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[RP] Relais Courrier

Eloin


Palais Épiscopal, bureau de l'évesque.


Assise à sa table de travail, l'évesque était en pleine consultation des dernières nouvelles venues de Rome et des articles de presse apportés le matin-mesme par un vas-y-dire, lorsque le chef de la garde vint luy apporter son courrier.

Une réponse du sieur qu'elle avait contacté pour estre sacristain à Tulle, des invitations à voter pour telle ou telle liste comtale, un petit mot de son beau-frère et de sa nièce pour ses... mince, quel âge avait-elle, déjà ? Au moins le demy-siècle, voire un peu plus... Bref, peu importe, au final, elle était vivante, c'était le plus important.

Et une demande de certificat. Cela faisait longtemps, d'ailleurs, qu'elle n'avait point reçu pareille demande. L'abbesse quitte son siège, et ouvre le registre des baptesmes.


Mince ! Marmonne-t-elle en s’apercevant que monseigneur Angelo, officiant dudit baptesme, n'avait point notifié ce sacrement-ci avant de quitter le diocèse.

Un instant plus tard, la moniale avait quitté son bureau, pour aller rejoindre l'enfant de chœur, à cette heure occupé à quelque ouvrage de nettoyage. A l'issue d'une brève discussion, elle obtient les renseignements qu'il luy faut, c'est l'avantage d'avoir un subordonné curieux au point d'assister à toutes les messes pouvant bien avoir lieu en la cathédrale, en sus de ses tâches habituelles...


Viens avec moy, tu vas aller porter ma réponse à une fidèle. Déclara-t-elle simplement avant de retourner à son bureau.

Lorsqu'elle eut terminé, elle confia la missive à Gabriel, avec pour mission de le porter à sa destinataire.


Citation:
    Limoges, le vingt de décembre de l'an quatorze cent soixante.

    Damoyselle,

    N'ayant point assisté à vostre baptesme, et monseigneur Angelo étant parti du diocèse sans avoir rédigé ce fameux certificat, il m'a fallu collecter les informations nécessaires auprès de Gabriel, enfant de chœur de Limoges, qui assistât à vostre baptesme et vous transmets ma réponse.

    Vous trouverez donc ci-joint vostre certificat, je me doute qu'il vous sera fort utile tout au long de vostre existence, et vous informe que vostre baptesme sera porté au registre de nostre Saincte Église dès que j'aurais obtenu les clefs de ces locaux correspondant à mon diocèse.

    Quant au certificat de pastorale, sachez qu'il devient inutile dès lors que vous estes en mesure de fournir un certificat de baptesme.

    Puysse le Tout-Puissant veiller sur vous, damoyselle.


Citation:

    Certificat de baptême

    Je, Eloin Bellecour, évesque de Limoges, certifie que la dénommée

    Marie-Amélya d'Elicahre-Kierkegaard dicte "Mahelya"

    A reçu le sacrement du baptesme aristotélicien, le dix-sept de juin de l'an quatorze cent soixante au seing de la cathédrale Sainct-Etienne de Limoges, par monseigneur Angelo de Montemayor, alors évesque de Limoges.

    Furent parrain et marraine Son Altesse Cerberos d'Armantia et dauna Sindanarie Carsenac.

    Certificat rédigé pour faire valoir ce que de droit, et après consultation de l'enfant de chœur ayant assisté à la cérémonie.

    Fait à Limoges, le vingt de décembre de l'an quatorze cent soixante.






Code:
[quote]
[list][color=green][size=16][b]Certificat de baptême[/b][/size][/color]

Je, Eloin Bellecour, évesque de Limoges, certifie que la dénommée

[b]Marie-Amélya d'Elicahre-Kierkegaard[/b] dicte "Mahelya"

A reçu le sacrement du baptesme aristotélicien, le [b]dix-sept de juin de l'an quatorze cent soixante[/b] au seing de la cathédrale Sainct-Etienne de Limoges, par monseigneur Angelo de Montemayor, alors évesque de Limoges.

Furent parrain et marraine Son Altesse Cerberos d'Armantia et dauna Sindanarie Carsenac.

Certificat rédigé pour faire valoir ce que de droit, et après consultation de l'enfant de chœur ayant assisté à la cérémonie.

Fait à Limoges, le vingt de décembre de l'an quatorze cent soixante.


[img]http://nsa29.casimages.com/img/2012/09/01/120901070824362635.png[/img]
[/list][/quote]

_________________

Illustrations Religieuses
Un_vendeur
[Le Vendeur = Jean Voiplusvitekemonombre - Postier / Propriétaire du Relais.]

[quelques jours plus tard]

Aaaahhh qu'il était bon d'être postier à Limoges. Là dans son échoppe il ne cessait de voir circuler toutes sortes de courrier. Allant de la commande de farine à quelques courriers importants et officiels. Ce matin encore, il avait eu la visite d'une jeune Rouquine au doux nom de Mahelya. Elle devait être en crise d'écriture parce qu'il ne se passait presque pas un jour sans qu'il ne la voit, soit pour envoyer, soit pour recevoir. Et ce matin elle devait envoyer. Elle lui avait confié deux lettres, une pour Bourganeuf, l'autre pour une destination secrète. Roulant finement les parchemins, il les lassa à ses meilleurs volatiles et les laissa s'envoler vers d'autres horizons. Le premier destinataire pourrait lire.

Citation:

    A Eloin Bellecour, Abbesse de Bourganeuf
    De nous Marie-Amélya d'Elicahre-Kierkegaard, Plus connue sous le nom de Mahelya.

    Salut et Paix,

    Par la présente, je vous remercie de votre diligence. Le précieux certificat est à présent encadré dans mon bureau. J'en suis très fière vous savez. C'est un honneur que de faire partie de la grande famille Aristotélicienne.

    Merci encore mille fois,
    Amitiés aristotéliciennes
    Marie-Amélya.


Le second quant à lui recevrait.

Citation:

    A Kylian Deschenaux-Carsenac !
    De moi ta Beauté Rousse, venue du froid

    Je savais bien que j'arriverai à te faire réagir, et utiliser pour se faire des manières de gueuses ne me gêne absolument pas tant que j'obtiens ce que je veux de toi.

    Mon Brun !
    Que j'aime t'appeler comme ça. Sais-tu que tu es le seul brun de ma vie ? Et foi de moi, tu le resteras. Quel plaisir de te lire enfin ! Tu as par ton écriture illuminé ma journée, même si ce beau temps s'assombrit un peu à son contenu. Je suis vraiment désolée pour toi et Ange. Ô comme je te comprends mon Frère. L'Amour est une chose bien étrange qui ne se contrôle pas. Pensais-tu vraiment que je pouvais tomber une fois de plus amoureuse après Ilia ? L'amour te sourira à nouveau mon Brun, je t'en fais le serment. Et puis si tu en manque vraiment, n'oublies pas que tu possèdes le mien sans restriction aucune.

    Je n'ose te le demander, mais je sens dans tes quelques lignes que tu me caches encore certaines choses. Ne me ménage pas mon Frère, les soupçons et hypothèses sont bien plus cruels que la Vérité. Dis-moi tout ! Je ne mérite que cela de ta part, j'ai besoin de tout savoir quand je sens ton esprit embrouillé et ton cœur peiné. Je n'aime pas ton silence le sais-tu ? Ni tes cachoteries d'ailleurs. Et supporte encore moins que tu sois loin de moi. Tes bras me manquent mon Kyl, Ta tendresse aussi. J'ai tellement besoin de toi. Tu as toujours si bien su guider mes pas. Et à l'heure où ma vie change encore, j'ai besoin de toi à mes côtés.

    L'amour que je ressens pour Nizam, me perturbe et me fais peur. Je l'aime bien plus que je n'ai aimé Ilia. Oh mais bien sur tu restes et resteras le premier dans mon coeur. Toi mon Frère, mon tout, ma Lumière. Je vais lui demander de t'écrire et ainsi tu me diras ce que tu penses de lui. Tu sais bien que ton opinion m'est importante, et j'espère sincèrement que l'appréciera parce que moi, je crois bien ne plus pouvoir me passer de lui.
    Je me contenterai encore de tes lignes et de ton écriture si soignée, sais-tu que je garde chacune de nos missives dans un petite boite sous mon lit ? Ainsi quand le morale me quitte, je les prends et les relis. Tu ne me quittes jamais vraiment entièrement. Mais je t'en prie reviens-moi !

    Mon Brun je désire tellement que tu reviennes, tu me manques tant que la langue française n'a pas encore inventer de mot pour que je l'exprime justement. Et puis mon coeur lui aussi à souffert, et le tien a besoin du miens pour tout surmonter.

    Réponds moi vite je t'en pris, je me languis déjà
    Je t'aime
    Tendresse,
    Ta Rousseur.
    Marie-Amélya Et c'est Kierkegaard mais Carsenac me va aussi très bien.
Elisademalemort

    _________________



Citation:
A vous, Ma toute Douce, Mahelya,
De nous, Vostre Tantine, Elisa,



    Veuillez tout d’abord me pardonner de la lenteur de ma réponse. Non pas que l’envie était absente mais le temps m’a énormément manqué. Etonnant n’est-ce pas alors que je ne possède aucune charge… Mais ma fille grandit si vite et notre voyage nous est si passionnant.
    Nos rencontres y sont pleines de grâce et de plaisir. Dans chaque village où nous nous sommes arrêtés, nous avons été accueillit avec tant de gentillesse cela en serait presque troublant. Emelyne et moi-même nous trouvons actuellement en Empire, en Lorraine plus précisément. La vie est si différente. Les villageois ont une vision bien lointaine de la notre, qu’il est bon de pouvoir apprendre à leurs côtés.


