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[RP] Ma dame, ce soir vous ne dormez pas avec vostre poupée.

Judas
[1er Juillet 1460, Petit Bolchen, Bourgogne]

Courage et fiole aphrodisiaque.


Voilà tout ce qu'il fallait à Judas Von Frayner pour honorer sa jeune épouse pour la première fois, a l'occasion de la très redoutée nuit de noce. Par chance, il devait y avoir ce genre de produit des contrées d'asie du coté de la pièce aux fioles de petit bolchen. Par malheur, Judas n'était pas en mesure d'aller y faire un tour sans être repéré par l'armada de serviteurs qui se pressaient derrière la porte. Il n'y avait qu'a voir les ombres mouvantes sous l'interstice et écouter les chuchotis qui se voulaient discrets. A croire que les plus enthousiastes en cet évènement n'étaient pas les époux mais la valetaille du castel...

Judas était prostré là, au fond de son lit, ce lit qu'il devrait partager chaque nuit jusqu'à la fin de sa vie avec Isaure, jeune mariée de vingt ans sa cadette. Autant dire que le seigneur était tendu, et pas vraiment de la façon la plus encline à consommer dignement les épousailles. Pour ne rien arranger ce premier juillet s'avérait être d'une chaleur écrasante, ce qui le contraignait à ne pas pouvoir s'ensevelir sous une pile de draperies. C'est bien connu, on est toujours plus rassuré sous ses draps. Même en Judas Von Frayner qui doit assumer son rôle de mari afin, au moins, de ne pas passer pour impuissant.

L'état fébrile de l'homme ne découlait pas d'une réelle aversion pour celle qu'on lui avait choisit, quand bien même il ne pouvait prétendre avoir une réelle attirance pour icelle. Non, le Frayner préoccupé par moults et moults choses était certain de ne pas réussir à mener à bien la tache qui l'attendait. Déniaiser des filles, cela n'était pas une découverte... Prendre le pucelage de sa femme, voilà qui était tout à fait nouveau pour le satrape. Cette dernière d'ailleurs tardait à arriver au lit, Judas prenait déjà ce temps d'attente pour une défection imminente. Il lissa du plat de la senestre sa chaisne immaculée et tenta de comprendre ce qui se disait en messe basse, là à quelques mètres. L'attendue devait être encore entre les mains de suivantes pour sa préparation.

La chambre était éclairée d'un candélabre à cinq cierges, la couche nuptiale avait été bénie par l'Evêque... En somme, tout était fin prêt. Ou presque. Le lit paré d'une soierie destinée à recueillir le premier sang et son Judas dessus semblait être un meuble mortuaire tant celui qui s'y était coulé semblait raide, inerte. En réalité, par fierté et par sens de la possession, ce dernier comptait bien prendre ce qui lui revenait de droit ce soir là. Pourtant rien n'était moins sûr quant renouvellement de la chose dans le futur...

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IRL PARIS: 29 septembre. Go topic des IRL!
Clemence.de.lepine
Le temps filait, le marié devait déjà être en train d'attendre dans la chambre qui avait été préparée pour l'occasion. Il pouvait bien patienter encore quelques minutes. Une vierge ne se prépare pas pour sa nuit de noces en cinq minutes. Il en faut, justement, du temps. Et même si ôter chemise, cote et surcote prenait moins de temps qu'à les enfiler, il était important de faire durer le moment. Mettre Isaure en confiance. Lui parler doucement, le ton léger, le sourire prompt à dégainer.

Elles étaient trois dans l'antichambre, cette petite pièce joliment meublée où on avait pour l'occasion fait mener fauteuils, psyché, onguents, peignes et parfum. Clémence avait demandé à ce qu'on dispose sur la commode un bouquet de jacinthes bleues mêlées de glycines plus bleues encore. Au milieu, elle y avait fait glisser un lys blanc, symbole même de la pureté et de l'innocence. Les glycines embaumaient à presque faire tourner la tête et le lys blanc était là pour rappeler qu'après ce soir il n'y aurait plus de candeur.

