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[RP] On oubliera pas le guide en partant.

Lacoquelicot
    HRP : Ceci est une aparté du [RP] Destination? Chez le double baron.


    Bon, ou en étions-nous ?

    Dites, Votre Altesse, y a des cachots dans ce castel ?

    Ah oui, les cachots… Après tout il fallait bien commencer par quelques choses dans cette visite inopinée, et débuter par les souterrains pour finir par le grenier était d’une logique certaine, avouons-le. La rouge n’y connaissait strictement rien en château de hautes gens, hormis ce que les racontars populaires lui avaient soufflé durant les longues nuits d’hiver, s’imaginait que dans toute bâtisse ou résidait un couronné se trouvait au minimum un donjon, des cachots, un souterrain secret, une salle au trésor, une salle de bal, un magnifique salon orné de dorure et bien évidemment une salle du trône. La Fleur qui avait grandi dans une modeste fermette, ne faisait guère dans la nuance. C’est donc bien naïvement qu’elle venait de poser la question à son altesse, avant d’ajouter timidement.

    N’avancez pas trop vite s’il vous plait… Votre Altesse.

    Doucement, le pied blessé quelques jours plutôt fut avancé de dessous la longue houppelande pourpre de la demoiselle. Un bandage blanc attaché par un nœud sur le dessus, entourait le peton malmené.

    J’ai quelques difficultés à marcher…

    Alors qu’elle disait cela, le velours de ses jours se teinta de carmin,
    elle espérait ne pas l’avoir vexée en l’interpellant ainsi.

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Franc
    « … C’est tellement mystérieux, le pays des larmes.... »
    Antoine de Saint-Exupéry.


    Visiter les cachots ? Ma foi voilà une bien drôle d’idée ! Ce n’est pas tout à fait ce que j’avais en tête.
    D’autant plus que s’il y en a eu, par le passé, ils ne sont plus du tout utilisés à ce dessein aujourd’hui. Et je crains qu’ils ne servent plus que comme lieu de stockage de moultes vieilleries dont oncque ne sait si elles pourront resservir un jour…
    Je pensais plutôt vous emmener sur le chemin de ronde. Vous verrez la vue, y est incroyable !


    Alors que Franc partait en courant dans les dédales de salles et de couloirs qu’il avait appris à connaître sur le bout des pieds, il s’aperçut que la rouquine était à la peine avec sa patte folle. Vexé de n’avoir point noté sa blessure, il s’en voulait quelque peu de ce manque d’empathie.
    Aussitôt, il s’arrêta, fit demi-tour et se mit en devoir de la rejoindre promptement.

    Troublé par le regard émeraude qu’elle posa sur lui, il ne prit garde au vil chandelier, qui ne manqua pas l’occasion d’un savoureux croc-en-jambe.
    La pauvre altesse s’étala de tout son long, accrochant bien malgré lui le pied déjà meurtrie de l’impétueuse damoiselle et lui arrachant un cri !


    Oh ! euh… Je vous prie d’accepter mes excuses… , fut tout ce qu’il trouva à dire.

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Lacoquelicot


    Un cri. Un beuglement. Un hurlement. Une vocifération… Appelez ça comme vous voulez. Quoi qu’il en soit la jeune fille qui avait pourtant réussit à se tenir correctement jusqu’ici ne put réprimer un fort témoignage sonore lorsqu’une douleur vive s’empara de son pied pour remonter jusqu’à sa cheville. Ou bien était ce la surprise? Le petit prince venait de choir malencontreusement et n’avait trouvé pour adoucir sa chute que son délicat peton. L’effet ne s’était pas fait attendre, et Ella s’était retrouvée au sol aux côtés du royal damoiseau qui se confondait en excuse.

    C’est moi ! C’est moi… Je suis désolée d’avoir crié. Le dites pas à mon Senher, s’il vous plait.

