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[RP] Casser la croûte, boulangerie fine

Simeon.got
Au vu de la réaction de la nonne, le moine se dit mais de quoi se plaint-elle? Voilà que MST lui reprochait d'être souffrant maintenant!

C'est alors que la soeur envisagea de se mettre à nu, là devant lui dans son plus simple appareil et en plus de devoir faire comme si elle n'était pas là , ce qui au fond aurait pu lui arriver de mieux, elle souhaitait l'envoyer lui chercher une de ses soutanes...Quelle audace! Pensa marmiton qui ressentit à nouveau un spasme violent qui lui fouetta les entrailles mais ce n'était pas une nouvelle nausée, c'était la moutarde qui lui montait au nez et il craqua:


Arrêtez d'm'appeler mar...Toque!!! Ch'est ma mort qu'vous voulez ch'est cha ? J'chuis chûr qu'ch'est cha! D'ailleurs tout est d'vot'faute, puis, une bonne garde-malade doit achumer sa tâche sans chourchiller cré nom d'un pavé chur l'estomac!

Puis, le moine regarda la soeur d'un air dégoûté, l'odeur qui se dégageait de sa robe risquait de le faire à nouveau vomir, alors, à contre coeur il lui dit:

Et j'ai pas d'choutane à vous prêter, juchte une robe d'bure et vous prendrez la plus râpée, pour ch'que vous f'rez ch'est chuffisant!....Beurps....et changez-vous loin d'ma vue!

Marmiton aurait bien ajouté la robe vous ira comme un coup de poing dans l'oeil mais une nouvelle nausée l'en dissuada...Le moine se mit tout de même à grommeler entre ses dents, il priait pour que l'archevêque de Cambrai ne débarque pas à cet instant, il n'aurait plus manqué que ça...
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Soeurmarietherese
Si la présence de la nonne ne lui fit pas recouvrer la santé sur le champ, elle eut au moins le mérite de le sortir de l'apparente léthargie dans laquelle elle l'avait trouvé en entrant.

- Arrêtez d'm'appeler mar...Toque!!! Ch'est ma mort qu'vous voulez ch'est cha ? J'chuis chûr qu'ch'est cha!

Sur ce, MT opina du chef se souvenant les recommandations d'Irella sur le sujet brûlant du nom du moine. Elle était prête à en battre sa large coulpe. Au lieu de ça, elle tourna sa langue quatre fois dans sa bouche, rien ne servait à jeter de l'huile sur le feu.

- D'ailleurs tout est d'vot'faute, puis, une bonne garde-malade doit achumer sa tâche sans chourchiller cré nom d'un pavé chur l'estomac!

De sa faute?! Il ne manquait pas d'air le moine-dégobilleur! Au lieu de la mordre, elle fit faire à sa langue un cinquième tour rageur.

- Et j'ai pas d'choutane à vous prêter, juchte une robe d'bure et vous prendrez la plus râpée, pour ch'que vous f'rez ch'est chuffisant!....Beurps....et changez-vous loin d'ma vue!

L'appendice collé au palais s'arrêta au sixième tour. La nonne ouvrit un large bec et laissa claquer sa langue.

- Mais quel radin vous faites! J'vous l'dis moi! Dieu r'connaîtra les siens! Pas b'soin d'faire appel à moi et d'me supplier à g'noux pour vous aider quand Il vous montrera l'chemin d'l'enfer lunaire! Ah ça non!

Affichant sa tête de brique, elle croisa les bras sur les vomissures.

- Z'avez tout de même une ceinture?... Qu'ce soit plus seyant au moins! Loin d'ma vue, loin d'ma vue... dans c't'endroit étriqué comment voulez vous qu'je fasse? Tournez la tête, j'vous dis!

L'image de son héros avait sacrément du plomb dans l'aile, mais ne doutant pas un instant du charme qu'elle pouvait dégager, elle marmonna en commençant à se dévêtir.

- Pas question d'jouer la bête à deux dos! A ça non!
--Pere_casse_croute
Et après l'avoir mise en veilleuse pendant que Marmiton lui disait le fond de sa pensée, la nonne claqua la langue avant de traiter le moine de radin et de le menacer d'enfer lunaire...Toutefois, le monstre qu'il était allait tout de même être bon pour rhabiller la mégère avec ses propres habits et comme si ça ne suffisait pas à Madame, elle essayait d'être en coquetterie avec lui , la ceinture n'étant que le pernicieux prétexte...