On murmurait, on s'autorisait même quelques petits rires étouffés, mais il y avait quelque chose de faux dans cette bonne humeur que l'on sentait forcée. Parce que la tension était palpable et que ce genre de chose était contagieux.

Clémence s'occupait de tirer machinalement sur quelques pièces de tissu, pensant de cette manière aider la jeune suivante de sa cousine à délivrer cette dernière de la robe du dessus. Mais la tâche était ennuyante parce qu'elle ne savait s'y prendre et qu'elle avait trop de choses en tête. Des choses à dire et des choses à garder pour elle. Après s'être finalement faite à l'idée qu'elle n'était d'aucune aide pour Gwennaëlle – au contraire – elle capitula, sur un soupir contrarié. Elle vint prendre place dans un fauteuil et, les yeux dans le vague, les sourcils froncés, chercha ce qu'elle pouvait bien trouver à dire à Isaure qui puisse la faire gagner la chambre dans les meilleures conditions possibles.


Franchement. Elle laissa un instant de silence, le temps de capter son auditoire, le temps, surtout, de rassembler ses pensées et de déterminer de quelle façon elle allait pouvoir les exprimer.

En toute franchise. A nouveau, un moment de silence, pendant lequel elle tente de rencontrer le regard d'Isaure. Sourire épanoui. Bien sûr que si, je sais tout à fait ce que je veux dire, j'ai juste envie de prendre mon temps. Nous en avons à revendre, n'est-ce pas ?

Et bien vous n'allez peut-être pas trouver ça si mal.

Jolie performance.

Enfin je veux dire que ça n'est pas aussi horrible qu'on pourrait le croire.

Grâce à une bonne dose de drogues douteuses dans le sang. Soit dit en passant. Malheureusement pour Isaure, elle n'en avait pas sous la main.
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Isaure.beaumont
La journée avait filé, sans qu’Isaure ne puisse la retenir. Et l’heure de devenir une femme, une vraie, était venue. La jeune fille se sentait aculée, prise à son propre piège. En acceptant cet hymen, elle n’avait pas vu plus loin que la robe et pas un instant la pensée de sa nuit de noces n’était venue effleurer son esprit.

Les yeux rivés sur les fleurs, dont le parfum entêtant emplissait la pièce, elle se laissait déshabillée sans mot dire. Murmures et rires étouffés s’étaient envolés, et un silence pesant s’était installé, seulement troublé par la respiration irrégulière de la jeune Wagner.

Dans son dos, les mains douces et habiles de Gwennaelle s’activaient. Celles de Clémence, moins expertes, arrachèrent un sourire à Isaure. Mais la Marquise abandonna rapidement et Isaure, du coin de l’œil, la vit s’installer sur un fauteuil. Elle semblait absorbée dans ses pensées, légèrement soucieuse. La gorge serrée, Isaure aurait voulu lui demander conseil, mais il lui semblait malvenu d’aborder ce sujet. Aussi, quand Clémence commença à parler, la jeune fille se raidit légèrement, mal à l’aise. Fuyant d’abord le regard pénétrant de sa cousine, elle se tourna légèrement vers elle, attentive à ses conseils avisés… qui ne vinrent pas.


-Ah. Fit-elle. Que pouvait-elle dire de plus. Si ce n’était pas si désagréable, alors soit. Mais cela ne l’avançait pas plus. Que devrai-je faire ? Ou ne pas faire ? Devrai-je parler ? Y-a-t-il des choses précises à dire ? Devrai-je le flatter ? Ah si seulement vous pouviez venir avec moi !


Sûr que Judas n’y aurait vu aucune objection. Sûr qu'Isaure ne se rendait pas spécialement compte de ce qu'elle pouvait bien raconter.

