Afficher le menu
Information and comments (1)

Info:
Unfortunately no additional information has been added for this RP.

[RP] Bon baiser du Tournel

Actarius
La chaleur avait déployé son emprise dès l'aube, enveloppant le Castel du Tournel d'une douce pesanteur. Le Vicomte avait échappé à ce moment et galopait désormais en direction de Mende. Les deux cavaliers qui l'accompagnaient le quittèrent à hauteur de Lanuéjols pour rejoindre Rocheblave où les dispositions seraient prises pour le midi. Quant à l'Euphor, il poursuivit son chemin en contournant le Causse de Mende par Langlade. Il longea la Nize, puis suivit le cours du Bramont jusqu'au Bec de Jeu pour rejoindre le Lot qu'il remonta jusqu'à Mende. Là, il rejoignit la demeure louée par la Prinzessin pour elle-même et sa suite. Il n'avait guère eu de peine à obtenir ce renseignement dans une ville somme toute assez petite et où il n'était plus tout à fait un inconnu.

L'idée d'inviter la Bourguignonne à visiter ses terres avait germé depuis longtemps. Elle avait même déjà été formulée et acceptée. Mais son unique visite avait fait suite à la véritable épreuve commune de Saint-Dionisy si bien que ni la Bourguignonne, ni le Languedocien n'avaient pas saisi l'occasion de se rapprocher et de profiter de ce court séjour. Depuis lors, la relation avait évolué. "Montjoie" avait passé du temps en Languedoc et leurs entrevues semblaient avoir quitté le giron du conflit. Puis, quelques missives échangées depuis la séparation biterroise ainsi qu'une proposition auxerroise avaient décidé le Pair à oser une nouvelle invitation. Il avait même étendue celle-ci à toute la troupe qui suivait de près ou de loin la destinée de la Belle et qui l'avait accompagnée au sud.

Durant un moment, le Coeur d'Oc avait songé à convier sa fille adoptive, mais cela lui avait paru finalement inapproprié. Ella était pour sa part restée au Tournel que la compagnie rejoindrait en fin de journée. Le Vicomte avait confié sa protégée au bon soin de son intendant, Joan, afin qu'elle se familiarisât avec l'organisation d'un tel repas. Ainsi, il se tenait seul, perché sur sa monture. Son regard de Sienne balayait l'édifice, en épousait les moindres aspérités. L'observation se prolongea en une rêverie heureuse. Une bâtisse à elle, ici... bien entendu, la disposition relevait d'une situation provisoire, pourtant elle avait le parfum d'un bon présage. Il se perdit tant et plus dans ses pensées qui tendaient petit à petit vers l'image d'un foyer commun et chaleureux et n'en fut tiré qu'à la seconde intervention d'un serviteur.

Les yeux se baissèrent sur l'homme en question avec le soupçon d'incrédulité qui subsistait toujours un peu au sortir d'un rêve. Il agissait comme un voile adoucissant un peu le plus brusque des retours à la réalité. A l'Oc qu'on lui avait servi, il répondit dans sa langue natale également.
Va annoncer l'arrivée de sa Seigneurie, glissa-t-il avant de poser pied à terre, dévoilant le détail de sa tenue. Ce jour-là, il avait revêtu un pourpoint noir à quatre quartiers et sans manche au-dessus d'une chemise au tissu léger dont la teinte rappelait un ciel d'été. Au "gilet" succédaient des chausses noires, elles aussi, recouvertes en parties par de grands bottes brunes. La longue boutonnière de son pourpoint au collet montant lui donnait une allure sévère, martiale qui tranchait assez vivement avec sa moue plutôt décontractée et le sourire qui s'y était établi depuis quelques instants. Bientôt, elle serait là et avec elle des gens qu'il était impatient de rencontrer.
_________________
Ingeburge
La porte s'ouvrit alors qu'une chambrière achevait la seconde natte constituant la coiffure simple mais pratique qu'elle arborerait en ce jour de promenade. Une bonne, renseignée par un valet, venait faire savoir à la duchesse d'Auxerre que le vicomte du Tournel était arrivé et attendait en bas, dehors, conformément aux instructions reçues. Jouant avec son miroir à main, Ingeburge capta la moue désapprobatrice de la domestique, celle-là même qui avait étiré les traits du préposé à la porte quand elle avait donné ses consignes : Actarius d'Euphor ne devait en aucun cas pénétrer dans la maison. C'était le comble de l'impolitesse de laisser un visiteur à l'extérieur et de lui fermer de surcroît la porte au nez mais cette incorrection faisait en fait partie d'un plan bien ficelé : comment forcer son hôte à s'en tenir à sa ligne de conduite et comment s'assurer que ce que lui-même avait prévu serait respecté. Elle n'avait en effet pas, plus confiance, un mois environ qu'elle était là et elle pouvait compter les occasions d'entrevue sur une seule main, et dans ces entrevues étaient incluses les cérémonies qui étaient tout sauf de vraies rencontres. La cérémonie d'allégeances, celle de remise de croix, le repas à l'hôtel montpelliérain, le mariage du duc du Lavardin et c'était tout. Trois sauteries officielles, un souper crispé et tout cela en une dizaine de jours, au début de son séjour. Depuis? Rien. La colère grondait, la déception aussi et son humeur irritable prenait la source dans cette ire mâtinée de désarroi. De cela, elle ne pouvait faire expression, elle avait assuré Actarius désormais candidat aux élections comtales de tout son soutien, de tout son appui, lui faire savoir maintenant qu'elle n'était pas satisfaite du peu d'attentions accordées aurait été une manifestation totalement opposée à la posture adoptée. D'où le plan qui était en fait très simple : ne pas donner occasion au vicomte du Tournel de tourner casaque. On était à Mende, ville pleine de Mendois, ville pleine de gens certainement enclins à attraper le très disponible et disposé à l'être pair-vicomte-porte-parole-candidat-parti-intéressant au vol. Il suffisait que l'on sût qu'il était chez la duchesse d'Auxerre à déguster les petits pâtés et le vin qu'on n'aurait pas manqué de lui offrir quand on l'aurait installé dans la pièce principale du premier étage – car l'on était toujours bien reçu chez la duchesse d'Auxerre –, collation qui aurait retardé la balade, pour que des solliciteurs sortissent de nulle part pour demander après l'idole et que le chéri de ces dames se mît à répondre à tous et à tous. Cette générosité naturelle et spontanée du Phœnix, c'était séduisant, mais c'était tout aussi agaçant. La solution? Tout faire pour ne pas traîner et donc éviter le risque de sortie de boissons et de petites douceurs en laissant la proie le nez à la porte; être discourtoise en somme, oui.