Le moine souleva les épaules pour faire comprendre à la nonne que tout ça lui était bien égal, certes, ça l'inquiétait de se retrouver sur la lune mais au point où il en était, il allait lui être difficile de redresser la barre...Et en parlant de barre, bien qu'il se fût caché les yeux avec l'une de ses mains, le moine fut tenté d'écarter un doigt pour reluquer le déshabillage de la nonne qui venait à peine de dire qu'elle ne jouerait pas à la bête à deux dos...

Et la trique il l'attrapa, la nonne était grosse mais elle avait la peau lisse comme les fesses d'un nouveau-né. Marmiton ne put s'empêcher d'imaginer qu'il la prendrait bien là à la façon d'un chien, ainsi, il lui ferait son affaire sans devoir la regarder dans les yeux...L'envie était si forte, qu'il en attrapa une nausée et son guilleri de rester droit comme un soldat au garde à vous...



Ca lui devînt si insupportable qu'il lâcha en grognassant:


Z'avez pas encore fini vos chimagrées? Cré nom d'un poireau!
Soeurmarietherese


Devant la vasque, MT se dégreuba après s'être dévêtue. Le moine préférant mettre une main devant ses yeux plutôt que de se retourner, elle n'en fit pas cas. La situation était déjà assez tendue comme ça.
Un temps, elle ne l'entendit plus. Peut être est-il comme les serins qui dès qu'on les met dans le noir, s'endorme croyant que c'est la nuit, croyait-t-elle quand Marmiton se rappela à son bon souvenir.


- Z'avez pas encore fini vos chimagrées? Cré nom d'un poireau!

La nonne nue sursauta, se cacha derrière la robe, se retourna et sans voir les doigts de Marmiton se refermer, roula des yeux en roues de charrette.

- Ah ben vous alors! Parler de maïs vous mets les boyaux à la r'tourne par contre... évoquer l'poireau, ça vous r'met d'aplomb, persifla-t-elle. C'est plutôt aux carottes que j'pensais... C'est bon pour c'que vous avez! Ça soign'rait vos boyaux et votre humeur d'chien! Comme qui dirait, une pierre, deux coups!
--Pere_casse_croute



Marmiton vit la nonne sursauter et tenter de cacher sa nudité derrière sa robe, instantanément, il referma ses doigts et vu la forte pression qu'il ressentait dans le bas ventre, il n'osa à nouveau user de voyeurisme. Par contre, le moine s'imagina la bonne soeur esnuée avec ses naches et ses tétins au clair, elle était si près de lui, que ça ragaillardit le pendeloche....Quel saint prier pour faire retomber le gaillard? Hormis s'escambiller avec Marie-Sainte-Thérèse pour laisser échapper son huile de rein, ce qui lui parut totalement déraisonnable, il ne lui restait qu'une alternative la veuve poignet...Mais pour ça, il allait falloir se débarrasser de la nonne au plus vite et ce fut la carotte qui fut son salut!

Quand il s'agissait de nourriture le marmiton n'était jamais en reste, il avait de quoi faire un potage aux courges et aux carottes, tous les légumes étaient bien conservés dans son garde-manger. Il aurait préféré être derrière les fourneaux plutôt que de s'astiquer le mandrin mais à la guerre comme à la guerre, "qui a des noix en casse, qui n'en a pas s'en passe" et il s'exclama:


Chavez faire un potage aux carottes vous? F'sons comme chi vous chaviez mais z'allez chuivre mes inchtrucchions, filez vous mettre d'vant la marmite et remplichez-là d'eau, quand vous aurez fini cha, vous crierez et j'vous indiqu'rai les ingrédients, ch'est comme moi j'dis pas comme vous et vous rechtez là-bas, j'ai dit là-bas!

le moine espéra que la nonne allait prestement décamper parce que là il n'en pouvait plus...
Soeurmarietherese


La nonne encore en tenue de sauvage n'avait pas manqué d'apercevoir que l'aiguille de Marmiton marquait midi, elle hocha la tête satisfaite puisque son malade reprenait vie dans tous les sens du terme. "Qu'Dieu m'pardonne! La fin justifie les moyens, hein!", se disait-elle en se nippant dare-dare. Quand il proposait de la mettre au fourneau, elle crut même la partie gagnée. Les ordres pleuvaient comme vache normande qui pisse.

