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[RP] Ma dame, ce soir vous ne dormez pas avec vostre poupée.

Judas
Le malaise de la jeune vierge était palpable, il se passait des lèvres à sa peau une tension au premier abord inextinguible qui peu à peu semblait s'évanouir, au fur et à mesure que la bouche se faisait aventureuse. Là les entrelacs bruns aux boucles légères, ici la gorge nouée mais tendre sous la pointe d'une canine audacieuse. Isaure s'abandonnait, avec une extrême prudence et une infinie réserve, mais déjà elle ne le repoussait plus. Etait-il possible que la poupée frissonne sous son masque de roideur hautaine? Parcimonieuse, elle ne se donnait pourtant guère en vérité, presque inerte de son corps la pucelle ignorait tout des jeux de lit. Cet état de fait rassura Judas, mais ne l'aida pas à s'enhardir. Isaure, belle enfant, mais enfant tout de même. Tout de son être transpirait la candeur, et même sa façon de dire non lorsqu'il faut dire oui, de dire peut-être lorsque qu'elle dit non. Ce n'était pas une femme, pas une enfant, mais ce mélange des deux qui ne pouvait pas donner à Judas ses perverses idées, ses fantasmes de mâle. Forçant sa volonté, il tenta de forcer son désir. N'avait-elle pas de jolis seins, un ventre que le tendron pouvait lui permettre d'exhiber avec fierté? L'époux accompagna les gestes aux pensées, touchant de la pulpe des doigts les creux et les monts de la Miramont, embrassant de concours le halé de sa peau de brune. La rangée d'émaux enserra de son joug une aréole pourpre pendant que les longs cheveux du seigneur trainassèrent avec indolence sur les épaules féminines.

Mais l'Isaure n'avait pas cette odeur adorée, ni cette aisance naturelle aux demandes de la chair. Un instant, un infime instant il croisa son regard presque curieux, ou était-il effrayé? Frayner se figea. Insurmontable. Insupportable. Dans un soupir rageur dissimulé par le bruit des draperies il se leva et se dirigea vers les cierges mourant. Un à un, sans lâcher de ses prunelles foncées la suppliciée il fit le tour de la couche en humectant ses doigts et moucha chaque flammèche jusqu'à voir disparaitre ce visage lisse et juvénile qui ne savait lui inspirer autre chose que de l'exaspération. Celle de son sentiment d'échec.

Revenant se glisser auprès d'elle, il se rasséréna. La beste à deux dos n'aime pas la lumière, surtout lorsqu'elle est novice. Cette initiative détendrait sans aucun doute les deux pions qu'ils étaient sur le grand échiquier de leur lit. Judas pourrait imaginer sans grande peine posséder une autre femme et Isaure se sentirait couverte par les mains rassurantes du noir, couplées à celles de son époux. Prenant une grande inspiration il ferma ses yeux devenus inutiles puis saisit ses mains qu'il posa de part et d'autres de sa taille. Celle ci vint s'immiscer entre les cuisses de l'immaculée, déterminée mais point autoritaire , et le nez fin de Judas vint fourrager dans le creux d'une épaule des relents de parfum et de bougie étiolée.

Dans son esprit revint chalouper des corps nus de femmes fraiches comme les côtes de Bretagne et leurs mains friponnes se jouaient de lui, le faisant objet consentant de leurs lubies lubriques. Il frissonna un peu et désira embrasser sa voisine sur la bouche, ce qu'il fit, désireux de connaitre une nouvelle saveur, une dont il ne se départirait pas à sa guise. Les doigts joueurs effleurèrent la toison candide, entre leurs corps. Lentement mais sûrement, Judas faisait s'envoler toutes ses folles idées de nuit infructueuse... Et là, en l'étau de chair de la Von Frayner toutes ses craintes d'icapacité furent désormais et visiblement un lointain souvenir...

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IRL PARIS: 29 septembre. Go topic des IRL!
Isaure.beaumont
Frémissante sous les caresses audacieuses de son époux, Isaure ne retenait que bien difficilement ses soupirs. Chaque nouvelle offensive la soumettait un peu plus. Elle sombrait dans le vice, impuissante. Dans sa tête, le vide s’installait. Elle ne pensait plus à rien, si ce n’est à la bouche et aux mains qui parcouraient son corps. Mais bientôt, le charme fut rompu.

