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[RP/IG] La Nef des Sentinelles

Ambreline
- * Par toutes les guignes de la terre ..................

La blonde en tomberait à genou : ce petit bout de rien aux allures d'oisillon blessé et à moitié estourbie trouve encore l'énergie d'apporter répartie à hauteur de l'offense..... sans compter la précision du tir !

La valeur n'attend pas le nombre des années !


L'oeil de la blonde frise et du fond de sa gorge monte peu à peu un rire ....d'abord discret .... puis n'y tenant plus explosivement sonore !

- Khalamite !!!!!!!!!!!!!!

Elle accepte le bout de chiffon souillé que la gamine lui tend , se baisse pour essuyer le rebord de ses bottes tout en gardant le fléau rachitique dans son champ de vision.

La gamine ne bouge pas, toujours sur ses gardes, attendant sans doute réponse plus explicite.

Ambre se relève donc et s'approche de la silhouette un peu trop frêle pour ne pas avoir faim.


- Bien, Khalamite dis tu ?
Ambreline de Villandras, taulière occasionnelle de cette antre ma foi pas des plus reluisantes mais certainement une des plus fraternelles !


Ambre tend une main amicale à la jeune fille.

- Un peu d'eau fraîche pour soulager ton nez ne te ferais pas de mal........
Suis moi.......
M'étonnerais bien qu'en passant dans l'arrière salle , on dégotte pas de quoi manger un peu !


Ambre en est déjà a la moitié de la salle quand elle se retourne .

- Allez ! reste pas là.....
Tiens un peu de genièvre aussi ...... ça te redonnera des couleurs .... parce là, du noir au gris ...c'est dégradé .... mais à part la tache rouge au milieu de ta figure, ça respire pas la santé !

- Au fait ? on peut savoir ce qui t'amène chez les sentinelles ?
Khalamite
Le chiffon pendigouillant au bout du bras tressaute, les vitres des fenêtres vibrent, verres et bouteilles serrés sur le comptoir s'entrechoquent; c'est l'effet Stentor.

- Khalamite !!!!!!!!!!!!!!

Pourquoi ce rire sonore et perçant ? Qu'est-ce qu'il a son nom ?
La gamine, dans une grimace d'effarement stupide par la crainte de voir son ouïe se voiler définitivement, fronce les sourcils au-dessus de ses prunelles charbon.
Cependant la blonde hirsute dégonfle progressivement sa cage thoracique pour poursuivre sur un timbre moins strident.
Sous le regard étonné de Khalamite, la femme de meut peu à peu en mère poule soucieuse de la santé délicate de la frêle gamine qui lui fait face.


La patronne ? Antre fraternelle ? Khal se tate le nez ... elle aurait comme un doute.

Toutefois l'inviation se fait avenante et la tenancière a le propos suffisamment convainquant. Elle a sorti le mot magique "manger". Si la pitance est chaude, elle pourrait même se fendre d'un sourire.

La porte s'ouvre à nouveau et Khalamite, dans un reflexe mu par le souvenir encore chaud et douloureux du dernier choc opère un recul stratégique. Un jeune homme. Khal le regarde s'asseoir, commander et entamer un, sans doute, long entretien avec sa chope.

Retour à la blonde qui déjà s'est engagée vers le fond de la salle et se retourne.


- Allez ! reste pas là.....
Tiens un peu de genièvre aussi ...... ça te redonnera des couleurs .... parce là, du noir au gris ...c'est dégradé .... mais à part la tache rouge au milieu de ta figure, ça respire pas la santé !


Sortie de sa contemplation, la gamine suit la maîtresse des lieux qui lui tend aussi sec une petite timballe emplie d'un liquide translucide et odorant.

Méfiante comme un chat affamé et assoiffé, elle renifle et encouragée par le parfum vivifiant du breuvage, porte le verre à ses lèvres et avale une goulée conséquente.
La réaction est immédiate. Le cramoisie du nez se répand instantanément sur l'ensemble du visage, les pupilles se dilatent en deux grosses billes noires et brillantes au milieu d'une auréole blanche peu à peu envahie de vaisseaux éclatés. Aussitôt le regard se couvre d'un voile lacrimal incontrôlable, le nasal se révolte en un picoquement inervant et la gorge s'enflamme.


