Stromboli
[Il n'y a que deux choses que nous pouvons transmettre à nos enfants : des racines et des ailes.] Proverbe juif
Stromb était de retour en Rouergue aprés plusieurs mois d'absence. Et comme à son habitude, il rouvrait sa maison le temps de quelques jours. L'arrivée à Villefranche s'était faite sans encombres, le brun en était soulagé connaissant le terrain de chasse favoris des brigands. Une fois arrivé en ville, il s'étonna de voir le bourg encore plus ensommeillé qu'il ne l'était lors de son départ. Personne dans les rues, personne en taverne... Le marché était cher également. Il laissa Matou découvrir la ville et s'affairer au marché tandis qu'il rejoignait le quartier Barry Mesteiral. Il traversa la place de l'église alors que les cloches tintaient et marcha sur quelques mètres avant d'atteindre le numéro 8. Il leva les yeux sur la batisse, son jardin secret, gardienne de ses plus beaux souvenirs d'enfance. La maison était de belle carrure. Elle était plantée au milieu d'un jardin, haute et fière, découpée habillement. Elle avait de la gueule, et malgré son abandon constant, elle tenait parfaitement debout. Stromb poussa la grille en fer forgé qui grinca et pénétra dans le jardin broussailleux. Les mauvaises herbes avaient profité de son abscence pour proliférer un peu partout, il faudrait qu'il trouve un berger qui pourrait lui prêter quelques chèvres pour défricher rapidement et correctement son terrain.
Il s'avanca sur l'allée de dalles jusqu'à la grande porte d'entrée et sorti de sa besace une grosse clé en fer. Il la fit pénétrer dans la serrure, pria pour que le verrou marche encore, et tourna deux fois la clé dans un roulement net et sans bavure. Décidément, cette vieille dame avait toujours sa forme d'antan ! Il en était ravi. Il poussa la porte et pénétra dans son univers.
Tandis qu'il mit un pied à l'intérieur, il fut assailli par une odeur de poussière mêlée à l'odeur familière de la maison : mélange de bois, de papier et d'encre, d'orange et d'estragon.. Mais aussi l'odeur indétactable pour les non initiés de ceux qui avaient marqué cette maison de leur empreinte. Odeur réconfortante, familière, qui vous prend au tripes et vous rassure... Stromb respira à plein poumons et vit rejaillir tout un tas de souvenirs heureux. On est bien chez soi finallement...
Il ferma la porte et entreprit d'ouvrir les volets. Un à un, il les rabattait, laissant les fenêtres grandes ouvertes, les fins rideaux planant dans la pièce sous l'effet de la légère brise parfumée d'été qui venait chasser l'odeur de poussière. La pièce, un grand salon, s'éclairait à mesure que le soleil chaud de l'aprés-midi y pénétrait. Le temps semblait s'être figé ici. Il posa son regard sur les meubles couverts de draps blancs. Cette vision lui rappella celle, fugace, de la roulotte la dernière fois qu'il l'avait vue. Maintenant, elle était entre les main d'Arnaut, et il ne la reverrai jamais plus. Chassant cette pensée de sa tête, il tira sur les draps les uns aprés les autres. Des fauteuils, une grande table tout en longueur, de grands candélabres prés de l'âtre, un clavecin dans un coin, quelques objets hétéroclites ramenés de voyages lointains finirent par être découverts. Les habitants de cette pièces semblaient se réveiller doucement, aveuglés par la soudaine lumière dans laquelle baignait la pièce.
Son regard se posa sur la pièce désormais révélée, joliement décorée, à la fois sobre et tout en finesse. Il entendit des bruits de pas lourds dans le jardin et la porte s'ouvrit derrière lui. Didier l'homme à tout faire pénétra dans la pièce. Stromb voulait que la maison soit prête à accueillir ses hôtes quand ils viendraient, il avait donc demandé à celui qu'il voyait désormais comme un ami indéfectible de venir lui donner un coup de main. Didier le regarda de son air un peu niais et Stromb lui adressa un sourire.
- Merci d'être venu m'aider. Il faut qu'on rende cet endroit habitable et surtout agréable avant l'arrivée de Matou d'accord ?
Il vit le grand gaillard opiner du chef, l'air motivé. Le brun n'en fut que plus ravi.