    Je ne sais pas encore où mes pas nous mèneront, les combats font rage dans l’Ouest, je préfère donc rester loin de tout cela pour protéger ma fille. Autant dire que nous ne sommes pas encore rentrées. J’aurais aimé être près de vous et notre famille pour les fêtes. Mais je ressens le besoin de me nourrir encore de ce voyage. Oublier mon quotidien limousin et cesser d’attendre en vain.


    Pour répondre à vostre dernière missive, bien que tardif, je préfère tout de même vous rassurer. L’homme qui a touché vostre Mère ne m’a pas approché. Je n’étais malheureusement pas présente le jour où cela s’est produit. Mais il semblerait qu’en effet, le Duc du Lyonnais Dauphiné alors, Rotule Baccard ait prit parfaitement en compte l’incident qu’il venait de se produire. Comme quoi, le Royaume possède aussi des régents sachant montrer leur autorité peu importe la personne qu’ils ont en face d’eux…


    Quant à Emelyne, en effet celle-ci a bien grandit. Elle est presque une petite fille maintenant, elle parle beaucoup, dans son langage de petite fille bien sur. Des mots encore incompréhensible, mais elle tient bien de son côté Malemort pour cela.


    Veuillez encore me pardonner de mon temps de réponse ma douce enfant. Je tâcherais d’être plus assidue pour la prochaine fois. Mais vous allez devoir m’en dire plus sur vostre désir. Bien entendu que vous feriez une très bonne médicastre. Vous avez déjà beaucoup de connaissance, vous avez l’aspect humain qui nous réconforte d’un simple sourire. Persévérez, si vous en avez vraiment envie vous réussirez, j’ai confiance en vous.


    Je vous souhaite néanmoins de belle fête avec nostre famille. Embrassez-les tous de notre part. Vous nous manquez beaucoup.



Prenez soins de vous, ma douce.





_________________
Nizam
    Il savait pertinemment qu'il allait devoir passer par la case "famille" tôt ou tard, si ladite Edenteuse n'avait pas été terrible, ainsi que la mini rousse, Nizam avait dû à nouveau trouver du sérieux lorsque Mahelya lui demanda d'écrire à son frère pour se "présenter". Le Balafré peu doué en tournures de phrases où prône la sincérité dut s'y reprendre à plusieurs fois avant de rédiger une lettre qui lui convenait. Il vint le midi au Relais courrier de la capitale et laissa une missive scellée à destination du jeune frère.


Citation:
A Kylian Deschenaux-Carsenac,

Sur la demande de votre soeur ainée, voici la présentation dudit blond prétendant.

J'entre dans mon vingt-et-unième hiver, je ne suis ni estropié, ni malade, ni arriéré, seulement tailladé par des armes à quelques endroits. Roturier, voyageur, mercenaire à mes heures, j'ai vendu mon bras et mon épée pour devenir l'homme que je suis à présent, je n'ai pas à le cacher. Vous êtes en droit d'espérer le meilleur pour Mahelya, aussi à défaut de porter blason noble pourrais-je vanter mes multiples talents tant physiques qu'intellectuels, mais je suppose que mes sentiments à son égard sont plus importants à vos yeux.

J'aime votre soeur, et je me soumettrai à toutes les épreuves que vous ou d'autres voudront me donner s'ils doutent de ma parole. Je comprends l'élan protecteur dont vous faites preuve mais si mes intentions sont pures, je n'ai rien à craindre, n'est-ce pas ? Je veille sur votre soeur depuis mon arrivée à Limoges, je le fais désormais non plus car elle m'avait donné un rôle de garde, mais car je tiens à elle chaque jour - et nuit - se levant sur ce royaume. Si je m'attache d'ordinaire peu, Mahelya est l'exception, et je n'ai nullement envie de gâcher le temps que nous avons passé ensemble, je souhaite être bien davantage responsable de ses sourires que de ses larmes.
Je me conforme à ses choix et ses conditions, inutile d'imposer une ceinture de chasteté, et l'un comme l'autre nous savons qu'il est tôt pour parler d'une union.
Maintenant si vous avez des questions à me poser, j'y répondrai avec la franchise nécessaire.

Elle me parle souvent de vous, j'ai rencontré votre mère et votre plus jeune soeur, Mahelya donne de l'importance à sa famille, chose que je respecte également.
Vous lui manquez, si j'ai bien compris vous êtes en mission pour la Licorne, en ce cas puisse votre lame bientôt vous ramener sain et sauf à Limoges, nul ne peut remplacer celui que l'on nomme frère.

A une prochaine rencontre, papier ou orale.

Mahelya
Comme d'ordinaire, des vélins virevoltent jusqu'à Limoges, tandis que d'autres s'en échappent pour de nouvelles aventures. Et c'est précisément deux de ceux-là qui partent vers de nouvelles contrés, respirer d'autres airs, humer d'autres parfums, subir d'autres climats...
Car, oui, une fois de plus la petite Rouquine effectuait une envolée de Pigeons, devenue la cliente privilégiée du pauvre Jean, tant la correspondance de la Flammèche était dense. Parchemins par monts et par vaux, tourbillon d'ailes et puis quelques plumes qui paresseusement retrouvaient la terre battue de Limoges. Deux volatiles avait une nouvelle mission en cette matinée fraiche et hivernale. Le premier : La Lorraine.


Citation:

    A vous, ma très Chère Tantine, Elisa, que j'adore et qui me manques,
    De Nous Votre Nièce, Mahelya.

    La Lorraine ... Cette terre me laisse rêveuse, car, même si je n'y ai jamais mis les pieds, elle évoque en moi quelques souvenirs d'enfances. La voix de ma vieille Nourrice qui me berçait le soir auprès du feu. Attendez un peu que je me souvienne. Je pourrais vous l'écrire pour que vous la chantiez de ma part à Emelyne, pour qu'elle n'oublie jamais sa cousine. * la jeune fille se concentre alors, faisant appel à de très vieux et lointains souvenirs. Puis doucement la plume démarre et la course folle de l'encre noire reprend. *

      En passant par la Lorraine,
      Avec mes sabots,
      En passant par la Lorraine,
      Avec mes sabots,
      Rencontrai trois capitaines,
      Avec mes sabots,
      Dondaine, oh ! Oh ! Oh !
      Avec mes sabots

      Ils m'ont appelée : Vilaine !
      Avec mes sabots,
      Ils m'ont appelée : Vilaine !
      Avec mes sabots,
      Je ne suis pas si vilaine
      avec mes sabots,
      Dondaine, oh ! Oh ! Oh !
      Avec mes sabots.

      Puisque le fils du Roy m'aime
      Avec mes sabots,
      Puisque le fils du Roy m'aime
      avec mes sabots,
      ...

    Voilà qui est fort fâcheux, la mémoire me fait défaut en cet instant. J'ai un trou de mémoire et suis incapable de me rappeler comment se termine la chanson, il me semble qu'il y a une histoire de bouquet de marjolaine mais j'éviterai tout de même, par sagesse, de le jurer. Mais sans doute, rencontrerez-vous quelqu'un qui la connais là-bas.

    J'espère sincèrement que vous vous plaisez à faire ce voyage, je m'inquiétais de votre mine, les derniers jours que vous avez passé à Limoges. Cela me met en grande joie d'apprendre que tout le monde se montre charmant avec vous et ma cousine. Et j'avoue également être rassurée de savoir que ce maudit Marquis n'a pas osé lever la main sur vous. A travers vos lignes, j'admire le courage du Comte Rotule, je prendrais certainement la plus prochainement afin de le remercier de ses diligences envers vous et Mère. Il a tout de même veiller sur vous quatre, et rien que pour cela, je lui dois déjà beaucoup.

    Dites, ma Tante, Il me vient une idée à l'instant, si je vous envoie la somme nécessaire, pourriez-vous faire réaliser un portrait de ma cousine ? Afin que je puisse l'admirer chaque jour en l'ayant près de moi.
    En tout cas, je suis ravie d'apprendre qu'elle semble aller mieux, votre dernière missive faisait état de pleurs la nuit, était-ce les dents comme je le pensais ? Ou tout autre chose ? Pardonnez ma curiosité, mais c'est que la distance n'aide pas à apaiser les inquiétudes tenaces, et savoir le diagnostique prononcé, me permettrai sans doute de faire quelques recherche.

    Car j'ai une grande nouvelle, ou plutôt deux. La première est que je me suis lancée dans les études de médecine ! Oui, j'ai franchis le pas ! Je n'ai pu attendre plus longtemps tant cette idée m’obsédait l'esprit. J’espère devenir médicastre rapidement et apprendre encore plus de choses pour la délivrance de Maman. Je pense que vous serez d'accord avec moi, je possédais déjà une certaine affinité avec les plantes et la médecine, cela me semblait donc logique, que d'une passion elle devienne un métier. J'ai même assisté à mon premier cours à l'université. Quelle angoisse ! Mon dieu quel angoisse. Avant d'y aller, j'en tremblais littéralement, je ne cessais de me dire que je n'aurais pas le niveau, c'est vrai, je suis encore bien jeune, regardons la vérité en face... Puis finalement tout c'est très bien passé, je devrais d'ailleurs avoir un nouveau cours dès demain. J'ai hâte !

    A cet instant, je suppose que vous vous demandez quelle est donc la seconde nouvelle. J'y viens ma Tante, J'y viens. Un peu de patience ! Un peu d'intrigue que Diable ! C'est la meilleure des nouvelles et mon cœur papillonne, mes yeux brillent et ma voix chevrote rien que d'y songer. Avouez ! Vous êtes curieuse à présent !
    Et bien ma Chère Tante, Je suis complètement amoureuse de Nizam. C'est un jeune homme que j'avais embauché pour assurer ma sécurité, notamment lors de mes déplacements en Berry, vous-même connaissez les relations tendues entre les deux provinces. Harchi, avec sa jambe raide (arthrose), m'avait d'ailleurs encouragé, à prendre nouveau garde. Ce que j'ai fait après mûre réflexion et une opportunité. Ledit Nizam cherchait une personne à servir de sa lame. Le destin n'est-il pas formidable ? N'est-ce pas merveilleux ? Et ... Force est de constater qu'à mesure où je passais du temps avec lui, je sentais mon cœur renaître de ses cendres. Un second souffle après les fiançailles rompues. Une nouvelle étincelle de vie...