Le Seigneur quitta la couche, laissant sa jeune épouse pantoise, entre les draps défaits. Hissée sur les coudes, elle le regarda s’éloigner. La déception laissa rapidement place à l’humiliation. Il la trouvait laide, c’était évident. Pourquoi donc les plongeraient-ils dans le noir le cas contraire. Vexée, elle recouvrit son corps des draps encore immaculés. Maigres remparts face à la détermination du Frayner qui s’y invita de nouveau. Nez froncé, lèvres pincées, la pucelle n’accueillit pas les mains avec le même plaisir que quelques instants auparavant. L’obscurité avait au moins l’avantage de dissimuler aux yeux de son époux ses humeurs. Se faisant violence, elle supporta les nouveaux assauts sans broncher. Les yeux grands ouverts, elle attendait la fin.

La main judéenne s’insinua alors entres ses cuisses, sournoise, lui arrachant un hoquet de surprise. Les choses se précipitaient, sans qu’elle ne soit plus dans la danse. La nuit allait être longue. Très longue. Le bouche maritale vint goûter ses lèvres, tendres, mais résolument closes, tandis que la main, curieuse, poursuivait son chemin. Les mâchoires se serrèrent. Refroidie par l’attitude de son époux, elle s’interdisait d’apprécier son contact. L’effleurement aurait pu lui donner un frisson si elle ne l’avait pas réprimé. S’il ne la trouvait pas suffisamment belle pour lui, alors ce serait réciproque.

Et c’était sans compter sur les doigts qui, en parfaits éclaireurs vinrent s’assurer de l’hospitalité de la pucelle, la déstabilisant. Et si jusque-là elle s’était montrée conciliante, la jouvencelle cette fois-ci s’insurgea. Refermant les cuisses, et repoussant le bras viril, elle essaya de se défaire du joug conjugal, espérant ainsi rompre ce rapprochement trop intime.

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Judas
Il y était. L'Isaure était à sa merci, et lui de son corps au paroxysme de sa virilité. Ce n'avait pas été facile, il lui avait fallu imaginer que là dans son lit ce n'était pas la candeur des quinze ans mais la ferveur de l'Anaon. Imaginer qu'elle mordrait sa chair, grifferai son dos, crierai encore et se courberai de langueur. Il lui avait fallu surmonter son impulsivité face à la passivité de son épouse, fermer ses écoutilles à ses mots maladroits, se concentrer sur un imaginaire prolixe. Grâce à dieu, Judas était doté d'une imagination fertile et la patience payait.

Bien sûr il sentit qu'au fil de sa progression et qu'à mesure que l'affaire se précisait elle se tendit, et que ses gestes devinrent avares, que sa bouche se fit coite et sèche. Mais Frayner ne pouvait plus s'arrêter en si bon chemin, d'ailleurs il ne fallait pas y penser, ignorer le manque de coopération de la jeune femme sans quoi tout le travail de fond qu'il avait eut tant de mal à bâtir allait s'effondrer lamentablement. Dans un grondement supplique il accrocha de sa main le menton juvénile, tandis que ses lèvres s'éparpillèrent sur la poitrine bouleversée.

Allons...

Mais il déchanta. Ce fut comme si l'être entier qu'il prenait tant de manières à posséder répugnait à le désirer. Comme si quoi qu'il puisse faire, dire, et de quelque façon que ce soit il redevenait cet inconnu froid et fuyant. La pucelle s'interposait entre lui et son désir, piquant dangereusement l'homme au vif. C'était une bonne chose qu'il ne puisse la voir plus avant, car si d'aventure il avait en sus de cette roideur perçu une once de refus dans les yeux bleus, sans doute serait-il retombé comme un soufflé. Attrapant la main insolente qui avec le concours de sa jumelle tentait de l'éloigner il rugit cette fois, hors de lui.

Ne faites pas l'enfant!

