Yolanda_isabel
Gérer un domaine est une tâche bien ardue pour une jeune fille.
Bien ardue, oui, puisquelle avait du la veille régler une affaire des plus étonnantes, quoique courantes daprès la cuisinière qui en avait déjà vu des vertes et des pas mûres. Un serf était venu demander audience pour porter sa doléance, sa fille avait été forcée par un gars du coin, somme toute, la barbarie du geste mise à part, cela navait pas choqué lauditoire, Yolanda si. Il avait fallu trouver un terrain dentente, et la garcette avait été fiancée en urgence, et serait mariée à son violeur sous quinze jours, cela navait pas choqué lauditoire, Yolanda si. Yolanda qui de toute façon, aurait refusé de faire exécuter lhomme tant elle rechignait à la violence mais quand même.. Un viol ? Marier une jeune fille qui a souffert à son tourmenteur ? Yolanda en avait été choqué bien quon lui ait répété que cétait la chose à faire pour éviter le déshonneur pour cette famille, et la crainte dun bâtard pour la désormais femme. La Lune sétait mise au lit avec limpression désagréable que grandir navait que des inconvénients, et quêtre femme plus encore, toutefois rassérénée par la présence dans les murs dAnaon, elle sétait couchée avec la conviction que personne ne pourrait la violer.
Cétait la veille dans laprès-midi, et là, dans ses draps, Yolanda rêve dun songe agité qui lui fait tourner et retourner sous les draps de lin, dun songe où la jeune serve sapproche delle en criant vengeance en échange dune justice bien bancale et qui ne lui convient pas à elle. Elle sagite, les mots ne passent pas les lèvres, elle voudrait hurler, appeler Anaon pour quelle la sauve, que fait Anaon du reste quand on la menace ? La paysanne sapproche delle, sa robe de bure sanglante, coutelas à la main, mais Yolanda ne peut rien faire, ses jambes sont prises dans un étau qui lempêche de reculer, de courir. Le sourire est déformé en une grimace, et sur le visage de la paysanne coule les mêmes larmes que sur celui de Yolanda. Cest sa faiblesse dit-elle qui la mariée de force à un homme qui la blessée, sa faiblesse de maîtresse, et il lui faut payer le prix du sang pour le sang qui a été versé sans être puni. La lame senfonce dans le ventre de Yolanda, et la douleur est vive, enfin les lèvres se descellent en un hurlement aigü.
Eperdue de terreur, elle se réveille, la peur a collé de transpiration sa chainse sur ce corps qui tend à devenir plus féminin, elle épouse les rondeurs, le sein qui se galbe, le ventre qui se pâme de prendre son essor, et ces cuisses qui grandissent, sallongent, mais se rejoignent tout de même près dune féminité qui veut se couvrir dun duvet pour se dissimuler. Et la douleur est là dans son bas ventre, là où la lame sest enfoncée, elle retire le drap en un mouvement de répulsion, elle voudrait se lever mais la douleur len empêche et en haut de ces cuisses, de ces jolies dodues.. Lécarlate, le sang quelle vomit, quelle exècre. Ce nest pas un rêve, on est venu la tuer. Alors les cris reprennent plus intelligibles cette fois. Elle hurle, elle appelle cet être en qui elle a placé sa confiance en même temps que sa vie.
-« ANAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAOOOOOOOOOOOOON ! A MOIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII ! »
Les draps sont resserrés contre elle, puis rejetés à la vue du sang dont ils sont imbibés, elle ne sait plus, elle perd pied et toutes ses couleurs. Exsangue comme si tout le sang de son visage se retirait pour ne rejoindre quune destination : le bas. Et les cris reprennent entrecoupés de sanglots, jusquà devenir des gémissements de terreur auxquels se mêlent les jappements du grand dogue dans la chambre, réveillé en sursaut sans bien savoir pourquoi. Le sang est sur elle, qui la touche, qui la souille. Ses mains voudraient enserrer ses jambes, mais lidée même deffleurer le sang lui donne la nausée, et cest autour de lencolure du grand chien noir quelles viennent se resserrer, secouées de tremblements à nen plus finir, le nez recouvert des poils de chien épars, les joues humides de ses larmes et de la bave du pauvre animal qui ny comprend rien.
Oui, elle est morte. Lenfant quelle était, est morte mais comment pourrait-elle le savoir ? Qui lui a dit ? Pas sa mère qui prie, pas son frère ou son père qui sont hommes, et pas Clémence, elles ne sont pas encore assez proches. Les servantes sen sont bien gardées aussi. Elle ne sait pas, elle sait juste que cela peut être douloureux dêtre une femme, Marraine lui avait dit. Mais Marraine nest pas là non plus, et les larmes reprennent de plus belle.
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Puisqu'on distribue des titres-bon points à tout le monde, j'en veux aussi ! J'ai été sage !