- Houla! Houla! Mon frère! Une chose après l'autre! C'est pas l'bagne ici!

MT fila comme il lui avait indiqué devant la marmite qu'elle remplit à moitié.

- ÇA Y EST! cria-t-elle comme il lui avait demandé. J'fais quoi maint'nant?

Et la nonne de se retourner pour attendre la suite.
--Pere_casse_croute


La nonne fut à peine sortie de la pièce que le braquemart du moine se replia sur le champ tel le troufion qui détale devant l'ennemi. Le moine fut tout de même quelque peu déçu, il avait l'impression d'avoir fait preuve de gaspillage d'autant qu'il y avait des lustres qu'un tel désir ne s'était plus manifesté...oula oui ça remontait aux calendes grecques...Enfin, au moins, il allait pouvoir remiser la veuve au placard sans quoi le gâchis serait total.

Résigné, le moine se dit, j'ai déjoué les desseins de ma queue, je vais à présent jouer les queux en enrôlant mon apprenti-cuistron...

Certes, la jouissance était différente mais elle n'était pas moins présente, pour le plaisir des papilles, il allait préparer une bon potage.

Qu'à cela ne tienne, la nonne était loin de lui et prête à relever le défi, il ne fallait pas plus à Marmiton pour déployer son art par procuration:


Bien ma choeur, écoutez bien parch'que j'vais pas m'égosiller hein? Ouvrez bien vos pavillons, faut tout d'abord aller chercher les carottes, la cucurbitacée dans l'garde-manger, les oignons ch'trouvent dans l'éventaire chur la table, vous les épluchez, les couper en rondelles et vous j'ter tout dans l'cach'ron et vous faites r'v'nir au chaindoux...oups se dit le moine, y a des mots qu'il faut éviter...puis il reprit:

Enchuite, vous détaillez l'cougourdon et vous l'mettez dans l'eau frémichante avec les oignons bien r'v'nus, doivent être tranchluchides, pendant ch'temps-là vous lavez les carottes et puis vous les plongez complètes dans l'chaudron! Bon vous avez chuivi juchque là?
Soeurmarietherese


Le moine débita ses oukases que la nonne reniquait pour ne rien oublier.

- Chercher les carottes, l'cougourdon dans l'garde-manger, les oignons sur la table, éplucher l'éventaire, couper le saindoux en rondelle...


MT soupira. "Ben, si... C'est l'bagne!" cogitait la nonne.

- Plonger les carottes translucides dans l'cougourdon, laver le chaudron dans l'pavillon.
- Bon vous avez chuivi juchque là?
- Rhooo! Oui! Oui! Par Saint Descartes! J'pense bien qu'je suis! Vous m'prenez pour qui?!! Heu... Juste comme ça... pour n'rien oublier... je fais quoi avec les oignons?


Les poings sur les hanches, elle rajouta:

- Vous voulez pas v'nir les éplucher? Ça m'fait chigner comme une madeleine et ça vous occup'rait un peu. Faudrait pas user son nombril à force d'le r'garder! L'travail c'est la santé! Qu'elle dit toujours la mère sup'. Faut pas oublier!
--Pere_casse_croute


Le moine tendit bien l'oreille pour savoir si la nonne y mettait du coeur à l'ouvrage, le bruit des casserons qui étaient manipulées réjouissait Marmiton, par contre, entendre la nonne faire des soupirs comme des pets de vache, n'était pas si plaisant à l'oreille du coq...

Pendant ce temps-là, le moine cuistot réfléchit à la suite de sa recette, il s'agissait d'ajouter des épices pour donner du goût au potage de saison...

Il allait à nouveau débiter ses instructions quand Marie-Sainte-Thérèse lui demanda de venir éplucher les oignons, le moine n'avait absolument pas l'intention de lui donner le moindre coup de main, la bonne-sœur avait dû lire trop de conte. La mère supérieure avait peut-être raison mais le moine était loin d'avoir la santé depuis quelques jours alors il répliqua à sa pie-grièche:



ben jucht'ment, z'êtes là pour m'remettre chur pieds, et cha fait partie d'la thérapie qu'j'rechte cloué chur ma paillache pour r'eprendre des forches et pouchuivre mes activités réchentes en forme!


