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[RP] Destination ? Chez le double baron

Actarius
Perché sur sa monture, le Vicomte portait son regard sur sa Margeride natale, terre placée sous la suzeraineté d'un homme qu'il qualifiait d'étrange, mais dont il s'accommodait à sa propre surprise. A plus forte raison que celui-ci était son voisin. Histoire de marquer le coup et aussi de montrer que le voisin du sud était prêt à soutenir un siège sans sourciller, il avait mis en place une escorte d'une dizaine de cavaliers arborant tous la fasce d'argent du Tournel. Mais ce n'était pas tout.

Ce ruisseau que nous longeons s'appelle l'Esclancide, Ella, expliqua-t-il à sa jeune suivante. Il dépend de ma seigneurie de Pelouse. La dame de ces lieux, ma vassale, a déménagé il y a bien longtemps du Languedoc, mais comme vous le voyez sa terre n'est pas laissée à l'abandon. Du doigt, il indiqua le moulin et les champs alentours. La culture de céréales prédomine ici, mais si vous regardez un peu plus haut vous apercevrez de nombreux troupeaux de moutons. C'est là la deuxième source de revenue. La forêt de la Rouvière que nous avons traversée dépend elle aussi du domaine. Pelouse est quasi autarcique, je me contente de prélever un dixième de la production locale en tant que suzerain légitime. Un jour, peut-être, c'est à vous qu'il reviendra de gérer le prélèvement et les comptes.

Le Mendois de souche ponctua ses paroles d'un léger sourire. Et porta ses iris de Sienne vers le nord-est où s'étendait Laubert, qu'ils traversèrent bientôt pour rejoindre le col de la Pierre Plantée qui faisait office de porte de la baronnie de Randon en quelque sorte. Nous arriverons bientôt, glissa le Pair avant d'ajouter plusieurs recommandations. N'oubliez pas, Ella, Franc Volpone aussi jeune soit-il est une Altesse Royale. Vous n'avez pas à le toucher et à vous montrer familière avec lui. De même avec le baron quand bien même il m'est inférieur en rang. Par contre, vous n'avez pas à vous sentir inférieure aux gens de sa maison. Vous êtes la protégée d'un Pair de France, vous n'avez donc pas à baisser le regard face à eux, ni même à les prendre de haut. Il sourit. Tout cela peut sembler compliqué, mais il vous faudra le maîtriser. Je ne doute que vous soyez plus à l'aise dans cet exercice que dans le service, ajouta-t-il encore de manière neutre, en référence à la mésaventure de Montpellier.

Ils empruntèrent par la suite le chemin de la Combe Panuel à travers le paysage jauni par le soleil de plomb, aride même en cette saison où les conifères même semblaient avoir de la peine à survivre. Puis enfin se dévoila la colline sur laquelle s'élevaient les remparts de Randon. Ils piquèrent jusqu'à la grande porte où le Vicomte s'adressa à des planctons de services. Va annoncer l'arrivée de Sa Seigneurie Actarius d'Euphor !
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Boulga
Boulga achevait juste l'installation des deux tableaux quand on vint lui annoncer l'arrivée du senher d'Euphor avec sa suivante, la jeune Ella.
Elle eut comme un petit choc, le temps d'un battement de cils, et regarda fugacement les tableaux. Enfin, surtout celui où elle figurait en Colomba.
Deos ! c'était une chose de ne pas cacher le tour pris par sa relation avec son senher, mais c'en était une autre de l'exposer sous des traits si... expressifs. L'idée que l'Euphor pose ses yeux dessus, elle se faisait l'impression d'une gamine prise la main dans le sac. Et sans doute que la jeune Ella, du haut de sa douzaine d'années, serait un rien gênée.
Mais baste ! Il n'était pas temps de jouer les timides.
Et l'intendante reprit le dessus sans tarder davantage.
Elle héla Jordi qui venait de rentrer et restait planté là, bouche béée, devant le tableau :


Jordi ! au lieu de bailler aux corneilles, allez donc très vite chercher le senher Salvaire, le prévenir que son hôte le Vescoms de Tournel est là ! Allez quérir aussi son Altesse Franc Volpone

A Johana, qui ramenait de quoi collationner :

Très bien Johana, disposez sur la grande table, là, et faites-vous aider pour mettre un tonneau en perce. Les invités du senher Salvaire ont sans doute soif, le soleil tombe dru en cette saison.

