Luisa.von.frayner
*Que celui qui n'a rien à faire ici s'éloigne.
- M'maaaaaaaaan ! C't'Eleeeeeendraaaaaaaaaaaaa ! Elle arriiiiiiiiiiiiiiive !
Et la petite von Frayner, dans son entrain soudain dû au repérage de la chevelure brune de sa si chère amie d'Acoma, de sauter du rebord de la fenêtre de sa nouvelle chambre montpelliéraine pour se jeter dans les escaliers qu'elle se hâta de dévaler, poussant au passage le blond obstacle - qui avait eu la mauvaise idée de prendre le même chemin au même moment - d'un coup de coude assuré accompagné d'un aigu "Lorenz ! Pousse-toi !" pour enchaîner avec un saut final sur les quatre dernières marches qui aboutit, sans surprise, à une chute. Bien sûr, ce n'était pas cela qui affecterait Luisa, déjà relevée avant d'être entièrement par terre, et qui atteignit rapidement, son élan repris, la grande porte d'entrée du nouvel hôtel des von Frayner.
Crinière blonde rejeté en arrière, sourire grandissant et yeux étincelants, Luisa était prête à accueillir celle qu'elle avait invitée à venir passer quelques temps au Languedoc. Les deux demoiselles avaient passé certainement pas loin de la totalité de leur journées ensemble durant...très longtemps, jusqu'à ce que Luisa ne doive quitter la Lorraine pour rejoindre ses parents. Et là, depuis son départ d'Hayange, les rires comme les disputes avec la d'Acoma manquaient beaucoup à Luisa. En gros, elle était bien contente de la retrouver.
Iiiiiiiiiiiiiiiiiinnnnnnnnnngggr (la porte qui grince)...
- N'alut Elendra !
T'as trouvé !
C'joli, hein ?
Pis on a essayé de t'tuer sur le chemin, ou pas ?
Et t'as vu d'jà la mer en passant ? P'sque comme ça, moi j'te propose un truc, que tu peux rester sur ton cheval, pis pendant qu'un gens va aller monter tes affaires et puis préparer ta chambre, nous, on va la voir ! Pis on pourra discuter d'jà, comme ça ! Hein dis ?
Faut que j'aille chercher Cobalt, 'tends moi !
Mais c'est pas qu'elle n'aime pas laisser le choix, j'vous promets ! C'est qu'elle est heureuse, et là, une femme heureuse, c'est bavard...bavarde...ba...vard, je crois, et puis c'était certain que si elle lui avait demandé ce qu'elle aurait préféré faire, la réponse aurait été un truc du genre "Comme tu veux !", et là, elle lui aurait proposé la mer, et c'était sûr qu'Elendra aurait dit oui, et il aurait fallu repréparer son cheval, et redescendre en bas, alors autant économiser ce qu'elles avaient de jambes ! Ah ? Oui, fort probable qu'Elendra était un peu fatiguée du cheval, mais c'était pas comme si la mer était si loin, quoi !
Décision prise, Luisa s'empressa donc de rejoindre son cheval-nain-albinos qui fait pataclo-op, pataclo-op, pataclo-op, qui était miraculeusement prêt à être monté (faut pas croire que Luisa manque de planification), et prête, s'en alla chercher Elendra pour prendre le chemin de la mer, qu'elle n'avait encore emprunter que peu de fois.
Arrivées, elles attachèrent leurs chevaux au plus gros arbre des environs, gardant en tête de ne pas trop s'en éloigner, histoire de vérifier que personne ne tenterait de se faire un cadeau.
C'joli hein ? C'plus grand que le lac de Nancy, 'tout cas, puis là, y'en a des vrais marins, et même qu'on m'a dit qu'pas loin, y'en a des vrais pirates ! Mais j'pense pas trop qu'on a le droit d'y aller, ma M'man, elle a crié quand j'ai d'mandé...
Viens, on va aller sur les rochers, là, comme ça t'pourras regarder, et en même temps on sera bien pour se discuter.
Ce qui fut dit fut fait, et les deux demoiselles étaient maintenant plus ou moins confortablement installées sur les quelques rochers d'un bord de mer ; le confort, pour les enfants, j'vous jure...
- Viens, on fait une discussion de femmes ! Hé ben tu sais quoi, quand j'suis partie, ben je suis allée à Nuxeuil, et tu sauras jamais ce que j'ai vu, j'suis sûre que je suis la première de toi et Elfry à l'avoir vu...Alors je te dis, j'ai vu...
Crinière à nouveau rejeté en arrière, et silence installé par Luisa histoire d'accentuer le suspense. Ce qu'elle avait à dire la qualifiait, pour sûr, de vraie femme, et ce n'était pas peu dire ! Elle, qu'on qualifiait de "petite" dans le groupe d'amies, qui surpassait certainement, sur ce point, toutes les autres ! Alléchante victoire, hein ?
Petit regard alentours pour vérifier que personne n'écoute, et baissant la voix, Luisa annonça enfin :
- ...un homme tout-nu !
Tout nu tout nu tout nu !
Pour de sérieux ! J'te promets, pis même, je peux t'dire, qu'il était pas comme nous là-entre ! Il avait un truc, qu'on aurait dit...J'sais pas, comme une grosse patate bizarre, et puis ça gigotait, en plus, quand il marchait ! C'était drôôôle ! J'me demande si ils ont tous, ou bien si c'était lui qui faisait une blague, ou...J'sais pas.
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