Et encore une ! Il ne les compte plus, tellement il a participé à des cérémonies de ce genre. Pendant longtemps, il n'y est apparu qu'en tant que garde d'argent, puis en tant que commandant de l'unité d'élite aujourd'hui dissoute, avant enfin de s'y présenter en tant que vassal pour prêter le fameux serment d'allégeance. Le rituel ne change jamais d'un iota. La question qui se pose, c'est s'il devra attendre son tour en fonction de son heure d'arrivée ou de son rang dans la noblesse languedocienne. Auquel cas il va encore devoir trouver un pilier confortable afin de se reposer des heures passées penchées sur des pièces de procédure et sur son siège à écouter les uns et les autres parler, les uns pour faire condamner, les autres pour essayer de sauver leur peau. Il y a bien ce pilier à droite, qui l'a accueilli si souvent dans ces moments de profonde solitude et d'attente éperdue.
Lorsqu'il fait son entrée dans la salle, habillé de gris et de noir, il tente de se faire discret. Plusieurs membres de la noblesse sont présents, mais il ne peut pas dire qu'il les connaît très bien pour la plupart. Il salue chaque personne d'un hochement de tête, plus appuyé pour certains qu'il connaît plus particulièrement ou qu'il côtoie fort souvent, comme Messire Actarius ou Messire Finubar. Il adresse une courbette polie à la nouvelle prime ambassadrice, dont le charme est bien supérieur à celui de son prédécesseur. Faisant quelques pas, il s'approche du Roy d'armes : "
Bonjour, Madame. Je vois que vous officiez à nouveau pour cette cérémonie d'allégeance. Je vous souhaite bon courage pour cet office et vous prie de noter que le baron d'Anduze est présent afin de remplir son devoir de vassal".
Puis il jette un coup d'oeil rapide vers son pilier fétiche pour s'apercevoir qu'il n'est point occupé.
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