— Faites savoir que Sa Seigneurie nous attend devant la maison, il faut que nous partions sur-le-champ.
Cette directive-là, elle avait déjà été transmise mais pour plus de précautions, il convenait de la répéter, encore et encore. Puisque le contingent qui accompagnerait Ingeburge serait plutôt conséquent, il ne fallait rien laisser au hasard et éviter que ses compagnons jouassent les retardataires. La huve de mollequin noir fut déposé sur ses cheveux désormais séparés en deux longues tresses et un bandeau d'orfèvrerie fut ceint afin de retenir la merveille arachnéenne. Vint ensuite une sorte de cape sombre pourvue d'une capuche et désormais harnachée et bottée, Ingeburge sortit de sa chambre. Dévalant les escaliers, une main effleurant le mur et l'autre retenant ses jupes, elle arriva au rez-de-chaussée rapidement. Là, elle prit deux secondes pour contrôler son souffle, arranger son voile et tout ce qui devait l'être, histoire de ne pas avoir l'air d'une adolescente se précipitant vers son promis même si sa descente avait davantage tenu de la course que de la marche raisonnable. Sur un signe de tête, un valet ouvrit la porte d'entrée et elle sortit dans la rue, l'air parfaitement naturel et détaché.

Ses premiers propos trahirent cet état d'esprit qui était de toute façon ordinairement le sien :

— Le bonjour, Votre Seigneurie.
Autour, l'on achevait de charger les chariots et l'on approchait le coche de la duchesse d'Auxerre. Celle-ci, retombée dans son silence coutumier, observait le vicomte du Tournel. Ne pas penser à l'invitation vague et tardive. Et donc, ne pas se fâcher et ne pas chercher des noises.
— Je vous ai connu plus incisif et plus contraignant. Plus diligent, aussi.
Trop tard.

Bast, les autres allaient arriver, même si Actarius et elle étaient performants, très performants quand il s'agissait de se quereller, une scène en pleine rue et en dix secondes... C'était un sacré défi.

_________________
Mal aux mains, indispo depuis quelques jours et encore pour quelques autres.
RP au minimum syndical voire au ras des pâquerettes.
Urgences mp IG.
Inge ne prend plus d'inscriptions aux joutes du Tournel.
Merci.
Assyr
Assyr s'était préparé en vitesse. En effet, réveillé un peu tardivement après sa nuit mouvementée passée à l'Épi chantant, il ne voulait pas être en retard et faire attendre la princesse et celui qui allait devenir le futur comte du Languedoc. Il était sorti en courant de l'auberge du double baron et avait filé au pas de course dans sa modeste chambre. Là, il se changea : prit une nouvelle chainse toute propre et bien blanche, changea également ses braies. Il s'aspergea le visage d'eau fraîche pour essayer d'atténuer les marques de sa nuit de beuverie et sa gueule de bois. Il ne prit pas la peine d'essayer de discipliner ses cheveux noirs vu que de toute façon ceux-ci faisaient ce qui leur chantait. Il enfila ses éternels pourpoint et mantel de gueule ainsi que sa cape noire. Bien cette fois, il était prêt. Il sortit de sa chambre, descendit les escaliers quatre à quatre puis se rendit d'un pas alerte vers la demeure de la duchesse d'Auxerre.

Bien, il fallait garder son calme, ne pas trop réfléchir à cette nuit là, ne pas penser à Armoria, il fallait rester pro. Certes, la rencontre était plutôt informelle. Néanmoins, il était ambassadeur, il représentait son duché, il se devait de faire bonne impression. D'autant que le vicomte du Tournel était le futur comte du Languedoc, mais, il était également et surtout pair de France, ce qui n'était pas rien tout de même.

La demeure princière se dessina au loin. Assyr ralenti le pas, redressa la tête et le buste, donna un rapide coup de main sur son mantel pour y enlever l'éventuelle poussière qui s'y était déposée. Il respira un grand coup lorsqu'il aperçut deux nobles silhouettes devant l'entrée de la bâtisse. Ils étaient donc déjà là tous les deux. Tout autour, la fourmilière s'activait pour préparer le convoi auxerrois. Le Tonnerrois s'approcha du couple. Il ressenti comme une certaine tension, tension d'une nature indéfinissable.


Tiens... étrange..., se dit-il. Je me demande quelle est la nature de leurs relations à ces deux là.

Il entreprit alors de saluer la duchesse avec son habituel baisemain. Une seule autre femme avait eu droit à ce baisemain dont il faisait sa spécialité, une seule et, pas des moindres, Armoria. Ah, non, pas maintenant ! Ce n'est plus le moment de repenser à elle. Il chassa cette fugace évocation de son esprit, et finit de présenter ses respects à la princesse.

Votre Altesse. Mes hommages.

Il est impressionné, hein, le pair de France ! Si ça s'est pas la classe internationale !
_________________
Isora
Isora était prête très tôt en cette journée, il lui fallait se rendre chez sa Grâce la Duchesse d'Auxerre, le Vicomte du Tournel avaient invité en ses terres l'ensemble des personnes qui accompagnait cette dernière et il serait particulièrement intéressant de découvrir une partie des paysages se trouvant un peu plus à l'intérieur de cette si jolie région.

Isora tenait à faire sa promenade quotidienne en cette chère forêt de Mende avant de se rendre à destination, elle partit donc plus tôt afin de profiter de son endroit habituel.

Elle n'avait point vu ses derniers jours son ami Matthys et elle partit donc seule cette fois, elle ne savait où il se trouvait, elle l'avait cherché un peu et attendu mais bon..... et puis elle connaissait déjà le chemin pour l'avoir déjà fait une fois et puis il ne serait pas toujours présent, et il fallait qu'Isora devienne autonome.

La journée était encore particulièrement agréable, ici le soleil était toujours là ! Inexorablement toujours là ! Le retour en Tonnerre sera rude, bien que sa très chère Bourgogne soit très importante aux yeux d'Isora, le climat ici était tout de même fort doux et agréable sans parler de ses habitants ! Personnellement elle avait eu un accueil des plus chaleureux.

Elle prit donc le chemin pour se rendre à destination lorsqu'elle aperçut au loin une silhouette bien particulière et familière, son ami Assyr ! Il semblait marcher d'un bon pas, ah décidément ces Tonnerrois étaient des hommes actifs et décidés. Isora avait beaucoup de chance elle avait auprès d'elle deux des trois hommes en qui elle faisait toute confiance, Assyr et Matthys, le troisième étant en voyage..... du côté de Sarlat lui semblait-il !

