. L'air frais fait du bien, ça donne un peu moins le mal de mer et tu vomis par dessus bord. Si une tempête bien a ta rencontre, vaut mieux t'enfermer et tant pis si tu recraches tes boyaux dans ta cabine. Le fait d'être dehors permet aussi de rester sous l'oeil du Capitaine et si un gars voudrait faire de toi son petit en-cas, il pourrait le faire fouetter avant d'abuser de ta personne. * pense instant à barrer cette phrase car ça risque de la faire flipper mais n'en fait rien. Après tout, elle mettra d'autant plus d'application à rester sur le bon ce qui est plutôt une bonne chose au final. La fin prévaut parfois sur les moyens employés.*

Tu ne penses plus à ton chat, remercie moi d'autant plus d'avoir une tonne d'histoire à raconter, d'avoir fait de toi une légende vivante, plus grosse Picoleuse du Royaume de France, une épopée à ton actif et en plus de ça, tu oublies un peu la disparition d'Ettore. Tout ça pour moins cher qu'une essence curative de Zeinar qui n'aurait pas marché du tout. J'ai tout d'un futur docteur non ?

Limoges se porte bien même si tu manques à beaucoup de personnes ici. Tous ont hâte que tu reviennes parmi nous. Les fûts sont prêts à te recevoir.

Garde tes poulaines, tu pourras me les lancer lorsque nous nous retrouverons. Prends soin de toi Vera. Je m'occupe d'aller rassurer papy Maurice.
Tak et Maleus sont partis pour le Synode. Je lui donnerais prochainement des nouvelles.

Gueldnard.

PS : Je ne délivrerais pas ton message. Je te laisserais le faire toi même mais médite bien sur tout ce que Saint Patrick à pu t'apporter. Il te reconnaît comme une Sainte maintenant. Il ne serait pas bon de le contrarier. Imagine qu'il te condamne à passer ta vie sur la mer. Ce serait terrible pour tout le monde.

_________________
Vera.von.bretzel
Un messager tambourine le portillon de Gueld'.

Citation:
    De la non Naufragée , Picole -malgré moi-
    A toi , Mécène des causes perdues , Autoproclamé Saint des Saints,


    Salut & Sobriété,

    Trublion! Je suis poétique un jour sur 364 ou plus. Quand je suis émotionnée je suis encore plus bavarde et si tu as le malheur de me tendre une plume et de l'encre, seul Dieu sait quelle connerie lyrique ou pas du tout, je peux écrire. Si tu veux on peut dire que c'est un talent, je ne suis pas d'humeur contrariante.

    Le bonheur et le malheur , c'est carrément relatif comme notion, tout comme la chance et la malchance. Cela dépend du point de vue et de quel côté on se trouve ....
    Mon épopée qui n'est pas si glorieuse que cela se poursuit tranquillement. J'ai enfin quitté la Normandie , sans aucune écorchure , je suis encore entière , mon âme est toujours là, ma conscience quant à elle, a foutu le camp ce week-end de la Saint Patrick.

    Tu devineras facilement que je vais éviter l'Anjou comme la peste. Mon idée du jour est d'arrivée vraiment entière en Limousin et la Marche, j'ai assez vécu d'aventure ces dernières semaines pour en supporter une d'épopée "guerrière".

    J'affronte avec "bravoure" mes angoisses, bon si tu étais près de moi, je crois sincèrement que tu en prendrais pour ton grade. Je suis tantôt optimiste et la minute d'après pessimiste. Je chouine toujours autant si ça peut te rassurer, c'est la preuve que je suis en forme. Après tout, une Véra qui ne se lamente pas, c'est une Véra enterrée.

    Je te remercie de t'être soucié de mon avenir matrimonial, des fois que je serai restée "outre Manche" j'aurai eu un époux anglais avec qui on aurait abusé du langage de signe, par ce que niveau langue j'aurai été rapidement limitée.... Mon dieu, ça craint comme pensée. C'est LIBIDINEUX.


    La traversée s'est passée tranquillement, je pense que le capitaine doit souffrir d'une atroce migraine. Je l'ai un peu beaucoup harcelé, j'avais la trouille qu'il ne me largue pas en France, la peur panique de me retrouver encore plus loin , genre en Italie.

    Mon cher futur docteur, il se peut que je m'associe à toi pour ta quête du Pape là à Rome ou ailleurs, tu as le mystère du Saint Graal Calyce à élucider, moi j'ai ces voyages bizarres à décrypter.

    Pour information à Fécamp on m'a carrément causé de sorcellerie, Inquisition etc. On a voulu me cramer. Alors que je n'ai rien fait d'extraordinaire, à part picoler et consommer le trèfle là.

    Un évêque normand m'a même dit que fêter les saints c'était païen, en gros Saint Patrick c'est un peu comme toi Gueldnard, un Autoproclamé? Tu te rends compte!

