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[RP] Epītres d'une diaconesse de campagne

Della

Citation:
4 juillet 1460

Mon cher Fitzounet.

Le bonjour te va !

Comment se porte mon Evêque préféré ?
Est-ce que les Bourguignons sont gentils avec toi ?
Figure-toi que je rentre d'un séjour là-bas et j'en reviens complètement anéantie devant autant de mesquinerie de la part des édiles.
Mais soit, laissons cela, le but de ma missive est autre.

Tu as sans doute appris le décès de Monseigneur Charles Diftain.
Dès lors, pauvres de nous, nous voici à nouveau sans Evêque et notre Archevêque, le frère du défunt, ne semble guère réactif. Ainsi aucune annonce de la mort de l'Evêque n'est parue, pas plus que les nouvelles concernant ses funérailles, rien.
Le pire dans tout cela est que je ne sais vers qui me tourner si j'avais besoin d'aide, de conseils ou tout simplement de parler un peu de cette belle tâche qui est la mienne désormais. Pas plus que je ne suis au courant des règles à suivre en notre Evêché, si jamais il y en avait.
Enfin, lorsque je suis allée à l'église de Blois, ce matin, j'ai pu y lire le nom d'un Evêque : Ezio.
Comprends mon étonnement et mon questionnement : kicèceluilà ?

Peux-tu, mon cher ami Fitz, tenter de faire avancer le schmilblik du côté des pontes de Rome afin que :
- nous ayons une annonce officielle du décès de Monseigneur Charles Diftain
- nous soyons avertis des modalités de ses funérailles (je veux même bien les organiser, s'il le faut)
- nous ayons très vite soit un nouvel Evêque, soit un Evêque provisoire (par exemple, un autre Evêque, une personne extraordinaire, chaleureuse, travailleuse, avec un coeur comme ça) qui nous prendrait sous son aile protectrice le temps qu'on dégotte un autre Evêque
- l'on boute dehors cet imposteur de Ezio au plus vite parce que quelque chose me dit qu'il pourrait bien profiter de cette affaire pour détourner des fonds de l'Eglise

Je te fais entièrement confiance, Monseigneur, pour que tu rapportes mes demandes là-haut.

Je t'embrasse affectueusement.
Que le Très Haut te bénisse.

Della.


Citation:
6 juillet 1460

Fitz, Monseigneur Ami,


Merci pour la réponse que je viens de lire !
Je savais que je pouvais compter sur toi.
C'est que, vois-tu, à présent que je prends cette charge à bras le corps, je tiens à ce que ce soit parfait, comme tout ce que j'entreprends. Il paraît que c'est une qualité, j'en doute parce que parfois, cela m'empêche de dormir. Or, Orléans est de c’en dessus dessous.

La Bourgogne est magnifique, je suis certaine qu'elle se relèvera des ingrats qui viennent de l'abîmer, la Bourgogne est la terre de saint Bynarr, or donc, elle ne peut être qu'à son image.
Si tu passais par Seignelay, pousse donc jusque Beaumont ou encore Hauterive, Dame Maud Saint Anthelme et le Seigneur Arutha de Gisors-Breuil sauront te recevoir avec chaleur et un bon petit verre de mes crus !

Je profite de cette lettre pour te demander de bien vouloir jeter un oeil du côté des registres concernant la chapelle sainte Dwywai, à Montpipeau. Je pense que ma cousine Davia s'en est chargée, mais sait-on jamais. Je ne voudrais pas qu'on vienne annoncer que les sacrements ne sont pas valides parce que pas enregistrés.

A bientôt, je l'espère, mon cher ami.

Que le Très Haut te bénisse.

Della.


Citation:
13 juillet 1460

Bonjour Hilde.


Comment allez-vous ?
J'ai bien eu votre message, m'informant de votre voyage. Merci de m'avoir prévenue.
Je suis bien triste de ne point vous voir au cours de cette belle messe du 15 juillet. Mais je suis certaine que vous serez là, pour d'autres car je sens que le Très Haut a de grands désirs pour vous.

Ainsi, si vous le désirez, je puis, pendant votre absence du village, vous écrire de temps à autre afin de répondre à vos questions ou tout simplement, pour vous donner des nouvelles de Blois ou encore discuter de votre chemin de foi.

Je vous laisse réfléchir et me répondre lorsque vous en aurez l'envie.
Sachez toutefois que dimanche prochain, nous n'oublierons pas de prier pour vous, ma chère Hilde.

Que le Très Haut vous bénisse.

