Luisa.von.frayner
Famille.
Y avait-il au monde un mot qui intriguait, qui attirait plus Luisa plus que celui-là ?
Elle le savait : plus qu'un mot, il s'agissait d'un ensemble, d'un être à lui-même, et plus encore, d'une valeur, d'une religion qui semblait davantage importante et existante aux yeux de son père que celle qui rythmait la vie de son Cardinal de parrain. Elle avait assez entendu décrire la grandeur du nom qu'elle portait et de ceux qui l'avaient porté avant elle pour le savoir. Comment ne pas être perdue, alors, lorsque le même père qui décrivait cet éclat familial ne cachait pas son mépris lors de la simple évocation de l'un ou l'autre von Frayner ? C'est que l'éclat se perdait, paraissait-il. Mais pour Luisa et ses neuf ans, une famille était une famille, et elle ne bougeait pas. La grandeur ne se perdait jamais. Comme celle de son père, comme celle de sa mère, comme celle des von Frayner.
Luisa ne comprenait pas. Et Luisa détestait ne pas comprendre. Alors Luisa avait pris une décision : avec ou sans l'accord de ses parents - avec tout de même une petite préférence pour la sécurité du secret - elle irait rencontrer, l'un après l'autre, chaque von Frayner, et peu importe le temps que cela lui prendrait.
Depuis quelques semaines déjà qu'elle avait cette idée en tête, elle s'était rendue chez le héros de la langue d'Oc pour zieuter l'arbre de sa famille, et surtout, repérer les noms qui le composaient. Elle avait écouté aux portes, fouillé dans les courriers parentaux, posé des questions innocentes, et elle se retrouvait alors avec une belle petite liste de von Frayner, et pour certain, leur lieu de vie...Quelle idée avaient-ils eue de s'éparpiller aux quatre coins du "monde" ! Pauvre de sa patience...
Mis à part ceux qu'elle prévoyait rencontrer plus tard, lorsqu'elle retournerait en Lorraine pour honorer ses promesses, il y en avait une qu'elle pourrait rencontrer facilement. Celle-ci semblait vivre à moins d'une semaine de Montpellier, et il n'y avait pas eu de doute quant au fait qu'elle serait la première à recevoir la visite de Luisa. Pour le reste, la mission s'avérait plus difficile. Pour se rendre à l'endroit, de un, et surtout, pour justifier son absence auprès de ses parents.
Bon, elle avait encore le temps pour trouver une solution, se disait-elle, et au pire, elle s'enfuirait et en payerait les conséquences, une fois n'étant pas coutume. Mais c'était sans compter sur la chance qui allait intervenir dans sa "mission". Qu'il était choueeette d'avoir un père diplomate ! Dans le Maine, avait-il dit. Et le Maine, ça, ça avait un rapport avec un von Frayner. Une course à sa chambre pour aller consulter sa précieuse liste dotée de plein de petits commentaires annexes, et ça y était : Judas Gabryel von Frayner. Baptisé à Nevers, blablabla...On avait parlé de son mariage récemment, avec une dame du nom du genre de "il sort". Fils de Wilfried von Frayner, et d'Hélène. Ca faisait qu'il était...Bah, un truc comme le fils du cousin de son père. Ca fait petit cousin, hein ? Seigneur de truc, Erwelyn Corleone. Ca, ça voulait certainement dire qu'il était son vase sale. Bon, ensuite...Un évêque "Fitz", et puis son âge, il était plus jeune de quelques années que les deux parents. Les informations bien notés, Luisa s'en était allée sortir les arguments de choc pour convaincre sa mère de la laisser accompagner son père dans le Maine.
...Et l'affaire était conclue. Nouvelle course à sa chambre pour écrire à Elendra. Elle avait beau avoir un esprit aventurier, au fil des attaques, Luisa avait appris qu'il valait mieux ne pas fuguer seule, et elle devrait bien le faire une fois arrivée à destination. À deux, on se faisait peut-être traiter de filles de mauvaise vie, mais au moins, on s'en sortait sans trop dégratignures, expérience faite.
Y avait-il au monde un mot qui intriguait, qui attirait plus Luisa plus que celui-là ?