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Judas
Mais Isaure ne vint pas. Le candélabre avait vu la hauteur de ses bougies diminuer de moitié et la chambre de Judas menaçait d'être bientôt plongée dans l'obscurité. Diable que les femmes étaient longues! Tant d'attente pour passer une chaisne qui allait être si vite enlevée! N'y tenant plus il se leva et entreprit de tourner en rond dans la pièce, comptant les carreaux. C'est ainsi qu'il s'aperçut que la poussière avait fait son nid au coin de l'âtre, qu'un carreau de terre cuite était fêlé et que Rose avait oublié une pièce de sa tenue qu'il valait mieux ne pas laisser trainer ainsi. Décidément, rien n'était aussi parfait qu'il l'aurait souhaité. Il était temps pour l'époux de se rendre à l'évidence, n'étant maitre de rien à propos de ces épousailles que pouvait-il attendre de parfait en son bilan?

Décontenancé il s'assit sur le lit, ferma ses yeux du rideau de ses paupière et expira une longue bouffée d'air. Intérieurement un long combat faisait rage... Il fallait faire vite, et bien, ainsi chaque chose serait faite comme il se devait. Mais désirer sur commande n'était pas en le pouvoir du Frayner, et du haut de sa trentaine dorée il essuyait de sérieux doutes sur l'affaire... Là, dans les méandres de son esprit il s'inventa une solution de facilité. Redessinant la silhouette de l'Anaon, il imagina sa nudité et son corps étendu sur la couche. Sa couche. La déserteuse inonda son imagination d'une plénitude apaisante, jusqu'à... Sa chute de reins. Et ceux de Judas, réagissant de pair.

Où l'on se fait du mal, mais pour notre bien.

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IRL PARIS: 29 septembre. Go topic des IRL!
Gwennaelle
Les réjouissances de la journée avaient rapidement succombé à un silence menaçant qui s'emparait peu à peu de l'antichambre. La jeune domestique observait, mal à l'aise, la robe qu'il fallait ôter, dernier vestige de la pureté de sa maîtresse. Sans entrain, elle s'occupait de retirer les pièces de tissus savamment assemblées qui bientôt rejoindraient une malle somptueusement décorée. Et cette robe d’hyménée attendrait des jours meilleurs où on la sortirait de son tombeau doré, en quête de souvenirs douloureux.

D'abord secondée de la Marquise, Gwennaelle se retrouva bientôt seule dans le dos de la presque femme. Le tissu écarlate se défaisait, peu à peu, sous l'action des mains habiles de la domestique. Le surcot fut finalement enlevé, restait à s'occuper de la cotte. Gwennaelle s'arrêta un instant, prenant soin du tissu retiré. Elle le déposa soigneusement sur un fauteuil vide, non loin de la Marquise, s'appliquant à ne pas trop le froisser. La jeune domestique s'emploierait à le plier correctement lorsque la maîtresse honorerait sa nuit de noces.

Alors qu'elle s'apprêtait à défaire Isaure de la cotte, la Marquise s'essaya à rassurer sa cousine. La domestique sentit les muscles isauriens se crisper légèrement. Comprenant le malaise de sa maîtresse, Gwennaelle massa son dos avec application avant de s'en prendre à la cotte, avec toute la douceur nécessaire qu'il lui était possible de donner à travers le tissu. Elle espérait que le Von Frayner s'adonnerait à pareille tendresse à l'égard de sa jeune épouse, bien qu'elle en douta.

Et la cotte tomba aux pieds de l'Innocence lorsque Gwennaelle défit le dernier cordon de soie. Seule la chemise préservait encore Isaure de sa nudité. Mais pour combien de temps ? Afin de ne pas la brusquer, la domestique s'éloigna un instant avant de s'emparer d'un peigne d'ivoire.

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Clemence.de.lepine
Est-ce qu'elle avait donné l'impression de vouloir en parler ? Elle tenta de se rappeler à quel moment elle avait pu faire montre d'un quelconque enthousiasme quand elle avait évoqué le sujet et resta perplexe le temps d'une seconde. Ou deux. Ou davantage.

Euh.

Elle était certaine de ne pas avoir donné l'impression de vouloir en parler. Ça n'était pas parce qu'on s'essayait à quelques mots de réconfort et d'encouragement que cela signifiait forcément qu'on voulait poursuivre plus avant la conversation.

Et bien...