- Trés bien... Donc tu vas secouer ces draps pleins de poussière par la fenêtre, les plier, et les ranger à l'étage. Il y a un meuble avec les draps, les couvertures, les peaux et les coussins, tu mettra cela sur le rayon du bas, qu'on sache où ils sont le jour de notre départ. Ensuite tu iras puiser de l'eau au puit au fond du jardin et tu te rendras dans les cuisines. Elle sont propres mais poussiéreuses, j'aimerai que tu te charge de les remetre en état. Matou va ramener les provisions du arché, si tu l'entend arriver va l'aider à décharger et à ranger. Je m'occuperai du reste.
Un nouvel acquiessement et Didier se mit en marche. L'homme était brave et ne rechignait jamais à la tâche. En contre parti, il avait un toit et que la possiblité de faire ce qui lui chante, ainsi que l'amitié du rouergat. Ce dernier grimpa le grand escalier de bois précieux jusqu'à l'étage. Plusieurs pièce s'étalaient ici, allant de la chambre d'enfant plus petite à celle des adultes plus grande et plus spacieuse. Il ouvra les portes, les fenêtres, les volets, ôta les draps protecteurs et s'enquit de dépoussiérer tout ça. La même émotion lorsqu'il pénétra dans son ancienne chambre. Elle était bien rangée, ce qui n'était pas le cas à l'époque. Une vieille carte trainait sur un petit bureau de bois. Déjà le gout de l'aventure... Puis la chambre de son vieux grand-père. Elle était grande, décorée de plusieurs meubles d'origines différentes. L'ailleul avait parcouru du chemin avant de s'installer définitivement en Rouergue, et toutes ses trouvailles jallonaient la maison. Un grand lit, orné de rideaux fins qu'il était possible de tirer pour plus d'intimité, surplombait la pièce. Il l'avait toujours envié... Le vieux l'avait fabriqué de ses propres mains, donnant ainsi à son petit fils le gout du travail du bois, entre autre.
Il arriva à la pièce qu'il préférait le plus. Cet endroit était à première vue une bibliothèque, les étagères en cormier supportaient des dizaines d'oeuvres reliées et enluminées, préservées avec amour et respect, alignées les unes contre les autres. Tout y était présent : ouvrages de médecine, art de la guerre, du commerce, de gros livres relatant de règles et traités de droit... de l'histoire du royaume et du monde, relatant les découvertes, de longs parchemins abritant des cartes précises, terrestres et maritimes... des ouvrages d'art, des textes en toutes les langues, de tout les auteurs : des poètes comme François Villon, des théologiens comme Jean de Cornouailles, Félix d'Urgel, Nicolas de Lyre... Des philosophes, Wizo, De Crémone... Des dramaturges aussi, Rutebeuf en premier, De Rojas...
Il parcoura la pièce en laissant trainer ses doigts sur ces livres. L'odeur ici était magique. C'était elle qui avait donné le ton dans toute la maison. Pièce spacieuse, studieuse, calme et respirant la sérénité, le savoir. Il n'avait pas lu tout ces livres, le temps lui avait manqué. Et dans sa fougueuse jeunesse, il avait eu bien autre chose en tête que de mettre la tête dans des parchemins poussiéreux. Une table de travail était installée là, ainsi que quelques fauteuils confortables rembourrés de plumes de toutes sortes. Il tenait réellement à cette maison, elle avait une histoire, un caractère. Elle représentait un art de vivre, une emprunte du passé et une promesse d'avenir.
Il soupira et cessa de rêvasser. Il se mit au travail et lava de fond en comble tout cet étage si précieux. Il y mis plusieurs heures, et en fin d'aprés midi, quand tout fut propre, il alla chercher 4 chèvres qu'il placa dans son jardin. Il faudrait bien deux jours pour qu'il soit en état, même si les bestioles mangeaient vite. Ereinté, il se laissa tomber dans un fauteuil face à l'atre sans vie, et laissa la brise venue de l'extérieur caresser son visage. Matou n'allait plus tarder maintenant.
