Heloise_marie
Arbois, quelques jours après la sortie du monastère.
Lèvres peintes, joues poudrées. La jeune blonde est vêtue dune robe vert foncé, robe magnifiquement brodée de véritables perles et légère comme de la soie. Affairée à son bureau, elle répond, écrit, dessine, sarrête parfois pour se lever et faire quelques pas dans son petit salon. Recouvert de tapisseries, dans des tons ocre et jaunes, pastels et délicieusement doux, apaisant son moral et ses esprits troublés, la Comtesse vit, pense, réfléchit. Aujourdhui est une journée calme. Le temps ne suit pas son humeur, une pluie ne cesse de tomber depuis le matin, rendant un peu morose la vie à Arbois, mais elle est sereine, elle est paisible. Sa retraite lui a fait beaucoup de bien.
Alors que, postée devant les carreaux de sa fenêtre, observant une petite éclaircie qui chasse les gouttes tombantes et fait rayonner quelques couleurs du soleil sur le sol et les arbres, un cavalier arrive au galop, passant les grilles et sarrêtant dans la cour. Son cur rate un battement. Elle reconnait le cavalier. Sa respiration augmente dintensité et le sourire vient pointer et étirer ses joues. Rayon de soleil annonçant les bonnes nouvelles. Il ne la pas oublié. Il laime toujours. Il pense à elle. Il lui demande de venir, encore et encore. Car cest tout ce quelle attend. Quil lattende, quil lappelle, quil réclame sa présence autant quelle en a besoin. Mais elle, trop fière, trop orgueilleuse, préfère attendre quil le fasse plutôt que se jeter dans la gueule du loup, comme elle aimait appeler Epinal.
Tentant de garder un minimum de retenue, elle laisse le cavalier donner son cheval aux domestiques, refuser de se changer, de se nourrir, de sabreuver car le message à la Comtesse prime sur toutes ses tâches. La jeune fille tape du pied. Simpatiente. Triture nerveusement les jupons de sa robe en guettant les bruits des pas du cavalier. Quand enfin ils arrivent, elle nen peut plus et savance en quelques pas vers la porte. Il a à peine le temps dentrer quelle fond déjà sûr lui, tel un rapace sur sa proie et lui arrache le papier des mains.
Courrier du seigneur de
Merci, restaurez-vous, reposez-vous, attendez ma réponse, au revoir.
Il sort, comme il est entré. Penaud, mais habitué aux réactions excessives de la comtesse. Impatience, envie, amour, joie, délice, tout une mitraillade de sentiments qui se bousculent dans son corps et envahissent son cur. Le sceau se brise entre ses doigts fins et blancs. Héloise déplie le courrier tout en retournant en quelques pas vers son bureau. Une main posée sur la chaise, lautre tenant le courrier, elle pâlit. Ses yeux bondissent, rebondissent sur les mots. Son cur sarrête et se fond, comme du métal, anéantissant douceur et plénitude, coulant dans son corps comme un serpent venimeux. Tremblante, la jeune Sparte relit une fois le courrier. Une autre fois. Panique en sentant son estomac remuer avec abondance.
Non Elisabeth Non
Sa vassale. Son amie. Sa confidente. Sa sois disant experte de lespionnage. Elle qui avait juré de tout savoir, tout apprendre, il nen saurait jamais rien. Elle avait failli à sa tâche. Elle avait failli, et Ersinn labandonnait, refusant toute explication, refusant même presque une réponse. Il part, sans elle, la laissant à larrière du troupeau. Comme lanimal blessé et inutile. Son cur battait à tout rompre dans ses oreilles, noyant les bruits qui parvenaient de lextérieur. Des voix. SA VOIX. En deux pas précipités elle vient à la fenêtre, avisant larrivée dElisabeth avec une fureur cruelle dans les yeux.
ARCHIMEDE !
...
...
ARCHIMEEEEEEEEEEDE !
Claquement de la porte et le valet arrive essoufflé. La Comtesse ne lui accorde aucun regard.
Fais monter Elisabeth ici. Et tant pis si cette sotte na pas le temps de se changer de sa route.
Bien, votre grandeur.
Dis-lui quelle se dépêche, ou je jure de faire écarteler cette gourdasse !
bien votre grandeur.
QUE FAIS-TU ENCORE LA ?
La folie, ou la fureur, ou un mélange des deux, se lisait désormais dans ses yeux. Ses traits étaient crispés. Jamais elle ne saurait expliquer à Ersinn le parce que de son pourquoi. Elle avait envoyé Elisabeth, oui. Pour tout savoir. Depuis cette histoire dElina, elle nen pouvait plus dêtre dans lignorance. Un manque de confiance évident, certes, mais un tel réconfort pour elle. Savoir où il allait, ce quil faisait, avec qui, pourquoi, comment Qu'importaient les conséquences, puisqu'il ne devait jamais, rien savoir.
