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[RP Fermé] Nage, petit poisson, nage.

Guigoux
Un soir de Juillet à Chambéry.

Nous sortions de taverne, il faisait nuit. Le ciel était dégagé et la Lune pleine. Quelques nuages épars venaient voiler les étoiles. Nous pouvions voir assez clairement, même si je voyais toujours assez clairement la nuit. Ma cousine et moi avions passé une belle soirée tout deux. Elle avait dansé, Asceline avait vu...

Violinah, ma chère cousine Fille du Feu. Violinah ma chère cousine. J'allais lui donner une leçon nocturne.

Ainsi nous avions quitté la taverne en direction du Lac de Chambéry. Majesté, reflet du ciel, il était aussi clair que l'eau de roche cette nuit. Nous nous sommes approchés de l'eau lentement. Il fallait qu'elle soit en confiance.


-C'est doux tu sais, elle ne te fera rien. Ne t'en fais pas, ce sera agréable. Comme dans le bain.

Plus nous approchions du Lac, plus mon cœur s'emballait, et moins je me sentais en confiance, la tâche serait ardue. Elle n'avait pas confiance en elle. Et moi, je pouvais passer des heures avec. Je ne m'étais jamais perdu avec elle, jamais. Je savais où elle allait, où elle m'amenait. Je savais où elle voulait qu'on aille, et elle savait où elle ne pouvait pas m'amener. Mais là, ce serait différent. Ce n'était pas de moi dont il était question ce soir.

-Fais moi confiance, nous ferons cela sans se presser. Ais-juste confiance en moi, à n'importe quel moment.

Et j'ai passé un bras autour de ses épaules. Je me voulais plus rassurant, je me voulais plus confiant. J'ai même hasardé un baiser sur sa joue. Et à chaque pas, je la sentais plus tendue, plus réticente. On approchait, on allait le faire ensemble. Ce serait dur, hasardeux, mais probablement magique. Mes azurs se sont perdus dans les cimes des montagnes qui déchiraient le ciel en lambeaux. J'ai pris une grande inspiration.

-Je te montrerai comment on fait, et puis tu me remplaceras... Cela se passera bien. Je serais toujours avec toi, n'oublie pas. Toujours en contact avec toi.
_________________
Violinah
Tu as dansé. Tu as renoué avec le feu qui était ton ami, et à ton grand plaisir, il l’est toujours. Ce soir, tu es redevenue « Danseuse de Feu ». Ce soir, l’espace d’un instant, tu as cru que tu étais dehors, en train de danser sous les regards des Fils du Vent. Mais non. Ce qui était différent ? Il n’y avait que deux spectateurs, au lieu des quatre habituels et des quelques-uns occasionnels, l’un était ton cousin, et l’autre Asceline. Tu as cru que quelqu’un allait débarquer, te pointer du doigt et crier que tu es une sorcière. Cela t’est déjà arrivé. La fuite immédiate sur les routes…
Mais ce soir, c’est autre chose. Tu as réussi.
Et Gui va t’apprendre à nager. Le Feu qui rencontre l’Eau… Tu as peur. C’est un amour impossible et tu le sais. Il tente de te rassurer, comme il l’a toujours fait. Mais ce soir, cela ne fonctionne pas. Ce soir, tu te retrouves seule au fond de toi-même avec ta peur de l’eau. La boire… Tu l’as fait, déjà. Mais y plonger toute entière ? Non. Te laver à l’occasion, en passant l’eau par ta main. Mais toute entière… Tu frissonnes rien qu’à l’idée.


« J’ai peur, Gui. »

Oui, tu te contentes d’exprimer l’évidence. Le reste refuse de passer la barrière de tes lèvres.
Peu rassurée, tu contemples la masse aqueuse devant toi. L’Eau. L’ennemie du Feu. Elle va te dévorer. T’engloutir.
Tu esquisses un sourire en ayant une idée.