Puis elle se dirigea elle-même vers l'entrée pour accueillir le plus dignement possible, et avec son grand sourire habituel - qui lui venait si naturellement qu'on la prétendait née avec - l'Euphor et sa suite.
La suite ! pas moins d'une dizaine de cavaliers, et aux couleurs de Tournel, encore ! Pardine, beaucoup s'en fallait que le senher Salvaire ait les moyens d'entretenir telle suite. Il faudrait encore temps, patience et gestion saine pour y parvenir. Par bonheur, le baron d'Apcher et Randon, s'il n'avait pas caractère toujours facile, n'avait pas l'arrogance ni la prétention qu'on rencontre chez beaucoup de nobles ou nobliaux, il saurait patienter à cet égard.
Et té, peut-être qu'elle pourrait profiter de quelques conseils du Pair, aussi, tant il est vrai qu'on a toujours à apprendre de plus expérimenté que soi.

Adoncques, Boulga s'inclina :

Soyez le bienvenu à Randon, Vescoms. J'ai pris la liberté de devancer mon senher, pour ne pas vous faire attendre davantage. Petite chère vous attend dans la grande salle, si vous souhaitez vous restaurer.

Puis, s'adressant à la jeune suivante :

Bien le bonjorn à vous aussi dona Ella. Son Altesse est jeune et fort timide avec les personnes qu'il ne connait pas encore, mais fort aimable aussi, et j'espère bien qu'il nous fera l'honneur d'être des nôtres
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Lacoquelicot


    Trônant fièrement devant l’un des cavaliers, la gamine toisait, l’air conquérant, les hautes herbes du bas-côté. Elle, la servante de rien du tout, se retrouvait au sommet d’un canasson - privilège de hautes gens - entre les bras rassurant d’un garde qu’elle ne manquait pas de gratifier de quelques sourires naïfs pendant que le Phénix lui narrait l’histoire de ses terres d’une voix passionnée. Rien n’échappait au récit de l’Euphor. Rien n’échappait au regard de la Fleur. Ruisseaux, champs, falaises, forêts. Le paysage qu’offraient les terres du Vicomte étaient les plus beau que la fillette est pu voir jusqu’ici dans sa courte existence.

    Puis au milieu de sa contemplation, il y eut cette phrase étrange sur la gestion du domaine… La jeune fille enregistra l’information comme les autres sans en comprendre le sens caché et le fabuleux destin que lui esquissait alors, le Vicomte. Ella était à mille lieues de penser à tous cela et sa seule joie pour le moment était cette pêche à la grenouille qui se profilait aux côtés de son seigneur. Voilà bientôt un mois qu’il l’avait prise sous son aile, et qu’il gagnait un peu plus chaque jour l’admiration de sa jeune suivante. Il n’avait rien eu à faire pour qu’elle l’érige en patriarche de son existence et le laisse emplir sa vie d’un bonheur simple et sincère. Elle mangeait a sa faim, dormait sous un toit, et n’était pas battu. Que demander de plus ? Rien et pourtant… Le summum de la joie fut atteint, il y a à peine deux jours lorsqu’il lui proposa cette journée sur des terres voisine. Il lui avait même demandé si elle était d’accord avant d’accepter la proposition du baron². Rendez-vous compte de l’importance que c’était pour elle, qu’un vicomte la consulte avant de prendre une décision. Ella n’en n’était toujours pas remise et roulait des mécaniques sur son quadrupède quand la voix d’Oc la mise en garde sur son attitude. La môme savait qu’elle n’avait guère été à la hauteur lors du repas avec la Princesse et c’est une moue désolée qu’elle opposa aux paroles du Pair.


    J’suis vraiment désolée votre seigneurie, vraiment. J’voulais pas tomber, et j’savais pas qu’il y avait pas le droit de parler aux altesses. D’ailleurs cette fois, j’dirai rien de rien c’est promis. Pour la jeune fille tout était bon pour ne pas froisser l’Euphor qui lors de sa bourde n’avait même pas jugé bon de la châtié. Pas de coup de ceinture, pas de privation, pas de séquestration. Rien si ce n’est quelques mots pour lui faire comprendre son erreur. J’serai sage c’est promis ! lui dit-elle doucement alors que la monture stoppait sa route. Le grand garde sauta lestement à terre sans se préoccupé de son coli qui bien installer, lui tendait les bras pour qu’on l’aide à descendre. C’est que c’était haut un cheval, tout de même. Sifflant doucement pour attirer l’attention de son cavalier, la gamine réussit juste à temps à rejoindre le sol pour l’arrivée de Dame Boulga.

    Bonjourn dame. Je suis très contente d’être ici, merci beaucoup pour l’invitation.