Il repensa à l'enterrement d'Inba à Espalion. Il avait longuement hésité à venir, il aurait aimé lui rendre un dernier hommage maintenant qu'elle était enfin de retour chez elle. Mais clairement, on lui avait fait comprendre qu'il n'était pas le bienvenu. La mise en terre était manifestement réservée à une élite d'amis et de proches, et le brun n'y avait plus sa place. Il le regrettait, mais malgré ce que l'on pouvait penser, il n'espérait plus qu'une chose pour elle : qu'elle repose enfin en paix, parmis les étoiles comme elle disait. Il avait pu lui dire au revoir à Troyes, maigre consolation. Il avait pu remarquer qu'on lui avait forgé une réputation de menteur, égoïste, raclure, lâche et tant d'autres jolis défauts. Il regrettait que les gens n'aient qu'un seul son de cloche, car il arrive que la vérité soit déformée et mal interprêtée. Il assumait ses erreurs, ar certes il en avait fait, mais pas celles qu'on lui repprochait à tort. Il l'avait aimée malgré ce que tout le monde semblait penser, plus que tout, il en avait fait son essentiel. Il ne le montrait pas et avec le recul il s'était dit qu'il aurait peut-être du. Elle était parti trés loin, peut-être aussi aurait-il du la rattraper... Elle était morte, il en avait souffert même si les gens pensaient le contraire. Aujourd'hui tout avait changé.
Il soupira en repensant à ça. Il ruminait ce passé sans cesse, et aujourd'hui qu'il était chez lui en Rouergue, il était remonté à une vitesse affolante. Il avait décidé d'être discret même si certaines choses et certains comportements le révoltait. Il n'interviendrait pas et laisserait les choses se tasser. Il espérait également que Ixia soit heureuse au milieu des gens qu'elle aime et que sa mère aimait, et qu'elle s'épanouisse pleinement. C'est ce qu'un "père" souhaite pour sa fille aprés tout. Et même si aujourd'hui celle-ci semblait fâchée contre lui pour une raison qu'il ignorait, ça ne l'empêchait pas d'avoir toujours une place aussi grande dans son coeur.
Il fixait l'âtre. La page était en train de se tourner. Elle avait été difficile et avait eu beaucoup de répercutions sur tout le monde. Seulement aujourd'hui, aprés presque 3 mois de deuil, il voulait et allait regarder de l'avant. Un séjour chez lui, aux sources, puis un petit voyage dans le sud du royaume l'attendait. Il en était impatient.
Un bruit soudain le tira de sa rêverie. C'était Matou qui revenait du marché.
Stromb était de retour en Rouergue aprés plusieurs mois d'absence. Et comme à son habitude, il rouvrait sa maison le temps de quelques jours. L'arrivée à Villefranche s'était faite sans encombres, le brun en était soulagé connaissant le terrain de chasse favoris des brigands. Une fois arrivé en ville, il s'étonna de voir le bourg encore plus ensommeillé qu'il ne l'était lors de son départ. Personne dans les rues, personne en taverne... Le marché était cher également. Il laissa Matou découvrir la ville et s'affairer au marché tandis qu'il rejoignait le quartier Barry Mesteiral. Il traversa la place de l'église alors que les cloches tintaient et marcha sur quelques mètres avant d'atteindre le numéro 8. Il leva les yeux sur la batisse, son jardin secret, gardienne de ses plus beaux souvenirs d'enfance. La maison était de belle carrure. Elle était plantée au milieu d'un jardin, haute et fière, découpée habillement. Elle avait de la gueule, et malgré son abandon constant, elle tenait parfaitement debout. Stromb poussa la grille en fer forgé qui grinca et pénétra dans le jardin broussailleux. Les mauvaises herbes avaient profité de son abscence pour proliférer un peu partout, il faudrait qu'il trouve un berger qui pourrait lui prêter quelques chèvres pour défricher rapidement et correctement son terrain.
Il s'avanca sur l'allée de dalles jusqu'à la grande porte d'entrée et sorti de sa besace une grosse clé en fer. Il la fit pénétrer dans la serrure, pria pour que le verrou marche encore, et tourna deux fois la clé dans un roulement net et sans bavure. Décidément, cette vieille dame avait toujours sa forme d'antan ! Il en était ravi. Il poussa la porte et pénétra dans son univers.
Tandis qu'il mit un pied à l'intérieur, il fut assailli par une odeur de poussière mêlée à l'odeur familière de la maison : mélange de bois, de papier et d'encre, d'orange et d'estragon.. Mais aussi l'odeur indétactable pour les non initiés de ceux qui avaient marqué cette maison de leur empreinte. Odeur réconfortante, familière, qui vous prend au tripes et vous rassure... Stromb respira à plein poumons et vit rejaillir tout un tas de souvenirs heureux. On est bien chez soi finallement...