Keuf ! keuf ! keuf ! ... Argh ! ... blurp ! ... Keuf ! Keuf ! Keuf !

la timballe est lachée sur le sol de terre battue, aspirant le reste de genièvre échappé dans la chute. Khal s'agrippe à ce qu'elle peut, elle trouve l'épaule de la femme. Misérable, elle souffle, tousse, éructe et l'autre, imperturbable, de lui demander :

- Au fait ? on peut savoir ce qui t'amène chez les sentinelles ?

Khal lève la tête, empesée, yeux larmoyants.

Hein ? ... burp ! ... qui ?

Cerveau en surchauffe, la Nef porte bien son nom, y a du tangage et du roulis ... une chaise et une bassine, par pitié !
Apolonie
[Où le temps se fait élastique, passage d'un soleil filant...]

Le trajet en chevauchée taiseuse, la gamine derrière elle. Arrivée sur la place, Apolonie repère la Nef, et y dirige ses pas. L'entrée s'fait naturellement, même si c'est la première fois qu'elle y pose la botte. Elle se faufile entre les tables crasseuses, et se glisse derrière le comptoir. Terrain inconnu certes, mais les occupants habituels, eux, elle les connait bien. Et elle sait où trouver hypocras et eaux de vie.

A farfouiller derrière l'comptoir, délaissant la Mite, elle entend avant de voir la tornade blonde qui déboule. L'sourire s'fait en coin tandis qu'elle se redresse, et observe la scène. Se demande comment Khal va s'en sortir devant l'exubérance de la Sentinelle. Et décide au final qu'elle s'en sort pas si mal. Une bouteille à la main, rapidement débouchée, quatre verres attrapés, et elle revient dans la salle.

D'un geste amusé elle pose le premier verre d'vant un p'tit gars posé dans un coin. Glisse un vague "c'est ma tournée, l'Morveux, profite" lui claque un clin d'oeil et s'précipite vers Ambreline.


Bah alors la Blonde ? C'comme ça qu'on accueille les sentinelles d'Honneur ? Si j'avais su, j's'rais restée simple Senti...

Et d'se marrer niaisement en collant une bise sonore sur la joue d'la tornade. Proposer un verre, sachant qu'il s'ra pas refusé, sous peine d'offense. Rire en voyant laMite s'étouffer avec le contenu d'une timballe qui s'trouve au sol. Fronce un sourcil.

A peine arrivée et déjà abîmée ? Bah j'sais pas si c'tait l'idée du siècle de ramener tes maigres miches ici...

Grimace amusée et lui tend l'troisième verre avant d'se servir le sien. L'hypocras est moins fort, même la gamine devrait apprécier la cuvée Sentinelle. Et puis Apo retourne près d'la blonde, s'penche à l'oreille.

La môme cherche Ang'. J'l'ai prévenu normalement. J'sais pas c'qu'elle lui veut.
A toi d'voir. M'a pas l'air dangereuse. J'te la confie.


Le verre est levé, la bouteille posée, et dans un élan d'enthousiasme incontrolé, elle trinque avant d's'enfiler l'godet d'une gorgée franche.

Aux Sentinelles !
A ce que fut le BA!
Salud y Libertad !


Ouais, c'est toujours plus long quand on a plusieurs amours. Une fois l'verre rincé, elle pose tout ça. Si la blonde est une tornade, la brunette est un cyclone. Et après avoir de nouveau claqué une bisouille à Ambre, elle salue d'un signe de pogne la Mite.

Bonne chance la môme, à bientot ma Senti, l'bonjour aux autres, spéciale mention pour Ang', Jaz' et Rod', pis on s'croisera bien sur une route ou l'autre !

La distance jusqu'à la porte est avalée en deux foulées, un dernier sourire, et elle s'enfuit, courant d'air. Une mairie à gérer, et des tas d'évènements qui l'attendent. D'quoi s'occuper en somme.
_________________
Co-fondatrice avec Amberle du fan club de Constant Corteis.
Anguerand
Si la valeur n'attends pas le nombre des années, des fausses grandeurs ne sont que petitesses. De fausses vertus ne sont qu'hypocrisies.