Qu'est-ce qu'elle en savait, d'abord ? Est-ce qu'on était censé devenir experte en la matière dès lors qu'on se faisait passer la bague au doigt ? Ça n'était pas son cas. Elle se garderait bien de le dire. Parler, parler... Est-ce qu'elle avait parlé, elle ? A vrai dire, elle gardait un souvenir plutôt confus des événements, à cause du fameux truc qu'on lui avait fait avaler juste avant.

Isaure était en train de lui réclamer des conseils. A elle. Devait-elle lui dire qu'elle n'avait aucune idée de la méthode à employer ? Elle se racla la gorge. Se mit à tousser. Feignit de s'étrangler et poursuivit son manège pendant quelques bonnes secondes. Gagner du temps. Elle hésita à s'enfuir en courant en prétextant l'agonie mais se ravisa. Tout de même. Isaure avait l'air d'avoir besoin de son aide.

Mais que dire !


Disons que... il ne vous faudra pas parler autant qu'à l'accoutumée.

Bam ! C'était plutôt bien trouvé. C'était vague, mais ça restait un bon conseil. Isaure avait tendance à parler à tort et à travers et si Clémence n'était pas sûre de grand chose concernant la... chose... elle se doutait au moins que pérorer sans discontinuer et se préoccuper de l'ennui ou de l'irritation de son « interlocuteur », tel que sa cousine se plaisait à le faire, ne faciliterait pas l'engrenage.

Pitié. Pas d'autres questions...

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Isaure.beaumont
Mais… Isaure s’interrompit. Le silence serait de rigueur, autant qu’elle s’y habitue dès à présent. Le nez froncé, la lèvre mordue, elle se faisait violence. Parler était tellement naturel et si vital pour elle. Qu’importe qu’on l’écoute, parler c’était exister. Et les quelques – nombreuses – questions qui l’assaillaient restèrent prisonnières de ses lèvres résolument closes. Ainsi Clémence échappa à l’instruction sexuelle de sa jeune cousine.

Parfois, les lèvres de la brune commençaient à s’agiter, faisant redouter quelques interrogations délicates à la blonde, mais aucun son n’en sortait finalement. Tout se bousculait dans la jeune tête et il eut suffit que la porte s’ouvre pour qu’elle s’y engouffre afin de disparaître. Fuir, fuir loin de cette demeure qui serait sienne. Loin de cet époux dont elle ignorait tout. Loin de ces gens qui ne la voyaient pas arriver d’un bon œil.

L’air était chaud, lourd. Et le parfum du lys et des jacinthes n’arrangeaient en rien la lourdeur de l’atmosphère. Les mains s’agitèrent nerveusement, passant et repassant sur le tissu de la chainse, pourtant sans pli. Les muscle du visage, encore juvénile, se contractaient en d’étranges soubresauts. L’appréhension allait grandissante et le silence qu’elle s’imposait ne faisait que la rendre plus angoissante encore.

Le peigne d’ivoire vint alors se perdre dans son abondante chevelure, tout en douceur, remettant un peu d’ordre dans les boucles fatiguées. Les gestes lents et maîtrisés de sa jeune suivante parvinrent à l’apaiser, et les incertitudes qui parasitaient ses pensées s’évaporèrent –au moins momentanément.


J’ai soif.

S’emparant du verre d’eau qui lui était tendu, elle le porta goulûment à ses lèvres et le vida d’un trait. L’eau fraiche la revigora quelque peu, et elle se sentait fin prête à affronter Judas et à accomplir son devoir marital. A moins que…

Et pour la première fois depuis qu’elles étaient entrées dans cette antichambre, Isaure se prit à sourire vraiment. Pas un de ses sourires forcés et étriqués, mais un de ceux qui expriment une réelle satisfaction. Et pour rendre grâce au Très-haut de cette force qu’Il lui inspirait soudainement, elle entraîna les deux jeunes femmes avec elle et s’agenouilla.