Della.


Citation:
13 juillet 1460

Dame Mamaion.


Le bonjour vous va !


Humblement, je demande votre pardon pour le temps qui fut long entre votre courrier et ma réponse. Je n'ai, pour excuse, que le fait de m'être installée au presbytère de Blois, petite ville pour laquelle le Seigneur a voulu que je sois désormais diaconesse.

Votre lettre, dame Mamaion, m'a touchée énormément, sachez-le.
Il est vrai que lors de notre séjour en la bonne ville de Gien, hélas mon époux et moi-même avons été quelque peu malmené par certaines personnes de Gien. Mon époux fut d'ailleurs extrêmement courroucé de l'attitude de la mairesse d'alors et je dis sans trop m'avancer que désormais il ne faudra plus jamais lui parler d'elle.

Je n'ai gardé aucun souvenir négatif de notre rencontre, je me rappelle de vous comme étant une personne charmante, rien à voir avec l'ami de la mairesse qui voulant se faire passer pour malin n'a réussi qu'à se faire prendre pour sot.

Comme je vous l'ai dit, je réside désormais à Blois, pour les jours où je ne suis pas à Montpipeau auprès de mon époux. Ainsi si vous veniez à passer par Blois, venez donc jusqu'au presbytère, je serai heureuse de vous y accueillir. Vous trouverez aisément, c'est juste en face de l'église.

Merci pour votre courrier et pour votre franchise.

Au plaisir.

Que le Très Haut vous bénisse.

Della d'Amahir-Euphor.

_________________
Della
Juste après le premier repas de la journée qu'elle avait pris de bonne heure, Della s'intéressa au courrier. C'était pour elle, une façon toute particulière de tisser des liens, voire d'entretenir des relations qui auraient pu s’effilocher avec le temps.
Laissant de côté tout ce qui relevait de l'officiel, elle donna préférence aux courriers personnels. Et celui de Hilde gagna la première place.

Citation:
Chère Diaconesse,

Je me réjouis de votre retour à Blois et vous sais gré d'avoir répondu à ma missive aussi rapidement.

Pour notre rendez-vous manqué, rien de grave en ce qui me concerne. J'ai pu profiter de la fraicheur de l'église ce qui et déjà une bonne chose.

Elle était vide..

J'en ai profité pour en faire le tour, comme je le faisais parfois du temps où Monseigneur Diftain était encore de ce monde.
J'ai remonté la nef jusqu'au pied de l'autel et ai gravi les trois marches. J'en ai ensuite fait le tour en laissant glisser mes doigts sur la pierre.
J'ai ensuite regagné la travée du fond où je me suis assise.
Hormis deux paroissiennes et un chien, personne n'est venu troubler la tranquillité du lieu et son silence ..... assourdissant.

Est ce donc ça, la parole divine ? Un immense silence ?

Hilde

Aussitôt, elle ressentit le besoin de répondre, la question de Hilde était si pertinente...
Citation:
14 juillet 1460

Chère Hilde,

Bonjour.

Oui. Ma réponse est oui, il arrive parfois que la parole divine soit le silence. Mais pas n'importe quel silence. Le silence qui nous permet à nous, hommes et femmes, de chercher nous-mêmes la réponse à nos questions.
Vous me direz que ceci est très paradoxal. Nous posons une question et nous devons trouver la réponse par nos propres moyens ! Ca l'est. Dieu est paradoxe ! Oui, le Très Haut est à lui tout seul un très grand paradoxe. Il ne nous enchaîne pas, Il ne désire pas notre malheur ni même notre soumission, Il désire seulement notre bonheur. Il ne répond pas à toutes nos attentes, Il ne nous manipule pas comme le fait le marionnettiste avec ses poupées, non, Dieu nous lâche la main et nous laisse faire nos expériences pour que nous trouvions nos réponses.
Cela comporte des risques. Nous pouvons nous tromper de chemin, nous pouvons tomber, nous faire mal, parfois même mourir. Pourtant, rien ne vaut ces expériences que nous vivons dans notre chair et dans notre coeur.
A l'image des parents, Dieu nous guide, silencieusement, Il se fait du souci pour nous mais Il ne vit pas pour nous. Nous vivons pour Lui !