Qu'est-ce qu'elle ne comprenait pas? Qu'il fallait en passer par là? Que son manque d'entrain ostensible ne ferait que retarder sa délivrance? Judas gardait en tête qu'elle n'était qu'une petite arrogante égoïste et que cette obstination à se fermer lorsqu'il fallait s'ouvrir n'était qu'une conspiration immature. Las de faire preuve d'une délicatesse qu'il ne se connaissait pas, las de ce désagréable tête à tête qui pour son grand malheur était pis encore que sa journée d'épousailles Judas redevint Judas. Puisque c'était ainsi que l'on fesait le mieux connaissance... Sans masques, ni gants. Parant de ses doigts nerveux le cou de la vierge il espéra qu'elle comprendrait enfin qu'il était vain de se débattre et de se déshonorer en voulant fuir l'inéluctable. Dans un élan brusque et sans autre forme de procès il la prit comme on prendrait une ribaude, désireux d'en finir au plus vite.

Prendre la virginité d'une femme, Frayner n'avait pas oublié combien c'était délectable. Il s'en laissa brouiller l'esprit non sans râler brièvement en défiant la pauvresse de crier plus fort. A défaut de tendresse, il apprécia avec délice l'accueil étroit qu'il s'offrait seul, vandale.

Courage et fiole aphrodisiaque? Non, tant pis. Elle n'avait qu'à y mettre du sien.

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IRL PARIS: 29 septembre. Go topic des IRL!
Isaure.beaumont
« Ce que les hommes désirent, c'est une vierge qui soit putain. »
Edward Dahlberg


Le cou dangereusement paré, Isaure s’immobilisa un instant. Vulgaire poupée sous le joug de son époux, elle tenta vainement de lui faire lâcher prise, encerclant de ses petites mains le poignet judéen. Elle ignorait alors que son sort était déjà fixé, que les dés avaient été jeté à l’instant même où elle lui avait fait l’affront de se refuser et la ridicule pression qu’elle exerça n’y changea rien. Impitoyable, le seigneur exécuta la sentence. Impuissante, la pucelle reçut son châtiment.

Elle avait boudé le plaisir, elle récoltait la douleur. Cette douleur vicieuse, qui s’invitait dans son bas-ventre. Ainsi c’était cela que de devenir une dame. Laisser mourir sa virginité, sa pureté, sous les assauts d’un homme. Son innocence souffrait. Et elle avec. Machinalement, les ongles s’enfoncèrent mollement dans le bras du Frayner, encore prisonnier des mains féminines, tandis que la bouche trouvait refuge dans le cou de l’époux, cherchant à y étouffer le cri perçant qui menaçait de franchir ses lèvres serrées.

Il ne fallait pas contrarier le mâle plus qu’il ne l’était déjà. Isaure en avait conscience. Pourtant, sous l’emprise de la douleur, les mains rejoignirent le dos masculin, qui fut savamment lacéré par les griffes isauriennes. Souffre comme je souffre.

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Judas
    Abnégation.


Frayner n'exulte pas, ou peut-être avec trop de fierté pour le laisser entrevoir. Puisqu'elle ne le désire pas, il s'invente le contraire. Et puisqu'elle geint de douleur, pour lui elle geint de plaisir. Ses griffures? Malheureuse, elle l'incite et l'invite. Faisant fi de toute la vérité Judas se figure un parfait mensonge, son parfait mensonge. Une étreinte fougueuse parce qu'exaltée et l'accomplissement des lois du couple... Lorsque la femme indispose, l'homme oublie la prose. Nulle épouse ne saurait tenir tête à celui qui la nourrit, la loge et l'entretient.

Il se figura même qu'en grand seigneur elle pouvait lui être reconnaissante de s'unir à elle dans une position approuvée par l'Eglise. Morne et platonique en temps normal, il en faisait un chef d'oeuvre d'animalité. Mais oui, baisons en Isaure toutes celles qu'elle n'est pas! L'Audacieuse Rose, la souveraine Anaon, la délurée Andhara, la soumise Iris, la mutine Marie, La tendre Suzanne, toutes les catins de la Noire, de la Pourpre, et toutes les fallacieuses inaccessibles. Les peaux claquent, Judas délire.