    Elle avait pris soin de bien articuler et de parler calmement comme tous les gens qu’elle croisait en taverne. Ce n’était pas encore parfait mais l’amélioration était notable grâce au court de la prime ambassadrice et aux longues discutions avec son protecteur.

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♥ Dessins by JD Luisa, extrait du ROSIFIAGE volume II. ♥ Le Mono-sourcil, je le vaut bien ! ♥
Salvaire_d_irissarri
Le blond baron les attendait dans le grand salon d'accueil. Il était ravi d'y avoir fait accroché les toiles du mestre pintor et ne se lassait point de s'y perdre en contemplation. Son regard s'en détachant, se voila cependant d'un nuage gris, car encore une fois son jeune cousin demeurait introuvable. Quelque timidité sans doute ou bien peut-être était-il agacé à l'idée de voir son terrain de jeux favori envahi par d'autres personnes ? Le baron tuteur se doutait qu'il demeurait caché en quelque endroit du castel et commençait à s'agacer de ce comportement si changeant.

Macarel ! Aucun des fils de ma divine cousine ne fait preuve d'une attitude bien courtoise ! Entre celui qui se prend pour le centre du monde et l'autre qui s'évanouit dans la nature tous les trois jorns ! Tsttt ! Qu'est-ce que je vais bien pouvoir dire moi à présent ?


Et, s'empressant de s'agiter partout pour que la journée se déroule au mieux, il fit vérifier que le matériel de pêche était disposé près de la mare. Plusieurs chaises, bancs et fauteuils y avaient été installés, sous l'ombre bienveillante des branches d'un gros.. hmm.. arbre. Le baron n'avait jamais su retenir les noms de ces branchus. Pour lui, l'essentiel à connaitre était qu'il fallait couper en Montagne noire, lès Tolosa, l'ajonc qui servirait à alimenter le feu pour cuire le caçolet de Castelnou d'Arri. Le reste ma foi, n'était que du bois.
Il donna les ordres nécessaires à Jordi afin de prendre soin des chevaux, de veiller à ce que la garde du vicomte soit fournie en victuailles, boissons et tout le nécessaire. Bien entendu, en fin gourmet qu'il était, tout autant que reconnu fournisseur royal de la Couronne, il n'aurait laissé à personne d'autre le soin de vérifier la bonne tenue de la multitude de petits pâtés la viande qu'il avait fait confectionner pour l'occasion. Ceux-ci étaient parfaits et conviendraient tout à fait pour un pique-nique soi-disant improvisé. Plusieurs coupets bien odorants étaient maintenus au chaud pour être servis à juste température.
En dessert bien évidemment, seraient servis les croquants aux amandes et noisettes que les enfants avaient ramassés sur les haies nombreuses sur les pacages de la Margeride. Le tout accompagné du nouvel hypocras rosé que le baron avait fait confectionner avec grand soin depuis les dernières vendanges et auquel il rajoutait épices secrètes et dont il ne voulait rien dire.

Puis enfin, lorsqu'ils approchèrent, s'avança vers ses invités, oeil pétillant du plaisir à venir et mine de circonstance ouverte et chaleureuse :


Benvenguts, donà Ella et vous aussi, senher Actarius.

La journée est belle et je gage que nous allons passer de bien agréables moments. Voulez-vous entrer pour une visite à l'intérieur ou bien souhaitez-vous vous installer déja près de l'eau ?


Il souriait encore, mais attentait un peu anxieux la réponse car faire visiter, soit, celà se faisait, mais il savait bien que chez lui, rien n'était si agréable à l'oeil, mis à part peut-être les deux nouveaux tableaux, mais ... Brèfle ! Les pièces étaient grandes, certes. Les murs étaient sains, certes encore. Quelques tapisseries en décoraient les murs, de verda. Il sourit en songeant à la donà Coco, fière mais espiègle tapissière.

Mais si peu de meubles et surtout aucun de ces objets de luxe qu'affectionnaient les riches nobles et bourgeois. Baron et double mais sans le sou, voila ce qu'il était et même s'il n'en avait aucun sentiment de honte. La vie est ainsi faite, ma foi, que nul ne sait de quoi demain sera fait. Il n'en éprouvait pas moins une petite gêne à l'idée que d'autres pourraient en tirer quelque mauvaise impression.