Du fond de la taverne, tellement discret qu'il s'était totalement fait oublier. Il est vrai que les entrées et sorties, les aller et retours de villes en villes avaient été fort nombreux. Ceci pouvant expliquer cela. La discrétion était donc de mise et Anguérand observait la scène qui le faisait sourire. Ambreline parfaite comme toujours dans son rôle de tenancière. Apolonie prenait d'autres chemins de liberté, et une petite brunette qui répondait au nom de Khalamite venait à la nef y mettre un peu d'animation.

Anguérant, depuis quelques temps, observait avec attention la petite brune. Un instant, Anguérand se dit que son allure générale lui était familière, et surtout que ce visage ne lui semblait pas inconnu. Mais il chassa rapidement l'idée de son esprit. Qu'est -ce qui ressemble plus à une petite gueuse qu'une petite gueuse ? Le pourpre du visage de la gamine était encore visible quand une phrase claqua dans l'air comme le fléau d'un fouet de laquais.


Apolonie a écrit:

La môme cherche Ang'. J'l'ai prévenu normalement. J'sais pas c'qu'elle lui veut.


Anguérand, tout en continuant d'observer le petiote, mumura à l'abbé qui avait sursauter aux paroles d'Apo :

"La gamine me cherche ? Moi.. Il se passe décidément des choses curieuses en ce moment ? Me chercher ? Quelle drôle d'idée. Qu'est ce qu'elle peut bien me vouloir, si ce n'est tenter de me soudoyer un denier ou un bout de pain ?

L'abbé haussa les épaules en signe d'incompréhension. Baissa son capuchon. Manifestement, en bon homme d'église qu'il avait été, il avait d'autres opérations terrestres en cours pour s'inquiéter d'une petite pouilleuse qui traînait les tavernes. Fallait pas trop lui en demander quand il pionçait pour cuver son vin.

Aux Sentinelles !
A ce que fut le BA!
Salud y Libertad !


Anguérand, du fond de la taverne, leva son godet de vinasse au plus haut et trinqua comme à l'habitude.

Le temps de lancer un puissant "Salud y Libertad ! Apo. ", la Mairesse de Moulin était déjà sortie des lieux

Anguérand se leva et d'un doigt pointé en avant vers la petite donzelle, lança. Sa voix résonna dans la salle.

Ho.. toi la, la Maraude.. Toi la brunette qui répond au patronyme de Khalamite.. Viens donc ici.. Je suis Anguérand de Villandras. Y parait que tu m'cherche ?
_________________
Khalamite
Une brume devant les yeux, des vapeurs qui étouffent, une salle qui gondole, des silhouettes floues, des voix déformées voilà ce que sent, ce que voit, ce qu'entend la frêle brindille imbibée jusqu'aux os du liquide brûlant qui lui chauffe le sang.
Lui parle-t-on ?


A peine arrivée et déjà abîmée ? Bah j'sais pas si c'tait l'idée du siècle de ramener tes maigres miches ici...

Grumpf ...

Ne pas ouvrir la bouche car rien n'est plus sûr que l'hypothèse d'en voir jaillir davantage qu'un léger crachat cette fois. Khal n'a pas le coeur à tenter la dague de ce qui lui assure en l'instant un équilibre précaire.

La moulinoise, telle tornade, va, tend un verre que Khal saisit mollement et s'en retourne sans avoir trinqué avec l'assemblée présente. Faudrait quand même qu'elle fasse gaffe au surmenage municipal.

Un instant le silence se fait. Khalamite avise une chaise à quelques pouces d'elle. La distance ridicule qui la sépare de ce havre désiré lui paraît une odyssée désespérée.


Enfin, elle s'afaisse piteuse sur le siège, le jeune homme assis tout près garde toujours le nez piqué dans la chope. Les sens se calmant peu à peu, elle compte le nombre de chopes qu'il a déjà vidées ... 3, 4 ... et la 5ème est en phase siphonnage.

Toute à cette introspection mathématique, elle sursaute brutalement à entendre sortie de l'ombre, une voix sonore et grave.


"Salud y Libertad ! Apo. "

La petite tête brune cherche, les yeux scrutent les recoins de la salle. Là, deux silouhettes dans un coin de taverne. Deux ombres, l'une ramassée, tête dissimulée sous une capuche de bure, l'autre imposante, massive, droite. Deux billes brillantes la scrutent un temps avant que la voix ne reprenne.