    Le regard planté dans les royales prunelles, la rousse avait vite oublié l’infâme géhenne au profit d’une réelle crainte. On ne devait pas crier devant une altesse, l’Ella le savait parfaitement. Ce n’était pas se tenir correctement. Et si un adulte l’avait malencontreusement entendu et le rapportait à son Seigneur, la Fleur pouvait dire adieux à l’aile protectrice du Phénix. Ou pire si on les surprenait tous deux, le cul à terre dans un couloir. Que dirait-on d’eux ? La Rousse bien qu’en éternelle pamoison devant son protecteur, continuait malgré tout de craindre son courroux. Et décidément rien n’allait. Elle qui s’était déjà vautrée lamentablement devant la froide Montjoy, venait de réitérer son exploit avec le Petit Prince. A croire que les altesses royales ce n’était pas son fort. La faute aussi, à ce foutu candélabre qui par sa simple présence avait de nouveau foutu la môme dans une situation protocolaire des plus périlleuse. En plus il n’était même pas beau ce maudit bougeoir géant! Grr ! Maudissant d’un regard, le vil bibelot, la Coquelicot se releva du mieux qu’elle put, pestant mentalement contre tout ceci qui n’était que ça faute.

    Vous ne vous êtes pas fait mal, votre altesse ? Vous êtes blessé ? Vous…

    Sans doute que la seule chose qui aurait pu souffrir dans une chute si lamentable, c’est un égo disproportionné - ce dont Franc Claude ne semblait pas doté – et potentiellement un doigt de pied que la pied du chandelier n’aura pas manqué d’écrabouillé avec virulence. Mais bon… Lui, il avait des bottes ! Relevez-vous, je vous en prie. Murmura-t-elle d’une voix timide au grand damne de la narratrice qui trouve ça quand même super classe d’avoir un prince au pied de son personnage, mais passons. Malgré sa réserve, et les instructions pourtant clair de l’Euphor, la rousse tendit son bras à son comparse pour l’aider à se relever rapidement.

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Franc

    « Il avait pris au sérieux des mots sans importance, et était devenu très malheureux »
    Antoine de Saint-Exupéry.



    Mal ? Moi, jamais…, dit-il dans une vaine tentative de sauver le peu de dignité que lui laissait la situation.

    Alors que la rousse se confondait en excuses, le petit prince se fit la réflexion que c’était quand même bien pratique d’être lui. Il pouvait faire les pires maladresses, il y avait toujours quelqu’un pour s’accuser à votre place ! Fort de cet indéniable sentiment de liberté, le prince maladroit tendit son bras vers la main secourable qui s’offrait à lui.

    Même si la suite n’avait duré que quelques instants, cela lui sembla durer des lustres :
    Chaleur du premier contact.
    Redressement (pour ne pas dire "érection") du petit prince.
    Echange de regards.
    Sourires partagés.
    Un coup d’œil sur leurs mains toujours enlacées.
    Nouvel échange de regards.
    Haussement de sourcils.
    Haussement d’épaules.

    Franc, sans surtout lâcher sa prise, se relance dans la direction du toit, prenant bien garde à ne pas aller trop vite cette fois.


    Mais dites moi, comment vous êtes vous blessées, donà Ella ?

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Lacoquelicot


    Comme pour le jeune Prince, la rousse avait vécue cet instant au ralenti, faisant de ce petit rien, cette main dans la sienne, de cette première fois, tout un poème. Lentement, la demoiselle avait regardé la royale mimine se glisser dans la sienne tout doucement et apprécier cette chaleur nouvelle contre sa paume. Les mains de garçons ce n’étaient pas comme les mains de fille. Non. Ça avait des doigts moins fins. Cinq. Ça n’avait pas la peau si douce et ça n’était pas aussi fragile, non plus. Bref, ce n’était pas pareil les mains de garçons, mais c’était pas mal quand même. Surtout nicher ainsi contre sa paume. Ella se surpris à aimer ce contact entre eux. Puis le poids de l’altesse avait doucement pesé sur son bras le temps qu’il se relève jusqu’à ce qu’ils se retrouvent face à face, les yeux dans les yeux. C’est à cet instant que l’Ella put contempler réellement le visage du Petit Prince et ses yeux mi vert-mi bleu. Sourire naïf alors que sans la lâcher, il l’entraine de nouveau vers les cimes de l’édifice.