Le moine ne laissa pas répondre la nonne avant de reprendre le cours de ses idées par rapport à sa recette:

Z'avez d'jà coupé les carottes en morcheaux? Et les oignons chont bien tranchluchides? bon ben maint'nant, j'ter dans la choupe deux feuilles d'laurier et une branche d'thym chéché, ch'est chur l'drechoir en bois dans un p'tit pot!


Marmiton n'avait pas l'intention de laisser souffler MST, il dit encore:

Bon quand tout cha est fait, laicher aller à gros bouillons, l'assaisonn'ment viendra à la fin et là, vous allez exact'ment faire avec les doses qu'je vous dis, faut mettre une bonn' pinchée d'chel et ch'q'on appelle du poivre, ch'est une épiche rare qui coûte auchi chère qu'l'or ch'est vous dire qu'vous d'vez être parchimonieuse, trois grains et pas pluch!


Le moine tenta de se souvenir où il avait caché l'épice, ah oui c'était là:


L'épiche qui côute la peau d'mes coilles ch'trouve dans un p'tit coffret brun dans un des tiroirs du drechoir, pr'nez TROIS GRAINS!!!
dit-il en haussant le ton et pilonnez-les, faut qu'ch'choit poudreux!

Malheureusement, le moine avait complètement oublié que dans l'un des tiroirs il y a avait aussi ce petit coffre noir où se trouvait une lettre qu'il n'avait l'intention de faire lire à qui que ce soit et certainement pas à Marie-sainte-thérèse, personne ne connaissait l'existence de cette missive, à part celle qui l'avait écrite...
Soeurmarietherese


Le moine n'avait visiblement pas l'intention de mettre la main à la pâte et encore moins aux oignons de la soupe. MT leva les yeux au ciel maugréant tant qu'elle savait.

- S'remettre sur pieds, s'remettre sur pieds... balivernes! Pfffff! Des pieds au croupion qui s'perdent oui!

Marmiton revenait à la charge avec la suite de la recette que la nonne écoutait d'une oreille et qu'elle commentait bon train regrettant avec rage ses grains de maïs soufflés qu'elle n'aurait eu qu'à regarder sauter dans le four à pain.

- Ça vient! Ça vient! M'enfin! ... Les oignons? Vous savez bien qu'non! J'me charge d'la boutique dès vous aurez fini d'jacter! Et gnagnagna gnagnagna... Et du thym maint'nant! Ben tiens! Et du laurier... pourquoi pas de la marjolaine et du serpolet et du romarin, tant qu'on y est! Et du sel... Comme si j'avais qu'ça qu'à faire!

- ... du poivre, ch'est une épiche rare qui coûte auchi chère qu'l'or ch'est vous dire qu'vous d'vez être parchimonieuse, trois grains et pas pluch!

- Et ça a les moyens d'se bibloter des choses comme ça un moine? On cherch'ra pas quel genre d'boucane il a magouiller pour cantiner des trésors s'ce genre!

- ... pr'nez TROIS GRAINS!!!

- Ben, j'suis pas sourde, hein! pas b'soin d'crier au vinaigre! Ça m'fait perdre mes moyens!


Elle avisa le dressoir et râla derechef en comptant les tiroirs.

- A parier qu'c'est l'dernier qu'j'ouvre qui contient le coffret!

Et Marie-Thérèse d'ouvrir un tiroir et de le refermer; d'en ouvrir un second et de pester un peu plus. Quand elle ouvrit le troisième, elle découvrit un coffret dont elle se saisit et qu'elle ouvrit.

Point d'épice en grain... mais une lettre.

Curieuse comme une chouette, la nonne se retourna pour voir si le moine n'était sorti de sa couche, et comme il n'entendait rien venir de la paillasse, ni n'entendait des pas, elle déplia le petit morceau de parchemin.




Mon tendre siméon,

- Et bé! Vaut mieux lire ça qu'd'être sourde!



Si tu savais combien il m'est pénible de ne plus pouvoir me blottir contre ton confortable torse...

Plus sa lecture avançait, plus les sourcils de la nonne s'élevait.



Parce que ta mère a découvert notre relation et qu'elle m'a interdit de remettre les pieds dans sa maison , elle m'accuse de déportement? Je ne suis plus qu'une janceresse, une bordelière coupable de fornication mais qu'importe je suis en manque de toi mon amour...

- Ah ben ça alors! Qu'j'aurais mis ma main à couper qu'l'était puceau!