Mon fils tente de marcher. Il se lève, il se tient et parfois, il voudrait lâcher prise et se lancer dans l'aventure. Il me regarde et semble attendre que je lui tende la main, ce que je fais bien sûr. Pourtant, un jour, il faudra bien que je lui refuse cette main, que je ne réponde plus à sa demande, afin qu'il puisse tout seul partir à la découverte de sa propre vie.
Je pense que Dieu est ainsi aussi. Il est là, silencieux, Il tremble si je me heurte à un obstacle, comme je tremble lorsque mon fils pleure après une chute. Mais Il me laisse vivre, comme je laisse mon fils s'en aller seul, sur le chemin de son existence.

L'église est silencieuse, c'est vrai.
Mais ce silence n'est pas un vide, ce silence, c'est la présence de Dieu qui veille sur nous. Ce silence, c'est à nous de le combler, par nos réponses, notre foi, notre bonheur de vivre. Nous le comblons lorsqu'il y a une messe, un baptême, un mariage...parce que nous sommes réunis et que nous pouvons alors chanter et prier, ensemble ! Et puis, certaines fois, il y a ce silence qui nous fait du bien aussi.

Je sais que le Très Haut était à vos côtés lorsque vous avez marché dans l'église. D'ailleurs, j'aime le mot que vous employez pour parler du silence, vous le dites "assourdissant". N'est-ce pas un signe ? N'est-ce pas que vous avez ressenti cette présence, même si consciemment, vous aviez l'impression d'être seule ?

Pardonnez-moi si mes mots vous semblent dérangeants ou trop forts, trop emplis de confiance en Dieu. Et s'ils vous heurtent, si je suis trop empressée, surtout, n'hésitez pas à critiquer, à répondre et même à opposer vos arguments. Car je suis persuadée que chaque jour que nous vivons, nous avons à nous questionner sur notre vie et sur notre foi, par peur de vivre en étant déjà mort.

Puissiez-vous trouver chaque jour, une réponse à une de vos si nombreuses questions. Le bonheur passe par là.

Que le Très Haut vous garde en sa protection, chère Hilde.

A bientôt.

Amitiés.
Della.



Citation:
14 juillet 1460

Dame Mamaion.


Bonjour !


Vous êtes bien gentille de me trouver excuse pour mon retard de réponse. Merci à vous.
Je n'aime guère de tarder ainsi, je trouve que la politesse exige que la réponse, même courte, arrive rapidement à un courrier tel que celui que vous m'aviez écrit.

Je vous félicite pour votre nouvelle charge qui va bien souvent vous attirer à Paris.
La Cour est un monde parfois difficile et quelques fois même cruel. Surtout, ne doutez jamais de vous-même. Et si cela arrivait quand même, tournez-vous vers vos amis afin de trouver auprès d'eux le réconfort dont vous aurez sans doute besoin.
Oui, j'ai aussi connu la Cour. Je l'ai aimée, adorée même ! Je lui ai donné beaucoup et plus encore.
Je vous souhaite de tout coeur de vous épanouir là-bas.
Tout comme je vous souhaite tout le bonheur possible à Orléans. La capitale est très jolie, très vivante. C'est un bon endroit pour vivre.

Je vous attends avec plaisir, à Blois et je me permets de vous inviter à séjourner au presbytère, chez moi donc. La maison est grande et deux chambres sont prévues pour recevoir des visiteurs. Venez-y sans retenue, vous serez bienvenue.

Je me permets de vous demander de l'aide.
Je cherche une personne pour tenir la maison justement, recevoir les visiteurs lors de mon absence, faire un peu de ménage, de cuisine, parfois s'occuper de mon jeune fils. Si jamais vous connaissiez une dame ou damoiselle qui chercherait un emploi et qui pourrait convenir à ma recherche, demandez-lui de m'écrire. Grand merci.

Que le Très Haut vous bénisse.

A bientôt.

Della.

_________________
Della
Citation:
Bonjour,

Merci pour les félicitations. J'espère ne pas faire d'impairs ou de ne pas décevoir. La cour peut être dur parfois, mais j'espère réussir à me faire une petite place! En tout cas je suis très motivée!
Vous étiez à la cour? Vous occupiez qu'elle place si ce n'est pas indiscret?

Votre invitation chez vous à Blois me fais grandement plaisir. Et je ne manquerais pas de l'honnorer. Je viendrais surement la semaine prochaine. Je viendrais avec ma fille ainée.
J'ai hâte de visiter votre présbytère. Je pourrais vous aider durant mon séjour dans quelques taches si vous le souhaitez.

Pour le poste, je me renseignerais. J'ai peut être une idée, une jeune femme qui vient de Normandie et qui cherche une nouvelle ville où s'installer, elle ne supporte plus la Normandie et veut déménager au plus vite. Elle visite les villes du royaume. Je lui parlerais de cette place.

