Gwennaelle
Le soleil se fondait dans l'horizon et bientôt, l'obscurité s'emparerait de la ville. Les ombres se lèveraient peu à peu, longeant les murs des maisonnées et des commerces fermés. Il était l'heure des négociations les plus mystérieuses, des échanges les plus secrets, des complots les plus machiavéliques. Il était lheure où les âmes effarouchées se terraient en silence, bien à labri sous leurs draps. Les tavernes semplissaient dhommes venus dépenser le maigre argent de leurs récoltes en bières et alcools divers. En passant devant ces lieux de beuveries, le nez de la jeune domestique se retroussa. On était loin des douces et agréables senteurs des parfums qu'elle était venue acquérir pour sa jeune maîtresse. Ce soir-là, il faudrait se contenter de humer les effluves d'alcool et les haleines fétides.
Un soupire s'échappa des lèvres fines.
Bien à l'abri dans une besace, les parfums attendaient d'être remis à la Maîtresse par la jeune domestique, mais ce ne serait que le lendemain. Alors Gwennaelle avait la garde des précieuses fioles. Elle profitait de se moment de liberté pour flâner dans les rues principales, évitant soigneusement les ruelles les plus sombres où elle ne donnait pas cher de sa peau. Elle s'imprégnait de l'atmosphère étrange d'une soirée d'été, qu'elle avait pour habitude de passer assise sur sa paillasse, prête à s'endormir.
Petit papillon qu'elle était, elle flânait au milieu des autres passants qui avançaient pour la plupart d'un pas assuré, se méfiant de tous les autres badauds. Mais la domestique ne prenait pas tant de précautions, persuadée de n'encourir aucun danger en restant dans les rues bien éclairées. Seulement, les flambeaux n'illuminaient pas suffisamment les pavés irréguliers, et il était donc aisé de choir sur le sol.
Le drame.
Les fioles s'entrechoquèrent dans la besace avant de cogner la dureté des pavés. Une se brisa. Le contenu se répandit d'abord le long du tissu, puis sur le sol, emplissant l'air d'un étrange parfum sucré. La jeune domestique se frottait l'arrière de la tête qui avait violemment rencontré les pavés. Et lorsque Gwennaelle retira sa main pour la regarder de plus près, elle put observer avec effroi une substance rougeâtre poisseuse.
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Un soupire s'échappa des lèvres fines.
Bien à l'abri dans une besace, les parfums attendaient d'être remis à la Maîtresse par la jeune domestique, mais ce ne serait que le lendemain. Alors Gwennaelle avait la garde des précieuses fioles. Elle profitait de se moment de liberté pour flâner dans les rues principales, évitant soigneusement les ruelles les plus sombres où elle ne donnait pas cher de sa peau. Elle s'imprégnait de l'atmosphère étrange d'une soirée d'été, qu'elle avait pour habitude de passer assise sur sa paillasse, prête à s'endormir.
Petit papillon qu'elle était, elle flânait au milieu des autres passants qui avançaient pour la plupart d'un pas assuré, se méfiant de tous les autres badauds. Mais la domestique ne prenait pas tant de précautions, persuadée de n'encourir aucun danger en restant dans les rues bien éclairées. Seulement, les flambeaux n'illuminaient pas suffisamment les pavés irréguliers, et il était donc aisé de choir sur le sol.
Le drame.
Les fioles s'entrechoquèrent dans la besace avant de cogner la dureté des pavés. Une se brisa. Le contenu se répandit d'abord le long du tissu, puis sur le sol, emplissant l'air d'un étrange parfum sucré. La jeune domestique se frottait l'arrière de la tête qui avait violemment rencontré les pavés. Et lorsque Gwennaelle retira sa main pour la regarder de plus près, elle put observer avec effroi une substance rougeâtre poisseuse.
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