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La rencontre entre le défenseur des ânes, j'ai nommé l'édentée, et la brebis 3G dans une situation rocambolesque, ridicule, et... impossible ! mais plutôt drôle... enfin moi je trouve !

[RP] Autant confier son os à un chien !

Grayne
De la relativité de la confiance et des bonnes idées chez les gueuses aux pieds sales.





Le soleil est déjà prêt à pointer le bout de son nez, faiblard et rougeot en cette matinée de printemps. Recroquevillée derrière un buisson épais, la fripouille tâte ses gencives en sang pour s'assurer qu'il ne manque pas une nouvelle dent à l'appel. A part celle déjà tombée quelques semaines plus tôt sur les terres lyonnaises, elles sont toutes là. Grayne crache avec dédain une gerbe de salive rougie sur le sol humide.

Quelle poisse ! Marmonne-t-elle en massant son bras douloureux.

La nuit a été longue et la journée qui l'attend ne le sera pas moins. C'est ce qui arrive quand ce qui semble une bonne idée tourne à la position fâcheuse. Elle se redresse et passe doucement sa tête au-dessus des feuilles. La vieille cahute décrépie qui leur avait servi d'abris pendant la nuit se tenait plus loin, la légère fumerolle du feu de fortune s'élevant encore de ce qu'il reste de la cheminée.
A coup sûr, celui qui jusqu'il y a quelques heures était son partenaire devait encore s'y trouver, et sans le moindre doute, l'épée tendue prête à braver le danger.

Oui, la finaude crapule est bien dans une position fâcheuse. Elle s'allonge sur le sol, sa robe déjà crasseuse s'imprégnant un peu plus de le boue forestière.


Raah ! Putain de chiure !

Elle porte rapidement ses mains à sa bouche en se maudissant de jurer plus vite que son ombre. Elle reste alors immobile quelques instant, attentive au moindre bruit aux alentours. Rien n'est perdu non, ça c'est sûr ! Mais il va falloir être sacrément rusée pour se sortir de ce bourbier. Ou bien avoir les pognes un peu plus dures. La fatigue lui tire les membres. Dormir juste quelques minutes...

La journée va être bien longue...

Ses paupières lasses se ferment une seconde.

L'ennui est quelque chose qui ne sied pas bien au teint de la donzelle. Et si cet ennui prend racine dans une ville aussi morne que triste, il n'en faut pas plus pour jeter Grayne dans le tourbillon des décisions brusques. Il en faut une pour démarrer, comme la proposition d'un quasi inconnu croisé quelques fois autour d'une chope de partir en rapine sur les chemins par exemple... Pour que l'amour des surprises et de l'imprévu la tire en avant comme le bas d'une jupe prise dans la roue d'une charrette.
Et après des semaines à tourner en rond, errant mollement dans les rues de Blois en rongeant son frein, autant dire qu'il fallait une bonne dose quantité de décisions aussi brutales que non réfléchies pour satisfaire la soif de nouveauté de la donzelle édentée.

La nuit tombée, ils attendaient, légèrement abrité sous ce qui restait de toit d'une vieille bicoque en bord de route. La route était largement fréquentée. Ils n'auraient pas eu de mal à trouver badaud en vadrouille à qui soutirer piécettes ou même charriote. Le brun un peu bourru qui lui tenait lieu de nouvel acolyte alla se reposer quelques minutes, Grayne prenant son tour de surveillance.

Et là, ce fût pire qu’une envie de pisser.

La donzelle ne voyais plus que la bourse accrochée sous le mantel de l’homme allongé. Elle brillait à ses yeux comme une insolente lanterne en pleine nuit. Peu importe si elle contenait un denier ou quelques écus, il lui fallait faire sienne cette bourse impudente !

Ni une ni deux, Grayne s'approche à pas de loup du brun endormi. Une main se glisse doucement sous le mantel et tâte doucement la ceinture, l'autre la rejoignant rapidement, un petit couteau à la main pour trancher la lanière récalcitrante.

Comme quoi, l’honnêteté, la confiance et les bonnes idées sont toutes trois des choses toutes à fait relatives.

Et d’un geste vif, le brun ouvre l'œil et saisit le poignet coupable. Un poing vole, en plein dans la mâchoire de la détrousseuse. Grayne tente de se débattre et de répliquer, mais surprise, c'est seulement un autre coup dans le bras qui lui tombe dessus. Pas folle, et sachant très bien que le brun ne dors jamais loin de son épée, c'est en détalant comme un lièvre vers l'orée des bois que la donzelle répliqua cette fois. Penaude et endolorie, c'est une Grayne attrapée la main dans le sac, qui imaginait la rage de son acolyte, cachée et tapie dans la boue.

Elle ouvre à nouveau les yeux. Le soleil ne s’est pas encore tout à fait levé, tant mieux, elle n'a pas du dormir longtemps.

Oui, la journée va être longue, et la partie n'est pas encore finie...
Grayne
Et je me suis trompée de crâne...



Comme quoi, même quand la poisse semble vous coller à l'arrière train plus fort qu'une boue molle de novembre, il y à toujours de quoi y trouver son compte.
Grayne avait passé la journée aux alentours, tapie dans son abris de fortune de l'orée du bois. Affreuse attente en scrutant la cahute morcelée en espérant que quelque chose se passe. Que le brun sorte, hurle, l'attaque ou s'enfuie... Mais qu'il se passe quelque chose.

