Afficher le menu
Information and comments (0)
<<   <   1, 2, 3, 4, 5   >   >>

[RP] Casser la croûte, boulangerie fine

Adso


Adso se trouva fort surpris de la réaction du Père Casse-Croûte. Il ne comprenait pas cette agressivité soudaine. Sans doute l'avait-il irrité avec ses explications sur le spirituel et le temporel. Il avait déjà eu l'occasion de constater que ses discours "pédagogiques" produisaient parfois ce genre d'effet. Comme la fois où il avait essayé d'expliquer à un paysan comment il pouvait mesurer la vitesse de son boeuf avec une clepsydre... Un problème avec les esprits non-préparés, sans doute...

Quoi qu'il en soit, il ne comprit rien des propos confus de son interlocuteur. Du moins, il n'arrivait pas à savoir ce qu'il voulait dire. Mais il semblait en ressortir qu'Adso risquait de se retrouver sans personne pour surveiller l'église d'Arras, et ça, ce n'était pas bon. Tant pis, il chercherait un autre peq... une autre bonne âme pour aller chez le comte.

Il tenta d'arrondir les angles :

Mon brave, je crois que j'ai suffisamment usé de votre bonté aujourd'hui. Je m'en vais aller trouver le comte tout seul, et vous laisse à vos affaires. Je vous suis très reconnaissant de vous occuper de garder l'église la nuit.

Et, euh... si vous arrivez à trouver un autre larron por la surveillance de l'église, comme vous dites, pourriez-vous l'affecter à la surveillance de jour ? De cette façon, j'aurais plus de temps pour d'autres tâches visant à neutraliser l'action gangréneuse de ces maudits hérétiques. Nous souhaitons tous deux protéger les fidèles de leurs influence malfaisante, n'est-ce pas, et à plusieurs, nous y parviendrons plus aisément.



_________________
Simeon.got
A ces mots le marmiton ne se sent pas de joie ,et pour faire croire à sa bonne foy, il ouvre sa large trappe et relache le poids...

Il aurait bien commencé sa phrase en disant "Mon bon monsieur" mais quelque chose l'empêcha d'en rajouter parce que même si le prélat semblait être facilement tombé dans le panneau, il n'en restait pas moins que le moine devait trouver le deuxième larron en question et il n'avait aucune idée à qui confier cette mission...d'autant qu'il allait devoir expliquer le subterfuge et qui aurait envie de se fourrer dans un tel guêpier, qui? je vous le demande..

Durant quelques instants, le moine resta donc muet comme une carpe, il réfléchit et se dit que quoi qu'il advienne, il avait réussi à gagner du temps et à chaque jour suffisait sa peine. Alors il répondit à l'archevêque:


Oui faites cha moncheigneur, allez voir l'comte et moi j'ch'rai l'gardien d'l'église durant la nuit, j'vais m'mettre en quête d'un ch'cond, cha d'vrait pas êtes chi compliqué...dit-il sans aucune conviction...

le frère toque savait que ce n'était pas encore gagné, loin de là, mais n'anticipons pas et pour que le prélat ait totalement confiance en lui le coq ajouta sa petite pincée de perlimpinpin:

ben j'propose qu'on ch'r'trouve dans un p'tit bout temps ichi à la boulang'rie, on f''ra un p'tit topo d'la chituachion chi cha vous convient Moncheigneur? dit le moine sur son ton le plus conciliant parce qu'il le fallait...
_________________
Simeon.got
Après une retraite bien méritée qu'il avait effectuée au monastère tastévinégasque, le frère Toque était sorti de sa torpeur pour revenir au monde qui suscitait quotidiennement sa mauvaise humeur...

Il y avait retrouvé sa rousse gaillarde qui l'attendait de pied ferme pour faire le trajet jusqu'à Arras.

Un petit arrêt de quelques jours à Peronne et quelques fruits plus tard, les deux moines avaient rallié la capital arrageoise où ils avaient disloqué leur groupe et s'étaient séparés sans même se dire au revoir...