Prions à présent.
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Gwennaelle
L'ivoire démêlait en douceur les cheveux auburns et disciplinait les quelques boucles folles qui ornaient le visage de la jeune épouse. Pas de coiffes extravagantes ni de pierreries ce soir-là. Seules des gouttes de parfum furent déposées sur la chevelure isaurienne, contrastant ainsi avec l'odeur étouffante du lys qui envahissait l'antichambre.

Elle était belle l'Isaure.

Lorsque la jeune épouse manda à boire, la suivante versa d'un pichet de l'eau fraîche à souhait qui apaiserait sa maîtresse, ne serait-ce qu'un court instant. Peut être aurait-on dû ajouter quelques poudres aphrodisiaques et enivrantes. Seulement, de drogues il n'y avait pas.

Prête ? Isaure l'était, du moins matériellement. Moralement, ce n'était pas à Gwennaelle d'en juger, et elle en aurait été bien incapable. D'ailleurs, elle se surprit à espérer que le Seigneur serait tendre avec sa jeune épouse, au moins durant la nuit de noces. Elle espérait que sa maîtresse ne panique pas en pénétrant dans la chambre nuptiale pour la première fois. Et le sourire d'Isaure déconcerta la jeune domestique. Était-ce une nouvelle façade ? Ça n'en avait pas l'air.

L'heure était désormais à la prière.
Agenouillée, Gwennaelle récitait sa prière. Ce recueillement auprès du Très Haut ne pouvait qu'aider la jeune épouse, et à trois, leurs souhaits n'en seraient que plus forts.

Puisse le Très Haut veiller sur vous cette nuit, ma Dame.

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Isaure.beaumont
Il était l’heure.

Plus rien désormais ne la retenait dans l’antichambre. Elles avaient gagné du temps, mais elles n’avaient fait que retarder l’inévitable. Isaure se releva alors, consciente qu’à trop attendre, tout ne serait que plus difficile. L’assurance qui l’avait gagnée quelques minutes auparavant semblait déjà faiblir. Aurait-elle seulement la force d’articuler le fond de la pensée quand elle sentirait les yeux noirs du Frayner sur elle ? Il n’y avait plus qu’une chose à faire. Pousser cette porte.

Et alors qu’elle abaissait la poignée, la Wagner suspendit son geste, encore indécise quant au choix des mots. Il était cependant plus que temps de pousser cette porte et dans un dernier sourire aux filles, qui semblait dire que tout irait bien, Isaure franchit enfin la porte, qui se referma sur elle, dans un bref claquement.

Elle était seule à présent. Seule dans cette pièce obscure. Seule avec… Judas. Les yeux plissés, il lui fallut quelques secondes pour s’accoutumer à l’obscurité qui régnait dans la chambre. Toujours à l’entrée, droite et immobile, elle posa enfin son regard sur Judas. Le visage grave, elle l’observa en silence, le cœur battant et la gorge sèche. Parle Isaure. Parle. Dis-le. Dis-le lui et tu seras libre. Les lèvres s’entrouvrirent alors, mais aucun son n’en sortit. Et le masque impassible qu’elle avait revêtu s’effrita complètement. Se sentant dépourvue, elle croisa les bras sur sa poitrine, comme si se geste suffisait à dissimuler son corps aux yeux masculins. Le pied recula et dans son dos, elle put sentir contre son dos la poignée, aguichante. Elle fut un instant tentée de se dérober à la vue de son époux.

-Regardez ailleurs !

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Judas
[Je m'suis fait tout p'tit devant un' poupée
Qui ferm' les yeux quand on la couche
Je m'suis fait tout p'tit devant un' poupée
Qui fait Maman quand on la touche...*]


La porte claquante ramena sèchement Judas à sa réalité.Tiré de son fantasme, de son aide-désir, il se tourna sur le ventre comme pour dissimuler ... Ce qui venait de s'essouffler aussi vite que s'était enhardi. Evanouie l'ardeur, fragile, volubile, Frayner déchanta de surprise car l'Isaure était venue. Menue, toute pudeur en ses mains tenue, et cette gravité dans le regard! Cette sévérité dans la voix! Comme si par cette bouche boudeuse tous les dieux avaient voulu faire ployer les yeux de Judas, coureurs, coureurs...