    En tout cas ma Tantine adorée, n'hésitez surtout pas à me donner de vos nouvelles quand bon vous semble, même quelques mots griffonnés à la va-vite, me feront plaisir. Et vous êtes toute pardonnée pour le retard de réponse, je me languissais simplement d'avoir de vos nouvelles, veuillez pardonner ce petit caprice, je suis une adulte maintenant, je ne devrais plus en faire.

    Au plaisir de vous lire tout prochainement,
    Affectueusement,
    Marie-Amélya.


La seconde à présent : Direction les Cars.

Citation:

    A Sindanarie Carsenac d'Elicahre, ma Cousine,
    De Marie-Amelya d'Elicahre-Kierkegaard

    Qu'ouïs-je ? Qu'entend-je ? Qui suis-je ? Dans quel état j'erre ? Où cours-je ? Tant de questions qui s'imposent à mon esprit en attendant une lettre de votre part, surtout quand j'apprends de mon Valet que vous avez répondu à son billet. Etait-ce plus intéressant ? Vous parlait-il du bois qu'il coupe chaque matin ? * sait se montrer jalouse. * Je fut fort marri Mon Lys de ne pas mériter une réponse de votre part, aussi est-ce la raison pour laquelle je me permets de vous écrire, un petit espoir perdure en moi, que mon parchemin soit passé au travers des mailles de votre filet à courrier. Rassurez-moi ma Cousine, vous ne possédez aucun griefs contre moi ?

    Dans l'attente impatiente de vous lire, mon Immaculée,
    Votre Cousine,
    Marie-Amélya.

_________________
--Kylian.deschenaux
Angers ville maudite comme bien d'autres.

Le combat était la, present dans tout les esprits, bientot sur le terrain. La tension semblait si forte, l'envie de bouger, l'attente.. Et quelques parchemins,signes de sa vie à limoges. Sa vie qui s’effaçait doucement, trois mois de route, trois mois de campagne, ca vous rend quelques peu apatride. Deux parchemins entre ses mains, le premier lu avec le sourire; malgrè la colère qui etait présente en lui depuis quelques jours .. Une colère, une haine si féroce des autres et surtout des femmes. .. Sa petite soeur devenait femme, malheureusement.. et avec tout les soucis y attenant.. Quand un second.. Un leger grognement en lisant ces mots.. Puis un long soupir.. Sa soeur méritait mieux qu'une lettre vindicative.. Il dut se concentrer un peu plus que d’habitude pour lui repondre comme l'aurait fait son Kylian.. son frère dont l'espoir etait mort depuis trop longtemps, dont la flamme d'avenir s’éteignait comme s’éteint une bougie soumise a la tempete. .


Citation:
Ma douce soeur,

Tes mots sont comme une legère melodie en mon coeur, les seuls ou presque qui me donnent envie de sourire et de vouloir profiter de la vie.. Tu ne dois pas t'inquièter ma rousse, je vais bien, un peu mieux meme. A quoi cela sert-il se se morfondre? Ce qui est fait est fait. La vie doit suivre son chemin, cela est ainsi.. Et non surtout que l'amour ne se penche plus jamais sur moi, JAMAIS plus. J'y ai gouté, j'ai eu ma dose, mais rassure toi, je pense a autre chose. Ca m'aide beaucoup.

Je ne te cache rien, sauf peut-etre nos conditions de campagnes ici.. Le froid,; l'inconfort, la pression.. et moi avec une barbe de quelques jours, il parait que cela me va bien.. je te laisserais en juger si un jour je reviens. Trois mois loin de chez nous, j'aspire a retrouver un bon lit moelleux, je crois que je dormirais pendant des semaines a mon retour. Je tenterais de revenir dès que nous serons demobilisés, meme si Limoges.. Tu sais ce que j'en pense..

J'ai recu un parchemin de ton prétendant.. Un peu brute de décoffrage, mais je pense que tu es assez grande pour savoir ce qu'il te faut. Je vais lui repondre après ton courrier. Je veux que tu réfléchisse bien Mahel, car l'amour que tu ressens est fort, mais si un jour la peine doit venir étreindre ton coeur.. Sois plus prudente, c'est la seule chose que je veuille que tu me promette. J'ai confiance en toi, tu es meme la seule avec Mère et notre mini Rousse. les autres ne sont que .. tromperies, mensonges.. Tristesses; Je sais, je suis mechant, mais que veux tu .. ca me passera peut-etre quand j'aurai enfin tapé de l'angevin.

Car oui nous voilà enfin a l'aube d'une guerre. Pourquoi enfin? Oh peut-etre parce que cela traine depuis trop longtemps, et ca commence très sérieusement a m’énerver. Rester inactif n'est pas mon genre tu me connais. Les remparts sont si proches et pourtant si lointain.. Que j'ai hate de pouvoir en finir avec ca.

O ma soeur, sache aussi que tes parchemins sont toujours a portés de ma main, tu es celle grace a qui je survis chaque jour.. et je crains pour toi, je suis si loin et ne peut te proteger.. Chaque jour mon coeur craint qu'il ne t'arrive quelque chose, chaque jour je me dis etre le plus inutile des frères..comme le plus inutiles des fils .. chaque jour la vie me prouve que ce n'est pas si faux .. Ma soeur, pardonne mon absence, pardonne mes absences quand tu etais mal.. je suis indigne de toi, comme de notre famille.. jamais je ne fus la pour vous..

Excuse moi.. je ne suis guère joyeux.. je devrais t'ecrire l'espoir, la vie, le bonheur, mais j'avoue ne pas en avoir assez en mon coeur.


Le ton qu'avait prit son courrier etait plus que deprimant, et c'etait sans s'en rendre compte qu'il lui avait dit tout cela .. Mahel sa soeur son essentielle etait la seule a qui il pouvait dire cela .. son mal etre, son enfer quotidien.. Un long .. très long soupir.. Il reprit un autre parchemin.. Non Mahel ne merirait pas ca ..Il lui fallait mentir, mentir a sa rousse, mentir a la seule qui jamais ne le decevra.

Citation:
Ma douce soeur,

Tes mots sont comme une legère melodie en mon coeur, les seuls ou presque qui me donnent envie de sourire et de vouloir profiter de la vie.. Tu ne dois pas t'inquièter ma rousse, je vais bien, un peu mieux meme. A quoi cela sert-il se se morfondre? Ce qui est fait est fait. La vie doit suivre son chemin, cela est ainsi..Je pense a bien d'autres choses, comme devenir Chevalier un jour, n'est-ce pas un beau projet?

Je ne te cache rien, sauf peut-etre nos conditions de campagnes ici.. Le froid,; l'inconfort, la pression.. et moi avec une barbe de quelques jours, il parait que cela me va bien.. je te laisserais en juger si un jour je reviens. Trois mois loin de chez nous, j'aspire a retrouver un bon lit moelleux, je crois que je dormirais pendant des semaines a mon retour. Je tenterais de revenir dès que nous serons demobilisés, meme si Limoges.. Tu sais ce que j'en pense..

J'ai recu un parchemin de ton prétendant.. Un peu brute de décoffrage, mais je pense que tu es assez grande pour savoir ce qu'il te faut. Je vais lui repondre après ton courrier. Je veux que tu réfléchisse bien Mahel, car l'amour que tu ressens est fort, mais si un jour la peine doit venir étreindre ton coeur.. Sois plus prudente, c'est la seule chose que je veuille que tu me promette. J'ai confiance en toi, je te sais raisonnable.


Voilà quelques petits mots de ton frère, frère qui pense beaucoup a toi..

Je t'embrasse ma douce, je t'ecrierais bientot du haut des remparts angevins, promis.

Ton Frère.


Relisant .. voilà c'etait beaucoup mieux.. Il froissa son premier parchemin l'envoyant dans le feu qui rechauffait le campement, puis fit envoyer son second parchemin.
Alisa_nebisa
Quelques jours auparavant, la rousse modèle médium ainsi que la rousse modèle réduit avaient eu une grande discussion. La famille était pour le coup dispatchée à travers le Royaume, un frère à la guerre en Anjou, un autre dans un monastère à étudier pour améliorer ses connaissances, un père chez les moins, une mère alitée. Il ne restait que sa sœur et elle.
Pour une enfant de trois ans, ça faisait beaucoup de solitude. Alors sa grande sœur Amelya avait décidé de l’aider à écrire à son grand frère Kylian. D’autant qu’elle devait dire merci pour le très joli mantel qu’il lui avait fait envoyé.


- Loïc, ze dois envoyer à Kyli ! Tu m’aides ?

Le précepteur l’avait aidé bien sûr. Il avait recopié le brouillon que la Flammèche avait rédigé avec elle. Puis, il l’avait emmené au relais courrier pour le faire envoyer. Le précepteur commençait à être connu dans Limoges, et pour cause, il suivait souvent les enfants dans leur jeunesse, et comme la Baronne avait tendance à procréer régulièrement…Il y avait toujours au moins un enfant qui avait besoin de lui.

- Salut l’ami. Il faudrait envoyer ceci à Monseigneur Kylian Deschenaux, j’imagine que vous voyez de qui il s’agit. Il doit être quelque part en Anjou maintenant !