    Mais dites-moi, comment vous êtes-vous blessées, donà Ella ?

    Ella tout court, s’il vous plait. Pitié...

    Franc Claude était la seule personne de son âge à Mendes, et tout Altesse qu’il était,
    la rousse n’avait pas envie qu’il la traitre comme ce qu’elle n’était pas. Une grande dame.


    Je me suis blessée en marchant sur un chemin du Tournel,
    Un caillou m’a tranché la plante du pied. Mais ce n’est rien.
    Tant que tu me tiens la main.

    Et puis bientôt j’aurai des bottes !


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Franc
    « Quand le mystère est trop impressionnant, on n’ose pas désobéir. »
    Antoine de Saint-Exupéry.


    Tout en l'écoutant sans vraiment l'entendre, troublé qu'il était par la délicieuse présence de sa délicieuse rouquine, Franc l'entrainait dans une suite de couloir et d'escalier. Bien qu'en cours de restauration, l'ensemble de la demeure était plutôt impressionnante. Entre moulures et fissures, peinture décolorée ou mobilier vieillissant, le faste d'antan se faisait ressentir à chaque enjambée.
    Il connaissait le chemin, par coeur et aurait pu le faire les yeux fermés. Mais ce n'était pas son idée sur l'heure. Il n'avait d'yeux que pour la douce Ella.

    Leur mains...
    leur mains serrés l'une contre l'autre
    des petites mains d'enfants
    de petits enfants qui aspirent à devenir grand
    un monde de grands encore bien mystérieux
    une mystérieuse et douce chaleur
    la chaleur de deux petites mains
    leurs mains...

    L'endroit où il l'emmenait était celui qui lui était le plus cher de tout le château. Un refuge, un asile qui l'abritait dès que le besoin de s'éloigner un peu se faisait sentir. Et, bien qu'il ne l'ai jamais montré à personne, y transporter Ella, lui avait paru comme une évidence.
    Ils débouchèrent dans un grenier sombre et poussiéreux où le grincement de la porte encrassée laissait présager un délaissement dans les règles de l'art. Pourtant, dans la crasse qui maculait le plancher grinçant, quelques traces de pas se dessinaient.
    Elles semblaient se diriger vers une porte en bois, porte qui ressemblait plus à un volet.


    Tu me fais confiance ?, lui demanda-il, sans même s'apercevoir que pour la première fois depuis longtemps il tutoyait quelqu'un,
    alors à toi l'honneur..., lui dit-il en désignant le pan de bois.

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Lacoquelicot


    Entremêlant fermement ses doigts aux siens, la jeune fille s’était arrimée solidement à son Prince; aussi fort qu’un bateau au port une nuit de tempête. Ella trottinait doucement aux côté de Franc Claude ne pouvant s’empêcher quelques «Oh !» impressionnée lorsqu’elle découvrait une nouvelle pièce. Le Castel de Random, bien que vieillissant et un brin délabré, était tout de même fort impressionnant pour la Coquelicot. Pas autant que Tournel, auquel l’aura du Phenix conférait une supériorité non négligeable dans le cœur de la Fleur, mais tout de même bien plus classieux que la ferme ou elle avait toujours vécu jusqu’à il y a un mois. La rousse était surtout impressionnée par le nombre de pièces et la taille de celle-ci. Ici tout le monde devait avoir sa propre chambre. Même les gens de la mesnie peut-être ?! Posséder une pièce rien qu’a sois était une chose encore inconcevable pour la môme il y a peu. Elle hésita à demander à son Altesse ou il dormait. Ça devait être beau une chambre de Prince. Ça devait être rempli de jouet et de meuble à sa taille. Quelle chance… Mais la protégée de l’Euphor préféra s’abstenir, Déa lui ayant dit de ne jamais se retrouver seule dans une chambre avec un garçon. Avant d’ajouter de se méfier des chambres rouges, mais ça la môme n’avait pas bien compris en quoi la couleur des rideaux rendait l’endroit plus dangereux pour elle.