Et la nuit commença doucement à tomber. La donzelle se tortillait sur place pour faire taire l'insolent gargouillement de son estomac. Il fallait que quelque chose se passe ! L'attente allait bien finir par la tuer le cas échéant. Et là, un bruit sur le chemin.
D'un bond elle se redresse, à l'affût. La main saisit un gros bâton- ou plutôt un rondin- posé à ses pieds. Entre chien et loup, l'ombre est de son côté. Furtive, décidée, elle sort de son buisson et s'approche à pas feutrés du chemin ou c'est maintenant certain, il y à des bruits de pas. Il s’est enfin décidé à sortir de sa cachette ! La donzelle mettra un point d'honneur à terminer ce qu'elle a commencé. Un travail bâclé laissé sur un coin de chemin, c'est autant de regrets laissés derrière.

Elle se cache derrière un des pans de pierres défraichies de l'ancienne auberge.
La tension monte, elle entend les pas se rapprocher, tout près, tout près.

Et vlan, elle assène un violent coup à l'arrière du crâne de la silhouette. Essoufflée et satisfaite, elle regarde un instant le corps inanimé. Il respire, mais semble sonné. Du bout du pied elle le retourne.


Putain de putain de chiure ! Qui c'est s'fils de truie ?

La donzelle a frappé le mauvais crâne. Pas de chance pour ce voyageur. Par aquis de consience, elle s'affaire à bien le fouiller, après tout, assommé pour assommé... Une bourse assez bien garnie, de quoi bien se rincer le gosier après toutes ces émotions et de quoi remplir le gouffre de son estomac.
Après tout, le destin fait bien les choses. Elle se retourne alors vivement en se rendant compte qu'elle c'étais approchée dangereusement de la vieille auberge en pensant attraper son ancien partenaire. Elle se glisse alors jusqu'à l'ouverture et passe doucement sa tête entre les pierres.

Personne. Elle haussa les épaules caressant négligemment sa nouvelle bourse remplie. Tant pis, elle sera vigilante sur le chemin du retour.

Oui, la journée avait été bien longue...
Gypsi
De la fatalité et de la Subjectivité de la destinée.

La fatalité avait encore frappé. L'avait encore frappé. Au sens propre comme au figuré. C'est une jeune femme, vêtue fraichement - haillons déchirés, sur lequel quelques brides de vêtements un peu plus "civilisé" prenait place, bustier bleu ciel, chausse et bas bleu ciel également, ceinture bleu ciel. Si elle n'aimait pas cette couleur on lui donnerait autre chose. Quoi que la poussière qui recouvrait ses vêtements en cachait bien l'éclat. Sale ? Effectivement. La brune portait sa bonne vieille épée à la ceinture, et les cheveux lâchés au vent - et pour cause, le mince fil avec lequel elle les attachait toujours avait craqué entre ses doigts le matin même, la faisant enragé et à raison. Ses cheveux trop long lui cachait trop de chose.

C'est poussiéreuse et fatiguée sonc que la jeune brune déambula un temps sur les chemins. Un cercle d'un noir bleuté, loin d'être parfait, lui entourait l'oeil gauche. Comme quoi le bleu la poursuivait un peu partout. Mais il était un peu douloureux quelque fois et perdait de son attirance. Elle marchait seule, besace vide sur l'épaule, pour seule bride de richesse les deux pendantifs qui flottait autour de son cou, et sa poule... qu'on avait bien essayé de lui dérober mais qui était fidèle comme... une poule. Une poule inutile en soit puisqu'elle ne pondait que très mais alors très rarement des n'oeufs.

La journée de la veille avait été longue. La nuit trop brève. Et la journée qu'elle avait débuté un peu tard ce matin là s'annonçait longue également. Mais pas dans le même sens. Revenons un peu en arrière et voyons les événements de la vie de la pauvre gitane. A trop lancer son couteau - de lancer justement - sur n'importe qui, elle en oubliait les conséquences. Forcément quand la personne n'était pas seule... Un peu compliqué ? Disons simplement alors qu'elle voyageait avec un groupe. Et comme la justice et la droiture n'est pas ce qui la connaissait le mieux, elle voyageait avec une groupe de brigands. Principalement des hommes car elle supporte mal les donzelles. Sauf qu'une femme, naïve en soit, il faut bien l'avouer, entouré d'hommes, malfrats, scélérats, ivrognes, ... ça pouvait poser quelques petits problèmes. Remarquez, les problèmes viennent surtout du fait que c'est une Furie, qui ne sait pas se défendre en somme, mais qui possède une énergie déculplée qui peut la rendre vainqueur de bien des combats. Maladroite, mais chanceuse. Inconsciente car folle. Et ça, ça aide. Bref, vous devinez qu'à la fin de cette histoire, elle s'est pris des coups - d'où l'oeil maquillé au noir bleuté - sa besace a été vidée, et elle se retrouve plantée au milieu de nulle part, seule, sans le sous, sans force. Et grommelante. Une longue journée car débordante d'événement et de changement de situation. Elle aimait assez ça, sauf qu'elle se serait passée de cette fin là. Une pigeonne, voilà ce qu'elle était.