Si les deux compères avaient été si peu loquaces depuis leurs retrouvailles, c'est parce que le frère marmiton s'était bien rendu compte de comment sa soeur le reluquait, il ne faisait aucun doute qu'elle se demandait comment il était si en rondeur suite à ce qui s'assimilait à une période de diète.

Le moine n'avait pas l'intention de lui révéler que pendant ces semaines dites de retranchement spirituel, ses journées avaient été occupées non pas par une diète forçant le respect et l'admiration mais par un gavage de cochonnailles, pain,beurre, bière, vin, saucisson et siestes à répétition... "niente fare all'ombra *" auraient dit les romains...

Mais maintenant que les réserves étaient épuisées, il allait falloir que le moine mette la main à la pâte et ce n'était pas avec la note salée concernant la taxe universitaire qu'il avait reçue qu'il allait pouvoir rapidement les reconstituer. Dans un premier temps, le moine replet devrait se contenter des miches de pain de sa fabrication, heureusement qu'elle étaient succulentes.

Mais ce n'était pas tout, un autre préoccupation obsédait le moine dodu, il s'agissait de l'archevêque de Cambrai, d'aucuns auraient dit « pas de nouvelles, bonnes nouvelles » et le moine aurait souhaité s'en persuader mais il était du genre à broyer du noir et vu la dernière conversation qu'il avait eue avec lui, marmiton se demandait quand l'orage allait gronder.

Pour rappel, l'archevêque de Cambrai avait débarqué à l'église pour s'assurer que l'hérétique qui lui avait écrit n'allait pas investir les lieux sacrés . Ce fut ainsi qu'il tomba nez à nez avec son correspondant , en la personne du frère toque qu'il connaissait aussi sous le nom de Simeon.got sans savoir que c'était ce même personnage qu'il avait devant lui en chair et en os. Et le frère Toque réussit à maintenir le quiproquo en improvisant une histoire qui se voulait être crédible puisqu'elle comportait à la fois des mensonges et des vérités. En coq avisé, notre Marmiton avait su concocter une fabuleuse recette à partir des ingrédients qui étaient en sa possession, plus épicés les-uns que les autres. Notre génial cuistot avait ainsi réussi à faire mijoter le prélat sans que la marmite ne déborde et ne vienne attiser les flammes, le haut dignitaire de l'église s'était fait leurrer.

Or, l'archevêque avait quitté le moine avec la ferme intention d'aller trouver le comte pour dénoncer le recteur qu'il disait hérétique puisqu'il était sous la coupe du père supérieur du Monastère de Tastevin et c'était là que le bât risquait de blesser, la daube risquait de coller au fond du chaudron, ça sentait le brûlé.

Et que dire de la promesse faite à l'archevêque par le boulanger d'Arras répondant au sobriquet fraîchement inventé de « Père-Casse-Croûte », sa troisième toque qui avait été son salut pour éviter que ne bouillisse la préparation si bien proportionnée. En effet, il n'avait trouvé personne pour s'occuper de l'église puisque ce n'était qu'un argument pour faire diversion.

Le frère Toque devait se lever et aller se coucher avec cette peur qui le tenaillait, il s'attendait tous les jours à voir débarquer l'archevêque avec un vidame et sa horde de furieux.


*(Faire rien à l'ombre)
_________________
Adso


Comme à tous les clercs du diocèse, le clerc particulier de l'archevêque de Cambrai avait fait porter une invitation au "Père Casse-Croûte". Il avait trouvé le nom dans la liste des clercs, alors il ne s'était pas posé de question. Allez savoir comment, la lettre était parvenue à son destinataire, du moins, le moine Simeon.

Citation:


Très cher membre de l'équipe pastorale du diocèse,

En ce 22 septembre, nous fêtons la Sainte Boulasse. Une messe est organisée en la cathédrale. Il vous est très chaudement recommandé d'y assister. Un clergé uni doit montrer l'exemple à ses brebis.