Elle arriva un peu après lui, ne se permit pas de lui faire sa petite bise habituelle non, elle se contenterait de le saluer toutefois avec un franc sourire.


Tout doucement, Isora se permit d'avancer, respectueusement elle s'inclina et s'adressa à la Duchesse d'Auxerre : "Vostre Grâce !", se tourna ensuite vers l'homme qui se trouvait à ses côtés : "Messire ", elle ne savait pas du tout qui il pouvait être. Elle regarda son ami Assyr, "bonjour Messire d'Ylfan" et oui malicieusement le nom de son ami sortit naturellement de sa bouche, elle n'en avait point l'habitude, c'était une sorte de clin d'oeil discret qui passerait inaperçu.
Et puis Isora, de nature timide, n'était pas totalement à l'aise et il ne fallait surtout pas le laisser paraître, cela était tellement difficile pour la Tonnerroise, allez respire, respire !
Charlemagne_vf
- Sa Seigneurie nous attend devant la maison, il faut que nous partions sur le champ.

Telles furent les paroles d'un valet dont la livrée familière indiquait qu'il était envoyé par la Duchesse d'Auxerre, directement ou pas.
L'on ne nattait pas le Prince, et fort heureusement. Il aurait alors été forcé d'arriver en retard devant la maison. Quel drame !
Une gouvernante termina d'enrubanner sa queue de cheval, et, cheveux tirés vers l'arrière, Charlemagne de Castelmaure alla se mirer. Beau tel mère, disent d'aucun. Il se trouvait les traits bien trop enfantin, et pourtant, sa taille n'était déjà plus celle des garçons de son âge. Insatisfait de lui-même, il laissa son esprit voguer vers la demi-portion qu'était son frère : Franc était nain, et cela suffit à rassurer le Prince quant à sa superbe.
Un pantalon à lacet fondait dans ses bottes. Dans se pantalon s'engouffrait une longue chemise blanche, elle-même recouverte d'une tunique de velours émeraude, de première main, qui était ceinte d'argent. Un manteau aurait pu être ajouté à cela, mais Charlemagne avait chaud dans ce Languedoc à l'accent auquel il ne trouve rien de chantant. Un dernier regard sur lui-même. Il se plait.

Afin de ne pas désobéir à la Prinzessin, le Castelmaure quitte sa chambre sans un mot pour l'habilleuse, et, parce qu'il est de bonne humeur, il saute de marche en marche en sifflotant.
Cet état encore enfantin n’apparaît qu'à de rares moments. Des instants de solitude, souvent, et alors, une petite chanson trotte dans l'esprit étriqué de l'Aiglon. Alors, traversant les pièces devant le mener à l'extérieur, il chantonne.

Moi je fais des p'tites bulles
des belles bulles que je crache en l'air
elles sont si belles
volent jusqu'au ciel
et comme dans mes rêves
à la fin elles crèvent !
où se cache donc la chance
ça me met en transe
Moi je fais des p'tites bulles
des belles bulles que j'crache en l'air !*
Bolchen ! Bolchen ! Bolchen !


Et le voilà juste derrière la maîtresse des lieux, flanquée d'un de ses nombreux accompagnateurs.
La bonne humeur se plie aux désirs du Prince et se meut en une politesse mesurée. Des lèvres, il aurait pu servir à son hôte un éternel et redondant : "Je suis là." Mais non. Au plaisir de sortir de cette demeure répond la loquacité, toute aussi incongrue dans la bouche de Charlemagne.

Bonjour, Vicomte. Altesse.

Quant aux autres, le Prince préfère ne pas les regarder. Ils pourraient le renfrogner.
Lors de son premier voyage aux côtés d'Ingeburge, l'Aiglon avait goutté les silences du trio qu'ils avaient formé avec Aelith-Anna. Désormais, la Sublimissime avait une Cour. Elle les avait attiré comme des mouches, et le Prince en avait été heurté, et dans son aversion pour la société, et dans sa possessivité. L'Impériale n'était plus à lui dans ce pays d'Oc, elle était un peu à tout le monde, et lui n'était plus qu'un parmi d'autre, situation ô combien intolérable quand on se persuade couramment d'être le centre du Monde, et que l'on peine encore à croire que les choses existent hors de son regard.
Alors il nie tout le monde. Ils sont là, mais ils ne sont pas important. C'est tout.
En attendant...


Moi, je fais des p'tites bulles...
______________
* Hymne de Bolchen. Sorti tout droit du film "Hooligans" par LJD Guise.
_________________
Actarius
Elle arriva. Magnifique, déployant sa froide grâce au fur et à mesure qu'elle approchait. Elle semblait presque déesse foulant de son pied la voûte céleste. Assurément, il n'était nulle femme comparable à elle. L'incarnation de la perfection, car le regard amoureux du Mendois ne la voyait pas autrement, déposa ses opales sur lui et... il déchanta. Rupture de la scène idyllique, froissement du sourire et froncement des sourcils. Le tableau de la belle quittant sa tour pour courir dans les bras de son prince charmant, il ne l'avait pas même imaginé. Celui de la dulcinée efflorant l'âme de son chevalier d'un tendre regarde, il y avait renoncé depuis longtemps. Il savait pertinemment à quoi s'attendre, mais elle réussit à le surprendre encore, car il n'avait pas imaginé recevoir des reproches. Le sourire revint pourtant, les traits se décontractèrent et la réponse arriva, taquine.

Votre Altesse, je suis ravi de vous retrouver moi aussi... Assurément, elle en serait fâchée, peut-être même outrée. La bonne humeur du Vicomte était trop prégnante cependant pour qu'il la sacrifiât à une réponse aiguisée par une vexation. Ils se faisaient face sous un ciel d'azur, et en cet instant rien d'autre ne comptait. Peut-être aurait-il poursuivi sa tirade, sans nul doute l'aurait-il même fait pour s'abandonner à une réplique plus amère, au grondement d'un nouvel orage, l'occasion ne se présenta pas au contraire d'un homme. Une personne qui d'un seul geste devint désagréable à l'Euphor. Un baisemain. Son visage demeura cordial, mais la colère et la jalousie avaient déjà envahi un coeur si souvent en proie au doute.

