Afficher le menu
Information and comments (0)
<<   <   1, 2, 3   >   >>

[RP-Fev] Chambre de droite, Jules et Adalsende

--Adalsende


Il est manifestement plus facile de se faire comprendre d'une gouvernante que d'un amant éphémère, ou alors c'est parce que son envie de miel était plus claire que son envie actuelle. Adalsende sent qu'il ne sait pas bien quoi faire d'elle non plus. Elle n'ose imaginer ce qu'il pense, il doit la trouver épouvantablement prude, rougissante et maladroite, lui pour qui les femmes se déshabillent toutes les nuits. Elle aussi se met à nue pourtant, bien plus certainement que d'autres, elle lui offre plus que son corps à cette homme là, beaucoup plus, mais comment pourrait-il le savoir, le comprendre?
Il la fixe toujours, ça la brûle ce regard brun sur elle, c'est presque indécent d'être regardé comme ça. Indécent mais pas déplaisant.
Il s'approche d'elle dangereusement, Adalsende retient un mouvement de recul, un mouvement réflexe, mais elle le retient et elle ferme les yeux quand il l'embrasse sur le front. Un baiser qui pourrait être chaste mais qui ne l'est pas du tout. Son père, ses frères l'embrassent comme ça, mais jamais - JAMAIS - ça ne l'a remuée comme ça. Elle sent son corps qui flanche et son esprit qui s'ouvre, juste un peu peut-être, mais c'est la première fois que ça lui fait cet effet. Elle se demande si elle tremble vraiment, s'il peut le sentir ou si c'est juste son imagination. Il l'embrasse encore, les paupières, légèrement, à peine perceptible, sa tempe, sa joue et... Plus rien.
Adalsende ouvre les yeux, il la regarde, mais pas comme son père ni ses frères, ça non. Elle laisse échapper un petit soupir. Pas un soupir de plaisir. Non. Pour la première fois dans ce domaine, avec un homme, dans l'intimité, elle ressent un sentiment qu'elle connait bien pour l'avoir expérimenté ailleurs et qu'elle ne pensait vraiment pas voir se pointer ici et maintenant...

La frustration.

Et son corps, en accord avec son esprit pour une fois, va la trahir. Malgré elle, sans qu'elle le contrôle, il va prendre un peu de liberté et oublier qu'il est le corps policé et éduqué d'une noble coincée. Alors, Adalsende regarde l'homme et se mordille légèrement la lèvre inférieure, en attente de la suite. Quand elle s'en rend compte, la noble Dame rougit un peu, mais pas tant que ça. Elle se l'avoue enfin, oui, elle attend la suite.
Jules.
Attentif. Sur le qui-vive, même. La lenteur, d'ordinaire, était pour lui synonyme de détente.. Mais pas cette lenteur là, réfléchie, mesurée. Prudente, en somme.

Il avait ressenti chacun de ses frissons, et s'était forcé à ne pas laisser l'incertitude l'arrêter. Comme il l'avait prévu, les regards explicites qu'il avait eus firent mouche, et la jeune noble réagit. Un petit soupir... impatient ? Avait-il réussi à éveiller chez elle un peu de désir ? Lorsqu'elle se mordilla la lèvre et rougit, un sentiment étrange envahit le courtisan. Un mélange de fierté, de soulagement, de désir, de hâte... et de nervosité.

Qu'elle était désirable ainsi, la sensualité instinctive bataillant avec la timidité.... Mais il se connaissait assez bien pour savoir qu'à la seconde où il poserait ses lèvres sur celles de la jeune femme, le désir, l'envie, l'instinct tenteraient de prendre le dessus sur son esprit, de contrôler son corps. Alors la véritable épreuve de patience commencerait. Il lui faudrait batailler, comme souvent, pour ne pas céder à ses propres envies et rester à l'écoute de celles de sa cliente.

Déglutissant légèrement, sans se rendre compte qu'il venait de se mordiller la lèvre lui aussi, il approcha doucement son visage. Les quelques centimètres à parcourir lui parurent cent lieues. Jamais le sang ne lui avait battu les tempes à l'idée seule d'embrasser une femme. A sa décharge, jamais ce geste n'avait eu autant de poids avant.

Frôlant la bouche de la jeune femme, il entrouvrit à peine la sienne, juste assez pour attraper la lèvre inférieure d'adalsende et l'embrasser lentement avant d'infliger le même traitement à sa jumelle. Le souffle court, attentif au moindre signe de refus, il ferma les yeux à son tour, déposant plusieurs baisers souples et lents, goûtant la douceur des lèvres féminines. Avec une cliente plus sûre d'elle, il eût sans doute déjà approfondi le baiser. Mais celle-ci venait découvrir si elle aimait l'amour. Il lui faudrait être sensuel, avant tout, et ne procéder que par invitations à aller plus loin. Il se faisait l'effet d'un aveugle avançant à tâtons sur un terrain miné. Au supplice, il se contenta donc de longer, de la pointe de sa langue, une ligne imaginaire entre les lèvres d'Adalsende, ses larges mains glissant des épaules à la taille, avant de marquer une pause, souffle tout contre le sien.