En espérant fortement vous voir en la cathédrale,

Adso,
Archevêque de Cambrai.
Simeon_Got
Après son long voyage en tant que matelot sur la « Rousse Gaillarde » qui l’avait emmené jusqu'en Bretagne, puis, en Irlande, le frère toque était revenu à Arras avec l’intention de fabriquer du pain pour ses frères et sœurs de Tastevin dont les réserves étaient presque épuisées.

La traversée en mer avait été nettement moins supportable au retour qu’à l’aller à cause d’une tempête qui s’était levée, ce qui avait généré une houle pénible à affronter et ce roulis constant avait mis à mal les entrailles du pauvre moine bedonnant.

Quand au séjour qu’il avait passé hors des frontières d’Artois, il s’était relativement bien passé, le moine avait découvert deux charmants petits villages côtiers de Bretagne, Saint-Pol de Léon et Tréguier où il avait pu vendre des fûts de bière et se prélasser.

Ensuite, tout l’équipage s’était rendu en Irlande dans une petite ville dont le moine n’avait pas retenu le nom, c’était là que les voyageurs qui s’étaient joints à eux avaient été déposés.

Il était une chose que le moine replet avait remarquée, et il n’était pas le seul, c’est qu’en Irlande la vie était bien moins chère et les taxes sur les denrées inexistantes.

Quant aux taverniers du coin et plus particulièrement une tavernière, elle n’avait pas hésité à débarrasser notre moine brasseur des fûts qu’il lui restait à écouler suite au courrier qu'il avait rédigé dans la langue autochtone.


au moins ce sont des connaisseurs ces irlandais!...avait pensé le moine...

Maintenant que notre frère était revenu en Artois, il allait pouvoir à nouveau se consacrer, non sans une pointe d’appréhension, à ses études universitaires mais aussi s’occuper de l’église de Arras puisque apparemment personne n’avait souhaité le remplacer dans sa tâche, la comédie allait devoir se pourssuivre...

Mais il ne se passa pas deux jours sans que le moine ne rêvât de retourner au monastère, il avait même déjà échafaudé de se rendre en Normandie pour aller passer les fêtes de Saint-Noël avec la sœur Irella, Wedy serait sûrement de la partie.

Alors, notre bon frère avait travaillé sans relâche dans sa boulangerie jusqu’à épuiser ses réserves de farine et de bois.

Après avoir échangé quelques missives avec le père supérieur, le frère Toque était reparti vers l’abbaye flanqué du frère grain qui avait accepté de l’aider à ramener toutes les miches de pain.

Afin de rester discret, le moine n'avait pas jugé bon d'avertir personnellement l’archevêque de Cambrai de son nouveau départ. Il avait juste affiché sur la porte de l’église qu’il serait absent pour quelques temps, le prélat serait prévenu un peu plus tard…Or, le moine était inquiet de se voir un jour confronté à l'ire de l'archevêque de cambrai quand il découvrirait le pot aux roses...il semblait au moine que l'année prochaine les hirondelles risquaient de ne pas annoncer le printemps...
--Pere_casse_croute
UP! (RP Suivra)
Simeon.got
Le frère Toque aurait bien prolongé son séjour en normandie mais le sort en avait décidé autrement, son secrétaire particulier à qui il avait donné tout pouvoir, l'avait supplié de rentrer au bercail pour assumer sa charge de recteur de l'université s'il était élu puisqu'il avait déposé sa candidature en son nom.

Quelle angoisse, jamais le moine n'aurait imaginé que le sir Kagoo remettrait sa place en jeu, ce qui avait fatalement fait ressortir Timonstre de son trou et le frère ne se voyait pas poursuivre ses études dans les mêmes conditions que celles qu'il avait vécues quelques semaines auparavant.

Donc il était de retour pour faire face à ses responsabilités, maugréant d'avoir donné procuration à cet ermite d'écrivain public qui lui restait attaché comme la crotte au séant d'un chien...c'était à se demander...

