Rosalinde
Judas admire ses nouveaux gants.
Rosalinde se traîne, lettre en main.
Judas tourne ses mains en tout sens, yeux brillants.
Rosalinde s'arrête en l'apercevant, l'observe.
Judas se sent observé, lève le nez, plisse les yeux.
- Ha.
- Bonjour.
Ravie de vous revoir.
Je vais bien, merci. Et vous ?
Judas se renfrogne.
Rosalinde a l'air d'aller bien, tiens. Pâle comme un linge.
- Cela ne vous regarde plus, que je sache.
Sale gosse de merde.
Vous n'avez pas une lame a planter dans mon flanc ?
Judas lève le menton.
- Plus de lames.
- Pas même un petit coup de surin?
Rosalinde pince les lèvres.
- Il ne me semble pas que vous en ayez été le destinataire.
- Enfin... Un peu tout de même.
Judas met sa main sur son cur.
- C'est très désagréable .
Judas retire sa main et fait un moulinet avec.
- Bref que voulez-vous? Les futs sont secs. Je vous préviens. Si jamais vous avez une nouvelle envie de vin. J'ai constaté que le vin vous seyait mal... parfois.
- Je veux travailler pour vous. A nouveau. Rien de plus.
- Moi? l'infâme? l'horrible seigneur?
Judas prend son air théâtral. Rosalinde sourit en coin.
- Je suis plus horrible que vous.
- Et mon sénéchal? Vous allez encore le taillader?
- Non. Lui et moi sommes à égalité à présent.
- Hum. Vous voulez dire qu'il vous a pardonné?
Judas est outré.
- Non.
- Ha! je me disais aussi que je ne le connaissais pas si couilles molles.
Rosalinde attrape le bas de sa chemise, découvrant son ventre, couvert d'arabesques dessinées au couteau dans sa chair, et son flanc, entaillé au même endroit que celui de Moran, et qui s'obstine à ne pas vouloir cicatriser.
- Égalité.
Judas caresse ses gants et suspend son geste à la vue qu'elle lui offre, bien moins agréable que ce qu'elle a déjà pu lui montrer auparavant.
- Non mais ça ne va pas. C'est ça Petit Bolchen? On se taillade en guise d'affection? Allez, ô joie, tout le monde s'éventre! C'est un rite.
Judas fait de grands gestes scandalisés.
- Mais vous n'êtes que deux sauvages.
Ton dédaigneux.
- Je ne veux pas de cette réputation! Et Isaure! avez vous pensé à Isaure?
Que dirait-elle si elle voyait cela? Ha! dieu l'en garde, je n'ai rien révélé. Elle aurait fait un malaise.
- Pourquoi le verrait-elle ?
- Parce qu'après tout, elle est sensée être au fait de tout. Hélas.
Judas fait un geste pressant.
- Fermez cela... C'est barbare.
C'est plutôt Rose qui va en faire un, de malaise. S'appuie contre le mur. Judas ne remarque rien, en bon mec.
-J'aurais préféré qu'il me tue, mais il n'a pas voulu. A la place je dois mourir à petit feu.
Judas lui colle une petite claque sur la joue.
- Ne redites jamais cela! Personne ne vaut la peine que l'on crève pour lui. Un peu de fierté que diable!
Judas secoue la tête.
- Je ne vous reconnais plus Rose...
Il est pensif.
- Je vous revois encore, sur le parapet de Petit Bolchen, belle et déterminée...
- Moi non plus...
Rosalinde rit, nerveusement.
Judas pose ses mains de cuir sur la table, s'en désintéressant.
-Et alors? tout cela pour Moran? Vous êtes éprise ou bien? C'est ridicule. Non vraiment. les humeurs, la claque à Nyam, le coup de surin à Moran... Soit vous êtes grosse, soit vous avez perdu l'esprit. Dans les deux cas, retravailler pour moi est im-pen-sable. Reprenez-vous!
Judas pose sa main sur la sienne.
- Reprenez-vous.
- Pour quoi faire ?
- Pour vivre, voyons!
Rosalinde, livide, s'y agrippe.
- Vivre c'est encore la seule chose que l'on peut faire librement.
- Et vivre comment ?
- Comme vous l'aimez... Auprès de nous?
Judas tente.
- Vous ne le voulez plus.
- Disons que je pense que vous n'êtes pas en état de travailler.
- Je n'ai personne d'autre.
- Gardez le lit ou le jardin une semaine, ce sera déjà un bon début. Je ne veux pas subir vos humeurs et vos erreurs, reposez vous l'esprit... Ecrivez à votre cousine, Faites vous baigner, que sais-je !
- Non. Je ne veux pas qu'Anne me sente dans cet état...
- Anne non, moi si. Et pourquoi? Croyez vous qu'elle vous imagine à l'épreuve de tout? Foutaises. J'en gage.
Rosalinde s'accroche au bras du Frayner, les jambes flageolantes.
- Je ne veux pas qu'elle s'inquiète pour moi, je vais bien. Je vais redevenir celle d'avant.
Judas la regarde.
- Bien. Alors taisons le tout. Mais ne dites pas que vous allez bien, contentez vous d'aller mieux.
Judas se redresse.
- Nous nous verrons demain, dans ma chambre! Venez de bonne heure. J'ai un bon remède à tout cela.
- Pas de médicastre...
Rosalinde secoue la tête.
- Pas de médicastre.