_________________

Retrouvez Jules au Boudoir des Sens.
--Adalsende


Pour une autre qu’Adalsende, ces lèvres sur les siennes devraient faire tomber toutes les inhibitions, elle devrait lui répondre, s’accrocher à lui, méler sa langue à la sienne et envoyer tout balader.
Mais Adalsende n’est pas une autre. Même frustrée, même en ayant envie, même curieuse. Elle reste hésitante, une part d’elle a envie de gifler cet homme, l’autre a envie de le laisser faire et de lui demander plus. Choquée et troublée, noble coincée et femme amante, la dualité qui tenaille Adalsende est intense et sème le doute dans son esprit. Elle ferme les yeux et essaie d’arrêter de penser, de faire taire les voix qui lui disent que c’est mal, qu’il ne faut pas, qu’elle a un mari, qu’une femme honnête ne se conduit pas ainsi, qu’elle vaut mieux que ça, que le Très Haut ne lui pardonnera pas. Oublier la morale et se laisser aller, une fois, rien qu’une fois. Mais l’âme d’Adalsende est emprisonnée et n’entend pas si facilement se laisser dénouer les liens. Pourtant, elle sent bien, la jolie noble, qu’elle pourrait basculer, tomber du côté obscur, obscurité qui la mènerait vers la lumière, éclaboussant son esprit et son corps d’une vigueur nouvelle.

Mais n’allons pas trop vite.

Adalsende sent les mains de l’homme qui passent de ses épaules à sa taille. Elle frémit légèrement à ce contact. Mais elle ne dit rien et ne cherche pas à fuir. Hésitante toujours.
Elle ouvre les yeux et voit le visage de l’homme tout près du sien, presque collé, elle voit ses yeux sombres qui la fixent et elle sent son souffle chaud sur ses lèvres.
Noble ou pas, coincée ou non, il y a des choses qui dépassent les frontières de l’éducation et de la morale, toutes strictes qu’elles soient. Adalsende regarde l’homme et doucement, lentement, délicatement - noblement pourrait-on dire - elle prend son visage entre ses mains, ferme les yeux et dépose ses lèvres entrouvertes sur les siennes.

Jules. Il s’appelle Jules. Elle s’en souvient maintenant.
Jules.
Merdre, elle n'avait pas répondu au baiser ! Mais il refusait de croire qu'elle avait raison de craindre être "morte" comme elle disait... D'abord parce que ce serait un gâchis sans nom, et puis parce qu'il s'etait investi, maintenant, et que foutrecul de bordel, il fallait qu'il réussisse !

Il se creusait déjà la cervelle, les yeux fixés dans les siens, cherchant ce qui pourrait faire tomber ces barrières érigées depuis trop longtemps, quand elle le prit complètement par surprise. Les jolies mains fines et douces, jamais abîmées par les travaux de gueux se posèrent sur ses joues, encadrant son visage, et Jules cessa de respirer. De la tendresse. Elle venait de lui donner de la tendresse. Mais oui, sombre idiot, c'est cela qui lui manquait pour s'ouvrir. C'est de cela, avant tout, qu'elle devait avoir besoin...Si c'etait vrai, ça tombait bien. Parce qu'elle l'attendrissait.

Elle ferma les yeux, posa ses lèvres sur les siennes, entrouvertes. Une invitation ? Oh et puis il verrait bien, s'il se plantait il serait bon pour une gifle... Une main toujours sur sa taille, il la pressa lentement mais fermement contre lui, tandis qu'il montait caresser la nuque gracile de l'autre. Glissant sa langue entre les lèvres entrouvertes, il ne réussit pas à retenir un soupir content. Le baiser fut sensuel, aussi lent et doux qu'il le pouvait malgré l'envie qui déjà tendait ses braies. Pourvu que la jeune femme ne fuie pas en le sentant contre elle... Quand enfin il se fut suffisamment abreuvé, il ne s'écarta qu'à peine, pour murmurer, bouche contre bouche, la question qui lui brulait les levres depuis un moment déjà.


Ma dame... votre nom ?

