Ingeburge
Ils arrivaient et la lettre qu'elle tenait à la main en était la preuve tangible. La missive émanait d'Assyr Ylfan, un des membres du trio bourguignon qui suite à une mauvaise rencontre en chemin n'avait pu suivre le groupe principal et avait dû prendre du repos à Mâcon. Et maintenant, ils arrivaient, elle en avait la confirmation. Certes, elle se doutait que cela surviendrait plus ou moins un de ces jours, d'autres lettres avaient été échangées, avec chacun des trois attaqués et elle avait pu se faire une idée. Mais là, c'était réel, certain et elle n'aurait plus à se ronger les sangs à l'idée qu'ils pourraient subir une nouvelle attaque. Ils arrivaient et elle se sentait revenir à la vie, telle une fleur étiolée qui après un orage, lissait ses pétales et se redressait à nouveau, superbe. Il faut dire que depuis une quinzaine de jours qu'elle était là, elle vivait très mal ce nouveau séjour forcé. Il y avait eu donc l'agression, qu'elle avait pris comme un mauvais augure annonciateur de la tonalité de ce nouveau voyage vers le sud. Privée de sa vassale, elle s'était renfermée sur elle-même comme jamais, allant jusqu'à négliger ceux qui l'avaient accompagnée. Contrainte de ne pouvoir participer à la seconde édition du Tour du Languedoc aux côtés du vicomte du Tournel, la région avait largement, pour ne pas dire quasi complètement, perdu de son intérêt. Il y avait bien eu ce dîner à Montpellier puis cette escapade en Vendômois mais cette dernière avait été gâchée par une proposition venant du duc de Lavardin et Ingeburge était depuis restée fixée sur ce souvenir détestable, y voyant une nouvelle et funeste prédiction.
Mais ils arrivaient et bientôt ils pousseraient la porte du logement qu'elle occupait à Mende. Assise sur un banc dans le jardin situé à l'arrière de la bâtisse, c'était à l'ombre d'un arbre vénérable qu'elle avait pris connaissance de son courrier du jour et qu'elle avait ainsi appris l'arrivée imminente d'Aelith, Assyr et Galaad. Ses yeux pâles se perdirent sur la façade de la maison. Le logis comportait trois étages et un grenier; elle l'avait loué, dans un premier temps, pour deux semaines. La moitié du temps s'était écoulée et elle projetait, à la faveur de cet ajout de société qui s'annonçait, de proroger le bail. Si Ingeburge appréciait assez peu de résider en ville, hors de son castel urbain d'Auxerre qui semblait comme coupé du monde, elle goûtait la quiétude de ce logement sis dans le pan des Claustres, ancien, vaste et prospère quartier au sud-est de Mende. La cathédrale était proche, on débouchait sur son parvis après avoir quitté une ruelle étroite et contourné la bâtisse mais la tranquillité était justement assurée par cette position en retrait, au bout d'un étroit boyau. Trois étages donc, pour cinq niveaux en tout. Au rez-de-chaussée se trouvaient la cuisine et l'office; au premier étage la pièce principale et quelques autres salles de dimensions moindres; au deuxième des chambres; au troisième, le territoire qu'elle s'était adjugée; sous les combles ses servantes. Le reste de la valetaille logeait dans les communs placés dans le jardin, tout contre un mur qui servait de frontière avec une autre demeure.
Oui, ils arrivaient mais il y en avait d'autres aussi à prendre en compte, elle ne les avait que trop négligés. Poussant un soupir, elle replia la lettre d'Assyr, il lui faudrait l'introduire, comme il le demandait courtoisement, à quelques personnalités du Languedoc auprès duquel il était désormais ambassadeur. Mais pour l'heure, c'était de l'intendant dont il fallait se charger. Où se trouvait-il? Elle n'en avait pas la moindre idée, il fallait donc remédier à cette ignorance, comme il fallait le faire venir auprès d'elle. Sa plume glissa, agile, sur le parchemin. Le message tenait en peu de mots, elle invitait le Flamand à lui rendre visite chez elle, pour l'entretenir de quelques points d'importance et elle l'incitait à venir avec sa compagne. Une fois cacheté, elle tendit le pli à un domestique se tenant non loin :
Fais-le porter à maître van Rentter, sur-le-champ.
Décidant d'une pause dans l'entretien de sa correspondance, elle quitta sa position et se leva. Ses pas la guidèrent vers le potager et songeuse, elle observa les légumes plantés avec soin et régularité que caressait tendrement le soleil.
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Mal aux mains, indispo depuis quelques jours et encore pour quelques autres.
RP au minimum syndical voire au ras des pâquerettes.
Urgences mp IG.
Inge ne prend plus d'inscriptions aux joutes du Tournel.
Merci.
Mais ils arrivaient et bientôt ils pousseraient la porte du logement qu'elle occupait à Mende. Assise sur un banc dans le jardin situé à l'arrière de la bâtisse, c'était à l'ombre d'un arbre vénérable qu'elle avait pris connaissance de son courrier du jour et qu'elle avait ainsi appris l'arrivée imminente d'Aelith, Assyr et Galaad. Ses yeux pâles se perdirent sur la façade de la maison. Le logis comportait trois étages et un grenier; elle l'avait loué, dans un premier temps, pour deux semaines. La moitié du temps s'était écoulée et elle projetait, à la faveur de cet ajout de société qui s'annonçait, de proroger le bail. Si Ingeburge appréciait assez peu de résider en ville, hors de son castel urbain d'Auxerre qui semblait comme coupé du monde, elle goûtait la quiétude de ce logement sis dans le pan des Claustres, ancien, vaste et prospère quartier au sud-est de Mende. La cathédrale était proche, on débouchait sur son parvis après avoir quitté une ruelle étroite et contourné la bâtisse mais la tranquillité était justement assurée par cette position en retrait, au bout d'un étroit boyau. Trois étages donc, pour cinq niveaux en tout. Au rez-de-chaussée se trouvaient la cuisine et l'office; au premier étage la pièce principale et quelques autres salles de dimensions moindres; au deuxième des chambres; au troisième, le territoire qu'elle s'était adjugée; sous les combles ses servantes. Le reste de la valetaille logeait dans les communs placés dans le jardin, tout contre un mur qui servait de frontière avec une autre demeure.
Oui, ils arrivaient mais il y en avait d'autres aussi à prendre en compte, elle ne les avait que trop négligés. Poussant un soupir, elle replia la lettre d'Assyr, il lui faudrait l'introduire, comme il le demandait courtoisement, à quelques personnalités du Languedoc auprès duquel il était désormais ambassadeur. Mais pour l'heure, c'était de l'intendant dont il fallait se charger. Où se trouvait-il? Elle n'en avait pas la moindre idée, il fallait donc remédier à cette ignorance, comme il fallait le faire venir auprès d'elle. Sa plume glissa, agile, sur le parchemin. Le message tenait en peu de mots, elle invitait le Flamand à lui rendre visite chez elle, pour l'entretenir de quelques points d'importance et elle l'incitait à venir avec sa compagne. Une fois cacheté, elle tendit le pli à un domestique se tenant non loin :
Fais-le porter à maître van Rentter, sur-le-champ.
Décidant d'une pause dans l'entretien de sa correspondance, elle quitta sa position et se leva. Ses pas la guidèrent vers le potager et songeuse, elle observa les légumes plantés avec soin et régularité que caressait tendrement le soleil.
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Mal aux mains, indispo depuis quelques jours et encore pour quelques autres.
RP au minimum syndical voire au ras des pâquerettes.
Urgences mp IG.
Inge ne prend plus d'inscriptions aux joutes du Tournel.
Merci.