Charlyelle
Dans cette même nuit du 21 octobre1460-Oustau des Blackney.
La Brune avait passé ses deux dernières journées, confinée dans sa roulotte, bien à l'abri des regards, à composer moult et moult recettes et ouvrages dont elle seule à le secret. Bon Ilug aussi puisque c'est lui qui lui a tout appris. Enfin presque. N'empêche qu'elle avait pourtant bel et bien prévu de passer sa nuit dans la roulotte.
Oui mais voila, la soirée avait été un capharnaüm d'envolées de goélands. Et ceux qu'elle recevait de son père, bizarrement, n'avaient pas du tout une allure Balkanique. Ils portaient les embruns des Mers du Nord mais légèrement mélangés à d'autres qu'elle n'arrivait pas à définir. Et si le ton s'était fait grivois et plaisantin au début des échanges de missive, celui-ci n'avait pas tardé à monter. Pensez donc, quelle idée avait-elle eu d'aller le provoquer le Généralissime Princier Paternel."GPP" tel était le nouveau sobriquet dont elle l'avait affublé. Mais c'est surtout le fait qu'elle lui ait annoncé qu'elle avait un Amant Personnel Seigneurial qui avait semble t'il mis le feu à la poudrière. Et les plumes goélanesques avaient commencées à voler de part et d'autre. Bien sûr, Charlyelle, en digne fille qu'elle est, s'était bien gardé de lui spécifier que l'Amant en question vivait à de lointaines lieux de l'endroit où elle se trouvait. Forcément, la Dentellière ne voulait déjà pas lui dire au GPP où elle se trouvait. Mais la dernière envolée goélanesque s'était soudainement faite plus virulente. D'une telle virulence que Charlyelle, qui commençait à sentir comme une espèce de piège sadiquement et savamment orchestré par celui dont elle fuyait la folie manifeste, venait de prendre la décision d'aller passer la nuit dans la chambrée mise à sa disposition à l'Oustau. Son amant était bien trop loin pour qu'elle prenne le parti d'aller se cacher derrière son aura rassurante. Si, si. Il la rassure, elle vous le dit !
A moindre maux, choisir le plus pratique.
Prudence est mère de tous les vices. Mieux valait qu'elle aille se mettre quelques jours à l'abri dans un lieu où nul ne pouvait entrer sans montrer patte blanche. Enfin presque. Quand cet idiot de garde chauve ne ronfle pas dans sa cahutte au lieu de garder la herse.
La jeune femme avait donc préparé une besace dans laquelle elle avait glissé quelques affaires. De toute manière, elle en amenait chaque jour un peu à l'Oustau. De sa senestre elle portait une lourde sacoche de cuir, soigneusement fermée. L'une des suivantes de la Mesnie, il y a deux jours, lui avait montré dans quelle chambrée elle pouvait désormais passer ses nuits.
La Dentellière savait que le Seigneur était revenu. Elle parlait peu mais observait beaucoup la Brune. Et bien qu'elle ne s'inquiète pas dans l'immédiat de l'avancée de la grossesse de la Dame des lieux, ce soir elle passerait la nuit au sein de la Mesnie.
Pour rien au monde, elle n'aurait avoué que c'est parce que son "GPP" lui avait flanqué une frousse d'enfer ce soir. Et l'humeur de l'Ecossaise n'était pas au beau fixe.
Néanmoins, dans sa nouvelle chambrée, après quelques rituels du soir, car oui, Charlyelle a quelques petites manies -sans intérêt dans le contexte actuel de la narration-la voilà qui se glisse entre les draps frais de la couche. Ou plutôt, qu'elle s'y recroqueville, tâchant de trouver le sommeil.
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La Brune avait passé ses deux dernières journées, confinée dans sa roulotte, bien à l'abri des regards, à composer moult et moult recettes et ouvrages dont elle seule à le secret. Bon Ilug aussi puisque c'est lui qui lui a tout appris. Enfin presque. N'empêche qu'elle avait pourtant bel et bien prévu de passer sa nuit dans la roulotte.
Oui mais voila, la soirée avait été un capharnaüm d'envolées de goélands. Et ceux qu'elle recevait de son père, bizarrement, n'avaient pas du tout une allure Balkanique. Ils portaient les embruns des Mers du Nord mais légèrement mélangés à d'autres qu'elle n'arrivait pas à définir. Et si le ton s'était fait grivois et plaisantin au début des échanges de missive, celui-ci n'avait pas tardé à monter. Pensez donc, quelle idée avait-elle eu d'aller le provoquer le Généralissime Princier Paternel."GPP" tel était le nouveau sobriquet dont elle l'avait affublé. Mais c'est surtout le fait qu'elle lui ait annoncé qu'elle avait un Amant Personnel Seigneurial qui avait semble t'il mis le feu à la poudrière. Et les plumes goélanesques avaient commencées à voler de part et d'autre. Bien sûr, Charlyelle, en digne fille qu'elle est, s'était bien gardé de lui spécifier que l'Amant en question vivait à de lointaines lieux de l'endroit où elle se trouvait. Forcément, la Dentellière ne voulait déjà pas lui dire au GPP où elle se trouvait. Mais la dernière envolée goélanesque s'était soudainement faite plus virulente. D'une telle virulence que Charlyelle, qui commençait à sentir comme une espèce de piège sadiquement et savamment orchestré par celui dont elle fuyait la folie manifeste, venait de prendre la décision d'aller passer la nuit dans la chambrée mise à sa disposition à l'Oustau. Son amant était bien trop loin pour qu'elle prenne le parti d'aller se cacher derrière son aura rassurante. Si, si. Il la rassure, elle vous le dit !
A moindre maux, choisir le plus pratique.
Prudence est mère de tous les vices. Mieux valait qu'elle aille se mettre quelques jours à l'abri dans un lieu où nul ne pouvait entrer sans montrer patte blanche. Enfin presque. Quand cet idiot de garde chauve ne ronfle pas dans sa cahutte au lieu de garder la herse.
La jeune femme avait donc préparé une besace dans laquelle elle avait glissé quelques affaires. De toute manière, elle en amenait chaque jour un peu à l'Oustau. De sa senestre elle portait une lourde sacoche de cuir, soigneusement fermée. L'une des suivantes de la Mesnie, il y a deux jours, lui avait montré dans quelle chambrée elle pouvait désormais passer ses nuits.
La Dentellière savait que le Seigneur était revenu. Elle parlait peu mais observait beaucoup la Brune. Et bien qu'elle ne s'inquiète pas dans l'immédiat de l'avancée de la grossesse de la Dame des lieux, ce soir elle passerait la nuit au sein de la Mesnie.
Pour rien au monde, elle n'aurait avoué que c'est parce que son "GPP" lui avait flanqué une frousse d'enfer ce soir. Et l'humeur de l'Ecossaise n'était pas au beau fixe.
Néanmoins, dans sa nouvelle chambrée, après quelques rituels du soir, car oui, Charlyelle a quelques petites manies -sans intérêt dans le contexte actuel de la narration-la voilà qui se glisse entre les draps frais de la couche. Ou plutôt, qu'elle s'y recroqueville, tâchant de trouver le sommeil.
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