« Dis, Gui… J’peux pas allumer un feu ? Nah parce que là, j’vois rien du tout, c’est pas très rassurant, tu m’comprends…
Nan, vraiment pas ? Bon tant pis alors. Explique-moi c’que j’dois faire. »


Tu le regardes. Tu as bien ta petite idée, mais tu préfères qu’il te guide. Tu le laisses faire, il sait mieux que toi. Normal, c’est un Fils de l’Eau.
Guigoux
J'estimais qu'allumer un feu n'était pas une bonne idée. Elle verrait les fonds, et cela attirerait la poiscaille. L'avantage du feu, c'est qu'il te faisait mal, mais il n'y avait pas d'animaux dedans. L'eau elle, elle noie lentement, c'est douloureux, et en plus il y a mille dangers. Violinah avait raison de redouter l'eau.

Plus nous approchions, plus je la sentais tendue. C'était étonnant, mais il fallait le faire. Je lui ai alors dit:


-Je suis désolé mais cela va être difficile, et si on allume un feu, ce sera pus compliqué pour toi.

Elle avait décidé de s'arrêter quelques mètres devant le Lac. Je lui ai posé un petit baiser sur la joue, et j'ai ajouté:

-Ce que nous allons faire, c'est que tu vas rester là quelques minutes, je vais aller dans l'eau. Tu te mets dans la tenue que tu veux, mais si tu enlèves quelques vêtements, penses à les cacher. Tu me rejoindras quand tu me verras, on ira doucement.

Je me suis lentement détaché d'elle, et j'ai ôté ma chemise, ne conservant que mes braies. J'ai posé la chemise dans un bosquet, à l'abri, et j'ai mis un pied dans l'eau.

La fraîcheur a enveloppé mon pied, voilà une nouvelle difficulté pour nous. Je fis une grimace, mais par chance, j'étais dos à Violinah. J'ai posé le deuxième pied dans l'eau, et j'ai passé de l'eau sur mon visage et mon abdomen. Puis j'ai couru et plongé dans l'eau. C'était plus chaud en haut qu'en bas, chose normale. J'ai nagé sous l'eau un moment, pour repérer jusqu'où nous pourrions aller.

Je suis remonté à la surface. Je devais être à une cinquantaine de mètres de la rive, et tout ce qu'avait pu entendre Violinah, c'était le bruit de quelques vagues. J'ai replongé, et j'ai nagé en cercle sous l'eau, cherchant les endroits chaud.

L'eau m'enveloppait , c'était agréable, mais il ne fallait pas inquiéter Violinah. Je suis ressorti de l'eau et me suis approché du bord.


-Elle est un peu fraîche, mais ça devrait aller. Je t'attends là.

Et je me suis assis dans l'eau, qui m'arrivait à peine aux chevilles, je l'attendais calmement.
_________________
Violinah
Par chance, tu portes des collants sous ta robe, et la chemise. Toi, tu t'en fiches, tu n'es pas vraiment pudique... Mais c'est pour Gui. Tu te débarrasses donc de ta houppelande que tu vas déposer dans le bosquet, près des affaires de ton cousin. 
Tu te retournes à temps pour voir Gui disparaître, happé par les profondeurs. Tu retiens un hurlement. Mais tu te contentes de pousser un soupir de soulagement en entendant immédiatement après le bruit des vagues. Tu plisses les yeux, mais l'obscurité est telle que tu ne perçois que le bord de l'eau. Tu lèves les yeux vers la lune. Évidemment, jamais pleine quand il le faut !
Gui reparaît, tu penses savoir qu'il s'assied. Mais comment le dire ? Comment peux-tu en être sûre ?
Tétanisée, tu fais « non » de la tête avant de te souvenir qu'il ne te voit pas.


« J'pourrais aussi bien m'en aller, là maint'nant... Qu'est-c'que t'en dis ? »

Mais évidement, tu ne le feras pas. Tu fais deux pas avant de reculer d'un.

