Anaon
"La courbe de tes yeux fait le tour de mon coeur,
Un rond de danse et de douceur,
Auréole du temps, berceau nocturne et sûr,
Et si je ne sais plus tout ce que j'ai vécu
C'est que tes yeux ne m'ont pas toujours vu.
Feuilles de jour et mousse de rosée,
Roseaux du vent, sourires parfumés,
Ailes couvrant le monde de lumière,
Bateaux chargés du ciel et de la mer,
Chasseurs des bruits et sources des couleurs,
Parfums éclos d'une couvée d'aurores
Qui gît toujours sur la paille des astres,
Comme le jour dépend de l'innocence
Le monde entier dépend de tes yeux purs
Et tout mon sang coule dans leurs regards."
* * Réplique épique de "La Licorne" légèrement réadaptée. Rendons à César ce qui appartient à César.
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Images originales: Victoria Francès, concept art Diablo III - [Clik]
Un rond de danse et de douceur,
Auréole du temps, berceau nocturne et sûr,
Et si je ne sais plus tout ce que j'ai vécu
C'est que tes yeux ne m'ont pas toujours vu.
- L'écriture est tremblante, certains mots presque illisibles par l'écriture trop écrasée ou tremblante par moment.
Citation:
Maman...
Tu es parties... Je t'ai perdu... Je te cherches sans te t******... Ma tête me fait mal... Le Petit Frère a attrapé un moineau, il vole bien... J'ai enterré l'oiseau dans un ***** dans le jardin... J'ai creusé avec mes mains comme pour le bébé qu'il était avant.... On m'a fait mettre une belle robe, mais je ne sais pas p*******....
Ma tête me fait de plus en plus mal...
J'oublie trop de c*****...
Je ne me rappelle plus ton visage que sur mes dessins...
Tu me manques....
J'ai mal....
Nyam....
Maman...
Tu es parties... Je t'ai perdu... Je te cherches sans te t******... Ma tête me fait mal... Le Petit Frère a attrapé un moineau, il vole bien... J'ai enterré l'oiseau dans un ***** dans le jardin... J'ai creusé avec mes mains comme pour le bébé qu'il était avant.... On m'a fait mettre une belle robe, mais je ne sais pas p*******....
Ma tête me fait de plus en plus mal...
J'oublie trop de c*****...
Je ne me rappelle plus ton visage que sur mes dessins...
Tu me manques....
J'ai mal....
Nyam....
Feuilles de jour et mousse de rosée,
Roseaux du vent, sourires parfumés,
Ailes couvrant le monde de lumière,
Bateaux chargés du ciel et de la mer,
Chasseurs des bruits et sources des couleurs,
La main ne lâche pas le pli entre ses doigts. Les yeux ont lut, relut et relut encore, avec un certain sourire et un pincement au cur. Elle avait désespéré de ne plus revoir ses courbes, craint de ne plus recevoir ses mots. Peur de n'avoir laisser qu'un sentiment de rancur.
Nyam lui avait répondu. Trop tard. Anaon n'était plus là.
La femme parcoure de nouveau l'écris tremblant dans sa chambrine parisienne, regrettant de ne pas avoir attendu un peu plus longtemps. La capitale avait été regagné plusieurs jours auparavant et le voyage fut bien plus long que nécessaire. L'étalon ibérique n'est plus tout jeune et si ses épaules et reins sont encore bien porteurs, galoper à bride abattue avec cavalière et barda sur le dos n'est plus de son âge. Ajouter à cela quelques boulets que l'Anaon trainait au cur et imaginez donc la motivation qui a put animé femme et cheval.
Une main vient passer sur lèvres et menton et les doigts pincent le front qui y prend appui. La mercenaire avait écrit à la jeune servante dès son retour en Bourgogne du Maine, dans l'espoir de la revoir avant le funeste dimanche qui a marqué le début du mois de Juillet. Si seulement elle l'avait vu, les Dieux savent qu'elle aurait tout tenter pour la convaincre de la suivre dans la capitale, avec la bénédiction ou non de son... "propriétaire". Mais durant la semaine qui avait précédé les noces, point de Nyam. L'Anaon n'avait put attendre, l'Anaon était partit. Sans elle.
Étrange lien qui unie les deux femmes. Tisser au fil d'une illusion, d'un manque, sur un fond de drame et de travers. Femmes complices aux yeux de tous, Mère et Fille dans le dos des autres. Relation mis à l'épreuve par la jalousie et le despotisme d'un homme et les affres du destin. Et aujourd'hui comme pour tout, l'Anaon n'est plus sûr de rien ni de ce que seront les jours prochains.