Il ferma la porte et entreprit d'ouvrir les volets. Un à un, il les rabattait, laissant les fenêtres grandes ouvertes, les fins rideaux planant dans la pièce sous l'effet de la légère brise parfumée d'été qui venait chasser l'odeur de poussière. La pièce, un grand salon, s'éclairait à mesure que le soleil chaud de l'aprés-midi y pénétrait. Le temps semblait s'être figé ici. Il posa son regard sur les meubles couverts de draps blancs. Cette vision lui rappella celle, fugace, de la roulotte la dernière fois qu'il l'avait vue. Maintenant, elle était entre les main d'Arnaut, et il ne la reverrai jamais plus. Chassant cette pensée de sa tête, il tira sur les draps les uns aprés les autres. Des fauteuils, une grande table tout en longueur, de grands candélabres prés de l'âtre, un clavecin dans un coin, quelques objets hétéroclites ramenés de voyages lointains finirent par être découverts. Les habitants de cette pièces semblaient se réveiller doucement, aveuglés par la soudaine lumière dans laquelle baignait la pièce.
Son regard se posa sur la pièce désormais révélée, joliement décorée, à la fois sobre et tout en finesse. Il entendit des bruits de pas lourds dans le jardin et la porte s'ouvrit derrière lui. Didier l'homme à tout faire pénétra dans la pièce. Stromb voulait que la maison soit prête à accueillir ses hôtes quand ils viendraient, il avait donc demandé à celui qu'il voyait désormais comme un ami indéfectible de venir lui donner un coup de main. Didier le regarda de son air un peu niais et Stromb lui adressa un sourire.
- Merci d'être venu m'aider. Il faut qu'on rende cet endroit habitable et surtout agréable avant l'arrivée de Matou d'accord ?
Il vit le grand gaillard opiner du chef, l'air motivé. Le brun n'en fut que plus ravi.
- Trés bien... Donc tu vas secouer ces draps pleins de poussière par la fenêtre, les plier, et les ranger à l'étage. Il y a un meuble avec les draps, les couvertures, les peaux et les coussins, tu mettra cela sur le rayon du bas, qu'on sache où ils sont le jour de notre départ. Ensuite tu iras puiser de l'eau au puit au fond du jardin et tu te rendras dans les cuisines. Elle sont propres mais poussiéreuses, j'aimerai que tu te charge de les remetre en état. Matou va ramener les provisions du arché, si tu l'entend arriver va l'aider à décharger et à ranger. Je m'occuperai du reste.
Un nouvel acquiessement et Didier se mit en marche. L'homme était brave et ne rechignait jamais à la tâche. En contre parti, il avait un toit et que la possiblité de faire ce qui lui chante, ainsi que l'amitié du rouergat. Ce dernier grimpa le grand escalier de bois précieux jusqu'à l'étage. Plusieurs pièce s'étalaient ici, allant de la chambre d'enfant plus petite à celle des adultes plus grande et plus spacieuse. Il ouvra les portes, les fenêtres, les volets, ôta les draps protecteurs et s'enquit de dépoussiérer tout ça. La même émotion lorsqu'il pénétra dans son ancienne chambre. Elle était bien rangée, ce qui n'était pas le cas à l'époque. Une vieille carte trainait sur un petit bureau de bois. Déjà le gout de l'aventure... Puis la chambre de son vieux grand-père. Elle était grande, décorée de plusieurs meubles d'origines différentes. L'ailleul avait parcouru du chemin avant de s'installer définitivement en Rouergue, et toutes ses trouvailles jallonaient la maison. Un grand lit, orné de rideaux fins qu'il était possible de tirer pour plus d'intimité, surplombait la pièce. Il l'avait toujours envié... Le vieux l'avait fabriqué de ses propres mains, donnant ainsi à son petit fils le gout du travail du bois, entre autre.
