Soeurmarietherese
La nonne n'eut pas le temps d'arriver à trois que Marmiton la tira à lui et tout en lui pelotant les seins lui avait enfourné la langue dans la bouche. L'assaut était maladroit mais malgré tout ne laissa pas Marie-Thérèse indifférente. Déjà, il était sauvé. Si mains et langues étaient capables de faire ce qu'elles faisaient, il n'était donc pas mort complètement. Croupir dans une geôle, accusée d'avoir occis un moine à l'article de la mort, n'était pas dans ses projets immédiats, elle en fut donc soulagée.
Même, elle ne trouva pas l'instant désagréable... jusqu'au moment où il lâcha cette courte mais malheureuse phrase d'entre ses dents: "Gertrude mon amour!"
"Comment ça Gertrude??!!" s'horrifiait-elle intérieurement les yeux écarquillés.
Deux solutions s'offraient à elle.
- D'une pichenette sur les mains, elle faisait battre les mains du moine en retraite et laissait surgir sa colère: - Touche pas au grisbi! ... Oh le mufle! Se servir d'une faible femme comme moi pour assouvir ses vils penchants libidineux!
- Elle ne démentait pas n'être pas Gertrude et profitait de la situation tant qu'il n'avait pas retrouvé ses esprits.
Entre les deux, son cur ne balança pas longuement.
- Oh... Siméon...se pâma-t-elle en travestissant sa voix. Qu'il est bon de retrouver ton... ton... Comment avait dit la Gertrude dans sa missive? confortable torse...
La seconde option avait remporté le duel intérieur. Voilà des années qu'elle n'avait goûté aux petits plaisirs charnels aussi superficiels soient-ils, et où ils en étaient, ce n'est pas le moine qui allait lui lancer la pierre. Et la nonne de poser ses lèvres sur celles du moine inconscient et de maintenir ses mains bien en place. S'il revenait à lui en bramant à l'imposture, elle pourrait toujours se rabattre sur la première solution en jouant les vierges effarouchées.