Au plaisir de vous lire à nouveau,

Mamaion


Citation:
15 juillet 1460

Dame Mamaion,

Le bonjour.

Quel plaisir de lire votre lettre, merci.
Par votre question, me voici partie dans les souvenirs de la Cour.
Ah ! La Cour...
J'y suis entrée au service de sa Majesté Béatrice qui était aussi ma suzeraine et mon amie, j'étais alors Grand Echanson Royal. Cette charge, vous le savez peut-être, touche à tout ce qui a attrait aux boissons que l'on sert à la table royale, que ce soit les vins, les alcools, les eaux ou tout ce qui se boit. Ce fut un bonheur pour moi, de tenir cette charge, je travaillai alors sous les ordres de la Vicomtesse Eilinn Melani, un modèle avec qui j'étais fière d'apprendre.
Lorsque celle-ci quitta sa charge de Premier Maître d'Hôtel, je pris sa suite, sous le règne de sa Majesté Nebissa. Encore, j'appris et me perfectionnai au mieux. Un règne agréable, une charge de même, une expérience sans commune mesure.
Puis vint sa Majesté Vonafred et presque au même moment, à la Cour, plusieurs démissions et changements de poste donc. Je ne me sentis plus "chez moi". Plutôt que de ne plus tenir correctement ma charge avec toutes ses responsabilités, je décidai de m'en aller. Je ne le regrette pas. Sauf parfois, quand je pense à Béatrice. Mais c'est très certainement plus du au fait qu'elle me manque encore tellement.

Lorsque nous nous reverrons, je me ferai un plaisir de répondre à vos questions sur la Cour, les petits bruits qui y courent...tout ce qui fait son charme.
Votre fille sera évidemment la bienvenue, cela va sans dire.
Et vous me parlerez plus en détails de cette jeune Normande que vous évoquez. Si elle désire m'écrire, elle le peut, je lui répondrai sans souci.

A votre visite !

Que le Très Haut vous garde.

Della.


Citation:
15 juillet 1460

Ma Chère Mère.

Le bonjour vous va.


Comment allez-vous, Duchesse ?
Oh que je suis heureuse, si vous saviez ! Cette victoire aux élections, que c'est beau ! Je vous adore, Mère, je savais que vous alliez revenir, que vous ne vous laisseriez pas abattre ! Je suis fière de vous !

Mais, le Roi ? Comment a-t-il régi ? J'aurais voulu être une souris pour assister à votre allégeance. Racontez-moi tout ! S'il vous plait...vous savez que je suis friande de ces petites histoires.

Relevez encore une fois la Bourgogne, Mère ! Vous en avez la force, je le sais !
Le nom de Mirandole ne s'effacera pas de sitôt ! N'en déplaisent à tous ceux qui vous croyaient déjà enterrée.
A ce propos, est-ce vrai que Armoria serait trépassée ? C'est un bruit que j'ai entendu, rien d'officiel mais des voyageurs venant du Berry en parlait l'autre jour, à la taverne du village. Si cela est, j'aurais presque envie de dire qu'à force d'avoir souhaiter votre perte, c'est sur elle que la faucheuse a fondu. Mais je sais que ce n'est pas charitable de penser cela...quoique si je le pense, personne n'en saura rien à part le Très Haut et avec lui, ma foi, je m'arrange plutôt bien.
Je ne sais si vous êtes au courant mais je suis diaconesse de Blois. Oh je sais ce que vous pensez à cet instant, votre fille est bigote et va reprendre ses tapisseries avant peu. Détrompez-vous ! J'ai l'intention de revenir un peu aux affaires politiques, sans doute à l'automne. L'ennui est que je ne sais pas encore où. J'hésite. Mon époux m'a glissé à l'oreille que l'on pourrait me solliciter ici et mon cher vassal me sollicite ailleurs. Me voici donc écartelée entre deux choix et vous savez comme j'ai difficile avec le choix à poser. Je vais prier...Il m'enverra la réponse. Je vous taquine...pour la prière, pas pour le reste.
A propos, où en est votre dissolution de mariage ?
J'ai eu la visite de Maximien, cette semaine, cela m'a fait grand plaisir de le revoir.
Comment se portent mes petits frères ? Ils doivent marcher à présent ? C'est bien deux garçons...ou le dernier est-il une fille ? Oh, misère, je m'y perds dans tous ces enfants !