« Tu voudrais pas qu'on r'mette ça à plus tard ? Quand y f'ra plus clair ? »

A la réflexion, c'est une mauvaise idée, tu verrais alors où tu vas, ainsi que la profondeur. Mieux vaut avancer en aveugle. Plus que quelques pas. Tu y es presque. À nouveau, tu frissonnes, mais ce n'est pas le froid. Tu franchis cette barrière et tu plantes fermement le pied droit dans l'eau. Sa fraîcheur te transperce la peau.

« Un peu fraîche ? Mon cher Gui, va falloir qu'tu r'voies ta notion de fraîcheur ! C'est carrément glacial, ton eau ! »

Mais c'est un Enfant de l'Eau. Pour lui, peu importe. Mais toi, plus habituée à jouer avec la chaleur du feu, l'ennemie te paraît bien menaçante. 
Pour l'heure, tu décides de ne pas faire un pas de plus. Ton pied droit te supplie de le laisser sortir mais tu ne bouges pas. La peur, Violinah, la peur.
Guigoux
Je la sentais réticente, et pour cause... Quand on aime pas l'eau, elle ne vous aime pas non plus. Mais elle avait fait un effort, elle s'était approchée.

-Tu sais très bien que tu ne fuiras pas, et tu sais aussi bien que moi qu'il vaut mieux avancer maintenant, j'en suis persuadé!

J'avais décidé de ne pas bouger, elle ferait le premier pas, comme une grande. Je la regardais avancer, reculer, avancer, poser le pied dans l'eau. Je n'avais pas vu son abdomen nu, sinon elle se serait faite enguirlander. Mais elle n'avait pas besoin de cela.

-Je ne vois pas de quoi tu parles, cette eau est un peu fraîche, pas glaciale... je nous ai trouvé des endroits chaud. Il faut juste y arriver.

Ce qui m'agaçait, c'était les galets sous mes fesses, mon Dieu, que c'était agaçant... C'était inconfortable, désagréable, et cela m'engourdissait les jambes. Mais j'attendais...

-N'ai pas peur Violinah, elle ne te fera rien, tu peux encore marcher comme si tu étais sur la terre, elle ne fera rien.

Je lui souriais et je lui tendais une main. C'était une première chose, un cap à passer. Mais si elle savait ce que je lui réservais...

-Viens donc t'assoir avec moi Vio.

J'étais persuadé que nous étions partis pour rester la nuit entière dans l'eau. Mais j’espérais atteindre les grands fonds avant les premiers rayons de soleil.
_________________
Violinah
Il t'a dit de lui faire confiance. Écoute-le, ton Fils de l'Eau. Fille du Vent et Danseuse de Feu, tu peux toucher, pour une fois, à l'eau. L'eau qui enveloppe ton pied dans une douceur glaciale. N'aie pas peur. Tu regardes la lune qui réapparaît derrière les nuages. Enfin tu le vois, la main tendue. Aie confiance en lui, Violinah. Ton pied gauche quitte la terre et vient s'enfoncer lentement dans l'eau. Tes poils se hérissent. Tu y es. Hésitante, malhabile, comme la fillette peureuse que tu étais, tu étends ton bras et étires tes doigts en espérant rejoindre les siens. Tu regardes ton cousin fixement. C'est lui ton appui, ton aide, ton guide. Si tu le perds de vue, tu sais que tu t'enfonceras. 
Lentement, tu avances vers lui, ton pas s'affermit au fur et à mesure que tu le rejoins. Tes doigts attrapent les siens comme si tu voulais l'agripper parce que tu tombais déjà. Campée sur tes deux pieds, vos doigts entrelacés, tu te permets un léger sourire. Fière d'être arrivée jusque-là !
Tu contemples ton cousin assis. Tu ne sais pas ce que sera la suite. La peur réapparaît subitement, bien que tu lui fasses confiance. Elle te tord le ventre tandis que la morsure de l'eau se fait plus brutale autour de tes pieds.