    Le temps de réfléchir à toute cette histoire de chambre et de garçon, que les deux enfants toujours solidement liés par leurs cinq doigts se retrouvèrent dans l’obscurité poussiéreuse d’un grenier.


    Tu me fais confiance ?

    Tu ? Tu ! Tu… Il n’en aurait pas fallu beaucoup plus pour que la Coquelicot en perde de nouveau l’équilibre. Une altesse royale venait de la tutoyer, et la gamine n’avait pu planquer sa surprise et un peu de cette joie qui semblait lui chatouiller le ventre. Il l’avait tutoyé.

    Je… euh !... Ui.

    Ou diable sont donc passé tes mots, pauvre sotte ! Elle ne s’avait guère et le royal doigt lui désignant un volet en bois coupa court à toute tentative de réponse plus élaborée. Lâchant à regret la main du jeune homme, Ella s’approcha timidement du volet et l’écarta, le cœur impatient de découvrir ce qui se cachait derrière. A peine eut-elle dégagé le passage qu’un courant d’air lui balaya le visage et s’engouffra dans sa flamboyante chevelure, et le pourpre de sa houppelande. Passé la surprise, ce qu’Ella découvrit lui coupa le souffle. Le petit passage débouchait sur la toiture du castel d’où l’on pouvait voir la campagne environnante inondé du soleil de juillet.

    Tourna la tête vers Franc Claude, la demoiselle compris qu’elle pouvait s’y risquer et enjamba l’espèce de fenêtre, pour aller s’installer sur la toiture la plus haut perché de tout Random. Ce n’est qu’à ce moment-là, que le vide environnant lui sauta aux yeux. Tout en bas, de la taille d’une fourmi, Ella pouvait apercevoir son protecteur. Sa tête se mit à tourner étrangement d’un coup...


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Franc
    « Ce qui embellit le désert c'est qu'il cache un puits quelque part...»
    Antoine de Saint-Exupéry.


    Un courant d’air rafraichissant envahit la pièce sombre, faisant virevolter un petit nuage de poussière autour des deux enfants. Le soleil qui brillait à son zénith l’éblouit, provoquant cette petite sensation de vertige familière, intimement associée à ce lieu.

    Habitué, Franc se glissa sur le toit à la suite de l’impétueuse rouquine. Il savait qu’il ne devait pas regarder en bas, en tout cas pas pendant qu’il se déplaçait. Il avait déjà essayé et le souvenir du vide qui l’avait attiré en cet instant, lui avait coupé toute envie de recommencer. Ainsi, il avait une bonne excuse, comme s’il en avait encore besoin, pour dévorer des yeux les cheveux volants aux vents d’Ella.

    Il s’approcha rapidement d’elle, et d’un geste assuré l’invita à s’assoir à ses côtés sur le faîte du toit.

    Il resta un instant silencieux.

    Plissant les yeux, et se remémorant ses enseignement de géographie locale, il commença à lui décrire l’ensemble des bois et forêt, des monts et collines, des hameaux et villages qui étaient maintenant à leur portée.
    Bon force est de constater qu’il n’avait que partiellement retenu tout ce que le pauvre percepteur avait tenté de lui inculquer. Aussi, inventait-il parfois, voire souvent, pour ne pas dire tout le temps, laissant libre cours à son imagination.


    Et là-bas, c’est le bois Sensoiffe. Juste derrière il y a le hameau Niaque. Et puis là, sur la gauche, c’est la forêt Vaixdammour…

    Et ainsi, s’égrainaient des noms à la consonance toute plus farfelue les uns que les autres.