Les berrichons dont je vous parlais ont aussi évoqué la paix possible avec la Bourgogne ?! Ce n'est pas vrai, j'espère ? Le Berry, terre de poils, demanderait la paix avec la Bourgogne ? Quand même pas l'inverse ?! Ciel, j'espère que cela n'est que boutade. Je ne peux imaginer la Bourgogne et a fortiori vous, ma Mère, accepter la paix avec ces sauvages hérétiques ! Rassurez-moi vite, par pitié.


Je vous embrasse, ma Chère Mère.

Que le Très Haut vous bénisse.

Votre Fille Adorée.
Della.


_________________
Della
Citation:
16 juillet 1460

Mon Tendre Epoux,


Bonjour.

Blois est une très jolie petite ville.
Le presbytère où je viens de m'installer est très agréable à vivre.
De votre côté, comment cela se passe-t-il ? Je ne vous vois guère ces temps-ci. J'espère que vous n'êtes pas souffrant. Sinon, je peux vous envoyer Médi Castre. Je vous taquine.

Je ne sais quels mots employer pour vous dire que je vais m'en aller.
Non, je ne vais pas vous quitter. Enfin si, un peu quand même. Je repars.
Vous allez me trouver bien instable et vous aurez raison !
Pour ma défense, je vous dirais que je n'y arrive pas, avec la meilleure volonté du monde, je ne me fais pas à la vie ici. J'ai tout essayé...je me sens comme une pièce rapportée sur un vieux bliaud, inutile et inefficace. Par respect pour vous, on me supporte.
Xalta m'a écrit, pour me demander si je voulais être au prochain conseil. Très franchement, j'ai été vexée la fois précédente qu'elle me le propose puis ne réponde plus alors que je lui avais donné mon accord, pour me dire plus tard qu'elle avait eu trop de réponses positives. Du coup, je vais refuser. Mais aussi parce que je sens bien qu'ici, être au conseil de l'Orléans, c'est discuter le prix du sac de farine autour d'une tasse d'infusion à la camomille.
Je le vois bien déjà à la Chambre de la Noblesse, à chaque discussion que je trouve un peu ouverte et sensée, l'un ou l'autre arrive avec son argument massue : "on a toujours fait comme ça", quand ce n'est pas BôPapa qui arrive façon grand sage qui vient séparer des gamins qui se battent dans la cour.
Alors...imaginez-moi au conseil...ils ne le supporteront pas et moi encore moins !
Orléans, gentil Duché du Domaine Royal n'a pas besoin de la fille d'Angélyque au caractère d'ouragan.

Pourquoi partir allez-vous me demander ?
La réponse est simple : je serai sur une liste, aux prochaines élections en Bourgogne. La liste sera menée par Arutha et j'ai à coeur de l'aider. Charlemagne sera aussi sur la liste ! N'est-ce pas fantastique de le revoir ?

Vous n'avez pas besoin de moi, ici.
J'ai cru que si.
Mais je vois bien le contraire.
J'étais à vos côtés pour ce tour du Duché et après...? Rien. Ah si ! Eusaias et la Tour Est...et Enguerrand de Vaisneau, chez Boubou.
Vous continuerez bien votre mandant sans moi.
Mes conseils, vous ne me les demander pas.
Mes idées ? Je n'en ai même plus.
Vos sorties ? Vous les faites sans moi, je fais les miennes sans vous.

Je me désole, je vous demande pardon, je sais que vous serez déçu de ma décision.

Je vous embrasse.

Tendrement.
Della.

Citation:
Ma Tendre épouse.

Et si je vous menaçais de la Tour Ouest, cette fois-ci, pour que vous restiez ? Je vous taquine. Je sais aussi le faire.
Della. Je pourrais rager, vous haïr, vous maudire. D'ailleurs, je le ferai après votre départ, car je ne puis vous retenir. Ne vous sentez pas fautives. C'est moi qui le suis.
Je savais que devenir Duc d'Orléans serait un sacerdoce et une activité outrageusement chronophage. J'ai pensé naïvement que vous mander à mes côtés nous sauverait de nos obligations. Après tout, si vous les viviez avec moi, il n'y aurait nul reproche à nous adresser quant au temps passé ensemble. Mais force est de constater notre échec, ou le mien. Je vous sollicite peu, j'en ai bien conscience ; et vous avez raison. Orléans est un Duché facile. En Bourgogne, j'aurais eu de quoi vous demander conseil. Ici, tout semble couler de source au nom de vieilles valeurs semi-ancestrales. Les Elus gèrent. Les Nobles bavardent. Le Conseil Privé végète.