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LJS a écrit: "si on a pris le temps de coder les révoltes et les bandits, c'est pour que les joueurs se révoltent et jouent les bandits."
Actarius
Le Vicomte mit à pied à terre à la vue de l'intendante, dont il ne se doutait pas vraiment qu'elle fût maîtresse également. Malgré ses quarante ans, il était un domaine où le Mendois resterait aussi naïf qu'inexpérimenté: l'amour. Il avait été marié des années, une union d'amour, il n'avait connu qu'une seule femme dans sa couche et surtout sous cette impressionnante carcasse se cachait un coeur généreux et bien trop sensible pour avoir un regard lucide et des déductions claires sur certains liens partagés par des personnes. Et à la vérité, il s'en fichait un peu, tant que cela ne lui sautait pas aux yeux.

Il salua l'intendante et confia la bride à un de ses cerbères. Puis suivit le guide jusqu'au grand salon où les attendait l'hôte, jetant parfois un coup d'oeil à l'arrière pour voir si Ella était bien là et pour la rassurer aussi. Randon avait repris des couleurs, et la sobriété de la décoration castrale ne le choqua pas. Il aimait cela au contraire en phobique, ou peu s'en fallait, du trop plein d'apparat. Pourtant, une chose provoqua un léger froncement de sourcil. Un tableau de nu, si bien réalisé, qu'il ne manqua pas de reconnaître le modèle. Définitivement, le baron, qui les accueillait en commençant par la suivante (!) et auquel il sourit sans trop s'attarder sur cette oeuvre, désormais bien ancrée en son esprit, était étrange. Exposer ainsi son intendante... Quelle caprice pouvait l'avoir traversé à moins que... Mais quand bien même, ce serait alors encore pire. Bref, il prit la parole.


Addissiatz ! Allons près de l'eau... Non, il ne voulait pas savoir ce qu'il découvrirait ailleurs, mais son imagination allait bon train, voguant de sculpture explicite en jeune servante courant nue dans la demeure. Prude le Phénix ? Sans doute un peu. Il n'avait aucun problème avec les femmes, loin de là, et il aurait été suffisamment bien fait de sa personne pour en conquérir des dizaines, mais il n'avait rien d'un galant et ne jurait que par une chose essentielle à ses yeux. L'amour. Aussi trouvait-il vulgaire le plus souvent toutes les évocations de l'acte d'amour, il estimait que cela le rendait vulgaire et public, alors qu'il ne pouvait être beau que dans le partage et le secret de deux souffles éperdus qui se mêlaient. Il serait plus à son aise dehors. A noter que son regard ainsi que son attitude ne trahissaient aucune forme de choc, il n'appréciait pas, mais ne faisait pas de blocage sur la nudité féminine.

C'est un plaisir de revoir Randon se relever petit à petit, glissa-t-il. Je gage néanmoins que la sauvage Margeride n'est pas facile à apprivoiser. Mais les élevages s'y plaisent. Le Tournel était riche, le bois, la chasse, le fertile Valdonnez, les mines de plomb argentifère cévénols, les élevages des Causses et des flancs du Mont Lozère, les foires... Les ressources ne manquaient pas et les pénuries ou famines n'existaient plus ou trop rarement pour qu'elles relevassent d'autre chose que de l'anecdote. Si vous avez besoin de main d'oeuvre ou de matériaux, n'hésitez pas. Mes terres en regorgent et je vous ferai un bon prix.
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Lacoquelicot


    Dans l’ombre du Phénix, la Renarde se contentait de suivre sagement son modèle. Un peu impressionnée par cet endroit inconnu dans lequel ils pénétraient, la Coquelicot n’osait émettre un seul bruit. S’il n’avait tenu qu’à elle, sa main se serait doucement glissée dans celle plus imposante du Pair, pour chercher cette once de confiance qui lui manquait. Mais sa place lui imposait de rester seule et en retrait. Ainsi soit-il.

    Le petit groupe se mit en route jusqu’au cœur de la demeure ou les attendait le baron². La bâtisse était tout aussi magnifique que l’extérieur, et les rétines de jade ne manquèrent pas de caresser un à un chaque élément du décor et ce jusqu’à tomber sur l’objet du délit qui lui fit monter le rouge aux joues en quelques secondes.
    Hannn… Le modèle était nettement identifiable ce qui choqua d’autant la jeune fille encore bien trop naïve pour être confronté à ce genre de chose. Etait-ce un truc de hautes gens que de s’afficher nu aux yeux de tous ? Il ne lui semblait pas avoir vu pareille chose chez le vicomte pourtant. Les émeraudes cherchèrent alors leurs vis-à-vis de sienne, en quête d’une réponse, d’un signe, d’une moue, lui permettant de savoir comme réagir. Mais son regard n’heurta cette fois ci que les omoplates du satrape trop occupé a devisé avec le blond baron. La fillette décida donc de se taire mais dans sa caboche tout était chamboulé. Pourtant, le tableau n’avait l’air de choquer qu’elle…

    Ils arrivèrent ensuite dans la grande salle ou Ella fut saluée par le senher des lieux. En première, j’vous prie ! La chose ne manqua pas d’éveiller en elle quelques nouveaux questionnements sur les protocoles ayant cour dans les hautes sphères et sous le coup de cette surprise, la rousse manqua presque de bredouiller quelques mots avant de se reprendre bien vite.
    Je suis enchantée d’être ici, messire. Dit-elle doucement lorsqu’il lui sembla être son tour de parler.