Il n'avait jusqu'alors eu qu'une occasion d'être jaloux. Ce fut lorsqu'il avait appris par hasard de la bouche du Carmin une rumeur. Celle-ci l'avait proprement abattu, car la seule idée qu'un autre que lui pût lui plaire, la toucher, lui était douloureuse. Cette blessure-là se rouvrit et avec elle la rancune. Son corps n'en trahit rien, mais il n'avait pas du tout apprécié. Il se contenta donc d'un léger signe de tête en guise de salut, le faciès souriant ne laissait rien paraître de sa contrariété, mais la Prinzessin le connaissait trop bien pour ne pas entrevoir un sombre augure dans son manque de cordialité. Surgit alors le jeune prince, qui eut le droit à un "Altesse" neutre. L'héritier fut suivi d'une inconnue, elle aussi saluée sobrement. Le Mendois abrégea l'échange cordial et d'éventuelles présentation sans une œillade pour la Bourguignonne de son coeur, lorsque tout le monde fut arrivé
Nous partons !

Bientôt, le convoi s'ébranla. Fidèle à son habitude, le Pair ouvrait la route, il ne tarda pas à piquer vers l'ouest une fois les remparts franchis afin de suivre le cours du Lot. Ainsi qu'il l'avait fait un peu plus tôt, il changea de route, et le cortège avec lui, au Bec de Jeu. Ce ne fut qu'à hauteur de Ruffiac, qu'il pointa vers le sud. Les hameaux de Montialoux, Chalhac, Molines puis le village plus important de Saint-Etienne défilèrent cependant que l'Euphor ruminait bien des scenarii en son esprit. Un "psychotage" qui le rendait étonnamment silencieux et sombre. Un simple geste avait suffi là où même des reproches avaient échoué. Cette journée ne le réjouissait plus vraiment, elle avait perdu de sa saveur. D'autant que les paroles du Roy d'Armes étaient décortiquées soigneusement et devenaient de plus en plus déplaisants, cependant qu'ils traversaient les champs de blé du Valdonnez. Il se montait toujours la tête lorsqu'ils franchirent le petit col de Montmirat qui ouvrait sur la vallée du Bramont. L'allure demeurait soutenue, mais naturellement soutenable pour le carrosse. Il gardait en tête cette précaution, mais si l'envie de forcer le rythme pour disparaître l'avait effleuré durant son amer et fantaisiste rabâchage. Ainsi, était-il encore là lorsqu'ils traversèrent Ispagnac, ancien prieuré, pour prendre la voie du petit castel d'Agulhete.

Celui-ci construit à même la roche bleue, dont il tirait son nom, à l'entrée des gorges du Tarn était un édifice remarquable. A la vérité, il tenait plus du manoir fortifié que du château imprenable. Il surplombait la route principale qui sillonnait les gorges et avait de par sa position une réelle importance stratégique. Loin de ses considérations, le Mendois qui avait pris des dispositions pour que le repas fût préparé, arrêta sa monture et posa pied à terre. Il se tourna alors vers la voiture et prononça chaleureusement:
Bienvenue au Castel d'Agulhete, un bon repas nous attend. Son humeur ne gardait plus guère de trace du qualificatif "bonne", mais il prit son parti de taire ses sombres pensées et de ne pas gâcher une journée qui s'annonçait si bien. La porte renforcée fut bientôt ouverte et après avoir accueilli ses hôtes d'un sourire, le Mendois les guida jusqu'à la grande salle où une table était dressée. Je vous en prie, installez-vous. Et déjà, la valetaille se pressait pour remplir les verres selon les souhaits des invités. Le choix du Vicomte, lui, était connu d'avance.
_________________
Aelith
Elle était bien là.

Vous ne l'avez sans doute pas remarquée, car pour une fois, elle avait su se faire discrète. Nulle toux dérangeante, nulle tenue affriolante (pas de rouge, donc), et pas le moindre aboiement de la part de Rhéa, qui suivait sa maîtresse avec ce calme olympien qu'elle avait appris à adopter en présence d'une si nombreuse compagnie. Si son flair lui renvoyait de multiples odeurs, si son instinct la poussait à faire connaissance avec chacun des inconnus, elle n'en ferait rien: elle attendrait un mot, un geste d'Aelith. Mot et geste qui ne vinrent pas: vous l'avez compris, la Flamboyante s'était faite discrète.

Elle avait bien sûr salué chacun selon son rang, gratifiant certains d'un franc sourire, laissant ses yeux pétiller d'un profond respect pour d'autres. Pour le Petit Prince, elle observa une calme neutralité. Puis une certaine absence la frappa au ventre comme un vulgaire coup de poignard: elle savait pourtant pertinemment qu'elle ne le verrait pas. Mais stupidement, comme une enfant, elle avait espéré. Sa langue claqua contre son palais, signe habituel de son agacement, fort heureusement assourdi par un grognement de Rhéa, qui devait avoir pressenti son vif changement d'humeur.

Quelques instants plus tard, ils partirent. Et comme toujours, le paysage languedocien agit alors comme un baume sur son âme, si bien qu'à leur arrivée au au Castel d'Agulhete, elle avait retrouvé toute sa joie, et dévorait des yeux chacune des pierres, chacune des pièces.

On lui servit de l'eau, ainsi qu'elle l'avait demandé. Sa fraîcheur et sa neutralité apaisaient le feu de ses poumons, et petit à petit, Aelith se détendait. Petit à petit, elle redevenait celle qu'elle n'aurait jamais dû cesser d'être: la calme et souriante vassale d'une froide et inégalable suzeraine.

_________________
Ingeburge
Durant tout le trajet entre Mende et le castel d'Agulhete, Ingeburge dormit. En bonne personne centrée sur elle-même, elle parvenait à faire fi des contrariétés et des soucis afin de ne négliger aucun de ses besoins. Aussi dormait-elle sans difficulté et mangeait-elle tout autant. Enfin, avant. Depuis le début de l'année, depuis la rupture des ses vœux en somme, elle ne faisait plus que picorer, l'appétit de souventes fois coupé et il n'y avait pas à chercher bien loin la cause de ce changement de comportement : le vicomte du Tournel et sa cour entêtée. De fait, elle s'était amincie, amaigrissement d'abord provoqué par son jeûne de pénitence et n'avait pas repris le poids perdu. Le tourment avait fait le reste. D'avoir renoncé à la prêtrise l'avait placée dans une situation inconfortable : elle n'était plus aux yeux du monde intouchable et était donc susceptible d'être courtisée et ce d'autant plus qu'elle constituait un parti raisonnablement intéressant. Cela, elle ne l'avait pas voulu et ne le voulait toujours pas, d'autant plus que l'Euphor s'était déclaré bien avant qu'elle ne renonçât officiellement à son sacerdoce. Ce délaissement avait d'ailleurs conforté l'insupportable Mendois dans ses dispositions alors qu'elle n'avait certainement pas quitté le clergé pour lui. Non, elle n'en démordrait et le lui avait fait savoir : ses doutes étaient bien antérieurs à la révélation faite par Actarius, sans ce dernier, elle aurait de toute façon demandé son défroquage. Mais les causes, quand on aime, ne comptent pas et le Phœnix entretenait une passion qui anéantissait tout ce qui lui était étranger. Perte d'appétit donc, mais pas perte de sommeil, elle dormit donc d'un trait et ce malgré...