Presque hébété, pris de court, le seigneur reste interdit à la regarder. Sa tenue, sa posture, ses cheveux, tout. Tout est scruté, tourné, retourné, détaillé, Judas découvre l'autre visage de la petite pintade et de ses grands airs. Elle lui somme de regarder ailleurs si elle y est, mais quand bien même l'homme y consentirais... Il n'y parviendrais pas. La pénombre menace de quelques filins de cire s'étiolant sur le sol, les deux jeunes mariés ne sont jamais que chien et chat se guettant avec défiance. C'est donc cela que d'épouser pour les autres? Avoir la puissance de quatre chevaux attelés et ne jamais faire que du petit trot?

Il se redressa sur les coudes, après ce qui ressembla a une éternité de mutisme. Isaure, Isaure, Isaure... Mais que tu es naïve. Que tu es candide. Ce n'est pas ainsi que les choses doivent se passer.

Chassant devant le corps pubère tout ce qui pouvait à ses yeux le faire passer pour un époux incapable Judas s'agenouilla sur la paillasse, dominant d'une tête - au moins - la posture pincée de la jeune fille. Car jeune elle l'était, et fille bien plus encore. Sans doute ne le trouvait-elle pas attirant avec ses années de plus, son regard redevenu plus dur que le sien et sa posture souveraine... Lorsqu'il mit un pied à terre, noyant à tout jamais toutes les craintes qui avaient pu l'obséder à force de patienter, il sut que jamais il ne laisserai son épouse penser qu'il ne pouvait pas accomplir ce pour quoi on les avait unit. Consommer son mariage, la faire grosse et régner, pérenne, sur tous les jours de sa vie.

Où Judas redevint Judas. Il lui tendit sa senestre, avant que de ne saisir en la sienne l'une de ses mains, clouée contre ce qui lui revenait de droit. N'est-ce pas en les bras en croix que l'on s'attend à subir notre dernier supplice? Non, pour l'heure Isaure n'est pas Byzance, mais il suffirait qu'elle y mette du sien pour qu'au moins c'en soit le fier reflet sur le Bosphore.


Je regarderai où il me plaira. Soyez une bonne épouse.

Non ma Dame. Ce soir vous ne dormez pas avec votre poupée... C'est moi qui dort avec la mienne.

*G.Brassens
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IRL PARIS: 29 septembre. Go topic des IRL!
Isaure.beaumont
Douce agnelle que voilà. Acculée contre la porte, elle voyait s’approcher le prédateur, inexorablement. Le pas sûr, il était fier, il était fort, il était mâle. Elle n’opposa aucune résistance quand il s’empara de sa main. Le sang frappait ses tempes, l’étourdissant. Le temps semblait suspendu et l’air étouffant accentuait cette sensation étrange que rien n’était réel. Pas même la voix de Judas qui résonna curieusement à ses oreilles. Être une bonne épouse. Comment le serait-elle, alors qu’elle ne le voulait plus.

Il n’est pas trop tard. Lâcha-t-elle. Ces quelques mots échappés la rassérénèrent. Elle poursuivit alors courageusement, le regard raffermi et le ton plus assuré. Non. Il n’est pas trop tard. La main toujours captive, elle osa s’aventurer plus loin. Ni vous, ni moi ne voulons de cet hymen, avouons-le. Je… Elle s’interrompit un instant, cherchant ses mots. La lecture qui lui avait inspiré cette solution n’était pas récente, et il lui fallait se souvenir de chaque terme, de chaque détail afin de l’adapter au mieux à leur situation. Vous dormirez par terre. Et demain, dès l’aube, nous irons trouver qui de droit et demanderons la dissolution de notre mariage. Elle était sincèrement convaincue de l’ingéniosité de son plan et à aucun moment elle n’envisagea que l’orgueil masculin put être froissé. Au vu de votre âge, personne ne mettra en doute votre impuissance, et nous serons tous deux libres. Et plus jamais, vous n’entendrez parler de moi.
N’est-ce pas formidable comme solution ?!
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Judas
[Ne pas battre sa femme. Ne pas battre sa femme.]