Ho.. toi la, la Maraude.. Toi la brunette qui répond au patronyme de Khalamite.. Viens donc ici.. Je suis Anguérand de Villandras. Y parait que tu m'cherche ?

Lui ? Il est là. C'est lui.
D'abord interdite, elle reste immobile. Rassembler le peu qu'il lui reste de lucidité d'abord. Elle déglutit avec peine et tente d'oublier l'acide qui lui dévore les entrailles.


... Je suis Anguérand de Villandras ...

Le nom fait écho dans sa cervelle en ébulition. Elle avait imaginé tant de scénari du jour où elle se trouverait devant lui. Mais maintenant que le fantasme se mue en réalité, elle ne trouve plus en elle ni discernement ni certitude. Il lui semble à une éternité ce jour où au chevet de la mourante elle s'était promis un juste retour de bâton.

Mais à le voir immense et fier, à entendre cette voix assurée, elle redevient enfant impressionable.


"Viens donc ici", a-il adjuré.

Khalamite, en marionnette mue par des fils invisibles, se lève et s'approche lentement, jambes en coton, gorge sèche, des frissons parcourant l'échine.
L'homme de bure qui lui tient lieu de compagnon ne relève pas même la tête quand elle se trouve tout près. Mais peu lui importe, ce sont les yeux d'Anguerand qu'elle rencontre et qui la fixent.


C'est à elle de parler et elle ne sait plus.

On ... on s'connaît pas ... mais ... mais moi, j'sais qui t'es. Tu sais pas qui j'suis, mais tu sais qu'j'existe. J'ai d'nom qu'celui qu'ma mère m'a donné. J'suis khalamite, fille de Mahaut Meurtdesoif.

Prononcer ce nom qu'elle s'était gardé en coin de coeur après des mois d'un silence protecteur, réveille en elle les peurs et les cauchemars de sa jeune vie de misère. Le reflux des souvenirs exacerbe soudain le noir de ses yeux et les poings se crispent.
Anguerand
On ... on s'connaît pas ... mais ... mais moi, j'sais qui t'es. Tu sais pas qui j'suis, mais tu sais qu'j'existe. J'ai d'nom qu'celui qu'ma mère m'a donné. J'suis khalamite, fille de Mahaut Meurtdesoif.

L'abbé releva la tête, signe que quelque chose d'important ou de grave venait de se passer. L'abbé ne relevait jamais la tête pour rien lorsqu'il était en train de cuvé son vin.

Anguérand observait la petite dont on aurait pu dire quelle était droite dans ses bottes, si elle était en âge d'en porter. Elle montrait manifestement un caractère bien trempé, les poings serrés. Le nom de Khalamite lui était totalement inconnu, point celui de Meurtdesoif.. Mahaut Meurtdesoif, un nom pareil ne pouvait s'oublier, peut être simplement s'estomper dans la mémoire. Et c'est ainsi que reviennent des souvenirs si profondément enfouis qu'on ne pouvait même pas soupconner qu'un jour ils puissent refaire surface, par une petite maraude, sale comme une gorette, qui l'apostrophait dans un bouge mal famé.

Il y a des années, dans de lointaines contrées au sud, au sein des montagnes bordant l'Hispanie, il avait bien connu la mère Mahaut. Observant mieux la donzelle qui ne baissait pas les yeux, il se dit que ce regard ressemblait bien à celui qu'il avait connu.


Tu es la fille de Mahaut ? fit t'il d'une voix mal assurée. Ce n'était point la l'habitude de l'homme, au contraire. Son franc parlé n'était point balivernes et faisait cette réputation à laquelle il tenait. Anguérand saisi d'un coup la cruche de vinasse qui trônait sur ta table, le cul bien à plat, tel un ducaillon ariviste né d'un tas de cendre diabolique. Il vida la cruche d'un coup et se tourna vers l'abbé.

L'abbé !!! Dis quelque chose !!! Rondud'ju !!! Dis moi que je rêve.

L'abbé était sorti de sa torpeur alcoolisée.