Citation:
A mon grand frère adoré, Kylian !
De ta toute petite sœur, Alisa-Nebisa.

Bonjour toi !

C’est Amelya qui m’a aidé pour écrire la lettre grand frère, moi je sais pas faire alors elle m’a aidé (Et Loïc aussi !). Je voulais te dire que tu me manques tout fort et que j’espère que ton voyage de Chevalier se passe bien. J’ai entendu les gens qui ont dis que la bataille c’était là où tu étais alors j’espère que les méchants te font pas du mal, et que tu prends leurs dents comme maman elle a dit ! Tu me ramènes un collier dis ? Parce que les gens ici, ils disent que c’est pas vrai que maman elle collectionne les dents, alors si j’ai un collier, on me croira !

Je dois te dire merci pour le mantel, je le mets tout le temps, Amelya en a un comme ça aussi alors c’est comme si on était jumelles ! Les gens ils sont gentils avec moi ici, mais tu sais je me sens un peu seule parce que Papa il est chez les moines, Arthan il est parti étudier, toi tu fais la bataille et Maman elle est dans sa chambre tout le temps, elle a bobo et j’ai pas trop le droit de la voir parce qu’elle doit se reposer. Tu devrais revenir pour dire au bébé de se calmer, parce qu’il est pas très gentil avec Maman ! Amelya elle dit que c’est parce qu’il est trop gros et qu’il a plus de place. Et puis aussi tu dois revenir parce que j’ai envie de te voir.

Amelya aussi tu lui manques beaucoup je crois, même si elle dit pas trop. Elle a un amoureux tu sais ? Il s’appelle Nizam, c’est le grand méchant loup mais j’ai été plus rusée que lui, comme le renard ! Alors c’est moi qui ait gagné !
Aussi, j’ai eu des sucreries parce que je suis très sage. Et j’apprends le latin avec Loïc, je connais Rosa, Rosa, Rosam ! C’est bien tu trouves pas ? J’ai vu Ange aussi, elle est revenue, elle a dit qu’elle allait te rejoindre alors je lui ai dis de te faire un gros bisou de ma part. Il parait que vous vous êtes disputés, pourquoi dis ? Ca va plus être ma sœur alors ? Tu sais, je veux que tu sois content moi !

Tu reviens quand ? Je te fais un gros bisou !

Alisa
Sindanarie
Elle a été occupée, elle a pris du retard... A-t-elle une excuse ? Tout doit dépendre du point de vue. Elle ne peut qu'espérer, en la matière, avoir deux correspondants compréhensifs. Si elle avait été mauvaise langue, elle aurait pu penser qu'ils auraient été presque les deux seuls du Comté, mais cela aurait été fort réducteur et éloigné de la réalité. Aussi la Carsenac, une fois des marques reprises au sein de la COLM ainsi que du Conseil comtal et une fois le premier texte d'un potentiel futur Coutumier déposé en leurs locaux, prit-elle la plume pour répondre à deux lettres qui étaient en souffrance. Puis il lui revint qu'une personne lui en avait envoyé, quelques jours plus tôt. Et une autre encore... Et une dernière. Que de retard, Aristote ! Elle avait décidément une masse de courriers à rattraper. Aussi passa-t-elle une partie de la nuit à rédiger ses réponses, avant de se rendre, dans la journée qui suivit, au relais courrier qu'elle avait déserté depuis un moment déjà. Et sa consigne au vendeur, suivant les salutations cordiales d'usage, fut (presque) simple :

Il y en a une pour le Seigneur de Segonzac, Gabin de Rien. Si vous connaissez le chemin de son domaine, envoyez-la là-bas, sinon adressez-la à la caserne de Tulle. La suivante, c'est pour le dénommé Moriben, à Bourganeuf. Si vous ne le trouvez pas, portez-la au bureau du lieutenant de maréchaussée de la ville. La troisième est à livrer à la Comtesse Esyllt-Catarina de la Louveterie-Malemort, à Turenne. Les deux dernières sont pour le 16 rue de la Justice, à Limoges. Merci beaucoup, Jean.

Eh oui, elle retenait même les noms et les visages... Quel talent, cette Sindanarie ! Et la petite bourse due au coursier pour toutes ces livraisons changea naturellement de main, en paiement du service rendu. Hors de question de pinailler !

Citation:
A Gabin de Rien, Seigneur de Segonzac,
De Sindanarie Carsenac, Vicomtesse des Cars, etc.
    Cher et Colmien Porte-Parole,

    Je vous remercie pour le mot que vous m'avez adressé, et vous remercie d'ailleurs d'insister sur mon âge... Vingt-sept ans. Vous rendez-vous compte de l'ampleur du désastre ? Moi oui...

    Depuis quand me vouvoies-tu, d'ailleurs ? Quant à un présent, mon cher, point n'en était besoin.

    Je te souhaite une très bonne année également, pleine de surprises aussi... Mais de bonnes surprises seulement, n'est-ce pas ?

    Fiançaillement, comme tu le dis si bien,

S.C.


Citation:
A Moriben, Maréchal de Bourganeuf,
De Sindanarie Carsenac, Vicomtesse des Cars, etc.
    Maistre,

    Veuillez me pardonner de ne répondre qu'à présent à votre lettre.

    Je comprends que les atermoiements qui ont suivi les élections comtales vous aient profondément dérangé, choqué et dégoûté. Si cela peut vous rassurer, il en allait de même pour moi. Je n'ai cependant pas coutume d'abandonner la défense des projets que je soutiens. La situation a fini par se débloquer, comme vous l'avez su, d'une manière d'autant plus inattendue qu'elle n'allait pas dans le sens des négociations en cours.

    Qu'importe. Les membres de la liste Renouveau portent les projets que nous avons défendus ensemble pour ces élections. La gazette comtale paraîtra sans doute pour la première fois dans les jours à venir. J'ai présenté le premier texte de refonte du Coutumier hier soir au Conseil. Sofja travaille d'arrache-pied sur un projet concernant la médecine et sur de futures Olympiades limousines, qui devraient commencer début février.

    Même sous le mandat d'un autre, nous avançons. Même si notre main tendue a été mordue à de multiples reprises. Il en faut plus pour arrêter des personnes qui croient en ce qu'elles font, même si la gloire doit en revenir à un autre. Parce que, pour notre Comté, nous devons avancer, même si l'issue de la reconnaissance du Comte n'a pas été celle que nous espérions.

    Puisse le Très-Haut vous garder.

    Respectueusement,

S.C.


Citation:
A Esyllt-Catarine de la Louveterie-Malemort, Comtesse de Turenne, etc.,
De Sindanarie Carsenac, Vicomtesse des Cars, etc.
    Votre Grandeur,

    Je vous prie de m'excuser de ne pas vous avoir répondu plus tôt, même si cette réponse tient en peu de mots.

    En ce qui concernait la désignation du Comte régnant, l'affaire s'est réglée comme vous l'avez appris. Je vous remercie des quelques mots que vous avez eus à ce sujet, ainsi que de votre soutien. Mais la vie continue, et je ne baisserai pas la tête. Le Comté avant tout. Vous reverrons-nous bientôt en politique ? Vous aviez la dent dure et les idées fermement arrêtées, mais ce sont aussi des qualités. En particulier quand il s'agit d'avancer de manière constructive, dans le débat et le dialogue.

    En ce qui concerne le prix des armes, vous pouvez espérer trouver une hache entre 170 et 190 écus ou une épée entre 180 et 220 écus. A titre personnel et si je puis vous donner un avis, je vous conseille l'épée, qui me semble plus simple à choisir : c'est une affaire d'équilibre. Si votre épée ne vous donne pas l'impression d'être le prolongement de votre bras, elle ne vous servira pas. Si vous n'avez pas l'habitude des armes, une épée courte, maniée à une main, serait sûrement l'arme qui vous conviendrait le mieux.
    Les prix habituels pour une épée tournent entre 190 et 200 écus, en général. Je vais voir si le Comté peut vous en fournir une, ou s'il vous faudra passer par un forgeron. Les armes des réserves comtales sont traditionnellement réservées aux soldats de la Compagnie d'ordonnance du Limousin et de la Marche.
    Vous pouvez également vous munir d'un bouclier pour un prix compris entre 60 et 90 écus en moyenne.Le prix à viser serait de l'ordre de 80 écus, il est rare d'en trouver à moins.

    Permettez-moi également de vous adresser mes sincères félicitations pour la naissance de votre fils. Je vous souhaite qu'il ne fasse que votre bonheur.

    Puisse le Très-Haut vous garder, ainsi que les vôtres.

    En espérant vous avoir apporté les réponses que vous attendiez,
    Respectueusement,

S.C.


Citation:
A Harchi, au 16 rue de la Justice, à Limoges,
De Sindanarie Carsenac d'Elicahre, Vicomtesse des Cars, etc.
    Mon cher Oncle, Théobald,

    Je suis navrée de ne pas vous avoir répondu plus tôt, et de n'avoir noté que votre surnom en en-tête de la présente, par discrétion... Avant tout, ne donnez pas dans le protocole, à moins que vous ne souhaitiez rester secret jusque dans vos lettres : je ne suis que moi, et vous êtes vous. Nièce et oncle : pourquoi ne pas nous appeler par les mots qui nous désignent ? Un chat est un chat, un oncle un oncle.

    Nous nous rencontrerons quand vous pourrez vous éclipser avec assez de discrétion pour ne rien éventer de ce que vous voulez cacher... Je pense, malgré tout, que vous savoir en vie procurerait à Marie-Amelya une joie sans borne. Du moins, je donnerais tout pour voir ma mère vivante... Pourquoi n'en irait-il pas de même pour elle envers vous ?

