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[RP] C'est d'ici que je vous écris...

Annabelle1
Anna avait suivi docilement son époux,les présentations étaient faites et les choses semblaient s'arranger d'elles mêmes.Alors que d'un baiser discret il susurra à son oreille:

Si j'étais prévisible, tu m'en aimerais peut-être moins...

Elle répondit d'un sourire.Nul besoin entre eux de longues discussions...Ils avaient le temps pour complice et un regard ou un sourire avait l'effet magique de dissiper tout malentendu.

La chaise tirée près d'elle l'invitait à prendre place.Elle s'y installa tout en écoutant les deux amis deviser.Elle n'était pas au courant de tout et surtout pas de la vie de leur hôtesse;à part quelques bribes énoncées le soir au coin du feu,Anna suivait comme elle pouvait le fil de la conversation quand un bruit étrange parvint à ses oreilles.Tout le monde se redressa légèrement et chacun porta son regard dans la même direction: le haut de l'escalier.Là se tenait un homme dont l'allure un peu dégingandée fit sourire Anna.Il descendit précautionneusement chaque marche comme s'il avait peur de les dégringoler toutes à la fois.Arrivé devant eux il se présenta :


Dame, Messire, veuillez pardonner l'importun que je suis et mon impolitesse pour vous avoir interrompu sans m'être présenté. Kernos Rouvray, une vieille ...relation de la Demoiselle Méricourt.

Jim s'était levé et d'une légère génuflexion s'était présenté.Puis se penchant afin de saisir la main d'Anna il enchaina:

Et je vous présente, Annabelle, la femme qui a fait de moi l'homme le plus heureux du monde.


Elle se leva et présentant sa main à l'homme ne put s'empêcher de sourire:

Ravie de vous connaitre messire...Je suis l'épouse de la jeune relation de votre vieille relation!Heu...Enfin je suis Annabelle...Enchantée!

Elle put voir un éclair de satisfaction dans le regard de son rouquin de mari et sut qu'elle avait répondu ce qu'il attendait d'elle.

Elle se recula de quelques pas une fois ces présentations terminées et écouta attentivement Terwagne et tressaillit quelque peu lorsque celle ci annonça:


Quant au Baron, c'est l'ombre que je vais épouser...

Elle réfléchit et se tritura le cerveau afin d'essayer de comprendre ce que l'amie de son époux entendait par "ombre".

Anna aurait bien aimé en savoir un peu plus avant de faire cette rencontre,elle se sentait complètement perdue.Certes le regard suppliant de Jim ne la laissait pas indifférente mais elle ne connaissait pas assez ces personnes pour lui venir en aide.

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Terwagne_mericourt
[Troyes, le 29 septembre 1460 : quand le malheur des uns fait le bonheur des autres, ou pas...]


La tristesse se posant un instant sur le visage de son ami Jim à l'annonce de sa décision, mais surtout de la façon dont elle envisageait cette union, la Méricourt la vit forcément... Lui plus que quiconque savait quel raisonnement l'avait conduite à ce "oui", quelles circonstances, quel sacrifice aussi, et surtout lui seul pouvait deviner la croix qu'elle venait donc de décider de tirer sur sa relation avec le Duc de Rosnay, cette relation compliquée, condamnée par la morale, mais qui durant de nombreuses semaines lui avait rendu le sourire, l'envie de vivre, d'aimer, de rêver, d'exister.

Ce "oui", c'était ni plus ni moins qu'un linceul posé sur sa foi en l'amour, et Jim le savait sans qu'elle aie besoin de le dire explicitement.

Elle lui adressa discrètement un sourire teinté d'excuse, de gêne, d'espoir dans le fait qu'il la comprenne et ne la juge pas. L'espoir de devenir mère un jour était chez elle bien plus fort que tout le reste, à moins que ça ne soit la peur de ne jamais le devenir.

Ce soir, lorsqu'elle serait seule devant le choix qu'elle venait de faire en leur présence à tous, il lui faudrait trouver les mots à coucher sur le vélin pour l'annoncer à Kelso, lui expliquer, enterrer leurs rêves communs... Et cette nuit, seule, elle pourrait laisser couler sur ses joues les larmes qui risquaient de faire leur apparition au bord de ses paupières là devant tous si elle ne parvenait pas à se concentrer sur le moment présent et à chasser de ses pensées l'homme qui le dernier avait fait battre son coeur, trembler sa voix, frisonner sa peau.

Se faisant violence, elle revint donc aux protagonistes présents, à commencer par Annabelle, à qui elle sourit. C'est vrai qu'ils formaient un joli couple, elle et Jim.


Quel dommage que vos enfants ne soient point venus avec vous.
Le tableau du bonheur aurait été complet.