Judas resta coi une seconde, sourcils arqués oscillants entre colère et déconcertation aux mots de sa femme. Que..Quoi? Mais que disait-elle? Annuler le mariage? Avec tout ce qu'il avait perdu pour cette union de malheur?

Il avait été la risée de ses amantes,
il avait perdu définitivement l'Anaon,
il avait fait plaisir à sa suzeraine pour garder un tant soit peu de crédibilité...
Et elle, Isaure Von Frayner voulait en dépit de la gravité de l'affaire tout bouleverser? Savait-elle seulement que tout ce qui avait été défait pour cette mascarade était scellé, a tout jamais? Non, bien sur que non. Et c'est ce qui retint Judas à un sang froid sans précédent, stoïque, raide et crispé certes, mais décidé à ne pas lui lever la main dessus. Il connaissait un peu la jeune femme, c'était une bonne chose, car sa manie de parler à tort et à travers ne faisait pour lui plus aucun mystère. Et il escomptait bien lui en faire passer le gout avec le temps... Au secret des boucles brunes, les lèvre sans consistances vinrent murmurer un sage avertissement.


J'ai vécu longtemps entouré d'esclaves, je gage que l'on n'ai point su voir en cette maison âme qui n'ait été dressée de mes mains. Alors vous, jeune Isaure, gardez vous de me traiter de grabataire et de me demander de coucher avec les chiens. Ce que le Très Haut et votre famille ont fait ne saurait être défait par votre immaturité, et votre seule... Volonté.


Judas si près de l'esgourde de la poupée put humer le parfum léger qu'il trouva absolument superflu. Ce n'était qu'un artifice de plus pour le déconcentrer et l'éloigner de son devoir. Sourd donc à cette déclaration culottée il prit le parti de lui ôter sa chaisne, persuadé qu'ainsi elle se tairait. Et entre ses dents, pour clore une conversation qui avait de ses mots moins sa place en cette nuit que des actes il grogna:

Maintenant souffrez que nous consommions cette union, avec la bénédiction de tous.
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IRL PARIS: 29 septembre. Go topic des IRL!
Isaure.beaumont
[ Ah ! vous dirai-je, maman,
Ce qui cause mon tourment.
Papa veut que je raisonne,
Comme une grande personne.
Moi, je dis que les bonbons
Valent mieux que la raison. ]


Remontée tout contre la joue, l’épaule protégeait le cou isaurien du souffle chaud de son époux qui venait le chatouiller. Et si nous prenions le temps de regarder de plus près, nous aurions même pu apercevoir l’ombre d’un sourire planer sur les lèvres de la jeune fille. Le regard mutin, elle observa son époux, sans mot dire. Elle avait compris qu’il valait mieux se taire à présent et les sages paroles de Clémence lui revenaient à l’esprit. Ne pas parler. Soit. Elle accéderait à leur volonté, à sa volonté. Il voulait qu’elle soit une parfaite épouse ? Elle se tairait donc et en prime, elle n’opposerait aucune résistance. Elle serait à l’image d’une poupée : docile, muette et molle.

Aussi, quand il entreprit de dévêtir sa jeune épouse, Judas fut confronté, outre sa mine boudeuse, à sa passivité flagrante. La pucelle paraissait étrangement calme, ce qui aurait pu être pris pour de l’impertinence, de la provocation. Pourtant, dans la poitrine Isaurienne, le palpitant s’agitait douloureusement, propulsant le sang qui venait tambouriner dans sa tête. Et plus son corps était dévoilé, plus la respiration s’accélérait. L’appréhension la gagna bientôt totalement et elle retint de justesse le geste de trop, celui par lequel elle aurait voulu rebattre le tissu pour en couvrir sa nudité.