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Lacoquelicot


    Le vide semblait l’appeler, lui tendre les bras… Et la gamine se laissait charmer bien malgré elle. Son cœur battait la chamade et ses jambes se faisaient plus cotonneuses à mesure que le néant la quémandait en son sein. Etrange sensation qu’est le vertige. Aussi semblable à l’amour qu’a la peur. Mais alors que les émeraudes fixaient dangereusement le sol en contre bas, la présence du Petit prince à ses côtés fit revenir à la réalité la jeune rousse que le vertige troublait. S’éloignant du rebord, la demoiselle pris place timidement sur la cime du toit, tout à côté de l’altesse qui ne semblait en aucun cas troublé par leur nouvel environnement. Ne ressentait il pas le vent fouetter son visage ? Son corps qui vacille ? Son cœur qui tambourine dans sa poitrine ? Son estomac qui se retourne au moindre mouvement ? Etait-ce un truc de fille, le vertige ?

    Alors qu’il lui racontait – de manière pourtant fort intéressantes – le paysage alentour, la protégée de l’Euphor perdit l’éclat de son teint au profit d’une nuance plus verdâtre qui lui allait beaucoup moins bien. Doucement, sans interrompre l’altesse, la jeune fille étendit ses jambes jusqu’à finir allongée bien à plat contre le toit. Les yeux rivés vers le ciel et ses gros nuages dodus, Ô combien rassurants, la jeune Ella chercha du bout des doigts la main princière pour y trouver un réconfort certain. Pouvait-elle lui avouer que ça n’allait pas ? Que son idée de l’amener aussi haut sur un toit, était l’idée la plus foireuse du siècle ? Pouvait-elle avouer cette faiblesse qu’était le vide… La fleur ne savait guère et dans le doute, c’est une réponse bien plus protocolaire qui passa la muraille de ses lèvres.


    Faut rêver d’amour… J’aime bien.

    Elle avait dit ça d’une voix faiblarde préférant rester concentrée sur les nuages aux formes étranges qui défilaient dans le ciel. Cela semblait calmé vaguement le mal qui la tourmentait.

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Franc
    « C'est doux, la nuit, de regarder le ciel. Toutes les étoiles sont fleuries.»
    Antoine de Saint-Exupéry.


    Tout absorbé qu'il était à tenter de faire partager sa passion de voir les choses d'en haut, Franc ne se rendit pas compte du véritable drame qui se déroulait juste à côté de lui. La toute petite voix fluette de la rouquine attira enfin son attention.

    Faut rêver d’amour… J’aime bien.

    Cheveux rouges, yeux émeraudes, peau verte pâle, le tout posé sur un toit de briques orangées et d'ardoise bleu marine sous un soleil jaune vif. Un festival de couleurs, un véritable arc-en-ciel, voilà ce qui sauta aux yeux du petit prince.
    Enfin, tout de même la couleur verte était un peu surprenante. Lui qui était habitué aux toits depuis sa plus tendre (encore qu'elle n'avait pas été bien tendre à tout bien y regarder) enfance, ne semblait pas comprendre qu'un tel endroit puisse provoquer quelque malaise.

    Ne sachant trop quoi faire, il ne dit mot. Il se souvint soudain de ce que sa nourrice, faisait quand il n'était pas bien. Ainsi, il se rapprocha et, soulevant légèrement la tête de la délicieuse Ella, il la posa sur sa cuisse et lui caressa nonchalamment les cheveux. La chevelure de feu, d'une douceur soyeuse, retombait en cascade le long des jambes.


    Est ce que cela va un peu mieux ? demanda-t-il d'une voix un peu inquiète.

    Puis il regarda à son tour le ciel à la recherche de quelque forme connues perdues dans les nuages.



    Mais l'exercice n'etait pas facile !