Dés son arrivée au monastère, le moine qui comptait retourner rapidement à Arras, avait proposé au padré de fabriquer du pain pour les moines, c'est donc avec farine et bois qu'il avait fait le trajet entre Tastevin et la capitale aidé par le frère Grain, heureusement qu'il avait accepté.

Le moine avait retrouvé sa demeure et son atelier, peu de temps après son retour il avait appris qu'il avait gagné l'élection, entre le pain, sa fabrication et sa prise de fonction, le moine avait enfin trouvé un moment pour se reposer.

Maintenant qu'il était au calme, sa première pensée alla à Irella et à son fils Gabriel qui était si perturbé par celui que Marmiton n'avait pas envie de nommer parce le moine était tout aussi troublé par cette présence intrusive, pourquoi se sentait-il si touché?

Le Frère Toque voulait faire disparaître cette sensation au plus vite, ne pas savoir, ignorer, il se mit donc à grognasser contre le monde entier avant de s'endormir d'un sommeil bien mérité...Le reste de ses soucis à venir pouvait bien attendre....

_________________
Simeon.got
"Quand la maladie n’est pas connue, il n’y a pas de remède."( proverbe Birman)

Ce matin, le frère Toque s'était levé avec des douleurs qui irradiaient dans tout son corps et pour ne pas être infidèle à sa nature, il maugréa sur les rigueurs de l'hiver et les conséquences qu'elles avaient sur sa carcasse plus très jeune....

Mais il dut rapidement se rendre à l'évidence que le mal était plus profond que ça, il avait a peine ingurgité son petit déjeuner qu'il en vomit une partie...

Voilà bien un problème qui faisait paniquer le frère replet pour qui la nourriture était un refuge et une manière d'affronter la dure réalité d'une vie faite de frustrations et de coups de sort récurrents.

De fait, le Moine se sentit encore plus abattu, il était décidé à retourner au monastère pour se retrancher dans sa cellule et ne plus ressortir avant que le printemps ne soit revenu, tant pis pour sa charge de recteur, sa santé était plus importante que tout le reste, jamais il ne pourrait faire face à la privation...

Néanmoins, notre moine dodu-peut-être plus pour très longtemps- avait ce qui pouvait s'assimiler à de la conscience, s'il repartait chez ses frères de Tastevin, il risquait de les contaminer et pour sûr, sans le père Abbé, la brasserie ne tournerait pas.

Alors le moine tenta de réfléchir entre deux nausées, pas facile en ces circonstances, mais il savait qu'un hospice avait été ouvert à Arras et c'était Dame Rosa qui en était la responsable.

Le recteur n'avait pas envie de se rendre à l'université, il était complètement découragé de remettre sa nourriture, mais il serait encore plus compliqué de donner des explications au sujet de sa maladie, de plus, s'il ne trouvait pas Dame Rosa, il pourrait aussi s'adresser au sieur Liptis qui avait ouvert une aile médicale au chäteau.

Le moine commença par rédiger une missive qu'il déposerait à Dame Rosa, ensuite, il prit sur lui et partit vers l'université. .. Lorsqu'il arriva devant les auditoriums, il bougonna de ne voir que le sieur Param et Dame Timonstre, il ouvrit la première porte pour le cours de "Fondement de la morale d'Aristote", puis, ses entrailles se serrèrent et il courut vomir à l'extérieiur. Quand il revînt le sir Mateu était arrivé. le moine ne fit aucuns commentaires afin de garder la bouche fermée au cas où, tandis qu'il fit signe à Dame Timonstre qu'elle pouvait partir.

A présent, il était grand temps de rencontrer celui qui se disait médecin en chef, le frère Toque fila vers l’hospital...

_________________
Soeurmarietherese
L'abbesse d'Avranches avait reçu une missive alarmante du frère Tastevin grand ami devant l'Eternel. Aussi quand elle eut teminé de déchiffrer le message, elle soupira. Elle ne pouvait se rendre à son chevet. Des affaires mauresques la clouait à l'Université normande.
Elle tritura le problème durant toute une journée avant de trouver LA solution.