La nuit fut brève. Elle en passa la moitié à ronchonner, à s'énerver contre elle même, à grogner, à chercher du froid pour apaiser son oeil... Et l'autre à dormir un brin tout de même.
Et au petit matin, une nouvelle journée commençait. Il fallait marcher, trouver un endroit stratégique, et des pigeons à voler, pour ne pas crever de faim et être obligé d'aller travailler à la mine dans la prochaine ville. Il fallait, mais seule, le nombre des pigeons se limitaient. Il fallait... pour elle, soit une femme seule, ou deux femmes à la limite. Soit un homme ou deux hommes. Pas plus. Et pas de mixité. Elle a des idées arrêtés. Les femmes sont faciles à combattre mais un peu plus rusé. Les hommes faciles à charmer. Chacun son point faible.

Elle marcha donc, et se cala dans un coin, à l'abris des regards, à l'orée du bois, l'ombre et le vent en sa faveur pour qui venait de sa droite. Et là, une proie idéale. Un mâle. Seul. Elle se prépare. La chose serait facile. En moins de temps qu'il n'en faut pour le dire l'homme est étalé par terre, assommé par ... une donzelle aux allures frêles. Les mêmes que Gypsi en soi. Ni trop grande, ni trop petite. Ni ronde ni carré. Une femme quoi. La gitane retient un grommellement de mécontentement. Elle ne l'avait pas vu celle-la. Pour qui se prenait-elle de lui voler sa proie ? Et en plus de râler parce que... vraisemblablement, elle ne voulait viser qu'une seule et unique personne. Interrogation de la gitane, qui lâche en un murmure :


C'est quoi c'te brigande d'pacotille ?! D'où ça nous intéresse d'savoir qui on vole ? Un noble encore j'veux bien, mais là...

Un don particulier pour parler toute seule. Surement dû à de longues années de solitude. Curiosité piquée au vif, elle en oublie ses questions de survie et de paresse, et suit la donzelle du regard. Elle veut savoir qui elle est, ce qu'elle fait, pourquoi. Et qui est cet homme qu'elle semble vouloir à tout prix assommé et volé... Elle attend de la voir entrer dans la demeure, et manque de se relever un peu trop vite. La voilà qui ressort déjà. Qu'allait-il se passer ensuite ? Qui volerait qui ? Se ferait-elle pincer ? Au sens propre comme au figuré ? Allait-elle se faire une "amie" ou une ennemie ? Tout est dans la subjectivité de la destinée. Comme disait beaucoup de Jacques : "tout est écrit là haut". Elle n'y croyait pas. Elle ne songeait à rien de tout cela en zyeutant la donzelle, cacher dans l'abris des fourrés. Au fond ce n'était pas l'argent qui l'intéressait la gitane. Mais l'aventure, l'action, la folie et l'amusement. Tant qu'elle avait de quoi se nourir un minimum... Et là justement, elle n'avait rien. Tenter une approche ? Qui sait... La journée avait été bien longue et les gargouillements de son ventre vide de deux jours pourraient la faire repérer. Elle serra les dents et rentra son ventre pour essayer d'arrêter la cacophonie. Mais... ce n'était pas gagné.
Grayne
Leçon d'improvisation.



A peine Grayne eu le temps de mordre dans une des miches de pain presque fraiches et fraichement acquises qu'un drôle de bruit résonna. Sourd, presque lointain. La donzelle fronça les sourcils. Elle se pencha alors vers l'infortuné la bave au lèvre et toujours inconscient, tout en mâchant activement un morceau de mie bien plus gros que ce qu'elle aurait du se fourrer dans le bec. A moitié à quatre patte, elle tendit l'oreille près de la bouche de l'homme... Rien... Un vague souffle un peu roque et guttural. Elle se penche alors vers son ventre, dans le doute... Rien.

Elle se relève, se grattant la tête avec un air de réflexion intense quand le bruit se fait entendre à nouveau, comme un léger grognement, caverneux et profond.

Grayne se fige et avale un peu trop vite sa bouchée de pain. Son regard balaye les fourrées aux alentours, et déglutissant, une étrange sensation lui remonte dans le fond de la gorge. Un bruissement se fit entendre dans les végétations, la tension monte à nouveau d'un cran. Grayne essaye de réfléchir aussi vite qu'elle le peux. C'est sûrement le brun qui reviens. Ah ! qu'elle avait été bête de baisser sa garde comme une jeune pucelle à la cueillette des fraises ! Elle sourit en coin, et sur ses gardes, recule de quelques pas pour se saisir du gourdin-bûche jeté au sol quelques minutes plus tôt. La donzelle se met alors à crier de sa voix aussi forte que criarde.


Sort de là l'italien ! J'sais que c'est toi !Elle ricane doucement, tendue, fouillant les alentours du regard.J't'ais déjà dit qu't'aura pas mon cul, et t'aura pas ma bourse non plus ! Car, c'est connu, un homme en colère de s'être fait frappé par sa coéquipière n'a qu'une chose en tête, lui voler ses biens...

Le grondement retentit encore. Mince, mais avait il été chercher des chiens pour se venger du coup bas de la veille ? Les Italiens seraient alors bien plus rancuniers qu'elle l'aurait espéré...

Il fallait être vive cette fois. Le destin ces derniers jours avait la fâcheuse tendance de changer d'avis aussi vite que la donzelle accrochée à sa bûche.

Grayne saisit son courage à deux mains et quand le gargouillement étrange retentit à nouveau, elle lança de toute ses forces l'imposant bout de bois en direction du bruit.