« Et maint'nant ? »

Tu contemples ce qui vous entoure. Et tu grimaces avant de reposer tes yeux sur lui.

« Ça m'semble pas naturel. La Danseuse de Feu peut pas jouer avec l'eau, ça l'éteindrait, j'crois bien. Non ? »
Guigoux
Elle était venue, elle avait prit ma main. Mais prise de peur, elle n'a pas entendu ma dernière requête... Ô croyez moi, je ne lui en tiendrais pas rigueur, elle avait fait des efforts immenses déjà. Ses doigts s'étaient crispés sur les miens. Je ne put m'empêcher de sourire.

-C'est bien d'être venue jusqu'ici ma belle Violinah.

l'Eau éteindre le Feu? Jamais... Il fallait que je lui dise. Sauf que l'Eau éteint le Feu...

-Cette Eau là, elle ne te fera rien. Comme les autres Eaux. Il faut simplement ne pas avoir peur d'elles.

Je m'étais relevé doucement. Puis je m'étais posté à ses côtés.

-Il faudrait que tu te mouilles la nuque, et que l'on s'assoit dans l'eau pour commencer. Promis on fait ça à ton rythme.

Je me suis accroupi et j'ai ajouté.

-Je te montres et tu fais comme moi d'accord?

J'ai mis mes mains en creux et je les ai rempli d'eau avant de la faire glisser dans mon dos. j'ai eu un frisson... Peut-être cela passerait-il pour un frisson de bonheur, mais en fait, l'eau était un peu fraiche. Toujours est-il qu'ensuite, je me suis assit dans l'eau. Et je lui ai à nouveau tendu la main.

-Tout à ton rythme.

Je lui souriais encore, l'encourageant à venir.


[Bonjour,
J'ai retiré l'intervention HRP, le sujet "[HRP] Concertations entre joueurs des RP aux Arpenteurs." est ouvert pour le HRP, ou alors il y a les MPs.
Merci et bon jeu, modo louis.arthur]

_________________
Violinah
Ta peur est toujours là. Omniprésente.
Tu serres sa main à lui broyer. L'eau t'enserre dans son étau glacial.
Mouiller sa nuque...
Comme une enfant obéissante, tu obtempères. L'eau te dégouline sur le dos, mouille ta chemise, ruisselle jusque tes mollets.
Tu crois la sentir te narguer, te provoquer afin de mieux rire de toi. Regarde-la ! Tu es prise au piège par la faute de ton cousin. Tu pourrais te mettre à hurler, tu pourrais t'enfuir, mais tes lèvres restent soudées et la fillette se tient coite. Tu te refuses à imaginer que tu plongeras toute entière dedans.
Tu fermes les yeux, et lentement, presque sans t'en apercevoir, tu te baisses. L'eau se glisse partout mais tu tentes d'oublier où tu es. Tu marmonnes pour toi. Pour te rassurer.


« Le Feu, Violinah. L'feu qui brûle. Qui réchauffe. Qui dévaste tout. L'feu qui danse. Danseuse de Feu, Violinah. Danseuse de Feu. »

Ça ne marche pas. Pourquoi ça ne marche pas ? L'eau est toujours là, tu la sens qui colle le tissu à la peau et puis...
Tout à coup, tu es assise. Tes yeux s'ouvrent à nouveau et tu bloques ta respiration.
Instinctivement, tu te colles à Gui.


« J'veux pas, Gui. J'ai peur. »

Pour un peu, tu mettrais même ton pouce dans ta bouche.
Guigoux
La torture est un art que je maitrisais. Mais la torture sur ma famille, je n'avais jamais essayé. C'était une torture pour elle, cela se voyait. Mais je voulais insister, avancer, lui prouver qu'on peut arriver à tout. Elle était assise devant moi, les yeux fermés. Je pensais qu'elle avait fait un grand pas. Mais elle est venue se blottir contre moi, et je l'ai doucement enlacée pour la réconforter.