Vous ne comprenez pas ma Dame! Ce n'est pas la robe qui fait le mariage, mais le pourpre dont vous la tacherez !

Bien sûr à force de forcer l'envie, quand l'envie vient elle bouleverse, elle ravage. Ce n'est pas un viol, mais l'expression de la toute puissance que l'on confère à l'époux par trois phrases et un crédo sur le parvis d'une cathédrale.

Il vous faudra souffrir. Souffrir pour être belle, souffrir pour le paraitre , pour satisfaire, pour vivre. Alors souffrez! Et appréciez cela, puisque c'est encore que vous êtes pleine de vie.

Le râle est bref, presque retenu. Il faut apprécier au lit de sa femme l'amour nécessaire, jouir peu pour grossir sa dignité, beaucoup. Isaure donne bon gré malgré sa virginale condition et obtiendra pour tout Morgengabe le silence prostré d'un seigneur qui repensera à la défection de sa maitresse la veille. Judas ne fait qu'acquérir un bien de plus, frais et prolixe, fertile au demeurant. Le conquérir. L'ensemencer. C'est d'un naturel évident. A la faveur d'une ultime ruade et avant de sortir de son schéma érotique monté de toute pièces, là dans son esprit retors, l'époux met fin à l'annexion des corps - à défaut des âmes.

Mais il est bien trop tard, déjà la réalité a repris ses droits sans une once de douceur. C'est Isaure. A jamais sa femme, à jamais cette moitié qu'on lui a imposée. Cette partie d'une communion désabusée qu'il abandonne pour l'extrémité de la couche nuptiale comme il l'a attendue. Nerveusement. Demain sera un autre jour, les draps seront changés et avec eux tous leurs vilains témoignages.

Dormez maintenant, dormez car j'ai senti sous mes doigts l'étoffe poisseuse de la perte de votre innocence. Pour que je vous aime ma Dame, pour qu'au moins je vous apprécie, il vous faudra incarner la plus pure et la plus exemplaire image de... l'Abnégation.

Frayner n'exulte pas, ou peut-être avec trop de fierté pour le laisser entrevoir. Il a mené à bien ce que l'on attendait de lui.

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Isaure.beaumont
L’abnégation. Le don de soi. Des mots absents du vocabulaire isaurien. Comment pourrait-elle les connaître quand on lui avait toujours tout cédé pour préserver une tranquillité fragilisée par sa seule présence ?

Aussi en payait-elle le prix fort en cette nuit de noce. A se refuser, elle avait attisé la colère de son époux, plus que son désir. Dans l’intimité de leur couche, il sanctionnait ce manquement, meurtrissant les chairs juvéniles. Dents plantées dans la lèvre inférieure, Isaure subissait. Elle avait d’abord manifesté son opposition et peu à peu, elle avait rendu les armes, comme l’exigeait son nouveau rôle d’épouse.

Novice, Isaure pensait que c’était là le sort des femmes, et elle peinait à comprendre celles qui, en sus de leurs devoirs conjugaux, s’aventuraient dans le lit d’autres hommes. Quel bien pouvaient-elles en retirer ? Se donner à leur époux n’était-il pas suffisamment douloureux pour qu’elles en redemandent ailleurs ? Pire. Folles étaient celles qui s’y adonnaient sans être mariées. Oui. Isaure pensait vivre là une normalité. On s’habituait à la douleur, n’est-ce pas ? S’y habituait-on comme à la solitude ?

Et Judas se retira, l’abandonnant à ses pensées, à sa douleur. Etendue sur le dos, un liquide poisseux souillant ses cuisses, elle n’osait plus bouger, ni même respirer. Silencieuse, elle supportait comme elle pouvait la douleur lancinante qui lui vrillait de son bas-ventre. Les yeux ouverts sur l’obscurité, elle attendait un signe de son époux. Devait-elle rester ? Pouvait-elle partir ? Et devant l’absence de consigne, elle tira les draps sur elle, et tourna le dos à l’homme qui partageait sa couche. Et avant que de s’endormir, elle ne put retenir sa vérité :


-Je vous hais.


Et ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants…

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