Elle ne donnerait sans doute pas le vrai. Mais plus elle l'attendrissait, puis il avait envie d'elle, et plus avoir un nom à lui donner lui paraissait important. Le premier qui dit que Jules est un pauvre romantique qui veut pas se l'avouer, aura raison. Mais le premier qui lui dit en face aura son poing dans la tronche.
_________________

Retrouvez Jules au Boudoir des Sens.
--Adalsende


Adalsende s’affole un peu qu’il la prenne pour une catin lorsqu’elle ose l’insensé. Un instant seulement avant de se rappeler que c’est lui la catin. Et elle la cliente. Ne pas y penser. Surtout pas.
Oh Mon Dieu ! Il… il la serre et c’est… bon. Et cette main chaude et puissante sur sa nuque, c’est bon aussi. Adalsende se sent rougir comme une pivoine, écarlate elle doit être. Ce qui est terrible, c’est qu’elle n’a aucune envie qu’il s’arrête. C’est mal, c’est très mal, c’est très, très… bon.

Jules. Continue.

La langue de Jules qui cherche la sienne pourrait l’horrifier, la paniquer, elle devrait le gifler, partir, franchir la porte de cette chambre et retrouver sa vie sage de grande Dame. Oui, elle devrait.Mais elle ne veut pas. Ou pas vraiment. Et puis, ça ne serait pas très correct pour cet homme. Et puis elle ne veut pas. Elle sait déjà que demain, elle ira à confesse. Mais ça n’est pas le moment d’y penser.
La langue de Jules donc, loin de l’offenser, la fait capituler la jolie noble. Elle se sent fondre. Elle cède bien facilement pense-t-elle. Mais ce baiser lui vrille le ventre, une sensation inconnue. Un peu comme si des papillons folatraient dans son corps se rappellera-t-elle plus tard. Et son corps semble faire ce qu’il veut sans plus se soucier des dernières barrières que son esprit tente d’hérisser, alors sa langue à elle ose, un peu, fort maladroitement certes, se méler à celle de l’homme.

Jules. Pardonne-moi.

Si elle n’est pas totalement ignorante des choses du désir, Adalsende n’y connaît rien en plaisir. Et pourtant, il lui semble bien que plus fort que ça, que cette pulsation qui fait danser son estomac et battre son cœur bien trop vite, elle ne connaitra jamais.
Adalsende sent que l’homme la veut. Du moins c’est comme ça qu’elle analyse ce qui se passe plus bas, dans les braies de Jules. Pas totalement ignorante des choses du désir, mais pas bien connaisseuse non plus, la jolie blonde en a une vision très basique. Le désir d’un homme c’est la possession. Ils vous veulent et ils vous prennent.
Pourtant, elle pressent avec Jules que ça n’est pas aussi simple. C’est tout de même pénible d’être aussi ignorante.

Jules. Apprends-moi.

Il soupire. Et Adalsende trouve ça terriblement troublant. Et touchant. Il arrête son baiser pour lui poser une question. Si… étonnante. Mais bien légitime après tout.


Adalsende. Je m’appelle Adalsende… Jules.

Je m’appelle Adalsende. Tu t’appelles Jules. Et tu seras celui qui va me libérer.
Jules. Aide-moi. Je n'ai plus peur.
Jules.
Si le baiser avait été hésitant, au moins l'avait elle rendu. Et pour chasser ses doutes, il y avait ce corps souple et collé au sien, cette pulsation au creux de son cou qui lui disait que le coeur de la jeune femme battait plus fort, et ce regard clair levé sur lui... Jules se fendit d'un semblant de sourire. Peut-être y aurait-il encore maints obstacles, mais il avait l'impression d'avoir courru le marathon entre le moment où il avait pris sa main, et maintenant.

Adalsende. Je m’appelle Adalsende… Jules.

Elle l'autorisait, clairement, à l'utiliser. Aussi le répéta-t-il, tout bas. Pour le goûter, l'essayer.

Adalsende.

Joli nom. Jolie femme. Et elle semblait prête. Oui, mais à quoi ? A quelle vitesse, dans quel ordre ? Dans le doute, il se rabbatit sur une valeur sûre. La tendresse. Du revers d'une paluche, plus douce que sa paume caleuse, il frôla doucement la mâchoire délicate, de la tempe au menton. Ne pas trop penser. Etre doux, soit. Et lent, soit. Mais ne pas trop penser, ou le désir naturel se flétrirait vite, écrasé par trop de contraintes. A nouveau il approcha les lèvres, mais cette fois les laissa glisser sur la tempe, le côté du cou, la naissance d'une épaule.

Vous êtes... si douce, murmura-t-il dans son cou.