... et ta chrétiennote de mère n'y pourra rien faire, je t'aime plus que de raison, je serais prête à quitter tout pour toi , mon époux, mes enfants et refaire ma vie en un autre endroit !

Je ne suis plus qu'une janceresse, une bordelière coupable de fornication mais qu'importe je suis en manque de toi mon amour et ta chrétiennote de mère n'y pourra rien faire, je t'aime plus que de raison, je serais prête à quitter tout pour toi , mon époux, mes enfants et refaire ma vie en un autre endroit !

Et puis, c'est de sa faute si j'ai été séduite par toi, elle ne tarissait jamais d'éloges à ton sujet, ton savoir-faire en cuisine la mettait dans un tel état que j'ai souvent pensé qu'elle était plus amoureuse de toi que de ton père, à moins que ce ne fut de ton art, tu es si doué que j'en salive encore à l'idée de goûter tes plats, un geste de toi suffira et à toi je serai pour l'éternité.

Je suis aussi inquiète parce que j'ai ouï dire, la jeannette m'a confié que le chretiennote envisageait de te faire entrer au monastère, serait-elle capable de se passer de toi pour mieux nous séparer ? Mon âme, mon jouvenceau, tu n'es qu'un enfant, pas un ruffian mais si tu veux te comporter comme un homme coillu, ne te laisse pas castrer par ta mère, affronte cette mégère pour l'amour de moi.

Je ne sais ce qu'il adviendra et afin que tu ne m'oublies pas, je t'envoie ce brin de myosotis, fais-moi un signe, ne me laisse pas !

Ton éperdue Gertrude.

Marie-Thérèse afficha un sourire qui en disait long sur ses pensées. Elle replia la lettre, faisant bien attention de reprendre les plis existants et remisa le coffret au fond de son tiroir.
Le dernier fut le bon, elle découvrit le sac de petits grains noirs fripés. Elle en fourra trois dans le creux de sa main qu'elle regarda avec attention.


- Faut donc les pilonner ces petits grains d'rien du tout?

Pilon en main, elle sifflota et prit un air dégagée.

- J'crois bien qu'la sœur Gertrude m'avait d'jà parler de c't'épice-là! mentit-elle en s'arrêtant devant le vantail de la porte à l'affut de la réaction du moine.
Simeon.got
MSt marmonnait sans discontinuer et ça n’échappa à Marmiton qui d’un côté était satisfait de l’avoir envoyée derrière les fourneaux. Tout ce qu’elle pouvait bien dire lui était égal en sachant que si la nonne avait respecté ses desiderata, le potage serait un régal !

Tandis que Sainte-Marie-Thérèse s’activait, le moine se laissa bercer par le bruit de la frichtouille, il humait à souhait les odeurs qui se répandaient dans toute la petite bicoque, jusqu’au moment où cet état de plénitude le fit piquer du nez…Le moine ne sut combien de temps il resta sous influence mais lorsqu’en sursaut il se réveilla, étrangement, plus un bruit n’émanait de la pièce d’à côté…Cré nom d’un coing! pensa-t-il, elle s’est endormie devant son établi la novice de la louche !

Aucune odeur de cramé ne venait picoter aux narines du moine mais tout le monde savait que les maîtres-queux étaient toujours des hommes et pas des femmes, il était un dicton « femelle à la crémaillère, mise des triperies en bière » Ah ça non dit Marmiton qui envisageait tout doucement de se lever pour aller surprendre la nonette en flagrant délit d’abandon de poste et ça allait rudement chauffer dans la chaumière…

Discrètement, le moine avait déjà sorti un pied de dessous de sa couverte quand retentit la voix tonitruante de MST, elle se mit à causer de sa sœur Gertude qui lui aurait parlé de cette épice-là ! Gertrude se répéta Marmiton, voilà un prénom qui n’avait plus résonné à ses oreilles depuis bien longtemps…

Pour sûr, elle était réveillée la MST, ça lui avait donné du ressort à la nonne de faire office de commis de cuisine. Or, les sens du moine se mirent en alerte, le ton gouailleur de Marie-Thérèse sonnait faux, il y avait quelque chose de malicieux dans sa façon de parler et c’est là que le frère Toque comprit...