Elle le savait : plus qu'un mot, il s'agissait d'un ensemble, d'un être à lui-même, et plus encore, d'une valeur, d'une religion qui semblait davantage importante et existante aux yeux de son père que celle qui rythmait la vie de son Cardinal de parrain. Elle avait assez entendu décrire la grandeur du nom qu'elle portait et de ceux qui l'avaient porté avant elle pour le savoir. Comment ne pas être perdue, alors, lorsque le même père qui décrivait cet éclat familial ne cachait pas son mépris lors de la simple évocation de l'un ou l'autre von Frayner ? C'est que l'éclat se perdait, paraissait-il. Mais pour Luisa et ses neuf ans, une famille était une famille, et elle ne bougeait pas. La grandeur ne se perdait jamais. Comme celle de son père, comme celle de sa mère, comme celle des von Frayner.
Luisa ne comprenait pas. Et Luisa détestait ne pas comprendre. Alors Luisa avait pris une décision : avec ou sans l'accord de ses parents - avec tout de même une petite préférence pour la sécurité du secret - elle irait rencontrer, l'un après l'autre, chaque von Frayner, et peu importe le temps que cela lui prendrait.
Depuis quelques semaines déjà qu'elle avait cette idée en tête, elle s'était rendue chez le héros de la langue d'Oc pour zieuter l'arbre de sa famille, et surtout, repérer les noms qui le composaient. Elle avait écouté aux portes, fouillé dans les courriers parentaux, posé des questions innocentes, et elle se retrouvait alors avec une belle petite liste de von Frayner, et pour certain, leur lieu de vie...Quelle idée avaient-ils eue de s'éparpiller aux quatre coins du "monde" ! Pauvre de sa patience...
Mis à part ceux qu'elle prévoyait rencontrer plus tard, lorsqu'elle retournerait en Lorraine pour honorer ses promesses, il y en avait une qu'elle pourrait rencontrer facilement. Celle-ci semblait vivre à moins d'une semaine de Montpellier, et il n'y avait pas eu de doute quant au fait qu'elle serait la première à recevoir la visite de Luisa. Pour le reste, la mission s'avérait plus difficile. Pour se rendre à l'endroit, de un, et surtout, pour justifier son absence auprès de ses parents.
Bon, elle avait encore le temps pour trouver une solution, se disait-elle, et au pire, elle s'enfuirait et en payerait les conséquences, une fois n'étant pas coutume. Mais c'était sans compter sur la chance qui allait intervenir dans sa "mission". Qu'il était choueeette d'avoir un père diplomate ! Dans le Maine, avait-il dit. Et le Maine, ça, ça avait un rapport avec un von Frayner. Une course à sa chambre pour aller consulter sa précieuse liste dotée de plein de petits commentaires annexes, et ça y était : Judas Gabryel von Frayner. Baptisé à Nevers, blablabla...On avait parlé de son mariage récemment, avec une dame du nom du genre de "il sort". Fils de Wilfried von Frayner, et d'Hélène. Ca faisait qu'il était...Bah, un truc comme le fils du cousin de son père. Ca fait petit cousin, hein ? Seigneur de truc, Erwelyn Corleone. Ca, ça voulait certainement dire qu'il était son vase sale. Bon, ensuite...Un évêque "Fitz", et puis son âge, il était plus jeune de quelques années que les deux parents. Les informations bien notés, Luisa s'en était allée sortir les arguments de choc pour convaincre sa mère de la laisser accompagner son père dans le Maine.
- S'il vous plaît !
C'pour apprendre déjà à être une diplomate !
[...] Pour apprendre comment vivent les gens là-bas !
[...] Puis P'pa pourra m'apprendre à plein de choses en chemin !
...Et l'affaire était conclue. Nouvelle course à sa chambre pour écrire à Elendra. Elle avait beau avoir un esprit aventurier, au fil des attaques, Luisa avait appris qu'il valait mieux ne pas fuguer seule, et elle devrait bien le faire une fois arrivée à destination. À deux, on se faisait peut-être traiter de filles de mauvaise vie, mais au moins, on s'en sortait sans trop dégratignures, expérience faite.
Luisa von Frayner a écrit:
TdN ,
TC
- Je vais au Maine pour rencontrer quelqu'un, avec mon père, sauf que moi, là-bas, je vais le semer.
Et puis j'aimerais pas être seule pour si jamais on veut me tuer (tu sais, comme je suis importante, on a déjà essayé de me tuer et on va essayer de recommencer, c'est sûr, et je vais peut-être mourir, alors à deux, je vais moins mourir).
Et en plus, ça fera qu'on se reverra, et c'est chouette.
Comme tu m'as écrit dans ton autre lettre que tu allais par dans cette région (j'ai regardé la carte), je me suis dit, on pourrait se retrouver là-bas, comme dans la capitale.
Réponds-moi très très vite, on part demain, et on sera arrivés dans une semaine.
Et j'ai utilisé les codes, parce que c'est un peu secret.
TC