« Donner une telle mission à une sotte comme elle, je te lavais dit ».
« Elle nous le payera ! »
Mais avant, les explications, et le compte rendu. Elle était tout de même curieuse de savoir ce quavait à lui annoncer Elisabeth. Lorsque la Dame de Mesnay entra dans le salon, la Comtesse était assise derrière son bureau, lugubre. Sans un mot, la fixant dun il mauvais, elle lui désigne le courrier dErsinn pour que la blonde le lise.
Lèvres peintes, joues poudrées. La jeune blonde est vêtue dune robe vert foncé, robe magnifiquement brodée de véritables perles et légère comme de la soie. Affairée à son bureau, elle répond, écrit, dessine, sarrête parfois pour se lever et faire quelques pas dans son petit salon. Recouvert de tapisseries, dans des tons ocre et jaunes, pastels et délicieusement doux, apaisant son moral et ses esprits troublés, la Comtesse vit, pense, réfléchit. Aujourdhui est une journée calme. Le temps ne suit pas son humeur, une pluie ne cesse de tomber depuis le matin, rendant un peu morose la vie à Arbois, mais elle est sereine, elle est paisible. Sa retraite lui a fait beaucoup de bien.
Alors que, postée devant les carreaux de sa fenêtre, observant une petite éclaircie qui chasse les gouttes tombantes et fait rayonner quelques couleurs du soleil sur le sol et les arbres, un cavalier arrive au galop, passant les grilles et sarrêtant dans la cour. Son cur rate un battement. Elle reconnait le cavalier. Sa respiration augmente dintensité et le sourire vient pointer et étirer ses joues. Rayon de soleil annonçant les bonnes nouvelles. Il ne la pas oublié. Il laime toujours. Il pense à elle. Il lui demande de venir, encore et encore. Car cest tout ce quelle attend. Quil lattende, quil lappelle, quil réclame sa présence autant quelle en a besoin. Mais elle, trop fière, trop orgueilleuse, préfère attendre quil le fasse plutôt que se jeter dans la gueule du loup, comme elle aimait appeler Epinal.
Tentant de garder un minimum de retenue, elle laisse le cavalier donner son cheval aux domestiques, refuser de se changer, de se nourrir, de sabreuver car le message à la Comtesse prime sur toutes ses tâches. La jeune fille tape du pied. Simpatiente. Triture nerveusement les jupons de sa robe en guettant les bruits des pas du cavalier. Quand enfin ils arrivent, elle nen peut plus et savance en quelques pas vers la porte. Il a à peine le temps dentrer quelle fond déjà sûr lui, tel un rapace sur sa proie et lui arrache le papier des mains.
Courrier du seigneur de
Merci, restaurez-vous, reposez-vous, attendez ma réponse, au revoir.
Il sort, comme il est entré. Penaud, mais habitué aux réactions excessives de la comtesse. Impatience, envie, amour, joie, délice, tout une mitraillade de sentiments qui se bousculent dans son corps et envahissent son cur. Le sceau se brise entre ses doigts fins et blancs. Héloise déplie le courrier tout en retournant en quelques pas vers son bureau. Une main posée sur la chaise, lautre tenant le courrier, elle pâlit. Ses yeux bondissent, rebondissent sur les mots. Son cur sarrête et se fond, comme du métal, anéantissant douceur et plénitude, coulant dans son corps comme un serpent venimeux. Tremblante, la jeune Sparte relit une fois le courrier. Une autre fois. Panique en sentant son estomac remuer avec abondance.
Non Elisabeth Non
Sa vassale. Son amie. Sa confidente. Sa sois disant experte de lespionnage. Elle qui avait juré de tout savoir, tout apprendre, il nen saurait jamais rien. Elle avait failli à sa tâche. Elle avait failli, et Ersinn labandonnait, refusant toute explication, refusant même presque une réponse. Il part, sans elle, la laissant à larrière du troupeau. Comme lanimal blessé et inutile. Son cur battait à tout rompre dans ses oreilles, noyant les bruits qui parvenaient de lextérieur. Des voix. SA VOIX. En deux pas précipités elle vient à la fenêtre, avisant larrivée dElisabeth avec une fureur cruelle dans les yeux.
ARCHIMEDE !
...
...
ARCHIMEEEEEEEEEEDE !
Claquement de la porte et le valet arrive essoufflé. La Comtesse ne lui accorde aucun regard.
Fais monter Elisabeth ici. Et tant pis si cette sotte na pas le temps de se changer de sa route.
Bien, votre grandeur.
Dis-lui quelle se dépêche, ou je jure de faire écarteler cette gourdasse !
bien votre grandeur.
QUE FAIS-TU ENCORE LA ?