Raaaah ! Prend ça couille molle !

Elle saute alors en arrière, tombe, roule et se cache derrière un des pans de pierre de la cahute en ruine. Couverte de boue, l'épaule en vrac, les cheveux n'étant plus qu'un sac de poils collés par la crasse et la poussière, mais fière de son coup fulgurant et précis (elle en aurait mis son pied au feu), Grayne à fière allure.

défection, j'ai pas pensé à la sortie... marmonne elle pour elle même.

Elle cracha rageusement au sol. Eh oui, on ne peut pas penser à tout, il aurait été cependant plus judicieux de penser au plus important...
Gypsi
Comment devenir italien ET couille molle en une leçon

Planqué dans ses fourrés, à observer la donzelle manger son pain sans trop se soucier de ce qui l'entourait, la gitane pestait contre son estomac qui avait décidé de donner un concert. Elle avait tout essayé pour le faire taire, ... en vain. Elle observe encore plus attentivement la jeune femme, pour prévenir une éventuelle attaque. Folle mais pas inconsciente la brune. Elle se retient de rire en la voyant se pencher sur le pauvre assommé appauvris. Se mordre la lèvre intensément, espérant peut-être par la même que ça apaise les gargouillements. L'espoir fait vivre comme on dit.

Elle serait presque tentée de manger de l'herbe la gitane, pour calmer ses cris ventriloques. Mais bon, si elle pouvait éviter, elle aimait autant. Fallait dire que ça ne donnait ps vraiment envie. Et puis, elle était capable de se faire repérer en essayant d'arracher de l'herbe. Le bruit, mieux que la vue. ça peut laisser quelques doutes. Et puis, on ne sait pas qui se trouve en face, ni dans quelle position. Avantage ? Désavantage ? La gitane bénéficiait d'un avantage : voir tout ce que faisait et entendre tout ce que disait la brigande "de pacotille" comme elle l'avait qualifié un peu plus tôt. Enfin tout. Ou presque. Les brouissailles lui cachaient tout de même quelques détails. Et son ouïe bien que performante n'était pas absolu. Heureusement pour elle d'ailleurs, sinon elle n'aurait pas supporter de s'entendre chanter. Et comme elle adorait chanter la pauvre, ça aurait été un coup dur.

Revenons-en à nos moutons. Debout, l'air pensif, le silence et finalement... Tout va très vite. Trop vite pour notre brune qui est planquée. Il faut dire qu'elle peut difficilement bouger. La voix de la donzelle mangeuse de pain résonne. Froncement de sourcil. C'était donc un italien qu'elle voulait dépouiller ? Elle s'y prenait comme une débutante. Léger soupir. En entendant ses dires ensuite, elle a l'impression de se reconnaître un peu dans cette brigande joyeuse et/ou inconsciente. Tout aussi inconsciente, tout aussi joyeuse. Léger sourire, qu'elle dissimule vite. La bougresse l'a reperé finalement. Maudit ventre ! maudite faim ! Qui vient apporter la réponse aux dires de la seconde brune. Grondement. Peut-être peut-il être perçu comme un grognement ?

Le mot "italien" résonne toujours dans ses oreilles. Et la Gypsi, se déconnectant un instant du présent réfléchit brièvement. Une partie de son clan était effectivement italienne si sa mémoire était bonne. M'enfin, ça remontait, et puis, elle était loin d'être italienne, elle. Quoi que... sait-on jamais. Un choc la ramène à la réalité. Elle retient un cri - peur, douleur, surprise ? haha, vous ne saurez pas tout de suite ! Elle retient donc un cri, en serrant les dents, et lâche un grognement rendu silencieux par la douleur qui monte doucement. L'idiote lu avait jeté un rondin de bois dessus. Elle manquait de force, alors la brune se l'était pris sur le pied. Les orteils berdol !!! Elle avait envie de gueuler. Mais elle se retient. Elle allait voir de quel bois se chauffait une gitane - pas italienne, mais couille molle pour le coup, elle n'était pas si loin que ça - en colère.

Un regard rapide suite à la chute, et elle ne voit que de la poussière retombé lentement sur le sol. Plissement des yeux. Regard qui se fait chercheur. Elle imagine le stratagème dans sa tête : qu'a-t-elle fait pour se planquer, et où est-elle planquer ? Réponses simples. Derrière un pan de mur de la demeure miteuse. Comment, peu lui importait finalement. Elle avait noté que la bûche lui avait été envoyé à la figure. La donzelle n'avait donc pas réellement d'arme défensive. Du moins c'est ce qu'elle pensait. Sourire en coin, elle fait mine de faire bouger les fourrés du côté où la brune s'était planquée, pour finalement aller dans la direction opposée.

Sortir du sous-bois, peu agréable en soit. Chaque petite parcelle de sa peau non recouverte de tissus la grattait. Mais elle avait l'habitude de cette désagréable sensation. Elle essaya d'en faire fi, et sortit aussi furtivement et silencieusement des fourrés que possible, pour aller se coller au mur de la bâtisse. Et glisser lentement vers le coin où se trouvait la folle lanceuse de gourdin. Elle aurait pû faire le tour de la demeure, pour plus de sureté et la prendre par derrière, mais... envie, aventure, incertitude. C'était cela qui lui plaisait au fond, qu'elle aimait, qui lui donnait envie. Une épée, deux dagues et un couteau de lancer. Au fond, elle ne risquait trop rien. Ou plutôt si, la mine pour de bon puisqu'après ce coup, elle n'aurait probablement plus assez d'énergie pour tenter de voler quelqu'un d'autre. Et les bons samaritains, c'étaient de plus en plus rare.