S'éveillant doucettement alors que son coche venait de s'immobiliser, elle songeait à nouveau à la scène qui s'était jouée entre eux. Il avait plaisanté le mâtin, fidèle à lui-même et avait ainsi allumé les premiers brandons de la querelle qui couvait et qui ne demandait qu'à s'embraser. Elle avait été fâchée, il avait osé la taquiner; finalement, se disputer en public en quelques secondes ne leur aurait pas été difficile, la gageure eût pu aisément être relevée. Les oreilles des passants et la réputation des deux bretteurs avaient été préservées par l'arrivée d'Assyr d'Ylfan auquel elle avait tendu sa main puisqu'il était un des rares à sacrifier aux honorables usages. C'était à cet instant qu'elle avait perçu le changement d'humeur du vicomte, dans le peu de cordialité qu'il avait tour à tour opposée à l'ambassadeur, à Isora et à Charlemagne. Mais elle ne s'était pas arrêtée sur ce revirement car son intendant avait manqué à l'appel, ce qui avait été d'autant plus fâcheux que leur guide avait semblé décider à ne pas s'éterniser dans le cul-de-sac où était bâti la résidence mendoise d'Ingeburge. De son filleul, pas plus de trace et elle avait passé le peu de temps qui leur restait à donner des consignes strictes aux domestiques bourguignonnes qui demeureraient à Mende : prévoir un attelage pour les retardataires si ceux-ci se décidaient finalement à être de l'expédition et les faire directement conduire au Tournel, but final de leur périple. L'humeur de l'Euphor n'avait été rien comparativement à son inquiétude pour Matthys et Miguaël et elle avait consacré les derniers instants avant le départ à eux deux. Elle était ensuite montée en voiture et s'était endormie dès le premier quart d'heure.

Yeux désormais ouverts, c'était vers leur hôte que toutes ses pensées se tournaient. Elle ne pouvait plus rien pour le Flamand et le Louveteau et alors qu'elle arrangeait son voile avant de descendre de voiture, elle n'avait pas d'autre choix que de songer à son tourmenteur. L'insatisfaction dominait, comme elle avait terrassé tout le reste depuis des jours, si ce n'est plus et il y avait à parier qu'elle ne ferait qu'accroître et embellir : les élections comtales bientôt accoucheraient d'un résultat et celui-ci ne pourrait lui être que défavorable. Actarius comte, c'était le risque d'avoir un Actarius moins disponible qu'un Actarius porte-parole, sachant qu'un Actarius porte-parole était déjà assez peu accessible. Supporterait-elle deux mois d'isolement supplémentaires elle qui n'était redescendue que pour lui et qui de fait, foulait davantage au pied les résolutions prises? Elle avait l'impression de se trahir et de renier ce qui l'attachait au Très-Haut et pour quoi? Quelques mots échangés à la dérobée qui pour tout bouleversants qu'ils fussent n'en étaient pas moins insuffisants. Indéniablement, elle voulait plus, sans pourtant savoir quoi et comme elle dormait et mangeait à satiété, elle voulait que le vicomte du Tournel ne s'occupât que d'elle. Mais qu'était-elle face au Languedoc? Peu de choses, la lutte était inégale et comme une préfiguration de ce partage, de cette relégation qui allaient survenir, il lui faudrait supporter de le voir en permanence avec toute une compagnie aux alentours.

Finalement, elle mit pied à terre et sans un mot, s'engouffra dans le castel. Là, ils furent menés à la grande salle pour profiter du repas annoncé et promis. Avec un art consommé de la stratégie et une grande expertise dans la feinte, la Prinzessin s'arrangea pour se placer entre le jeune duc du Nivernais et la dame d'Augy, comme elle l'avait brillamment fait à Paris, dans la boutique d'Elle Durée et invita ensuite Isora et Assyr à se placer non loin. Au valet lui demandant ce qu'elle désirait, elle répondit qu'elle ne voulait rien; elle avait besoin de garder l'esprit clair et boire de l'alcool alors qu'il était quasi certain qu'elle ne mangerait rien, ou si peu, était déconseillé. La nervosité revenait, le vicomte du Tournel, elle le sentait, était contrarié. Alors, chose rare, elle se mit en frais et entreprit de faire les présentations qui n'avaient pas eu lieu à Mende. Elle rattraperait ainsi ce manquement et contribuerait peut-être à lancer la conversation. Inspirant plus lentement, elle finit par prendre la parole, ses prunelles pâles se posant sur Actarius :

— Votre Seigneurie, permettez-moi d'introduire auprès de vous mes compagnons de voyage. Vous connaissez déjà la dame d'Augy, ma vassale Aelith-Anna de Chambertin, ainsi que Son Altesse Royale le duc du Nivernais.
Une petite pause fut marquée et elle ajouta :
— M'a cette fois également accompagnée Son Excellence Assyr d'Ylfan, ambassadeur de Bourgogne en Languedoc, je vous en avais parlé dans l'un des courriers que je vous ai fait mander il y a quelques jours. Et je suis également heureuse de vous présenter Isora, amie de mon intendant et active Tonnerroise. Celui-ci devait nous accompagner, j'ai laissé des consignes à Mende afin qu'il puisse nous rejoindre au Tournel.
Puis, elle dit encore, s'adressant aux Tonnerrois :
— Sa Seigneurie Actarius d'Euphor, pair de France, vicomte du Tournel et candidat aux prochaines élections locales.

Puis, elle revint à lui et elle conclut :
— Merci à vous, Votre Seigneurie, de nous recevoir en vos terres.