    Les politesses c’est fait ! A nous deux les grenouilles maintenant !


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♥ Dessins by JD Luisa, extrait du ROSIFIAGE volume II. ♥ Le Mono-sourcil, je le vaut bien ! ♥
Franc
Franc était de retour au château depuis quelques jours déjà, et il commençait tout juste à y reprendre ses marques. Il faut bien dire que le luxe, le calme et la volupté d'icelieu tranchait avidement avec ce qu'il avait connu au monastère. Le plus dur pour lui était que les rythmes de la journée n'était pas aussi marquées. Il devait bien se l'avouer, il était maintenant un peu perdu au milieu de toute cette agitation, entre réception et autres séances de peinture qu'il s'amusait à espionner.

Mandé par un domestique alors qu'il travaillait ses lettres, il se dirigea d'un pas alerte dans le salon de réception. Son blond tuteur avait pris le soin de le prévenir qu'il ne devait pas disparaitre encore une fois. Il faut bien dire que la patience n'est pas ce qui caractérise le mieux le baron à la mèche folle, mais il avait sans aucun doute moultes autres qualités.
Son regard s'arrêta un instant sur la nouvelle œuvre qui trônait au milieu du salon. Passant près de la rougissante Dame Boulga, alors qu'il se dirigeait vers le Vescoms de Tournel, lui glissa à l'oreille:


Vous êtes bien plus ravissante en vrai.

Un petit sourire au lèvre, fier de son bon mot, il s'arrêta au côté de son tuteur et d'une voix forte et assurée:

Bien le bonjour Vicomte Actarius d'Euphor. J'espère que votre visite icelieu se montrera à la hauteur de vos espérances.

Puis son regard se porta sur sa suivante. Aussi jeune que lui, elle le dépassait déjà d'une tête et demi. Il faut dire qu'il n'était pas bien grand. A croire que la destiné avait décidé qu'il ne devait plus grandir. Les cheveux rouges rayonnaient, les yeux émeraudes petillaient, le sourire clair et sincère illuminait...

Donà... , dit-il dans un souffle. Aurait-il perdu ses mots ?
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Lacoquelicot


    Les grenouilles ! Les grenouilles ! Les grenou… Oh, un prince !
    On est pas sensé les embrasser pour qu'elles se transforme ?

    Toute à son enthousiasme de faire un carnage parmi les batraciens, la demoiselle n’avait pas vu arrivé le jeune garçon aux côtés du Baron. Légèrement plus petit qu’elle, la tignasse châtain et le regard souriant, l’Altesse se fendit de quelques mots à l’attention du Pair. Il parlait si bien contrairement à elle. C’est sans doute à cet instant que son manque d’éducation lui sauta le plus aux yeux. Ella était encore incapable de parler aussi bien.


    Donà...

    Il lui avait parlé… Que faire ? Que dire ? Que répondre ? Ou regarder ? On ne l’avait pas formé à ça encore. Et elle ne pouvait guère lancer de regards désespérés aux alentours pour qu’on lui dise comment réagir. Elle se serait aussitôt trahie. C’est donc en se souvenant des précieux conseils de son protecteur et des manières de la Prime ambassadrice que la rousse enfant tenta sa chance. Une révérence tout d’abord. Si lors de ses premiers essais la chose n’était ni gracieuse, ni classieuse. La jeune enfant avait depuis, eut le temps de s’exercer dans le plus grand secret de sa chambre. Le dos bien droit, l’étoffe de sa houppelande dans la main droite, La Coquelicot plia les genoux et inclina la tête en signe de respect. Courbette OK ! De nouveau droite, voir emprunt d’une raideur peu naturel, la jeune fille se fendit d’un petit sourire à l’attention du Castelmaure Frayner, avant d’ajouter d’une intelligible voix.

    Enchantée votre Altesse royale.

    Promis la prochaine fois, elle vous le fait en langue d’Oc !