    Enfin, quant à Nizam... Je l'ai croisé à Guéret avant qu'il ne parte pour Limoges. Il m'a fait l'effet d'être un homme charmant. Agréable, de bonne compagnie, drôle parfois. Caustique, aussi, mais cela fait partie de son charme. Pour tout vous dire, il a cependant une certaine ambiguité dans ses rapports aux femmes : il est charmeur au moins autant que charmant ! Parole de femme...

    Il est également une nouvelle qu'il me faudra vous annoncer. Mais j'aimerais le faire de vive voix, si vous le voulez bien.

    Que le Très-Haut vous garde, mon Oncle.
    Avec toute mon affection,

Votre nièce,
S.C.


Citation:
A Marie-Amelya d'Elicahre-Kierkegaard,
De Sindanarie Carsenac d'Elicahre
    Ma Cousine, ma jeune Etincelle, Marie,

    Pardonnez-moi, je vous en prie, d'avoir mis tant de temps à vous répondre. Vous savez ce qu'est la politique, vous savez combien il est difficile de prendre du temps, y compris pour ceux que l'on aime comme je vous aime, quand il s'agit de défendre un projet corps et âme.

    Je ne pourrai pas le défendre comme je l'espérais. Le passé n'est pas le même pour tous, et j'en fais les frais. Je m'en suis ouverte à Victoire... Je pense qu'elle ne m'a prêté qu'une oreille polie, endormie par les belles paroles d'Erabal. Le croirez-vous ? On me considère comme une incompétente dangereuse, ou peu s'en faut, pour ce mandat sous Son Altesse Cerberos... Et Alexandre d'Albizzi, qui a repris son sobriquet de Koios après sa condamnation pour haute trahison, est suffisamment digne de confiance pour redevenir Prévôt. Quel est ce monde, quel est ce Limousin ? J'y suis perdue, mais je me battrai. Ce qu'on n'a pas pardonné à une femme qui a frôlé la mort, je le ferai oublier par mes actes.

    Pardonnez-moi, mon Etincelle, car ma flamme a vacillé. Mais les revers me rendent plus forte encore. Et ce que n'ont pas compris ces politiciens, c'est qu'il faut briser le corps pour pouvoir élever l'esprit. Le mien a été brisé par la guerre puis par la maladie. Il m'a laissé le temps de penser, et j'ai mis ce temps à profit. Je suis de retour... Comme je le crie sur les champs de bataille : "Rien ne m'arrête" ! Je fais et j'espère.

    Pour en revenir à l'objet de votre lettre... Argael Devirieux est mon suzerain. Il a le caractère vif et emporté. Je gage que vous savez comment peut être ma cousine Aldraien quand elle déteste une personne : elle a des tendances provocatrices. Il se trouve qu'Argael et elle se détestent franchement.

    Voici ce que m'a dit mon suzerain. Son épouse Adrienne et Aldraien discutaient dans une taverne de Lyon quand il est arrivé. Il a rapidement demandé à ma cousine de faire preuve du respect qui lui était dû à Adrienne. Arguant de leur camaraderie, des années plus tôt, Aldraien s'est obstinée et a continué d'user de tutoiement et autres familiarités. Cela a irrité Argael, qui est assez à cheval sur le protocole. Comme Pair et ancien Grand Officier de la Couronne de France, cela peut se comprendre. Le ton est rapidement monté. Il a un peu perdu de son sang-froid et a saisi Aldraien au col. Il m'a dit s'être retenu de la frapper, et n'avoir cédé à cette tentation qu'après qu'Aldraien l'en eut défié à trois reprises.

    De cette altercation ont été témoins Adrienne et un habitant de Lyon. Ne condamnez pas un homme qui a servi la France plus que je ne pourrai jamais le faire sur la foi d'un seul témoignage. L'impartialité vous connait, vous avez été bonne Procureur et auriez été bonne Juge... Ne condamnez pas à la légère. C'est la seule chose que je puis vous dire.

    Et pour revenir à ce que vous évoquiez ensuite, un peu plus joyeux... Oui, mon Etincelle, nous sommes ces deux arbres, garants de notre nom. Deux chênes forts et vigoureux. Vous le savez, je serai là pour vous. Comme je sais que vous serez là pour moi, Marie.

    Ma Cousine, ces arbres me font penser à un autre. Celui de notre famille, justement, qui va bientôt s'enrichir. Pas d'un enfant, non, car je ne souhaite à personne présent ou à venir, sauf peut-être à quelques bâtards de coeur et d'esprit, le fardeau de la naissance hors mariage. Il s'agit d'autre chose : Gabin de Rien a accepté de m'épouser. Je suis sûre que vous le connaissez... Et je vous veux pour témoin de cette union ! Le non n'est pas une option, mon Etincelle, je compte sur vous. Vous êtes la première à le savoir officiellement... Voyez si je me tiens à ce que je dis ! Je l'annoncerai au reste de la famille quand une date de cérémonie sera arrêtée.

    Que le Très-Haut vous garde, mon Etincelle, aujourd'hui et toujours.

Votre Lys,
S.C.

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Sofja
Il fallait commencer à penser à son projet d'Olympiade parallèlement à celui de la médecine et la Gazette. Bref elle ne pouvait pas s'ennuyer, heureusement que sa sœurette, Anna était là. Ainsi le travaille à deux était plus agréable, surtout quand c'est avec un membre de sa famille. Une belle expérience qu'elle partageait mesme si elle avait espéré mieux comme poste au conseil.

Après 24h de haine envers tout le monde, la blonde avait relativisé, comme elle aimait le dire : ils avaient "perdu" une bataille mais pas la guerre, elle recommencerait, pour sûr ! Cette expérience l'avait grandi et elle l'avait rendu déterminé. Elle se plongea donc dans le travail pour les Limousins car elle voulait leur procurer de la joie et leur montrer que quand elle s'investissait, c'était du sûr ! Fallait donc être à la hauteur.

Elle avait quelques noms et propositions, il était temps de commencer la première étape : trouver du soutien pour gérer les épreuves car elle ne pouvait pas être au four et au moulin.

Parchemin, plume et encre, elle envoya ses missives.


Citation:
A Aldraien de Malemort-Carsenac, Baronne de Ussac,
De Sofja Jagellon, Vicomtesse de Bellegarde en Marche,

Baronne,

Je vous remercie grandement pour vostre proposition au sein du conseil concernant les conseils que vous pourrez m'apporter sur l'épreuve du tir à l'arc pour les Olympiades.
Je ne peux que l'accepter car je ne m'y connais pas beaucoup en jeux, n'ayant jamais eu l'occasion d'y participer.

Nous attendrons bien sur vostre délivrance pour se mettre au travail. Mais si vous connaissez quelques ouvrages ou autre pour que je commence à me documenter, je suis preneuse.

Je vous souhaite un bon repos car cela est nécessaire en fin de grossesse et je prierai pour vous et vostre enfant afin que la délivrance se passe bien.

Respectueusement,



Et une autre...

Citation:
A Shiska Rouben, Duc de Corbeil,
De Sofja Jagellon, Vicomtesse de Bellegarde en Marche,

Salutations,

Je vous écris ce jour car j'ai pour projet d'organiser des Olympiades au sein du Limousin début février. Je souhaiterai qu'un tournoi de soule ait lieu. Pour cela certaines villes devront créer une équipe, ce qui n'est pas le cas pour Ventadour.

Infirmier m'a dit que vostre équipe été engagée au tournoi d'hiver. Est-ce que cela empêchera vostre équipe de jouer à ces Olympiades ? Car vous imaginez bien que si vostre équipe est absente, cela enlèvera tous le charme de ce tournoi de Soule.
De ce fait, je me verrai de trouver un autre jeu.

Cela n'est point un reproche Duc, vostre équipe de soule fait la fierté du Limousin, c'est dommage que ce sport ne soit pas plus exploité, d'ailleurs.
J'ai juste besoin de savoir si vous pourrez ou pas être présent, afin d'organiser au mieux ce tournoi.

Respectueusement,



La Vicomtesse laisse les adresse et la bourse au coursier afin que ce dernier les envoie à destination.
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Esyllt_catarina
Une main posée sur le berceau s'ingéniait à bercer un nourrisson qui, dans les bras de Morphée, rêvait sans doute sans savoir que ces mêmes grecs lui infligeraient plus tard, les leçons de rhétoriques et autres préceptes qu'un noble enfant se devait de connaitre. L'autre main, elle, tenait une plume de corbeau, celle qu'Esyllt affectionnait tout particulièrement pour les correspondances privées et l'écriture fine qu'elle donnait. Une requête avait été envoyée et rapidement la réponse fut trouvée. Il fallait donc retremper dans l'encre noir la plume pour apporter les mots du dialogue.

Citation:
      De Cars à Turenne ;
        Depuis la vallée de la Tourmente,
        Deux jours avant la célébration du Bienheureux Platon.


    Il y a Monseigneur, des choses qui ne s'expliquent pas, que l'on a beau essayer de détricoter en son fort intérieur, aucune raison plausible semble se détacher et ainsi venir éclairer l'idée que l'on avait fait. Ici est mon troisième courrier à votre destination en une semaine à peine, ce qui est à la fois une première et une surprise pour moi : ce n'était jamais arrivé. Peut-être qu'au final je vous apprécie .. mais ne le répétez à personne ! Cela nuirait à l'image que l'on a faites de moi, celle d'une femme austère, orgueilleuse et méchante.
    La politique m'a toujours intéressée, le don de soi fait partie de ma vie depuis que je suis en âge d'exercer des responsabilités. A quatorze ans j'étais Duchesse du plus grand territoire du Royaume de France, la Bourgogne, devenant ainsi la plus jeune feudataire de ce Duché, si ce n'est du Royaume, suivant la droite lignée de mes ailleuls. Les Comtés du Limousin & de la Marche n'ont cependant pas été sensible à mon travail, et la vie s'est ainsi articulée qu'après la dernière guerre contre le Ponant où j'étais partie prenante, ma famille s'est construite, m'éloignant un peu plus de la sphère publique pour me consacrer au cercle privé. Je profite de ces quelques lignes pour vous remercier pour vos vœux qui me vont droit au cœur.
    Cependant ne vous inquiétez pas, la retraite n'est pas à l'ordre du jour, je reviendrai sans doute, pour la beauté du geste !

