Odenaiss
Une cicatrice... ou un souvenir indélébile.
Blessure de la vie, venue marquer à jamais l'abdomen mis à nu qu'elle contemple d'un oeil soucieux dans ce miroir devant lequel elle se trouve.
Cette marque, elle est là, qui dissimule un lourd secret. Un acte résultant d'une folie passagère, un soir, où sa main devenue une nouvelle fois meurtrière, était venue loger une lame acérée au plus profond de ses entrailles. Et par chance, elle s'en était tirée...
Légèrement la tête s'incline, sa longue chevelure d'ébène passant par dessus son épaule et dont la chute s'en vint caresser le doux de sa peau et l'arrondi d'un sein à la pointe érigée.
Doucement, de son reflet, elle se rapprochait, gardant ses yeux rivés sur cette boursouflure venue altérer le grain fin d'une peau légèrement dorée. Manière pour elle de l'envisager, l'appréhendant sous toutes ses coutures. Se familiariser. Il allait lui falloir s'y habituer. Vivre avec...
Depuis qu'elle avait osé commettre le péché mortel et qu'elle eut parfaitement pris conscience de son acte, elle n'avait plus jamais osé reporté grande attention à sa plaie, si ce n'était pour quelques soins qu'elle s'octroyaient rapidement entre deux haltes en bordure de chemin.
Un manque d'attention qu'elle payait assurément. Car aujourd'hui, si la plaie était en bonne voie de guérison, la cicatrice qui s'était formée n'était pas des plus belle à voir et restait parfois douloureuse. Mauvais mouvements ou simple touché se pouvaient d'être des plus désagréables et à répétition, allaient en intensifiant le mal jusqu'à parfois s'avérer être quasiment insupportable. Mais elle ne s'en plaignait jamais, assimilant la douleur ressenti à la peine qu'elle se devait de subir. Souffrir en silence, c'était là pour elle la meilleure manière de faire pénitence.
Détaillant les contours de ce qu'elle considérait comme la signature du Sans Nom, pour ce qu'il l'avait poussé à agir de la sorte contre sa propre personne, elle devinait ses bords teintés de rouge et douloureux lorsque du bout de ses doigts elle venait presser sa peau. Et ces morceaux de fils de soie qui lui striait le derme et la tiraillait... Il lui fallait s'en débarrasser.
Pour cela, lui fallait-il seulement trouver un médecin. Un bref passage au travers la ville à son arrivée lui avait laissé présagé qu'il ne serait là pas mince affaire. Non sans tarder davantage, jetant un dernier coup d'oeil sur sa cicatrice, et non sans réprimer une grimace révélatrice du dégoût qui l'avait gagné, elle se détourna du miroir et se dirigea vers l'amas de linges qui couvrait le sol.
Plus loin, le miroir laissait à présent deviner le nu d'une silhouette aux maigres contours. Elle peinait encore à recouvrer le tout de ses forces. Mais elle faisait confiance au temps qui bientôt finirait de faire son oeuvre et de la remettre totalement sur pied.
Apprêtée de manière à se sentir à l'aise, elle avait rejoint le centre de la Capitale, fait le tour de son marché, pris connaissance des panneaux d'affichages en mairie... pour finir par faire halte dans la première taverne qu'elle eut à trouver sur son chemin.
Et quoi de mieux que ce genre d'endroit pour soutirer de quelques éventuelles rencontres, les potins, autres ragots en tout genre et informations que l'on était désireux d'obtenir ? Nul autre, car quiconque avait l'habitude de ce genre de lieux, savait qu'une fois les deux pied dedans, on était susceptible d'apprendre le tout de la vie de Pierre, Paul, Jacques... voire même de la vie d'un Comté.
Suffisait seulement de tomber sur les bonnes personnes et de faire en sorte que les langues se délient...
Blessure de la vie, venue marquer à jamais l'abdomen mis à nu qu'elle contemple d'un oeil soucieux dans ce miroir devant lequel elle se trouve.
Cette marque, elle est là, qui dissimule un lourd secret. Un acte résultant d'une folie passagère, un soir, où sa main devenue une nouvelle fois meurtrière, était venue loger une lame acérée au plus profond de ses entrailles. Et par chance, elle s'en était tirée...
Légèrement la tête s'incline, sa longue chevelure d'ébène passant par dessus son épaule et dont la chute s'en vint caresser le doux de sa peau et l'arrondi d'un sein à la pointe érigée.
Doucement, de son reflet, elle se rapprochait, gardant ses yeux rivés sur cette boursouflure venue altérer le grain fin d'une peau légèrement dorée. Manière pour elle de l'envisager, l'appréhendant sous toutes ses coutures. Se familiariser. Il allait lui falloir s'y habituer. Vivre avec...
Depuis qu'elle avait osé commettre le péché mortel et qu'elle eut parfaitement pris conscience de son acte, elle n'avait plus jamais osé reporté grande attention à sa plaie, si ce n'était pour quelques soins qu'elle s'octroyaient rapidement entre deux haltes en bordure de chemin.
Un manque d'attention qu'elle payait assurément. Car aujourd'hui, si la plaie était en bonne voie de guérison, la cicatrice qui s'était formée n'était pas des plus belle à voir et restait parfois douloureuse. Mauvais mouvements ou simple touché se pouvaient d'être des plus désagréables et à répétition, allaient en intensifiant le mal jusqu'à parfois s'avérer être quasiment insupportable. Mais elle ne s'en plaignait jamais, assimilant la douleur ressenti à la peine qu'elle se devait de subir. Souffrir en silence, c'était là pour elle la meilleure manière de faire pénitence.
Détaillant les contours de ce qu'elle considérait comme la signature du Sans Nom, pour ce qu'il l'avait poussé à agir de la sorte contre sa propre personne, elle devinait ses bords teintés de rouge et douloureux lorsque du bout de ses doigts elle venait presser sa peau. Et ces morceaux de fils de soie qui lui striait le derme et la tiraillait... Il lui fallait s'en débarrasser.
Pour cela, lui fallait-il seulement trouver un médecin. Un bref passage au travers la ville à son arrivée lui avait laissé présagé qu'il ne serait là pas mince affaire. Non sans tarder davantage, jetant un dernier coup d'oeil sur sa cicatrice, et non sans réprimer une grimace révélatrice du dégoût qui l'avait gagné, elle se détourna du miroir et se dirigea vers l'amas de linges qui couvrait le sol.
Plus loin, le miroir laissait à présent deviner le nu d'une silhouette aux maigres contours. Elle peinait encore à recouvrer le tout de ses forces. Mais elle faisait confiance au temps qui bientôt finirait de faire son oeuvre et de la remettre totalement sur pied.
Apprêtée de manière à se sentir à l'aise, elle avait rejoint le centre de la Capitale, fait le tour de son marché, pris connaissance des panneaux d'affichages en mairie... pour finir par faire halte dans la première taverne qu'elle eut à trouver sur son chemin.
Et quoi de mieux que ce genre d'endroit pour soutirer de quelques éventuelles rencontres, les potins, autres ragots en tout genre et informations que l'on était désireux d'obtenir ? Nul autre, car quiconque avait l'habitude de ce genre de lieux, savait qu'une fois les deux pied dedans, on était susceptible d'apprendre le tout de la vie de Pierre, Paul, Jacques... voire même de la vie d'un Comté.
Suffisait seulement de tomber sur les bonnes personnes et de faire en sorte que les langues se délient...