Ben, mon maître, tu veux que je dis quoi ? Hein ? Fallait bien que ça arrive un jour. On savait bien que la Mahaut avait fait progéniture quelques mois après ton passage. On a pas pu y retourner a cause des guerres, mais faut pas s'étonner qu'un jour on te retrouve..heinn ? Ben oué .. faut assumer maintenant .. D'ailleurs aucun risque de se tromper sur le petiote.. Regarde cette allure, ce regard noir, et cette façon de se tenir droit. C'est de la graine de Villandras tout craché, y' pas a tortiller. Faut en avoir dans les braies, si je puis dire, pour se présenter comme ça. Y'a pas à tortiller du fondement.

Anguérand restait sans voix. Il finit par réussir à sortir quelques mots.

Viens donc ici, petite ! Prends cette chaise. Tu as faim ? soif ?

Anguérand se tourna vers la tavernière sans attendre la réponse de la petite.

Ola Ambreline, apporte donc ici que quoi faire manger cette donzelle. Tu dois bien savoir ce que ça mange à cet âge la. Apporte de la viande, au moins ça lui fera pas de mal..

Il se tourna vers Khalamite, qui avait pris place à la table.

Raconte moi donc ce qui t'amène par ici.
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Khalamite
Une gamine chétive, flottant dans ses vêtements sans forme, trop grands pour son corps maigre, devant le géant de cuir. Drôle de tableau ...
Et celui qu'il appelait l'abbé avait enfin relevé le menton. Khal se serait bien passé de la vision de ce visage dévoré de petite vérole et de couperose. Une véritable caricature de taverne, comme elle en avait connu tant qui défilaient dans le bouge qui lui servait, enfant, de refuge familial.

Tandis que le géant s'affaisse à l'écoute de son nom et de la lignée Meurtdesoif, elle se redresse. Fierté retrouvée avec le souvenir de sa mère.
La voix de l'homme se fait d'abord troublée, mue par une surprise non feinte. Puis dans le ton, une pointe de fébrilité quand Anguerrand apostrophe son abbé, cherchant sur le mode injonctif un secours au vertige qui se lit dans ses yeux.

L'abbé, lui, ne semble pas tourmenté autant que son maître. Le vin a cette faculté de rendre l'homme impassible et imperturbable quand l'orage gronde ... pourvu qu'il y ait toujours du pinard.


Fallait bien que ça arrive un jour. On savait bien que la Mahaut avait fait progéniture quelques mois après ton passage. On a pas pu y retourner a cause des guerres, mais faut pas s'étonner qu'un jour on te retrouve..heinn ? Ben oué .. faut assumer maintenant ..

Elle en sourirait presque si ce n'était de sa mère que l'ivrogne parlait. Assumer ? Il est bien temps. Et il balance son verdict comme il s'envoie une énième rasade. Morale de comptoir ... Khalamite sent la nausée la reprendre.

D'ailleurs aucun risque de se tromper sur le petiote.. Regarde cette allure, ce regard noir, et cette façon de se tenir droit. C'est de la graine de Villandras tout craché, y' pas a tortiller. Faut en avoir dans les braies, si je puis dire, pour se présenter comme ça. Y'a pas à tortiller du fondement.

Il a l'air bien sûr de lui, celui-là. Graine de Villandras ... elle n'a pas encore décidé de quelle graine elle souhaitait tenir. Au moins, elle soupire de soulagement en pensant que sa mère a eu le bon goût de préférer un jeune godelureau va-t-en guerre à un sac à vin pour se laisser retrousser les jupons.

Et pendant que le rat des caves solliloque, Anguerrand la regarde. Les billes luisantes ont laissé place à un regard incrédule voilé par le trouble.
Alors que leurs yeux se croisent encore, il l'invite à s'asseoir d'une voix chaude, maladroite. Il interpèle la maîtresse des lieux, commande à boire, à manger. Sa carcasse imposante se meut et s'agite, curieusement gauche.


Sans un mot, la gamine prend place, face à lui.

Raconte moi donc ce qui t'amène par ici.

J'suis v'nue pour t'trouver ... parce qu'elle m'l'a d'mandé ... sur son lit d'mort. L'est morte la Mahaut, d'misère et d'vermine, à s'épuiser pour m'nourrir. Morte de honte, aussi, d'puis qu'j'suis d'ce monde ...

