Odenaiss
A une nouvelle page de souvrir
A une toute autre de se refermer.
Faire place à lavenir et laisser derrière soi le passé. Continuer de vivre, davancer.
Laisser la page se clore sur un dernier passage en Breizh, terre d'accueil qu'elle avait chérie dès quelle y eut posé les pieds. Felger, Gwened, Roazhon et Reoz, cités à sêtre nourries de leur histoire, de sêtre abreuver dun amour incommensurable, de sêtre empreint de leurs angoisses, de leurs folies
Ce soir, la Brune laissait venir à elle un flot de souvenirs.
Bons Mauvais Tous avaient de leur importance. Chacun leur tour, ils venaient revivre au coin dune rue quelle empruntait, dans une taverne où elle se posait, dans un regard échangé. Et à chacun de venir reprendre leur place dans sa tête, bien tapis, logés dans un coin de son esprit, comme un de ces trésors que lon trouve, que lon cache et que lon ressort, de temps en temps, pour se rappeler, redonner du sens à sa vie.
Ce soir, est la dernière étape avant de se lancer dans un nouveau périple qui s'annonçait aussi long que périlleux. Dernière ville bretonne à fréquenter, derniers aux revoir, derniers adieux. Reoz derrière elle ne serait bientôt plus qu'un souvenir elle aussi, et ce comme toutes ces histoires qui étaient venues agrémenter sa vie.
Elle se souviendrait ces instants marqués par la perte d'amitiés, tandis que d'autres liens se tissaient. De ces moments frappés d'indécence, de folie. De lhistoire dune chance, la plus belle qui soit et qu'elle n'aurait jamais eu la force de laisser filer entre ses doigts.
Elle se souvient, comme si cétait hier, de leur rencontre, leurs paroles, leurs regards échangés. Ceux qui vous mettent à nus comme si de tout temps vous vous étiez connus.
Elle se rappelle le chaos, la tourmente, l'obsession...
Elle se souvient ce parchemin, Vélin qu'elle conserve toujours avec une grande précaution et qui a su trouver sa place au coeur de ce vieux carnet de cuir qui git au fond de sa besace et qui détient les bribes d'une vie. Sa vie. Ses confessions les plus intimes. Celles qu'elle ne saurait être en mesure de partager.
Elle noubli pas les mots venus déchirer le parchemin avec indécence et impudence. Son Ténébreux, son Audacieux devenu son Autre.
Et puis Rennes, Capitale témoin de leur escapades clandestines, d'un partage de tant de promesses. Asile de bien des folies, flirtant avec amour et déraison. Haine, craintes et obsessions. Rennes, spectatrice d'une effroyable scène, d'une tentative échouée, là ou le sang avait encore coulé. Ville aux inoubliables rencontres, dont celle d'un Ange.
Rennes, une taverne, un comptoir, deux initiales gravées un soir.
La Bretagne, terre empreinte d'un Amour naissant, d'un amour croissant, d'un amour dément.
A la vie de continuer sans ne rien oublier
Dernier regard que lon jette par-dessus lépaule. Là, juchée sur son cheval, elle balaye une dernière fois le décor que lui offre Reoz. Un dernier sourire qui se dessine et ses tourmalines de se poser sur sa droite et la place quoccupe sa Moitié. Sil était bien quelquun quelle naurait pas abandonnée ici, cétait bien LUI. Lui qui lempêche de sécrouler, lui son soutien, son rempart, son refuge. Lui sans qui elle se sentirait crever une seconde fois.
Et machinalement, le plat de sa main se pose à lendroit même où létoffe dissimule la meurtrissure. Indélébile souvenir dune folie assassine. De cela quelques jours, elle gisait sur le sol dune chambre et aujourdhui, bien quencore affaiblie et tiraillée par la douleur que sa blessure pouvait provoquer, elle avait décidé de ne pas repousser davantage leur départ. Une énième folie peut-être que de ne pas laisser le soin à son corps meurtri de sen remettre. Mais tant pis Plantes et onguent se pourraient sûrement de faire laffaire en attendant Loin de vouloir songer aux conséquences quaurait un tel déplacement sur son état, même si elle savait le risque quelle courrait, son seul désir Partir laissant les souvenir s'enfouir et faire place aux heures nouvelles.
Partir pour de meilleurs lendemains...? Certainement ce qu'elle croyait. Mais rien n'était moins sûr...
Faire place à lavenir et laisser derrière soi le passé. Continuer de vivre, davancer.