Et elle relit encore la lettre inquiétante. Ces mots hésitants au sens parfois fragile. Elle se souvient de la fois ou elle avait revu l'adolescente dans une taverne Berrichonne, première fois depuis des lustres, bien après qu'elles furent séparées par les armées Tourangelles. Elle se souvient de son comportement bien étrange, de son ingénuité excessive comme si elle était retombée en plein cur de l'enfance. L'Anaon s'était inquiétée, mais avait tut tout raisonnement. Une grosse erreur sans doute. Et aujourd'hui elle ne peut avoir aucune nouvelle de son état d'une personne extérieur. Elle ne peut décemment pas écrire à Judas. La pauvre Iris est devenue aveugle, pourrait-elle seulement l'aider. Rosalinde? Ah! On ne pourrait trouver moins fiable que l'il de Judas et l'Anaon ne ferait pas plus confiance à son bras droit qu'est Moran. Non, Anaon est seule... Il faudra lire entre les mots décousus et les lignes tordue. Tenter de comprendre. D'aider. D'Aimer toujours.
Les doigts se résolvent enfin à prendre la plume.
Citation:
-
Ma c'halonig,
Si tu savais comme je suis contente que tu m'aie répondu, j'avais peur que tu ne veuille plus m'écrire. Je suis arrivée à Paris maintenant, mais je vais partir pour l'Anjou sous peu et quand tu recevras cette lettre, sans doute y serais-je déjà. C'est à Angers que tu devras m'écrire désormais.
J'avais espoir que tu puisses venir me rejoindre pour quelques jours parfois, ou tout au moins, j'espérais que nous pourrions nous revoir à mi chemin entre la capitale et la Bourgogne. Mais je crains que cela ne soit plus possible, mon départ ne s'est pas passé comme je l'avais souhaité. Tu sais, maintenant il sera dur de nous voir et même de nous écrire peut être, mais sache que malgré tout ce qui pourra se passer, je penserais toujours à toi.
Sache que je t'aime, ma aelig.
Tu n'es pas toute seule. Mes pensées sont là qui te veillent. Écoute et tu entendras mon cur qui bat pour toi. Peut être percevras-tu ma voix, quand je te murmurais des chansons une main dans tes cheveux. Souviens-toi que je ne t'oublie pas.
Je suis loin, pardonne-moi, mais des choses me retiennent à Paris et maintenant en Anjou. Un jour, si tu le souhaite, un jour je t'expliquerais tout.
S'il l'on te fait du mal, dis-moi tout et je te promet qu'il n'aura plus l'heur de recommencer, où qu'il soit, quel qu'il soit.
Il faut que tu te repose, je sais qu'Iris veille sur toi, j'ai confiance en elle et je l'apprécie, tu pourras le lui dire. J'espère qu'elle se porte bien. Prend soin du Petit Frère, mais ne le nourrit pas trop, sinon ses pauvres petites ailes ne seront plus assez forte pour soulever son poids!
Et surtout prend soin de toi. As-tu vu un médicastre? Méfie-toi, certains ne sont que de sombres crétins. Beaucoup le sont à vrai dire! Quand il s'agit de manier le rasoir, il n'y a plus personne. Faudrait-il que certains arrivent à différencier une plaie d'un trou du cul, mais comment pourraient-il le savoir, eux qui ont le rectum en lieu et place de la bouche!*
Pour moi, les élixirs de chêne et de Saule restent de bonnes aides. Bien que parfois, je l'avoue, cela ne fait pas tout.
J'attendrais ta réponse avec impatience. Je garderais tes lettres tout près de mon coeur.
Je t'embrasse et pense bien fort à toi.
-
Mamm
La lettre sera portée au pigeonnier le plus proche et s'en suivra une attente insupportable nimbé d'appréhension. On craint toujours que la missive n'arrive jamais à destination, que le pigeon se fasse chopper par un faucon ou que le coursier se retrouve d'un coup de lame délester de ses fonctions. Et si l'Anaon s'inquiète du contenue de la réponse de Nyam, elle craint en premier lieu que sa missive ne lui soit jamais remise. On ne cache pas bien longtemps ses secrets aux yeux du Maistre de Petit Bolchen.
Parfums éclos d'une couvée d'aurores
Qui gît toujours sur la paille des astres,
Comme le jour dépend de l'innocence
Le monde entier dépend de tes yeux purs
Et tout mon sang coule dans leurs regards."
- - Paul Eluard -
* * Réplique épique de "La Licorne" légèrement réadaptée. Rendons à César ce qui appartient à César.
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Images originales: Victoria Francès, concept art Diablo III - [Clik]