    Je suis actuellement à Argentan , je vais passer par le Maine, la Touraine, puis la suite seul dieu sait...Selon le sens du vent et des rencontres.

    Je n'ai jamais écrit à Papy Maurice, je sais qu'il va me tuer. Faire le mur pour aller à la taverne municipale et picoler sans prévenir c'est bon, y'a pas mort d'homme, en revanche bouger du comté sans prévenir, c'est passif d'une peine de mort chez les Von Bretzel.

    Je compte sur toi pour expliquer les choses aussi naturellement que possible , je vais prier pour toi, par ce que s'il sent que tu le baratines, tu risques gros.

    Prends soins de toi et de Limoges, salue les gens qui demandent après moi tout ça.

    A bientôt.

    Véra.

    PS: c'est méchant de ne pas faire passer les messages aux voisins. Hinhin.


Un autre messager s'égare du côté de Saint Mathieu.


Citation:
Comtesse Troubadour!

Je ne sais si la vie coulera encore et encore , aussi je préfère prendre ma plume ce jour.
Qu'il soit su que je sais faire passer les messages aux voisins ou aux lointains.

Je suis actuellement en galère en voyage. En passant par Alençon, j'ai rencontré un duc Miel ou Mheil Perché-Ried.

Il a demandé si j'étais proche de vous, j'ai répondu proche et lointaine. Il n'a pas bien compris mon baratin , j'ai éclairé sa lanterne en disant que j'avais été vilaine avec vous en vous mettant au défi de revenir au conseil comtal. En tant qu'admiratrice des grandes comtesse sortie de Limoges, je ne pouvais pas faire cela sans vous.

Bien, trêve de blabla , voici le message du duc de Nogent le Rotrou:

"Le Ried du Royaume des morts vous passe le bon jour. Et vous attend avec impatience."


Je ne connais qu'une Seleina, je ne vous connais pas avec le nom Varens, mais lui semble vous connaître.

Comme quoi Seleina, vous êtes toujours aussi célèbre et attendue partout dans le monde.

En revanche, je vous interdis d'aller au Royaume des morts tout de même, même si le duc Perché peut s'avérer "tentant".

Que le Très Haut vous veille Seleina,

Véra.

PS : Tirez les tifs de Gouzougna-Branceilles , dites lui donc que la Normandie déborde de Whiskey et Whisky, malheureusement mon voyage était improvisé et je n'ai pas les moyens logistiques de transporter des tonneaux. Pis j'ai peur de me noyer à nouveau dans les fûts. * Dixit la Reine de la Biture du Royaume de France*
Angeline_des_yris
Et de sortir de sa torpeur mélancolique parce que l'heure est grave et l'Ysengrin décadent.

Citation:
Chère Tantine unique et préférée,

En pleine introspection nombriliste, parce que le mois de Mars est ma bête noire, ma fin de l'hiver et non le début du printemps, j'ai ouïe Raph soupirer que vous étiez sur le départ.

Tantine, il est dans la vie des moments très difficiles et j'en connais certains par leurs petits noms. Malgré tout, depuis mon retour en Limousin, il est peu d'étincelles qui aient ravivé en moi l'envie de me laisser aller à diverses niaiseries et autres dégénérescences du genre du fameux: "Je te tiens tu me tiens par la barbichette"..."Les doigts dans le nez" légendaire, et autres "Chiche, pas cap, si tu saute d'une falaise cul nu ... va trouver une falaise en Limousin déjà...Je te paie une pinte." ....Encore faut-il être beurré.
Bref des folies que peu d'humains conçoivent et de la légèreté à foison.

Vous fûtes l'une d'elles. En tout, vous êtes deux.

Malgré votre "psychose névrotique"...Oui des fois cela s'associe... A vouloir me trouver époux; laborieux "challenge" comme diraient les Anglois; j'ai décelé en vos sourires entendus une marque d'affection qui ne me laisse en rien indifférente.

Voilà longtemps que je vis dans cette indifférence, la plus primitive que l'on puisse concevoir, et j'avoue que le choc est grand de percevoir à nouveau les rayons d'un pseudo soleil septentrional pour moi qui aime à me les geler.
Bref en terme de muse, j'ai trouvé un écho familial dans vos harcèlements dignes de tonton Attila ou de feu mon patriarche, et même si vous me vrillez les méninges, quand les soirs de "cafard-Naüm" je vois débouler des hordes de prétendants bedonnants, se tapant la panse, l'œil torve et le sourire narquois de voir la bête de foire que je peux être. "Quoi la vingtaine passée et toujours pas de mari? Elle doit avoir un pied bot, pire encore des verrues plantaires!" D'apprendre que vous pourriez quitter le sol Limougeaud me laisse perplexe.

J'attends de vos nouvelles et une explication.
Vous me devez un mari et je compte bien l'obtenir.

Bien à vous.
Votre "Niaise" unique et préférée.

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