Quelle platitude, Jules ! Mais il ne savait pas, lui, tourner les vérités élégamment. L'amour courtois lui était totalement étranger. Il ne savait qu'une chose. Elle l'était, douce. Sa peau était aussi douce que son regard. Elle était belle, aussi. Délicate. Racée, et tant de choses encore. Mais "comme morte" ? Que nenni, et il entendait bien le lui prouver. Remontant ses lèves entrouvertes par le même chemin, aussi lentement qu'il était descendu, il glissa sa main libre derrière son oreille, caressant sa joue du pouce. L'autre n'avait toujours pas quitté le creux de ses reins, mais il n'osait pas encore l'aventurer ailleurs. Déjà qu'elle n'avait pas bondi en arrière en sentant son vit dressé entre eux, il n'allait pas tenter le sans nom. Relevant la tête, l'ancien soldat chercha les iris clairs du regard. Comment demande-t-on la permission, quand on ne sait pas si un regard suffira ? Comment savoir quelles sont les limites, quand on est pas du même monde ?


Je... je ne veux pas vous brusquer.

Et pourtant, s'il s'écoutait... En attendant la réponse, qu'elle vienne sous forme de silence consentant, de gestes, ou de paroles, il ne pouvait tout de même pas rester là, à ne rien faire. Ses lèvres trouvèrent à nouveau les paupières et le front de la jolie noble.
_________________

Retrouvez Jules au Boudoir des Sens.
--Adalsende


Et il dit son nom.

Le sait-il que c’est presque un cadeau qu’elle lui a fait ? Il n’y a que ses intimes qui l’appelle comme ça. Les autres l’appellent Madame ou Dame. Mais jamais un homme du peuple ne le prononce ce prénom. Mais elle aime ça. C’est comme un pont jeté au dessus du gouffre qui les sépare, ça les relie.
Ce prénom suivi de ses lèvres sur elle. Comme si c’était vraiment elle qu’il embrassait, elle toute entière, elle en tant que personne, Adalsende, pas juste le corps d’une cliente qu’il oubliera sitôt qu’elle franchira la porte.
Et ses lèvres douces et chaudes qui descendent le long de son cou. Elle passe une de ses mains autour de la taille de Jules,pour ne pas flancher, ses jambes semblent vouloir se dérober à chaque instant, alors elle s’accroche. Geste réflexe, non réfléchi et si naturel. Elle s’en croyait incapable, elle qui ne touche son mari que de manière un peu mécanique pour l’éloigner d’elle le plus vite possible. Là, elle le garderait bien encore contre elle cet inconnu.

Douce ? Oui. S’il savait qu’en dehors du privilège de sa jeunesse, la douceur de la peau d’Adalsende est le fruit d’un entretien soigneux et quotidien. La noblesse dissout son ennui dans des plaisirs aussi inutiles que futiles. Et la douceur de son caractère et de son regard doit tout autant a une inclinaison naturelle du caractère, qu’à une éducation qui a fait de la jeune blonde un objet soumis qui ne fait d’elle que ce qu’on attend. Mais oui, elle est douce. Mais personne ne lui avait encore jamais dit.
Alors oui, Jules, c’est peut-être bien plat, mais c’est sincère. Donc touchant.
Et cette main qui caresse sa joue, elle est douce aussi.

Mais elle a bien compris maintenant que sous son apparence de soldat costaud, Jules est un tendre, un délicat. Il s’ignore peut-être. Bien sûr qu’il fait ça pour l’argent, qu’elle n’est rien, juste une femme riche de plus qui lui passe entre les bras. Mais Adalsende préfère ne pas y penser et ça n’est pas ce qu’elle ressent. Elle le trouve attentionné et doux aussi.

Il la regarde. Il attend sûrement un signe. Oui mais lequel ? Adalsende ne sait pas quoi lui dire ni quoi faire. Elle lui fait un petit sourire, un peu génée.

Je... je ne veux pas vous brusquer.

Oh. C’est ça. Mais imagine-t-il qu’il la brusque depuis le début ? Parce qu’il lui révèle un monde inconnu qu’elle n’imaginait pas. C’est incroyablement violent de découvrir, cinq ans après sa nuit de noce, qu’autre chose est possible. Qu’elle a souffert pour rien. Qu’elle a perdu du temps. Qu’elle s’est culpabilisée pour rien. Puisqu’il lui semble bien à présent que ça n’est pas vraiment de sa faute si jusque là son corps était une pierre morte.
Alors qu’il embrasse son front et qu’elle frémit, elle ouvre la bouche et les mots vont sortir tout seuls, heureusement, car si elle avait du les penser, ils seraient restés coincés au fond de sa gorge.

Jules… Je ne vous promets pas de répondre comme vous l’attendez, mais faites avec moi ce que vous faites avec les autres.