La greluche qui lui servait de garde-malade avait joué les indiscrètes et était certainement tombée sur cette lettre qu'il gardait comme une relique dans son buffet…Il ne fallut pas trente secondes pour que le moine replet bondisse de sa paillasse et aille directement vers le dressoir où se trouvait la missive…Il était furibond et prêt à sauter à la gorge de la nonne mais si MST n’a pas lu la lettre, se dit-il in extremis...Dans ce cas, en la sortant, elle risquait de lui poser des questions auxquelles marmiton n’avait absolument pas l’envie de répondre…Toutefois, sa colère restait bien présente, il trouva donc une parade pour à la fois faire diversion et se défouler sur la bique de sœur :


Z’êtes quand même impochible, faut tout faire à vot’plache, j’vais vérifier qu’vous avez bien pris qu’trois grains d’poivre, j’les ai comptés si y en quatre en moins, z’allez m’le rembourcher ! le moine se dirigea vers le tiroir incriminé, il prit discrètement la lettre qu’il fourra dans sa manche et il fit mine de compter le grains...D’mand’rez à vot’chœur Gert^ …le moine resta interdit l’espace de quelques instants avant de poursuivre…^Gertrude ch’est cha ? Elle vous l’dira combien ch’t'épiche est rare, puichqu’elle la connaît vot’chœur Gertrude! insista-t-il en soutenant le regard de la nonne pour éventuellement y déceler de la fourberie…Qu'à cela ne tienne, Marmiton était résolu à tout nier en bloc...
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Soeurmarietherese


Le moine bondit de sa couche comme un poulain en liberté et se mua plus vite qu'il ne faut pour le dire devant le dressoir. La nonne continua de prendre cet air innocent dont elle usait en moment difficile et s'activa à pilonner frénétiquement les grains de poivre.

- Z’êtes quand même impochible, faut tout faire à vot’plache...

Il ne lui en fallut pas plus pour fulminer. Elle cessa le pilonnage et le fusilla du regard.

- J’vais vérifier qu’vous avez bien pris qu’trois grains d’poivre, j’les ai comptés si y en quatre en moins, z’allez m’le rembourcher !
D’mand’rez à vot’chœur Gert… Gertrude ch’est cha ? Elle vous l’dira combien ch’t'épiche est rare, puichqu’elle la connaît vot’chœur Gertrude!

- Ben traitez moi de voleuse pendant qu'vous y êtes! qu'est-ce que j'ferai avec un grain d'c't'épice? Vous n'êtes qu'un ingrat! un pignouf! un mufle! une figure à claque! Et je pèse mes mots! Vous m'décevez! Pffffff!


Elle souffla si fort... que la poudre qu'elle broyait se dispersa et vint lui chatouiller la péninsule qui lui tenait lieu de tarin.

- At... At... Aaaaaat! AAAaaaaaatchoum!

Le mortier était vide... Elle même en fut la première surprise.

- Et ben voilà! Tout ça c'est d'votre faute! D'votre faute!

La nonne s'assit en essuyant le nez d'un revers de manche.

- Vous avez voulu m'tuer oui! J'vois clair en vot'jeu. Je l'dirai à sœur Irella!
Simeon.got
Le moine savait bien que MST n’était pas une voleuse mais il savait également qu’elle était aussi curieuse qu’un d’joûne dè gate, alors, ce qui lui arrivait elle l’avait bien cherché aussi quand il l’entendit le vilipender en ânonnant toutes les créatures qu’elle possédait dans son bestiaire, le moine replet fulmina. Mais lui aussi était tout à fait capable de sortir son habit de mal embouché des vestiaires, il n’avait de toute façon plus rien à perdre puisque la nonne jouait sa délicate en l’accusant de la décevoir, la belle affaire…

Soudain, arrivée en bout de sa formule, la religieuse soupira si fort qu’une partie du poivre concassé en poussière prit la poudre d’escampette hors du mortier, il virevolta et alla agacer le groin de la nonne qui ne put s’empêcher d’éternuer, balayant d’un coup tout le reste du précieux piment.

L’espace de quelques instants, le moine resta sidéré, il imagina son or noir partir en fumée avec tous les écus qu’il avait dépensés, d’un bond il se jeta aux pieds de la nonne pour tenter de tout ramasser, sa missive se déroba de sa manche sans qu’il s’en rende compte et à son tour il inhala un peu de poivre. Bizarrement, il n’arriva pas à éternuer, il se prit la tête, tant il avait l’impression qu’elle allait exploser, ses oreilles se mirent à bourdonner et il n’entendit pas les dernières récriminations de la sœur, il avait déjà subi cette pression dans ses pavillons après s’être fait roué de coups par les angevins lors de la messe de la résurrection en Maine.