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♥ Dessins by JD Luisa, extrait du ROSIFIAGE volume II. ♥ Le Mono-sourcil, je le vaut bien ! ♥
Franc
Le petit prince, comme on aimait à le surnommer parfois, n'avait d'yeux que pour la damoiselle effectuant sa petite révérence. Un manque certain d'assurance, un certain manque d'entrainement, mais finalement tout cela convenait parfaitement à l'étiquette, pensa-t-il.

Alors que le visage de la rousse s'illuminait d'un sourire bien plus naturel, elle prononça ces quelques mots :


Enchantée votre Altesse royale.

Répondre, il devait répondre maintenant. Il ouvrit la bouche et le seul son qu'il réussit à prononcer fut un piètre :

Donà...

Mais que lui arrivait-il donc ? Lui d'habitude si à l'aise, si courtois, si prompt à faire de nouvelles rencontres. Il se sentait un peu perdu, le coeur serré, comme paralysé.
Il lui fallait se reprendre, avant que son brillant tuteur ne lui fasse quelque remontrance bien méritée. Histoire de gagner un peu de temps, il fit à son tour une révérence, tellement naturelle chez lui, qu'il était clair qu'il pratiquait cet exercice depuis sa plus tendre enfance.

J'inspire, j'expire, et je reprends mon souffle encore une fois...

Donà Ela, tout le plaisir est pour moi, réussit-il enfin à prononcer sans bafouiller.
Et puis, prenant son courage par les cornes, ou le taureau à deux mains, il ne savait plus bien, il dit :


Peut être vous siérait-il que je vous fasse visiter les lieux ?
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Lacoquelicot


    « Le petit prince traversa le désert et ne rencontra qu’une fleur.
    Une fleur à trois pétales, une fleur de rien du tout... »

    Antoine de Saint-Exupéry.



    Ou bien était-ce une Renarde ?

    A son tour, comme le reflet d’un miroir parfait, le jeune homme s’inclina devant une rousse médusée. C’était bien la première fois qu’on lui faisait autant de cérémonie pour lui dire tout simplement bonjour. Enfin, il y avait bien eu un baisemain du baron² l’autre jour mais rien de comparable à ce qu’elle vivait à cet instant. Et la technique parfaite du petit Prince en matière de protocole n’aidait guère la Coquelicot à se sentir à son aise… Un prince venait de courber l’échine devant elle, même un court instant… Le cœur de la fleur, si peu habitué aux mondanités et aux témoignages d’importance, manqua un battement au passage. Peut-être deux.


    Donà...

    Il se répéta. Et la suivante se surprit à aimer le son de sa voix. A aimer aussi la façon dont il posait ses yeux sur elle. C’était une sensation jusqu’ici inconnu pour la demoiselle qui n’avait rencontré que peu de monde au court de son existence. Mais la caboche n’associa à tout cela rien de semblable à de l’amour ou de l’attachement. N’allons point trop vite en besogne, la pauvre fillette ne savait pas encore ce qu’était l’amour ! Elle mit donc son trouble sur le compte d’une aura magique que possédaient les gens de hautes naissances. C’était à ses yeux moins dangereux que de s’imaginer sous le charme de qui que ce soit.

    Peut-être vous siérait-il que je vous fasse visiter les lieux ?

    N’empêche qu’il avait l’air gentil ce jeune homme dont on lui avait tant parlé. Ce prince dont son Senher lui avait fait tout une montagne. A la royale question, un sourire fut esquissé alors que dans l’esprit de la Fleur une petite voix checkait les recommandations d’usage. On touche pas ! On parle pas (mal) ! On ne contrarie pas ! Il lui sembla alors qu’un refus serait des plus mal venus à cet instant alors que les regards de l’assemblée – qu’elle prenait grand soin de ne pas croiser – commençaient a peser lourds sur sa personne.

    J’en serai honorée votre Altesse. Répondit elle presque timide.


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♥ Dessins by JD Luisa, extrait du ROSIFIAGE volume II. ♥ Le Mono-sourcil, je le vaut bien ! ♥
Franc

    « Viens jouer avec moi, lui proposa le petit prince. Je suis tellement triste...
    -Je ne puis pas jouer avec toi, dit le renard. Je ne suis pas apprivoisé... »

    Antoine de Saint-Exupéry.



    Elle acceptait ! Youhou !

    Il faut dire que bien que Prince, bien qu'entouré d'amour et d'attention par son tuteur et sa suite, ceux ci était loin de céder à tous ses caprices. Il ne lui était pas venu à l'idée que sa future compagne (de jeu, il va de soi) avait accepté son invitation plus par devoir que par plaisir. Il se sentait ragaillardi et, aussitôt, un franc sourire, sa spécialité, se dessina sur son visage.