Oui. Adalsende est bien ignorante des choses du plaisir et ne sait pas qu’il y a mille manière de « faire ». Mais elle lui fait confiance. Et pour lui prouver, elle resserre un peu plus son bras autour des hanches de Jules.
Jules.
Les lèvres toujours collées au front de la blonde, il fut reconnaissant qu'elle ne puisse pas voir qu'il se mordait la joue pour ne pas rire. Comme les autres ? Tout dépendait. Il ne lui ferait certes pas ce qu'il avait fait à certaines de ses clientes en quête de sensations fortes comme Elisabeth, ou du frisson de coucher avec un simple soldat, comme... beaucoup. Même Eloanne, dont la délicatesse et la timidité ressemblaient fort à celles d'Adalsende, ne cherchait pas du tout la même chose et l'idée même d'entrainer la blondine dans ce genre de jeux prêtait à rire.

Les bras d'Adalsende se resserraient autour de ses hanches, comme pour appuyer la véracité de ses propos. Détachant sa bouche du front altier, il la regarda dans les yeux, et sourit en coin
.

Hum. Si vous le permettez, je vais plutôt faire ce que vous m'inspirez.

La main plaquée dans le creux de ses reins remonta entre les omoplates tandis qu'il se penchait pour glisser l'autre sous les genoux de la jeune femme. En quelques secondes, elle était soulevée dans ses bras, comme il se souvenait avoir porté Eloanne du coche à sa porte pour qu'elle ne macule pas de boue ses jolies chausses. Approchant lentement du lit, il se fit l'impression d'un jeune marié menant sa nouvelle épouse vers le lit conjugal. Cherchait-il à lui faire vivre sa version de ce qu'une nuit de noces devait être ? Chassant cette idée saugrenue, il la déposa sur le lit avec douceur, et s'assit sur le bord, penché sur elle.

Je n'attends rien...

Il déposa un baiser sur ses lèvres, avant de se reprendre.

Si. Que vous soyez égoïste.

Etait-il aussi généreux avant qu'on le paie pour satisfaire les femmes ? Sûrement que non. Ce métier le rendait meilleur amant, songea-t-il, un peu surpris par la révélation.
_________________

Retrouvez Jules au Boudoir des Sens.
--Adalsende


Ca le fait sourire Jules. Adalsende se demande bien pourquoi. Elle le regarde de ses yeux clairs, un peu incertaine.

Hum. Si vous le permettez, je vais plutôt faire ce que vous m'inspirez.


Hein ? Enfin la même interrogation perplexe mais dans une pensée bien plus élégante. Comment ça ce qu’elle lui inspire ? Mais de quoi parle-t-il ? Inspirer ? Comme une muse ?
Adalsende n’a pas le temps de réfléchir plus avant aux étranges paroles se Jules que celui-ci la prend dans ses bras et la dépose sur le lit.
Oh Mon Dieu. Le lit ! Le jeune noble avait presque réussi à l’oublier ce lit, symbole de sa vie intime désastreuse avec son mari, symbole d’humiliation et de douleur. Adalsende sent l’angoisse la gagner. Mais il ne faut pas, c’est elle qui est venue et Jules ne ressemble en rien à son chevalier. Il est plus… délicat et patient. Mais ça reste un homme. Et ça reste un lit.

Je n'attends rien...

C’est pas plus mal parce qu’Adalsende n’a pas grand chose à offrir. Elle le regarde, assis au bord du lit, penchée sur elle. Elle s’habitue aux lèvres de cet homme sur les siennes. C’est pourtant totalement inconvenant si on y réfléchit bien. Mais elle essaie de ne pas trop y penser. Elle lui sourit.

Si. Que vous soyez égoïste.


Egoïste ? Dans quel sens ? Que veut-il dire par là. Adalsende n’est pas égoïste, ça n’est pas aristotélicien. Elle ne pense jamais à elle et fait toujours passer les autres, leurs envies, leurs pensées, avant elle-même. Elle réfléchit un instant. Egoïste sur un lit. Elle pense à son mari. Et à elle. C’est tout ce qu’elle connait. Son mari est égoïste puisqu’il prend sans donner. Mais elle-même l’est sûrement un peu aussi puisqu’elle le laisse faire, attendant que ça se termine, elle n’a jamais essayé de le comprendre ou de lui en parler.
Et ici, est-elle venue par égoïsme – pour elle-même – ou par générosité – pour son mari ? Difficile à dire. Il faudra qu’elle en parle à confesse.