    Concernant notre affaire, je vous remercie de vos indications bien précises concernant l'outillage de combat. Pour les stocks comtaux, je ne demande pas de passe droit, juste si les Comtés veulent les écouler et apporter de la liquidité à ses caisses. Il serait plus aisée pour moi d'acheter directement à même les étals du marché, c'est juste que si je peux rendre service, je le fais. Ainsi une réponse par la négative ne me vexerai guère.
    Il va de soi que j'opterai pour l'épée, éprouvée par le passé, son maniement m’agrée. Et si mon équipement n'avait été détruit lors d'un combat à la frontière orléanaise où je subis quelques légères blessures, j'aurai bien gardé la précédente au tranchant aussi aiguë qu'elle n'était légère. En un an, au couvent et au berceau, je ne me suis pas intéressée à leur remplacement étant, comme vous vous en douterez, dispensée de leurs usages.

    J'attends donc de vos nouvelles, perpétrant ainsi, un peu plus, une certaine proximité qui peut-être se transformera en habitude, et vous remercie pour votre diligence.


        Bien à vous.


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Sindanarie
Cette fois, ce n'est pas la Carsenac en personne qui se présente au relais-courrier, c'est un jeune page servant au château de Limoges. Pourquoi lui ? Parce qu'il a la lourde charge, au sens le plus strict du terme, d'apporter un bien jusqu'à Turenne. Deux biens, en fait : une épée et un bouclier qui seront vendus. Sans doute est-il plus hésitant que la Connétable quand il s'agit de donner une consigne à Jean. Tout de même, il parvient à sa faire entendre, paie le tenant de l'établissement, donne la lettre au coursier qui le guidera, et le suit, naturellement. Il lui faut remplir sa mission en lien direct avec la seconde partie du corps de la lettre qu'il accompagne.

Citation:
A Esyllt-Catarine de la Louveterie-Malemort, Comtesse de Turenne, etc.,
De Sindanarie Carsenac, Vicomtesse des Cars, etc.
    Votre Grandeur,

    Votre lettre a regorgé de surprises, du même ordre que celles que vous évoquiez. Agréables, il me faut bien le reconnaître. Me croirez-vous si je vous dis que l'idée de débattre avec vous - plutôt que contre vous - m'emplit d'une certaine impatience ? La beauté du geste, comme vous dites, a des attraits irrésistibles. J'attendrai donc joyeusement de vous revoir dans ce cénacle souvent dégoûtant d'hypocrisie, et parfois même dénué d'intérêt à force de parler à des murs. Cela y introduira un peu de franc-parler outre le mien et celui de quelques nouveaux politiques !
    Cela m'y fait penser... Connaissez-vous la Vicomtesse de Bellegarde ? C'est une femme de grande valeur. J'avais peu eu l'occasion de la côtoyer avant ce mandat, et je le regrette fortement. Elle est vive, fort intelligente, extrêmement motivée, présente et réactive. Je suis sûre que vous également l'apprécieriez. Un jour, si le coeur vous en dit, je serais ravie de vous recevoir aux Cars, avec votre époux et votre fils naturellement, ainsi que la Vicomtesse et son mari, qui soutient parfaitement la comparaison avec elle sur le plan de la valeur.

    Au sujet des équipements conservés dans les réserves comtales, à présent : le Comté peut vous fournir épée et bouclier, respectivement pour 190 et 80 écus. Si cela vous agrée, vous pourrez les récupérer contre écus sonnants et trébuchants auprès du page qui accompagne le porteur de la présente. Il est bien jeune pour avoir de telles charges et responsabilités, mais je gage qu'il saura s'acquitter de sa mission sans faillir. Si ce qui vous est proposé ne correspond pas à ce que vous attendiez, vous pouvez naturellement me le retourner.

    Puisse le Très-Haut vous garder, ainsi que les vôtres.

    Bien à vous,

S.C.

_________________
Esyllt_catarina
Du haut la Tour Caesar, un garde de faction avait fait savoir à la garnison toute entière qu'un duo arrivait, les bras chargés et l'allure vive. Le Comte étant à la chasse, c'est son épouse qui vint s'enquérir de la situation, cherchant toujours prétexte à se dégourdir les jambes sans pour autant qu'on lui reproche de délaisser son enfant.
Bien sur il y eu contrôle à l'huis et quand on découvrir les armes, le zèle des officiers fit son office aussi bien qu'on faillit les transpercer avec quelques piques et lames froides. Heureusement que le courrier estampillé était là, comme une marque de valeur, un laisser passer. 'Syllt s'approcha pour regarder cela de plus près. La cire rouge et la marque surtout finirent de laisser la vie sauve aux deux protagonistes. Décachetée sur le champs, lue d'une traite, la Comtesse déballa le colis sans demander la permission ou adresser un mot. Elle était tel un enfant excité par la vue d'un cadeau. Le bouclier l’intéressait peu, il serait orné par quelques maitres locaux plus tard mais l'épée, elle, était le centre de son attention. Sa lame fendit l'air dans tous les sens pour apprécier son calibrage et le sourire finit par marquer ses lèvres. Désignant de l'index droit les deux messagers, Turenne-femme déclara.


Faites les assoir à votre table pour le déjeuner, et aller chercher mon bailli, il me faut des liquidités.

Continuant de jouer avec son jouet, Esyllt repartit contente de son achat dans la forteresse comtale. Quelques minutes après, l'exaltation quelque peu retombée, elle prit plume et encre, et écrivit une réponse que les messagers prendraient avec eux à leur retour.

Citation:
      De Cars à Turenne ;
        Depuis la vallée de la Tourmente,
        La veille précédant la célébration du Bienheureux Platon.


    Monseigneur, votre livraison m'enchante ! Qu'il est bon de sentir en ses mains le dur labeur du forgeron qui y a laissé tant de temps et d'ardeur, emplit son front de sueur au coin du feu qui réchauffa son corps en même temps que le métal. Lui a frappé ce dernier de son marteau, quand à moi, je frapperai mes ennemis de son labeur. Cela faisait bien longtemps que cette sensation ne m'avait parcouru les entrailles, votre épée me comble de joie. Le bouclier, lui, fera l'affaire.
    J'espère que vous trouverez bien la somme convenue ainsi que votre garçon de course dans un état convenable, qui sait ce que l'ardeur des garnisons peut faire à un homme qui n'y est pas habitué.

    La Vicomté de Bellegarde en Marche, je ne crois pas l'avoir rencontré ou alors trop rapidement pour m'en souvenir. Sa mère, Tiboulola si je ne m'abuse, était une personne de valeur dont on m'avait fait le portrait mais cela date à présent. Les forces vives de nos Comtés sont rares aussi convient-il de les mettre en valeur et de les exploiter autant que faire se peut. Je connais un peu plus son époux, de nom surtout, là encore. Je note votre invitation et me rendrait à Cars aussitôt que mon époux en trouvera le temps. Peut-être l'occasion sera-t-elle déjà présente de débattre avec hargne et vigueur, comme une parodie de répétition.

    Je vous laisse sur le ton de la plaisanterie, en vous souhaitant une bonne journée et du courage dans votre tache, il vous en faudra.

        Bien à vous.


_________________
Harchi
Il en avait mis du temps à répondre, il faut dire que le pli attendu avait drôlement voyagé, passant d'abord par Limoges pour ensuite arriver enfin à Ussac. Car oui, c'est qu'il résidait pour l'instant... Baronnie d'Ussac, sous le regard vigilant d'une Baronne qui même enceinte jusqu'aux dents avait réussi à lui coller un coup de poing digne des petites frappes des faubourgs. Les journées étaient longues ... fades ... sans saveur, loin de celle pour qui il respirait encore. Mais sa Fille avait fait un choix. L'éloigner d'elle et de Nizam. Quand Aldraien avait le droit de sortir un peu, le vieux garde ne cessait de lui répéter de châtier le Blond et de l'éloigner loin très loin de sa fille, que c'était un homme semblable au propre fils d'Aldraien qu'il faudrait pour la Flammèche. L'instinct d'un Père était-il aussi fort que celui d'une Mère ? Toujours est-il qu'il n'abandonnait pas l'idée d'éloigner le Balafré de son Soleil. La vie s'écoulait ainsi à présent, mêlée entre ennuis, mises en garde et désespoir que Mahelya ne lui pardonne un jour... Pour l'instant Aldraien lui avait interdit tout contact avec la Frêle, et bien que cela le brisait un peu plus chaque jour, il l'avait accepté. Entre Fou, on se comprend. La lettre de Sindanarie arriva alors comme un petit rayon de soleil dans sa journée grise et triste et c'est immédiatement qu'il lui fit parvenir une réponse.
On ne ment pas à sa famille, on se dit tout n'est-ce pas ?


Citation:
A Sindanarie Carsenac d'Elicahre, Vicomtesse des Cars,
D'Harchi, présentement sur la Baronnie d'Ussac.

Ma très chère Nièce.

Mon Dieu qu'il est bon de vous lire, j'ai tant de choses à vous raconter, et j'espère que vous ne me repousserez pas mais m'aiderez à trouver une solution pour réparer le malheur que j'ai causé.