Voilà, contrairement à son habitude, elle avait lancé la discussion. Elle espérait que ses compagnons s'engouffreraient dans la brèche, en signe de bonne volonté et en reconnaissance de sa prise d'initiative et qu'ils n'attendraient pas que leur hôte réponde. Si l'Euphor était bien de mauvaise humeur comme elle le sentait, ils risqueraient d'attendre longtemps.
_________________
Mal aux mains, indispo depuis quelques jours et encore pour quelques autres.
RP au minimum syndical voire au ras des pâquerettes.
Urgences mp IG.
Inge ne prend plus d'inscriptions aux joutes du Tournel.
Merci.
Isora
Le trajet entre la demeure de la Duchesse et celle du Vicomte de Tournel avait été relativement rapide, mais agréable. Tout au long Isora avait observé, scruté le paysage. Ils avaient côtoyé un certain temps une rivière, était-ce le fameux « Lot » celui dont Dona Boulga parlait tant et dans lequel certains Mendois se baignaient parfois ? Quelques habitations firent leur apparition parmi des champs de blé, ce paysage était propice à l’apaisement, à la réflexion, réflexion interrompue car ils étaient arrivés !!
Isora entendit : "Bienvenue au Castel d'Agulhete", quel nom étonnant ! Castel : petit château, mais Agulhete ? Je poserais la question pour savoir... (encore de la curiosité). Elle suivit l’équipée qui entrait dans ce beau manoir, tout était déjà prêt pour les accueillir. On lui demanda si elle désirait boire quelque chose et bien si cela était toutefois possible…..un verre d'eau avec quelques morceaux de citron. Elle écouta la Duchesse d’Auxerre, il est vrai qu’Isora ne s’était pas présentée, le départ légèrement précipité excusait un petit peu la Tonnerroise ce qui fait qu’elle découvrait en l’instant et bien que l'homme qui était venu les chercher était le Vicomte du Tournel. S’il y eu de l’étonnement dans ses yeux (elle ne pensait pas qu'un Vicomte se déplaçait pour venir chercher ses invités, cela était ....surprenant) elle espérait ne rien en avoir laissé paraitre et se permit de lui adresser ces quelques mots :
« Votre Seigneurie, je suis enchantée de vous rencontrer et je vous remercie également de nous accueillir en votre demeure.
Elle but une grande gorgée…… de sa "citronnade", en cet instant elle eut préféré quelque chose et bien d’un peu plus cors酅…….sans aucun doute.
Elle s installa donc c endroit indiqudentiment par sa Gr , non loin dnAssyr, mais que faisait donc Matthys ? Jamais en retardn. homme d exactitude. La plupart du temps .... Oui. (Stop l> il ne fallait pas exagtr, il avait quelquefois oubliuuelques dlrts, mais le principal int qupil n'avait jamais oubliasora dans une quelconque ville ou nuud). Mais elle le savait fortement occupves derniers jours par la fabuleuse o Auxerre .
Assyr
Assyr se releva apryavoir effectuson traditionnel baisemain, il s'approit re faire pr nter au vicomte, mais il n'en eut pas le temps. Isora, sa douce amie, arriva sur ces entrefaites et lui servit un Messire d'Ylfan quelque peu surprenant de sa part. L'arrogant jeune duc du Nivernais, vaguement entre aperule jour du dvrt auxerre, fit tlement son apparition, snobant allAement les deux Tonnerrois. Sans oublier, la flamboyante dame d'Augy, toujours dans l'ombre de sa suzeraine, qui se fit discrj mais amicale comme on habitude. Le vicomte, lui, exp a les salutations et fit embarquer tout ce petit monde manu militari. Assyr suivit donc la duchesse d'Auxerre dans le coche o>le-ci les gratifia de son silence princier. Elle semblait mc s'ee endormie. Elle avait l'air pr cupn ou bien eit-ce la fatigue de toutes les charges qui reposaient sur ses frbs nules.

Le vigneron en profita pour observer le paysage languedocien. Quelle diff/nce avec la Bourgogne tout de mb, mais quel charme ! Des paysages trlescarpérese dessinlnt sous les yeux drveill,du diplomate. Et que dire du chsau os firent halte. Quelle construction surprenante ! Et son emplacement si vertigineux ! Il en avait plein les mirettes le Tonnerrois tant et si bien qu'il en oublia presque le deuil qui l'accablait. La chaleur se faisait ressentir malgri'altitude, d'autant qu'il s'eit un peu trop habilllujourd'hui. Il commenisentir la transpiration dluliner dans son dos. Heureusement, ils descendirent de leur vicule et il en profita pour retirer son mantel. Non, mais quelle ided'avoir mis un manteau par ce temps et dans cette r on ! Cette soir r/span>L'oi chantant lui avait vraiment laisser des traces.

Bref, le vicomte les invita srendre place na table oi collation avait prireneur intention. La duchesse d'Auxerre plarsa cour avant de s'asseoir on tour. Assyr, aux cbd'Isora, demanda un verre du vin de la r on au valet qui vint le servir. La princesse fit enfin les prsntations d'usage. Il put alors s'adresser au vicomte sans risque de manquer au protocole. Il n'avait pas vraiment eu le temps d'observer celui que l'on surnommait le Phoenix, et, par consuent, Assyr ne savait pas vraiment uel genre de personnage il pouvait avoir affaire. Il devait donc rester prudent et attentif. Le dtrt pr pits'avait surpris, il avait pensrtre pr ntq ce moment l mais il n'en fut rien. Il ne compris d'ailleurs pas vraiment pourquoi, mais il ne chercha pas non plus vavoir. Aprstout, ce voyage n'avait rien d'officiel.


Votre Seigneurie, je vous sais grhe votre invitation et de votre accueil en vos terres. Je suis fort honoree vous rencontrer. Je suis en Languedoc depuis quelques semaines et je peux dj vous dire que je suis tombvmoureux de votre pays. Je ne regrette nullement d'avoir accept 'accompagner Son Altesse. Les Languedociens sont tous tr chaleureux, vous avez des mets et du vin des plus distrayants, sans parler des paysages... Votre province est un pure enchantement !

Tout ceci fut dit avec des grands gestes des mains, du moins de celle qui ne tenait pas le verre. Le diplomate avait cette tendance a jubilation lorsqu'il parlait de ce qui pouvait l'enthousiasmer. Sans doute le cssang chaud des Ylfan qui ressortait chez lui de cette manie. Il but une grande gorgtde vin et fit son plus beau sourire au vicomte.

Ce vin est dfcieux !
_________________
Aelith
S'engouffrer dans la brae?

Elle aurait voulu tout dire, tout ire. Tout raconter dans un seul souffle: les arabesques que l'ombre des grands arbres dessinait au sol, la poussie soulevcpar les sabots de Tacite, le galop r/lier du hongre dans la garrigue, la douleur dans ses poumons, oublidpour un instant, raviveparfois par le grain des chemins, et soudainement relauau tr nd de son corps pour mieux aspirer srandes goul cet lange sentiment de libertnue, lgas, elle n'avait pas. Ce devait me l'euphorie d'un pays nouveau, l'vnnement de l'ailleurs, l'erveillement pour le diffnnt. Elle aurait parldendant des heures, avec le mi enthousiasme qu'Assyr, bien qu'exprimiifftnt: sa voix n'aurait a qu'un souffle chaleureux, et les t es de rousseur qui parcellaient ses joues durant ces prodes estivales auraient ponctufon rnt de couleurs nouvelles.