-Tu n'as pas à avoir peur, tu es en sécurité avec moi, ensuite tu le seras aussi seule.

Bien sûr, je savais que cela ne la rassurerait pas. Et je lui ai pris doucement les mains.

-On va y arriver tout les deux. Tu vas voir.

J'avais remarqué qu'elle avait progressé plus vite les yeux fermés.

-J'aimerais que tu fermes les yeux jusqu'à être complètement à l'aise. Mais laisses moi nous guider...

Je l'ai regardé, et j'ai attendu une réaction. Je pensais qu'elle accepterait aisément, et je me suis levé doucement, gardant une de ses mains dans une des mienne. Je m'apprêtais à avancer doucement vers de plus grands fonds. Mais je me suis retourné et je me suis approché d'elle.

-Nous allons aller jusqu'à la mi-cuisse. L'eau sera plus fraîche sur tes pieds, mais ne recule pas, tout ira bien, je te tiendrais la main.
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Violinah
.... ensuite tu le seras aussi seule.

Seule. Seule... Seule ? Il plaisante. Tu espères qu'il plaisante.

-J'aimerais que tu fermes les yeux jusqu'à être complètement à l'aise. Mais laisses moi nous guider...

Il vient de dire nous deux. Tu respires. Nous deux. Tu obéis, tu fermes les yeux sans pour autant le lâcher. Certes, tu ne vois plus rien & donc c'est plus facile pour avancer, mais aveugle, te voilà également plus vulnérable.
Tu fais le vide dans ta tête. Plus rien. Comme quand tu t'apprêtes à danser, au moment où la musique retentit dans ta tête, mais juste avant que tu deviennes Danseuse de Feu. Cet instant-là. Plus rien ne te traverse l'esprit & tu t'en remets complètement à Gui.
Des mots viennent cependant percer ta carapace cérébrale.


... mi-cuisse... plus fraîche... ne recule pas... tiendrais la main.

Tu ne dis rien. Tu te mordilles juste la lèvre inférieure, tu broies sa main mais il faut bien ça. Ton pied se lance, tu sens que tu t'enfonces et tu paniques. Mais tu ne montres rien. Sinon, Violinah, gare à la fureur de ton cousin. Il a les mêmes yeux que Guillaume, les deux prénoms commencent pareil, ils doivent donc avoir des points en commun. Comme leur fureur prompte à éclater. Respire, Violinah.
Dans l'eau, tu fais quelques pas. Oh, comme tu aimerais te mettre à hurler, t'enfuir pour ensuite te recroqueviller sur le sol pour ne plus voir personne !
Guigoux
Je pensais bien faire, et j'étais heureux de partager un moment avec ma cousine. De lui apprendre quelque chose. Mais cela serait long, et ma patience n'était pas de la meilleure. Mais je gardais le sourire, pour le moment, je pensais que ça irait. Et je n'éprouvais aucune trace d'impatience.

Sa main venait de broyer la mienne, et ce n'était pas la première fois. Elle en avait de la force la petite. Je me suis intérieurement mordu la lèvre. c'était fort et puissant. Et ce n'était probablement pas la fin. Mais au moins, elle ne paniquait pas. Mais quelque chose me dérangeait.

J'ai décidé d'avancer avec elle, et sa main s'est encore resserrée sur la mienne. Si la paume de ma main était un cou et mes doigts une tête, j'étais sûr que je serais mort dans la demi heure suivante...

Comme promis, nous avons encore avancé, et comme promis, l'eau était encore plus fraîche au fond. Mais cela ne me dérangeait pas. J'étais serein et calme. La vie était belle. Je me suis mis à sourire.