- Demain. Je viendrai.
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Rosalinde se traîne, lettre en main.
Judas tourne ses mains en tout sens, yeux brillants.
Rosalinde s'arrête en l'apercevant, l'observe.
Judas se sent observé, lève le nez, plisse les yeux.
- Ha.
- Bonjour.
Ravie de vous revoir.
Je vais bien, merci. Et vous ?
Judas se renfrogne.
Rosalinde a l'air d'aller bien, tiens. Pâle comme un linge.
- Cela ne vous regarde plus, que je sache.
Sale gosse de merde.
Vous n'avez pas une lame a planter dans mon flanc ?
Judas lève le menton.
- Plus de lames.
- Pas même un petit coup de surin?
Rosalinde pince les lèvres.
- Il ne me semble pas que vous en ayez été le destinataire.
- Enfin... Un peu tout de même.
Judas met sa main sur son cur.
- C'est très désagréable .
Judas retire sa main et fait un moulinet avec.
- Bref que voulez-vous? Les futs sont secs. Je vous préviens. Si jamais vous avez une nouvelle envie de vin. J'ai constaté que le vin vous seyait mal... parfois.
- Je veux travailler pour vous. A nouveau. Rien de plus.
- Moi? l'infâme? l'horrible seigneur?
Judas prend son air théâtral. Rosalinde sourit en coin.
- Je suis plus horrible que vous.
- Et mon sénéchal? Vous allez encore le taillader?
- Non. Lui et moi sommes à égalité à présent.
- Hum. Vous voulez dire qu'il vous a pardonné?
Judas est outré.
- Non.
- Ha! je me disais aussi que je ne le connaissais pas si couilles molles.
Rosalinde attrape le bas de sa chemise, découvrant son ventre, couvert d'arabesques dessinées au couteau dans sa chair, et son flanc, entaillé au même endroit que celui de Moran, et qui s'obstine à ne pas vouloir cicatriser.
- Égalité.
Judas caresse ses gants et suspend son geste à la vue qu'elle lui offre, bien moins agréable que ce qu'elle a déjà pu lui montrer auparavant.
- Non mais ça ne va pas. C'est ça Petit Bolchen? On se taillade en guise d'affection? Allez, ô joie, tout le monde s'éventre! C'est un rite.
Judas fait de grands gestes scandalisés.
- Mais vous n'êtes que deux sauvages.
Ton dédaigneux.
- Je ne veux pas de cette réputation! Et Isaure! avez vous pensé à Isaure?
Que dirait-elle si elle voyait cela? Ha! dieu l'en garde, je n'ai rien révélé. Elle aurait fait un malaise.
- Pourquoi le verrait-elle ?
- Parce qu'après tout, elle est sensée être au fait de tout. Hélas.
Judas fait un geste pressant.
- Fermez cela... C'est barbare.
C'est plutôt Rose qui va en faire un, de malaise. S'appuie contre le mur. Judas ne remarque rien, en bon mec.
-J'aurais préféré qu'il me tue, mais il n'a pas voulu. A la place je dois mourir à petit feu.
Judas lui colle une petite claque sur la joue.
- Ne redites jamais cela! Personne ne vaut la peine que l'on crève pour lui. Un peu de fierté que diable!
Judas secoue la tête.
- Je ne vous reconnais plus Rose...
Il est pensif.
- Je vous revois encore, sur le parapet de Petit Bolchen, belle et déterminée...
- Moi non plus...
Rosalinde rit, nerveusement.
Judas pose ses mains de cuir sur la table, s'en désintéressant.
-Et alors? tout cela pour Moran? Vous êtes éprise ou bien? C'est ridicule. Non vraiment. les humeurs, la claque à Nyam, le coup de surin à Moran... Soit vous êtes grosse, soit vous avez perdu l'esprit. Dans les deux cas, retravailler pour moi est im-pen-sable. Reprenez-vous!
Judas pose sa main sur la sienne.
- Reprenez-vous.
- Pour quoi faire ?
- Pour vivre, voyons!
Rosalinde, livide, s'y agrippe.
- Vivre c'est encore la seule chose que l'on peut faire librement.
- Et vivre comment ?
- Comme vous l'aimez... Auprès de nous?
Judas tente.
- Vous ne le voulez plus.
- Disons que je pense que vous n'êtes pas en état de travailler.
- Je n'ai personne d'autre.
- Gardez le lit ou le jardin une semaine, ce sera déjà un bon début. Je ne veux pas subir vos humeurs et vos erreurs, reposez vous l'esprit... Ecrivez à votre cousine, Faites vous baigner, que sais-je !
- Non. Je ne veux pas qu'Anne me sente dans cet état...
- Anne non, moi si. Et pourquoi? Croyez vous qu'elle vous imagine à l'épreuve de tout? Foutaises. J'en gage.
Rosalinde s'accroche au bras du Frayner, les jambes flageolantes.
- Je ne veux pas qu'elle s'inquiète pour moi, je vais bien. Je vais redevenir celle d'avant.
Judas la regarde.
- Bien. Alors taisons le tout. Mais ne dites pas que vous allez bien, contentez vous d'aller mieux.
Judas se redresse.
- Nous nous verrons demain, dans ma chambre! Venez de bonne heure. J'ai un bon remède à tout cela.
- Pas de médicastre...
Rosalinde secoue la tête.
- Pas de médicastre.
- Demain. Je viendrai.
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