Elle regarde Jules.
Egoïste ? Après tout, pourquoi pas… Mais comment fait-on ? Qu’est-ce qu’elle veut ? Adalsende se souvient qu’elle était bien avec le corps de Jules plaqué contre le sien. Elle rougit un peu et lui sourit. Un sourire un peu géné, forcément, elle est là sur ce lit avec cet homme à moitié nu penché sur elle.
Elle ne sait pas quoi faire. Enfin, si, elle aurait bien des idées. Mais si son esprit veut, son corps n’osera jamais prendre une initiative.
Alors, elle va le laisser venir comme elle le fait avec son mari. Mais cette fois là, ça sera différent. Parce qu’il n’est pas lui. Et que pour une fois, elle aimerait bien faire mentir l’adage qui dit que prise de cent mille ou d’une manière, une femme honnête n’a pas de plaisir*.


* cherchez pas, c'est pas un proverbe, c'est juste une chanson de Jean Ferrat (oui, je cite des trucs de vieux si je veux!)
Jules.
[Quatre-vingt-dix-neuf fois sur cent.. *]

Son geste fut accueuilli par beaucoup de surprise, et une once de panique, lui sembla-t-il. Rien de bien anormal, si les nuits de la nobliaute s'étaient mal passées avec son époux.

Un sourire accueillit son affirmation qu'il n'attendait rien d'elle. Pas étonnant non plus. Pas besoin d'être noble pour savoir ce que son époux devait attendre d'elle. Soumission, obéissance, et.. un héritier, bien sûr. La notion d'égoïsme sembla toutefois la remuer un peu plus. Jules soutint son regard, incapable de trouver sur le champ d'autres mots pour illustrer celui-ci. Elle ne disait rien, ne bougeait pas...Restait là, allongée sur le lit. Jules se mordilla la lèvre. Au moins ne se débattait-elle pas pour en descendre, du lit. Au moins lui souriait-elle. Il tenta d'imaginer à quoi les nuits de ce couple pouvaient ressembler. Elle, allongée sans vie, et sans envie, attendant le martyre. Lui faisant son devoir sans réel désir, vu le spectacle de sa femme passive.... Le paradis solaire, quoi. Bon, il s'y prenait mal. Ce n'était pas allongée sur un lit qu'elle allait changer d'opinion sur les ébats amoureux. Glissant une main sous le dos d'Adalsende, il la redressa sur son séant pour l'attirer à lui. Du bout des doigts, il dessina le contour du joli visage, la tempe, la ligne délicate de la mâchoire, le côté du cou, la clavicule.... Et plantant son regard dans le sien, mit les pieds dans le plat
.

Je suis à vous, Adalsende, et non le contraire.

Prenant une des mains de la jeune femme dans la sienne, il la posa à plat sur son torse, là où l'on pouvait sentir les battements du coeur. Et laissant sa large paume sur la menotte, glissa sa main libre dans son nuque pour attirer doucement son visage vers le sien.

Vous ne serez mienne que si vous vous donnez.

Son mari devait la prendre, tout court... comprendrait-elle l'excercice délicat qu'il proposait ? Savait-elle seulement que sous couvert de se soumettre à son mari, elle pouvait tout aussi bien l'avoir à sa merci..? Pourrait-il le lui enseigner ?

Une nouvelle fois, le baiser fut lent et profond, une nouvelle fois il soupira d'aise et d'envie. Une nouvelle fois, il la serra contre lui. Mais cette fois les mains se firent plus aventureuses, l'une d'elle jouant le long de sa colonne vertebrale, de la nuque au creux des reins, l'autre s'égarant sur les côtes pour venir englober par en dessous un sein corseté, puis frôler la lisière entre peau et tissu. Dieu qu'il avait envie d'arracher le tissu, d'un coup. Mais c'était là le sujet même de leur présence à tous deux sur ce lit.. Jules avait arraché des mètres de tissu dans sa vie. Mais jamais, jamais sans que celle qui les portait n'en ait envie.


* "la femme s'emm.... en baisant..." Brassens, quand il a tord. Si, ça arrive. (Tu sais c'qu'y t'dit, le vieux ? )
_________________

Retrouvez Jules au Boudoir des Sens.
--Adalsende


Adalsende attend. Jules la regarde. A quoi peut-il bien penser ? Elle n’en n’a pas la moindre idée. Peut-être qu’il la trouve ridicule, peut-être qu’elle ne lui plait pas – quoique ses braies tendent à prouver le contraire – peut être que…
Et voilà qu’il redresse la jeune noble, elle qui attendait sagement, allongée, les mains croisées sur le ventre. Elle frémit quand il la touche. Elle se demande pourquoi une simple main se promenant sur son visage l’agite comme ça. Surtout la main d’un inconnu. Elle ne l’aime pas cet homme, il n’est rien pour elle, elle ne le connaît pas. Alors pourquoi ce contact est-il si électrisant ?