Elle aurait préféré attendre que la donzelle s'impatiente et sorte seule de sa cachette, pour la prendre par derrière, mais avec les gargouillements ça n'aurait jamais marché. Aussi, la gitane se déplace rapidement poussant la terre et la poussière du bout de son pied vers ce qu'elle pensait être le visage de la "pacotille" - elle trouvait que ce surnom lui allait bien. Lui envoyer de la poussière à la figure pour l'aveugler, puis se placer face à elle l'épée tendue droit devant. Cela aurait pû être une bonne idée. Cela aurait sans doute pû marcher. Pour un peu plus qu'elle fasse le mouvement en gueulant :


JE ne suis PAS une COUILLE molle !!!

et le tableau est complet. A faire rire n'importe qui. Heureusement pour Gypsi que le ridicule ne tue pas. Le pied droit en ruine à cause du gourdin de bois, affamée, les cheveux en pétard, l'oeil hagard et torve à la fois, l'air fatigué, les cheveux décoiffés, les vêtements poussiéreux... Elle aurait fait craqué n'importe quel homme sur le champ. L'important c'était d'y croire. Sauf qu'en face c'était une donzelle. Et que ce n'était pas son truc les donzelles. Dans la position décrite précedemment - c'est-à-dire épée en avant, bras tendus, ... -, elle quitte donc ses pensées - qui furent bien brèves, dans son état faut pas trop lui en demander - et regarde ce qui se trouve à la pointe de son épée... Et là... surprise !
Grayne
L'art de la constance en toutes circonstances.



La miche de pain rebondie fût transpercée sans aucune pitié par la pointe affutée de l'épée.

Quelques minutes plus tôt...

Haletante et accroupie derrière le muret de vieilles pierres, la donzelle ne faisait pas la fière. C'est le genre de moment ou le temps semble s'allonger indéfiniment. Loin de regretter ce qu'il c'était passé la nuit précédente, il est quand même des fois où l'on se dit que quelque chose à merdé ou que le plan aurait du être un peu plus réfléchit. Mais voilà, Grayne et la réflexion, c'est deux choses peu compatible dans ce genre de situations. Oh, elle peut réfléchir longtemps sur le bon morceau de viande à choisir sur un étal garni les jours ou la bourse est pleine. Elle peut réfléchir longtemps à définir quelle grange sera la plus agréable pour dormir ou bien si il faut mieux emporter une bouteille de vieille gnôle ou deux de vin. Mais pour ce qui est de réfléchir avant d'agir, là, c'est tout autre chose.Et le comble, c'est qu'elle est prévoyante quelques fois. Mais accroupie dans la poussière, un filet de sueur perlant dans le bas de son dos en attendant que l'italien vienne se venger, elle en oublie que l'épée fermement accrochée à ça ceinture ne sert pas qu'à parader et effrayer les enfants sur les places de marché.

Respirant fort, comme pour reprendre une certaine fermeté, elle trace négligemment du pied une ligne dans la terre, comme une ultime frontière, une protection invisible contre un ennemi proche. Il ne faut pas longtemps pour qu'un bruit se fasse entendre. Des branches, des fourrés qui remuent. La cible réagit. Elle peste à voix basse, sa bûche n'a pas du frapper autant qu'elle l'aurait voulu. Il est des fois où oui, on se met à espérer qu'une bûche lancée au hasard dans un bosquet touffu en pleine forêt sera le fatidique gourdin létal, guidé par la main du très haut lui même. Elle se redresse alors et époussette par réflexe sa jupe élimée. Geste qui, on en conviendra, n'a quand on voyage depuis des mois sans laver ses vêtement, qu'une utilité théâtrale. Elle se glisse alors à pas légers vers un des bord du mur, dans l'espoir d'apercevoir quelque chose.

Elle se penche, se hissant sur le côté du mur délabré, dans la position grotesque de quelqu'un qui à trop longtemps hésité entre la discrétion du mouvement et l'efficacité d'observation. Le bruit c'est arrêté et le temps semble suspendu. Elle a l'impression que ses piteux vêtements vont presque finir propre à transpirer de la sorte.

Et d'un seul coup, c'est la tempête.

Un nuage de poussière l'enveloppe et elle trébuche. Ah, si la scène avait démarré sous des auspices plus favorables et héroïques, elle aurait fait une roulade dans la foulée. Elle serait retombée, accroupie dans une fière posture défensive, brandissant dague prête à affronter le danger pendant que le nuage de poussière retomberais en de grandes volutes tout autour. Une mèche rebelle traversant son visage, elle aurait toisé l'agresseur, l'air farouche, prête à en découdre. Mais définitivement, la tournure de la scène est bien moins brave.

Surprise dans sa position instable, c'est la tête la première en se cognant les dents sur le sol que Grayne accusa la surprise. C'est d'autant plus dommage pour quelqu'un qui attend un agresseur potentiel. Fatiguée et courbaturée, la donzelle essaye tout de même tant bien que mal de réagir de la façon la plus vive possible.