- Bon Dieu, mais c'est bien sûr...! martela-t-elle en se tapant le front de la paume de la main.

Cette solution se cachait derrière les traits de la sœur Marie-Thérèse.




Elle écrivit sur le champ à la mère supérieure du couvent où la sœur résidait le plus clair de son temps.



Ma mère,

Je vous demande l'autorisation de vous priver quelques temps de la sœur Marie-Thérèse. Un grand ami, clerc de son état, se meurt en Artois. Aussi pourrait-elle soulager et l'accompagner durant ses dernières heures.
Je l'envoie chercher au plus vite.
Merci de votre compassion.
Fraternellement,
Irella
Abbesse d'Avranches.


Pour être certaine de pouvoir faire sortir la sœur, elle n'avait pas hésité à noircir le tableau, ce qui n'aurait pas été nécessaire si elle avait connu les relations pimentées qui existaient réellement entre les deux nonnes.



Ma soeur,

Je vous la donne volontiers! Gardez-la autant que nécessaire et plus si vous le pouvez.
Je prie pour sa charitable mission.
Sœur Yolande, Mère Supérieure du couvent des petites sœurs du pardon.


Avant son départ pour Arras, les recommandations d'Irella avaient été longues comme un jour sans pain. La nonne l'avait écouté, religieusement et un sourire en coin. Rejoindre le frère Marmiton, voilà qui la réjouissait au plus haut point. Il était resté depuis leur rencontre en Maine une sorte de héros dont elle nourrissait ses rêves les plus secrets...



C'est dans cet état d'esprit que Marie-Thérèse chevaucha de la Normandie profonde vers Arras.

Les portes de la capitale Artésienne passée, elle fonça droit à l'adresse indiquée par Irella. Avec sa délicatesse légendaire, elle poussa la porte d'un coup de pied bien placé qui s'ouvrit en déclenchant une petite clochette qui tintinnabula comme jamais.


- Y-a quelqu'un?

L'on tardait à lui répondre.

- J'vous préviens frère Marm... Toque, se reprit-elle se souvenant d'une des nombreuses recommandations d'Irella, si vous êtes déjà mort, vous allez l'regretter!
Simeon.got
Le frère toque n'avait pas fait long feu à l'université, il était rapidement revenu chez lui pour pouvoir se reposer. Le moine était couché sur sa paillasse de douleur avec à ses côtés un seau qui recueillait sa vomissure. Il s'était recouvert le bide d'un polochon qu'il avait préalablement fait chauffer devant l'âtre et il lui semblait que ça calmait un peu les spasmes qui étaient à l'origine de ses nausées et le faisaient dégobiller...

Notre bon frère avait mis un long moment pour trouver le sommeil mais cette fois l’engourdissent le gagnait, ses yeux se fermaient quand soudain le recteur fut sortit de son état de torpeur par un bruit aigu qui lui rappela la clochette qui annonçait quand les clients entraient dans la boulangerie,,,Il se mit à maugréer, comment n'avait-il pas pensé à fermer la porte à double tour ? Le moine fit le mort et se dit que celui qui venait de le réveiller se découragerait et repartirait comme il était venu, il n'y avait de toute façon rien à voler..

Le frère se préparait à retaper son polochon pour convenablement le remettre sur son bidon quand une voix qu'il aurait bien qualifiée d'outre-tombe se fit entendre...Oh non pas elle, pas maintenant !! Pensa le moine qui se couvrit le visage avec ledit coussin. Il resta ainsi quelques instants afin de trouver une idée pour échapper à la soeur Marie-Thérèse qu'Irella avait absolument voulu lui envoyer comme garde-malade... Il savait que la nonne était le genre de personne plutôt obstinée, et ce n'est pas ce qu'elle vient de dire qui va nous en faire douter...Certes, le moine n'avait pas envie de se la coltiner mais de là à trépasser pour éviter cette invasion, il y avait une marge.