Et quand je suis à Paris pour siéger çà et là, je n'ai point le temps de vous y mener, car je n'aurais pas celui de vous y voir.

Votre décision me peine, m'afflige, mais il faut m'y résoudre. Nous ne pourrons pas dire que nous n'avons pas essayé, Della. Orléans n'est définitivement pas pour nous deux. Pour moi, oui. Pour vous, non.
Je suis fautif en autre chose. Jamais je n'ai essayé la Bourgogne. Certes, je n'entends rien en politique Bourguignonne et je ne souhaite pas m'y engager. Mais il faudra que je fasse ce que vous avez daigné faire. Je viendrai vous rejoindre cette fois. Ce ne sera pas vous qui reviendrez. Séverin m'accompagnera, et Seignelay sera notre nouveau Montpipeau s'il le faut. J'entrevois déjà le sacrifice que vous fîtes. Je le ferai.

Vous êtes la première confidente de cela : la Couronne Ducale sera rendue, a maxima, en Septembre. J'aurai alors atteint les six mois de mandat, soit l'équivalent de trois mandats bourguignons. C'est là bien assez. Chartres me sera octroyé. Dès que le contreseing me sera donné, notre coche roulera vers la Bourgogne.

M'aimez-vous encore ? Souhaitez-vous me voir auprès de vous ?

Allez, ma douce. Vibrez sur l'estrade, et remportez fièrement votre siège bourguignon. Votre époux est derrière vous comme vous fûtes derrière lui.
Ne croyez pas que vous m'avez été inutile, que vous fûtes une plante verte, que la Noblesse ne vous respecte pas. Vos paroles me sont un conseil particulier. Votre regard diffère de celui de ces gens, toujours les mêmes. C'est pour votre aversion de la coutume que j'ai mandé à ce que les choses soient écrites dorénavant.
Et demain ! Demain, à Montpipeau, l'on construira une statue de bronze à votre effigie, ainsi, votre splendeur sera toujours à vue de mes appartements.

Vous me manquerez, le temps que nous nous retrouvions. Mais ainsi est faite notre vie : de départs et de retours.
Je gage que vous prendrez Clément. Je l'aime aussi de tout mon coeur.

A bientôt, tendre aimée, vous pour qui je fais tout cela. Vous qui méritiez tellement mieux que l'adopté du Duc d'Alluyes.

Keridil.


Citation:
17 juillet 1460.


Amour,


Doutez-vous vraiment de mes sentiments pour vous ?
Bien évidemment que je vous aime !
Et je vous interdis de penser que je méritais mieux que vous !
Qu'est-ce donc que ces mots ? Allons donc ! Vous êtes...mon Prince Charmant, l'auriez-vous oublier ?
Je sais que je suis avare d'effusions et de mots tendres. Je n'ai guère cette propension à étaler les élans de mon coeur que je réserve à nos moments d'intimité.

Je serais la plus heureuse si vous veniez ne serait-ce qu'un tout petit peu vivre en Bourgogne lorsque vous aurez remis votre Couronne ! Vous connaissez déjà un peu le sang bourguignon, vous ne vous ennuierez pas. Du moins, j'en fais le voeu.
Car il faut bien reconnaître que vous et moi avons ce point commun, l'amour de notre terre. Et si l'appel de l'Orléans se fait sentir en vos veines, je ne pourrais pas plus lutter contre.

Une fois encore, cette séparation ne sera que la promesse d'un nouveau retour, de nouvelles retrouvailles. Et en cela, nous devons croire. Toujours. Comme nous croyons en ce couple que nous formons et qui traverse les étapes sans se briser même s'il croise quelques éclats de voix ou quelques grogneries.

Je vous remercie, mon Chéri, pour cette façon que vous avez de toujours me comprendre et d'être à mes côtés, même si loin de moi. Il me plait tellement d'être celle qui vous inspire vos actes.
Je vous aime, mon Tendre Epoux, n'en doutez plus, dorénavant.

Je vous embrasse.
A bientôt.

Della.


_________________
Della
Citation:
18 juillet 1460

Maud,
Ma vassale,


Le bonjour vous va !


J'ai ouï dire que la relaxe avait été prononcée, voilà une bonne chose qui me soulage.
Je n'irai pas plus en avant concernant cette affaire, nous en discuterons de vive voix car j'ai quelques petites choses à vous dire, vous devez vous en douter.