Les mains lourdement appuyées sur le sol, elle se relève finalement, tâtant pour la seconde fois de la journée si une nouvelle dent n'est pas tombée. Une voix tonne à ses oreilles pendant qu'elle essaye de retrouver une contenance. Mais... Depuis quand Ezios à une voix de femme ?!

Avant qu'elle n'ait le temps de réfléchir plus, l'épée en face est brandie et un coup la bouscule de nouveau. Elle sent le tissus de sa besace se déchirer sous l'impact, et le contenu se répandre sur le sol. Ce serait mentir de dire qu'elle n'a tout de même aucun réflexes, car elle fait volte-face dégainant enfin son épée.

Jetant un œil un peu triste à la myriade de miche de pain roulant mollement sur le sol, elle toise enfin la personne qui se tiens derrière l'épée à la miche de pain.

Grayne regarde la femme devant elle, les cheveux ébouriffés et au moins aussi poussiéreuse qu'elle. C'est à n'y rien comprendre. Il y avait un Italien, elle frappe un pécore de passage et là, elle se fait menacer par une furie brune armée. Il y à vraiment des jours où l'on aurait mieux fait de rester couché. Elle fronce les sourcils et se met à hurler de sa voix forte, rauque par manque de sommeil et de la poussière avalée.


Mais... Qui t'es toi encore ?!
Gypsi
Du ridicule au rire, il n'y a qu'un pas... encore faut-il le franchir

Quel bordel pour si peu. Quand on voyait tout ça de l'extérieur, il y avait de quoi enrager. Rien qu'à regarder les miches de pains étendues sur le sol, roulées dans la poussière, elle regrettait presque son geste la brune. Si elle avait sut que la brigande de pacotille possédait autant de denrées comestibles, elle s'y serait prise autrement. M'enfin, en brigande de pacotille, Gypsi tenait également le haut du pavé. Le sommet du sommet. Un peu de concurrence, c'était sympathique après tout. Elle n'avait remarqué que le pain au sol, mais pas encore celui planté au bout de son épée. Mince rempart contre le tranchant de sa lame. Vieille comme elle, donc plus tellement tranchante, en soit...

Son regard se reporte rapidement sur la jeune femme, qui se roule dans la poussière comme ses miches de pains, en soit. Joli spectacle. Et elle, debout fièrement, l'épée à la main, le regard conquérant, la toise et la prend de haut. Elle l'avait en pointe d'épée. Elle ne lui échapperait pas. Elle allait l'embrocher...


Hein ?! mais c'quoi c'berdol ?!

Son regard longe son épée, se porte sur la jeune femme, pour revenir sur la pointe de son épée, très rapidement. Elle avait effectivement embroché quelque chose. Et quelle chose. Une miche de pain. Ses rêves de grandeur s'envole. Il ne manquerait plus qu'un petit feu au dessous de son épée, et on pourrait croire qu'elle fait rôtir le cochon à la broche. Rien que d'y penser elle en salive, et son estomac reproduit le sinistre bruit de l'affamé. Léger soupir, suivi d'un grognement bien sentie. Cette douce mélodie l'écoeure et l'agace. Elle jette alors un nouveau regard sur la miche de pain au bout de son épée, et là... la question fatidique retentit.

Mais... Qui t'es toi encore ?!

Et la gitane d'abord de gueuler aussi fortement - voir plus ? Ah oui, on a tendance à oublier que la brune à une voix bien portante. Trop bien portante - et tout aussi mélodieuse, rauque et grave, presque incompréhensible tant elle est tiraillée par la faim, la fatigue et la poussière qu'elle absorbe avec ses bonnes idées débiles. Elle commence donc la réponse qui aurait dû être : "pas b'soin d'gueuler berdol ! j'suis pas sourde et ta voix disgracieuse est agaçante !". Elle commence en s'arrêtant dès la fin du premier mot pour se mettre à tousser. Un moyen comme un autre pour recracher le surplu de poussière ingurgiter durant la journée. Bien maigre repas en soit. Sa réponse se transforme donc, se rendant compte de son état pour finir ainsi, en la lâchant brutalement comme elle peut :

Pas b'soin d'gueuler si fort ! t'as une voix aussi mélodieuse que moi alors évite de la faire trop entendre ! j'aim'pas la concurrence.

Gromellement bien senti, et bien placé. Parce que oui, la gitane grogne. Un vieux reste faut croire. Elle regarde la femme en face d'elle, assise - si l'on peux dire - sur le sol, auréolée de miche de pain. Un véritable tableau christique. Non, la brune ne savait pas que l'ange "Gabriel(le)" était brune et poussiéreuse et avait des dents en moins ?! Comme quoi, on en apprend tous les jours, elle se coucherait moins bête. En même temps, il en fallait peu pour l'instruire... Pauvre enfant. Bref, la question résonne dans sa petite tête vide. Parce que les bocals - on dit des bocaux ?! - vides font toujours résonner les sons, c'est bien connu... Qui est-elle. Telle est la question. Et de répondre non sans un soupçon de sourire ironique en coin des lèvres :

Ni italien ni couille molle, si ça peut t'donner une idée...