Alors le moine se dit que puisqu'elle était là, il n'allait pas se priver d'en profiter, il fit donc tout son possible pour paraître beaucoup plus accablé qu'il n'était, c'est à dire que la nonne aurait l'impression que le moine était mourant :


J'chuis là ma choeur mais cha chert plus à rien, allez chercher un prêtre, j'vais y pacher !
_________________
Soeurmarietherese


Ses sourcils se levèrent, en entendant le moine.

- Jeshua! Maria! Giosep! Un prêtre? Que m'chantez vous là?!

Et Marie-Thérèse de passer dans l'arrière boutique. Le moine était couché sur une paillasse et semblait à l'article de la mort.


- Mais qu'est-ce j'vois?! Mar'Toque, mon frère! C'est pas l'moment d'vous laisser calancher! On m'a fait v'nir pour vous r'mettre sur pieds! Pas six pieds sous terre! Sur pied sur le plancher des vaches!

En trois pas, elle fut à côté de lui.

- Mheuuu non! J'vous dis, non seul'ment j'n'appelle pas d'prêtre, mais en plus, vous pouvez en êt'e sûr, avec la terre g'lée comme elle est, on pourra même pas vous enterrer! Vous voulez donc attraper la mort dans votr' cercueil?!

La nonne tirait un tabouret qu'elle posa à côté de la couche du moine.


- Alors... La soeur Irella, elle m'dit que vous avez les tripes à la renverse. C't'un comble ça! Mais dites-moi, mon frère... Quand vous avez mangé... C'que ça vous chatouille, ou c'que ça vous gratouille ?
Simeon.got
Le moine imagina que la nonne se signait pour conjurer le mauvais sort mais s'il était bien une chose qu'il n'avait pas envie de faire, c'était bien de chanter...

A peine fut-elle entrée dans la pièce où Marmiton tentait de se reposer qu'elle prit son rôle très à coeur, remettre le toque sur pied, sauf qu'ici c'était un sobriquet qui fallait absolument proscrire, le moine se mit à grogner... Quant à la vache, ce n'était pas son plancher qui sauta aux yeux du boulanger mais bien la corpulence de la nonne, pour sûr on ne devait certainement pas mourir de faim dans son couvent...

Soeur Marie-Thérèse, MST, comme le moine s'évertuait à l'appeler, se saisit d'un tabouret et posa son proéminent postérieur dessus avant de prendre les choses en main. Non pas celles auxquelles vous pensez, car le moine s'en tenait à sa devise, "Si vous voulez vous en protéger, évitez tout contact avec MST" mais là c'était loupé...

En effet,la nonne était prête à tous les sacrifices pour se rendre indispensable...Et que dire des chatouilles et gratouilles dont elle causait...Marmiton n'était pas tout à fait dupe, c'était elle qui les ressentait, pas lui, au contraire....Bien essayé ma soeur pensa le moine...

Marmiton garda sa ligne de conduite, jouer au mourant et il allait lui falloir mettre le paquet pour faire fuir MST, ce qui était loin d'être gagné et à ce régime là, rien ne garantissait la survie du moine, alors trépas pour trépas....


Ma choeur, ch'est pas ch'que vous penchez, ch'est très chérieux ch'que j'ai chur les entrailles, r'gardez le cheau, ch'est pas beau à voir hein? et cha n'chort que par l'avant, imaginez-vous ch'qui richque d'chortir par l'arrière?
_________________
Soeurmarietherese


A ces mots, la nonne zieuta le dit-seau. "Bon, pas d'quoi fouetter un chat", pensait-elle en son fort intérieur. Par contre, il allait falloir se rendre indispensable et là, la nonne mis en branle toute la roublardise qui faisait sa réputation. Elle prit un air de circonstance.

- Beurk! Beurk! Beurk! Beurk! Beurk! Vous avez raison, j'vais mander un calotin de c'pas avant qu'le Père la tuile vienne s'occuper d'vot'sort! ... A moins que...