Le moine se mit à hurler:
« AIIIIIIIIIEEEEEEEEEEUUHHHHHHH » et se laissa tomber de tout son poids devant la nonne, tel l’oliphant. Dés qu’il toucha le sol, le moine se tut mais il ne lâcha pas ses portugaises d’une semelle en espérant que cette compression allait disparaître, il était là gisant et complètement déconnecté de la réalité.
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Soeurmarietherese

Etait-ce sa dernière remarque que le fit agir de la sorte? Quoi qu'il en soit, le moine s'affala à ses pieds dans un saut de l'ange déchu. S'en suivit un cri qui la fit sursauter.

- M'enfin Martoque! N'faites pas l'enfant! R'levez vous donc! C'n'est pas en m'baisant les pieds qu'vous arriv'rez à vos fins! Il en faudrait bien plus pour vous faire pardonner!

Et la nonne de tourner la tête pour montrer sa détermination. Pourtant au bout de quelques secondes, ne le sentant bouger, elle regarda en coin ce qu'il pouvait bien trifouiller.
Toujours aucun mouvement n'émanait du moine. Que pouvait-il bien manigancer? Elle leva un sourcil, attendit encore un moment et le doute l'envahit.


- Hé! Frère Toqué?

Un petit coup de pied dans les côtes - elle n'était plus à une réprimande près- elle constata qu'il ne réagissait toujours pas.

- Ben! Manquait plus qu'ça!

Bougonnant tant et tant, elle se pencha sur lui et tenta de le soulever. En vain...


- Z'êtes aussi lourd qu'un âne mort qu'aurait brouté tout l'pré! Sur que vous l'faites exprès!

Marie-Thérèse s'empara d'une cheville dans chaque main et le traina sur quelques coudées.

- Bou Diou! s'exclama-t-elle en apercevant la missive qui gisait non loin de là. R'gardez-moi dans quel état vous vous mettez!

Elle lâcha les chevilles, ramassa la lettre qu'elle s'empressa de ranger dans le dressoir, espérant qu'il ne se souviendrait plus de l'affaire quand il recouvrerait ses esprits et revint pour le tirer tant bien que mal jusqu'à sa couche. Déployant tous ses efforts, elle le tira, le souleva, le poussa, le fit rouler sur la paillasse et souffla comme un âne.


- Mon frère... Je vais compter jusqu'à trois... Si vous n'êtes pas réveillé, j'vous fais c'que la mère sup, elle appelle l'bouche à bouche! Faudra pas v'nir vous plaindre! ... Un... Deux... Deux et d'mi... Deux trois-quart...
Simeon.got
Marmiton lâcha ses oreilles mais son absence ne prit pas fin pour autant, tous les sons étaient feutrés et après s'être fait rouer de coups, le moine eut l'impression d'être tiré par les pieds, ça devait être la créature sans nom qui l'emmenait vers les enfers lunaires...Peut-être que Marmiton avait trop tiré le diable par la queue, était-ce le moment de faire les comptes?

Le pauvre moine était loin d'imaginer ce qui se tramait autour de lui, il était à mille lieues de là, il n'avait pas le souvenir de MST et il avait l'impression de quitter cette terre, il allait finir damné, c'est alors que gertrude inonda ses pensées, elle était là à portée de main, si fine, si belle, si nue...Siméon on joue à cache-cache? lui demandait-elle comme une gamine, va te cacher! Gertrude se mit à compter..Un... Deux... Deux et d'mi... Deux trois-quart...et siméon savait quel défi il devrait relever si elle le trouvait, aussi, elle ne chercherait pas longtemps car rien qu'à y penser il était déjà excité...

Le moine tendit les mains et tâtonna les seins de MST en pensant qu'ils appartenaient à Gertrude, il l'attira énergiquement contre lui, lui fourra la langue dans le bec et l'embrassa d'allure...Il tourna sept fois sa langue dans sa bouche...Puis il la relâcha et dans un soupir il prononça:
Gertrude mon amour!

Mais il n'émergea pas pour autant...Revoir Gertrude et puis mourrir...Peut-être était-ce là son salut?
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