-Ma chère cousine, tu viens de passer la mi-cuisse, et tu n'as toujours pas paniqué. Je suis content de toi tu sais, je pensais que cela serait bien plus difficile. Mais nous allons attaquer le plus difficile. Passer la taille et la poitrine.

Je n'ai pas lâché sa main, de toute façon je ne pouvais pas... Et j'ai avancé un peu plus, jusqu'à la taille.

-Tu vas commencer à sentir que tes mouvements nécessiteront plus de force que dans l'air. Ce n'est rien. Juste l'eau qui t'entoure et qui apprend à te connaître.

Évidemment j'avais oublié que ma taille était plus haute que la sienne, aussi suis-je revenu à son niveau et l'ai-je laisser avancer à son rythme.
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Violinah
Mais nous allons attaquer le plus difficile. Passer la taille et la poitrine.

Il plaisante. Tu sais qu’il plaisante. Tu es déjà arrivée jusque-là, et il te demande plus ? « Pas pour ce soir », as-tu envie de dire. « C’est fini. Je ne joue plus. »
Mais tu ne peux pas. Tu te tais et tu avances petit à petit. Effectivement, comme il vient de te le promettre, c’est l’eau qui te montre qu’elle veut faire connaissance. Mais tu trouves qu’elle a une drôle de manière de faire ta connaissance, en te bloquant tous mouvements et t’empêchant de te diriger vers une rive !
… En même temps, tu serres à lui casser les os la main de ton cousin. Tu ne peux pas partir comme ça non plus. Tu dois avancer, ne serait-ce que pour lui faire plaisir. Tu fais quelques pas. Puis encore un. Puis un autre. Et tu ouvres la bouche pour pousser un petit cri ; c’est glacial. Encore quelques pas ; ça y est, tu es trempée de partout… Ne manque que les épaules et la tête.
Tu te retournes pour montrer à Gui ta joie, mais sans comprendre comment, tu glisses et tu tombes. Dans l’Eau. La panique te prend. Tu ouvres la bouche pour hurler, mais tu ne rencontres que de l’eau. L’ennemie est là et t’encercles. Tu sais que la surface n’est pas loin mais tu ne sais pas comment remonter, puisque tu t’es recroquevillée sur toi-même. Il te semble que tu as tourné, mais tu n’es plus sûre. Comment en ce cas distinguer le haut du bas ? Mais, quel haut ?
Tu as peur. Ces quelques instants, tu as l’impression que c’est une éternité. Tu ne bouges plus. Tu ne veux plus bouger. Tu vois déjà les yeux de Guillaume, rieurs, qui t’appellent et te disent qu’ils t’attendent. Si tu savais nager, tu irais vers eux. Si tu savais nager, tu te précipiterais en espérant que le reste du corps apparaisse et qu’il dépose un bisou sur ton front. Oui, mais voilà, si tu savais nager, tu remonterais à la surface.
Mais tu ne sais pas nager. Et c’est bien là tout le problème.
Mourir, pour les retrouver. Oui, mais Gui est là. Ton cousin.
Que choisis-tu, Violinah ?
Guigoux
Évidemment, je ne plaisantais pas. Mais nous l'aurions fait à son rythme. Je m'étais amusé de son petit cri aigu lorsque nous avancions. Pour moi, elle était fraiche, et elle faisait du bien à mon genou. Temporairement du moins. Je surveillais que ma cousine ne tombe pas dans l'eau. Après tout on était là pour apprendre à nager, pas pour nager. J'ai levé la tête vers le ciel un instant, j'allais dire une douceur sous cette myriade d'étoile, mais ce fut interrompu par un vulgaire "PLOUF!" de mal élevé. Puis la main qui broyait la mienne a disparu. Quelque chose n'allait pas et moi, tout ce que j'ai trouvé à faire c'était rire. Rapidement, je m'étais aperçu qu'elle ne remontait pas. J'ai alors plongé ma main dans l'eau et je l'ai attrapée par le col. Elle devait être en boule parce que je trouvais que c'était résistant. J'ai alors mis la deuxième main dans l'eau et j'ai tiré plus fort. Je l'ai vue remonter, les yeux dans le vague, et la respiration qui reprenait. Au moins elle n'avait pas eu le temps de se noyer. Je l'ai regardé:

-Ma Violinah, c'est bon, tu peux respirer tu es hors de l'eau.