Il arriva à la pièce qu'il préférait le plus. Cet endroit était à première vue une bibliothèque, les étagères en cormier supportaient des dizaines d'oeuvres reliées et enluminées, préservées avec amour et respect, alignées les unes contre les autres. Tout y était présent : ouvrages de médecine, art de la guerre, du commerce, de gros livres relatant de règles et traités de droit... de l'histoire du royaume et du monde, relatant les découvertes, de longs parchemins abritant des cartes précises, terrestres et maritimes... des ouvrages d'art, des textes en toutes les langues, de tout les auteurs : des poètes comme François Villon, des théologiens comme Jean de Cornouailles, Félix d'Urgel, Nicolas de Lyre... Des philosophes, Wizo, De Crémone... Des dramaturges aussi, Rutebeuf en premier, De Rojas...
Il parcoura la pièce en laissant trainer ses doigts sur ces livres. L'odeur ici était magique. C'était elle qui avait donné le ton dans toute la maison. Pièce spacieuse, studieuse, calme et respirant la sérénité, le savoir. Il n'avait pas lu tout ces livres, le temps lui avait manqué. Et dans sa fougueuse jeunesse, il avait eu bien autre chose en tête que de mettre la tête dans des parchemins poussiéreux. Une table de travail était installée là, ainsi que quelques fauteuils confortables rembourrés de plumes de toutes sortes. Il tenait réellement à cette maison, elle avait une histoire, un caractère. Elle représentait un art de vivre, une emprunte du passé et une promesse d'avenir.
Il soupira et cessa de rêvasser. Il se mit au travail et lava de fond en comble tout cet étage si précieux. Il y mis plusieurs heures, et en fin d'aprés midi, quand tout fut propre, il alla chercher 4 chèvres qu'il placa dans son jardin. Il faudrait bien deux jours pour qu'il soit en état, même si les bestioles mangeaient vite. Ereinté, il se laissa tomber dans un fauteuil face à l'atre sans vie, et laissa la brise venue de l'extérieur caresser son visage. Matou n'allait plus tarder maintenant.
Il repensa à l'enterrement d'Inba à Espalion. Il avait longuement hésité à venir, il aurait aimé lui rendre un dernier hommage maintenant qu'elle était enfin de retour chez elle. Mais clairement, on lui avait fait comprendre qu'il n'était pas le bienvenu. La mise en terre était manifestement réservée à une élite d'amis et de proches, et le brun n'y avait plus sa place. Il le regrettait, mais malgré ce que l'on pouvait penser, il n'espérait plus qu'une chose pour elle : qu'elle repose enfin en paix, parmis les étoiles comme elle disait. Il avait pu lui dire au revoir à Troyes, maigre consolation. Il avait pu remarquer qu'on lui avait forgé une réputation de menteur, égoïste, raclure, lâche et tant d'autres jolis défauts. Il regrettait que les gens n'aient qu'un seul son de cloche, car il arrive que la vérité soit déformée et mal interprêtée. Il assumait ses erreurs, ar certes il en avait fait, mais pas celles qu'on lui repprochait à tort. Il l'avait aimée malgré ce que tout le monde semblait penser, plus que tout, il en avait fait son essentiel. Il ne le montrait pas et avec le recul il s'était dit qu'il aurait peut-être du. Elle était parti trés loin, peut-être aussi aurait-il du la rattraper... Elle était morte, il en avait souffert même si les gens pensaient le contraire. Aujourd'hui tout avait changé.
Il soupira en repensant à ça. Il ruminait ce passé sans cesse, et aujourd'hui qu'il était chez lui en Rouergue, il était remonté à une vitesse affolante. Il avait décidé d'être discret même si certaines choses et certains comportements le révoltait. Il n'interviendrait pas et laisserait les choses se tasser. Il espérait également que Ixia soit heureuse au milieu des gens qu'elle aime et que sa mère aimait, et qu'elle s'épanouisse pleinement. C'est ce qu'un "père" souhaite pour sa fille aprés tout. Et même si aujourd'hui celle-ci semblait fâchée contre lui pour une raison qu'il ignorait, ça ne l'empêchait pas d'avoir toujours une place aussi grande dans son coeur.
Il fixait l'âtre. La page était en train de se tourner. Elle avait été difficile et avait eu beaucoup de répercutions sur tout le monde. Seulement aujourd'hui, aprés presque 3 mois de deuil, il voulait et allait regarder de l'avant. Un séjour chez lui, aux sources, puis un petit voyage dans le sud du royaume l'attendait. Il en était impatient.
Un bruit soudain le tira de sa rêverie. C'était Matou qui revenait du marché.