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Judas
Il acheva de la mettre à nue, et quoi qu'une légère résistance pointa chez elle il n'en fit pas cas. Sa passivité l'agaça, il ne l'assimila pas à la timidité normale que manifesterai toute pucelle sur le point de devenir femme mais plus à un défi déplacé. Une attitude d'enfant gatée. Elle ne lui faciliterai pas les choses, c'était certain. Si elle désirait rendre la tâche plus ardue, tant pis, tout n'en serait que plus désagréable pour elle. Frayner ne perdit pas de vue sa détermination à achever prestement besogne et se persuada qu'aidé de son imaginaire tout serait bien plus aisé.

Il prit une minute pour découvrir ce corps inconnu, d'abord frappé par sa candeur. L'arrondi de sa poitrine qu'il croyait jusque là menue le rassura un petit peu. Isaure devait bander tout cela sous ses vêtements, il n'y voyait pas d'autre explication. La lueur des flammèches accentuait les ombres sur ce corps encore vierge, aux formes courbes. Un terrain à conquérir et à ensemencer pour y voir croître une descendance diraient certains, un travail nécessaire et peut-être finlement pas si compliqué selon Judas. Le Très Haut soit loué, elle n'était pas disgracieuse et aucune infirmité ne semblait ternir le tout. Il l'attira jusqu'au lit à reculons sans lâcher ni sa main ni des yeux son corps, comme y cherchant une solution rapide pour le posséder sans faillir.

Pour l'heure, sa simple vision ne l'émouvait pas, et c'était problématique. Sans être froid, il restait tiède devant sa poupée devenue coite, et cette indolence le déstabilisait dans le fond. Judas ne s'épanouissait que dans l'agressivité et la ferveur d'une relation , et ce qu'elle soit charnelle ou émotionnelle. Mais pour faire germer chez son époux un frémissement Isaure devait pourtant devenir... Une prostituée consacrée.

Maudire l'Anaon, Maudire la Kermorial qui voilà quelques heures à peine et pendant les ripailles de son propre mariage avait su s'offrir et rompre tous les serments qu'il avait juré à l'autel. Maudire ces femmes qui savaient régner là où Judas se persuadait que la jeune épouse ne saurait le faire, lorsqu'il le faudrait, ici et maintenant.

Aimez cette nuit ma mie, aimez-là le mieux possible car qui sait de quoi vos lendemains seront faits.

Patiemment, prudemment, les lèvres de Judas vinrent butiner les joues puis les pourtours d'une oreille, cherchant à éveiller en l'Isaure un soupçon de sollicitude et qui sait, en lui, de quoi hâter son sacerdoce.

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IRL PARIS: 29 septembre. Go topic des IRL!
Isaure.beaumont
L’œil hagard, Isaure se laissa mener à la couche nuptiale et toute l’effronterie dont elle avait été capable s’envola. Ne restait alors plus qu’une novice, rongée par une terrible appréhension, face à un homme d’expérience, rôdé à l’exercice. Son malaise, qu’elle pensait à son paroxysme, augmenta encore quand elle sentit le regard judéen peser sur elle, balayant sans pudeur son corps encore vierge de toute étreinte.

En quelques pas, ils eurent tôt fait de rejoindre lit, où Isaure fut allongée avec une délicatesse qui la désempara. Se pouvait-il qu’il ne soit pas le rustre qu’elle s’était imaginé ? Les lèvres maritales s’aventurèrent bientôt sur sa peau et à ce contact inattendu, la jeune fille se raidit, repoussant d’abord l’assaillant. La défense était cependant fragile, et bientôt, Isaure capitula. Et le cœur, déjà bien agité, s’emballa totalement quand la bouche seigneuriale s’attarda à son oreille, la troublant un peu plus, si bien que, sans y penser vraiment, elle tendit le cou, offrant ainsi sa gorge à la merci du Seigneur. Clémence avait vu juste. Ce n’était pas si déplaisant.

La jeune poitrine se soulevait au rythme de la respiration, parfois saccadée, de la jeune épousée. Etendue sur le lit, cheveux épars autour de son visage, elle restait silencieuse, les yeux rivés sur son époux et les idées embrouillées. Dans sa tête régnait le chaos. La bataille faisait rage entre curiosité et culpabilité, tandis que désir et aversion s’affrontaient dans un combat singulier.

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