Violinah
Finalement, tu te trouves sur le bord. Vous êtes assis. Leau est bel est bien là.
Une question de confiance en soi
que toi, tu nas pas. Tu le sais pourtant.
Le vent vient jouer avec tes cheveux mouillés. Du même coup, tu commences à grelotter. Tu as froid, maintenant, même sil fait bon.
Puis il te parle de retourner là-bas. Tu supposes que leau sera meilleure.
Des exercices
? Ah.
Un peu inquiète, tu lèves les yeux vers lui qui sest remis debout. Tu suis le mouvement et tu te retrouves à nouveau cernée par une muraille deau qui arrive de toutes parts.
Te mettre sur le dos.. Est-ce vraiment nécessaire ?
Tu presses légèrement la main de ton cousin.
« Tu mtiens, hein ? Jte fais confiance. Jveux pas qutu mlâches. Jai trop peur. »
Cependant tu obéis, et tu bascules sur le dos. Du mieux que tu peux. Mais tu paniques, et déjà tu te rétablis sur tes pieds. Tu respires à fond, tu regardes Gui dans les yeux, et tu y retournes. Tu ne veux pas, mais il le faut, Violinah. Ton dos est complètement mouillé désormais. Incertaine, peu rassurée, tu le regardes à nouveau.
« C.. Comme ça ? »
Mais que compte-t-il te faire ensuite ?
Violinah
Tu es sur le dos. Tu sens la chaleur de ses mains venir te soutenir. Souviens-toi, Violinah. Si tu es fatiguée, un jour, et quil ny a personne, tu te remets dans cette position, et tu imagines quil est là. Tu te retrouves sur tes pieds une nouvelle fois. Tu le regardes sans mot dire. Il te demande de le faire. Toute seule, Violinah. Tu aimerais bien quil te soutienne encore, mais tu sais quil ne le fera pas. Et puis, tu te dis que si cela va mal, il réagira.. Ou du moins, tu lespères.
Tu obtempères. Tu te mets sur le dos à nouveau, timidement, comme si tu essayais dapprivoiser cette ennemie. La lune réapparaît, tu la regardes un instant. Ta main se mêle à la sienne et tu appliques les conseils. Cest dur. Cest dur, et pourtant, tu le fais, Violinah. Ou du moins, tu tentes. Il te tient, as-tu vu ? Il te tient, rien ne peut donc tarriver, Violinah. Naie pas peur. Plate sur leau. Effectivement, leau remonte sur tes oreilles. Tu veux garder ton calme, et pour cela tu fixes la lune, témoin de tes danses, de tes joies, de tes peines. Il te tient. Tout va bien. Tu reportes ton attention sur lui.
« Et maintnant
? Jme tourne, tsimplment, ou jdois mremettre sur mes pieds ? »
Tu essaies de timaginer en train de faire une rotation sur toi-même, peine perdue. Cela te permet juste de rire un peu.
« Dis donc
Tessairais pas dme noyer sans en avoir lair ? Si jme mets sur lventre, jvais avaler l'eau par la bouche ! »
Violinah
Tu le regardes nager autour de toi. Tu hésites à rire, mais non, tu te tais. Il est là pour tapprendre, et te moquer serait une bien piètre façon de le remercier.
Il ne te noiera pas, mais cétait une boutade, et tu lui souris. A toi. A toi, Violinah.
« A.. A moi ? »
Il opine du chef, les yeux rieurs du moins tu le supposes, tu commences à le connaître et tu obtempères. Non sans grommeler, évidemment, tu nes pas une de Guennec pour rien.
« Jsuis sûre qujvais avoir lair ridicule. »
Tu agites tes bras du mieux que tu peux, et tes pieds se mettent à battre leau. Tu es mal à laise.
« Grmbl. Je suis ridicule. Te moques pas, pitié.
Et en plus, jparie qujfais pas bien ! »
Violinah
Tu respires à fond. Bien. Tu ne fais pas ce qu'il demande. Applique-toi. La grenouille, Violinah, la grenouille. Pense à cette bestiole et imite-la.
Saleté de bestiole.
Tu y arrives, enfin, tu penses y arriver puisqu'il ne te dit rien.
Il te lâche puis te rattrape. Reste droite, ne coule pas.
L'ennemie, tu la repousses loin de toi, vers le bas, comme il dit.
Et puis il te lâche à nouveau, mais il ne te rattrape pas.
Rappelle-toi, Violinah.
La grenouille. Jambes liées, arquées, repoussant l'eau. Et tu recommences. De tes bras, tu essaies de faire l'inverse de tes jambes. Tu grimaces une nouvelle fois. Il t'a lâchée, et tu t'es déjà éloignée de lui. À nouveau, tu paniques, tu tentes de te redresser, tes pieds cherchent le sol. Tu veux faire volte-face afin de le regarder de ton mieux; tes pieds, ne pouvant se poser sur une surface solide, s'agitent à qui mieux mieux pour maintenir ta tête hors de l'eau. Et tu y arrives avec plus ou moins de difficulté.
Un rire joyeux s'échappe de tes lèvres.
« Je... C'était ça ? Comment j'fais, pour rev'nir vers toi, maint'nant ? Je r'fais pareil ? »
Violinah
Est-il utile de préciser que tu échoues lamentablement ? Tu tentes bien de faire comme il ta montré, mais immédiatement tu bois la tasse. Tu recraches tout, tu tousses, tu gigotes, tu ténerves un peu. Elle est très simple, quil a dit. Très fatigante. Mais tu es déjà fatiguée.
Tu recommences. Inlassablement. Cest le moulin à lenvers, enfin, cest comme ça que tu conçois la danse quil a faite de ses bras. Tu ten rappelleras comme cela. « Le Moulin à lEnvers ». De nouveau tu bois la tasse. Tu te redresses pour te reposer un peu.
« Jai du mal à concevoir quequchose dplus fatiguant. Jsuis djà fatiguée
Cest plus que ça ? »
Tu as un petit rire et tu ty remets. Tu tallonges avec précaution, comme pour la « Planche à lEnvers » et tu fais le « Moulin à lEnvers », tout en battant des pieds du plus vite que tu peux. Oui, mais tu as oublié ta tête, et leau vient à nouveau visiter ton palais. Tu recraches, tu naimes pas, cest désagréable. Décidément, leau ne sait être que cela : désagréable et enquiquineuse.
Et tu refais, inlassablement. Tu espères tout de même que tu y arriveras bientôt, tu naimerais pas embêter ton cousin qui a été jusque-là patient et gentil