J'espère les rencontrer un jour eux aussi, dans des conditions moins... enfin plus...


Ne trouvant pas le terme adéquat, elle laissa sa phrase en suspend, certaine que la demoiselle comprendrait ce qu'elle tentait de dire sans vouloir vexer ou blesser personne, et tourna son regard vers l'Officier de la Cour d'Appel puis vers le Rouvray.

Bain, barbier, médicastre, tout cela se trouve aussi facilement en Champagne qu'en Lyonnais-Dauphiné, rassurez-vous Baron.

A moins bien entendu que vous n'espériez me ramener dans ce Duché qui a toujours eu bien plus d'importance à vos yeux que mon bonheur, ce duché où l'on croise à chaque coin de rue les fantômes de votre précédent mariage?

Si tel est votre espoir, autant vous dire de suite que je préfèrerais encore mourir sur un bûcher que d'accepter. Bien plus de gens respectables m'attendent là-haut que là-bas.


Zeltraveller... Homme des bois... Mentaig... Tant d'autres encore qui lui manquaient si souvent et depuis si longtemps...

Pour le reste, j'ai bien réfléchi et il m'apparait bien plus juste que ça soit moi-même qui propose les termes de ce contrat qui nous unira le plus rapidement possible, si vous les acceptez bien entendu.

J'ai très peu de conditions à imposer, au final, et suis toute prête à vous les annoncer devant Jim ici présent, si bien entendu il accepte le rôle de témoin.

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Je voudrais que la terre s'arrête pour descendre.(Gainsbourg)
.jim.
Malgré tous ses efforts pour détendre le climat, le rouquin persistait à trouver que le ton de la conversation était tendu pour une demande en mariage.

Quand était-ce la dernière fois qu'il avait vécu ça? Peut-être lorsque le chancelier du Ponant avait exigé de connaître son orientation politique en pleine guerre civile? A bien y réfléchir, le climat n'était peut-être pas si tendu que cela ce soir là. Affectant une relative normalité, il s'empressa de saisir au vol la demande de Terwagne.


Oh mais les enfants ne sont pas loin... On les a laissés à l'auberge sous la garde d'une nourrice pour plus de sécurité. Le garçon a de beaux cheveux bouclés, je suis sûr que vous l'aimerez tout de suite. Quant à notre petite chérie, elle est aussi rousse que moi!

Il vit que Terwagne hésitait sur les mots pour qualifier les circonstances de leur rencontre et s'empressa d'attraper la balle au vol.

Oui en effet, je pense que le mot que vous cherchez est "dans des conditions sanitaires plus favorables"! Le baron semble avoir attrapé une méchante grippe. Il serait dommage que les enfants la contractent.

Puis la conversation revint sur les termes du contrat qui devait le Terry au baron. En bon juriste, le rouquin commençait déjà à songer aux clauses suspensives du contrat et aux motifs d'annulation possibles. Il faudrait bien sûr qu'en cas de séparation la moitié au moins des biens de l'époux revint à l'épouse et en cas de décès la totalité. Il jeta un coup d'oeil appréciateur au baron en se demandant combien il pouvait peser en livres tournois. Mais la dernière réplique de sa future suzeraine le prit de cours.


J'ai très peu de conditions à imposer, au final, et suis toute prête à vous les annoncer devant Jim ici présent, si bien entendu il accepte le rôle de témoin.

Euh oui... bien sûr, je ne peux rien vous refuser Terry.

Puis un ton plus bas

Vous êtes sûre de vouloir donner les conditions tout de suite? J'étais justement en train de réfléchir aux modalités de constitution d'un douaire en cas de décès prématuré pour cause d'infection grippale... C'est qu'il m'a pas l'air très en forme le promis.
Kernos
[Troyes, le 29 septembre 1460, Et je me demande...]

Même si tu n'es plus là
Je chante encore pour toi
Et je me demande si tu m'entendras*


L'Amour...

C'était un sentiment bien compliqué que celui-là. Capable de vous élever plus haut que la cime de la plus élevée des montagnes, à en frôler le Divin du bout des doigts, comme de précipiter vous écraser dans le plus profond et noir des abysses. Une chose si simple, quand il regardait ce jeune couple qui se tenait devant lui, et à la fois si tortueux quand il posait les yeux sur Terwagne. Il ne cessait de jongler entre les extrêmes. Sachant se faire plus doux que le miel, tout au temps qu'acide à vous en brûler la langue. Vous laissant dériver sur les eaux placides d'un lac au gré d'une brise caressante, ou vous jetant au coeur d'un océan furieux dans une coquille de noix ballotée par le grondement d'une tempête... l'Amour.