    Toujours sous le coup d'une émotion singulière qu'il ne s'expliquait pas, mais qui lui donnait l'agréable impression de flotter sur un petit nuage, il avait du mal à détacher son regard de ses grands yeux émeraudes.

    Sentant, enfin, le poids des regards adultes sur leurs frêles épaules, il se dit qu'il était grand temps de s'éclipser avant que le double baron vienne y mettre son grain de sable ou pire sa mèche.


    Alors suivez-moi et dans l'heure ce magnifique château n'aura plus de secret pour vous, ou presque

    Il savait déjà où il allait l'emmener pour commencer. Il se retourna, laissant en plan les adultes et leurs airs guindés et s'engouffra dans le couloir, jetant un coup d'oeil dans son dos pour vérifier que la rousse chevelure était bien à sa suite.

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Salvaire_d_irissarri
Actarius a écrit:
Addissiatz ! Allons près de l'eau...

C'est un plaisir de revoir Randon se relever petit à petit, glissa-t-il. Je gage néanmoins que la sauvage Margeride n'est pas facile à apprivoiser. Mais les élevages s'y plaisent.
...
Si vous avez besoin de main d'oeuvre ou de matériaux, n'hésitez pas. Mes terres en regorgent et je vous ferai un bon prix.


Le jeune homme sourit, content de voir que le senher ne semblait point se formaliser outre mesure du dénuement de sa demeure. Il eût aimé, plan segur, deviser au sujet de l'art et des ces peintres italiens que tous célébraient depuis que les plus prestigieux princes d'Italie et même de l'église leur accordaient faveurs et soutien, mais soit, tout le monde n'a pas l'âme d'un esthète.
Ils allèrent donc près de la mare, charmante vision d'un lieu calme et serein, où aimaient à se reposer les deux jumeaux, serviteurs du double baron, Johana et Jordi, ainsi que, ma foi, nombre d'autres personnes car Salvaire était prêteur et généreux et bien peu enclin à empêcher quiconque de profiter d'un moment de plaisir lorsque la chose était possible.
Il inclina doucement la tête et sa mèche en ce mouvement ponctua le remerciement.

Plan segur que je n'hésiterai point, vicomte à profiter de votre offre généreuse. Mais, sans doute pas pour l'heure. Il me faut encore procéder à moult tâches essentielles pour l'habitation, de verda, mais .. hmmm..

Il ne savait comment le dire, qu'il manquait de ces écus si nécessaires et enchaina donc :

Brèfle ! Rien de si urgent, voyez bien ! Nous sommes bien installés par icitte et j'accueille bien volontiers qui veut y venir. Je laisse table ouverte aussi bien pour les paysans qui cultivent les terres autour que pour les mendois en visite.


Il rit :


Et ma foi, qui veut mettre la main à la pâte est tojorn le bienvenu, voyez bien ! Voyez bien aussi comme Son Excellence, votre protégée et Son Altesse, mon si cher cousin, s'entendent bien.... Charmant tableau, n'est-ce pas ?

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LJS a écrit: "si on a pris le temps de coder les révoltes et les bandits, c'est pour que les joueurs se révoltent et jouent les bandits."
Actarius
A la remarque du fils de feue Beatriz, le Mendois sourit et inclina légèrement la tête en guise de salutation et d'approbation. A cet instant-là, il n'avait pas encore rencontré le frère aîné et avait une vision à la fois tronquée par ses relations plutôt tendues avec leur Reine de mère et négative. Il s'était figuré des jeunes gens plein d'arrogance et de suffisance, capricieux sans doute aussi. Car en plus d'avoir eu un avis sans concession avec la Bourguignonne, le Phénix avait une forme de dent contre les héritiers.

Il n'y avait pas là de réelle jalousie, simplement une vision rustique. Recevoir des fiefs, des titres sans nul autre mérite que celui du sang, se voir toiser de haut par de la marmaille à peine pondue après avoir obtenu au prix de son sang et de sa sueur la reconnaissance avait quelque chose de dérangeant. Mais avec le temps, cette position tranchée s'était adoucie. Ceci expliquait sans aucun doute la bienveillance affichée par le colossal Vicomte à l'adresse de Sa jeune Altesse Royale.

Une bienveillance qui se retrouva dans les iris de Sienne qui se posèrent sur Ella qui avait adopté une excellente attitude. Une bienveillance qui s'estompa légèrement pour faire place à de la bonne humeur, lorsque, chemin faisant au côté de son voisin, la conversation suivait son cours.
Randon a toujours été agréable, je regrette que le fils de mon ami Phelipe n'en ait pas vraiment pris soin comme il l'aurait dû. Je n'ai jamais eu le plaisir de le rencontrer ici. Enfin... Je vous enverrai quelques gens après les moissons. Ils vous seront sans doute utiles...

