Barbenoire
Barbenoire était installé à Cahors depuis maintenant plusieurs semaines et avait eu la chance de s'acclimater au lieu, y trouver un logement et installer son champ. Ses déplacements en Guyenne étaient fréquents, ne serait-ce que pour en connaître la typographie. L'homme, quoique rustre aux premiers abords, n'avait rien perdu de sa science et aimant toujours autant les nombres.
S'activant à son travail quotidien, Barbenoire était peu au courant des affaires du coin et encore moins des ragots qui circulaient. Bien qu'il eût croisé quelques personnes en taverne, il ne s'était lié d'amitié avec personne pour le moment. Ce n'était pas pour le faire sourciller le moins du monde, il n'aimait ni forcer les choses ni les amitiés de façade. Par contre, le bon bougre avait décidé finalement de remédier à ça en mettant au service des autres ses connaissances.
Aussi, avait-il installé une petite tente dans le quartier commerçant de la capitale Guyennoise. Un emplacement payé rubis sur l'ongle, qu'il ne pensait pas rentabiliser. Son soucis était moins la rentabilité que d'aller vers les autres.
Barbenoire
Hola! Y a t'il quelqu'un?
Il avait senti une présence autour de sa tente. En plein milieu de journée, la foule avait déserté le quartier afin de s'attabler. L'accalmie allait durer jusqu'aux environs de 15h, ce qui laissait du temps à Barbenoire pour se restaurer.
Des bruits de pas. Quelqu'un l'appelait.
Posant sa coupe de vin sur le coffre qui lui servait de table et bureau à la fois, il se leva lourdement, passant sa main dans sa barbe soigneusement entretenue. Puis d'un geste sec, il ouvrit la bâche qui séparait le auvent de l'extérieur. Il aperçu l'inconnu et le fixa du regard.
Affirmatif. Etes-vous castillan?
Barbenoire
Il salua celui qui se prénommait Richard Watelse. L'invitant à entrer, Barbenoire s'assit derrière son coffre. Depuis ce lieu, il observait l'inconnu qui lui faisait face.
Je perçois une certaine tension chez vous. Votre arme ne sera d'aucune utilité ici. Si je voulais vous tuer, ce ne serait surement pas en plein quartier commerçant, ni dans ma tante de surcroît.
Il passa sa main dans sa barbe. Sa logique aristotélicienne lui avait toujours servie dans les moments de tension. Scrutant l'homme, il poursuivit.
Vous venez car vous avez des interrogations auxquelles vous cherchez des réponses. Je suis donc celui qui peut vous aider.
Il hocha la tête en guise de bienveillance et lui tendit une pipe emplie de hashishe.
Barbenoire
- Slut, je vous dérange pas ? Jveux causer à Barbenoire, paraît quil sait extorquer des sous.
Tandis qu'un tête à tête intéressant commençait, voilà qu'une jeune fille, qui n'avait guère atteint la vingtaine déboula avec son chat dans la tente, parlant extorsion de fonds et, par dessus-tout, munie d'un chat.
Devant le manque d'éducation de la jeune fille, Barbenoire décida d'employer la manière forte. Il saisit le chat avec une vélocité étonnante et sorti un couteau de sa ceinture. Si le félin ou le couteau bougeaient d'un centimètre, le chat y passait.
On va la faire à ma façon jeune dépravée. Qui es-tu et pourquoi viens-tu me déranger?
Barbenoire
Le châton miaulait: cet animal primaire ne comprenait pas la gravité de l'évènement. En face, sa propriétaire sortait de l'herbe - visiblement la même qu'il utilisait...elle connaissait son fournisseur.
Barbenoire écarta la dague du cou du chat et le lança dans les bras.
Jeune femme dont je ne connais TOUJOURS pas le nom, si tu es venue pour apprendre des tours de rapine, de passe-passe ou la localisation des planques de brigands, tu tombes sur la mauvaise personne...
Le bougre regarda le chat qui s'appelait...Aristote! Une lueur avait du passer dans la tête de la jeune femme pour lui attribuer un tel nom.
..Par contre, si tu viens pour t'initier aux arcanes de la médecine et à l'astronomie, alors ton voyage n'aura pas été totalement inutile.
Il plaça sa dague à l'envers, toujours prêt à la dégainer si besoin. Barbenoire n'avait confiance qu'en lui-même.
Mais au préalable, il va te falloir passer un test. Ca me permet d'écarter les simples d'esprit et les ulurberlus.
Son visage s'illumina d'un sourire qui voulait tout dire.
Et si...on ne sait jamais, tu venais à réussir ce test, sache qu'il ne faudra pas me perturber durant mes recherches sur...les textes sacrés.
Il lui prit la pipe des mains et tira une latte. Effectivement, c'était bien le même hashishe.
Barbenoire
Tandis qu'elle sortait, Barbenoire fixa le chat, visiblement aussi goguenard que sa maîtresse. C'était à se demandait si son chat la suivait ou si c'était l'inverse. Qui des deux tenait l'autre comme animal de compagnie. Telle était la question.
Eh bien..Lison, nous nous retrouverons dans 30 jours pour l'épreuve de Vérité. Tu n'auras pas le droit à l'erreur.
Retournant dans la lecture de ses manuscrits, il marmonna à faible voix.
Et moi non plus...