Les derniers mots sortent comme un souffle entre les lèvres crispées.

Elle m'a dit, avant d's'éteindre ..."Tu n'as plus rien, il te doit tant" ... Elle voulait pas qu'je reste là-bas, elle voulait pas qu'j'sois c'qu'elle était d'venue. Y avait qu'toi dans sa mémoire, ton nom qu'elle m'a écrit sur un bout d'parchemin ... Villandras. Et puis c'duché, une ville où fallait qu'j'aille. Voilà quelques mois qu'j'suis partie d'Saint Girons. J'connaissais pas les routes et ses brigands ... ça m'changeait pas beaucoup d'mon quotidien d'façon. J'ai fini par atteindre l'Bourbonnais Auvergne. L'a fallu qu'j'me pose un peu, j'avais plus rien. Quelques semaines à Thiers où j'ai pu m'renseigner et trimer pour quelques écus ... c'est bien ici, ils payent bien la peine et l'pain est pas cher.

Elle est lancée, elle ne s'arrête plus que lorsqu'Ambreline revient les bras chargé d'un plateau débordant de victuailles. Saucisses, pâtés, volaille rôtie, fromages ... La femme dépose son fardeau que Khalamite prend d'assaut. Elle arrache une cuisse au poulet dodu, qu'elle enfourne aussitôt, tout en se découpant une large tranche de pâté aux cèpes, qu'elle dépose sur un tranchoir.
Bouche pleine, elle reprend.


Bref ... f'est comme fa qu'chuis arrivée à Moulins. Agreffée fur la route, morte de faim ... burp ! ... j'ai fait la connaissance d'la bourgmeftre ...

Grande rasade de cidre pour faire couler.

Burp ! ... c't'elle qui m'a am'née ici ...

Soudain, elle repose tout, verre, couteau, pâté, cuisse ... son regard de charbon se plante dans celui d'Anguerrand.

T'sais bien pourquoi j'suis là ! C'qui m'amène c't'une mourrante qu't'as laisser pourrir de misère pour la gloire du champ d'bataille. A croire qu'ta virilité d'guerrier est aussi capable de planter des graines ... t'en a une qu'à bien germé, juste devant toi !

Et de reprendre rageusement sa curée du plateau garni non sans avoir copieusement craché sur le sol de terre battue.
Le.morveux
L'était toujours installé à sa table, le Morveux. Il n'avait pas bougé d'un poil. Même pas quand la Dame avait posé une bière devant lui ; d'ailleurs, il semblait qu'elle le connaissait, la Dame. Peut-être. Lui, non. Il en avait connu tellement, des gens. Et en avait oublié autant, ensuite. Il continua à siroter sa bière, le regard dans le vide.

Il pleura un peu sur son sort. Monde de merd**. Vie de mer**. Il avait été quelqu'un, Jeannot ! Il avait eu des tas de rêves, il y a quelques centaines d'années de ça ; avait même été sur le point de les concrétiser. Il se serait bien vu vivre une vie d'aventures, par exemple, constamment sur la route, prêt à défendre la veuve et l'orphelin. Ou à les dépouiller ; c'est selon. Enfin, peu importe ; aujourd'hui, il n'était qu'un estropié, doublé d'un alcoolique ; sans ambition, sans amis, sans volonté ; un pouilleux de plus dans un monde qui en comptait déjà bien trop.

Ca ripaillait et ça causait fort, à la tablée d'à côté. Il tâcha, un peu vainement, d'en faire abstraction. Il avait besoin de silence afin de déprimer sereinement. Il commanda une nouvelle chope d'un vague geste de la main.
Roderic_varthak
Rod n'y était point venu depuis des lustres. Pourtant en ce jour, l'envie le titilla. Pour une fois, il pouvait bien passer dire boujour. Il se fraya un chemin jusqu'à la teverne et y poussa la grande porte.

Quelques salutations d'usage agrémentée du fameux "Ola compagnon", puis il se dirigea vers le bar, il prit une cervoise, comme à son habitude et observa les personnes présentes.


Tiens de nouvelles têtes, c'est pas courant dans les parages se dit il,
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