Bien ardue, oui, puisquelle avait du la veille régler une affaire des plus étonnantes, quoique courantes daprès la cuisinière qui en avait déjà vu des vertes et des pas mûres. Un serf était venu demander audience pour porter sa doléance, sa fille avait été forcée par un gars du coin, somme toute, la barbarie du geste mise à part, cela navait pas choqué lauditoire, Yolanda si. Il avait fallu trouver un terrain dentente, et la garcette avait été fiancée en urgence, et serait mariée à son violeur sous quinze jours, cela navait pas choqué lauditoire, Yolanda si. Yolanda qui de toute façon, aurait refusé de faire exécuter lhomme tant elle rechignait à la violence mais quand même.. Un viol ? Marier une jeune fille qui a souffert à son tourmenteur ? Yolanda en avait été choqué bien quon lui ait répété que cétait la chose à faire pour éviter le déshonneur pour cette famille, et la crainte dun bâtard pour la désormais femme. La Lune sétait mise au lit avec limpression désagréable que grandir navait que des inconvénients, et quêtre femme plus encore, toutefois rassérénée par la présence dans les murs dAnaon, elle sétait couchée avec la conviction que personne ne pourrait la violer.
Cétait la veille dans laprès-midi, et là, dans ses draps, Yolanda rêve dun songe agité qui lui fait tourner et retourner sous les draps de lin, dun songe où la jeune serve sapproche delle en criant vengeance en échange dune justice bien bancale et qui ne lui convient pas à elle. Elle sagite, les mots ne passent pas les lèvres, elle voudrait hurler, appeler Anaon pour quelle la sauve, que fait Anaon du reste quand on la menace ? La paysanne sapproche delle, sa robe de bure sanglante, coutelas à la main, mais Yolanda ne peut rien faire, ses jambes sont prises dans un étau qui lempêche de reculer, de courir. Le sourire est déformé en une grimace, et sur le visage de la paysanne coule les mêmes larmes que sur celui de Yolanda. Cest sa faiblesse dit-elle qui la mariée de force à un homme qui la blessée, sa faiblesse de maîtresse, et il lui faut payer le prix du sang pour le sang qui a été versé sans être puni. La lame senfonce dans le ventre de Yolanda, et la douleur est vive, enfin les lèvres se descellent en un hurlement aigü.
Eperdue de terreur, elle se réveille, la peur a collé de transpiration sa chainse sur ce corps qui tend à devenir plus féminin, elle épouse les rondeurs, le sein qui se galbe, le ventre qui se pâme de prendre son essor, et ces cuisses qui grandissent, sallongent, mais se rejoignent tout de même près dune féminité qui veut se couvrir dun duvet pour se dissimuler. Et la douleur est là dans son bas ventre, là où la lame sest enfoncée, elle retire le drap en un mouvement de répulsion, elle voudrait se lever mais la douleur len empêche et en haut de ces cuisses, de ces jolies dodues.. Lécarlate, le sang quelle vomit, quelle exècre. Ce nest pas un rêve, on est venu la tuer. Alors les cris reprennent plus intelligibles cette fois. Elle hurle, elle appelle cet être en qui elle a placé sa confiance en même temps que sa vie.
-« ANAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAOOOOOOOOOOOOON ! A MOIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII ! »
Les draps sont resserrés contre elle, puis rejetés à la vue du sang dont ils sont imbibés, elle ne sait plus, elle perd pied et toutes ses couleurs. Exsangue comme si tout le sang de son visage se retirait pour ne rejoindre quune destination : le bas. Et les cris reprennent entrecoupés de sanglots, jusquà devenir des gémissements de terreur auxquels se mêlent les jappements du grand dogue dans la chambre, réveillé en sursaut sans bien savoir pourquoi. Le sang est sur elle, qui la touche, qui la souille. Ses mains voudraient enserrer ses jambes, mais lidée même deffleurer le sang lui donne la nausée, et cest autour de lencolure du grand chien noir quelles viennent se resserrer, secouées de tremblements à nen plus finir, le nez recouvert des poils de chien épars, les joues humides de ses larmes et de la bave du pauvre animal qui ny comprend rien.
Oui, elle est morte. Lenfant quelle était, est morte mais comment pourrait-elle le savoir ? Qui lui a dit ? Pas sa mère qui prie, pas son frère ou son père qui sont hommes, et pas Clémence, elles ne sont pas encore assez proches. Les servantes sen sont bien gardées aussi. Elle ne sait pas, elle sait juste que cela peut être douloureux dêtre une femme, Marraine lui avait dit. Mais Marraine nest pas là non plus, et les larmes reprennent de plus belle.
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Puisqu'on distribue des titres-bon points à tout le monde, j'en veux aussi ! J'ai été sage !