Laisser la page se clore sur un dernier passage en Breizh, terre d'accueil qu'elle avait chérie dès quelle y eut posé les pieds. Felger, Gwened, Roazhon et Reoz, cités à sêtre nourries de leur histoire, de sêtre abreuver dun amour incommensurable, de sêtre empreint de leurs angoisses, de leurs folies
Ce soir, la Brune laissait venir à elle un flot de souvenirs.
Bons Mauvais Tous avaient de leur importance. Chacun leur tour, ils venaient revivre au coin dune rue quelle empruntait, dans une taverne où elle se posait, dans un regard échangé. Et à chacun de venir reprendre leur place dans sa tête, bien tapis, logés dans un coin de son esprit, comme un de ces trésors que lon trouve, que lon cache et que lon ressort, de temps en temps, pour se rappeler, redonner du sens à sa vie.
Ce soir, est la dernière étape avant de se lancer dans un nouveau périple qui s'annonçait aussi long que périlleux. Dernière ville bretonne à fréquenter, derniers aux revoir, derniers adieux. Reoz derrière elle ne serait bientôt plus qu'un souvenir elle aussi, et ce comme toutes ces histoires qui étaient venues agrémenter sa vie.
Elle se souviendrait ces instants marqués par la perte d'amitiés, tandis que d'autres liens se tissaient. De ces moments frappés d'indécence, de folie. De lhistoire dune chance, la plus belle qui soit et qu'elle n'aurait jamais eu la force de laisser filer entre ses doigts.
Elle se souvient, comme si cétait hier, de leur rencontre, leurs paroles, leurs regards échangés. Ceux qui vous mettent à nus comme si de tout temps vous vous étiez connus.
Elle se rappelle le chaos, la tourmente, l'obsession...
Elle se souvient ce parchemin, Vélin qu'elle conserve toujours avec une grande précaution et qui a su trouver sa place au coeur de ce vieux carnet de cuir qui git au fond de sa besace et qui détient les bribes d'une vie. Sa vie. Ses confessions les plus intimes. Celles qu'elle ne saurait être en mesure de partager.
Elle noubli pas les mots venus déchirer le parchemin avec indécence et impudence. Son Ténébreux, son Audacieux devenu son Autre.
Et puis Rennes, Capitale témoin de leur escapades clandestines, d'un partage de tant de promesses. Asile de bien des folies, flirtant avec amour et déraison. Haine, craintes et obsessions. Rennes, spectatrice d'une effroyable scène, d'une tentative échouée, là ou le sang avait encore coulé. Ville aux inoubliables rencontres, dont celle d'un Ange.
Rennes, une taverne, un comptoir, deux initiales gravées un soir.
La Bretagne, terre empreinte d'un Amour naissant, d'un amour croissant, d'un amour dément.
A la vie de continuer sans ne rien oublier
Dernier regard que lon jette par-dessus lépaule. Là, juchée sur son cheval, elle balaye une dernière fois le décor que lui offre Reoz. Un dernier sourire qui se dessine et ses tourmalines de se poser sur sa droite et la place quoccupe sa Moitié. Sil était bien quelquun quelle naurait pas abandonnée ici, cétait bien LUI. Lui qui lempêche de sécrouler, lui son soutien, son rempart, son refuge. Lui sans qui elle se sentirait crever une seconde fois.
Et machinalement, le plat de sa main se pose à lendroit même où létoffe dissimule la meurtrissure. Indélébile souvenir dune folie assassine. De cela quelques jours, elle gisait sur le sol dune chambre et aujourdhui, bien quencore affaiblie et tiraillée par la douleur que sa blessure pouvait provoquer, elle avait décidé de ne pas repousser davantage leur départ. Une énième folie peut-être que de ne pas laisser le soin à son corps meurtri de sen remettre. Mais tant pis Plantes et onguent se pourraient sûrement de faire laffaire en attendant Loin de vouloir songer aux conséquences quaurait un tel déplacement sur son état, même si elle savait le risque quelle courrait, son seul désir Partir laissant les souvenir s'enfouir et faire place aux heures nouvelles.
- [ Horloge ! dieu sinistre, effrayant, impassible,
Dont le doigt nous menace et nous dit : " Souviens-toi !
Les vibrantes Douleurs dans ton coeur plein d'effroi
Se planteront bientôt comme dans une cible,
Le plaisir vaporeux fuira vers l'horizon
Ainsi qu'une sylphide au fond de la coulisse ;
Chaque instant te dévore un morceau du délice...]
- Extrait de L'Horloge - Ch. Baudelaire.
Partir pour de meilleurs lendemains...? Certainement ce qu'elle croyait. Mais rien n'était moins sûr...