Elle acquiesnaux propos de l'Ylfan. Elle souriait doucement, comme souvent, tandis que son index suivait docilement le bord supueur de son verre.


―Je suis heureuse de vous rencontrer ouveau, et dans ces circonstances, Votre Seigneurie. Je ne sais si tout le Languedoc est ainsi, mais vos terres sont particuliement plaisantes.

Admirable manil de masquer l'essentiel, le prvcupant, l'angoissant. Admirable fac de ne pas demander de nouvelles du Chapeauti en avait-il seulement? Il lui avait annonctu'il entreprenait une retraite, qu'ils ne se reverraient pas avant un temps. Elle l'avait cru, bien sr

Mais depuis, son esprit avait dpdn'imaginer une foule d'autres raisons eon absence. Aucune ne lui plaisait.

A nouveau, elle sourit.
Sa meilleure dnnse.

_________________
Ingeburge
Et voil3N'6ient-ils pas beaux ses compagnons de voyage? Et polis, courtois, affables et agrnles? Non seulement ils compensaient admirablement la nature quelque peu plus rrrv de la duchesse d'Auxerre mais en plus, ils rendaient celle-ci bien fi". Actarius lui avait fait savoir sa h= de rencontrer ceux qui l'accompagnaient et l'entouraient et si la reque lui avait paru sange et embarrassante pour tout ce qu'elle supposait d'intimitet pour toute la force qu'elle ajoutait aux drarations inspiru mais malavisr du Phsnix, la Prinzessin iit pour l'instant satisfaite d'y avoir souscrit. C'est d'ailleurs d'un air plein de di qu'elle regarda ouveau le vicomte du Tournel, dans une vange inversion des re. D'habitude, olle l'irascibilitele mutisme, le diin, la passivitutui la cordialitlle bavardage, la bienveillance et le dynamisme. Certes, elle n'en lit pas earler d'abondance, naire des mines et des gris et il n'.it ni ddgrile, ni renfermrais l'instant it inlt et elle comptait bien en profiter. Justement, pour diminuer le crot de la duchesse d'Auxerre, il fallait bien avouer que c'eit l our elle un moyen de se venger du dintit qu'elle associait on hvet qu'elle se ddctait par avance de le contrarier. Le percevrait-il? Peut-,e et cela n'ajouterait qu'gon plaisir.

Oui, la fiertfe la duchesse d'Auxerre tit au pinacle et si elle se doutait fort qu'il lui faudrait payer d'une manit ou d'une autre ses effronteries, elle comptait bien profiter du moment pr nt. Dydant finalement de se rafraêt ir le gosier, elle fit signe en valet auquel elle commanda de l'eau citronna La boisson choisie par Isora lui semblait convenir ie qu'il lui fallait et elle avait d>dO'y goa lement. Dans le mouvement, elle remarqua la mine d'Aelith. L'air tournelois lui ferait-il du bien? Ingeburge l'esp it, elle n'oubliait pas que les retrouvailles avec sa vassale avaient marqut du sceau de cette toux qui ne quittait jamais, ou presque, cette dernia. Lors de leur prodent s ur, l'atmospho languedocienne lui avait paru profitable, en serait-il de me cette fois-ci? La question la contraria quelque peu, elle aurait voulu savoir. Mais ce n'rit ni l'endroit, ni le moment et elle chassa son interrogation de son esprit.

Son hanap servi, elle dvda de reprendre son mana. Aprtavoir lancéeses hostilite il s'agissait de poursuivre et d'alimenter la conversation. Regardant tour our ses voisins, elle s'exclama :

t Eh bien, vous voiloous charm
Elle avala une petite gorgtet l'aciditiu citron la surprit avant de la ravir. Clignant des yeux, elle reprit :
d Oui, les voil harmspar le Languedoc, Votre Seigneurie. Il va falloir ruler ce que vous avez prc pour la suite de cette petite exp tion.

Inclinant ldrement la t, vers le vicomte, elle porta aouveau son verre ses l=es.
_________________
Mal aux mains, indispo depuis quelques jours et encore pour quelques autres.
RP au minimum syndical voire au ras des poerettes.
Urgences mp IG.
Inge ne prend plus d'inscriptions aux joutes du Tournel.
Merci.
Actarius
Hanap d'hypocras fermement en main, regard Aangement froid pos ur la Prinzessin, il prS l'oreille aux pr.>
La sc avait quelque chose d' ange, d'inhabituel. Non, le Phsx n'arrivait pas asser sur ce geste de l'Ylfan, qui revenait en boucle dans son esprit et l'empà der d're fids da cordialituoutumio. Contre mauvaise fortune, il fit nxmoins bon coeur et aproun imperceptible soupir, par lequel il s'sit sans doute imaginlvacuer un peu de sa contrarie, il sourit et r ndit aux nombreuses marques de courtoisie offertes par ses invitc


Santat, ainsi que l'on dit chez nous. Sachez que c'est pour moi un v'table plaisir de vous accueillir, glissa-t-il avant de tremper ses lees dans le nectar. Le nord du Languedoc, votre Excellence, Dame Aelith, est particulier. Les gens connaissent ici autant les affres de la chaleur estivale que le froid impitoyable des hivers. Mais l'histoire a voulu que ces terres se trouvent travers, se risqua-t-il laisanter sans grande conviction. Enfin, ceci est une glralitct il y a toujours nombre d'exceptions !

Alors qu'il s'accordait une nouvelle gorga la Prinzessin reprit la parole et ne tarda pas rouver une rense non questionnement. Vous ruler la suite ? Et bien, ma foi, quelle belle id Nous sommes ici p'entrudes gorges du Tarn, aprule repas, nous reprendrons la route du Valdonnez que nous avons traversan venant et je vous propose de nous arrnr /anunls pour une petite promenade et une visite du ch-au de Boy. Sur ces paroles, fut apportrout le n ssaire pour sacrifier aux usages de l'ablution avant le repas. Chose qui n'empla pas le Coeur d'Oc de reprendre. Le Tournel posse de nombreuses forteresses, les guerres entre Seigneurs aient fr entes dans le passnsi bien que les ouvrages d/nsifs ont fleuri un peu partout. La raon tit =lement pristpar les chevaliers de l'Hospital. Le ch,au ofs nous trouvons fut d'ailleurs leur propri' voilerdde trois siues. Ces derniers poss,ient lement une grande commanderie przdu Mont Lozv... Et le Mendois commenplun long rtt d illmur l'histoire du lieu. Il tqua l'origine du nom du manoir, mais aussi ses diffcnts propriuires et deila ainsi sa grande connaissance de l'histoire de sa VicomtcLe rat n'avait pourtant rien d'enflammTLe sourire èdeit bien prunt, mais les yeux demeuraient presque gints et le ton, sans te monocorde, n'é, it pas marqular les inflexions, les marques passionn si rurrentes chez ce grand parleur. Dsnitivement, quelque chose clochait. Cela devait paraoe une sdence pour la belle et froide Danoise de son coeur, tant il semblait mettre un point d'honneur gviter son regard de peur de trahir un mMntentement, que dailaient de toute mani= son attitude.