Si je vous écris ce jour, c'est pour vous demander de veiller à ce que Seignelay soit prêt à me revoir, d'ici une semaine ou deux, peut-être moins. J'attends des précisions concernant une escorte ou un petit bateau qui va sur l'eau. Je vous ferais prévenir.
Quoiqu'il en soit, il faut que ma demeure soit prête. Je rentre avec mon fils, bien évidemment. Il faudra envisager l'embauche d'une gouvernante pour lui. Si vous pensez à une personne digne de confiance, n'hésitez pas à m'en parler.

Je passerai par Cosne où je séjournerai, ainsi aurais-je la joie de vous revoir et nous aurons tout le temps de nous entretenir à propos de tout.

Je n'ai plus de nouvelles de votre fiancé pas plus que de l'avancement de votre engagement avec Niall. Où en êtes-vous ? Avez-vous prévu une date ? Il nous faudra parler de cela, il doit réparer sa faute. A moins bien sûr que quelques évènements ne vous aient fait changer d'avis et que ces fiançailles ne soient plus. Ce qui, je vous ne le cache pas, ne me contrarierait pas. Dans le cas d'un autre mariage, la privation de dote serait levée. Le prétendant n'ayant pas à être puni pour la faute d'un autre.
Je devine que vous êtes stupéfaite de ce que vous venez de lire, ma chère Maud. Mais ne le soyez pas. Le mariage comme toute autre affaire doit se régler dans les meilleures conditions pour l'un comme pour l'autre. L'amour là-dedans n'a qu'une minuscule place et il a tout le temps qu'il faut après l'alliance de grandir et de devenir parfait.

Comment se porte ma Mère ? D'elle non plus, je n'ai guère de nouvelles. Je la sait occupée avec ce nouveau mandat, j'ai peur pour elle. Tout ce qu'il s'est passé a du la blesser énormément. Puisse le Ciel lui accordé un peu de répit en bénissant son mandat et en permettant qu'il se passe sans souci.
On m'a dit aussi qu'Eusaias était en Bourgogne. Est-ce une bonne chose qu'il soit revenu ? N'est-ce pas encore un sujet de polémique ? Je m'en veux parfois de l'avoir poussé à se porter candidat aux élections. Si je ne lui avais mis cette idée en tête...tout aurait été différent...Suis-je responsable du sang de Bourgogne qui a coulé, Maud ? Je me le dis parfois.

Est-ce que les vignobles sont beaux ?
La récolte sera-t-elle bonne ?
Il manque de soleil.

Que le Très Haut vous garde, ma chère Maud.

A bientôt.

Della


Citation:
Chère Della,

Ainsi donc vous me dites que le Très Haut, pour faire notre bonheur, nous oblige à chercher nous même les réponses à nos questionnements�. par nos propres moyens. Mmmh�.

Parfois, la solution est à portée de main, mais parfois elle est si éloignée (si tant est qu�elle existât) que la main tendue du Très Haut serait la bienvenue. C�est évidemment dans ces cas là que je l�appelle, pas pour trouver le romarin qui parfumera le poulet dominical. Pour ça j�ai la solution, je le remplace par du thym, au pire, je mets de l�ail�

Et si mes moyens ne suffisaient pas ? Et si le monde dans lequel je me débats était empli d�envieux, ou de pervers ou de mauvaises personnes qui accroissent ma peine ? Pourquoi serais-je la seule à tendre l�autre joue ou à me repentir de fautes que je n�ai pas commises ?
C�est en quoi je vous dis que son silence est assourdissant.

Lorsque dans mes questionnements, je me perds en conjectures, je tente de me raccrocher à ce qui me semble vrai. Mais la vérité m�échappe. Alors ma cervelle chauffe, et de cet embrasement naît la confusion et la colère de ne pas trouver d�issue. Dans ces moments là, jamais le Très Haut ne m�envoie de message, au contraire ! Son absence est telle qu�il laisse la place au Sans Nom pour se régaler de ma panique. Lui, m�envoie son émissaire, l�éblouissant Léviathan qui m�hypnotise de ses yeux dorés et emplit le silence et mon esprit de sa présence immense. La réponse est alors un déferlement de fureur, la violence n�est plus contenue car mon crâne exploserait si jamais je le faisais. J�en veux au monde entier et d�abord à moi même mais, au même moment je me délecte de m�être libérée.