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Lacoquelicot


    L’air semblait avoir du mal atteindre ses poumons, ce n’était pourtant pas faute de forcer sur sa respiration. Mais quelques choses n’allaient pas. Tout ce vide autour semblait paralyser la pauvre fleur et son cœur tambourinait à tout rompre au creux de sa poitrine. C’est alors qu’une cuisse princière se glissa sous sa nuque, et qu’une main s’immisça dans ses cheveux, n’arrangeant rien au trouble de la demoiselle. Les gestes de Franc avaient beau être empreints d’innocence et de simplicité, le protocole nobiliaire ne lui pardonnerait jamais une telle incartade. La main dans la sienne, le tutoiement, le toit, et désormais cette cuisse sous elle et les caresse dans ses cheveux… L’Ella en était certaine, de là où il était l’Euphor pouvait la voir et s’en était fini d’elle.

    Avec délicatesse la main attrapa celle qui courrait agréablement dans sa chevelure et dégagea les royales gambettes du poids de sa tête. Allongée sur le dos, tout contre les tuiles de la bâtisse, la demoiselle fit en sorte que le jeune prince face de même. Doucement, elle lui intima d’étendre ses jambes et son dos contre la pente du toi et se cala à ses côtés, glissa de nouveau sa main dans la sienne avant de répondre enfin.


    J’ai peur… J’ose plus bouger votre altesse…

    J’ai chaud ! J’ai soif ! Je respire ! J’ai le cœur qui bat ! Au secours !

    Au-dessus d’eux, un gros cumulus en forme de crabe – sisi ! – semblait courir dans le paisiblement dans le ciel. La vision de la fleur se troubla et cette dernière tourna la tête vers cette altesse qui la troublait autant que le vide pour lui souffler tout bas.


    J’ai pas le droit de vous prendre la main,je n’ai pas le droit de vous dire tu,
    je ne devrais même pas avoir le droit de vous parler vous savez.
    Je ne suis pas une haute gens comme vous moi. Je ne suis pas faites pour les hauteurs vous voyez bien.

    C'est mon senher qui l'a dit...


    Ella avait dit tout ça d’une traite. Fallait que ça sorte !
    Et sous le coup de l’émotion, sa main se cramponna encore plus à celle du jeune homme

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Franc
    « Le langage est source de malentendus. »
    Antoine de Saint-Exupéry.



    Le petit Prince serait les dents. C'est qu'elle était en train de broyer la main la douce (?) Ella ! Et comme il sentait qu'elle n'était pas au mieux de sa forme, il préférait souffrir en silence.

    Alors qu'elle lui détaillait ses craintes, un petit sourire crispé (bah oui, il avait toujours la main en compote) se dessina sur son visage.


    Allons, Ella, regarde autour de toi ! Est ce que tu vois une salle de trône, de bal ou d'apparat ? Il n'y a que nous deux ! Qui pourrait nous juger ? Tu sais, une chose que l'on m'a appris lorsque j'étais plus jeune est de savoir s'adapter à la situation.

    Par exemple, ma mère me prenait sur ses genoux quand nous étions dans ma chambre, mais elle était froide et distante quand il y avait du monde.
    Mais l'important, c'est qu'elle m'aimait et même si elle ne pouvait me le montrer en toute circonstance, je le savais.

    Tu ne crois pas que c'est le plus important ?



Edit: mise en forme
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Lacoquelicot


    Toi… Tu…

    Si pour le jeune prince ces mots étaient signe de rapprochement, pour la rousse il en était tout autre. A cet instant, alors qu’elle était si peu à l’aise, les paroles pourtant douce et plein d’espoir de Von Frayner, lui rappelèrent celle plus dure du Magnifique. L’Ella avait l’impression qu’on l’engueulait de nouveau, que son attitude ne convenait toujours pas. Quoi qu’elle dise, quoi qu’elle fasse… Elle n’allait pas…

    Le regard de la jeune fille s’en retourna un instant au ciel avant que ses paupières se ferment sur les derniers mots de son altesse royale. La frêle rousse – toujours troublée par son vertige – ne savait quoi penser des dires de Franc Claude. Pourquoi Actarius ne lui avait pas expliqué que toutes les règles des hautes gens ça ne comptait pas lorsqu’on était en privée ? Est-ce que cette journée était un test de plus ? Comme le plateau de fruit devant la Monjoie. Et dans ce cas, avait-elle gagné ou perdu ? Ou bien était-ce le Petit Prince qui lui mentait pour arriver à ses fins ? Ella eut peine à croire que ce soit le cas. Lui. Le seul garçon de son âge à Mende, pourquoi donc ferait il ça ? Dans quel but ?