Finalement, son regard se promène rapidement, et elle aperçoit ce qu'elle croit être une épée... appartenant à la brigande ?! Froncement de sourcil, et regard qui change imédiatement de direction. Elle semble avoir oublier son épée, elle ne veut pas lui donner l'idée de s'en servir. Surtout que dans son état, elle perdrait sans doute un combat. Pis, la journée avait été assez longue comme ça... Elle regarde donc droit dans les yeux la donzelle en retournant sa question :

Et toi, t'es qui ? A part une brigande... étonnante...et changer subitement de comportement en lâchant un :et pis c'quoi ce "Encore" à la fin d'ta question ?! tu d'vrais t'réjouir hein de ME rencontrer berdol !

Oui, la gitane a tendance à passer du coq à l'âne, et inversement, épuisant l'un et l'autre assez rapidement. Elle a tendance à réfléchir à retardement et à remarquer les choses intéressantes au bout d'un certain temps, bien trop long en général. Mais non, je vous assure, elle est bel et bien brune. Finalement elle regarde la miche de pain au bout de son épée, et retire lentement l'épée de devant l'édentée pour rapprocher la miche de sa bouche... et de se mettre à croquer dedans goulumment. C'était loin d'être le meilleur pain du monde, mais son estomac le voyait comme un miracle magnifique et un paradis gustatif impressionnant. Comme quoi, il en faut peu pour être heureux.

Finalement, devant le regard que lui lance la dite édentée qui lui a gentillement fournit un repas, certes maigre mais mieux que rien, la gitane range son épée - oui, elle aime le risque, je vous le concède. Enfin, elle manque surtout de jugement, mais bon... - s'essuit les miettes qui parsèment ses lèvres et ses joues d'un revers de manches poussiéreuses et finit par éclater de rire. Et oui... La leçon du jour ? Le ridicule ne tue pas - sinon, Gypsi ne serait sans doute jamais née en fait - et en plus il fait rire. Et si ce n'est les autres, il l'a fait rire, elle. Pratiquer l'autodérision, une joie succulente. Mais, sait-on bien quand on est spectateur si Gypsi rit d'elle-même ou de Grayne ? Ce n'est pas sur...


Mais quelle journée !glisse-t-elle, en ayant retrouver un tout petit peu de voix, et en se laissant tomber sur le sol, pour s'asseoir. Inconscience quand tu nous tiens. Et d'avoir le culot de lâcher encore :T'aurais pas un p'tit truc à boire pour faire passer tout ça t'sé ?!Où il y a de la gêne - ou Eugène comme disent certains - il n'y a pas de plaisir !
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Grayne
Tout est bien qui fini sur un bon début.



Il est effectivement des fois ou chercher à comprendre le pourquoi du comment deviens assez compliqué. Il y à même certains cas, où tout simplement l'envie de comprendre à quel moment l'enchainement de situation est devenu improbable c'est tout simplement envolé. C'est exactement ce qu'il arrive à Grayne à ce moment précis. Le manque de sommeil aidant, se retrouver assise au milieu d'une ronde de miche de pain face à une furie brune est alors tout simplement et lucidement normal.

Pas b'soin d'gueuler si fort ! t'as une voix aussi mélodieuse que moi alors évite de la faire trop entendre ! j'aim'pas la concurrence.

lui gueule la femme. Grayne fronce les sourcils. Qui était elle alors ?

Ni italien ni couille molle, si ça peut t'donner une idée...

Oui, bien sur, c'est l'évidence même. La seule personne qui pouvais se trouver devant elle en cette drôle de matinée, ce n'étais ni un italien ni une couille molle, résultat même de cette implacable suite logique d’événements. La donzelle acquiesça intérieurement. La colère était partie, l'étonnement presque, elle aurait presque envie de rire tiens. La femme la fixe droit dans les yeux et continue, visiblement échauffée elle aussi par les évènements.

Et toi, t'es qui ? A part une brigande... étonnante... Et pis c'quoi ce "Encore" à la fin d'ta question ?! tu d'vrais t'réjouir hein de ME rencontrer berdol


Grayne reste bouche bée une seconde. C'est que se retrouver le cul dans la poussière de si bon matin ça ne vous met pas dans la meilleure des réactivités. Avant de comprendre ce qu'il se passe, l'inconnue était assise à ses côté réclamant quelque chose à boire.


Un peu déboussolée, elle regarde l'inconnue rire, s’asseoir, et tout ça en gardant un drôle d'air fixe, un sourcil à moitié levé et l'air hagard de ceux qui ont du mal à faire le point. Elle détourna alors enfin son regard et fouilla dans le cadavre de sa besace. Elle en sortit une petite outre toute salie, la déboucha avec lenteur et précision avant de porter le goulot à sa bouche. Trois lampées bruyantes plus tard, elle tend le contenant à la brune, un drôle de sourire aux lèvres. Et Grayne se met alors à parler pour la première fois depuis qu'elle lui à hurlé dessus.


Ouais, t'as raison la chevelue, réjouie ! Moi, chuis Grayne. Une chasseuse de couilles molles, t'as d'la chance de pas en être alors...

Elle gloussa, plus pour elle même qu'autre chose et s'adossa contre le muret de pierre. Quelle drôle de situation. Quelle drôle de journée.
Gypsi
Parfois, y'a pas d'mal à n'pas se faire de mal.