Du pied, MT repoussa le seau sous la paillasse et afficha un sourire énigmatique.

- A moins qu'vous me laissiez faire.

Elle ne laissa que peu de temps au moine pour peser le pour et le contre.


- La mère sup' Yolande, une vraie peste qui n'fait rien que d'me faire la vie dure, elle s'y entend en remèdes. Pensez donc! C't'elle qui joue les morticoles quand les pampines de mon espèce tombent malades.
Alors mon frère? Voulez toujours un confesseur ou bien...?


S'avisant d'un sac de maïs posé dans un coin, la nonne allait maintenant jouer sur la corde sensible dont elle ne doutait pas le moins du monde.

- Elle m'a r'filé une ficelle pour une tambouille à base d'maïs qui d'vrait vous r'mettre sur pied.

Déjà, elle se levait et brandissait le sac en question.
Simeon.got
Quand la nonne jeta un oeil sur le vomi dans le fond du seau, elle parut sincèrement dégoûtée, elle n'avait même pas dû aller jusqu'à imaginer ce qui pourrait sortir par l'arrière-train du moine...

Et voilà qu'elle était même prête à solliciter la venue d'un prêtre pour l'extrême onction et c'est quand elle fit référence au père la tuile que le moine paniqua de peur de la recevoir sur la tête la tuile en question, il imagina que le seul clerc qu'elle trouverait dans le coron serait Monseigneur Adso , l'archevêque de Cambrai..On non! pensa le moine, cette perspective fit blêmir Marmiton qui n'était déjà pas très coloré...

Le frère Toque était prêt à supplier la nonne de rester près de lui pour qu'elle ne mette pas le nez dehors, mais c'était sans compter sur la ténacité de MST, dés qu'elle tenait un sujet de préoccupations pour ne pas dire d'occupations, elle s'y cramponnait comme un ténia aux entrailles d'un goret...une idée germa dans sa tête de nonnette et d'un coup de pied précis, elle envoya valdinguer le seau sous la paillasse....

L'expression de son visage en disait déjà long sur ses intentions, aussitôt, elle passa à l'action, elle débita tout une litanie sur sa vie de moniale ce qui finit d'assommer le frère toque qui ferma les yeux pour mieux échapper à cette réalité....

Quant à la tambouille pour remettre le pauvre Marmiton sur ses pieds, ça eut pour effet de déclencher un spasme dans ses tripes, ça lui fit rouvrir les yeux, on pouvait presque y lire de la terreur et pour cause, un jet fulgurant sortit de sa bouche et arrosa Marie Sainte thérèse de la tête aux panards....Joli le tableau...

_________________
Soeurmarietherese


Marie-Thérèse avait déjà l'eau qui lui montait à la bouche en pensant aux grains de maïs qu'elle allait faire souffler dans le four à pain du moine et qu'elle napperait de caramel, quand Marmiton dégobilla cœur sur carot en un jet qui n'épargna rien de la sœur qui en resta comme deux ronds de flan en découvrant les dégats.

- Jeshua! Maria! Giosep! V'là la meilleure! Une soutane tout' neuve! Frère Mar'Toque! R'gardez'moi ça! fulmina la nonne.

Pas besoin de décrire le désastre, imaginez le pire et vous y serez...


- C'est-y pas Dieu possib'! J'peux pas rester dans c't'état.

Déjà elle avisait un broc et une vasque.

- Par vot' faute, j'vais être obligée de me dévêtir et me décoiner, sous vos mirettes. Mais, on la fait pas à MT! Vous allez tourner la tête! Et, pas d'coup d'reluit!

Qui c'est qui m'a fait un maladroit comme vous?!! Et Allez me chercher illico presto une soutane à vous!
continuait-elle de rager quand en se levant, le liquide digestif refoulé dégoulina en petits rus épais sur ses bottes fourrées.
See the RP information <<   <   1, 2, 3, 4, 5   >   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)