Peut-être parce que quand il dit qu’il est à elle, elle a envie de le croire. Bien sûr que c’est faux, bien sûr qu’il ne s’intéresse qu’aux écus qu’elle lui laissera. Comment pourrait-il en être autrement ? Mais il dit ça avec une telle sincérité qu’elle a envie de le croire et de le suivre.
Alors, elle le suit, elle le laisse poser sa main à elle sur son cœur à lui, elle le laisse glisser sa main à lui sur sa nuque à elle, elle le laisse lui dire des mots insensés qu’elle ne comprend pas bien. Il est à lui mais elle doit se donner. Ca n’est très clair pour Adalsende dont l’esprit troublé est embrouillé.
Mais peu importe, il va lui apprendre et peut-être bien qu’elle va comprendre.

Elle le laisse l’embrasser.
Et elle répond à ce baiser. Elle y prend goût. Elle laisse la main que Jules a posé sur son torse glisser sur ce corps qu’elle ne connaît pas. Elle a envie de le toucher. Pas comme au début, pas pour le découvrir, mais juste pour le toucher parce qu’elle le veut. L’esprit d’Adalsende tente bien de lui dire que c’est mal, mais elle le fait pourtant, ses doigts glissent et se promènent sur le torse masculin, un torse non marital, un torse qu’elle devrait refuser et fuir.

Les mains de Jules s’égarent aussi. Plus habilement que les siennes, forcément… l’habitude.
Et Adalsende s’étonne de la non résistance de son corps. Il ne se crispe pas, il ne se durcit pas, il ne se ferme pas aux caresses. Au contraire, il lui semble bien qu’il s’épanouit, qu’il s’amollit, qu’il se fait doux et accueillant.
Monsieur le curé dirait que c’est très mal, mais Adalsende trouve ça si bon qu’elle envoie balader la petite voix dans sa tête. A la voix de la conscience, elle préfère celle de la liberté. Liberté balbutiante d’un corps qui commence à comprendre qu’il n’est pas si mort et que rien n’est perdu.
Mais comment le dire à Jules. Est-ce qu’il s’en rend compte ?
Alors, elle le regarde de ses yeux clairs, un peu rougissante, mais pas que de gêne, et dans un souffle lui murmure


Continuez...


Oui, c'est mal. Oui, elle ira à confesse. Oui, elle parlera au Trés Haut lui même. Mais en attendant, s'il vous plait, faites qu'il continue.
C'est bon, le mal.
Jules.
Les doigts légers découvraient son torse, provoquant un frisson sur la peau du soldat. Cette façon d'aimer, tout en lenteur, lui était de moins en moins étrangère à force de cajôler Emilla, d'abord, et plusieurs dames délicates, timides, ensuite. Mais c'est à Emilla qu'elle lui faisait le plus penser.

Continuez....

Un grondement sourd lui vint aux oreilles. Celui, certainement, du soldat qui voulait lui arracher ses vêtements et continuer, oui, mais bien moins lentement qu'elle ne le voudrait. Elle est bien plus difficile à aimer qu'une pucelle, l'air de rien. Moins reactive que la seule pucelle qu'il ait eu, et puis... Emilla n'etait pas noble. D'une main presque tremblante de vouloir être lente, il tira sur le cordon du corset, en ecarta les pans pour caresser doucement son sein au travers du fin tissu de la chainse. Ses lèvres continuèrent leur jeu dans son cou, sur son épaule, tandis que la paume frôlait d'abord l'orbe délicat, pour se refermer graduellement dessus. Le pouce et l'index finirent par venir en cueillir la pointe.

Et le soldat de se demander combien de temps encore il pourrait tenir cette lenteur inhumaine. Quand le libererait-elle de ses braies.. Le ferait-elle seulement ? Pourtant elle etait mariée... elle ne devrait pas en avoir peur. Ou peut etre que si... justement parcequ'elle était mariée ? Au supplice, Jules soupira dans son cou. Qu'Aristote lui donne la force de ne pas la brusquer !