Parfois les choses s'enchaînent très vite. Souvent elle manque de jugeotte. Souvent elle est bête comme ses pieds. Parfois même, elle est naïve. Ce jour-là, elle n'avait tout simplement rien à perdre, tout à gagner. Dans le pire des cas, ça lui aurait changé les idées un moment, le temps serait passer plus vite. Car la gitane est une des rares femmes qui veut que le temps passe vite. Deux réponses à ce paradoxe, quand tous veulent l'arrêter pour devenir immortel... Ne pas le voir passer, c'est devenir immortel pour elle, en quelque sorte. Elle a une vision binaire étrange. Et des pensées qui ne veulent rien dire et n'ont rien à faire ici. Mais on va terminer le raisonnement quand même. Pendant qu'elle en est là... Ne pas voir le temps passer, pour ne pas s'ennuyer, et profiter de la vie. Ou simplement aussi, pour se rapprocher du jour où elle irait sur la lune. Parce qu'elle ne doutait pas qu'elle s'éclaterait - dans tous les sens du terme d'ailleurs si ça se trouve - comme une folle.

La vie n'ayant pas de logique qu'il était possible de suivre, elle faisait davantage confiance au hasard. Et, de ce fait, elle ne faisait jamais preuve de logique dans ses réactions. Ou alors, ce n'était pas voulu. Remarquez, l'absence totale de logique surprend toujours au début, ça peut-être un avantage... Bref, la gitane parle. Beaucoup. Comme toujours. Avec une colombe elle se faisait de la concurrence fût un temps à ce niveau là. La voix qui porte. Et rien pour l'arrêter. Enfin presque... Elle s'échauffe un peu, parle plutôt fort donc, sans quitter des yeux la brune crasseuse. Après sa dernière réplique, elle finit par s'asseoir, croquer son pain, constatant l'autre qui reste coite. Un léger sourire se dessine sur ses lèvres en voyant qu'il lui manque des dents. Elle avait pas l'air d'un mauvais bougre au fond. Juste d'une casse-cou, une sorte d'aventurière, tout autant de pacotille que Gypsi. Du genre qui ne réussissait pas toujours ses coups quoi. Qui ne réfléchissait pas non plus toujours à tout...

Et soudainement, l'édentée lui apparaît fortement sympathique. Mais alors vraiment fortement. Elle la regarde sortir une outre. Vieille, et mal en point, mais, sans aucun doute l'intérieur contenait... quoi qu'elle ne la connaissait pas. "Si ça s'trouve elle boit d'la peuf ' ". Oui, elle a toujours des pensées séduisantes, et agréables. Finalement elle lui tend son outre après en avoir bu quelques limpées. Nouveau sourire en la prenant. Mais méfiante elle renifle un peu pour tenter d'identifier plus ou moins bien - plutôt moins que plus d'ailleurs - le liquide contenu. Vainement. Elle finit par hausser les épaules et porter l'outre à ses lèvres, pour en prendre une gorgée. C'était bien de l'alcool il n'en fallait plus douter. D'ailleurs, tout brigand qui se respecte picole. Sinon ce n'est pas un brigand digne de ce nom. Ni même un homme digne d'intérêt. A moins qu'il ne picole pas mais qu'il offre à boire... La voix de la brune à l'outre la ramène dans le présent, et la réalité.

"Réjouie". Plutôt pas mal pour changer des classiques chiants et insupportables du 'enchantée ou ravie". Réjouie. Et bien ma pauvre, si tu savais... Et finalement la presque belle - ou presque moche selon les goûts - se présente, lâche une vanne qui ne tire qu'un mince sourire à la gitane, avant de s'adosser au muret de pierre. Drôle de personnage. Mais pas si mal que ça, elle aurait pu tomber sur pire. Largement. Mieux, elle émettait des doutes. Mais pire, ça... Et puis, quel beau surnom "la chevelue" on ne lui avait encore jamais sorti celui-là. Pas si mal, pas si mal. Peut-être que les deux donzelles parviendraient à s'entendre finalement... La chevelue se relève donc, et va s'adosser au muret au côté de l'édentée, en lui rendant son outre. Et de reprendre alors la parole :


Ouais, sauvée, h'reusement. ça m'aurait bien embêté d'être une couille molle tiens... J'aurais pas su quoi en faire d'ces machins inutiles... les pauvres... j'les plaindrais presque si j'avais l'temps.
Et d'esquisser un sourire, laisser une petite pause se faire, avant de reprendre, en se présentant enfin... elle est plutôt lente comme femme finalement :
Moi c'est Gypsi, dict la brebis 3G. Y'a quasi' plus rien dans ta gourdinette. Tu d'vrais t'en trouver une plus grosse.
Et oui parce que l'important ce n'est pas son nom, mais sa soif. Et elle est loin d'être apaisé. Bon, il fallait dire qu'elle n'était jamais apaisée, même quand elle vidait un tonneau... mais bon...
T'as fait quoi c't'italien flasque ? C'lui qui t'as pété les dents ? Ou siffler la moitié de ton outre ?
Deux détails de choix. D'importance capitale. Surtout l'outre. Des questions, sans véritable intérêt, mais puisqu'elle s'était prise une bûche sur le pied à cause de lui, elle estimait qu'elle avait le droit d'en savoir un tant soit peu.

Au loin, le soleil commençait lentement à décliner. La journée avait été longue. Mais tellement mouvementée qu'elle ne l'avait pas vu passer. C'était peut-être ça, la vraie vie. Simplement. Toujours est-il que le ventre plein d'une miche de pain rassi, elle se sentait déjà nettement mieux. Prête à peter le feu s'il fallait. Ou a foutre le feu... au choix. Il était bien l'heure de faire connaissance tiens...

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