Lorsque son tour fut venu, il procl au rituel de lavement sans sourciller, puis arrivnnt les premiers plats et avec eux, soucieux de ne pas laisser un silence, qui aurait a pesant pour lui, s'installer, le Mendois reprit la parole.
Mais je suis bien trop bavard, veuillez m'en excuser. Votre excellence, attaqua-t-il soudainement. Pourquoi avoir choisi le Languedoc comme Province d'attache ? Et quels sont vos objectifs en termes de diplomatie ? Il s'sit adress "l'instinct". L'idipersistante, lancinante, qu'il pouvait prendre la forme d'un rival avait fait son chemin. Il voulait en savoir plus sur lui, d uvrir de quel droit il avait osuorter ses laes sur la Prinzessin. En somme, il s'agissait d'une approche comme une autre. Il t it le terrain comme un explorateur diurvu d'objectifs prts, comme un guerrier peut-le avant de porter son attaque. Sa main abandonna le hanap et progressa jusqu'tn des pns qui tr:ent d"rmais sur la table.
_________________
Assyr
Le vicomte du Tournel n'iit pas noble pour rien. Il hit contrariMais n'en montrait rien et faisait comme si tout allait bien. Assyr n'y vit que du feu, m si au fond de lui, il ressentait comme un malaise. Il avait cette intuition que quelque chose n'allait pas, mais ce sentiment ne venait pas jusqu'4a raison. Il ne pouvait donc pas vraiment en avoir conscience et encore moi comprendre le pourquoi du comment. Il "it diplomate depuis plusieurs mois maintenant mais il n'pit pas encore devenu expert en science comportementale. Il cutait attentivement le pair de France parler de ses terres, de leur histoire, de ses cheaux. Tout ceci /it passionnant et le Bourguignon cit comme captiv/ar le r t, tant et si bien qu'il ne fit point attention lorsque le valet d sa devant lui un bassin ainsi qu'une aiguio. Le jeune page dut discroment se racler la gorge afin de signaler sa pr nce 'turdit. Assyr se retourna et lui signifia que dvrmais il l'avait vu. Le serviteur versa alors un peu d'eau de l'aigui. sur les mains de l'ambassadeur place au-dessus du bassin possevant lui. Tout en nutant le vicomte, le Tonnerrois s'essuya les mains avec la nappe.

Au moment ooent apporteles premiers plats, l'Euphor s'excusa de sa longue diatribe et entreprit de questionner le vigneron. Celui-ci, quelque peu flattme l'attention qu'on voulait bien lui porter, iit tout de mp llrement surpris par le changement radical de la conversation. Ne voulant point parate pris au dgurvu, Assyr lui sourit, puis apréciavoir aval a gorgnde vin qu'il venait de prendre, lui rendit :


Eh bien, Votre Seigneurie, trai dire je n'ai pas choisi le Languedoc, c'est lui qui m'a choisi. En effet, lorsque Son Altesse - il d gna alors la duchesse d'Auxerre d'un lgant mouvement de la main - m'invita e'accompagner dans un s ur en Languedoc, j'ai informae Chambellan de Bourgogne de mon absence pendant un temps, et comme actuellement la basilique Saint-Andreonnalune p rie de diplomates, i'instar de nombreuses chancelleries, il a trouv ue c'lit l'occasion idie pour me confier le Languedoc en plus du Bourbonnais-Auvergne dont j'avais de la charge. Certes, ma pr nce ici n'est point une visite officielle, n moins, elle me permet de prendre des contacts et de d uvrir votre comt d'apprendre ieux le connaue. Il s'arro un instant afin de porter oa bouche la tranche de pi qu'il avait prise un instant auparavant. Il la croqua hleine dent, mta un court instant, puis continua. Et je dois dire qu'il n'y a rien de tel pour un ambassadeur que d'se sur le terrain. J'en suis plus que satisfait. Nouvel arrfpour boire une gorgdet faire descendre cette excellente bouchp Et de ce que j'ai pu voir jusqu' rint, cela m'incite fortement resserrer les liens entre nos deux provinces. Le Languedoc est un comteynamique, accueillant, joyeux ce qui fait nombre de points communs avec la Bourgogne. Plus les jours passent, plus je rencontre des languedociens, plus je suis persuad ue nos deux pays sont faits pour s'entendre. Vous ne croyez-pas ?

Et qui sait, d'autres types de liens plus intimes en seront la cons ence, ou l'illustration c'est selon. Mais, t et instant notre ambassadeur bourguignon ne pouvait pas encore le pressentir ou l'envisager un tant soit peu.
_________________
Isora
Leur hmse mit aeur d9ire l3histoire du lieu, avec plaisir et attention, Isora l>Iuta, elle put enfin conna e leorigine du nom de ce p castel >.
Ainsi donc les hivers ressembleraient "eux de sa ch" Bourgogne. Les paysages devaient le magnifiques, recouverts d"un manteau neigeux ! Rien de tel qu une bonne promenade le matin avec un air vivifiant pour dynamiser une journcde travail ! Mais "les gorges du Tarn" ? Quel nom surprenant !
Le repas serait abondant, plusieurs plats dn leur jient proposg notre Tonnerroise, gourmande bien pdemment, regardait avec curiositneur contenu. Afin de pouvoir gouter tout ceux quaelle ne connaissait pas, elle ne prit qugune petite bouchede chaque, tout eit dpcieux. Mais elle doutait d"y arriver et puis elle manquait d>exercice depuis son arrivr la chaleur en tit responsable et la belette "it bien moins active et voilp
Elle -uta son ami Assyr, vraiment elle trouvait que llhabit drAmbassadeur lui allait comme un t gant s, elle ne pouvait le voir vraiment tnt assise nes c , mais vu l engouement de ses paroles et ses mouvements de bras, il it ravi de son srur ici au Languedoc et Isora alement.
See the RP information
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)