Alors je vous le demande, sans autre forme de fausse politesses car j�aime à croire que vous êtes de celles à qui on peut s�adresser en toute intelligence et sans artifice obséquieux� Si le Très Haut a créé tout ce qui est dans ce monde, et s�il est également dans ce silence assourdissant, est-ce donc que Lui et le Sans Nom serait une seule et même personne ? Et qu�il ne nous aime pas comme on pourrait le croire pour ce que nous sommes mais nous utilise au gré de ses caprices ?

Puissiez-vous, chaque jour, trouver une réponse à mes questions. Mon bonheur passe par là.

A bientôt très chère Della.

Hilde


Citation:
18 juillet 1460.

Hilde,


Bonjour.


J'ai pris quelques jours pour vous répondre tant votre question m'a bouleversée.
J'ai prié.
J'ai lu.
Je me suis regardée aussi.

Je vais vous répondre de la même façon, sans fausse pudeur et sans mesquinerie.
Oui, oui, je pense que le Bien et le Mal ne sont qu'un. Tout comme nous sommes à la fois le Bien et Mal réunis dans un corps rempli de faiblesses mais guidé par un idéal, celui de l'Amour.
Quand je dis Amour, je ne parle pas de l'amour de deux personnes que ce soit un couple ou des amis. Non, je parle de l'Amour-Respect. En effet, qu'est-ce donc aimer si ce n'est respecter ? Puis-je aimer les personnes que je ne connais pas ? Non, je ne le peux pas. Il m'est impossible, à moi, femme, d'aimer des inconnus. Mais je les respecte pour ce qu'ils sont, des créatures de Dieu, comme moi.
Cette liberté que j'évoquais est le reflet de ce binôme Bien/Mal qui nous régit.
Je peux choisir. Je peux choisir de poser un acte "bien", je peux aussi choisie de poser un acte "mal". Qui me pousse à l'un ou à l'autre ? Dieu ? La Créature sans nom ? Moi ?
Tous !
Au fond de moi, je trouve de la haine, je trouve de la colère, je trouve de l'envie...et encore bien d'autres péchés. Les y ai-je mis ? Non. Je suis née ainsi. Ma nature humaine m'a faite ainsi. Mais au fond de moi, il y a aussi l'amour, la pitié, l'espérance, le partage...de la même façon, je les ai naturellement.

On me dit parfois qu'il est plus facile d'être mauvais que bon.
Je ne le pense pas.
Bien sûr, voler une bourse pleine d'écus est moins fatiguant sans doute que labourer un champ toute une journée. Mais après ? Le sentiment de culpabilité qui nait à coup sûr, là, au fond des entrailles, est-il plus supportable que l'échauffement du corps sous l'effort ? Non, je suis certaine que non.

Vous avez connu le règne de Béatrice, je pense.
J'étais avec elle lorsqu'elle a été tuée.
J'ai vu celle qui lui a planté la lame mortelle, j'ai vu son regard. Il était plein de haine.
Est-ce cela être heureux ? Est-ce plus aisé de haïr que d'aimer ? Oh non ! Non, je peux vous assurer que celle qui a tué Béatrice n'était pas heureuse. Moi oui, je l'étais aux côtés de notre Reyne et je le suis encore de l'avoir connue, même si j'ai souffert de la voir mourir. Mais celle qui l'a tuée, a-t-elle été heureuse entre son geste et sa mort ? Non. Elle n'a connu que la douleur.

Alors oui, je dis que nous sommes des hommes et des femmes forts ! Et qu'il nous revient de faire grandir en nous le bien et le mal. Oui, les deux, il faut les deux...mais à juste dose, ne pas laisser le mal prendre le dessus, sous peine de tristesse infinie.

Mais comment trouver vos réponses, alors ?
Au fond de vous. En vous respectant, vous, en tant qu'être vivant, en tant que femme, en tant que créature capable du bien et du mal.
Moi, je prie.
Je prie et je demande au Très Haut de me guider.
Il ne me répond jamais, je ne suis pas Jeanne d'Arc.
Enfin si, Il me répond. Mais pas avec des paroles dans mes oreilles.
A sa façon, dans un rayon de soleil ou dans le chant d'un oiseau qui particulièrement m'émeut ou dans le regard d'une personne que je croise et dans lequel je vois de la chaleur ou encore par vos lettres et vos questions qui m'obligent à chercher des réponses, qui me font grandir dans la foi et dans le respect de l'autre.

Alors, je vous remercie pour vos mots, signes du Très Haut.
Je forme des voeux pour que mes mots vous aident.
Et s'ils font naître d'autres questions, tant mieux ! Car jamais, la route vers Dieu ne se termine.

Bien à vous, Hilde.

Della.

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