_________________

Retrouvez Jules au Boudoir des Sens.
--Adalsende


[Fais-moi mal, Johnny, Johnny, Johnny
Envole-moi au ciel... zoum!
Fais-moi mal, Johnny, Johnny, Johnny
Moi j'aim' l'amour qui fait boum!*]


Quand Jules défait les cordons de son corset, elle hésite une fois encore. Laisser faire et succomber ou reprendre raison et partir. C’est le chaos dans l’esprit d’Adalsende. Elle ne sait plus très bien. Entre ce qu’elle veut, ce qu’elle ressent, ce qui se fait, ce qu’il ne faut pas, tout s’embrouille et s’emmêle.
Tremblante sous les lèvres de Jules qui se promènent sur sa peau, sous sa main qui ose l’indécence d’une caresse bien trop intime. Caresse qui la fait gémir malgré elle, malgré l’éducation, malgré monsieur le Curé dont l’image s’éloigne loin, très loin.
Dans la tête d’Adalsende, le chaos a disparu laissant place à l’envie. Une envie inconnue qui lui vrille le ventre et dont elle ne sait pas trop quoi faire. Un sentiment nouveau qu’elle a envie d’explorer comme une enfant curieuse.
Alors, elle fait la seule chose qu’elle a à faire…

« Fuis ! »

Elle fait taire la petite voix de sa morale, il sera temps de l’écouter lui faire la leçon plus tard, après, demain.
Et, toujours lentement et délicatement, elle fait glisser ses deux mains sur le devant des braies des Jules et commence à les délacer.
Oh oui, c’est bon, le mal.


*Magali Noël (pardon, j’ai pas pu résister, je ne le ferai plus)
Jules.
Ce gémissement était une victoire en elle même, puisqu'elle était entrée chez lui se croyant comme morte, et avait à présent la preuve qu'elle ne l'était pas. Seulement, maintenant qu'elle avait bel et bien eveillé son désir, Jules n'était plus vraiment en état de la savourer, sa victoire... Et quand les mains délicates et précises s'attaquèrent à ses braies, il eut tout le mal du monde à se souvenir ce pour quoi il était sur ce lit avec elle, et à ne pas laisser parler ses envies. Bon sang, même sur un champ de bataille il était plus aisé de garder son sang froid ! De peur que ces gestes à lui ne soient trop précipités et ne la renvoient à nouveau vers ce qu'elle connaissait trop bien, un homme qui prend sans se préoccuper d'elle, le courtisan prit le parti de la laisser faire... Puisqu'elle semblait à présent savoir ce qu'elle voulait. La main qui jouait dans son dos remonta vers la nuque tandis qu'il reprenait délicatement ses lèvres, et tout en l'embrassant il bascula en arrière sur le lit, sans lâcher ni le sein ni le dos de sa compagne d'une nuit, l'entrainant au dessus de lui.

Sur le dos, Adalsende penchée sur lui, il voulait lui montrer qu'une femme peut aussi prendre l'initiative, être en position de supériorité, sans que son mari n'en prenne ombrage, et sans rien perdre de sa féminité. Le monde était tout de même mal fait... Toutes les filles de fermes, naturelles et instinctives, savaient cela sans qu'on le leur enseigne, et les nobliotes, par ailleurs choyées et chanceuses, se retrouvaient privées du plaisir d'aimer. Du temps qu'il était soldat, si on avait dit à Jules qu'un jour il en viendrait à plaindre les femmes de la plus haute caste, il eut ri à gorge déployée..

_________________

Retrouvez Jules au Boudoir des Sens.
--Adalsende


Et voilà que Jules bascule sur ce lit, et qu’il l’entraine au dessus de lui dans une position inconnue et fort peu aristotélicienne. Et toujours cette main qui ne devrait pas être là. Mais qui est pourtant si douce, si chaude, si… agréable. Et ce baiser. Adalsende n’avait jamais été embrassé comme ça. Ca aussi c’était inconnu et agréable.

Adalsende soupire légèrement et regarde Jules. Elle croise son regard et frémit. C’est bon, mais c’est si mal. Elle regarde cet homme qu’elle ne connaissait pas un peu plus tôt dans la soirée. Et elle imagine ce que verrait quelqu’un qui entrerait dans la chambre : une noblieaute penchée de manière obscène sur une catin mâle, rien de bien glorieux, rien de bien beau, rien de bien noble. Rien qui ne ressemble à Adalsende en somme.

Elle le regarde toujours mais elle se laisse submergée par des images, son mari, le curé, l’église, son domaine, ses gens. Elle sent monter en elle une bouffée d’angoisse. Il lui semble que son souffle se fait plus court, que l’air lui manque, que sa poitrine se sert. Elle veut respirer, elle veut que Jules enlève sa main, elle veut être ailleurs, n’importe où, loin, mais pas dans cette chambre. Elle ne peut pas. C’est mal. Et ça ne sera jamais autrement que mal. Ca ne sera jamais convenable. Ca ne serait jamais acceptable. Elle ne peut pas.

Alors elle se redresse, enlève la main de Jules, enlève les siennes. Elle s’écarte, reprend de la distance, de la froideur.


Je suis désolée… Je ne peux pas. Je vais partir. Je n’aurais pas du venir… Pardon.
See the RP information <<   <   1, 2, 3   >   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)