    Allongée sur le toit de Random, le cœur à l’envers et les yeux fermés, la Coquelicot était perdue. Elle se sentait incapable de surmonter toutes ses règles qu’on lui imposait. Et sous ses paupières, elle revit l’image de sa ferme natale, du vieil Enguerrand, et des vaches qu’il fallait traire matin et soir. C’était simple tout ça. Rude mais simple… Sans qu’elle ne le veuille, une larme s’échappa au coin de ses yeux pour rouler le long de sa tempe et disparaitre dans la nuée de cheveux rouges qui encadrait son visage.


    On m’a pas appris tout ça à moi…

    On lui a pas appris et là en haut de ce toit qui la paralysait,
    la protégée de l’Euphor se sentait incapable de quoi que ce soit.
    Elle voulait juste disparaitre…

    … ou pêcher la grenouille.

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Franc
    « Il avait pris au sérieux des mots sans importance, et était devenu très malheureux.... »
    Antoine de Saint-Exupéry.



    La réponse de la rousse se faisait attendre. Le petit prince se demandait bien ce qu’il pouvait se passer dans la tête de la délicieuse Ella. Et quand finalement d’une toute petite voix elle dit :

    On m’a pas appris tout ça à moi…

    Le jeune Franc ne semblait pas comprendre, ne pouvait pas comprendre que ce qui était parfaitement naturel pour lui était obscur et incompréhensible pour la jeune fille désargentée à son côté.

    Allons, allons Ella, tu ne peux pas tout savoir. Nous avons tous nos failles.
    Mais il ne tient qu’à toi que je devienne ton professeur.


    Se tournant vers elle pour voir l’effet que produisait sa proposition, il sembla enfin remarquer que la rousse était toujours verte. Enfin ! Il était temps !

    Mais tu ne sembles pas parfaitement à l’aise en hauteur, peut être voudrais tu que je t’enferme dans la cave ?

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Lacoquelicot


    «L’intelligence ne vaut qu’au service de l’amour.»
    Antoine de Saint-Exupéry



    Mais est-ce vraiment de l’amour ? Non. Pas si vite. Pas possible. Il est Prince, elle est gueuse rappelons-le. Cependant, c’est à cet instant que dans le cœur de la Fleur un début d’attachement se fit ressentir pour ce royal garçon. Là, pétrifiée au sommet de Random, balayé par les vents du Sud, Franc Claude avait eu des mots qui lui firent bondir le cœur.

    Il ne tient qu’à toi que je devienne ton professeur…

    Son professeur. Quel meilleur enseignement en matière de protocole que celui d’un Prince? De celui qui était tout au bout de la chaine alimentaire. Un timide sourire éclaira enfin le visage de la demoiselle, motivé autant par le plaisir d’apprendre que par cette excuse toute trouvée pour le revoir. Elle avait répondu calmement, pesant chaque mot pour ne pas faire d’impair, afin qu’il ne change pas d’avis.

    Il faudra demander à Sa Seigneurie Actarius s’il m’y autorise,
    mais j’aimerais beaucoup que vous soyez mon professeur, votre Altesse Royale.


    C’est seulement à ce moment-là que le jeune homme fut décidé a stoppé là son calvaire et lui proposa de redescendre. Enfin ! Ouvrant enfin les yeux, la Fleur posa un regard sur le vide qui s’étendait un peu plus bas et replaça ses mirettes sur Franc pour lui répondre d’une voix qui trahissait l’angoisse.

    Je préférerai qu’on retourne près de l’étang pour pêcher la grenouille
    et faire des ricochets si ça ne vous embête pas. Je m’y sentirai mieux…
    Mais va falloir m’aider à descendre, je me sens mal, votre altesse.

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