Sachez d'ors et déjà, que votre Cousine, ma Fille, Marie, est amoureuse de ce Nizam. Et bien que lui semble dire à qui veut l'entendre qu'il en est de même pour lui, je me réserve le droit d'en douter. J'ai essayé ... J'ai essayé d'avertir mon Étincelle qu'il était néfaste pour elle, qu'il profitait de ses finances, de sa gentillesse et de ses charmes... Mais que le Très-Haut me pardonne ... Priez-pour moi, pour Elle, - mais pas pour lui ! Surtout pas -

Elle ne m'écoutait pas ! Elle ne voulait pas entendre ! Je ... Seigneur que c'est si dure à avouer ... Je l'ai poussé dans les escaliers ... Je ne sait ce qu'il m'est passé par la tête à cet instant pour moi c'était la seule solution de l'empêcher de le rejoindre encore ! Je voulais simplement qu'elle écoute son Vieux Père. J'aurai pu la Tuer vous rendez-vous compte... La tuer ... Et que serais-je devenu sans son sourire ? Pensez-vous qu'elle pourra me pardonner un jour ? Je me meurs un peu à chaque instant de ne pouvoir la voir. Ses apparitions soudaines dans ma chambre, pour la conseiller sur telle ou telle couleur. Ses grand yeux verts implorant d'aller pour elle cueillir quelques plantes ... Pour ses expériences qu'elle me disait, le sourire radieux greffé sur ses lèvres.

Voilà que ma vie est devenue ténèbres. J'en arrive à espérer que la délivrance d'Aldraien arrive vite, me permettant ainsi, peut-être d'apercevoir les tâches de rousseurs de ma Filia. Je suis un monstre. Mais tout ce que j'ai fait à toujours été pour elle et rien que pour elle car seules elle et vous m'importez à présent. J'ai déjà perdu trop de personne auxquelles je tenais, je ne veux pas que ça recommence ...

Pensez-vous que je pourrai venir vous visiter aux Cars ? Je ne sais que faire ma Chère Nièce, et vous connaissez si bien Mahelya, peut-être vous écoutera-t-elle. Je le sens, comme une certitude, elle ne va pas bien en ce moment et se retrouve seule malheureusement. Aldraien m'a raconté que lors de son anoblissement sur les Terres de Toulouse, Ma fille n'a fait que pleurer, blottit dans les bras de Kylian... Je vous en prie Sindanarie. Faites quelque chose... Faites quelques choses où nous la perdrons tous ... Vous la connaissez si bien, vous savez de quoi elle est capable ... Et la savoir à jouer avec les plantes toute la journée ne me dit rien qui vaille.

Votre Oncle Harchi qui espère très prochainement vous serrez contre lui. Et qui vous présente ses excuses les plus plates, de n'user ce vélin que pour parler de sa Fille.

PS : Une chose me chagrine concernant le Nizam, en plus de tout ce que je lui reproche déjà, dont la première et de ne pas l'avoir occis le premier jour... Pardon mais je ne l'aime vraiment pas ... Toujours est-il que je crois qu'il s'approche un peu trop de mon secret.
Sindanarie
Surprise, Sindanarie ? Peut-être, oui. Car c'est un pli qui appelle pratiquement au secours qui lui parvient d'Ussac, comme un cri de désespoir d'un oncle perdu et retrouvé miraculeusement (car, en la cathédrale de Limoges, pouvait-il s'agir d'autre chose que d'un miracle ?), comme une plainte douloureusement proche des hurlements des loups de Chabrières, mélancolique et terriblement mélodieuse.

Que de soupirs avait exhalé la poitrine de la Carsenac alors qu'elle écrivait... Que de ressentis couchés sur le feuillet, livrés parfois si froidement qu'elle-même se reconnaissait à peine. Pour soutenir, était-elle devenue aussi dure qu'elle s'était révélée l'être pour demander un homme en mariage ? Ou avait-elle simplement perdu les mots ? Etait-ce comme le maniement des armes, le manque d'entrainement était-il fatal à l'expression du sentiment ? Du bout des doigts, caressant presque amoureusement le pommeau de l'épée posée devant elle, en travers de son pupitre, pour qu'elle n'oublie jamais ce qu'elle était, elle s'était interrogée. Puis avait repris la plume, continué. Parce qu'une Carsenac n'abandonne jamais, parce qu'une Elicahre ne saurait faire volte-face. Justice, Honneur, Bravoure. Pourrait-elle faire de la devise de la Licorne celle de sa famille ? Cela serait-il autorisé ? Considérations à remettre à plus tard.

La lettre une fois remise à Elric pour qu'il la porte au relais-courrier, assortie de la bourse nécessaire, la Carsenac s'abîma en prière. Et Aristote savait combien elle avait besoin de ce soutien alors que les nuages s'amoncelaient sur les paysages de France. Elle aurait une autre lettre à écrire... Bientôt.


Citation:
A Harchi, en la Baronnie d'Ussac,
De Sindanarie Carsenac d'Elicahre, Vicomtesse des Cars, etc.
    Mon cher Oncle,

    Il n'est pas dans mes façons de refuser aux miens mots ou attentions sous prétexte qu'ils ont eu un geste malheureux. Je ne veux pas dire que vous pouvez recommencer, au contraire, mais je vous crois assez mortifié ainsi, point n'est besoin d'en rajouter encore... Vous avez une curieuse et remarquable façon de vous accabler de tous les maux du monde. Je ne vous en blâme pas, bien au contraire : cela vous donne une abnégation admirable. Et que j'admire d'autant plus à présent que je sais qui vous êtes.

    Marie, amoureuse de Nizam, m'écrivez-vous ? Alors je crains qu'elle n'ait de gros soucis à se faire. L'homme ne semble pas taraudé par la volonté de s'unir devant le Très-Haut et devant ses représentants sur terre. Si j'osais, je dirais qu'il conquiert sans doute pour le plaisir de conquérir... Ainsi que je le faisais en des temps anciens désormais, je dois bien vous l'avouer. Mais s'il approche de ce secret que vous celez, peut-être devriez-vous le devancer, je le maintiens : parlez à Marie-Amelya. Tout orphelin rêve de ses parents perdus comme j'ai rêvé de ma mère, j'en suis sûre. Si vous le souhaitez, je lui parlerai moi-même des hommes, pour en avoir croisé quelques uns comme lui... Et aimé un.

    Vous savez très bien ce qui vous est passé par la tête, même si c'est difficile à avouer. Vous avez préféré les grands moyens, par instinct, par réflexe... Nous les soldats, nous les gens d'armes avons ce type de comportement, et l'emportement est souvent difficile à supporter pour ceux que nous aimons ou apprécions. Du moins est-ce ainsi que je le ressens... Curieuse vocation, quand on y songe : vous soldat, mon père mercenaire, moi Licorne. Dans nos sangs coule donc le combat ? Est-ce pour cela que ni vous, ni moi ne pouvons renoncer à ce à quoi nous tenons réellement ?

    Votre fille vous pardonnera, mon oncle. Elle vous pardonnera de tout son coeur si elle comprend pourquoi vous avez fait cela. Que ne lui avez-vous parlé déjà ? Pourquoi ne lui avez-vous pas écrit ? Les mots sont tellement plus simples à abandonner à une plume, un peu d'encre et un feuillet, messagers neutres et impartiaux de nos pensées les plus intimes. Croyez-moi si vous le voulez : elle vous pardonnera, parce qu'elle tient à vous comme à la prunelle de ses yeux, j'en ai la profonde conviction. Il suffit de voir avec quelle confiance elle vous regarde... D'entendre avec quelle dévotion elle parle de vous.

    Mon oncle, vous n'êtes pas un monstre, sinon un monstre d'abnégation et de sacrifice. Qui supporterait le fardeau que vous portez depuis plus d'une décennie ? Qui pourrait survivre à son alourdissement soudain après le baptême de sa propre fille ? Vous n'êtes pas un monstre, ou alors le plus remarquable des monstres ! Et j'en serais un si je ne vous disais pas d'accourir. Venez, mon oncle. Ma porte vous est grande ouverte, dans la petite maison de Guéret, à Viam ou aux Cars, vous êtes chez vous, comme chaque membre de ma famille.

    Mais la fin de votre missive m'interpelle. Je sais qu'Aldraien doit sous peu donner une nouvelle fois le jour à un enfant (je croyais son époux introuvable ? Sera-t-il là au jour fatidique ?), mais vous me parlez d'un voyage à Toulouse et de Marie pleurant dans les bras de Kylian... Qu'est-ce que cette histoire d'anoblissement ? Qu'allait y faire Aldraien à si peu de temps du terme de sa grossesse ? Voilà chose bien aventureuse, sauf si l'on cherche à perdre et l'enfant et la mère. Et Marie ? Qu'était-il donc arrivé pour qu'elle perde ses nerfs ? Je la connais si forte, si profondément forte, qu'elle en est presque devenue un modèle... Et qu'une fois un héritier né de mon sein, je la lui désignerai comme telle. Quelle est donc, mon oncle, cette étrange histoire ? Il faudra que vous me la contiez.

    Un mot de vous, et je vous apprête logis et couvert où que vous vouliez aller.

    Et n'ayez crainte, mes prières vont toujours aux miens. Si j'en ai trop fait, même au cours d'une vie d'à peine plus d'un quart de siècle, pour obtenir le pardon du Très-Haut, j'espère toujours - et prie toujours - pour qu'Il les garde sous Sa divine protection et dans Sa lumière.

    Qu'Il vous garde, Théobald, mon Oncle.

S.C.