Sans doute aurait-il mieux fallu pour eux qu'ils ne soient jamais tombé amoureux l'un de l'autre. Cela leur aurait épargné bien des souffrances et des déchirures. Ou bien s'ils ne s'étaient pas rencontrés à un virage brusque de leurs existences... mais se seraient-il aimés autrement? Si leur rencontre n'avaient pas eu lieu ce soir à Briançon, aurait-il pu se toucher mutuellement? Lui et son sourire triste teinté d'hiver, essayant de faire son deuil. Elle en quête d'oubli, aussi fugitive et insaisissable qu'un chat blessé. Se seraient-ils regardés autrement? Se seraient-ils rencontrés? Se seraient-ils dévoilés l'un à l'autre? L'Amour aurait-il été plus clément pour Kernos et Terwagne en une autre saison, en un autre pays?

Au final, c'était encore elle qui avait eu raison... L'ardeur fragile... S'aimer au plus vite avant que tout ne vole en éclat, avant de se détruire... S'abandonner, abandonner, il avait laissé s'échapper sa chance et sans doute ne parviendrait-il jamais à la retrouver... se marier avec elle ne l'aiderait aucunement. Certes, elle avait dit oui, encore lui restait-il à poser les conditions de ce renom... c'était cela la tragédie. Ce n'était qu'un mariage de renoncement, de rêves envolés, pour se raccrocher à la dernière branche, un mariage "bourgeois" dirait-on dans quelques siècles. Etait-il possible d'envisager un autre futur pour eux deux? L'espoir était si chenu, si improbable, si fou, si désespéré. Le jeu en valait-il vraiment la chandelle?

Terwagne était prête à ce sacrifice pour obtenir ce qu'elle avait toujours désiré, accepterait-il le prix à payer en retour pour caresser cet espoir qu'un jour revienne cette mélodie qui avait été leur? Ou tout simplement payer le prix pour que cette femme, qu'il aimait à la déraison, puisse accomplir son désir?

Qui sacrifiait le plus à l'autre au fond? Etait-ce lui ou bien elle? Qu'elles étaient les chaînes les plus lourdes à porter? Elle se servirait de lui, lui de elle, mais lui ne pourrait jamais la détester pour ça alors qu'elle... Elle le détestait déjà, il le voyait dans son regard, dans ses gestes, jusqu'où ce dégoût pouvait-il enfler? Quand elle subirait ses étreintes, quand elle le regarderait chaque jour et verrait à chaque fois les chaînes qui les liés ensemble, certainement oui, elle le haïrait d'avantage encore, jusqu'au point de non retour s'il n'était déjà pas franchi. Si au moins il avait eu lui le courage de dire "non"... Pourquoi fallait-il qu'il éprouve cet amour terrible pour elle? Pourquoi fallait-il qu'il l'aime si égoïstement? Il aurait suffit d'un seul "non" pour qu'elle aille trouver le bonheur ailleurs, mais il lui dirait "oui". Oui à tout ce qu'elle désirait, juste pour qu'elle reste auprès de lui, même si tout cela ne serait que factice, mensonge et duperie... Il dirait "oui" et lui ouvrirait les portes de cette cage dorée où elle viendrait s'éteindre contre son giron.

De s'être trop aimé on en vient à se déchirer... Et bien soit. Il se laisserait dépecer, écorcher autant de fois qu'il sera nécessaire pour qu'elle puisse étancher sa soif de revanche, de vengeance. Il se redressa sur son siège et plongea une fois encore son regard dans les iris noirs de la Méricourt, quitte à en boire à nouveau la tasse et à y laisser définitivement sa peau. Il ne pouvait rêver plus belle mort, ni plus beau bourreau.


Le Lyonnais-Dauphiné? Je n'avais aucune intention de t'y emmener, au tant me crever les yeux tout de suite que d'y retourner. J'ai liquidé ce qui me restait là-bas avant de venir te rejoindre, il ne m'y reste que mes fiefs et de vieux souvenirs... Non je ne comptais pas revenir dans ce Duché, je t'y ai déjà perdu une fois...

Oui... le Lyonnais-Dauphiné, il en avait fait son deuil et tourné le dos à ce pays qui avait été trop longtemps sien. Les cicatrices demeureraient, mais les douleurs s'étaient évanouies avec le temps. Tout cela appartenait au passé désormais, un passé lourd mais derrière lui... son précédent mariage et ses fruits également.

Résolu, il regarda le jeune homme et son épouse, puis hocha la tête.


Je suis prêt à entendre tes conditions, Terwagne.


Et à en assumer les conséquences. On y était enfin.

Peut être la mélodie ne deviendra t-elle plus qu'un refrain oublié que l'on fredonne sans y prendre garde et sans que l'on se rappelle qui la chantait autrefois, mais au moins il la chanterait jusqu'au bout.




*Le chanteur malheureux, Cl. François.

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