Je l'ai prise contre moi, et je lui ai demandé:

-On peut continuer à avancer, ou bien retourner au bord, là où il y a moins d'eau.

Je caressais ses cheveux trempés et j'attendais une réponse, de toutes façons, nous allions retourner au bord. Certes l'eau allégeait les masses, mais pas des masses non plus. Et avant la pratique, il fallait un peu de théorie.
_________________
Violinah
Et puis une main te tire. Vers le bas. Qui est en fait le haut. Qui était en fait haut. L'air est là. Tu ouvres la bouche, tu prends une grande goulée d'air et puis tu tousses. Il te serre contre lui, tu te blottis. Tu es l'Enfant. Tu es perdue. Tu lèves la tête vers Guillaume; il est là, il te serre contre lui. Tu souris… Avant de t’apercevoir que ce n’est pas Guillaume, mais bien ton cousin ; ta famille, ton sang. Ton sourire s’agrandit, il te demande ce que tu veux faire.

« Quitte à êt'là.. J'veux bien continuer à avancer. »

Mais déjà il te ramène pas à pas vers le bord. Tu plantes tes yeux dans les siens, confuse.

« J'suis désolée. »

Il te regarde sans comprendre. Tu esquisses un sourire.

« ... J'préfèr'rais qu'on continue. Parc'que j'sais qu'sinon, j'vais pas pouvoir le r'faire. S'il te plaît, Gui. »
Guigoux
Je ne m'attendais pas à l'entendre dire qu'elle voulait avancer. J'avais commencé à faire demi tour. Je m'étais arrêté une seconde, et je l'ai regardé l'air un peu interloqué, je ne savais pas quoi faire. Mais nous avions repris le cheminement vers le bord et nous nous sommes assis dans l'eau. Elle nous arrivait aux genoux, le vent s'était légèrement levé. Je voulais garder cette pénombre. La Lune jouait avec les nuages, masquant parfois son visage et celui des étoiles qui l'entourent.

-Je préfère le bord, parce qu'il y a peu de fond, mais tout n'est qu'une question de confiance en soi. La nage n'est pas quelque chose de facile, et pour quelqu'un qui appréhende l'eau, c'est encore plus difficile.

Je ne savais au final plus par où commencer, je l'ai regardé.

-Il faut que tu ais confiance en toi, et en l'Eau. Nous allons commencer par parler ici avant de repartir vers plus loin. Je ne t'amènerai pas à des endroits où tu n'as plus pieds.

L'avantage que j'avais à choisir un lac, c'est qu'il n'y a pas de vagues. Je ne m'imaginais pas lui apprendre les bases de la nage sur les plages bordelaises, bien que les vagues n'étaient pas les pires. L'inconvénient des lacs était qu'ils avaient rarement des plages de sable, et les fonds étaient glissants et agressifs. Le mieux aurait été la mer Méditerranée.

-Comme nous avons fait jusqu'ici, nous irons à ton rythme. Mais j'aimerais que ne réussissions à faire deux exercices très simple. Tout d'abord, je voudrais que tu te mettes sur le dos. Je t'aiderais à ne pas couler. Ensuite, tu basculeras sur le ventre, et je t'aiderais aussi.

J'ai pris une main doucement et j'ai sourit:

-Je veux que tu ais confiance en tout ce qui t'entoure, ce sera compliqué, mais pas impossible.

Je me suis levé doucement et nous sommes allés vers là où nous étions plus tôt.

-Allons-y, tu te mets sur le dos quand tu veux.
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