Sur ces mots, il s'installa sur un des sièges mis à disposition. Son regard se balada. Charmant tableau oui. Ella est jeune encore, mais elle a soif d'apprendre et j'ai bon espoir qu'elle devienne une jeune fille tout à fait honorable. Il s'interrompit alors soudainement. Auriez-vous quelque chose à boire je vous prie ? Puisque l'instant était à la détente et au prélassement, l'Euphor avait bien l'envie de déguster quelques bons produits du terroir.

Vous pardonnerez ma curiosité, mais je me suis toujours demandé comment ces fiefs avaient pu vous revenir. J'en arrive parfois à me perdre dans l'arbre généalogique de ma famille, c'est dire si je suis néophyte en la matière, plaisanta-t-il. La question avait été plutôt directe, mais prononcée d'un ton amical. Oui, le Vicomte voulait en apprendre plus sur son voisin.
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Boulga
Boulga avait accueilli l'arrivée de la jeune Altesse avec plaisir. Finalement, ce séjour chez les moines l'avait rendu moins timide, et plus assuré dans sa manière de parler.
Elle ne put s'empêcher de sourire lorsque les deux enfants firent connaissance. Après tout, c'était bien vrai que Franc Volpone n'avait pas de compagnon de jeu de son âge, et que cela devait lui manquer. Son frère non plus d'ailleurs, mais celui-ci s'était jeté à corps et coeur perdus dans le rôle de futur chef de la maison Castelmaure-Frayner, et ça l'occupait à plein temps.

Voilà donc que le jeune prince proposa un tour du castel à Ella, histoire d'échapper aux grandes personnes. Boulga n'oubliait pas cependant que la protégée de l'Euphor s'était montrée très intéressée par la pêche à la grenouille.
Aussi, lorsque le Vicomte demanda de quoi boire, le prétexte fut-il tout trouvé pour courir après les deux enfants.

Citation:
Auriez-vous quelque chose à boire je vous prie ?


Je m'occupe de cela, messeigneurs

C'était en outre un parfait moyen de s'éclipser et de laisser les deux senhers entre hommes, sans présence inopportune.
Elle s'inclina et en regagnant de son pas rapide le castel, rattrapa Franc Volpone, qu'elle arrêta brièvement pour lui souffler un petit secret :


Altesse, grand merci pour votre compliment de tantôt.

Mais elle ne s'attarda pas sur le sujet et poursuivit :

Quand vous aurez fini la visite, n'oubliez pas de revenir avec les grands et d'initier dona Ella à la pêche à la grenouille : elle attend ce moment depuis quelques jours

Quelques minutes plus tard, elle disposait hypocras rosé, petits pâtés et croquants aux amandes sur une table de fortune et tendait le doux breuvage ensoleillé au Vescoms et au Baron.
Le service achevé, elle repartirait vaquer à ses occupations, à moins qu'on ait à nouveau besoin d'elle icelieu.

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Astruc
Sans savoir ce qui se tramait sur les terres du double baron bel et blond, un trèèèèèèèèèèèèèèèèès loooooooooong cortège faisait route vers le château. A la tête de ce convoi, un homme à cheval. Cet homme, d'une trentaine d'années en apparence, faisait de réguliers allers-retours entre le début du convoi et son terme. C'est qu'il avait une mission à mener à bien et qu'il ne tolèrerait pas qu'elle se déroule mal cette mission. Il s'assura que la pochette de cuir tannée se trouvait toujours contre sa chaine, sous son pourpoint aux couleurs de sa maîtresse. Il portait à la ceinture une belle dague de chasse. La poussière soulevée par le convoi aviserait les guetteurs, s'il y en avait, de leur arrivée.

Quelques heures plus tard, le cortège arrivait à proximité du château. L'intendant donna quelques ordres avant de se diriger, plus rapidement que le convoi, vers les silhouettes qu'il apercevait. Ainsi il pourrait se faire annoncer. Avec un peu de chance, il annoncerait au double baron la raison de sa venue au moment où cette raison franchirait les derniers mètres la séparant de la demeure. Un sourire orna le visage buriné et tanné par le soleil de cet homme de confiance. Il eut une pensée pour son fils œuvrant auprès de son oncle sur d'autres terres confiées à sa maîtresse.

Les silhouettes se rapprochaient... Quelle ne fut pas sa surprise quand il s’aperçut qu'il s'agissait de...
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