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Mahelya
Il est un temps pour tout dans la vie, un temps pour lire, pour écrire, sourire, rire, pleurer, chanter, danser, mourir. Et là, c'était justement le temps de prendre la plume de cygne noir et d'envoyer quelques vélins par-ci par-là. L'encre sombre comme la nuit souille déjà les reliefs du parchemin tandis que la main gracile retranscrit avec application ce que lui dicte son esprit. L'écriture est fine ronde, régulière, soignée. La Flammèche excelle dans cet art.
Les sinoples, aux mouvements frénétiques suivent la danse de la pointe ciselée avec attention. Pas un bruit n’interrompt les pensées de la Rouquine, non l’Étincelle a pris grand soin de s'enfermer à clé dans son Bureau.


Citation:

    A Seleina, Comtesse de Saint Mathieu,
    De Marie-Amélya, dite Mahelya,

    Chère Comtesse !

    Voilà bien longtemps que je désirai vous écrire, mais le temps me fait défaut j'en ai bien peur. J'aurai aimé vous voir avant que vous ne partiez avec l'armée. J'espère sincèrement que vous nous reviendrez rapidement. Le front ... N'est pas là, la place d'une femme, que le Très-haut veille sur vous et guide vos pas et votre épée.

    J'espère que ce petit vélin vous portera un peu de joie tout de même, nous nous étions promis de ne jamais nous oublier. Voyez ! Je ne vous oublie pas. Je repensais l'autre jour au Bal Carmin pour la Comtesse Carminée, Dieu que le temps file vite et laisse un goût amère parfois... Où est donc passé ce temps trop vite révolu ? Mais assez de mélancolie pour ma plume, la tristesse est un apparat qui me sied si mal en public ! Donnez-moi plutôt de vos nouvelles, parlez-moi des paysages visités, êtes-vous passée par la Guyenne ? J'ai toujours pensé que j'en foulerai la terre un jour... Racontez-moi tout par écrit à défaut de vous entendre de vive voix. J'espère de tout cœur que nous nous reverrons un jour !

    Dans cette lettre, autorisez-moi un dernier paragraphe, pour vous égayer plus encore, je me permets de porter à votre connaissance quelques nouvelles de votre très cher Limousin. Sachez qu'Erabal et Asarine sont fiancés, et se marieront le 18 janvier 1461. L'année commence bien ne trouvez-vous pas ? J'espère que vous aurez une permission afin d'assister à leur union ?

    Dans l'attente de vous lire prochainement
    Amicalement,
    Mahelya.


Malgré tous ses efforts, le masque de bonheur apparent qu'elle sert à tout le monde depuis la saint Noël s'étiole même au travers de ses écrits, pourtant il faudrait qu'il tienne encore un peu, simplement pour la prochaine lettre. Déjà les larmes se forment à la racine de ses cils. Parchemin vierge, même plume, même encre. Et de nouveau la pointe taillée gratte le vélin.

Citation:

    A Kylian Deschenaux-Carsenac !
    De moi ta Beauté Rousse, venue du froid.

    Mon Unique, Mon Brun, Mon essentiel.

    Ceci n'est pas une lettre, je ne te parlerai ni de moi ni te demanderai de tes nouvelles. Ceci est une complainte. Rentre Mon Kyl ! Je ne supporte plus ton absence, Alisa non plus, je me sens si seule... Reviens en vie je t'en prie.

    Je t'aime, ne l'oublie jamais quoiqu'il se passe.
    Avec toute ma tendresse,
    Ta Mahel.


Impossible d'en rédiger plus tant la vision de la Flammèche était brouillée. Pourtant il lui fallait encore écrire une ultime lettre. La plus importante, la plus difficile : Celle pour Sindanarie, sa Cousine. Aucun masque n'était alors envisageable, elle lui devait la Vérité et rien que la Vérité. Courageuse, après une bonne bouffée d'air, elle prit un nouveau parchemin vierge.

Citation:

    A Sindanarie Carsenac d'Elicahre, ma Cousine,
    De Marie-Amelya d'Elicahre-Kierkegaard,

    A cœur ouvert...
    Nous nous sommes promis de tout nous dire et de ne jamais rien nous cacher. Alors cette lettre se fait à cœur ouvert et croyez moi c'est loin d'être juste un effet de style. Mon palpitant s'est effondré. Avez-vous déjà assisté à la mort d'une Flamme ? Non ?! Alors hâtez-vous à Limoges pour ne pas rater celle de l'Etincelle. Car oui irrémédiablement je m’éteins doucement, bientôt je ne serai qu'une vulgaire mèche noircie d'avoir de trop près admiré les Flammes.

    Seigneur, que c'est difficile de se livrer par courrier. Pardonnez ma plume si elle se montre sèche, directe, maladroite... Seigneur prêtez-moi les mots. Qu'il est si difficile de savoir par où commencer...
    J'ai fauté ...
    Oui, je me suis abandonnée au plaisir de la chair alors même que je ne suis pas mariée. Mais j'aime cet homme plus que de raison quand lui n'aime que l'horizon. Une fois encore je me suis trompée, ma Cousine, une fois encore je n'ai su faire le bon choix. Et ce manque de discernement je le paie le prix fort. L'envie m'abandonne aussi surement que la vie. Si Ilia m'avait faite vaciller, Nizam, lui, m'a consumée. Me voilà Icare ma Cousine, les soleils ne sont définitivement pas pour moi. Heureusement cette fois-ci je me suis assurée de ne jamais recommencer. Qui voudras de moi à présent que j'ai perdu ce cher Hymen ?... Loin de moi les regrets. Les remords valent mieux que les regrets et prouvent que la vie a été vécue et non pas seulement regardée. Là où cependant, je n'avais pas réfléchit pleinement à mes actes, c'est à la souillure que je fais porter à notre nom, à celui de ma Mère et à ma famille au grand complet. Puissent-ils un jour pardonner mon affront. Peut-être bien que je suis l'engeance du Sans-Nom finalement ... Pourquoi ne les ai-je pas suivis en 1447 ...

    Pour les azurs d'un Balafré, j'ai balayé mon avenir et cela ne me dérangeait pas, j'avais même fait une croix sur les enfants qui auraient pu naître en mon sein. Je vous l'accorde, ce ne fut pas la décision la plus aisée. Les images de sourires d'enfants qui hantaient mes rêves d'avenir m'ont longuement fait douter. Pourtant, j'ai renoncé à voir grandir dans mes entrailles les fruits de l'amour et/ou du mariage. Jamais je ne saurai ce qu'est le plaisir, la joie de sentir un petit être s'épanouir en moi, de poser la main sur ce ventre rebondit qui serait mien pour caresser ses petits coups. Je ne verrai jamais non plus le premier sourire d'un nouveau né, ne partagerai jamais le premier rire de mon enfant, ni n'entendrai son premier mot ... On dit que c'est souvent "Maman". "Maman" voilà un terme que je peux rayer de ma mémoire, nul ne l'utilisera jamais pour me qualifier. Comme un incendie de Forêt, j'ai tout soufflé sur mon passage, et je pensais sincèrement que ça ne toucherait que moi. J'avais juste omis le fait que je portais un nom et pas n'importe lequel ! Que j'avais une famille et pas n'importe laquelle !

    Je suis maudite ! Que le ciel me tombe sur la tête à présent, que la Terre se dérobe sous mes pas. Dans cette vie, je n'ai rien su faire de bon. Je suis si vide et lasse de tout, la seule chose qui me maintient encore debout c'est la délivrance d'Aldraien. Je ne peux céder aux bras et au baiser de la Faucheuse pour l'instant, la vie de mon petit frère ou de ma petite sœur en dépend. Savez-vous que c'est moi qui vais pratiquer l'accouchement ? Là aussi que le Très-Haut me pardonne. Pour avoir toutes les connaissances nécessaires, j'ai fait quelques choses d'interdit ! Voyez mon Immaculée, je suis le vilain petit canard quand vous vous êtes le Lys de la famille. Je suis le fléau des Elicahre, le grain de sable, le défaut, l'être imparfait... Peut-être devriez-vous me renier, pour la survie de notre Nom...
    De toute façon je perds tout et tout le monde.

    Voyez en ce jour du 15 janvier de l'an de Grâce, 1461, Je ne suis rien, je ne suis personne, je n'apporte rien et ne garde personne près de moi. L'année de ma naissance, celle de la mort de ma famille était un présage. Je les ai tué, d'être née. Comment puis-je vivre comme cela ? Je n'en ai plus l'envie. La vie n'est que souffrances sur souffrances qui vide un peu plus à chaque fois les bonnes volontés.

      Il y a tant de vagues et de fumée
      Qu'on arrive plus à distinguer
      Le blanc du noir
      Et l'énergie du désespoir (*)

    La vie ne m'a pas épargnée, vous le savez très certainement, pourtant j'arrivai toujours à surmonter les embuches qu'elle plaçait sur mon chemin, plus ou moins avec brio d'ailleurs. Pourtant cette fois-ci, je n'y arrive pas, la tristesse qui me sert de compagne et bien trop ancrée à mon âme, même le court voyage à Toulouse n'a su me donner se regain d'énergie que j'espérai, sauf peut-être quand j'étais dans les bras de Kylian ... Mais là ... Il faut croire que ce fut le coup de trop. Je n'en peux plus chère Cousine et j'implore déjà votre Pardon.

    Puisse le Très-Haut veiller sur vous.
    Prenez soin d'Harchi - Je ne sais si vous êtes au courant, mais je l'ai chassé de la rue de la Justice, pour un temps, des actes et des paroles dont il devait réfléchir de leur légitimité. Pourtant il me manque et je me demande s'il n'aurait pas du frapper plus fort encore... - Prenez soin de lui je vous en prie, il se fait vieux.
    Marie-Amélya.


Et les trois vélins furent déposés au Relais Courrier, dans un tourbillon d'aile, chacun prit la direction de son destinataire. La Petite Flamme quant à elle resta, seule dans son Bureau. Un Livre à la reliure noire ouvert à la page des poisons...

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(*) Michel Berger, Le Paradis blanc.
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