« La crainte de la guerre est encore pire que la guerre elle-même » Sénèque. Les échos de la Vieille guerre s'estompent, elle dura, dit-on, cent années, les valeurs chevaleresques s'y embourbèrent, laissant place au profit et intérêts des couronnés, et l'honneur des combattants chercha son camps, le cherche encore, délaissant les armures pour l'odeur de la poudre, prouesses et courtoisie rendent gorge face aux gens de cuirs, conscient de cela, par l'expérience du fer et de la chair, nous, francs compagnons, choisissons la loyauté de la parole et des actes.
Notre vocation est la voie des armes, en toute conscience, guidée par l'intime conviction de nos choix, pesés, réfléchis et emportés, notre allégeance allant à l'estime de la situation, plutôt qu'aux serments de noblesses intéressés, en toute indépendance des vindictes et haines de nos employeurs, suzerains et de leurs ennemis d'aujourd'hui, souvent amis d'hier ou alliés de demain.
Si la guerre est notre métier, l'objectif est donc d'user de la violence requise à sa résolution, et aux objectifs, politiques, économiques ou philosophiques des batailles, mais d'en user justement, ouvertement, et sans excès, les Compagnies Franches sont la Raison de l'acier tranchant. Notre front n'est point voilé d'illusions, la guerre a la puanteur du sang, de la tripaille épandue en moissons putrides, notre volonté n'est point de changer cela, simplement de faire connaître à tous les fondements de nos engagements.
Être Compagnie Franche ne signifie mercenariat sans foi ni loi, et point actes de soudards pour l'assouvissement de nos pulsions. Notre honneur est de tenir nos serments, de soutenir nos compagnons et de ne pas avancer masqué au combat, revendiquant l'expérience et la profession en soldats de fortunes.
Que cela soit inscrit en notre charte, ciment fondateur de celle-ci, devant Dieu et les hommes, pour les batailles de l'époque à venir. Charte des Franches Compagnies Préambule : La présente charte a vocation de fixer un code de bonne entente et bonne pratique entre les Franches Compagnies signataires ; lesdites compagnies, par leurs sceaux, prêtent serment de respecter les dispositions suivantes :
Des us entre Compagnies. Les Compagnies Franches doivent toujours marquer leurs indépendance, singularité et appartenance à la présente charte.
Ainsi :
- Si un engagement armé oppose des compagnies signataires, respect et loyauté à la présente chartre doivent en tout temps être privilégiés, en dépit des possibles demandes des commanditaires. Ainsi, trahisons, vilenies et bains de sang seront évités entre elles.
- Elles se doivent d'arborer leurs propres bannières et s'interdisent de porter toute autre couleur, quelle que soit larmée (IG) dans laquelle elles sont intégrées.
Des us de campagne Lors de conflits armés auxquels participent les Compagnies Franches signataires, celles-ci doivent toujours veiller à privilégier, dans la mesure du possible, la vie dun prisonnier de guerre à toute forme de tuerie inutile, considérant quun prisonnier mort na aucune valeur marchande.
Le pillage est un usage naturel garantissant une rentrée dargent suffisante en échange du service rendu.
Par ailleurs, un partage équitable des gains de campagne est exigible auprès du commanditaire ou suzerain et doit être déterminé avant la campagne.
Un contrat est rempli lorsque la mission est satisfaite.
Toutefois, une mission peut se voir interrompue par le non respect des conditions définies de la part du commanditaire. Dans ce cas, les compagnies signataires s'engagent à n'accepter aucune nouvelle campagne de la part de ce commanditaire tant qu'il n'a pas dédommagé la compagnie concernée à juste réparation.
Du soutien mutuel Les Compagnies Franches signataires ont un devoir de soutien et d'entraide mutuelle envers toute compagnie signataire en difficulté, Lors leur existence même est remis en cause, par quelque autorité que ce soit, en étant menacée par Lois, Décrets, ou bien par les armes.
Les Compagnies signataires tenant position sengagent à laisser libre passage aux membres des autres compagnies signataires à condition que le motif soit d'ordre privé ou pour contribuer à résoudre un conflit.
Les Compagnies s'engagent à promouvoir la-dite charte et ainsi codifier et protéger les groupes ayant vocation à obtenir un Statut en ce royaume.
Des conditions d'adhésion de nouvelles Compagnies Toute compagnie désireuse de rallier la présente charte se devra d'être cooptée par deux autres Compagnies Signataires.
Une présentation de ladite compagnie candidate devra être effectuée à l'ensemble des Compagnies Signataires, afin que celles-ci puissent juger, d'une part de la pertinence de la candidature (viabilité du groupe, absence de conflit d'intérêts entre les compagnies signataires et la compagnie candidate), dautre part de la corrélation entre les visions de cette Compagnie (éthique, motivations) et l'esprit générale de la présente chartre.
Un conseil de francs compagnons sera constitué afin de juger les cas licencieux entre Compagnies Signataires; il sera constitué de deux membres vétérans de chaque compagnie, possédant le recul et l'expérience nécessaire pour statuer de façon juste, en tenant compte des intérêts de chacune des compagnies concernées, et de lintérêt général des compagnies franches.
Les présents statuts seront rendus caduques en cas de trahison avérée envers une autre compagnie Signataire ou dans le cas de manquement a un contrat passé avec un commanditaire. Cette décision sera prise à l'unanimité des Compagnies Signataires.
Cuculus pour la Compagnie des Lucioles
le 27 de janvier 1456
Phaleg du Velay pour le Clan des Sentinelles
le vingt-septième jour de janvier de l'an de grasce mil quatre cent cinquante six