La folie, ou la fureur, ou un mélange des deux, se lisait désormais dans ses yeux. Ses traits étaient crispés. Jamais elle ne saurait expliquer à Ersinn le parce que de son pourquoi. Elle avait envoyé Elisabeth, oui. Pour tout savoir. Depuis cette histoire dElina, elle nen pouvait plus dêtre dans lignorance. Un manque de confiance évident, certes, mais un tel réconfort pour elle. Savoir où il allait, ce quil faisait, avec qui, pourquoi, comment Qu'importaient les conséquences, puisqu'il ne devait jamais, rien savoir.
« Donner une telle mission à une sotte comme elle, je te lavais dit ».
« Elle nous le payera ! »
Mais avant, les explications, et le compte rendu. Elle était tout de même curieuse de savoir ce quavait à lui annoncer Elisabeth. Lorsque la Dame de Mesnay entra dans le salon, la Comtesse était assise derrière son bureau, lugubre. Sans un mot, la fixant dun il mauvais, elle lui désigne le courrier dErsinn pour que la blonde le lise.
Citation:
A Héloise-Marie de Sparte,
Mon étoile, mon amour.
Vous me manquez, et j'avais décidé accepter de ne pas être votre première priorité, en apprenant la souffrance d'un de vos amis. Mais au vue des derniers évènements, il semblerait que le vent ai tourné. Ma souffrance, de ne plus vous voir, devient aussi grande que celle d'une âme s'approchant de la mort. L'idée malheureuse que vous ne trouviez plus plaisir à demeurer à mes cotés a désormais effleurer mon esprit, depuis que j'ai découvert que vous avez envoyé Élisabeth pour m'épier en douce.
Comment comprendre cet espionnage ? Où est parti toute la confiance que vous m'aviez promise ? Se serait-elle envolée par une des fenêtre de ce monastère, où vous avez mis les pieds ? Ou n'était-ce qu'un voile, que vous avez subitement balayé avec votre main ? Ou peut-être que vous aviez envie de savoir si j'étais encore bien portant en votre absence ? Oh, mes lettres ne vous suffisent donc pas ! Mes demandes, pour que vous ralliez Epinal, ne vous suffisent pas !
Nous avions prévu un voyage, Héloise, en Allemagne, à la mi-Aout. Vous m'avez même demandé si ce voyage était encore d'actualité. Vous m'avez même fait part d'éventuel projet que vous aviez déjà envisagé, au cas où.
Alors je prend la décision d'y aller seul - puisque ce voyage est bel et bien maintenu. -, et vous pourrez vous amusez à vos occupations politique, puisque cela vous semble plus intéressant qu'un voyage à mes cotés.
Et là au moins, aucun risque pour que quelqu'un vienne violer ma solitude.
En bref, j'exige de votre part de ne pas me suivre dans ce voyage, cela me permettra de souffler un peu cette déception que vous m'infliger, ces derniers temps.
Portez-vous bien, néanmoins.
E.
A Héloise-Marie de Sparte,
Mon étoile, mon amour.
Vous me manquez, et j'avais décidé accepter de ne pas être votre première priorité, en apprenant la souffrance d'un de vos amis. Mais au vue des derniers évènements, il semblerait que le vent ai tourné. Ma souffrance, de ne plus vous voir, devient aussi grande que celle d'une âme s'approchant de la mort. L'idée malheureuse que vous ne trouviez plus plaisir à demeurer à mes cotés a désormais effleurer mon esprit, depuis que j'ai découvert que vous avez envoyé Élisabeth pour m'épier en douce.
Comment comprendre cet espionnage ? Où est parti toute la confiance que vous m'aviez promise ? Se serait-elle envolée par une des fenêtre de ce monastère, où vous avez mis les pieds ? Ou n'était-ce qu'un voile, que vous avez subitement balayé avec votre main ? Ou peut-être que vous aviez envie de savoir si j'étais encore bien portant en votre absence ? Oh, mes lettres ne vous suffisent donc pas ! Mes demandes, pour que vous ralliez Epinal, ne vous suffisent pas !
Nous avions prévu un voyage, Héloise, en Allemagne, à la mi-Aout. Vous m'avez même demandé si ce voyage était encore d'actualité. Vous m'avez même fait part d'éventuel projet que vous aviez déjà envisagé, au cas où.
Alors je prend la décision d'y aller seul - puisque ce voyage est bel et bien maintenu. -, et vous pourrez vous amusez à vos occupations politique, puisque cela vous semble plus intéressant qu'un voyage à mes cotés.
Et là au moins, aucun risque pour que quelqu'un vienne violer ma solitude.
En bref, j'exige de votre part de ne pas me suivre dans ce voyage, cela me permettra de souffler un peu cette déception que vous m'infliger, ces derniers temps.
Portez-vous bien, néanmoins.
E.
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